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3 octobre 2025
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
AMINATA L. MBENGUE, LE SEXE LIBRE COMME L'ÈRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Rafraichissante et avenante, la psychologue clinicienne de formation souffle un vent de légèreté dans le combat féministe, en assumant son tropisme de l’épanouissement et du plaisir - INVENTAIRE DES IDOLES
Symbole de l’arrivée d’une nouvelle vague de féministes sur la scène nationale, Aminata Mbengue, 33 ans, psychologue clinicienne de formation, est sur tous les fronts. Le handicap, la détresse des migrants, les talibés, les droits des femmes, la liberté sexuelle. Rafraichissante et avenante, elle souffle un vent de légèreté dans le combat féministe, en assumant son tropisme de l’épanouissement et du plaisir. Portrait.
Son combat a pour terrain un vaste espace indéfini. En pointillé, en la suivant, s’esquisse une carte des rues du Sénégal, pas n’importe lesquelles : celles, réceptacles de la détresse et de toutes les expressions de la misère dans le pays. Sur ces sentiers-repères, à Dakar comme en province, pour celle qui les sillonne, tantôt en actrice tantôt en promeneuse, ce qui surprend et marque, c’est « l’invibilisitation », et à termes, le « déni ». Un poil de fatalisme dans l’air. Le flot quotidien passe et repasse, arpente la rue, sans rien voir de la détresse qui y a élu domicile, souvent de façon déchirante. Pour Aminata Mbengue, c’est une scène parmi mille, qui la hante et la travaille. Elle qui a vu les trottoirs de Dakar, les bouts de villes conquis par les mendiants, les dortoirs de fortune, tant de plaies au cœur de la ville, c’est au pont de Hann, dans la capitale, qu’un jour, son chemin se fige : une mère accompagne sa fille handicapée motrice, dans un fauteuil roulant. La petite est accablée par sa mère, frappée. A l’incompréhension succède un mélange de colère et de retenue. La scène est la fois un cauchemar et un questionnement, tant il ne semble n’y avoir de bourreau évident et de victime entre mère et fille, mais seulement des données de l’amour familial chahutées par la question du dénuement. Se pose presque une question philosophique pour elle devant cette violence : celle du handicap, son traitement, son acceptation dans la société et les mesures prises pour inclure les sujets fragiles. C’est ultimement, la question du soin, du devoir de solidarité, envers les personnes vivant avec un handicap, qui se révèle être au cœur du destin de la jeune femme, dont les combats émergent pluriels et urgents.
Le handicap, un impensé national
Côtoyer quotidiennement ces rudesses prépare-t-il la jeune femme de 33 ans à supporter mieux l’éprouvant spectacle qu’elle doit endurer ? Aminata Mbengue a maintenant de l’expérience et une énergie à affoler la catastrophe pour reprendre Hugo. Psychologue clinicienne de formation, elle a déjà eu le temps de se confronter à la détresse et aux situations délicates. D’abord à Paris, où dans les Hauts-de-Seine, à Suresnes, elle a appris à s’occuper dans son premier travail, des enfants autistes pendant deux ans. Leur inclusion, leur insertion, dans un environnement scolaire qui n’offre pas encore des conditions idoines, a été l’une de ses premières missions. De quoi se tanner le cuir, apprendre la patience au front. En s’installant au Sénégal en 2014, la réalité la rattrape. La question du Handicap est une question « taboue », reléguée, à tel point, qu’il semble ne point exister. Si elle liste des établissements comme l’hôpital Fann ou Diamniadio qui offre un espace, rien en revanche pour offrir une « vie sociale aux personnes vivant avec un handicap », note-t-elle. Les écoles publiques ne sont pas équipées. Seules les rares familles aisées, peuvent se permettre des dépenses pour trouver l’idéal pour leur enfant. Elle qui était spécialiste du « handicap physique », découvre l’autre champ aussi du « handicap mental ». Les problèmes sont les mêmes : rien dans l’arsenal et l’offre de l’Etat, n’inclut suffisamment les malades, marginalisés, qui finissent par être adoptés par la seule rue, et les pratiques occultes, qui s’affirment comme seules thérapies à leur portée. Des cas psychiatriques qui font de la santé mentale, le grand absent des débats, où la démission semble collective entre les familles, les responsables, laissant au front, les seules associations, comme l'Association sénégalaise pour le suivi et l'assistance aux malades mentaux (Assamm).
