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23 juillet 2025
Par Mamadou Oumar NDIAYE
CES VIEILLARDS QUI REFUSENT TOUJOURS LE SEVRAGE…
Soixante ans après les indépendances, il est tout simplement inacceptable que nos chefs d’Etat tètent encore au sein (maternel !) de la France. Cet allaitement que réclament encore nos dirigeants est indécent et immoral
Pourquoi diable nos dirigeants refusent-ils de grandir ? De se comporter enfin comme de adultes responsables ? De prendre en main les destins de leurs peuples ? Qu’est-ce qui explique qu’ils ne veuillent toujours pas s’affranchir de leur servitude vis-à-vis de la France ?
Alors que la plupart de nos pays vont commencer à célébrer dans quelques semaines le soixantième anniversaire de leur accession à la souveraineté internationale, il est plus que dommage que les questions ci-dessus puissent encore continuer à être posées. Nos dirigeants politiques, présidents de la République en tête — et même ceux d’entre eux nés après les indépendances hélas ! — se comportent toujours comme ces esclaves qui, bien qu’affranchis et libérés de leurs chaînes, sont obligés de revenir dans la maison de leur maître car, n’ayant jamais joui de leur liberté, ne savent pas quoi en faire. Et qui, donc, préfèrent leur servitude à leur état d’hommes libres !
C’est exactement le cas de nos dirigeants. Depuis 1960, nos pays sont dans leur grande majorité « indépendants » mais refusent, hélas, d’assumer ce statut. Prenons deux domaines essentiels à l’exercice de toute souveraineté que sont la défense et la monnaie. Six décennies après la fin officielle de la colonisation, nos Etats s’abritent toujours sous le parapluie militaire de la France. Laquelle maintient un peu partout sur le continent ses bases et se charge de nous défendre contre les menaces extérieures.
La « menace » soviétique jusqu’en 1989, date de la chute du Mur de Berlin et de l’effondrement de l’URSS, puis ou concomitamment la « menace » libyenne pour ce qui est du Tchad, la « menace » algérienne lorsque des « Jaguars » français s’envolaient de la base de Dakar pour aller bombarder des colonnes du Front Polisario — c’était l’époque où le président Senghor disait joliment que « je n’ai pas le complexe du « Jaguar » ! — et puis, de nos jours, la « menace » djihadiste !
A croire que la France a toujours besoin d’agiter une « menace » réelle ou illusoire pour maintenir sa présence militaire et apeurer nos dirigeants !.
La France dont chaque nouveau président, sitôt installé, jure croix-de-bois croix de-fer si je mens que j’aille en enfer, que la « Françafrique », c’est fini, les interventions militaires en Afrique également, avant de se lancer à son tour dans sa petite guerre africaine ! Citons la guerre giscardienne contre les « rebelles » du Katanga lorsque les paras français ont « sauté » sur Kolwezi, une ville minière évidemment, la guerre mitterrandienne contre la Libye, la guerre ivoirienne de Jacques Chirac, celle libyenne encore — au cours de laquelle le Guide Mouammar Kadhafi a été tué ! — mais de Nicolas Sarkozy cette fois-ci, celle malienne « Serval » de Français Hollande, et l’actuelle « Barkhane » du petit Emmanuel Macron ! Décompte non exhaustif, bien sûr, puisqu’on en oublie incontestablement. Plutôt que de développer de véritables armées nationales professionnelles bien formées, entraînées, convenablement équipées et aptes à accomplir leur mission de défense de l’intégrité de nos territoires, nos présidents ont laissé se développer de armées de soudards et de parade, plus douées à organiser des coups d’Etat et à réprimer les populations qu’elles sont censées défendre qu’à sanctuariser les frontières nationales contre toutes formes de menaces. Le tout avec la bénédiction de la France, bien sûr, qui avait tout intérêt à la déconfiture de ces armées pour rendre plus indispensable la présence de ses troupes.
De ce point de vue, dans un domaine aussi essentiel de la souveraineté, la faillite de nos chefs d’Etat est plus que patente : criminelle. On retiendra juste que 60 ans après nos « indépendances », les Africains de l’Ouest sont toujours incapables de se défendre contre les menaces qu’ils auront identifiées et en sont réduits à quémander le parapluie sécuritaire de la France. Aujourd’hui, contre des terroristes en motos « Djakarta » ! Lesquels infligent des raclées mémorables à nos troupes qui battent en retraite face à leur avancée ! Dans ces conditions, évidemment, le président Macron peut se permettre d’admonester nos chefs d’Etat et de les convoquer pour qu’ils viennent s’expliquer devant lui à Pau sur le « sentiment anti-français » supposé de leurs peuples. Au rapport, chefs d’Etat du « G5 Sahel » !
Abracadabra, que le CFA devienne ECO !
L’autre domaine essentiel de souveraineté dans lequel nos dirigeants refusent de s’assumer c’est, bien sûr, celui de la monnaie. Depuis nos indépendances nominales, ils ont peur de battre leur propre monnaie et de couper le cordon ombilical qui les lie à l’ancien colonisateur. Soixante ans après, il a fallu la permission de la France et la « décision » du président Macron de réformer le « CFA » pour que nos chefs d’Etat osent enfin changer le nom de cette monnaie et l’appeler « ECO » ! Dire qu’il y a quelques semaines à peine, nos présidents, en tête desquels Alassane Dramane Ouattara et Macky Sall, plus zélés gardes chiourmes de l’ordre français sur le continent, ces présidents, donc, assuraient que le CFA était une excellente monnaie. Et que, par conséquent, ils ne voyaient aucune nécessité à faire bouger les lignes ou introduire des changements dans son fonctionnement. Ce au moment où les peuples africains, les jeunesses, les activistes, d’importants pans de la Société civile et des économistes de renom, réclamaient à cor et à cris l’abandon pur et simple du CFA. Et brusquement, ces mêmes présidents, mais aussi les fonctionnaires de la BCEAO dont on se demande s’ils ne se croiraient pas en DOM-TOM !, deviennent « graves » — comme disait Hugo — s’enhardissent et décident non seulement, donc, de débaptiser le CFA qui va s’appeler ECO, mais encore de rapatrier les réserves de change qu’ils avaient l’obligation de loger au Trésor français.
Du moins 50 % de ces réserves. Dire que lorsque le président Abdoulaye Wade avait réclamé le rapatriement de ces réserves, ses autres collègues de l’UEMOA lui avaient volé dans les plumes ! Pour en revenir à la « décision » macronienne, surtout, on nous jure la main sur le cœur que, désormais, il n’y aura plus de représentants de la France au sein de nos instances monétaires. Ah bon, parce qu’ils y étaient et y jouaient un rôle ? Je me rappelle encore cette sortie de ce jeunot, directeur de l’Agence nationale de la BCEAO, Al Amine Lô je crois, qui soutenait crânement que la France n’avait pas son mot à dire dans notre politique monétaire, laquelle selon lui était gérée toute seule et comme un grande par la Banque centrale commune aux huit pays de l’UEMOA. Dans un éditorial que j’avais fait pour lui rabattre le caquet, je lui demandais comment se faisait-il, dans ce cas, qu’un petit ministre français — M. Michel Roussin, inculpé plus tard pour corruption — puisse se permettre de convoquer à Dakar, en 1994, 16 chefs d’Etat africains pour leur annoncer la « décision » (décidément !) de la France balladurienne de « dévaluer » le CFA ! Vingt-trois ans après, c’est un jeune et prétentieux chef d’Etat français qui, sur les rives de la lagune Ebrié, annonce sa « décision » de réformer notre monnaie !
Des réformes cosmétiques, en réalité, puisque l’objectif stratégique, ce que souhaitent les peuples africains, c’est une monnaie commune aux 16 pays de la CEDEAO. Comme des enfants ou d’innocentes proies qu’il conviendrait de défendre face à l’ « ogre » nigérian qui risquerait de les dévorer, la France a donc tranché : l’ECO s’arrêtera aux huit pays de l’UEMOA. Un point, un trait. L’histoire se répète : dans les années 90, pour torpiller l’envol de la CEDEAO bien partie pour mettre en œuvre le Plan d’Action de Lagos, la France avait déjà trouvé une idée de génie : créer l’UEMOA qui regrouperait ses néo-colonies. De la même manière, l’ECO Canadian dry tue dans l’œuf la future monnaie commune de la CEDEAO ! Ce alors qu’une opportunité unique était offerte à nos pays de se raccrocher à la locomotive de la première économie du continent, celle du Nigeria. Et d’y retrouver un wagon comme le Ghana, autre solide économie de notre sous-région.
