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25 juillet 2025
KARIM FOFANA ASSENE SES VERITES
Le maire de Malika, Mor Talla Gadiaga, a tenu à saluer la démarche du ministre qui est venu rencontrer les populations, avant de déplorer l’arrestation des jeunes du mouvement « Mbeubeuss dafa doy ».
Venu rencontrer les populations de Malika et Keur Massar qui s’activent au niveau de la décharge de Mbeubeus pour leur expliquer le projet de modernisation et de valorisation des déchets, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique Abdou Karim Fofana a reçu une pluie de doléances qu’il entend porter. Toutefois, il leur a craché des vérités crues.
C’est par une visite guidée, sous haute sécurité policière, que le Ministre Karim Fofana a démarré sa visite hier à Mbeubeus. Il y a eu ensuite une audience publique. Accompagné de ses services pour expliquer les tenants et les aboutissants du projet de l’Etat concernant Mbeubeuss, il a fait face aux populations, mais aussi aux autorités locales et autres acteurs qui s’activent au niveau de la décharge.
Le maire de Malika, Mor Talla Gadiaga, a tenu à saluer la démarche du ministre qui est venu rencontrer les populations, avant de déplorer l’arrestation des jeunes du mouvement « Mbeubeuss dafa doy ». Les autres intervenants dont le Jaraaf de Keur Massar, Matar Diop dit « Aldo Diop » et les délégués de quartier de Malika ont tenu à étaler les effets nocifs de la décharge. « La fumée qui se dégage de Mbeubeuss est dangereuse pour la santé. Il faut donc des mesures d’urgence. Et donc, le projet de l’Etat pour atténuer ces souffrances doit être accéléré», a déclaré Matar Diop. Et le Président du Collectif des délégués de quartier de renchérir : « Il y a urgence à réagir pour Mbeubeuss qui a causé trop de préjudices aux populations. Dites au Président qu’il est en train de faire de nous des voyous pour nous enfermer et qu’il est en train de tuer Malika. La vie de nos enfants est en train d’être gâchée avec Mbeubeuss, avec l’abandon scolaire à cause de la fumée nocive pour la santé.
Cela fait 52 ans qu’on vit ce calvaire. Et pourtant, nous lui avons tout donné pour toutes les élections qui ont eu lieu. Mais nous n’avons rien eu en retour. Certes, vous êtes venus en médecin après la mort, mais il y a urgence à réagir pour sauver des vies. Car une vie avec une bonne santé vaut mieux que des milliards. » Mor Sylla, transporteur et responsable des camions Bennes, a exprimé sa crainte par rapport à l’insécurité galopante. Il a sollicité à cet effet la mise en place d’une brigade de gendarmerie environnementale au niveau de la plate-forme. Toutefois les récupérateurs, par la voix d’El Hadji Diallo, ont approuvé le nouveau projet. Ils souhaitent néanmoins la sauvegarde de leurs emplois et des mesures contre les personnes qui brûlent des pneus sur la plate-forme et qui provoquent parfois des incendies.
LE COLLECTIF MBEUBEUSS DAFA DOY CRACHE ENCORE SUR LE PROJET DE L’ETAT
Par les membres de la plateforme Mbeubeuss Dafa doy ont tenu à émettre des réserves sur le projet de l’Etat « Les populations de Malika restent déterminées pour la fermeture de Mbeubeuss. Nous ne croyons pas à ces promesses. Les régimes précédents nous avaient présentés des projets similaires. Nous attendons du concret. C’est pourquoi nous continuons notre combat pour la fermeture de Mbeubeuss », a fait savoir leur coordonnateur Mamadou Malcom Fall
ABDOU KARIM FOFANA SORT LE BATON ET LA CAROTTE
Après avoir écouté religieusement les populations et autorités locales, le Ministre Abdou Karim Fofana a annoncé une batterie de mesures : la sortie d’un arrêté contre les pneus qu’on brûle à l’intérieur de Mbeubeuss sous peine d’emprisonnement et le pré-positionnement de camions citernes pour une prévention contre les incendies, la mise à disposition d’un arrêté contre le travail des enfants sur la plateforme en collaboration avec le ministre de la Famille, l’installation d’un poste de police pour la sécurisation permanente des lieux et pour lutter contre le trafic de drogue, puis la construction d’un dispensaire et d’un mur de clôture pour délimiter la décharge. Le ministre annonce également à long terme l’installation d’une usine de tri, de traitement et de valorisation des déchets dans ce projet de l’Etat qui va durer 04 ans et qu’il envisage de débuter au mois de février 2020. Concernant les revendications brandies par le Collectif Mbeubeuss dafa doy, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de L’hygiène publique a appelé à l’apaisement et à la concertation pour trouver des solutions aux problèmes.
Ocrtis interpelle 5 individus pour trafic de chanvre indien
Joli coup de filet de l’Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des stupéfiants (Ocrtis). Les limiers traquent les trafiquants de drogue jusque dans leurs derniers retranchements. En effet, les éléments de l’Ocrtis détachés à Kolda ont saisi 65 kg de chanvre indien dans la capitale du Fouladou. Le yamba était dissimulé dans des sacs de ciment et de riz. Leurs collègues de Dakar ont également alpagué des dealers avec 20 kg de chancre indien à Fass et à la Médina. En tout, l’Ocrtis a interpellé 5 individus dont une dame entre le 5 et 7 janvier dernier. Ils ont tous été déferrés au parquet et placés sous mandat de dépôt.
