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2 octobre 2025
AUCUNE NOUVELLE INFECTION AU COVID-19
Le Directeur de Cabinet du ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Docteur Aloys Waly Diouf, a assuré mardi, qu’aucun nouveau cas de coronavirus n’a été détecté sur l’ensemble du territoire national.
Dakar, 10 mars (APS) – Le Directeur de Cabinet du ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Docteur Aloys Waly Diouf, a assuré mardi, qu’aucun nouveau cas de coronavirus n’a été détecté sur l’ensemble du territoire national.
’’Ce mardi 10 mars, nous avons reçu un test de l’Institut Pasteur effectué sur un cas suspect qui s’est révélé négatif. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas un nouveau cas de coronavirus’’, a-t-il dit lors de la conférence de presse quotidienne sur la situation du Covid 19 au Sénégal.
Il a ajouté que la prise en charge des trois patients qui sont hospitalisés aux services des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Fann se poursuit.
’’L’état de santé des trois patients précédemment déclarés positifs est stable’’, a dit le Docteur Diouf, porte-parole du ministère de la Santé, informant qu’un deuxième test de contrôle se fera sur l’un des patients.
Selon lui, un premier test a été fait et s’est révélé négatif.
’’Et comme pour le premier malade qui a été guéri, il nous faut un deuxième contrôle pour tester son état de santé’’, a indiqué Docteur Diouf.
’’A l’issue de ce test, certainement une autre perspective pourra être dressée pour ce patient’’, a t-il informé.
Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale continue d’inviter les acteurs à ’’persévérer dans la vigilance’’.
’’Il faut le reconnaître, que de moins en moins, le coronavirus occupe le devant de l’actualité. On note un certain relâchement’’, a-t-il dit.
’’On voudrait que tout le monde continue dans la même dynamique en poursuivant cette lutte acharnée que nous sommes en train de mener ensemble contre le coronavirus, car elle nous permettra de gagner cette bataille’’, a-t-il lancé.
ABDOU KARIM SALL ANNONCE UN PLAN DE RIPOSTE
Les autorités sénégalaises prennent très au sérieux la question du trafic de bois révélé récemment dans une enquête de la BBC.
Les autorités sénégalaises prennent très au sérieux la question du trafic de bois révélé récemment dans une enquête de la BBC. Joint par iRadio, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, déclare : « C’est une situation insupportable en terme d’agression de notre patrimoine forestier ». Pour faire face, le ministre annonce des mesures. La première consiste à envoyer près de deux cent (200) agents pour renforcer la surveillance au niveau des zones concernées par ce fléau. Selon l’enquête de la BBC, la Gambie a exporté plus de 300 000 tonnes de bois de rose vers la Chine depuis l’arrivée au pouvoir d’Adama Barrow en 2017. L’enquête révélait aussi que la plus grande partie de ce bois provenait du Sénégal.
Pour éradiquer de manière définitive ce trafic illicite transfrontalier, qui impacte négativement sur les forêts sénégalaises, Abdou Karim Sall promet d’exposer le problème pendant le prochain conseil présidentiel entre le Sénégal et la Gambie. « Je pense que l’on trouvera rapidement des solutions. En tous les cas, du côté du Sénégal, nous nous organisons pour faire en sorte que la sécurité soit assurée à partir de nos territoires mais également des actions diplomatiques nécessaires seront déployées », a-t-il déclaré.
À l’en croire, « toutes les parties intéressées sont en train de coordonner sur le terrain, pour bien prendre en charge cette question qui aujourd’hui pose beaucoup de difficultés quant à la préservation de nos frontières, particulièrement dans les régions sud du pays ».
LES MULTIPLES FACETTES DE MAMADOU DIOP
Eclaboussé par une présumée affaire de mœurs qui le met aux prises avec la jeune chanteuse mineure, Djeyna, le puissant patron de l’Iseg, est bruyamment tombé de son «estrade». Enquête…
Certains retiendront de lui, l’homme qui a réussi à implanter plusieurs campus au Sénégal et dans la sous-région. L’opiniâtre directeur d’école soucieux de la réussite de ses étudiants. D’autres se souviendront du monsieur, enveloppé d’un drap jusqu’à la taille, qui tentait de repousser, torse-nu, la caméra des petits jeunots qui le filmaient dans une position indélicate. De celui qui a été accusé par une «minette» de l’avoir engrossée et de refuser de l’admettre. Les Sénégalais, pour la plupart, découvrent, d’une manière déroutante, Mamadou Diop, le Président directeur général de l’Iseg (Institut supérieur d’Entrepreneurship et de gestion). Il est aujourd’hui sur la sellette, visé par une enquête à caractère sexuel. Les dessous de cette affaire, qui a fait l’effet d’une grenade dégoupillée sur les réseaux sociaux, découlent d’une liaison qui aurait mal tourné entre lui et une artiste en herbe, Diénabou Baldé. Au bout du compte, une grossesse, un refus de paternité, un complot orchestré de toutes pièces pour le faire tomber et l’obliger à assumer des responsabilités qu’il réfute toujours. Paternité ou pas, le piège s’est malheureusement refermé sur lui, avant de le laisser paraître à la face du monde comme un «sérial tombeur». Un visage assez sombre de lui qui, jusque-là, n’avait jamais été révélé au grand public. Même si une «petite réputation» circulait dans les couloirs du «Sénégal averti» …
Né à Gamboul, parti de loin
Mamadou Diop tient ses origines du village de Gamboul, près de la région de Kaolack, où il a vu le jour en 1964. Il n’est pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Il est donc parti de loin pour devenir un «mastodonte» dans le milieu des affaires, notamment de l’Enseignement supérieur. Lorsqu’il débarque à Dakar, il a la tête farcie d’ambitions et va se donner les moyens d’y arriver. La détermination comme moteur et l’entrepreneuriat pour s’accomplir, il trouve très vite sa voie. Dépeint comme un homme à l’esprit alerte, il a un génie pour flairer les bons coups. Après avoir mis en place quelques petits business, il a l’idée de créer une école qui, aujourd’hui, fait partie du fleuron de l’enseignement supérieur.
Nous sommes dans les années 1995, l’Iseg est sorti de terre, mais n’a pas encore une assise lui permettant de s’envoler. N’empêche l’entrepreneur qui croit en lui, va se laisser convaincre que le meilleur restait à venir. A l’époque, il vivait dans une chambrette en compagnie de sa première épouse dans le quartier de Sacré-Cœur. Celle-ci, selon certaines indiscrétions, aurait quitté son village natal comme lui, pour lier son destin à celui de Diop. Elle faisait même office de cuisinière pour le personnel de l’établissement. Ensemble, ils auraient galéré avant que la roue ne tourne en faveur de l’époux déterminé. Sauf que leur mariage va finir par s’échouer sur les vagues boueuses d’un douloureux divorce sur fond de déceptions. Diop en sortira indemne.
L’ascension de l’Iseg grâce à l’Etat
Entre-temps, son «bébé» l’Iseg a grandi et a commencé à prendre une autre envergure. Celle d’un conquérant à l’image de son «pater». Mais, ce n’est que plusieurs années plus tard qu’il va connaître sa véritable ascension. Entre 2005 et 2006, son institut est coopté par l’Etat sénégalais pour accueillir les nouveaux bacheliers, qui, faute de places dans les Universités publiques, ne pouvaient pas y être admis. Le projet était alors financé par l’Etat à hauteur de 80% et à charge pour le potache de payer le reste. Un marché bien juteux qui, non seulement a permis à Mamadou Diop d’assoir sa notoriété, mais aussi de renflouer ses caisses. Son chiffre d’affaires avoisinait les milliards de fCfa, nous a-t-on soufflé dans son proche entourage.