Bonneteau monétaire
Oh certes, on nous prédit le pire, un chaos, un scénario à la zimbabwéenne avec une inflation à des milliers pour cent, une monnaie de singe et tous les scénarios cauchemardesques imaginables si nous refusons cette garantie que, fort obligeamment, la France veut encore continuer à accorder à notre monnaie. Et que nos dirigeants, Ouattara et Sall en tête, la supplient à genoux de continuer à nous accorder.
En même temps, bien sûr, que la parité fixe vis-à-vis de l’Euro ! Autrement dit, et comme l’illustre si pertinemment l’activiste ivoiro-suisse Nathalie Yamb, Macron peint un vélo en bleu et nous dit qu’il s’agit d’une bicyclette ! Un tour de passe-passe qui ne trompe personne, bien sûr, sauf nos dirigeants qui font semblant de croire à la prestidigitation. « Abracadabra, que le CFA soit désormais un ECO », a dit le petit magicien Macron et nos chefs d’Etat ont applaudi à tout rompre ! Plus exactement, il s’est agi d’un numéro de bonneteau, ce « niéti khob » ou « bi gagne bi perte » dans lequel on s’est tous laissé prendre ! A tous les coups, nos présidents tiraient la mauvaise carte, ils le savaient mais ont tenté de nous faire croire le contraire. Encore une fois, les activistes ont raison car il serait dommage de se contenter de cette illusion d’optique. La « garantie » monétaire de la France doit sauter et nos dirigeants doivent être contraints de couper ce honteux cordon ombilical qui les lie encore à la puissance de second ordre qu’est devenue la France. Soixante ans après les indépendances, il est tout simplement inacceptable que nos chefs d’Etat tètent encore au sein (maternel !) de la France. Cet allaitement que réclament encore nos dirigeants est indécent et immoral. Quant on est un jeune homme, à dix-huit ans, on doit se résoudre à quitter le toit familial pour apprendre à être responsable, à gérer sa vie. Hélas, nos dirigeants, six décennies après les « indépendances » octroyées de1960, s’accrochent toujours à l’allaitement de Marianne…
PS : L’économie du Nigeria s’est-elle effondrée parce que la monnaie de ce pays n’est pas « garantie » par la France ou la Grande-Bretagne ? Celles du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Mauritanie, de l’Afrique du Sud, du Ghana etc. pour ne citer que ces quelques pays africains ontelle piqué du nez ou plongé dans le marasme parce qu’elles n’ont as eu la « garantie » d’une puissance européenne ? Mais pourquoi diable nous dit-on qu’hors la garantie de la France ce serait le déluge pour les pays de l’UEMOA ? Les banquiers centraux de la BCEAO seraient-ils incapables congénitalement de mener une politique monétaire sans les instructions de la France ? Seraient-ils dénués de la rigueur et de la technicité que suppose la gestion d’une monnaie ? Ou bien alors seraient-ils tout simplement des hommes liges, pour ne pas dire des agents de l’ancien colonisateur ? Qu’est-ce qui explique donc leur réticence, qui confine à l’obsession, à s’affranchir et à couper le cordon ombilical avec lui ? Pour le reste, qu’on ne vienne surtout pas nous parler de « sentiment antifrançais » car c’est un faux débat puisque s’il y a bien un continent qui représente l’avenir de la langue française —et donc de l’élargissement de l’influence culturelle mais aussi économique de la France —, c’est bien l’Afrique. Qui est aussi le dernier continent où le Vatican et aussi les églises évangéliques recrutent ! Simplement, ce que réclament les Africains, c’est des relations de partenariat et non plus de servitude vis-à-vis de la France. Des relations de respect et non plus de mépris. Des relations égalitaires et non plus du cheval et du cavalier, avec eux dans le rôle de la monture. Anti-Français ? Non ! Anti-Une certaine France dominatrice et colonisatrice, raciste et arrogante ? Oui ! Mille fois Oui !
BILAN ANNUEL ALARMANT DE LA GOUVERNANCE DE MACKY SALL
2019 a été une année d’élections truquées, suivie d’un troisième dialogue national organisé pour faire diversion - Le temps économique des prochaines années sera lourd - DÉCLARATION DE PRESSE D'ABDOUL MBAYE
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de presse de l'ancien premier ministre et président de l'ACT, Abdoul Mbaye, en date de 27 décembre 2019, à propos de la situation socoipolitique du pays au cours de l'année finissante.
"De quelques grands choix pour reconstruire le Sénégal
2019 était annoncée année électorale puisque d’élection présidentielle. La fin de l’année 2018 avait donc été consacrée à la préparation de cette élection majeure au Sénégal.
Nous avions ainsi fait le choix d’attirer l’attention des citoyens et électeurs sur l’importance qu’il convenait d’accorder au sens de la vérité et du respect de la parole donnée qui habiterait les futurs candidats, hommes ou femmes. Que vaut en effet un programme prononcé ou présenté par une personne dont l’électorat ou le monde entier a déjà pu retenir sa capacité à ne pas respecter des engagements pris ? Qu’étaient devenues les ruptures promises qui devaient mettre « la patrie avant le parti », instaurer une « gestion sobre et vertueuse du bien public », « réduire un mandat de sept à cinq ans »… ?
Au-delà des promesses non tenues, nous avions insisté sur la place occupée par de nombreux mensonges dans la construction d’un Sénégal miraculeux présenté comme déjà émergent à l’occasion de fêtes ou cérémonies d’inauguration. Un Sénégal de records de productions agricoles jamais atteints, d’un taux de croissance s’emballant et surtout devenu l’un des plus réguliers au monde, cela en opposition à un vécu chaque jour plus difficile des populations.
Le mensonge était aussi celui de l’émergence inéluctable de notre pays avec un maintien du taux de croissance à un niveau élevé porté par une compétitivité des facteurs de production s’accroissant, un renforcement du capital humain, une amélioration des soins de santé et des efforts d’éducation et de formation, une diversification des exportations, une amélioration de l’accès au crédit, avec bien entendu pour corollaire un recul constant et significatif de la pauvreté.
Au bout de ce parcours à moyen terme, le pétrole et le gaz devaient transformer le Sénégal en un petit eldorado. Ce doux rêve avait également pour but de faire oublier les dures réalités de la rigueur économique vécue au-delà des statistiques d’illusion.
Nous avions prévenu que les mensonges ne suffiraient pas pour gagner des élections. Il fallut en effet avoir recours à un système de parrainages inapplicable, inventé dans la précipitation d’une énième révision constitutionnelle pour éliminer des candidats, et surtout pour éviter un deuxième tour à l’élection présidentielle qui aurait pu être fatal au président sortant. Pour assurer la mise en œuvre du système de parrainage, le mensonge fut aussi présent dans le Considérant 10 de la Décision N°2 /E/2019 du Conseil Constitutionnel qui affirme le contrôle du système de parrainage par l’examen effectif de 1,5 millions de signatures en moins d’un mois.
Enfin nous proposions, pour placer le Sénégal dans une trajectoire de renforcement de son système démocratique, de réduire les pouvoirs constitutionnels du chef de l’État, de renforcer ceux de l’Assemblée nationale en même temps que le système d’élection des députés serait réaménagé pour abandonner l’injustice du scrutin à un tour pouvant faire élire plusieurs députés (en 2017, BBY avec 49,47% des voix, a obtenu 125 des 165 sièges, soit une majorité de 75,78%), de garantir l’indépendance de la Justice, et de remettre l’administration au service du citoyen et non du client politique, par des procédures reconstruites, notamment de recrutement.
Nous proposions aussi la nécessité de donner une nouvelle direction à notre stratégie économique en créant la plus-value et donc la croissance dans les secteurs les plus pauvres mais aussi les plus employeurs de main d’œuvre : en particulier l’agriculture pour améliorer le quotidien du paysan sénégalais et réduire la dépendance alimentaire de notre pays ; l’artisanat pour le faire migrer vers une semi-manufacture et plus tard une véritable industrie à l’instar des pays ayant réussi leur transition vers l’émergence.