Une vocation naturelle
De fil en aiguille, se tisse chez la jeune femme, comme vocation tardive, ce grand élan d’empathie, bâti sur des piliers de solidarité dans la famille, pour elle qui a perdu son père à 13 ans et son frère plus tard. Lors d’une première expérience au Cegid (centre de guidance infantile et familiale) à Dakar, la question de la détresse des femmes, devient aussi la sienne comme par évidence. Avec des équipes de gendarmes, de sagefemme, elle s’occupe de fournir conseils aux demandeuses. Chez elle, rien ne semble écrit d’avance. Tout se fait naturellement, au gré des rencontres et des opportunités. Née à Pikine, en banlieue de Dakar, elle se dit « pikinoise historique parmi les premiers habitants ». Elle grandit dans une famille polygame. Son père, professeur d’arabe, féru de culture, est un grand lecteur. La bibliothèque de la maison est fournie. Un premier rêve l’anime, celui de devenir enseignant, poursuivre la lignée. Après son Bac au lycée Limamoulaye, elle fait une pige en socio, à l’UCAD avant de poser ses bagages à Poitiers, en France, pour suivre des études de Psychologie. Le choix en désarçonne plus d’un, tant les études de psycho n’ont pas la côte, souvent perçues comme synonyme de la paresse et de feignantise. Pourquoi de la psycho ? Elle ne sait « vraiment pas pourquoi ». Peut-être pour répondre à des questionnements personnels demeurés irrésolus ? Rien n’arrive par hasard, pourrait-on avancer, en faisant de la psychologie de bazar. L’inconscient trace-t-il le fil rouge discret de sa trajectoire ? On ne se risquera toujours pas à trancher. Toujours est-il que la jeune femme décroche son diplôme et la voilà, psychologue clinicienne. Aujourd’hui, elle collabore avec une grande agence internationale pour aider les migrants et dégage du temps personnel pour militer sur le plan associatif, pour défendre le droit des personnes vivant avec un handicap et de plus en plus, celui des femmes. Les deux questions communiquent. Si rien ne la prédestinait à développer une fibre de féministe, voilà, qu’elle l’est devenue pleinement, sans l’air d’y toucher, sans forcer son destin, jusqu’à incarner l’image de la nouvelle génération féministe, prise entre les feux de la question des conflits générationnel et culturel.
Les rencontres décisives
Quand on creuse, c’est par la lecture que sa vocation s’est affinée. Virginie Despentes a des allures de mentor pour elle. L’icône trash, autrice des célèbres Baise-moi, ou encore King Kong théorie, laisse un souvenir formidable à la jeune femme. Elle découvre (ou confirme) dans la liberté de ton et le féminisme cru de l’écrivaine française, des échos à des tendances internes. Il y a aussi Leila Slimani, la romancière franco-marocaine, dans les modèles. La misère sexuelle que l’auteur dépeint au sujet du Maroc, fait écho à ce qu’elle découvre elle-même au Sénégal. Le sexe entravé, libère peu les esprits, encore moins les corps. La fibre gagne en épaisseur, à côté du handicap, la nouvelle cause se dessine plus nettement. Au niveau national, elle découvre les travaux de Fatou Kiné Camara, juriste et grand nom du féminisme sénégalais, c’est alors le grand « coup de foudre » pour cette enseignante-chercheure. Elle est « subjuguée » par ses séminaires et interventions. Et par cette entremise, elle découvre une riche et ancienne histoire féministe dans le pays, dont la professeure Fatou Sow, est l’une des autres égéries les plus connues. Il n’y a guère plus de doutes, elle a trouvé un chemin. En réalité, longtemps matriarcal, le pays n’a cessé d’avoir une histoire de lutte pour l’émancipation dont les vestiges peuplent les manuels d’histoires. Si les travaux sociologiques ont du mal à infuser dans la société, c’est à cause de leur nature trop technique, emprisonnés dans les sphères d’initiés. Mais la littérature nationale a consacré des destins épiques, et on ne compte plus le nombre d’ouvrages, fiction ou essai, qui traitent de la question. Même à l’échelle des femmes au foyer, sans ressources intellectuelles, la lutte oscillait entre intégration des codes de domination et révolte. C’est justement sur ce front, que le sujet se complexifie : l’ennemi des féministes, c’est bien souvent, en plus des hommes, des femmes. Conditionnées par un discours qui les soumet et les relègue tout en les sacralisant de façade, elles finissent pour certaines, par s’approprier cette infériorisation, comme une part de leur condition.