Macky Sall chez Me Aïssata Tall Sall
Les liens entre le Président Macky Sall et le défunt père de Me Aïssata Tall Sall sont connus. Le chef de l’Etat a montré encore sa grande considération à l’endroit du père de son Envoyé Spécial. En plus d’avoir pris part à la cérémonie de levée du corps de Moussa Tall, le chef de l’Etat s’est rendu hier chez Me Aïssata Tall pour présenter ses condoléances. Il a passé plusieurs heures là-bas. Il y avait aussi Thierno Madani Tall. Et comme annoncé par «L’As» par ailleurs, le Président Macky Sall qui devait recevoir les vœux de nouvel an du personnel du Palais de la République aujourd’hui, a décidé, finalement, de se rendre à Louga pour assister à la ziarra de la famille omarienne.
Habib Niang nourrit les étudiants Thiessois
Sur le terrain du social dans la politique, le président du mouvement And Suxali Sénégal est en train de battre tous ses concurrents à Thiès. Après avoir logé les étudiants Thiessois de l’université Cheikh Anta Diop et trouvé des appartements à d’autres étudiants à l’université Alioune Diop de Bambèye, Habib Niang a récidivé. Cette fois-ci, il a débarqué dans le logement des étudiants thiessois de Dakar avec une grosse quantité de denrées alimentaires, notamment du riz, de l’huile, des œufs etc. Un geste fortement apprécié par les apprenants qui rencontrent d’énormes difficultés à Dakar.
Un élève poignarde à mort son camarade de classe
Un jeune de 14 ans poignardé à mort son camarade de classe. Les faits se sont déroulés dans le village de Ndiodione, situé dans le département de Diourbel. F. Dione a poignardé mortellement K. Ndiaye. D’après nos confrères de «emedias», les deux adolescents tous âgés de 14 ans se seraient disputés avant d’engager une bagarre qui a viré au drame. La dépouille de K. Ndiaye a été déposée à la morgue de l’hôpital régional de Diourbel et le présumé meurtrier est mis aux arrêts par les éléments du commissariat central de Diourbel.
La Ligue Démocratique
La Ligue Démocratique qui s’est réunie hier en Secrétariat Permanent, a rappelé son attachement au dialogue qui est une nécessité dans toute démocratie. Se félicitant de l’installation du comité de pilotage du dialogue national, les jallarbistes exhortent toutes les parties prenantes à prendre la pleine mesure de leurs responsabilités pour trouver des consensus forts sur toutes les questions d’intérêt national. D’autre part, ils invitent le président de la République à tout mettre en œuvre pour le succès du dialogue national dont les conclusions consensuelles pourraient renforcer la stabilité du pays, condition sine qua non pour la réussite des politiques publiques. La Ligue démocratique (Ld) reste convaincue que la synergie de toutes les forces vives de la nation constitue un gage de développement économique et social.
La Députée Awa Niang s’éclipse
S’il y a un responsable de l’Apr qui attire l’attention du public, c’est bien la députée Awa Niang. En effet, lors de la visite du ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’hygiène publique à Malika hier, tous les regards étaient fixés sur Awa Niang par ailleurs deuxième questeur de l’Assemblée nationale et coordonnatrice de l’Apr à Dalifort. Pour cause, elle est accusée par Samba Sow le présumé meurtrier de Fatoumata Mactar Ndiaye d’être un des commanditaires. Ainsi, beaucoup de gens s’attendaient à ce qu’elle profite de la présence de la presse pour réagir par rapport aux accusations portées contre elle. Elle a préféré s’emmurer dans un silence. A peine l’audience publique terminée, Awa Niang s’est engouffrée dans sa voiture pour quitter les lieux.
Mansour Elimane Kane reçu par Trump
Malgré la crise qui oppose l’Iran à son pays, le Président américain Donald Trump a aménagé son temps pour recevoir le nouvel ambassadeur du Sénégal aux États-Unis. Mansour Elimane Kane a été reçu en début de semaine (lundi 06 janvier 2020) par le Président Trump à qui il a présenté ses lettres de créances. Lors de leur entretien, rapportent nos radars qui occupaient une bonne place dans le bureau ovale, l’ambassadeur Mansour Élimane Kane a transmis les salutations amicales du Président Macky Sall à son homologue américain avant de rappeler les relations séculaires qui existent entre les deux pays. L’ancien ministre du Pétrole a aussi et surtout mis l’accent sur les directives du Président Macky Sall qui, dit-il, l’a instruit de veiller au renforcement de la coopération économique entre Dakar et Washington; d’inciter le secteur privé américain à participer aux projets de développement économique et social du Sénégal. Mansour Elimane Kane ajoute que le chef de l’Etat lui a demandé également de mettre en œuvre des initiatives qui vont consolider la collaboration entre les autorités des deux pays dans toutes les instances pour le renforcement de la sécurité mondiale. Dans sa réponse, rapportent nos radars, Trump a salué le leadership du Président Macky Sall et remercié l’ambassadeur Mansour Elimane Kane tout en l’assurant de la disponibilité de son Gouvernement à l’aider dans la réussite de sa mission pour un renforcement de la coopération entre le Sénégal et les Etats-Unis.
Nio Lank revient à la Place de l’obélisque
Après la manifestation avortée, il y a quelques semaines à la Place de l’indépendance, le mouvement Nio Lank revient aujourd’hui à la Place de l’obélisque. Face aux journalistes hier, ils ont demandé aux Sénégalais de sortir massivement pour manifester contre la «hausse injustifiée de l’électricité. » Selon Amadou Guèye, porte-parole du jour dans le plan Yessal, le régime en place disait qu’en 2020, la facture des ménages devrait être divisée par deux. Le collectif rappelle aussi que pour intensifier le combat, demain, des manifestations auront lieu aussi à Mbour, Kaolack, Thiès, Kolda, Kaffrine et Diourbel. Les activistes demandent en outre la libération de Guy Marius Sagna ainsi que les autres détenus. Les différentes manifestations sont autorisées par les Préfets. Fadel Barro et Cie ont déclaré qu’ils vont marcher avec ou sans autorisation. Aux dernières nouvelles, la manifestation a été autorisée. Reste à savoir si ses tournées auprès des politiques auront les effets escomptés avec une forte mobilisation.