Mamadou Diop était aussi derrière un autre projet sponsorisé par l’Etat, «Un étudiant, un permis». Ce qui donnait aux étudiants l’opportunité de pouvoir passer le permis à moindre coût et avec des paiements différés. Une fois de plus, le directeur de l’Iseg s’en met plein les poches et réinvestit dans d’autres secteurs mais surtout, il agrandit son école et y ajoute d’autres filières. «A un moment donné, il avait même mis en place un «plan» à travers lequel il devait faire partir des étudiants en Espagne, moyennant une contrepartie financière. L’Espagnol avait même été ajouté parmi les matières de l’école», témoigne un ancien élève de l’Iseg. Sauf que tout ne s’est pas passé comme prévu. «Des élèves n’ont jamais pu franchir les frontières de l’Espagne et n’ont pas pu revoir la couleur de leur argent», se rappelle l’étudiant. Pendant ce temps, Mamadou Diop a réussi à ouvrir des succursales dans les régions et la sous-région. «Diop Iseg» passe pour être un visionnaire, un homme aux multiples talents, mais également un éducateur plein de ressources.
Une réputation de «cavaleur»
Dans le privé, il a entre-temps refait sa vie avec une autre épouse, qui est d’ailleurs la mère de sa fille, Abiba, qui a aussi poussé l’antichambre de la célébrité à l’âge de 14 ans. Il sera son principal souteneur et va même créer un label de musique «Gamboul INC» pour propulser sa fille au-devant de la scène. C’est par ailleurs, par le biais de cette maison de production qu’il va «attirer dans ses filets», Dieyna Baldé, ancienne candidate de l’émission «Sen Petit Gallé». Il l’a fait venir de Kolda, en lui faisant miroiter une belle carrière. A l’arrivée, c’est un ventre bien arrondi qu’elle y a gagné.
En attendant de connaître l’épilogue sur cette rocambolesque affaire dont le patron de l’Iseg se défend, les langues ont commencé à se délier. Diop serait-il un habitué des faits ? À l’image de Djeyna, il y aurait d’autres «victimes», d’autres jeunes filles à qui il aurait offert gîte et couvert en échange de faveurs. Un ancien étudiant à l’Iseg, comme pour donner du crédit à ces accusations, embouche la même trompette. «Sa réputation de cavaleur était connue de tous», affirme-t-il. Mais comme dans «l’affaire Djeyna», aucune preuve formelle ne vient étayer ces accusations.
Il épouse son assistante
C’est en tout cas, dans les coursives de l’Iseg, que Diop aurait rencontré celle qui deviendra sa seconde épouse, Aïssatou S., avec qui il aurait récemment divorcé. Elle a d’abord été son assistante et il savait, dit-on, se montrer très entreprenant à son égard. L’annonce de leur mariage n’avait donc pas surpris grand monde. Elle a alors gravi les échelons et est devenue la directrice de l’Iseg, son porte-étendard. Elle avait les coudées franches et initiait énormément de projets dans l’école. Malgré leur union, Mamadou Diop ne se serait pas rangé des voitures. Au sein de l’Institut, on le surnommait d’ailleurs «Diop le beau». «Il disait à qui voulait l’entendre qu’il était beau et fanfaronnait au sein de l’école. Je me souviens que, lors d’une sortie de promo, quand il montait sur l’estrade, on scandait «Diop le beau» et il était dans son élément. Il ne restait jamais dans son bureau, toujours dans les salles de classe, au milieu des jeunes filles qui l’écoutaient religieusement. Il leur offrait généreusement des petites friandises», raconte un ancien étudiant.
«Il logeait les équipes de basket et leur donnait 90 000 F CFA de dépense quotidienne»
Son côté âme charitable est un secret de polichinelle au sein de l’école. Il n’hésitait pas à offrir des bourses d’études aux élèves qui n’avaient pas les moyens de se les payer et faisait beaucoup de social. Ceux qui se présentaient à lui avec des ordonnances médicales, étaient certains de pouvoir s’acheter leurs médicaments grâce à sa générosité. Il avait même investi le volet sportif, en créant des équipes de basket. Les pensionnaires de l’équipe féminine comme masculine étaient logés et nourris à ses frais. «Il payait leurs logements à Dakar et leur donnait 90 000 FCFA de dépense quotidienne», nous dira un responsable de l’Iseg qui a requis l’anonymat. Moussa Sarr, un de ses anciens élèves et collaborateur, lui se souvient de Mamadou Diop, le «papa» protecteur pour ses étudiants, qui intervenait à chaque fois qu’il avait du mal à régler leurs scolarités. De l’homme d’une grande amabilité qui faisait venir des bols de riz de chez lui pour l’école.
Pour l’avoir aidé à monter «Iseg Mbacké», M. Sarr en connaît un rayon sur Mamadou Diop : «Il vient de loin et a bataillé ferme pour en arriver là. Il n’a pas peur de prendre des initiatives. Nous avons eu à travailler pendant plusieurs années et j’ai découvert sa fibre d’entrepreneur. C’est lors de ma seconde année d’études que nous avons sympathisé et par la suite, je l’ai aidé à mettre en place Iseg à Mbacké, dont j’étais le directeur, jusqu’à mon recrutement dans la fonction publique», fait-il savoir.
Faux diplômes, exil à l’étranger
Une autre facette de Mamadou Diop, c’est sa capacité à booster ses étudiants, à les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes. Pour cela, il ne rechignait pas à leur demander de ne pas seulement privilégier les études et de se tourner vers l’entreprenariat. C’est lui qui se chargeait de leur dispenser des cours, cela avec une parfaite maîtrise. Il allait même jusqu’à leur demander d’initier des projets dans le domaine de la boulangerie ou des fermes agricoles. Il en choisissait parmi les meilleurs et les finançait. A d’autres, il a proposé de travailler pour lui. Par ailleurs, il serait à l’origine de la réussite de plusieurs célébrités locales. Mais ce côté «bon samaritain» a aussi son revers, bien malgré lui, puisque certains de ses proches murmurent qu’il aurait «fabriqué» des diplômes pour certaines figures publiques et «gonflé» pour d’autres ministres le curriculum vitae. Des faveurs qui en auraient fait un «intouchable». Mais ça, c’était avant…Avant la poisseuse «affaire Djeyna»…
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"NOUS NE POUVONS PAS FAIRE L'ÉCONOMIE D'UNE RÉFLEXION CRITIQUE DE NOTRE SOCIÉTÉ"
L'historienne et ancienne ministre de la Culture, Penda Mbow, revendique sa liberté de ton et regrette le manichéisme de la société sénégalaise plus encline à la cacophonie qu'au débat d'idées
Le progressisme de la société, le voile islamique, l'affaire Sainte Jean d’Arc, le débat intelectuel... Penda Mbow fait le tour de toutes ces questions dans le Grand entretien de Jotna TV.
par Papa Demba Thiam
L'AFRIQUE DOIT SE MÉFIER DES EFFETS DU COVID-19
La pauvreté risque de se propager davantage dans les formations économico-sociales les plus vulnérables, si rien n’est fait par les Africains eux-mêmes, avec leurs partenaires qui comprennent qu’une Afrique toujours plus pauvre est un danger pour tous
Financial Afrik |
Papa Demba Thiam |
Publication 10/03/2020
D’une manière générale, les pays africains semblent plutôt s’en sortir assez bien avec les aspects prophylactiques de ce qu’il est pourtant convenu d’appeler la pandémie du « nouveau coronavirus », ou « Covid-19 ». Il n’est pas interdit de mettre cette « bonne nouvelle » au crédit (entre autres), de ses systèmes sanitaires qui sont généralement rompus à la lutte contre les épidémies. Mais il faut tout de même noter que jusque-là, les cas de Covid-19 déclarés l’ont été au niveau de centres et/ou chaines de référence formel(le)s qui ont permis de retracer les séquences de contamination, isoler les personnes potentiellement contaminables et bloquer l’expansion épidémiologique.