Aminata Mbengue n’est pas dupe de la manœuvre car il semble se produire actuellement, un regain dans le combat féministe dont les échos, avec le combat anti-raciste, étendent un champ vaste dit intersectionnel. Les épisodes, « meeto », « balancetonporc », « balancetonsaïsaï », ont réveillé de leur torpeur d’anciennes colères qui remontent désormais en surface. La féministe cite dans le mouvement, l’impact considérable de la sérieMaîtresse d’un homme marié, dont le succès international, a permis de redécouvrir, la question de la liberté et de la libération des femmes. Aminata tresse des lauriers à Khadija Sy, la scénariste de la série. En revisitant les canaux de diffusion du message féministe, ce que la série réussit, mille ouvrages sociologiques ne sauraient y parvenir : le message est direct, l’identification immédiate, et les codes modernes du feuilleton, donnent une esthétique et un suspense qui démocratisent l’audience. Le pari est gagné, la série fait un carton et montre l’arrière-cuisine de ces réalités qui réinstituent les femmes, au cœur d’une société où elles sont exclues du pouvoir. A côté de Khadija Sy, Aminata Mbengue cite des alliées générationnelles comme Fatou Kiné Diop, cadre chez Amnesty International, Ndèye Fatou Kane, écrivaine féministe et doctorante à L’EHESS, Régina Sambou journaliste culturelle…. Tout un beau monde à l’assaut des bastions du privilège masculin, au risque de se faire traiter de tous les noms dans une société pas prête à faire sa mue.
Une nouvelle vague ?
La psychologue rappelle pour se défendre de toute radicalité, que l’ennemi, c’est le « privilège », pas le mâle. Elle cite Fatou Sow : « le pays est désespéramment masculin. ». Pour elle, tout ce qui est vu comme « une menace de cet équilibre », est « étiqueté » en vue de le disqualifier. Elle est étiquetée nouvelle « dëm » (sorcière). Par ce processus de « bannissement des féministes », on cherche selon elle, à les « faire taire ». Attaquer l’ordre social, c’est s’exposer. Elle en fait les frais et dégaine, pro-domo, la grille affolante des inégalités de salaires dans le pays. Une étude de l’agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), en 2018, indique qu’à poste égal, les femmes gagnent 600 000 francs CFA lors que les hommes en gagnent 900 000. Un tiers de différence qui montre encore la longueur du chemin. On pourrait à loisir citer la question des viols, de la violence conjugale, du harcèlement, des mutilations génitales, parmi les sujets historiques d’un féminisme qui doit affronter les pesanteurs traditionnelles et religieuses… Son féminisme n’est ni hargneux, ni vengeur. Constructif, il lui a valu un texte de France info, qui met en lumière son combat pour la criminalisation viol, qui a débouché sur une loi nouvelle sur le plan national. Elle s’appuie sur des données factuelles, sans verser dans l’aigreur que l’on prête bien souvent aux féministes. D’ailleurs, elle en veut pour preuve, avoir grandi dans une famille polygame, d’y avoir connu « le bonheur en tant que privilégiée ». Aujourd’hui, elle milite pour la liberté de chacune de choisir ; à ce titre, elle ne condamne pas la polygamie, même si elle ne l’encourage pas.
Le tropisme du plaisir sexuel : ode au clitoris
Là où elle se distingue de toutes les autres, c’est par une fraicheur de ton, et une effronterie quand elle aborde le sujet sexuel. Si les féministes ont toujours lutté au Sénégal, peu d’entre elles, ont abordé la question de la liberté sexuelle, avec autant d’allégresse, de gourmandise, au risque de choquer ou d’intimider les hommes. Avec elle, c’est le retour du clitoris au cœur de la pièce. Longtemps organe maudit, associée à la mutilation, elle lui redonne sa splendeur. A Aminata Mbengue, lectrice assidue de Maïa Mazaurette, la papesse sexe du « Monde », on n’a jamais dit que « le clitoris était dédié au plaisir, et que c’était sa fonction unique ». Cette redécouverte est un miracle chez la jeune hédoniste qui se fait promotrice du « cunnilingus » sur les réseaux dans un mélange de jeu et de conviction. Même des proches sont désorientées par son audace et sa liberté. C’est la valse des reproches dans ses messages mais aussi des soutiens. La jeune femme assume. « Le sexe n’a jamais été tabou au Sénégal pour elle ; le plaisir féminin oui », tranche-t-elle nettement. De ce qu’elle lit, voit, observe, c’est une grande blessure, que cette misère sexuelle dont elle mesure les ravages. Partout le sexe est diffusé mais uniquement pour le bénéfice des mâles. « Les femmes rivalisent d’astuces pour combler leurs maris ou amants, sans la réciproque. » En atteste, cette remarquable anthropologie des atours féminins, discutés lors des assemblées de femmes, explorée par Ismaël Moya. Un plaisir égoïste qui laisse, frustrées, nombres de femmes qui se le confient, sans oser ébruiter le manque sur la place publique. Aminata Mbengue, à dose homéopathiques, vole à leur rescousse.