Les grands travaux devaient se substituer aux grands projets dispendieux, gourmands en endettement extérieur, faisant la part belle aux entreprises étrangères et finalement peu utiles à l’économie nationale mais satisfaisant l’ego d’un Président. Nous proposions aussi un recours accru au Partenariat Public Privé (PPP), y compris à une échelle accessible au citoyen pour l’électrification et l’eau rurales notamment. Cette voie du PPP devient nécessaire face aux limites atteintes par le recours excessif à l’endettement extérieur par le régime de Macky Sall.
Le triste bilan de 2019 ou l’éclatement des mensonges et scandales
Malheureusement pour le Sénégal, nos anticipations n’ont pas été trahies.
2019 a été une année d’élections truquées, suivie d’un troisième dialogue national organisé pour faire diversion et qui après sept mois vient d’être officiellement installé. La grande qualité de quelques-uns des animateurs de ce dialogue ne contredira pas le vrai dessein de son initiateur devenu spécialiste dans le gâchis de compétences.
D’ailleurs, très vite, une révision de la Constitution a été soustraite d’un dialogue considéré comme pas assez sérieux pour se saisir de questions aussi importantes. Au lieu d’être réduit, le pouvoir excessif du président de la République, principale souffrance de notre démocratie et de notre immobilisme économique, a été renforcé par la suppression du poste de Premier ministre et le retrait du pouvoir de censure du gouvernement dévolu à l’Assemblée nationale.
Le scandale du pétrole et du gaz est vite revenu au premier plan, gâchant leurs fêtes de victoire à l’élection présidentielle. Pourtant, dès 2016, nous avions alerté et appelé à des enquêtes. Elles seront donc décidées trois années plus tard mais avec pour objectif manifeste de tout enterrer.
L’échec de la politique économique du régime de Macky Sall a imposé un ajustement structurel déguisé en Instrument de Coordination de Politique Économique (ICPE), mais reposant sur les mêmes objectifs que tout ajustement, à savoir : le resserrement du déficit budgétaire, la priorité au règlement des échéances de la dette extérieure, les ponctions sur le pouvoir d’achat des ménages par la fiscalité et la hausse des prix, le harcèlement fiscal des entreprises sur lesquelles on dit pourtant compter pour porter la relance économique lorsque la capacité d’intervention économique de l’État a été dilapidée par mauvais choix économiques, mauvaise gestion et incompétence.
Ils osent continuer de soutenir que la croissance aurait été maintenue à 6%. Les mensonges de production les plus patents ne peuvent pourtant plus être cachés : la production d’arachides de 1,4 millions de tonnes n’aurait pas permis la collecte de plus de 300 000 tonnes en 2018-2019. Mais pour la campagne qui s’annonce, les prévisions sont encore plus pessimistes. Elles sont le résultat d’une stratégie ignoble visant l’enrichissement de politiciens vendeurs de mauvaises semences dites sélectionnées et subventionnées, aux dépens des paysans et du contribuable sénégalais. J’avais qualifié cette attitude scélérate de financement du sous-développement. Mes tentatives en 2013 de restaurer une production de semences certifiées ont été combattues puis abandonnées.
Où sont donc passées toutes ces quantités de céréales qui auraient été produites ? L’autosuffisance en riz avait été annoncée pour 2017. Nous avions récusé une telle assertion. Le président avait ensuite corrigé pour annoncer son report d’un an en 2018. On en parle désormais plus.
Et de nouveau l’insécurité alimentaire affectera près d’un million de personnes au Sénégal.
Nul n’ignore l’importance de la compétitivité énergétique dans la construction d’une croissance. Le Sénégal avait déjà l’une des électricités la plus chère de la sous-région. L’augmentation des tarifs après celle des produits pétroliers, participe à l’objectif de réduire le déficit budgétaire en même temps que le pouvoir d’achat des ménages. Rien ne la justifie qui ne relèverait d’une compétitivité insuffisante de la Senelec d’une part, et de sa gestion dépendant d’impératifs politiciens d’autre part. En effet, même après prise en compte du relèvement du cours du dollar, les prix de référence du brut restent inférieurs de 24% à avril 2012 en francs cfa. Le régime a en outre choisi de faire supporter au consommateur leurs erreurs de planification et de gestion qui n’ont pas permis la mise en place d’un mix énergétique compétitif.
Une telle situation est courante au niveau des entreprises du secteur parapublic où les résultats électoraux sont demandés à des dirigeants-militants plutôt que des performances profitant aux usagers et aux populations.
Les Sénégalais doivent le savoir : il n’y a d’autre chemin possible que d’ajustement structurel pour une économie non dynamique lorsque le déficit des paiements extérieurs s’aggrave en même temps que celui budgétaire, conséquences de mauvaises options économiques et d’une gabegie innommable. Le temps économique des prochaines années sera lourd non par la faute d’un environnement extérieur, mais comme conséquence de l’attitude ceux que nous aurions choisis pour nous diriger.
L’année 2019 s’est achevée avec une importante réforme du franc cfa, consacrant le retrait total de la France de la gestion de cette monnaie. C’est une victoire de dignité de la jeunesse africaine. C’est une lueur d’espoir qui laisse espérer qu’un jour prochain cette dignité sera réclamée à leurs dirigeants. Je reste encore étonné par le silence de notre Exécutif face à une réforme aussi importante affectant notre monnaie. Des pistes de réflexion doivent maintenant s’ouvrir pour en moderniser la gestion sans l’affaiblir, et en renforçant son caractère de monnaie africaine par son évolution vers l’ECO en partage avec d’autres pays de la CEDEAO.
Au nombre des scandales de 2019, et par pudeur, je n’évoquerai que par quelques mots les trafics de drogue et de faux billets semblant mêler au Sénégal mafieux et politiciens intouchables.
L’année 2020 et l’avenir politique de l’ACT
Dans le prolongement de la mise en œuvre de la politique d’ajustement structurel se substituant à une fausse « phase 2 du PSE », l’année 2020 sera une année de tensions économiques et sociales : la dépense publique sera resserrée au détriment du fonctionnement de l’administration de l’éducation et de la santé, lorsque le gaspillage en voitures et voyages pourrait être poursuivi. La dépense sociale souffrira également des priorités accordées à quelques grands projets à terminer dont des immeubles administratifs inoccupés.
Le pouvoir d’achat des ménages sera pressurisé. Le harcèlement fiscal des entreprises sera renforcé. Il est à cet égard annoncé que le déficit budgétaire devrait, d’après de curieuses projections, se réduire très rapidement grâce à une pression fiscale augmentant de 20% en deux années !
Pour éviter tout débordement face à la montée de la colère sociale, la « soft dictature » sera habile à restreindre les libertés, parfois en violation de la Constitution, en particulier le droit aux manifestations pacifiques dont on craint le succès.
Pour l’année qui s’ouvre, nous refuserons la sujétion au temps politique que Macky Sall, en bon politicien professionnel, cherche à imposer avec son dialogue national.
Nous opterons pour une attitude de sentinelle, poursuivant notre rôle d’éveil des consciences, afin qu’un jour, les Sénégalais connaissent mieux les raisons du non-développement de leur pays et choisissent mieux leurs dirigeants à l’occasion d’élections. C’est le sens que nous donnons et donnerons à notre action politique.
Nous continuerons à dénoncer les élections trafiquées, afin que le peuple et la communauté internationale ne soient pas dupes.
Nous combattrons le recul démocratique organisé par Macky Sall.
Ces postures citoyennes se poursuivront :
Par le suivi de la plainte pour faux et usage de faux en document administratif qui a permis d’attribuer des permis pétroliers à Frank Timis et à son partenaire privilégié Aliou Sall, même si depuis cinq mois le Doyen des juges refuse d’y donner suite au plan local.
Par la promotion de projets utiles à nos concitoyens tel le projet « REXODUS ». Ce dernier consiste à organiser le retour dans leurs pays d’origine des immigrés de première et de deuxième génération dans le secteur productif grâce à leurs employeurs, PME européennes délocalisant ou dupliquant une partie de leur activité, en co-investissant avec leurs employés émigrés et des nationaux du pays de retour.
Nous ne négligerons pas non plus cette formation des femmes à la production de savon, eau de javel, vinaigre et autres petites productions, à la tenue de caisse de micro-crédits. Les compagnons de notre parti ont déjà reçu la recommandation de s’associer à toutes activités citoyennes dans leurs quartiers, villages et localités.