La couverture de «Promobile Sénégal» est bonne
«Niang Xaragne Lo» au snap, couverture ne pouvait être aussi bonne. Les responsables «Promobile Sénégal» qui, dans leurs discours, prônent la préférence nationale, ont joint l’acte à la parole. En plus des journalistes, ils ont recouru au service de «Niang Xaragne Lo» le snappeur, pour faire passer leur message. Très respecté maintenant, visage ferme, le gars, un créateur de contenu pas comme les autres sur le réseau social «Snapchat», ne badine plus avec son métier. Il se professionnalise de plus en plus. Il faut dire que le Président Macky Sall l’a aidé en cela lors de la dernière Présidentielle en faisant de «Niang Xaragne» son snappeur principal. Muni d’un badge «All access», il était bien cossu là où les journalistes étaient relégués au second plan. Un exemple que tous les politiques et hommes d’affaires suivent désormais. Et après le président du Parlement de la Cedeao qui lui avait servi une demande de couverture en tant que journaliste lors de la dernière session du Parlement Cedeao, c’est au tour de l’homme d’affaires Mbackiou Faye de l’inviter à couvrir sa conférence de presse. A la longue, les «snappeurs» finiront par prendre les places des journalistes !
Le Sudes dénonce la suspension de la formation diplômante des professeurs
Le syndicat unique des enseignants du Sénégal (Sudes) dénonce la suspension de la formation diplômante des professeurs à la FASTEF à cause de l’absence de financement. Le Secrétariat permanent du SUDES qui s’est réuni hier considère cela comme un mépris de la qualité des enseignements-apprentissages, sous des prétextes fallacieux. Ils fustigent l’attitude des autorités qui, durant deux décennies au moins, ont sacrifié la formation initiale des enseignants. D’après le Sudes, le système éducatif continue de souffrir, et pour longtemps encore, des conséquences néfastes d’une telle option de courte vue. Le syndicat renseigne que pour la présente année académique 2019-2020, la formation diplômante du quota de professeurs contractuels est injustement suspendue en l’absence du financement attendu de l’Etat depuis deux ans. Aussi les enseignants chercheurs de la FASTEF exigent-ils légitimement à cet effet la mise en place préalable des fonds nécessaires pour la poursuite de la formation des contractuels. Le SUDES exige le déblocage sans délais de tous les fonds nécessaires pour la formation diplômante des professeurs contractuels et invite les syndicats à la mobilisation et à la lutte.
L’Armp annule le marché de la dépollution de la baie de Hann
Décidément, l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (Onas) a de sérieux problèmes pour se conformer au code des marchés publics. Pour la deuxième fois, l’autorité de régulation des marchés publics (Armp) a annulé l’attribution du marché de la dépollution de la baie de Hann. L’Office National de l’Assainissement du Sénégal (Onas) l’avait attribué à une entreprise allemande. Cette attribution a été contestée par d’autres sociétés soumissionnaires. Le directeur général de l’Onas, Lansana Gagny Sakho, dit prendre acte de la décision de l’Armp. Il a soutenu sur les ondes de la Rfm que l’évaluation des offres a été faite par des représentants de l’Etat et des bailleurs. Le Directeur général de l’Onas craint que les bailleurs du projet se retirent à cause des lenteurs de la procédure. Il rappelle que les premiers bailleurs s’étaient retirés à cause des obstacles dans la procédure d’attribution du marché. Les travaux de dépollution de la baie de Hann, d’un coût de 78 milliards FCFA, tardent à démarrer depuis dix ans.
L’Onas bute toujours sur le code des marchés publics
Restons avec l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (Onas) dont les marchés sont souvent rejetés, soit par la Direction centrale des marchés publics qui s’occupe du contrôle a priori, soit par l’autorité de régulation des marchés publics (Armp) qui assure le contrôle a postériori. C’est dire qu’en plus du marché de la dépollution de la baie de Hann, l’Armp a désavoué aussi l’Onas qui l’avait saisie pour demander l’autorisation de faire immatriculer un projet d’avenant portant reconduction du marché relatif à la maintenance et l’exploitation des ouvrages de drainage dans les zones du projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation aux changements climatiques (Progep). L’Onas avait jugé nécessaire de saisir l’Armp pour contourner la Dcmp qui avait rejeté sa demande. Seulement le service de Lansana Gagny Sakho n’obtiendra pas gain de cause. L’Armp a rejeté à son tour la demande d’autorisation d’immatriculation de l’Onas au mois de décembre dernier. Elle confirme la Dcmp. L’Onas souffre avec le code des marchés publics.
AUDIO
UNE RÉFORME DU FRANC CFA AU MÉPRIS DES OPINIONS PUBLIQUES ?
Comment comprendre que cette réforme, qualifiée d’historique par ses initiateurs, soit perçue par de nombreux citoyens comme le fruit d’un «arrangement au sommet» conclu par des acteurs peu soucieux de l’expression des populations ?
Annoncée par les présidents français et ivoirien en décembre dernier à Abidjan, la création de l’Eco, en remplacement du Franc Cfa, est diversement interprétée par les opinions. Une réforme monétaire controversée, notamment du fait qu’elle a été décidée et mise en œuvre sans avoir jamais été soumise aux avis des populations concernées. Quels sont les tenants et aboutissants de cette réforme ?