Le sujet est épineux et casse-gueule. Elle est doublement étiquetée par des détracteurs mais elle ne veut perdre le sens de son combat féministe : « en fait, précise-t-elle, je veux pouvoir parler de sexualité pour reprendre ma place du sujet, pour inciter à la connaissance de son corps, de son désir ». Le dessein est noble, mais prête le flanc au détournement facile. « Les féministes ont déserté le sujet à la longue de peur d’être caricaturées », remarque-t-elle. Elle, ne se démonte pas et se laisse à peine déstabiliser. Elle souhaite regagner le droit d’être « autorisée » à parler du clitoris, en légitime protagoniste. Plus généralement, les femmes libres ont de tout temps fait peur. Elles terrorisent davantage les hommes pas sûrs de leur virilité, pour reprendre Simone de Beauvoir. Elle œuvre donc elle pour une éducation sexuelle précoce. Si le pays a produit de nombreuses figures féministes, il y a eu souvent une forme d’injonction au respect, à la prudence, à la pudeur, qui a souvent bridé les énergies. Dans Mes hommes à moi, entre autres, Ken Bugul, a donné à voir cette liberté sexuelle souvent taxée de nymphomanie, car bien souvent la libido des femmes est niée et pathologisée quand elle défie celle des hommes. La jeune fille sait donc à quoi s’attendre, la pente est savonneuse. Pour la passionnée de « marche », hédoniste qui croque à pleine dent dans la vie, cette initiation au plaisir, pourrait être une carte maitresse dans l’élévation du niveau de bonheur national. La critique, on la voit d’ici débouler, et l’accuser, de contrarier le calendrier, entre autres passions puritaines, de l’association, Jamra, gardienne des mœurs nationales. Son insouciance la protège, sa sincérité l’immunise. Elle s’est installée, en peu de temps, comme une figure de la nouvelle ère, qui a sa page à écrire, avec tous les défis inhérents à la cause. Un genre et un sexe, libres comme une vague naissante, qui appellent à la révolution sans jeter les flammes hostiles de la guerre des genres car là n’est ni le sujet, ni l’enjeu. Au bout du compte, de ce profil humaniste total, ce qu’on lui souhaite c’est de l’énergie. De la ténacité aussi à cette belle jeune femme, avec ses rastas, son regard presque moqueur, et sa voix claire. Une femme qui vous veut du bien, car le féminisme est bien souvent comme l’amour, il faut être deux, Hommes et femmes, pour en écrire les victoires. Regarder dans la même direction malgré toutes les grivoiseries et sarcasmes.
René Lake analyse sur VOA, les premiers résultats du Super Tuesday, marqués par une victoire de l'ancien vice-président qui revient en force depuis son dernier succès en Caroline du Sud
La dynamique positive de Joe Biden s'est poursuivie lors du Super Tuesday. L'ancien vice-président en mauvaise posture par rapport à son principal rival Bernie Sanders en début de primaires a, depuis sa victoire en Caroline du Sud, le vent en poupe. Au point de rafler 8 Etats sur les 14 qui étaient en jeu ce mardi, selon les premiers chiffres sortis des urnes. Bernie quant à lui, devrait enregistré des résultats globalement moins importants que prévus. Les chiffres du Texas ou de la Californie, réservoirs de grands nombres de délégués, n'étant pas encore disponibles.
Comment analyser cette journée des primaires ? Vers une course à deux entre Biden et Sanders ? Quid de l'électorat afro-américain qui échappe toujours à ce dernier ?
L'analyste politique, René Lake donne sa lecture sur VOA, au micro d’Idrissa Seydou Dia.