Et ce constat qui est fait pour l’Afrique est valable pour presque tous les pays qui sont touchés par la pandémie. Mais des constantes analytiques montrent aussi que l’expansion du Covid-19 suit la «Route de la Soie». L’épidémie s’est déclarée en chine, un gros «centre de croissance multipolaire» qui sert de plus grande usine au monde entier. Ce centre de croissance multipolaire est le premier dans une hiérarchie de centres du même genre dont un deuxième se trouve en Corée du Sud et un troisième dans le Nord de l’Italie qui génère 48% du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays et 11% du PIB de l’Union Européenne.
Tous ces centres de croissance polarisent des activités économiques et en diffusent sur les chaines de valeurs et les chaînes d’approvisionnement qui les lient entre eux et avec leurs espaces économiques adjacents et/ou leurs partenaires, même géographiquement lointains. Géographiquement lointains mais économiquement proches du fait d’une intégration à l’économie mondiale par des chaines de valeurs. Suivez donc ces chaînes de valeurs et ces chaines logistiques globales et vous comprendrez pourquoi la Chine abrite le plus grand nombre de cas de Covid-19, suivie de la Corée du Sud et de l’Italie. Et vous comprendrez aussi pourquoi la France est le deuxième pays européen avec le plus de cas de Covid-19 déclarés. Il faut donc espérer que la faible intégration des pays africains aux chaines de valeurs globales concoure à une moindre expansion du Covid-19 en Afrique, pour autant qu’il n’y en ait pas beaucoup de cas de contamination en dehors des chaines de référence formelles.
Vue sous cette perspective, la lutte contre le Covid-19 en Afrique ne devrait pas seulement être une affaire de gros investissements dans les systèmes de santé, du moins pas uniquement pour cela. Il semble que c’est plutôt au niveau des conséquences de la «contamination économique globale» du Covid-19 qu’il faut s’inquiéter pour l’Afrique. C’est pourquoi on peut s’étonner du silence assourdissant sur cette question en Afrique, alors que pointent des risques élevés d’une très grande récession qui risque d’affecter ses économies les plus extraverties avec des vulnérabilités verticales directes ? En effet, la crise économique globale est plus que probable.
Après l’éclatement au grand jour, des graves problèmes économiques et financiers de l’Argentine dont le Fonds Monétaire International (FMI) a récemment reconnu que « la dette n’est pas soutenable » (Sic !) tout en admettant que la vénérable institution [en] « aurait sous-estimé la portée », voici que le Liban déclare officiellement être en défaut de paiement de son échéance du 9 Mars 2020 d’environ 1,2 Milliards d’Eurobonds. De plus, toutes les places boursières qui sont d’importantes sources de financement pour les entreprises, plongent depuis Jeudi 5 mars 2020. Ce mouvement s’est amplifié dans les bourses d’Asie et d’Europe, ce lundi 9 mars 2020 que l’on avait déjà qualifié de «lundi noir» avant même l’ouverture de Wall Street.
Plus spectaculaire encore, est la plongée de près de 30% des cours du pétrole ce même lundi 9 mars. Cela fait suite à l’échec des négociations de l’OPEP provoquées par les désaccords Russie-Arable Saoudite du vendredi 6 mars 2020. L’Arabie Saoudite annonce dans la foulée une très grosse augmentation de sa production de pétrole. Le prélude à une guerre des prix ? C’est possible.
Les ennuis n’arrivent jamais seuls dans cette économie mondiale globalisée. La chute des cours du pétrole de ce lundi 9 mars, 2020 est du jamais vu depuis la guerre du Golfe, il y a près de 20 ans. Tout semble laisser croire que cette tendance va s’accentuer. Alors comment tout cela aurait-il été anticipé en Afrique y compris dans les pays qui dépendent du pétrole et du gaz et de l’exportation des matières premières ? Au moment où le ralentissement prononcé et prolongé de l’économie mondiale ne fait aucun doute ? La question mérite des réponses urgentes si les économies africaines veulent cesser de vivre leur destin de feuilles mortes portées par le vent. Cette question est d’autant plus pertinente que les institutions bureaucratiques internationales auxquelles l’Afrique semble avoir confié la responsabilité de la réflexion stratégique sur son propre destin semblent prises de court.
La seule réaction connue à ce jour, reste celle de la Banque Mondiale qui annonce débloquer 12 milliards de USD pour aider les pays sous-développés à lutter contre le Coronavirus. Cet argent va t’il plutôt servir à seulement faire face à des dépenses urgentes, en réaction à d’éventuelles crises épidémiologiques dans les pays les plus vulnérables ? Pourquoi ne pas penser à utiliser cet argent pour aussi engager la préparation de réformes structurelles aptes à faire des économies africaines des entités moins vulnérables aux conséquences désastreuses de la psychose des épidémies importées ? En créant les bases inaliénables d’économies plus autocentrées en Afrique par une industrialisation fondée sur la transformation des ressources et intégrées par des chaînes de valeurs ajoutées régionales ?
La possible nouvelle récession économique mondiale qui serait en train de naître sous nos yeux n’est en réalité que le temps faible d’une dialectique de crises économiques qui semble donner un corps nouveau à la vieille théorie des cycles économiques. La «destruction» des économies nationales interconnectées crée certes de nouvelles sources de croissance. Mais d’ici à ce que les économies les mieux préparées à en tirer profit puissent se reconstruire avec les opportunités offertes par cette nouvelle crise économique mondiale, la pauvreté risque de se propager davantage dans les formations économico-sociales les plus vulnérables, si rien n’est fait par les Africains eux-mêmes, avec leurs partenaires qui comprennent qu’une Afrique toujours plus pauvre est un danger pour tout le monde.
Au moment ou même M. Bruno Lemaire, ministre français des finances, déclare ce même lundi 9 Mars 2020, que, pour réduire sa vulnérabilité, son pays doit reconsidérer l’organisation des chaines de valeurs qui affectent son économie comme le montrent les effets de rémanence de la psychose née du Covid-19, que dire alors de l’Afrique dont la pauvreté doit beaucoup à son extraversion ? Cette nouvelle attitude des politiciens européens néo-libéraux rappelle la nécessité d’une «déconnexion» fondée sur la mise en œuvre, en Afrique, d’une industrialisation basée sur la transformation de ses innombrables ressources et intégrée par des chaines de valeurs internes à ses espaces économiques régionaux. Une occasion de rendre hommage au Feu President (tanzanien) Julius Nyerere, jadis militant d’un développement autocentré que je définirais alors aujourd’hui, comme une situation dans laquelle, la densité des flux économiques internes à l’espace économique est supérieure à la densité des flux économiques qui lui sont externes.
Cela pourrait se faire, même avec l’appui des partenaires économiques extérieurs du continent au travers de ce que j’appelle «partenariats stratégiques publics-privés sur les chaines de valeurs». Une manière de soutenir la croissance inclusive a l’échelle mondiale, avec l’Afrique abritant des «centres de croissance multipolaires» pour une Co-émergence bien comprise de tous. Un changement de paradigme qui est nécessaire pour réorienter la coopération au développement et reformer le multilatéralisme sur des bases plus pertinentes et surtout congruentes avec l’air du temps.