Cette posture résolument citoyenne sera nôtre dans le cadre de l’espace déjà élargi que constitue le Congrès de la Renaissance Démocratique (CRD), mais qui reste ouvert à d’autres mouvements et forces citoyennes et politiques toutes conscientes que les alliances ne doivent pas se nouer et se dénouer pour « aller à la soupe », mais autour de valeurs partagées pour la recherche du progrès de notre cher Sénégal.
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite à toutes et à tous, mes meilleurs vœux de nouvel an.
Dieu garde et protège le Sénégal !
Deweneti"
SOULEYMANE TELIKO, DOCTEUR EN DROIT !
Répression des crimes internationaux en Afrique à travers les chambres africaines extraordinaires (CAE) » tel est le thème de la thèse de doctorat que l’actuel Président de l’Ums, Souleymane Téliko, a soutenue avec mention très honorable
« Répression des crimes internationaux en Afrique à travers les chambres africaines extraordinaires (CAE) » tel est le thème de la thèse de doctorat que l’actuel Président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), Souleymane Téliko, a soutenue avec mention très honorable à l’Université de Dakar. C’était samedi dernier devant un public très nombreux composé d’avocats, de magistrats, de parents, d’amis et surtout d’étudiants.
Désormais, dites Docteur Souleymane Téliko ! Le titre lui a décerné avec mention très honorable avec autorisation de publication de l’ouvrage par un jury présidé par le Professeur Ndiaw Diouf. La cérémonie de soutenance s’est déroulée à l’amphithéâtre 4 de la faculté des sciences juridiques de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar. Chercheur en sciences islamiques à ses heures perdues, le magistrat Souleymane Téliko a poussé ses études supérieures qui viennent d’etre sanctionnées par un doctorat en droit. Juge d’instruction au sein des Chambres africaines extraordinaires (Cae) durant le procès de l’ancien président ivoirien Hissein Habré, Souleymane Téliko était bien dans son domaine et à l’aise sur son sujet en choisissant comme thème : « Répression des crimes internationaux en Afrique à travers les chambres africaines extraordinaires (CAE) ».
Sans doute, la décision de rédiger un tel sujet est le fruit d’une rencontre entre un contexte et une ambition. Et dès lors que les CAE ont été créées dans un contexte de défiance envers la Cour pénale internationale (CPI), elles ont fait naître, chez beaucoup d’Africains, l’espoir de voir l’Afrique se donner enfin les moyens de s’affranchir d’une juridiction de plus en plus contestée tout en se conformant aux exigences qu’impose la lutte contre l’impunité. D’ailleurs lors de son face-à-face avec les membres du jury composé des Professeurs Ndiaw Diouf, Abdoulaye Sakho, Mactar Kamara, Mamoudou Niane et Amadou Faye, l’ « étudiant »
Souleymane Téliko a expliqué qu’en tant que juge d’instruction au sein des Chambres africaines dissoutes à l’annonce du verdict final, il fallait qu’il partage les quelques enseignements tirés de cette expérience. Et surtout les résultats des études et recherches du début de la procédure jusqu’à la fin du procès. « Compte tenu de tous les résultats obtenus, je suis convaincu que le modèle des CAE peut être considéré comme un moyen efficace de répression des crimes internationaux » a soutenu Souleymane Téliko. En abordant le sujet sous deux angles, il a d’abord fait une approche analytique qui l’a conduit à faire une exégèse des textes qui régissent les CAE notamment le Statut et l’Accord de coopération judiciaire signé le 03 mai 2013 entre le Sénégal et le Tchad. Dans ce cadre, Souleymane Téliko dit avoir tout naturellement essayé de puiser dans son expérience de magistrat et de juge d’instruction au sein des CAE pour enrichir la réflexion et la mettre en perspective par rapport aux exigences d’une justice moderne. « Ensuite, j’ai procédé à une analyse prospective par laquelle je me suis évertué à donner des pistes de solution qui pourraient contribuer à garantir une répression efficace des crimes internationaux à défaut de pouvoir les prévenir » a-t-il expliqué pour tenter de convaincre le jury.
Chambres africaines, système d’une efficacité limitée !
Entre autres, l’impétrant Souleymane Téliko a souligné qu’au finish, ses études et recherches ont abouti à des résultats qui permettent de retenir deux conclusions majeures : D’une part, l’analyse du mode de création des CAE et du droit applicable a montré à quel point les rédacteurs du Statut des CAE ont veillé à mettre sur pied un mécanisme judiciaire qui soit, à la fois, adapté au contexte dans lequel les faits avaient été commis et conforme aux standards internationaux d’une justice indépendante et impartiale. « Au regard de ces paramètres, les CAE ont, sans nul doute, donné de la valeur ajoutée au système de répression qui avait été, jusque-là, appliqué aux crimes internationaux » a-t-il fait savoir. Il a cependant déploré que les CAE se soient révélées d’une efficacité plutôt limitée. « En effet, le renvoi d’un seul accusé sur les six qui avaient été visés dans l’acte de poursuite, les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l’accord de coopération entre le Sénégal et le Tchad, les velléités de contrôle de la procédure sont autant de difficultés qui ont mis à nu les limites du mécanisme de répression mis en place à travers les CAE » a reconnu l’ « étudiant » devant l’éminent jury tout révélant aussi que ses études ont montré une certaine instrumentalisation politique des Cae.
Après s’être retirés, les membres du jury ont décerné au terme de leur délibération le grade de docteur en droit Souleymane Téliko avec mention : très honorable. Une satisfaction qui a suffi au Dr Téliko pour rendre grâce à Dieu. Et de prier sur son Prophète Mohamed (Psl) avant de remercier ses parents, amis, collègues ainsi que ses deux codirecteurs de thèse que sont les professeurs Yaya Bodian et Babacar Guèye. Le « Témoin » adresse au président Souleymane Téliko ses chaleureuses félicitations pour cette brillante thèse et, surtout, le grade de « Docteur » qui l’a sanctionnée !
VERS UNE FORMALISATION DE L’ECONOMIE INFORMELLE
L’Association des Commerçants et industriels du Sénégal (ACIS) a convié ses membres le Samedi 21 Décembre 2019 à la « Journée intégration » qu’elle a organisée au CICES, à l’occasion de la 28 éme édition de la FIDAK
L’Association des Commerçants et industriels du Sénégal (ACIS) a convié ses membres le Samedi 21 Décembre 2019 à la « Journée intégration » qu’elle a organisée au CICES, à l’occasion de la 28 éme édition de la FIDAK sous le thème « l’économie informelle, une passerelle vers l’industrialisation. »
L’occasion a ainsi été saisie par les responsables de l’ACIS pour mesurer l’apport du secteur informel à l’économie nationale et échanger avec les participants sur les problématiques majeures auxquelles font face les commerçants et industriels telles que : la question de la valeur correctionnelle instaurée par la Direction Générale des Douanes, la cherté du Magasinage à DP World, la concurrence déloyale sur l’importation de marchandises, les déguerpissements sans mesures d’accompagnement de commerçants, les nombreuses incendies et l’insalubrité dans les marchés, l’absence de protection sociale entre autres. Pour apporter des réponses appropriées à ces nombreux problèmes, les membres de l’ACIS se disent prêts à aller vers la formalisation pour faire du secteur informel un tremplin pour l’industrialisation.
En effet, l’économie informelle occupe une place centrale dans notre pays. L’enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel (Eri-Esi 2017) de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), présentée atteste que 96,4% des emplois sont générés par le secteur informel contre 3,6% par le secteur formel. Toutefois, le secteur informel sénégalais ne contribue qu’à hauteur de 3% des recettes fiscales intérieures en dépit de la mise en place de la Contribution Globale Unique (CGU) et du régime du bénéfice réel afin de simplifier le traitement fiscal des activités informelles.
Ainsi, pour Khadim Sylla, la formalisation du secteur primaire s’impose dans une perspective d’industrialisation et de croissance partagée vu l’importance numérique de ces entreprises dans le tissu économique (97% des entreprises en fin 2016 selon l’ANSD) d’une part et sa contribution au PIB national (plus de 60 %). Il faut donc ‘’aller vers la formalisation du secteur informel, en l’encadrant pour pouvoir accroître la productivité et générer des revenus afin de les fiscaliser dans le temps’’, a indiqué Khadim Sylla le Président d’ACIS.