AUCUN AUDITEUR N'A RELEVÉ DES FAUTES DE GESTION OU DE FRAUDE
Au cœur de l’actualité depuis plusieurs mois, Myriam Mingou, Directrice exécutive de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial (Asbef), livre sa version des faits en s’inscrivant en faux contre les accusations portées contre elle.
Au cœur de l’actualité depuis plusieurs mois, Myriam Mingou, Directrice exécutive de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial (Asbef), livre sa version des faits en s’inscrivant en faux contre les accusations portées contre elle. Dans cet entretien, Mme Mingou fait la genèse de cette affaire qui perturbe le fonctionnement de cette institution dont elle assure qu’elle «continue de fonctionner normalement».
On parle de crise institutionnelle à l’Asbef. Quel est le fond du problème ?
Nous avons constaté beaucoup d’agitation ces derniers temps, au sujet de l’Asbef, venant d’un petit groupe de personnes parmi lesquelles nous pouvons citer un candidat malheureux aux dernières élections organisées par l’Asbef. Mais nous tenons à rassurer les femmes et les hommes qui font confiance à l’Asbef depuis plusieurs années. Il est vrai que l’Asbef a traversé une situation critique entre 2015 et 2017 à la suite de la démission du Directeur exécutif d’alors.
Mais l’institution a su trouver, avec ses différents partenaires dont la Fédération internationale du planning familial (Ippf), des moyens de sortie de crise. C’est ainsi qu’en fin décembre 2017, nous avons été recrutée en qualité de Directrice exécutive. Sur instruction de la gouvernance, nous avons continué la restructuration de l’institution. D’importantes mesures ont été prises dans la gestion du personnel, et des ressources financières et matérielles de l’Asbef (renforcement de l’offre de services, redéploiement du personnel, mobilisation de ressources ...). Grâce à tous ces efforts, aujourd’hui, l’Asbef fonctionne normalement.
Aujourd’hui, quelle est la situation au sein de l’institution ?
L’Asbef est une organisation non gouvernementale sénégalaise créée en 1968, par des femmes et hommes soucieux de la protection et de l’amélioration de la santé maternelle et infantile, ainsi que du bien-être de la famille dans les milieux les plus défavorisés.
L’Asbef a un corps dual : la gouvernance, constituée par des volontaires, qui est chapeautée par un Comité exécutif national, qui a à sa tête un président national ; le staff, avec à sa tête un Directeur exécutif, qui met œuvre le plan stratégique de l’association. Les statuts de notre organisation prévoient le renouvellement de ses instances tous les trois ans.
Le renouvellement du Comité exécutif national issu des élections de 2013, aurait dû intervenir en 2016. Il n’a pas pu se faire parce que l’association est restée trois ans sans Directeur exécutif. Il faut aussi rappeler que la présidente nationale de l’Asbef avait démissionné pour convenances personnelles. Pour remédier à cette léthargie, un président intérimaire a été désigné par consensus en janvier 2019.
Le Comité exécutif national a mis en place un Bureau exécutif national intérimaire en févier 2019 et décidé d’organiser une Assemblée générale pour élire un nouveau bureau. A sa réunion du 22 mars 2019, le Comité exécutif national a installé un comité électoral chargé d’examiner toutes les candidatures aux différents postes du bureau et de présenter le rapport de ses travaux au Conseil national. A la suite de ses travaux, le comité électoral a validé les candidatures qui répondaient aux critères requis.
Pour le poste de président national, deux candidats étaient en lice... Le 23 mars 2019 s’est tenue la réunion du Conseil national de l’Asbef, composé des délégués des dix (10) antennes, pour élire le nouveau bureau du Comité exécutif national à bulletin secret, en présence du représentant dûment mandaté par l’Ippf. A l’issue du vote, la nouvelle présidente nationale de l’Asbef a été élue avec 18 voix contre 12 pour le président de l’antenne de Dakar.
Le bureau a été régulièrement installé. Le candidat malheureux a contesté l’élection de la présidente en envoyant une correspondance à l’Ippf. Nous tenons à préciser qu’aucune instance régulière de l’association n’a été saisie. A notre grand étonnement, l’Ippf a répondu en envoyant une «mission composée d’un conseiller technique en programme de santé, d’un conseiller en finances et d’un volontaire», alors qu’un représentant de l’Ippf avait pourtant supervisé tout le processus électoral qui a permis la mise en place du nouveau comité et avait certifié dans son rapport que le processus électoral était sincère et régulier.
On a évoqué l‘arrêt des subventions ? Qu’est-ce qui l’explique ?