Dr. Papa Demba Thiam est Expert en développement industriel intégré par des chaines valeurs Expert en intégration économique spatiale et en commerce international Economiste international et Entrepreneur-conseil Suisse
EPIDEMIE DE CORONAVIRUS, L’EGLISE CATHOLIQUE DEMANDE DE CHANGER CERTAINES PRATIQUES
La conférence épiscopale qui regroupe les églises de la sous-région (Sénégal, Mauritanie, Cap-Vert, Guinée Bissau) demande aux officiers du culte d’adopter de nouvelles pratiques liturgiques face au coronavirus.
La conférence épiscopale qui regroupe les églises de la sous-région (Sénégal, Mauritanie, Cap-Vert, Guinée Bissau) demande aux officiers du culte d’adopter de nouvelles pratiques liturgiques face au coronavirus. Ainsi, les fidèles catholiques vont désormais recevoir le corps du Christ dans la paume des mains. En même temps, il n’y aura plus de baiser de paix qui précède la communion. En changeant ses pratiques, l’Eglise se veut au cœur du processus de lutte contre le coronavirus.
Les fidèles catholiques ne vont plus se serrer la main lors des différentes célébrations. Ni recevoir le corps du Christ dans la paume des mains. Le covid- 19 oblige. De ce fait, face à cette maladie plus connue sous le nom de coronavirus, la province ecclésiastique de Dakar rappelle que l’Eglise, à travers ses structures de santé et sa doctrine, n’est jamais en reste dans le combat pour la défense et la promotion de la vie. La décision prise lors de la conférence épiscopale fait l’unanimité chez les fidèles. Benoit Diédhiou, un fidèle de la paroisse Notre Dame de Diamaguène, adhère à la décision. « L’Eglise doit s’adapter aux réalités du moment. Il s’agit d’une question de santé publique. Si la maladie se transmet par la main, mieux vaut ne pas se serrer la main.
La décision est vraiment salutaire », estime M. Diedhiou. Il faut aussi souligner que ces nouvelles règles de conduite sont applicables dans toutes les églises catholiques qui composent la conférence épiscopale. Fabienne Sagna, une jeune dame de la paroisse Saint François d’Assises de Keur Massar, dans la banlieue dakaroise, s’inscrit dans la même logique que l’Eglise. La jeune dame soutient que la mission de l’Eglise, dans ce cas de figure, est de protéger les fidèles. « Nous sommes à l’église qui est le centre de convergence de milliers de fidèles en provenance de tous les horizons. Donc l’Eglise a bien fait. Ce d’autant plus que le fait de surseoir jusqu’à nouvel ordre au baiser de paix qui précède la communion et de recevoir le corps du Christ dans la paume des mains n’affecte point le bon déroulement de la messe » considère-t-elle. Toutefois très peu de fidèles pensent qu’il y aura un certain vide. Surtout l’absence du baiser de paix.
A les en croire, il y aurait plusieurs gestes qui peuvent symboliser le baiser de paix. Charles Faye de la paroisse Saint Dominique explique qu’il suffit juste, par exemple, de se serrer les doigts au-dessous du menton et de baisser doucement la tête. Comme le font les indiens dans l’autre côté bout du monde pour saluer. Juste après la marche nocturne du 07 mars suivie d’une messe vers 06h du matin, le dimanche, et organisée par le doyenné Plateau Medina, , deux jeunes fidèles rencontrés approuvent la décision. Eux aussi pensent qu’il est possible d’incliner la tête vers le bas pour remplacer le baiser de paix. Une chose est sûre : la décision prise par l’Eglise catholique de changer certaines pratiques liturgiques pour barrer la route à l’épidémie de coronavirus qui continue de faire des ravages dans le monde, est approuvée par les fidèles dans leur écrasante majorité. Ainsi soit-il.
DES FEMMES RÉCLAMENT LA FERMETURE DES USINES DE FARINE ET D’HUILE DE POISSON EN AFRIQUE DE L’OUEST
Les femmes transformatrices de poisson appellent les femmes du monde entier à se joindre à leur appel urgent pour la fermeture des usines de farine et d’huile de poisson
Dakar, 10 mars (APS) – Des femmes transformatrices de poisson au Sénégal appellent les Etats d’Afrique de l’Ouest à fermer les usines de farine et d’huile de poisson, annonce un communiqué de l’organisation non gouvernementale (ONG) Greenpeace Afrique reçu à l’APS.
Elles ont exprimé cette revendication à l’occasion de la célébration, dimanche dernier, de la Journée internationale de la femme, selon le texte.
‘’Les femmes transformatrices de poisson appellent les femmes du monde entier à se joindre à leur appel urgent pour la fermeture des usines de farine et d’huile de poisson qui menacent les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de près de 40 millions de personnes en Afrique de l’Ouest’’, lit-on dans le communiqué.
‘’L’Etat doit forcer les usines de farine et d’huile de poisson à ne pas acheter du poisson destiné à être transformé pour l’aquaculture industrielle et l’alimentation du bétail. Ce poisson est indispensable pour ceux qui vivent au Sénégal et dans la région de l’Afrique de l’Ouest, comme source de protéines et moyen de subsistance’’, déclare Fatou Samba, la présidente d’une association de femmes transformatrices de poisson à Bargny, au Sénégal.
Mme Samba ‘’s’est efforcée de demander au gouvernement [sénégalais] de mettre un terme à l’expansion des industries de la farine et de l’huile de poisson’’, ajoute-t-elle dans le communiqué reçu de Greenpeace Afrique, qui s’active dans la protection de l’environnement.
‘’Avec une communauté autour de 40 millions de personnes en Afrique de l’Ouest, les femmes transformatrices de poisson sont au premier rang de la lutte pour les droits fondamentaux comme l’accès à la nourriture, à l’emploi et aux ressources maritimes’’, argue Diaba Diop.
‘’Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, nous lançons un appel aux populations du monde entier pour qu’elles soutiennent nos efforts’’, ajoute Mme Diop, présidente d’un groupement de femmes transformatrices de poisson à Thiaroye, au Sénégal.
L’industrie de la farine et de l’huile de poisson, en pleine expansion en Afrique de l’Ouest, absorbe et traite d’énormes volumes de poisson frais, dont le produit fini est expédié en Europe et en Asie pour alimenter l’industrie de l’aquaculture, de la volaille et des animaux compagnie, selon le texte. Une ‘’importante source alimentaire’’
Le poisson est une source de protéines vitale pour les populations d’Afrique de l’Ouest, où ‘’les usines de farine et d’huile de poisson perturbent cette importante source alimentaire’’, souligne le communiqué.
Il signale que la proportion de protéines provenant du poisson est extrêmement élevée au Sénégal.
‘’Avant l’usine de farine de poisson, nous nous en sortions très bien. Maintenant, nous n’avons plus de poisson. Nous travaillons dur, mais nous ne nous en sortons pas’’, déplore Maïmouna Sabaly, une transformatrice de poisson à Joal, au Sénégal.
‘’Nous ne pouvons pas faire face à une compétition aussi rude, avec les usines de farine de poisson’’, affirme Mme Sabaly dans le communiqué.
Greenpeace Afrique estime que ‘’la protection de la profession de transformatrices est importante, vu le rôle que ces femmes jouent dans l’éducation des enfants, la stabilité sociale des familles, la santé de la population, la sécurité alimentaire et la création d’emplois’’.