Alors même que les pays de la Cédéao en appellent à la consolidation des valeurs démocratiques, comment comprendre que cette réforme, qualifiée d’historique par ses initiateurs, soit perçue par de nombreux citoyens comme le fruit d’un «arrangement au sommet» conclu par des acteurs peu soucieux de l’expression des populations ?
Invités :
- Mamadou Koulibaly, Ancien ministre de l’économie de Côte d’Ivoire. Président du Lider (Liberté et Démocratie pour la République). Candidat à l’élection présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire
- Yves-Stephane Mbele, Politologue et analyste financier
- Ange Ponou, Economiste pour Sika Finance
SCANDALE A VÉLINGARA
Deux agents de la mairie pris en flagrant délit pour avoir confectionné un faux acte de naissance au sieur Tidiane Diao moyennant 100 000 FCFA.
Deux agents de la mairie de Vélingara dont l’officier d’état civil, Moussa Diarra, et la dame Mariama Diallo déployée comme vendeuse de ticket au centre de santé de ladite localité, ont été arrêtés.
Ils ont été cités cette semaine dans un scandale de faux et usage de faux en écriture administrative. Ils ont été pris en flagrant délit pour avoir confectionné un faux acte de naissance au sieur Tidiane Diao moyennant 100 000 FCFA. Un grand responsable politique qui serait impliqué dans cette affaire est activement recherché.
Les personnes arrêtés ont été déférés au parquet de Kolda par la gendarmerie de Vélingara.
LES ENTREPRISES DU PRIVÉ AGONISENT
Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Mansour Kama, tire la sonnette d’alarme.
Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Mansour Kama, tire la sonnette d’alarme. « Nous assistons régulièrement à la faillite des promoteurs laissés à eux-mêmes, faute de mécanismes d’accompagnement et de suivi, et dont le dépôt de bilan est accéléré en actions combinées de fournisseurs, des institutions sociales, des régimes financiers et fiscaux, ainsi que les banques et les instances judiciaires ».
Kama, s’exprimant lors de l’atelier d’échange sur les mécanismes d’accompagnement des entreprises en difficulté, précise que « le créancier adopte des attitudes compromettant toute possibilité de sauvetage, accélérant le processus de liquidation ».
« Il est vrai que toutes les entreprises ne peuvent pas être sauvées et, dans certains cas, les initiatives de redressement ne se justifient pas. Pour beaucoup d’autres, en particulier celles intégrées dans des chaînes de valeur stratégiques ou à fort potentiel de croissance et qui connaissent un simple accident de parcours, elles doivent faire l’objet d’une attention particulière », recommande l’employeur.
Qui constate, à la place, que certaines se sont retrouvées dans une spirale qui les a conduites au bord du gouffre du fait de facteurs tels que, entre autres, les retards de paiements en matière de dette publique pour le BTP, plus précisément dans les marchés publics, la concurrence « déloyale » pour les industries du Commerce.
« Des initiatives ont été prises par les pouvoirs publics pour accompagner certaines entreprises en difficulté mais cela a été très orienté vers celles du secteur public et parapublic. Les résultats n’ont pas toujours été à la mesure des attentes », déplore également Kama. Qui reproche au dispositif actuel le caractère « parcellaire ou tardif » des actions qui « ne couvrent pas » tous les besoins, en plus du « manque de visibilité et d’accessibilité » des mécanismes mis en place.
« Il nous semble important de mettre en place une structure forte qui bénéficierait d’un ancrage institutionnel transversal du ministère de l’Économie, impliquant tous les acteurs dont les travailleurs du secteur privé. Ceci pour assurer une meilleure efficacité des mécanismes de coordination et de soutien des entreprises en difficulté », tranche-t-il.
A l’en croire, la maitrise des données pour la question des entreprises en difficulté reste aussi un challenge.
« Il faudra faire un diagnostic qui nous permettra d’avoir une cartographie plus affinée, précise, pour pouvoir proposer des solutions qui sont beaucoup plus pertinentes et adaptées. On met souvent les dispositifs pour un contexte donné et adresser une question précise », admet le Directeur de cabinet du ministre de l’Économie, Aliou Ndiaye, rappelant que l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) avait fait un recensement général des entreprises.
Selon le rapport global du recensement général des entreprises de 2016, 30% des unités économiques ont au moins 3 contraintes. 25,8% sont confrontées à une seule difficulté et 28% en ont déclaré 2. Les proportions d’entreprises ayant des difficultés sont plus importantes en milieux ruraux (90,9%), et dans les autres milieux urbains (82,9%). Ce taux est de 80,6% dans la région de Dakar.
Par rapport aux secteurs, ce recensement montre que les contraintes sont plus importantes dans les entreprises évoluant dans les branches de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (88,6%), des autres industries (87,7%), des industries de textiles (87,2%) et des industries alimentaires (85,4%).
LE PROCHAIN PARI DE SADIO MANE
Le Ballon d’or africain 2019, l’international sénégalais Sadio Mané n’a désormais qu’une seule ambition : remporter le prochain Ballon d’or France Football.
Le Ballon d’or africain 2019, l’international sénégalais Sadio Mané n’a désormais qu’une seule ambition : remporter le prochain Ballon d’or France Football. Un pari difficile qu’il devra décrocher face à de sérieux candidats comme Lionel Messi ou encore Kylian Mbappé, entre autres.
Il a attendu quatre années avant de finir par décrocher le titre de Meilleur joueur africain. Une longue attente pour l’international sénégalais de Liverpool, Sadio Mané. Quatre années, comme cette quatrième place obtenue lors du dernier classement du Ballon d’or France Football, derrière un certain Lionel Messi, alors que bon nombre d’observateurs espéraient une meilleure place pour l’une des stars de l’Equipe nationale.