L’Asbef n’est pas sous la tutelle de l’Ippf. Elle est membre de cet organisme depuis de longues années. A ce titre, elle reçoit une subvention annuelle, qui dépend de son niveau de performance, au même titre que toutes les associations membres. Nous avons lu il y a quelques jours, que l’Ippf finançait l’Asbef à hauteur de 2 milliards francs Cfa. Cette information n’est pas avérée, elle ne procède que d’une tentative de manipulation de l’opinion. Nous tenons à préciser que pour l’année 2018, l’Asbef avait atteint des niveaux de performance qui lui donnent droit à la subvention.
D’ailleurs, nous avons reçu la première tranche de financement. Toutefois, l’Ippf a suspendu les deux autres tranches, exigeant que l’association organise une nouvelle élection et que la Directrice exécutive soit licenciée. La gouvernance a examiné les questions et leur a opposé une fin de non-recevoir, en vertu du principe de non-ingérence.
La présidente nationale a été élue démocratiquement. Et aucune décision de justice n’a remis en cause cette élection. De surcroît, la gouvernance n’a relevé aucune faute imputable à la Directrice exécutive qui aurait pu justifier sa suspension ou son licenciement. Il faut préciser que trois cabinets d’audit (Era Baker Tilly, Focus et Associé Mark Henderson) ont procédé à des audits de l’Asbef pour faire l’état de la gestion financière et matérielle.
Aucun auditeur n’a souligné des fraudes ou des irrégularités concernant la gestion de la Directrice exécutive au titre de l’exercice de l’année 2018. Ils nous ont fait des recommandations que nous nous employons à mettre en œuvre. Il est incompréhensible que l’Ippf cherche à remettre en cause les statuts de l’organisation sans le consentement de la gouvernance.
Son attitude s’apparente à une sorte de pression, voire un chantage financier, ce qui est contraire aux normes et valeurs de la fédération. Asseoir sa conviction sur des bases subjectives, juste sur la plainte d’un candidat malheureux et de son camp, et non sur des rapports d’audit, est tout simplement inconcevable.
Aujourd’hui, d’autres organismes continuent à nous faire confiance et à ce jour les projets qui sont financés par des bailleurs de fonds tels que le Fonds des Nations unies pour les populations (Unfpa), la Cellule de lutte contre la malnutrition, Action contre la faim, sont exécutés.
On a parlé d’enquête judiciaire, qu’en est-il exactement ?
Des procédures judiciaires, il y en a eu plusieurs. La banque qui détient nos comptes les avait bloqués sur instigation de certains contestataires, ce qui nous avait causé un lourd préjudice. Nous avions saisi le président du Tribunal de commerce de Dakar qui nous avait donné raison, en ordonnant le déblocage de nos comptes.
Le candidat malheureux à l’élection a assigné la présidente élue et la Directrice exécutive devant le président du Tribunal de grande instance de Dakar pour faire annuler l’élection de la présidente nationale et dénoncer la gestion administrative et financière de la directrice. Sa requête a été rejetée. D’ail leurs, l’appel qu’il avait introduit a été radié à sa demande. Une enquête judiciaire est en cours.
Nous laissons à la justice dont le rôle est de rétablir le droit, le soin de faire son travail. Nous souhaitons même qu’elle se fasse dans les meilleures conditions et que la vérité soit révélée dans l’intérêt de tout le monde. Nous pensons avoir toujours agi dans l’intérêt de l’Asbef.
Quel est l’impact de ce remue-ménage dans le fonctionnement de l’institution ?
Comme nous l’avons dit, l’Asbef fonctionne normalement. Il est vrai que nous avons noté quelques agissements constitutifs de manquements à des obligations professionnelles et susceptibles d’engager la responsabilité de leurs auteurs. En effet, certains agents ont posé des actes de sabotage, allant même jusqu’à chasser des malades, ce qui est naturellement intolérable dans une structure sanitaire qui accueille des femmes vulnérables.
Face à ces comportements, nous avons pris les mesures disciplinaires appropriées, qui sont allées de simples avertissements à des licenciements, en passant par des mises à pied. Ces employés ont porté l’affaire devant le Tribunal du travail et la procédure suit son cours. Du reste, il est important de souligner que ces mouvements d’humeur n’ont été enregistrés qu’au siège et à la clinique de Dakar. En revanche, toutes les autres cliniques (Kolda, Louga, Kaolack et Saint Louis) ont fonctionné sans interruption. A ce jour, la clinique de Dakar et toutes les autres fonctionnent normalement.