Abdoulaye Ndiaye, un chargé de campagne de Greenpeace Afrique, ‘’appelle (…) le gouvernement sénégalais à cesser d’accorder des permis pour de nouvelles usines de farine de poisson et à prendre des mesures pour fermer les usines existantes’’.
‘’Au cours de ces dernières décennies, les stocks de poissons en Afrique de l’Ouest ont été surexploités. Malgré cette situation, les gouvernements de la région ont favorisé l’implantation et le développement de l’industrie de la farine et de l’huile de poisson’’, affirme l’ONG.
Cette industrie ‘’prive les consommateurs du poisson, une situation qui entraîne la surpêche et une augmentation des prix du poisson sur les marchés locaux’’, ajoute-t-elle. Une ‘’concurrence déloyale et intenable’’
‘’Par conséquent, le poisson est devenu encore plus rare, et un grand nombre de femmes transformatrices de poisson commencent à perdre leur emploi à cause de cette concurrence déloyale et intenable’’, argue Greenpeace Afrique.
‘’La priorité des gouvernements et des autorités de la pêche d’Afrique de l’Ouest ne devrait pas être l’industrie de la farine et de l’huile de poisson, mais la professionnalisation du sous-secteur de la transformation artisanale du poisson’’, soutient Diaba Diop.
Elle réclame ‘’un statut professionnel’’ des transformatrices de poisson, afin qu’elles puissent ‘’améliorer leurs produits’’ et ‘’obtenir un accès aux marchés les plus porteurs’’.
‘’Durant ces dernières années, les usines de farine et d’huile de poisson se sont développées dans tout le Sénégal, notamment [à] Gandiole, Cayar, Mbour, Joal, Kafountine, etc. Selon les populations locales, ces usines sont à l’origine d’un grand nombre de problèmes environnementaux graves tels que la pollution maritime, la destruction des terres agricoles et des pâturages’’, déplore Greenpeace Afrique. Ces usines ‘’sont également la source d’odeurs insupportables qui (…) nuisent à [la] santé’’ des communautés locales.
‘’Il est temps pour les gouvernements d’Afrique de l’Ouest de mettre un terme aux usines de farine et d’huile de poisson qui absorbent d’énormes volumes de poissons frais, mettant ainsi en danger la durabilité des stocks de poissons, la sécurité alimentaire et les emplois de millions de personnes dans la région’’, a déclaré Abdoulaye Ndiaye.
LES COMMERÇANTS DE DAKAR CRAIGNENT UNE RUPTURE DE STOCKS D’ICI DEUX A TROIS SEMAINES
Dans deux à trois semaines, si l’épidémie du coronavirus persiste en Chine, il y aura une rupture de stocks de produits importés de ce pays avec un risque de spéculation et un ralentissement des activités économiques dans les marchés à Dakar.
Dans deux à trois semaines, si l’épidémie du coronavirus persiste en Chine, il y aura une rupture de stocks de produits importés de ce pays avec un risque de spéculation et un ralentissement des activités économiques dans les marchés à Dakar. « Le Témoin » est allé à la rencontre des importateurs, commerçants et autres vendeurs qui ne jurent que par le « Made in China » !
Les étagères et autres comptoirs des boutiques n’en donnent pas l’air. Les étals des vendeurs aussi. Et pourtant si, dans deux à trois semaines, l’épidémie du coronavirus qui secoue le monde depuis presque trois mois ne prend pas fin, il y aura une rupture de produits importés. Notamment dans les marchés de Dakar comme ceux des Allées du Centenaire, Sandaga et Hlm où les produits importés de Chine font le bonheur des Sénégalais. Dans ces marchés, presque tout provient de l’Empire du Milieu.
Casquette maladroitement vissée sur la tête, Talibouya Hann essuie quelques gouttes de sueur qui perlent sur son front. Il vient de déposer deux sachets de couleur blanche remplis d’articles juste à côté de ses pieds qui portent des chaussures élimées. Ce marchand ambulant qui écoule ses produits au marché Dior des Parcelles Assainies est venu s’approvisionner en marchandises. Plus précisément, il vient faire le plein de robes, foulards jupes, bodys, hauts et ceintures… Le tout made in China. Des produits qu’affectionne la gent féminine. Mais ce jour n’est pas comme les autres. Notre ambulant a fait un constat qu’il nous livre : « Il n’y a pas de nouveaux modèles dans la boutique de Xi Ping chez qui je me ravitaille depuis bientôt cinq ans »
Pénurie artificielle ou vraie rupture de stock ?
Habib tient un grand magasin au marché Sandaga. Cet importateur qui a toujours cru dur comme fer que rien ne pouvait entraver son commerce doit se résigner à constater que la propagation du coronavirus empêche les mouvements entre la Chine et le Sénégal. « Depuis deux mois, les choses ne marchent plus comme avant » reconnaît-il. En effet, ce « démarcheur » — c’est ainsi qu’on appelle les importateurs à Sandaga—, confie qu’il n’y a plus assez de stocks et que lui et ses collègues ne peuvent pas encore aller se ravitailler en Chine. La raison ? L’épidémie du coronavirus qui sévit dans le monde et qui touche plus de 100.000 personnes maintenant. Ces jours ci, Habib et ses collègues passent leurs journées à se tourner les pouces. Bien que ne travaillant pas, du moins le prétendent ils, ils sont pourtant tenus de payer les loyers de leurs magasins et cantines. « Nous enregistrons de grosses pertes », soutient cet importateur qui craint un impact plus désastreux encore pour leurs affaires.
Déjà, dit-il, « il y a des importateurs qui ont commencé à réduire leur personnel ». Et d’autres, comme ce Chinois à qui il avait loué un dépôt, et qui lui a manifesté son souhait de vouloir rendre les clefs des pièces « parce qu’il ne peut pas payer un dépôt vide ». « Il faut dire qu’il n’y a plus de conteneurs en provenance de la Chine depuis l’apparition de l’épidémie du coronavirus. Tous les conteneurs achetés sont déjà sur place. Donc il y aura une rupture de produits dans les jours à venir », annonce notre interlocuteur qui dit craindre une spéculation à grande échelle dans les jours à venir. Une hausse qui aurait déjà commencé avec les masques sanitaires dont les prix ont triplé voire quadruplé. « Le lot de masques qui se vendait à 1200 francs coûte aujourd’hui 5000 francs ». Suffisant pour que Badara, un commerçant de produits chinois à Dakar, considère que la survenue de cette épidémie aura un impact sur l’économie du pays qui repose en grande partie sur les activités des commerçants.
Aux Allées du Centenaire, « les gens se contentent de ce qu’ils trouvent sur place en attendant que la situation revienne à la normale ». Les propos sont de Mamadou Mansour Samb, vendeur de vêtements, qui rend grâce à Dieu tout de même. Toutefois, il ne s’est pas approvisionné depuis le début de l’épidémie. « Je vends un stock que j’avais gardé avant l’apparition de la maladie. Les Chinois aussi sont dans cette situation. Ce sont les marchandises qu’ils avaient déjà qu’ils continuent d’écouler. Depuis le début de l’épidémie, il n’y a pas eu de nouvel arrivage. Certes, il y a encore un peu de stocks mais ils tiendront jusqu’à quand ?» s’inquiète M. Samb. Un autre commerçant qui s’active dans la vente de draps, rideaux, tringles, vases, fleurs… au marché des Hlm pense que la situation na faut qu’empirer avec le covid19 car, avant même l’apparition de la maladie, ils étaient confrontés à des difficultés dont la moindre n’est pas la cherté des conteneurs. « Personnellement, je vends des sacs, mes clientes me demandent de leur envoyer de nouveaux modèles. Mais on n’en dispose pas. La participation de la Chine à l’économie mondiale est inestimable. Les ressortissants de ce pays sont très présents au Sénégal.