Pour rappel, l’Association des Commerçants et Industriels du Sénégal a été portée sur les fonts baptismaux le 09 Mars 2019 à Sandaga pour apporter des solutions concrètes suivant une démarche de rupture, aux nombreux problèmes auxquels font face leurs membres et qui sont insuffisamment pris en charge par l’Etat et les organisations professionnelles des commerçants préexistantes. Elle compte à ce jour plus de 2000 membres, y compris des industriels, présents sur tout le territoire national avec des points focaux à l’étranger dans des pays comme la chine et entend jouer un rôle de premier plan dans le processus d’industrialisation du Sénégal.
«LES ARTISTES SENEGALAIS DE LA MUSIQUE URBAINE SONT TRES ENGAGES»
Palabres avec … MYRENE GOMIS, ARTISTE FRANCO- SENEGALAISE
Artiste franco-sénégalaise ayant évolué en France avant de s’établir au Canada, Myrène a des influences très variées. Elle vogue du Hip Hop au Trap en passant par le Pop/Afrobeat et le R&B. Mais avant tout, elle reste une professionnelle de l’industrie musicale car ayant travaillé pour des artistes de renom depuis l’obtention de son Master en Communication. Cette double casquette lui vaut d’être tout aussi active en gestion business en tant que consultante marketing/experte en développement d’affaires. Myrène séjourne présentement à Dakar pour communier avec ses fans et se ressourcer. Pour renouer avec le public de son pays d’origine, elle a trouvé le bon filon en assurant les premières parties de Wally Seck. Découverte d’une chanteuse de talent qui ambitionne de devenir prophétesse chez elle
Myrène, vous découvrez le public dakarois avec beaucoup de bonheur. Pouvez vous revenir sur votre parcours musical?
Je suis d’origine Manjiack car mes parents sont de la Casamance. Là, je suis très contente d’être au Sénégal. 2019 a été une excellente année pour moi. Parce que tout simplement, elle a été très bénéfique. J’ai sorti mon premier single en début 2019 et c’était la première fois aussi que le public sénégalais s’intéressait à ma musique. Bien que les gens consomment le «Mbalax », j’ai été bien accueillie par le public qui m’a adoptée avec ma musique qui constitue un cocktail d’afrobeat et de toutes les musiques urbaines du hip-hop. De ce fait, je suis hyper contente et satisfaite de l’accueil positif. Les trois dernières semaines étaient des semaines fastes, puisque toutes les personnes de l’industrie de la musique, les médias m’ont accueilli à bras ouvert.
Comment vous vous êtes retrouvée dans l’univers de la musique ?
J’ai débuté ma carrière dans un groupe basé à Paris et dénommé « Diva ». Nous avons fait pas mal de tournées avec le groupe. On a assuré des premières parties avec des artistes qui sont assez connus. En 2012, j’ai sorti mon premier album intitulé « Fable Urbaine » avant de faire une petite pause musicale. C’est en 2016 que j’ai pris le choix d’émigrer au Canada pour des raisons professionnelles, personnelles et musicales. Car je savais que j’aurais eu beaucoup de chance dès lors que la France est un peu compliquée. Et un an après mon arrivée au Canada, certains morceaux qui étaient sortis en 2012 ont commencé à tourner en boucle dans les radios. Très rapidement, j’ai eu à participer à des concours et à glaner des prix. Ce, à l’instar des « Kilimandjaro Music Awards ». Cerise sur le gâteau, j’ai été nominée dans la catégorie meilleure révélation en Amérique du Nord. Parce qu’un de mes titres de ce premier album avait commencé à être diffusé. Ce qui m’a incité à revenir dans la musique et d’être un peu plus active. En 2018, j’ai sorti un premier single intitulé «Reign ». Et c’est ce dernier qui m’a fait découvrir un peu au public sénégalais. Car moi, je chante en anglais, en français, un peu le wolof même si je maîtrise beaucoup plus ma langue maternelle, le Manjack. En fait, ce single m’a valu aussi une deuxième nomination au « Kilimandjaro Music Awards « dans la catégorie meilleure chanson afro urbaine. Donc j’ai gagné le prix de la meilleure chanson afro- urbaine en 2019. C’était un grand plaisir de gagner ce prix parce que le public du Sénégal a beaucoup voté pour moi. Et j’étais vraiment très touchée de faire partie des artistes qui ont récolté le plus de voix toute catégories confondues. Ce, grâce à mes origines. C’est vraiment touchant et je les remercie du fond du cœur. Le deuxième single, « Tombola », un afrobeat, fait son bonhomme de chemin.
Comment avez- vous confectionné ce « link » avec le public sénégalais?
C’est mon manager Am qui est à la base de cette jonction. Il a vite fait de me mettre dans le bain. Il a réussi à organiser cette tournée que j’ai commencée depuis début décembre à Mbour avec deux dates. On était aussi présent au ‘’show of the year’’ de l’artiste Nitt Doff. Et franchement, je suis hyper contente. Mais aussi, je suis plus qu’honorée de faire partie des artistes qui assurent la première partie de Wally Seck. Il y a deux jour (le 24), on était à Thiès, demain soir (aujourd’hui) on sera en Gambie et le 31 prochain au Grand Théâtre pour assurer la première partie. Cela me touche et me va droit au cœur
Pensez-vous poursuivre la collaboration avec tous ces artistes ?
Pour le moment, je n’ai pas envie de les dévoiler. Mais c’est sûr qu’il y aura des collaborations avec des artistes. On a commencé avec l’entourage de Wally Seck. On a des choses intéressantes qui vont venir en 2020. Quant à Waly Seck, c’est à mes yeux un digne représentant de la nouvelle génération. Il fait certes du « Mbalax ». Mais ce que j’aime chez lui, c’est qu’il prend aussi les codes, dans le port vestimentaire. Même la voix qu’il a n’est pas typiquement traditionnelle. C’est une icône populaire qui peut parler à toutes les musiques. La preuve, il fait des plateaux en France. La jeune génération s’identifie à lui, il est traditionnel, mais aussi il est populaire.
Vous êtes originaire de la Casamance, envisagez- vous d’y faire une tournée ?
Franchement, j’aurai adoré aller même en Guinée Bissau. Car il y a la communauté Manjack qui y vit. Mais honnêtement, comme c’est la première fois que je viens au Sénégal, ce n’est pas évident de jouer partout. Parce que du point de vue logistique, on a voulu vraiment tester le terrain. Mais ce n’est pas encore une grosse production. Du coup, on ne peut pas s’engager tout de suite. J’aurai pu aller à ziguinchor avec une bande son, mais je respecte beaucoup la musique pour ça. Je pense que c’est un projet et ça venir. Pour l’instant, je suis hyper contente de me produire ici et d’aller à la rencontre du public. Car on aura beaucoup plus d’opportunités
A quand le prochain album ?
Ça sera pour l’année prochaine. Et ce sera un EP de 5 titres.
Quel sens donnez-vous à l’engagement dans votre musique ?
En termes d’engagement, personnellement, je le commence d’abord au niveau de ma famille. Car pour pouvoir aider une communauté, il faudra commencer par la famille d’abord et après étendre cela. Je cherche toujours à aider mon prochain. Et dans mes projets, je souhaite faire une tournée dans les écoles. Maintenant tout ce qui est relatif à la cause de la femme, c’est quelque chose qui me tient à cœur. Je suis femme indépendante, mais très fière de ma culture. Dès que je suis à l’intérieur, j’oublie tous les codes occidentaux. Ce sont des choses qui me touchent profondément. Parce que chez les « Manjack », il y a des choses qui sont extrêmement taboues. Il y a une manière d’aborder certaines choses. Je suis pour la cause des femmes. Je suis très engagée pour la lutte contre les violences faites aux femmes, mais aussi sur les enfants. Car ce sont eux le socle de la société.
Envisagez-vous de faire du Mbalax ?
(Eclats de rire). Faire du « Mbalax » oui, mais ça se travaille. Je ne peux pas durant une année pourvoir prétendre faire du « Mbalax », car j’ai écouté cette musique. Maintenant, faire un featuring avec Wally Seck, ce n’est pas à exclure. Mais chaque chose en son temps. Et je n’aime pas faire des choses pour le buzz. Et encore, Wally Seck est connu. Si ça doit se faire, ça sera tout naturellement. Et si cela ne se réalise pas, je suis déjà hyper fière d’avoir joué ses premières parties. Et cela montre encore une fois que tout ce qu’on dit sur lui est vrai. C’est un mec très bien.