A votre niveau, qu’avez-vous prévu de faire pour restaurer votre image à cause de ces séries d’accusations ?
L’image de l’Asbef n’est pas écornée, loin de là. Toutes ces accusations sont l’œuvre d’un groupuscule de personnes qui cherchent à nuire à l’association et à promouvoir leurs propres intérêts. Malheureusement, ils ont réussi à tromper l’Ippf. Pour notre part, nous nous évertuons à remplir sereinement nos obligations vis-à-vis des volontaires et des milliers de femmes et d’hommes, afin de continuer à mériter cette confiance.
Allez-vous continuer à rester à la tête de l’organisation ? Est-ce que cela en vaut la peine finalement ? Au final quel bilan tirez-vous de votre gestion de l’Asbef ?
L’Asbef offre des services de santé hautement appréciés par les populations à l’échelle nationale. Malgré les difficultés rencontrées en cours de chemin, nous sommes parvenus à des résultats honorables, avec tout le personnel qui a montré son dévouement pour la cause de l’Asbef, qui doit poursuivre sa mission humanitaire.
Cependant, beaucoup de défis d’ordre structurel restaient à être relevés. Nous avons essayé de rendre plus opérationnelle la gestion globale de l’Asbef, qui passe aussi par le renforcement du plateau technique pour une meilleure prise en charge des préoccupations des populations.
Evidemment, certaines personnes sont parfois réfractaires au changement, ce qui a conduit à toute cette agitation, mais nous maintenons le cap. Nous tenons à lancer un appel à nos différents partenaires, en commençant par l’Ippf, ainsi qu’à tous les protagonistes dans cette affaire, pour un retour à la raison. Nous avons montré à l’Ippf notre ouverture, en l’invitant même à venir revoir la gestion de l’Asbef, mais sans aucun parti-pris, et nous le réitérons. L’Asbef est un patrimoine national, nul n’a le droit de la discréditer ou de mettre un frein à son expansion.
SOCE DIOP DIONE ÉPINGLÉE PAR L'OFNAC
La Directrice de l’Agence de la construction des bâtiments et édifices publics (Acbep), Mme Socé Dione a été épinglée dans le rapport d’activités 2018 de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption
La Directrice de l’Agence de la construction des bâtiments et édifices publics (Acbep), Mme Socé Dione a été épinglée dans le rapport d’activités 2018 de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). L’organe de contrôle a transmis le dossier au procureur pour les délits d’escroquerie et complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics.
Dans ledit rapport, les services de Seynabou Diakhaté informent qu’ils ont été saisis d’une correspondance en date du 30 mai 2016. Cette lettre dénonçait «des faits présumés de corruption dans la procédure d’attribution des marchés publics, de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite mais aussi de népotisme dans le recrutement du personnel contre la Directrice de la construction des bâtiments et édifices publics».
Le plaignant, poursuit le rapport, estimait que les faits «pourraient être justifiés par son train de vie dispendieux, le recours abusif à la procédure de gré à gré dans l’attribution des marchés et le recrutement de son propre frère pour superviser les travaux de son propre chantier, entre autres griefs. Par ailleurs, une autre dénonciation anonyme a été enregistrée en date du 24 octobre 2017 contre la même personne pour des faits similaires».
Après investigations, les enquêteurs de l’Ofnac ont remarqué des «recrutements en violation des procédures normales; l’application d’une échelle de rémunération discriminatoire en faveur de certains agents (membres de sa famille); l’établissement de faux ordres de mission pour elle-même et ses agents». Mieux, le rapport indique d’ailleurs que «le directeur technique de l’Acbep a reconnu avoir établi les ordres de mission en les faisant viser auprès du Contrôleur Régional des Finances (Crf)». Autant de faits qui ont poussé l’Ofnac à demander au procureur de la République la poursuite de Mme Socé Dione pour «escroquerie et complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics».
L’OFNAC EPINGLE PETROTIM, TIMIS CORPORATION ET KOSMOS ENERGY
Les services de Seynabou Ndiaye Diakhaté, présidente de l’Ofnac qui disent avoir déposé ledit dossier sur la table du procureur de la République, semblent donner raison au député Ousmane Sonko
Dans son rapport d’activités 2017, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) épingle Petrotim Sénégal, Petrotim Limited, Timis Corporation et Kosmos Energy pour les délits et complicités de concussion, faux et usage de faux. Les services de Seynabou Ndiaye Diakhaté, présidente de l’Ofnac qui disent avoir déposé ledit dossier sur la table du procureur de la République, semblent donner raison au député Ousmane Sonko qui avait soutenu mordicus que l’Etat avait perdu des milliards dans les ventes d’actions sans réclamer les taxes dues.