Avant le coronavirus, chaque jour on entendait dire que tel Chinois ou tel autre a eu un nouvel arrivage. Mais depuis l’épidémie, on est resté sans nouveaux produits. Il n’y a presque plus de mouvements entre le Sénégal et le Chine. C’est normal aussi. Parce que, avec la propagation de cette épidémie mortelle, il ne faut surtout pas prendre de risques. On souhaite vraiment qu’elle prenne fin au plus vite pour que les activités reprennent de plus belle ». Beaucoup de commerçants interrogés soutiennent également que leurs produits achetés en perspective de la Korité sont bloqués en Chine. Certains ont dû revenir au Sénégal quand le virus avait commencé de tuer. En catastrophe, ils ont tout laissé sur place pour rentrer. Depuis, ils attendent que la situation redevienne à la normale pour repartir. En tout cas, si la situation perdure, on n’ose guère imaginer comment se déroulera la Korité. Car une fête sans des produits chinois, ce serait du jamais-vu depuis très longtemps !
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
ANTHROPOPHAGIE POLITIQUE AU SEIN DE L’APR
Les petits meurtres politiques entre amis, les crocs-en-jambe sont le lot quotidien du parti de Macky Sall - L'Alliance pour la République scie aujourd’hui la branche sur laquelle le président est assis
Nous sommes à l’ère de l’anthropophagie politique au sein de l’Alliance pour la République (APR). Ce qui se passe au sein du parti présidentiel renvoie en effet au scénario du film « Alien » de Ridley Scott, dans lequel les membres de l’équipage du vaisseau spatial Nostromo se font dévorer un par un grand « Alien » (Ndlr, extraterrestre) appelé Xénomorphe. A quatre ans de la fin de mission de Macky Sall, les apéristes commencent déjà à s’entredévorer !
Invité de l’émission Sen Jotaay de la Sen Tv du 1er mars dernier, Mame Mbaye Niang a été le premier à tirer. Le chef de cabinet du président réclame ni plus ni moins « la destitution de l’APR de Boun Abdallah Dionne, Aminata Touré, Mbaye Ndiaye et Amadou Bâ ». Rien que ça ! Dans la même dynamique, Bara Ndiaye, le directeur de la Maison de la presse, dans un communiqué publié le 26 février 2020, accuse nommément « Amadou Ba, ministre des Affaires étrangères, et Aminata Touré, présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese) » d’avoir des agendas cachés. Il les appelle ainsi à clarifier leur position. On pensait que Bara Ndiaye allait s’en limiter là mais c’était mal le connaître. Il enfonce le clou en accusant la présidente du Cese d’avoir « recruté en un seul jour, 72 chargés de mission et conseillers ».
Visé par une sommation interpellative, il revient à la charge en soutenant que « la présidente du Cese a recruté le nommé Sidy Bara Fall comme son chef de cabinet avec un salaire estimé 1 700 000 F CFA alors que ce dernier n’a même pas le bac ». Des allégations qui ont valu — ou vont valoir — au directeur de la Maison de la presse une plainte de la part de Mme Aminata Touré. De son côté, Mbaye Ndiaye, ministre d’Etat et secrétaire chargé des Structures de l’Alliance pour la République (APR), à l’assemblée générale de la coordination des Parcelles Assainies, se fichant de la Constitution, déclare ceci : « Les dispositions actuelles de la charte fondamentale n’interdisent pas au détenteur du premier mandat de 7 ans de briguer une autre candidature, parce qu’il vient de commencer un mandat de 5 ans. C’est à partir de ce mandat qu’il faut faire le décompte… Je le dis pour éclairer la lanterne des Sénégalais et des Sénégalaises. Si demain, le président Macky Sall aurait l’intention de se représenter à une candidature quelconque, il n’y a aucun texte qui l’interdit. Il faut que ça soit clair dans la tête de tous les Sénégalais, de l’opinion nationale et internationale ».
Si on a relevé ces déclarations à l’emporte-pièce venant de responsables de l’Alliance pour la République (APR), c’est pour montrer le niveau paroxystique des troubles qui secouent la formation présidentielle. Aujourd’hui, les procès en sorcellerie intentés à des responsables de l’APR, les petits meurtres politiques entre amis, les crocs-en-jambe sont le lot quotidien du parti de Macky Sall. Pourtant, ce dernier avait émis un édit interdisant à ses militants d’aborder dans les débats publics la question du 3e mandat. Laquelle polluerait l’atmosphère de sa gouvernance. Si c’était pour mieux dérouler le PAP 2 du PSE dans la sérénité, cette interdiction en valait effectivement la peine. De fait, les militants téméraires qui ont eu le toupet de consommer la pomme interdite ont été sanctionnés soit politiquement soit administrativement.
Sory Kaba a été limogé de son poste de directeur des Sénégalais de l’Extérieur pour avoir osé parler de la fin de mission présidentielle de Macky Sall en 2024. Moustapha Diakhaté a été relevé de ses fonctions de ministre-conseiller et exclu de l’APR même s’il dit ne pas reconnaitre la légalité d’une telle mesure. Hélas, l’interdiction présidentielle ne s’applique qu’à ceux qui rappellent ce que l’article 27 de la Constitution dit concernant les mandats présidentiels. Car, dans le même temps où le sabre présidentiel tranchait la tête de ceux de ses militants qui indiquaient le terme de sa mission, tous les apéristes qui ont eu à dire que le Président la possibilité de briguer un 3e mandat, ont été élevés au pinacle. C’est donc dire que le président et chef de parti Macky Sall parraine tous ces thuriféraires s’épanchant dans les médias pour faire la promotion d’un 3e mandat. Une promotion qui fait désordre au moment où le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara vient de renoncer publiquement au troisième mandat auquel il a pourtant légalement droit. Il est de notoriété publique que ces sauvageons marron-beige qui multiplient les sorties sont en service commandé. Or, au sein de l’APR, si l’on veut tuer politiquement quelqu’un, on commence par utiliser une certaine presse de révérence pour l’accuser de putschiste. Aujourd’hui, il y a rémanence de la liquidation politique dont Mimi Touré a été victime quand elle était Premier ministre.
Mbaye Ndiaye, Mame Mbaye Niang et Marième Badiane, via la presse de connivence, avaient été les bourreaux de l’alors chef du gouvernement. Bizarrement, le président avait stipendié cette opération de liquidation qui allait aboutir à la défenestration de Mimi du 9e étage du Building administratif dix mois seulement après sa nomination à la Primature. Aujourd’hui, c’est le même scénario qui se dessine dans l’horizon politique du parti au pouvoir. On envoie des marionnettes dans les médias aboyer pour ensuite passer à l’ignoble opération d’anthropophagie politique. Si aujourd’hui, Bara Ndiaye et Mame Mbaye Niang dénoncent sans preuves de prétendues manœuvres d’Aminata Touré, d’Amadou Ba ou condamnent les sorties de Mbaye Ndiaye et de Boun Dionne au point de demander leur exclusion du parti, c’est parce que le parti présidentiel traverse une véritable crise de leadership. Chaque ectoplasme se prend pour un chef. Et c’est ce qui explique ces sorties inopportunes qui importunent. L’APR scie aujourd’hui la branche sur laquelle Macky est assis parce que tous ces remous auront pour conséquence la désagrégation de ce parti de l’espoir fondé en 2008 dans la douleur.