Et durant ces quatre années, l’attaquant sénégalais n’a cessé de progresser et de séduire année après année, avant de finir par convaincre «l’Afrique du foot» ce jour historique du 7 janvier 2020, à Hurghada, en Egypte, devant Riyad Mahrez et Mohamed Salah. Une consécration saluée à sa juste valeur par la plupart des observateurs et par tout le Peuple sénégalais.
L’enfant de Bambali a enfin franchi un palier dans sa jeune carrière de footballeur. Surtout, au plan individuel car les trophées collectifs n’ont pas manqué au cours de l’année 2019. A 27 ans, Sadio Mané a été Vainqueur de la Ligue des champions, vainqueur et double buteur en Supercoupe 2019, comeilleur buteur du championnat anglais avec 22 réalisations, finaliste de la Can 2019 avant de boucler par le titre de champion du monde avec les Reds.
Messi et Mbappé, ses plus sérieux adversaires
Du coup, le chemin est si proche et si loin pour que Mané espère enfin une reconnaissance planétaire en remportant le Ballon d’or France Football. Un objectif nullement impossible même si son principal rival demeure, naturellement, l’Ar gen tin Lionel Messi. Six fois Ballon d’or France Football, l’attaquant barcelonais reste l’un des meilleurs joueurs de la planète.
L’autre potentiel adversaire du Sénégalais reste l’espoir français Kylian Mbappé du Paris Saint Germain. En progression d’une année à une autre, l’attaquant parisien est aussi un candidat au sacre. Ejecté des premiers rangs l’année dernière par les performances de ses prédécesseurs, le jeune prodige français aura à cœur de franchir un palier pour aspirer à plus. Surtout lors du prochain championnat d’Europe en juin.
L’enjeu de la Ligue des champions
La différence entre les différents candidats devrait donc se faire sur les performances en club. La Ligue des champions sera certainement un des éléments déterminants pour départager le trio. Même si l’année dernière un tel critère n’a visiblement pas pesé sur la balance pour désigner l’Argentin comme le Ballon d’or 2019. A l’inverse de Sadio Mané, de Mbappé ou d’un autre, un tel privilège accordé à la star du Barça ne devrait nullement prévaloir.
En Equipe nationale, le Meilleur joueur africain aura désormais la lourde responsabilité de jouer pleinement son rôle de leader. Comme ce fût le cas lors de la dernière Can en Egypte où il a réussi par moments à porter l’équipe et assumer son statut de meilleur joueur africain.
CHEIKH KANTE SOLDE SES COMPTES
Le ministre auprès du président de la République en charge du suivi du Plan Sénégal émergent (Pse), Dr Cheikh Kanté, dit n’avoir commis aucune faute de gestion durant les cinq ans qu’il a passés à la tête du Port autonome de Dakar.
Le ministre auprès du président de la République en charge du suivi du Plan Sénégal émergent (Pse), Dr Cheikh Kanté, dit n’avoir commis aucune faute de gestion durant les cinq ans qu’il a passés à la tête du Port autonome de Dakar. L’ancien Dg intervenait hier à l’ouverture de la revue annuelle de l’exécution des projets et réformes phare du Pse.
L’ancien directeur général du Port autonome de Dakar a profité hier de l’ouverture de la revue annuelle de l’exécution des projets et réformes phare du Pse pour répondre à son successeur. Dr Cheikh Kanté nie avoir légué à Ababacar Sadikh Bèye un port malade, aux signaux rouges. Le ministre auprès du président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal émergent dit avoir «laissé à l’actuel directeur un port en très bonne santé».
Et durant les cinq ans qu’il a passés à la tête de l’institution portuaire, il a réalisé des bénéfices. «De 2012 à 2017, je n’ai fait que des bénéfices et je n’ai connu aucune faute de gestion», a déclaré Dr Kanté. Ainsi défie-t-il quiconque qui aura démontré le contraire.
Ababacar Sadikh Bèye se vantait d’avoir réalisé pour l’année 2018 des résultats «exceptionnels et historiques». Face à la presse, l’actuel Dg du Pad avait fait état de «bénéfices avant impôts de 9 milliards et disait avoir payé en impôt 3 milliards aux services du Fisc». En résultat net, d’après M. Bèye, «le port s’est retrouvé avec 6 milliards, 325 millions de francs Cfa. Un record jamais égalé dans toute l’histoire du port».
Le solde de trésorerie, disait-il, était «négatif de 7,8 milliards de francs Cfa». Ce que le ministre en charge du Pse a contesté avec véhémence à la cérémonie d’ouverture de la revue annuelle de la première phase du Pse. Au cours de cet atelier de deux jours, le Bureau opérationnel de suivi du Pse (Bos), avec l’ensemble des parties prenantes, fera le point de l’état de mise en œuvre des actions phare du Pap 2 et inscrire les perspectives pour l’année 2020.
LE SÉNÉGAL SE SENT POUSSER DES AILES
Lancée en 2018, Air Sénégal est devenue la vitrine d’un secteur de l’aviation qui nourrit de grandes ambitions
Le Monde Afrique |
Mariama Darame |
Publication 10/01/2020
Le pays se positionne en première ligne sur un marché de l’aviation promis à une croissance exponentielle en Afrique.
C’est une année faste qui s’est achevée pour Air Sénégal. Lancée en 2018, la compagnie aérienne, propriété de l’Etat sénégalais, est devenue la vitrine d’un secteur de l’aviation qui nourrit de grandes ambitions. Le 4 décembre, le président Macky Sall s’est déplacé en personne pour accueillir sur le tarmac de l’aéroport international Blaise-Diagne, à 50 km de Dakar, le deuxième Airbus A330neo de la compagnie, dernier arrivé dans la flotte d’Air Sénégal, composée désormais de sept appareils long-courrier.