Vous avez également abordé l’immigration dans vos chansons ?
L’immigration, c’est une problématique. Parce que moi qui vous parle, j’ai un cousin germain qui vivait à Grand Yoff et il était parti. Il est passé par la Lybie. Il a vécu des choses horribles. Pour vous dire que l’immigration nous interpelle tous. Contrairement à d’autres artistes des pays, ici, les artistes chantent de vrais thèmes. Ils sont hyper engagés. C’est le cas de Niit Doff. Bien vrai que j’ai des chansons qui parlent d’amour, mais il n’y a pas que l’amour qui me touche. Mais des thématiques qui nous parlent aussi nous interpellent par la même occasion.
Prévoyez-vous un retour au Sénégal ?
Ça sera pour bientôt puisque des contacts ont été déjà noués. En 2O2O, j’essayerai de passer six mois au Sénégal et les six ailleurs pour commencer autre chose. C’est un point de vue personnel. Ca n’a rien à voir avec la musique. J’ai déjà commencé des actions concrètes pour pouvoir m’établir ici. Car pour moi l’Afrique, c’est l’avenir contrairement à certains pays. C’est vrai ! Il y a beaucoup d’imperfections. Quand on arrive, ça peut être décourageant. Mais lorsque tu es chez soi, le métissage culturel peut permettre de faire beaucoup de choses dans son pays d’origine.
Par Edgard GNANSOUNOU
SORTIR DE LA CONFUSION MONÉTAIRE
Pourquoi, en effet, avoir fait sortir la France des instances de la politique monétaire de l’UEMOA, s’être émancipé du Franc CFA, pour ensuite demander à la France de maintenir sa garantie en période de crise ?
Au lendemain de la décision du 21 décembre 2019, il apparaît, après un recoupement de différentes interventions médiatiques en particulier celles du Président et du Ministre des Finances de la France, que les réformes annoncées sont principalement à l’initiative de la France.
Il importe pour nos dirigeants, de mettre fin aux polémiques en cours en jouant la transparence envers l’opinion publique ouest-africaine. J’aimerais féliciter toutes les personnalités africaines qui ont négocié la mise en oeuvre de cette décision française et nous l’ont servie astucieusement comme un sursaut de dignité venant de nos Chefs d’Etat - ces Présidents francophones qui auraient voulu prendre de l’avance sur les autres partenaires de la CEDEAO.
Cependant, cette communication pèche par manque de cohérence voire de maladresse. Pourquoi, en effet, avoir fait sortir la France des instances de la politique monétaire de l’UEMOA, s’être émancipé du Franc CFA, pour ensuite demander à la France de maintenir sa garantie en période de crise ? Pourquoi la France aurait-elle accepté de se faire éjecter tout en continuant à apporter sa garantie à huit pays « souverains » qui revendiquent à ses dépens leur souveraineté? La France serait telle devenue subitement masochiste ?
Pourquoi, si ce n’est qu’elle est à l’initiative de cette opération qui apparaît, avant tout, comme une réponse à un regain d’impopularité de ce pays dans notre sous-région. Il faut aussi déplorer l’image qui nous est donnée d’une UEMOA « francophone » qui réunit, à part la Côte d’Ivoire et le Cap-Vert, six des pays les plus pauvres de la sous-région, mais prétend « damer le pion » à des pays comme le Ghana et surtout le Nigéria. La décision de créer une monnaie censée prendre le nom Eco est une initiative de la CEDEAO et si une approche progressive devait être empruntée, elle aurait dû être conçue par ou au sein de la CEDEAO et non par l’UEMOA qui, sauf erreur, n’est pas un comité exécutif de la CEDEAO.
Il importe de corriger cette posture calamiteuse qui peut contribuer à nuire à une intégration politique de la sous-région. Je continue de soutenir qu’il faut se réjouir de la fin symbolique du Franc CFA, de la clôture du compte d’opérations géré par la France, de la responsabilité entière donnée par la France de Macron à ses protégés de gérer eux-mêmes leurs réserves de devises. Il est cependant frustrant que, comme c’était le cas de l’Indépendance, cette émancipation nous ait été octroyée par la France.
Comment alors, ne pas comprendre le doute et parfois la colère exprimés par certains intellectuels de notre sous-région ?
Mais point n’est nécessaire de diaboliser nos frères et soeurs qui ont négocié cette émancipation. Il faudrait, de manière précise, situer les enjeux et faire des propositions concrètes pour la suite.
En 2018, la province indienne du Kerala a subi une inondation qui a fait des centaines de morts. C’était une crise humanitaire et non financière mais l’Inde a décliné les offres d’assistance et les dons d’autres pays. Le gouvernement de l’Etat fédéral Indien affirmait qu’il lui revenait comme Etat souverain de faire face à cette situation de crise humanitaire !
L’enjeu, ici, n’est pas qu’une question de fierté ou de dignité, c’est aussi et surtout une volonté de consolidation d’une crédibilité internationale acquise de longue date et cultivée quotidiennement. Mais nous ne sommes pas des Indiens et certains des nôtres pour des raisons purement pragmatiques mais aussi par conviction continuent de faire preuve d’un complexe d’infériorité. Au fond, ils sont convaincus de notre incapacité à nous prendre en charge et donc de la nécessité de nos « supérieurs » à décider pour nous. Il s’agit là d’un syndrome de « colonisés attardés » dont nos psychologues devront rechercher les causes profondes. Mais en attendant quelles propositions pourrions-nous faire pour nous placer sur le chemin de la crédibilité ? La France sort de la zone CFA – UEMOA mais ne lâche pas ses protégés
Les protégés nous expliquent que l’attelage est provisoire et vise uniquement à maintenir la confiance des investisseurs. Mais le même objectif n’aurait-il pas pu être atteint autrement ? Je propose que l’attelage transitoire soit mis en place non pas avec la France mais entre la zone Eco, qui ne doit pas se limiter aux ex-colonies françaises, et la zone euro. Un accord direct entre la BCEAO rénovée et la Banque Centrale Européenne (BCE) ne suffirait-il pas ?
Pour le reste, je plaide auprès de tous pour que le processus de création de la monnaie unique de la CEDEAO soit revu. Le Nigéria s’est lancé dans une politique ambitieuse de création d’une économie nationale. Pour le moment, son économie est très dépendante des recettes de pétrole et reste donc vulnérable aux cours internationaux du pétrole. Ce pays frère qui constitue un de nos principaux atouts dévalue sa monnaie nationale pour ajuster ses recettes en naira en cas de baisse des cours de pétrole.
Comme l’Allemagne a imposé ses conditions pour abandonner le mark fort et permettre la création de l’euro, le Nigéria, malgré toutes les résolutions de tous les Conseils de Chefs d’Etat de la CEDEAO, le Nigéria dis-je, n’abandonnera jamais le naira pour l’Eco si les dirigeants Nigérians n’ont pas la garantie qu’ils pourront se servir de l’Eco comme ils se servent du naira.
Si l’Allemagne a imposé un taux d’inflation faible pour protéger les revenus de ses retraités, le Nigéria n’en a cure ; sa priorité est de maintenir ses recettes en monnaie nationale et poursuivre la diversification de son économie, ce qui implique, pour de nombreuses années encore, « un minimum » de protection douanière contre les importations trop compétitives, y comprises celles relayées par les pays voisins comme le Bénin. Ainsi, il est illusoire de soumettre la création de la zone Eco à des critères de convergence inspirés de l’euro. Nos économies ne sont pas européennes et ni l’UEMOA « francophone », ni le Nigeria n’est l’Allemagne.
Les autres pays membres de la CEDEAO ne sont pas obligés de se soumettre au rythme de mutation de l’économie nigériane car leurs économies sont structurellement différentes. C’est donc de volonté politique qu’il s’agit et non pas de critères de convergence dont l’atteinte est très vulnérable à des conjonctures indépendantes de la gestion des économies nationales. En effet, ces conjonctures peuvent s’inscrire dans la durée (exemple : longue période de prix élevé ou faible des cours des matières premières). Non, c’est de volonté politique qu’il s’agit et non de critères de convergence !
Par exemple, avant de se fédérer tous les Etats n’attendent pas d’avoir la même performance économique. Après la chute du mur de Berlin, quand l’Allemagne de l’Ouest a « accueilli » la partie Est du pays, elle n’a pas attendu que les nouveaux venus montrent des performances économiques convergentes avec les siennes. Il nous faut donc absolument sortir de mécanismes prétendument technocratiques qui sont largement en deçà des enjeux !