Cela dit, pourquoi, au moment où Macky Sall n’a plus la hantise d’une réélection, les membres de son parti le jettent-ils volontairement dans les sables mouvants des tiraillements et autres querelles politiques qui fragilisent son pouvoir ? Les ambitions présidentielles des uns et des autres et les postures non encore avouées sous-tendent cette guéguerre qui, in fine, dégénérera en conflit fratricide ouvert. L’APR est devenue l’adversaire de l’APR et elle est en train de creuser sa propre tombe politique. Si Mbaye Ndiaye, soi-disant directeur des structures d’un parti qui n’a aucune structure a l’outrecuidance de décréter l’exclusion d’Amadou Ba de la section APR des Parcelles, c’est parce qu’il veut revenir en force à la tête de ce bastion électoral le plus important de Dakar. En effet, tous les moyens sont bons pour se positionner aux prochaines locales et Mbaye Ndiaye, qui ne se contente que son poste de ministre d’Etat, est conscient des enjeux des élections locales.
Cette cacophonie aura tendance à s’accroitre et à empirer tant que le chef des apéristes ne prendra pas réellement les cartes en main pour faire prévaloir son autorité. Car, s’il se complait dans ce pilonnage de hauts caciques de son parti orchestré par des sauvageons, il assistera à coup sûr à la destruction de ce joyau politique qui lui a permis en moins de quatre ans d’existence d’occuper la station suprême. Le zèle dont font montre Mame Mbaye Niang, Mbaye Ndiaye et Bara Ndiaye participe plus à la déstabilisation du parti présidentiel qu’à autre chose. Le PDS où Macky Sall a fait une bonne partie de sa carrière politique a été victime des zélotes d’Abdoulaye Wade et de son fils qui ont expurgé du parti tous les militants accusés de fractionnisme. La défenestration de Macky Sall et compagnie, on l’a vu, avait été lourde de conséquences puisqu’ayant entraîné la défaite de Wade en 2012. De même, la démission de Djibo Ka et l’exclusion de Moustapha Niasse, respectivement en 1996 et 1999, avait fait perdre au Parti socialiste atrophié le pouvoir en 2000. Jamais deux sans trois et aujourd’hui l’APR suit la même trajectoire que le PS et le PDS. Les anthropophages apéristes sont en passe d’accélérer la disparition du parti du cheval. Au galop !
par Alinard Ndiaye
LE PORT AUTONOME DE DAKAR AU CŒUR DU FUTUR PROJET DE PORT DE NDAYANE
La préservation des intérêts du Port Autonome de Dakar et la qualité de son personnel grâce auquel la vision et l’idée d’un port du futur ont beaucoup servi à l’éclosion du projet.
L’Etat du Sénégal, à travers le Port Autonome de Dakar, est revenu à la table des longues et difficiles négociations avec le groupe des experts du concessionnaire (DPW) pour la finalisation et enfin le démarrage des travaux du Port du futur baptisé Port de Ndayane. C’est à la suite de la rencontre entre le Présidentde la République, Macky SALL, garant de notre économie nationale, et le Sultan Ahmet bin Sulayem, PDG du groupe DPW, le 07 février dernier.
D’emblée, il faut rappeler que le choix du Port Autonome de Dakar pour la conduite de ces négociations bien encadrées par l’Etat du Sénégal, s’explique par un double fondement, juridique et technique. Au plan juridique, l’objet de ces négociations est de discuter d’une disposition contenue dans la convention de concession qui lie le Port Autonome de Dakar et DPW depuis octobre 2007.Au plan technique, l’expertise portuaire est nécessaire et souhaitée dans ce genre de pourparlers. En effet, hormis les aspects financiers qui relèvent des orientations stratégiques de l’Etat central, l’essentiel des discussions vont tourner autour de notions techniques, très complexes par ailleurs.
Ainsi il est question entre autres de tirant d’eau, de cercle d’évitage des navires, de répartition et de spécialisation des quais etc. À ce titre, c’est le lieu de rendre un vibrant hommage à l’expertise portuaire qui a été à l’origine du présent de concession. L’occasion nous est ainsi donné de révéler les importantes économies faites avec la gestion de ce dossier par l’expertise interne. Une consultance internationale nous aurez couté beaucoup d’argent. Pour comprendre l’origine du port de Ndayane, il faut remonter à la convention de concession que l’État du Sénégal, à travers le Port Autonome de Dakar, a accordée à DPW, en octobre 2007, en deux volets :
1.L’Aménagement, l’Equipement, l’Exploitation, la Gestion et la Maintenance des terminaux des TAC1-TAC2-TAC3 (Terminal A Conteneurs) de la zone nord du Port Autonome de Dakar. Ce premier volet était un programme ferme que DPW devait réaliser dès l’entrée en vigueur de la convention de concession en janvier 2008;
2.La Conception, le Financement, la Réalisation, l’Exploitation et la Maintenance du Terminal du Port du Futur aujourd’hui appelé Port de Ndayane. Ce volet est un programme conditionnel.
Dans le cadre de la présente réflexion, c’est le deuxième volet de la concession qui nous intéresse à savoir le projet du port du futur que la convention de concession définit ainsi qu’il suit : Le port du futur désigne l’infrastructure qui devra être conçue, financée, réalisée, exploitée et maintenue par le concessionnaire (DPW) dans le cadre du second volet du projet. Il sera repris en gestion par le concédant au terme de la concession (…)
Le projet du port du futur de Ndayane dénommé : Ndayane est un engagement contractuel de DPW selon les termes de la concession de 2007. A ce sujet, il ne fait aucun doute que DPW est un partenaire sérieux de renommée mondiale. La société est une filiale du groupe Dubaï world qui est une société de participation appartenant au gouvernement Dubaïote. Elle est créée en 2005 à la suite de la fusion de Dubaï Port Authority (DPA) et Dubaï Port International (DPI).
Grâce à son professionnalisme et à son palmarès, la société DPW est devenue, en peu de temps, le troisième exploitant portuaire mondial avec à sonactifla gestion de 49 terminaux à conteneurs, dans 52 pays à travers le monde. Avec un partenaire d’une telle envergure, les négociations ne peuvent être faciles dans la mesure où chacune des parties va tirer le maximum d’atouts de son côté. C’est ce qui explique la longue période de négociations, ayant duré, une année et demie. Il faut, en outre, souligner que les lenteurs notées s’expliquent par le seul fait qu’il s’agit de l’avenir de plusieurs générations futures, de la discussion de données techniques d’importance capitale et de la sécurité de plusieurs milliers d’emplois. Ce nouveau cycle de pourparlers, dit de Dakar se tient dans un contexte où chacune des deux parties exprime une bonne volonté et de réelles dispositions pour la matérialisation concrète du projet. Du côté du Sénégal, il s’agit pour les plus hautes autorités, de doter enfin à notre pays d’une plateforme portuaire et logistique nous permettant de faire face aux nouvelles exigences du transport maritime.
Pour l’opérateur, cette détermination affichée et leur engagement s’expliquent pour des raisons hautement stratégiques. Il s’agit pour lui de faire de Ndayane une version africaine ou délocalisée du port de Jebel Ali qui, faut-il le souligner, est devenu le premier port en eaux profondes du golfe persique et le dixième port commercial du monde. Ainsi avec cet accord en vue, Ndayane est parti pour se positionner comme le géant africain dans la gestion du trafic conteneurisé de marchandasses. Le port de Ndayane, selon des études et projections pointues effectuées par des experts, sera sans doute l’une des plus grandes plateformes portuaire de la sous-région, voire de l’Afrique. Techniquement, les tirants d’eaux varieront de 18 à 20 mètres. Une véritable révolution et don de la nature compte tenu de l’importance du site. Ndayane sera un port logistique multimodal et multifonction avec une connectivité sur l’aéroport, la zone économique et l’intense réseau routier qui ceinture le secteur. La gestion moderne portuaire implique d’importantes réserves foncières. C’est pourquoi le futur port sera bâti sur un espace de 600 ha avec une logistique et des infrastructures de manutention de dernière génération pour un montant d’investissement qui va tourner autour de 1000 milliards.