Jouant le pilote dans le cockpit de l’avion flambant neuf, le chef de l’Etat en a profité pour réaffirmer son ambition de faire de Dakar un « hub international »reliant l’Afrique de l’Ouest au monde entier. Volet majeur de son Plan Sénégal émergent (PSE), le secteur de l’aérien apparaît comme un marché d’avenir au potentiel encore sous-exploité.
« L’Afrique concentre 17 % de la population mondiale mais ne représente que 3 % du trafic aérien planétaire. De surcroît, l’Afrique de l’Ouest ne représente que 16 % du trafic africain », rappelle Romuald Ngueyap, spécialiste du secteur aérien africain et rédacteur en chef du site spécialisé News Aero. Selon les prévisions de l’Association internationale du transport aérien (IATA), le volume du trafic sur le continent est amené à doubler d’ici quinze ans pour atteindre 400 millions de passagers. L’augmentation des flux touristiques, l’urbanisation rapide et l’émergence d’une classe moyenne africaine favorisent le mouvement.
Un déploiement effréné
Dans ce contexte, Air Sénégal fait le pari de s’implanter vite et fort sur un marché qui en est encore à ses prémices. « Aujourd’hui, nous sommes dans une dynamique qu’on ne connaît pas dans les autres régions du monde », affirme Cheikh Seck, directeur des opérations. A 45 ans, ce commandant de bord orchestre le déploiement effréné de la compagnie sur des lignes à gros trafic déjà dominées par des mastodontes comme Air France ou Emirates.
« Lorsqu’en février 2019, Air Sénégal a repris les droits de trafic cédés par Corsair sur la ligne Dakar-Paris, c’était très difficile d’imaginer qu’on allait pouvoir remplir 290 sièges par jour », se remémore-t-il. Or sur les trois derniers mois de 2019, la ligne a atteint un taux de remplissage proche de 90 %. Mi-décembre, la compagnie a inauguré deux nouvelles destinations : Barcelone et Marseille. Et en 2020, elle espère pouvoir relier Dakar à Londres, Genève et, surtout, New York et Washington.
Des perspectives prometteuses après deux tentatives manquées de relancer la compagnie nationale, d’abord avec Air Sénégal International (2001-2009) puis avec Sénégal Airlines (2011-2016). « L’Afrique n’a pas le monopole des compagnies avortées, on l’a vu tout récemment avecAigle Azur [compagnie française liquidée en septembre 2019]. C’est un domaine ultra-concurrentiel, et quand on n’a pas de stratégie claire, quel que soit le marché, on disparaît », assène M. Seck.
Pour autant, le directeur des opérations a bien conscience que sa compagnie ne peut pas porter à elle seule le développement du secteur au Sénégal, alors que les faillites se sont multipliées dans la sous-région depuis vingt ans. Les taxes élevées, les restrictions sur les droits de trafic et le prix du carburant en Afrique – « 35 % plus élevé que la moyenne mondiale », selon M. Ngueyap – pèsent sur les comptes et la rentabilité. Au sud du Sahara, Ethiopian Airlines demeure la seule compagnie à avoir su véritablement tirer son épingle du jeu.
« Susciter des vocations »
Pas de quoi doucher les espoirs des acteurs du secteur aérien sénégalais. Au cœur de la réserve naturelle de palmiers centenaires du domaine de Kalahari, à l’ouest de Dakar, s’est tenu les 7 et 8 décembre le Saly Air Show, « premier salon aéronautique d’Afrique de l’Ouest », qui a accueilli près de 3 200 visiteurs et une quarantaine d’exposants venus d’Afrique et d’Europe. Dans l’aérodrome, de nombreux jeunes Sénégalais ont pu voir décoller un avion pour la première fois et découvrir l’histoire qu’entretient leur pays avec l’aviation, des premiers trajets de l’Aéropostale en transit à Saint-Louis au rayonnement de la compagnie panafricaine Air Afrique (1961-2002).
« Nous devons faire connaître au grand public ce que représente l’aéronautique, concrètement, pour susciter des vocations », explique Mouhamadou Bamba Fall, directeur général de West Africa Aerospace Events, l’organisateur de l’événement. Ce Sénégalais qui a grandi en France est revenu il y a cinq ans dans son pays natal pour « apporter [sa] contribution ». « J’étais diplômé de l’ENAC [Ecole nationale de l’aviation civile], j’avais déjà travaillé pour plusieurs compagnies aériennes européennes et, quand je suis arrivé au Sénégal, je me suis rendu compte que le milieu était très fermé. Les aéroports, les compagnies, les écoles, les instances gouvernementales… Tous travaillaient dans leur coin sans jamais se croiser », décrit-il.
Il choisit alors de lancer l’Association sénégalaise pour la promotion des métiers de l’aéronautique (Asepma) et entame une tournée des collèges et des lycées du pays. L’enjeu est de donner une plus grande visibilité au secteur, alors que l’offre de formation du personnel navigant, des techniciens de maintenance et des pilotes reste encore parcellaire et inaccessible pour la majorité des étudiants du continent.
Au Sénégal, l’Ecole polytechnique de Thiès (EPT), à une trentaine de kilomètres de Dakar, est la seule à dispenser, depuis 2013, une formation publique en ingénierie aéronautique. Mais les promotions n’excèdent pas neuf élèves, dont une partie s’envolent vers l’Europe pour y faire carrière. « On attend un soutien extrêmement fort de la part du gouvernement sénégalais pour nous donner les moyens de former un personnel de qualité au niveau local », confie Alassane Diene, le directeur de l’EPT. L’enjeu est de taille. Rien que pour les cinq prochaines années, Air Sénégal aura besoin de recruter entre 50 et 100 pilotes par an.