Nous avons besoin d’une grande ambition, cette ambition doit être la nôtre, pas celle de la France ni d’aucun autre pays peu concerné par les défis que nous devons relever : une population en croissance forte, ce qui ne peut être un atout que si nous nous donnons les moyens de son éducation ; une pauvreté qui se maintient voire s’aggrave alors que notre sous-région est riche. Cette ambition est à notre portée si nous avons l’énergie pour faire un bon psychologique qui nous permettrait de sortir des sentiers battus, du morcellement territorial et du nationalisme étriqué et de la servitude volontaire !
Les quatorze pays de l’Afrique de l’Ouest doivent former une deuxième fédération, la Fédération Sahélo-Guinéenne (FSG) pour se doter d’une économie moins vulnérable que le sont les économies des nations actuelles. L’Eco doit devenir la monnaie de la FSG, mais l’Eco la vraie, pas celle garantie par la France. Ce sursaut est une exigence pour nous tous, pas uniquement pour les Chefs d’Etat, ou les partis au pouvoir. La lutte pour exercer le pouvoir politique est certes légitime et respectable mais son impact est condamné à être très limité si son horizon ultime est la gestion de la rareté et de la précarité dans une sous-région aux potentiels économiques énormes, une sous-région qui nous échappe déjà par absence de sursaut !
Alors soutenez une Eco au service d’une vision ambitieuse, celle d’une économie nouvelle, industrielle assise sur de nouvelles valeurs, fédérales, démocratiques, solidaires, durables, pro-libertés sociales et économiques. Soutenez la fédération Sahélo-Guinéenne, une seconde fédération en Afrique de l’Ouest pour lancer avec la fédération nigériane une dynamique socioéconomique à la mesure des enjeux.
Dans le contexte sociopolitique actuel, grand nombre de mes concitoyens associe les deux, certainement pour expliquer leurs attitudes d’attentisme et de passivité et se donner bonne conscience!
En grand adepte du raisonnement rationnel, je n’aurais jamais associé le pouvoir et la magie. Dans le contexte sociopolitique actuel, grand nombre de mes concitoyens associe les deux, certainement pour expliquer leurs attitudes d’attentisme et de passivité et se donner bonne conscience!
Oui ça cogite et bouillonne dans la conscience des sénégalais sur cet état de fait inédit, comparativement aux luttes historiques pour s’autodéterminer et asseoir une démocratie digne de ce nom! Pouvoir magique: oui c’est nouveau dans l’environnement politique pour expliquer l’inaction des sénégalais. Combien d’entre nous ont déjà entendu parler de portions magiques diluées dans l’eau « potable » que nous buvons ou qu’on utilise pour nos bains quotidiens?
L’explication est tellement devenue récurrente qu’elle est adoptée et crue par les sénégalais. Est-ce la démonstration d’un peuple fataliste? Démissionnaire des sujets de l’heure? Ce peuple est-il atteint de lâcheté? L’individualisme se substitue t- il à la défense de l’intérêt collectif? Autant d’interrogations sur lesquelles réfléchir pour comprendre les causes racines.
La magie du pouvoir: oui avec le pouvoir et tous les moyens mis à disposition, on peut enfreindre les droits les plus élémentaires au nom de la sécurité publique, de la stabilité et de la cohésion nationale. Avec le pouvoir on peut battre campagne avec l’argent du contribuable et le justifier par la mise en œuvre de la mission de l’Etat dépourvue de tout intérêt crypto-personnel et transcendant les clivages politiques! D’ailleurs le pouvoir n’a t -il pas quitté les starting-blocks pour entamer la campagne électorale en vue des présidentielles de 2024? En tout cas le programme des 100 mille logements sociaux a l’air d’un énième programme électoraliste et comme par hasard l’échéance est calée sur les prochaines élections.
D’ailleurs comment assurer la protection des données individuelles durant les inscriptions? Y’a t il une commission chargée de la sélection de futurs acquéreurs? Si oui qui la compose? Ce projet nous rappelle la CMU, censée rétablir l’équité dans l’accès aux soins et que les plus avertis ont décrit comme une coquille vide et électoraliste!
Quid du programme d’urgence et de développement communautaire (PUDC)? A t -il servi aux intérêts du parti au pouvoir en termes d’électorat? Sachant que dans les zones les plus reculées, regorgeant d’un bas taux d’instruits, l’Etat n’est pas considéré comme impersonnel et ses missions de base méconnues! Tout ceci pour dire que l’opposition doit user de ruses stratégiques pour rattraper le concurrent!
Tel dans l’athlétisme le juge arbitre a oublié de siffler un faux départ! Pastef lance la campagne de collecte de fonds pour préparer les prochaines présidentielles, pensons aussi à financer des actions pour le développement communautaire!
Abib DIOP, Pastef Suisse
par Amadou Tidiane Wone
TOUJOURS EN QUÊTE DE LÉGITIMITÉ
Alors même que ce dialogue national devrait servir à pondérer les résultats biaisés de l’élection présidentielle, on semble s'y engager en cumulant des malentendus - Que d'illustres inconnus hier à la salle des banquets !
Puisque la répétition est pédagogique, il serait intéressant de revoir à nouveau nos commentaires au sortir de l’élection Présidentielle en 2019. Les chiffres étaient suffisamment éloquents qui disaient l’état de délabrement avancé de notre « système » dit démocratique. La définition la plus simple de la démocratie étant : la « forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple. » L’unanimité n’étant pas courante, la majorité suffit à exprimer la volonté populaire et à légitimer la Délégation de pouvoir du Peuple souverain aux élus. Examinons, sous ce prisme, le résultat de la dernière élection présidentielle dans notre pays.
Le nombre d'Inscrits était de 6 683 043. Sur une population estimée autour de 16.000.000 dont une large majorité n'a certainement pas encore atteint l’âge de voter.
Le nombre de votants à été de 4 428 680. Ce qui porte le nombre d’abstentions à 2 254 363, ce qui est un chiffre très important qui exprime, entre autres, le désenchantement vis-à-vis d'un système dont on n'attend plus la prise en compte de nos aspirations et l’expression de nos volontés. Mauvais signal !
Puis, les résultats officiels se sont décomposés comme suit :
Macky Sall : 2 555 442 élu au premier tour
Idrissa Seck: 899 556
Ousmane Sonko: 687 523
Issa Sall: 178 613
Madicke Niang: 65 021
Bulletins blancs et nuls: 42 541
Ces résultats, à y regarder de près, établissent la légitimité fragile du Président élu Macky Sall. Et c'est cela qui explique, pour l’essentiel, l'appel au dialogue national le lendemain même de la proclamation des résultats. En effet, en cumulant le total des voix de l'opposition aux voix abstentionnistes, le Président se retrouve élu par une minorité du corps électoral. Cela est contraire à la définition de la démocratie. Stricto sensu. Cela n'est pas un plébiscite qui aurait donné les coudées franches pour gouverner, dans la sérénité, pour un dernier mandat du point de vue de la Constitution en vigueur.
Mais enfin cette épisode est dépassé. Ce qui le ramène à nos souvenirs c'est l’installation (enfin !) de la Commission pour le Dialogue National. Alors même que ce dialogue devrait servir à pondérer les résultats biaisés de l’élection présidentielle, on semble s'y engager en cumulant des malentendus. Partant de la légitimité fragile identifiée plus haut, interrogeons d’abord celle des « représentants du peuple » au dialogue national. Interrogeons la représentativité des personnalités aperçues hier à la salle des banquets à l'occasion de la cérémonie solennelle d'installation de la commission. Au plan politique, et au vu des résultats des dernières élections présidentielles, les deux poids lourds de l'opposition en l’absence du PDS, premier parti de l’opposition parlementaire, sont Idrissa SECK et Ousmane SONKO. Ils étaient absents. Le PDS n'a pas pris part à cette rencontre. Les nouvelles forces sociales en mouvement, dédaigneusement qualifiées d’activistes, non plus. Plusieurs autres acteurs politiques constants sur la scène publique n’étaient pas à la salle des banquets. En revanche que d'illustres inconnus !