Le délai raisonnable de construction ne dépassera pas 5 ans. Avec une telle infrastructure, le Sénégal sera enfin le lieu de passage des navires post-panamax ; ce qui permettra à notre pays de confirmer son leadership dans le secteur portuaire africain. En outre, il est aussi prévu l’aménagement d’une zone économique spéciale intégrée de 600 ha qui sera attenante au Port. Cette zone économique spéciale intégrée avec tout son paquet technologique et ses commodités va favoriser l’installation et le déploiement de plusieurs centaines de sociétés multinationales suivant les standards internationaux. La zone économique spéciale, va repositionner notre pays comme un pôle privilégié des investisseurs, mais aussi sera une bonne opportunité pour augmenter le volume de nos exportations.
En effet, le déploiement massif des entreprises multinationales pour la délocalisation de leurs activités dans la zone de Ndayane, va sans aucun doute créer plusieurs milliers d’emplois directs et indirects, mais contribuera à accroitre de manière drastique notre PIB et par la même occasion notre décollage économique. De même, avec les nouveaux projets d’autoroutes (Mbour/Kaolack et l’autoroute côtière Dakar-Saint Louis) ainsi que la forte volonté politique affichée par le Sénégal et le Mali en décembre dernier avec la création de la société DBF (Dakar Bamako Ferroviaire) avec comme mission principale le redémarrage du chemin de fer ; feront du port de Ndayane l’outil incontournable pour une meilleure prise en compte et des gains de trafic sur les pays sans façade maritime.
Pour toutes ces raisons, les populations de la localité de Ndayane et environs doivent d’abord se réjouir que leur localité accueille un projet d’une telle dimension. En effet, leur localité; Ndayane est entrée dans l’histoire, car le développement socio-économique du Sénégal partira surement de là-bas. C’est le lieu de rappeler que le port de Ndayane n’est pas exclusivement pour la localité mais pour tout le Sénégal, tant bien même que le projet prendra en compte les besoins de toutes les populations environnantes en terme d’infrastructures, d’emplois et de consolidation de certains de leurs acquis.
Pour ce futur port de Ndayane, le Port Autonome de Dakar avec DPW sera incontestablement au cœur de tout le processus en tant que concédant et autorité portuaire.
En effet, en tant que démembrement de l’état du Sénégal, il devra être au centre de tout le projet. Il lui appartiendra, au nom et pour le compte du Sénégal, de gérer tous les aspects ayant trait à la souveraineté nationale. La vocation première de tout port est l’exercice d’une mission de service public pour les populations, les usagers et les différents acteurs. Ainsi, en tant que concédant, il doit revenir au Port Autonome de Dakar la construction des quais, la construction du chenal d’accès, la gestion du pilotage des navires, la gestion du lamanage, la gestion de la sécurité et de la sûreté qui relèvent exclusivement de la puissance publique, ici incarné par le PAD. Cette légitimé du Port Autonome de Dakar dans le projet du nouveau port trouve son fondement à trois niveaux : 1.Le statut de concédant, 2.
Les limite du Port Autonome de Dakar s’étendent jusqu’à Sangomar (au-delà de Ndayane), 3.L’existence d’un personnel et d’une ingénierie portuaire outillées pour faire face aux défis de Ndayane. Ainsi, de notre avis, Ndayane ne doit pas entrainer la mort du Port de Dakar.
En effet, avec la réalisation du port de Ndayane, l’essentiel des compagnies maritimes arrêteront de desservir Dakar à cause des caractéristiques liées à la taille des navires et à leurs tirants d’eau. Ainsi, avec Ndayane, le Port Autonome de Dakar deviendra forcément un port de cabotage, de pêche, de plaisance et de passagers. Il ne fait aucun doute que la structure est au commencement de tout, car c’est grâce à elle que DPW a obtenu cette concession dont on discute en ce moment de l’avenant qui va générer le terminal à conteneurs ainsi que le port du futur. A ce sujet, Ndayane ne doit pas être vu comme un concurrent du Port Autonome de Dakar, mais sa suite logique pour les raisons suivantes : •Saturation actuelle du port,
•Port ceinturé par la ville ; ce qui exclut toute possibilité d’extension,
•Impossibilité de faire face au gigantisme des navires à cause de son statut de port naturel et de la configuration actuelle de ses quais et ses tirants d’eau.
Par ailleurs, dans une très grande majorité des cas, les ports, quelles que soient leurs natures et leurs spécialisations, relèvent d’abord de la puissance publique à cause du caractère de service public aux passagers et aux marchandises. Sous ce rapport, Ndayane ne doit pas être une exception quels que soient les moyens mis en œuvre par le concessionnaire pour sa réalisation.
Pour des raisons de souveraineté nationale, sa gestion et sa tutelle doivent revenir de plein droit au Port Autonome de Dakar qui est, au demeurant, la seule entité étatique à même de gérer un port d’une telle envergure. Selon les dispositions de la convention de concession, le concessionnaire (DPW) avait une obligation contractuelle de réaliser le terminal à conteneurs du port du futur qui devait lui revenir de plein droit dès l’achèvement des travaux, pour une concession de 25 ans. Il faut noter que les concessions sont bien encadrées par l’essentiel des institutions telles la Banque Mondiale, la CNUCED, le CNUDCI et le FMI et par notre propre législation nationale avec la loi CET (2014-09 du 20 février 2014 relatif aux contrats de partenariat modifiée). Sous ce registre, une concession ne peut dépasser une durée de 25 ou 30 ans. C’est pour cette raison que le Sénégal n’a d’autre choix que de s’aligner, car une concession ne peut durer 75 ans comme semble le vouloir le concessionnaire DPW.
À ce sujet, l’État du Sénégal tout comme DPW doit réaliser que la notion de risque est un des fondamentaux des concessions surtout le risque politique. Ces négociations de Dakar sont d’une grande importance pour le peuple sénégalais et son économie, parce qu’il s’agit de l’avenir de jeunes générations futures, mais aussi de notre économie nationale. Voilà autant de raisons, qui font que l’ensemble des acteurs dans ce processus (Etat, Concédant et différents intervenants) se doivent d’être armés d’un grand sentiment patriotique et être inflexibles, pour le bonheur de tout un peuple ainsi que pour l’intérêt du concessionnaire. Ce dernier représente un allié sûr et fiable qui a permis au Port Autonome de Dakar d’acquérir ses premiers portiques ainsi que divers outillages de manutentions. Ce concessionnaire (DPW) a du mérite pour avoir choisi notre pays pour ses atouts géographiques et sa stabilité sociopolitique avant d’investir pour la réalisation d’un si grand projet qui va hisser notre pays à un rang élevé dans le transport maritime international. Vivement que le rêve de réalisation du port en eaux profondes de Ndayane soit une réalité dans un délai raisonnable. La préservation des intérêts du Port Autonome de Dakar et la qualité de son personnel grâce auquel la vision et l’idée d’un port du futur ont beaucoup servi à l’éclosion du projet.
Alinard Ndiaye
Cadre portuaire
Spécialiste des Concessions Portuaires
Titulaire d’un Master 2 en management Portuaire et MaritimE