Affaires et offshore
« Il n’y a pas d’écosystème pour que je puisse vivre aujourd’hui au Sénégal », observe Marie-Jeanne Ndiaye, l’initiatrice du Saly Air Show. Cette Sénégalaise de 37 ans, ingénieure aéronautique passée par Boeing, a l’intention de créer un réseau capable de soutenir le développement du secteur au Sénégal. « Des gens comme moi ou Bamba souhaitons être des catalyseurs. Car ici tout est en train d’évoluer : l’aviationavec Air Sénégal, mais aussi les formations et les start-up, qui se multiplient », souligne-t-elle.
Le Sénégal attire l’attention d’entrepreneurs convaincus que sa position géostratégique, sa stabilité politique et son nouvel aéroport, inauguré en décembre 2017, en font une place incontournable en Afrique de l’Ouest. « Blaise-Diagne » a été conçu pour une capacité d’accueil de 3 millions de passagers annuels. Avec ses 2,3 millions de passagers en 2018, l’aéroport sénégalais surclasse déjà ceux d’Abidjan (2,1 millions) et d’Accra (2 millions).
Mais l’aviation civile n’est pas le seul domaine qui pourrait bénéficier de ce hub. Des perspectives de développement existent aussi pour l’aviation d’affaires et le transport aérien offshore. En prévision de l’exploitation dès 2021 des réserves d’hydrocarbures découvertes au large du Sénégal, la société franco-marocaine HéliConia a été la première à investir le marché du transport offshore en hélicoptère, il y a deux ans.
Quant au Franco-Algérien Karim Benhamouda, il a lancé à l’été 2019, avec le soutien d’investisseurs privés locaux, ProJets Aviation, la première compagnie d’aviation d’affaires au Sénégal. Sa cible : des chefs d’Etat africains dépourvus d’avions présidentiels, des ministres, des institutions internationales, des entreprises, des célébrités et même des ONG. « Dans l’aviation d’affaires, il n’y a jamais rien eu de structuré en Afrique de l’Ouest. Pourtant, il y a un besoin énorme », affirme l’ancien pilote, à la tête d’une dizaine de salariés.
LES MOYENS DE PRÉVENIR LE TERRORISME
Lors de l’audience solennelle de la rentrée des Cours et tribunaux les intervenants ont insisté sur les mesures à prendre par les Etats pour prévenir ce fléau.
Prévenir le terrorisme, c’est lutter contre la pauvreté, le chômage, l’exclusion sociale, mais également veiller à une justice effective, impartiale et l’instauration d’un Etat de droit. Il s’agit, entre autres, des points qui ont été relevés lors de l’audience solennelle de la rentrée des Cours et tribunaux dont le thème du discours d’usage portait sur «La lutte contre le terrorisme, un défi pour les Etats africains».
«La lutte contre le terrorisme, un défi pour les Etats africains» : c’est le thème du discours d’usage de l’audience solennelle de la rentrée des Cours et tribunaux. Lors de cette rencontre, les intervenants ont insisté sur les mesures à prendre par les Etats pour prévenir ce fléau. Mayé Diouma Diouf Diop, qui a prononcé le discours d’usage, a relevé la nécessité de «garantir à tous les citoyens l’effectivité de leurs droits fondamentaux et l’accès à une justice effective et impartiale».
D’après la présidente du Tribunal pour enfant près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, «c’est un défi majeur que les Etats africains doivent relever». D’après Mme Diop, il s’agit d’empêcher «que certains de nos concitoyens tombent dans le piège tendu par les groupes qui profitent de leur ignorance pour leur faire croire à une illusion de vie contraire aux valeurs de la République».
Soulignant que l’ignorance du droit est un facteur réel d’exclusion sociale, la présidente du Tribunal pour enfant constate pour le regretter qu’en Afrique «la majeure partie de la population est peu scolarisée, la minorité instruite n’est pas attirée par le droit» ; d’où l’importance pour elle «d’assurer l’accès effectif au droit en développant des projets d’assistance juridique pour les populations les plus démunies, surtout dans le monde rural et les zones frontalières».
Autre recommandation faite par Mayé Diouma Diouf Diop dans son discours d’usage lors de cette cérémonie, c’est d’assurer «l’effectivité du droit dans les rapports entre particuliers». D’après elle, «la préservation des droits des populations sur les ressources locales est un facteur important de stabilisation sociale et de prévention contre la radicalisation».
De même, Mme Diop a fait savoir qu’il est question également de «garantir les droits des populations contre les abus de l’Exécutif». Poursuivant son exposé, elle soutient qu’il s’agit «de faire en sorte que dans l’esprit des populations, l’idée de service public l’emporte sur celle de puissance publique». «Que le sentiment d’impuissance qui empêche d’exercer ces droits face à l’Etat cède la place à la croyance à l’Etat de droit, c’est-à-dire la soumission de l’Etat au droit», at-elle indiqué.
«Eviter que les prisons deviennent des lieux de radicalisation» Tout en plaidant pour une meilleure prise en charge de la victime durant tout le procès, la présidente du Tribunal pour enfant estime qu’il ne faudrait pas «non plus perdre de vue la prise en charge pré et post condamnation du délinquant pour éviter la déshumanisation, autre cause de la radicalisation violente». Selon la présidente du Tribunal pour enfant, «il est important de transformer nos prisons en des lieux de redressement et de préparation à la réinsertion sociale des détenus». D’après la magistrate, «il faudrait éviter qu’elles deviennent des lieux de radicalisation comme cela a été vu dans certains pays européens».
Pour Mme Diop, au-delà de «la politique de prévention, la justice devrait également réadapter ses procédures et ses pratiques pour l’efficacité de la répression». Elle conseille de «repenser la prise en charge judiciaire» par le «changement de paradigme en matière de politique pénale, la redéfinition du rôle du procureur de la République dans les stratégies de lutte contre le terrorisme et la mise en place de plateforme automatisée de partage d’informations à but judiciaire».