Le dialogue national semble donc parti sur un bien mauvais pied. À moins qu'avec l’habileté et le préjugé favorable dont il jouit, le Président Famara Ibrahima Sagna ne se donne les moyens de convaincre les récalcitrants pour légitimer les résultats attendus du dialogue national. Cela semble prioritaire dans un contexte d’ajustement structurel et de morosité économique pour les ménages. Même si les taux de croissance affichés voudraient nous faire croire le contraire.
En un mot comme en mille, les coups de bluffs, les tours de passe-passe et les arnaques politico-constitutionnelles permettent de passer en force ou de maintenir l’illusion. Mais la réalité est la seule vérité. Elle est têtue par définition. Il y'a des moments où il faut se donner les moyens d’entrer dans l’Histoire. Les petites ruses et les astuces ne relèveront toujours que de la petite histoire…
ENQUÊTE SUR LES VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE
La violence physique plus élevée en milieu rural et celle sexuelle plus présente en milieu urbain
Les données publiées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie sur les violences basées sur le genre montrent que celle physique est légèrement plus élevée en milieu rural. Les auteurs de cette étude menée en 2017 renseignent aussi que «la proportion des femmes ayant subi des violences sexuelles à n’importe quel moment de leur vie est plus importante en milieu urbain».
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie vient de publier un rapport sur les Violences basées sur le genre (Vbg). L’étude réalisée en 2017 montre que sur la question de la violence physique, le pourcentage de femmes de 15-49 ans ayant subi ce type de violence «depuis l’âge de 15 ans est légèrement plus élevé en milieu rural (27,8%) qu’en milieu urbain (25,1%)». Selon le document, il en est de même «au cours des 12 derniers mois avant l’interview». Ainsi, il est noté «10% en milieu rural et 8,2% en milieu urbain».
S’agissant des résultats selon la région, l’enquête fait état d’un pourcentage plus élevé de femmes de 15-49 ans victimes d’actes de violence physique depuis l’âge de 15 ans à Sédhiou (43,5%), Fatick (42,0%), et Kédougou (41,8%). Ce sont également, d’après les auteurs de ce rapport, «les mêmes régions qui caracolent en tête sur la violence physique au cours des 12 derniers mois avec respectivement 18,6% 16,8% et 16,0%».
Le document renseigne que le «pourcentage de femmes de 15-49 ayant subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans et au cours des 12 derniers mois est plus élevé chez les femmes célibataires (37,4%) que chez celles en rupture d’union (23,2%) ou en union (27,1%)». Les auteurs dudit document soulignent que les femmes en rupture d’union occupent la première place concernant les violences physiques subies au cours «des 12 derniers mois avant l’enquête avec un pourcentage de 17,1», ensuite viennent «les femmes en union avec un pourcentage de 9,4».
L’Ansd, qui s’est aussi penchée sur les violences sexuelles, informe que «la proportion des femmes qui ont subi des violences sexuelles à n’importe quel moment de leur vie est plus importante en milieu urbain». Elle ajoute qu’il en est de même pour les femmes ayant subi «des violences sexuelles au cours des 12 derniers mois avant l’interview avec 5,3% pour le milieu urbain contre 3,5% pour le milieu rural».
Selon l’Ansd, c’est «dans les régions de Fatick (13,4%), de Thiès (11,4%),de Dakar (9,8%) et de Kaolack (8,8%) que les pourcentages de femmes de 15-49 ans ayant déclaré avoir subi des violences sexuelles à un moment de leur vie sont les plus élevés». «Les régions de Sédhiou, Kaffrine, Kédougou et Matam enregistrent les pourcentages les plus faibles, légèrement supérieurs à 3%», souligne le rapport.
Pour ce qui est de la catégorie de femmes ayant subi des actes de violence sexuelle, le rapport montre qu’il est nettement plus important chez celles «de 15-49 ans en rupture d’union (17,5%) que chez les femmes en union (9,4%) et les célibataires (5,4%)». D’ailleurs, selon les enquêteurs, «parmi les femmes qui déclarent avoir subi une violence sexuelle au cours des 12 derniers mois avant l’interview, 12,9% sont en rupture d’union, 5,4% sont en union et 0,7% célibataires».
La violence sexuelle plus présente en milieu urbain S’agissant des auteurs de ces actes, le rapport souligne que «dans la plupart des cas (61,9%), c’est le conjoint/partenaire actuel qui est cité comme responsable de ces actes de violences sexuelles».
Ensuite, il est mentionné «l’ancien mari/partenaire et le petit ami actuel/le plus récent pour respectivement 20,8% et 10,1%». Concernant le groupe d’âges de femmes ayant le plus subi de violences sexuelles, il y a respectivement les femmes âgées de 25-29 ans (34,2%), de 18 ou 19 ans (31,4%) et celles de 30-39 ans (30,8%). Selon le rapport, «les femmes de 15-17 ans ou encore les adolescentes constituent la proportion la moins élevée (26,1%)».
L’enquête montre également que «la proportion de ces femmes en union ou en rupture d’union qui déclarent avoir subi une forme de violence physique ou des actes de violence émotionnelle à tout moment de leur vie est respectivement de 17,4% et 13,3%». «Cette proportion est de l’ordre de 7,4% pour n’importe quelle forme de violence sexuelle», précise le document.
Concernant le type de violence physique, la gifle serait l’acte le plus fréquemment subi par les femmes. «L’acte de violence physique le plus fréquemment déclaré par les femmes est d’avoir été giflée (13% à n’importe quel moment et 7% au cours des 12 derniers mois)», renseigne l’Ansd dans son document. S’agissant de la violence conjugale sexuelle, les femmes ont déclaré, «dans 7% des cas, avoir été forcées physiquement à avoir des rapports sexuels avec leur mari/partenaire quand elles ne le voulaient pas, contre 6% au cours des 12 derniers mois».
Concernant la violence émotionnelle, «l’acte le plus fréquemment déclaré est l’insulte (10% à n’importe quel moment et 7% au cours des 12 derniers mois)».
LE DIRECTEUR DU CENTRE BOPP ECONDUIT LES ACTIVISTES
Le point de presse du mouvement «Nio Lank» s’est tenu en dehors du centre Bopp où il devait se tenir initialement. Et pour cause, le directeur du centre a éconduit les activistes comme des malpropres.
Le point de presse du mouvement «Nio Lank» s’est tenu en dehors du centre Bopp où il devait se tenir initialement. Et pour cause, le directeur du centre a éconduit les activistes comme des malpropres. Toutefois, ils ont décidé de tenir un rassemblement demain à Guédiawaye pour dénoncer la hausse du prix de l’électricité, mais aussi pour exiger la libération de Guys Maris Sagna et Cie.
Les membres du mouvement «Nio Lank» sont en passe d’être des pestiférés dans certains milieux. Aux arrestations de leurs membres et à l’interdiction de marcher à la Place de l’indépendance vient s’ajouter désormais l’interdiction d’accès à certains lieux. La preuve par le refus du directeur du centre de Bopp d’accueillir leur point de presse. Econduits dudit centre comme des malpropres, les membres du mouvement «Nio Lank» étaient obligés de tenir à ciel ouvert leur point de presse. Visiblement résolu à poursuivre le combat malgré cette déconvenue, le mouvement a affirmé qu’il va poursuivre le combat et annonce une marche internationale le 10 janvier.
«NOO LANK» A GUEDIAWAYE AUJOURD’HUI
La répression du sit-in de vendredi dernier n’a pas eu raison de la détermination de Noo Lank à poursuivre son combat. Les activistes vont remettre ça. Hier, lors de leur face à face avec la presse, ils ont décidé de décentraliser la manifestation. Aujourd’hui vendredi, ils organisent un grand rassemblement à Guédiawaye. Avec la présence de Fadel Barro, Mamadou Lamine Dianté ou encore Pr Malick Ndiaye, le mouvement, par la voix du porte-parole du jour Ben Taleb Sow, annonce en outre la réalisation d’activités de proximité, axées sur la sensibilisation des masses, avec des rencontres avec les organisations citoyennes, des coalitions politiques, des personnalités indépendantes, des porteurs d’enjeux ainsi que des collectifs et groupes de citoyens. Ils entendent ainsi collaborer avec le Collectif «Nio Lank» pour renforcer et intensifier la lutte. Prenant à cœur le combat contre la hausse de l’électricité, le mouvement a indiqué qu’il va mettre en place une documentation répertoriant des cas de fraude déclarés par les citoyens sur leurs factures avec des hausses de consommation invraisemblables.