Mayé Diouma Diouf Diop a aussi insisté sur la question du renseignement qui est essentielle dans la lutte contre ce fléau. Elle a ainsi plaidé pour «la judiciarisation du renseignement qui est une préoccupation majeure». Outre les mesures judiciaires, le Procureur général près la Cour suprême estime pour sa part que les Etats doivent aussi s’attaquer aux causes profondes, notamment «la pauvreté, le chômage, la marginalisation économique et politique d’une partie de la population, la violation des droits de l’Homme, la faiblesse des institutions étatiques».
Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly a appelé également à rompre avec «avec la mal gouvernance qui gangrène nos Etats et freine leur développement». D’après lui, «la lutte contre le terrorisme doit se faire dans le respect de l’Etat de droit». Il a par la même occasion attiré l’attention sur le fait que les lois inopportunes ou inappropriées, l’instrumentalisation de la justice peuvent favoriser «un sentiment d’injustice», tout en soulignant par ailleurs que «le terrorisme se nourrit du désespoir, des humiliations, de la pauvreté (…)».
Au-delà de ces aspects, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly souligne que «le terrorisme est un état d’esprit avant d’être une action». Pour lui, «il faut le combattre militairement s’il le faut et judiciairement par l’adoption de mesures de prévention et de poursuite, mais plus que tout idéologiquement par l’adoption de mesures visant à annihiler sa propagation».
A VELINGARA LE COMMANDANT DE BRIGADE BLOQUE L’ENQUETE ET MENACE LA VICTIME
Entre le malfrat, les gendarmes et le juge, la dame Mariama Baldé ne sait plus à quel saint se vouer.
Entre le malfrat, les gendarmes et le juge, la dame Mariama Baldé ne sait plus à quel saint se vouer. Victime d’arnaque portant sur un montant estimé à 600000 francs, cette commerçante dans la commune de Vélingara se heurte au refus du commandant de brigade de diligenter une enquête afin de neutraliser les coupables. Pire, la pauvre dame se voit sommée de taire l’affaire pour ne pas salir l’image de la brigade sous prétexte que le malfrat aurait usurpé la fonction d’un gendarme en service pour commettre un délit.
L’histoire dépasse le cadre d’un simple fait divers et heurte l’entendement judiciaire. Etre escroquée de 600000 francs et risquer d’être emprisonnée en plus ! voilà le double traumatisme que vit l’infortunée Mariama Baldé. Cette vendeuse dans une boutique multiservices à la commune de vélingara a vu sa vie basculer un matin du mois d’août passé. C’est aux environs de 10 heures le jour des faits qu’un conducteur de moto-taxi débarque dans sa boutique pour lui passer demander de répondre au téléphone à quelqu’un qui voulait lui parler. Au bout du fil, un certain Mamadou Diedhiou, « gendarme » en service à la brigade de velingara. L’individu décline ainsi son identité et dresse son portrait à elle. Pour la commerçante, cela ne faisait guère de doute : ce pandore c’est celui qu’elle venait de croiser au portail de la gendarmerie pendant qu’elle se rendait à son lieu de travail. Mirage !
On ne sait trop pourquoi, mais la pauvre Mariama Baldé s’empresse de répondre à la demande du soi-disant homme en bleu. Elle lui fait deux transferts d’argent via Orange money et Wari pour un montant total de 600000 francs auquel s’ajoutent les frais de transaction. Puis, comme émergeant d’un songe cauchemardesque, le réveil sera brutal pour cette dame quand elle se rende compte de certaines bizarreries sur les numéros des destinataires après avoir effectué les opérations. En panique, Mariama Baldé prend la direction de la brigade de gendarmerie de la localité pour porter plainte. Face au commandant Mamadou Diagne, elle narre sa mésaventure. C’est ainsi que ce dernier lui remet une note réquisition à remettre à la direction de la Sonatel pour les besoins de l’enquête. Bizarre ! Depuis quand les victimes s’adressent-elles directement aux opérateurs de téléphonie pour les cas d’arnaque ?
Revirement de la situation
Si elle a fait preuve d’une telle « naïveté », c’est que Mariama Baldé entretiendrait de bonnes relations avec des éléments de la gendarmerie en service dans cette ville. Beaucoup d’entre eux constitueraient sa fidèle clientèle. Mis au parfum de telles accointances entre la victime et ses propres éléments, le commandant Diagne serait entré dans tous ses états. Et depuis lors, les déboires de la commerçante auraient commencé. A plusieurs reprises, elle aurait été convoquée à la brigade, non pas pour les besoins de l’enquête mais pour des injonctions afin qu’elle ferme sa bouche pour ne pas ternir l’image des gendarmes. La dernière en date, c’était dans le bureau président de tribunal, M Diouf.
Le commandant et la victime dans le bureau du juge …
Convoquée pour venir répondre au commandant de brigade Diagne, Mariama Baldé se verra conduire par celui-ci dans le bureau du président du tribunal départemental de Vélingara. Lequel lui aurait demandé de tourner la page de cette histoire d’arnaque si elle ne voulait pas se retrouver derrière les barreaux pour diffamation à l’encontre des gendarmes de la brigade. Pour équilibrer l’information reçue de la dame, Le Témoin s’est rapproché du commandant de brigade M. Diagne. « Je ne sais pas. J’ignore de quoi vous parlez », a-t-il répondu à nos interpellations dans son bureau aux environs de 18 heures. En attendant, entre tourmente et menaces, la dame Mariama Baldé n’a que ses yeux pour pleurer ses malheurs…