En effet, il est indiqué dans ledit rapport que l’Ofnac a été saisi d’une lettre de dénonciation, en date du 26 décembre 2014, relative «à des faits supposés de fraude et de corruption concernant le transfert et la vente d’actions entre Petrotim Sénégal, Petrotim Limited, Timis Corporation et Kosmos Energy». En réalité, cette correspondance avait été déposée par le collectif “Alliance sauvons le Sénégal“.
Le rapport poursuit que «la dénonciation évoque le non-respect des procédures d’attribution des licences d’exploration et de partage des blocs pétroliers ainsi que le non-paiement des droits et taxes résultant de la vente d’actions entre ces sociétés». Sur ces derniers faits, les services de Seynabou Diakhaté informent qu’une autre plainte dénonçant les mêmes faits avait été déposée le 15 février 2016, contre la société Sahel Aviation Sarl.
Il résulte des investigations menées par les Officiers de police judiciaire détachés à l’Ofnac que les délits de concussion, complicité de concussion, faux et usage de faux prévus par les articles 156, 132 et suivants du Code pénal, ont été notés contre ces sociétés. Par conséquent, Seynabou Diakhaté et son équipe informent que le dossier a été transmis au procureur pour des poursuites concernant les délits cités ci-dessus.
Des conclusions qui donnent raison au leader de Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko qui avait crié haut et fort que l’Etat du Sénégal avait perdu des milliards dans ces ventes d’actions, en refusant de réclamer les taxes nécessaires. Ce que le régime, à l’époque, avait fortement contesté, estimant que «pendant les phases de recherche et de développement, les titulaires de convention ou de contrat et les entreprises qui leur sont associées dans le cadre des protocoles ou accords régulièrement approuvés, sont exonérés de tous impôts au profit de l’Etat, conformément à la loi n°98-05 du 08 janvier 1998 portant Code pétrolier et à la loi 2012-31 du 31 décembre 2012 portant Code général des impôts».
A noter par ailleurs que, dans son rapport d’activité 2018, l’Ofnac informe avoir enregistré au total 138 plaintes, dont 88 provenant de la région de Dakar. Les Sénégalais portent plainte le plus souvent au niveau de l’Ofnac pour dénoncer des cas de fraude et de corruption avec un total de 21 plaintes, pour les faits de détournements de deniers publics avec 16 plaintes, pour escroquerie pour 15 cas et pour corruption avec 12 cas recensés.
Par Abdoulaye THIAM
AYONS LE COURAGE DE SURSEOIR À TOUT RASSEMBLEMENT
Arrêtons de croire que grâce à nos prières et autres chapelets, rien ne peut nous arriver. Nous avons connu la plus grande catastrophe maritime au monde avec Le Joola. Un feu n’a-t-il emporté 31 pèlerins à Madina Gounass ?
En 48 heures, deux cas d’infection au du virus Covid-19, plus communément appelé coronavirus ont été confirmés au Sénégal, notamment, dans sa capitale, Dakar. Deux cas importés par des patients de nationalité française. Le deuxième (espérons que ce soit le second, comme indiqué dans l’édit du département de la santé), positif est un français, âgé de 80 ans, résident à Sarcelles, dans la banlieue française
Pour la première fois, le ministère de la santé informe du cas suspect, de nationalité gambienne, venant d’Espagne, mis en quarantaine, au service des maladies infectieuses et tropicales de Fann, et qui a été libéré. Le gros mensonge d’Etat vient ainsi, d’être éventré avec la mise à nu de cette fameuse commission de détection des passagers fiévreux et porteurs potentiels du virus Covid-19. Ils ont tous, réussi à passer à travers les failles d’un système vanté par les services du département de la santé.
Conséquences : la psychose gagne les populations qui ne savent plus à quelle déclaration se fier ; tellement, la rétention des informations fiables et vérifiables sont quasi-impossibles. On se demande d’ailleurs, pourquoi le Gouvernement a mis autant de temps pour tenir son premier conseil interministériel sur cette épidémie qui préoccupe le monde entier depuis son apparition l’an dernier. La coïncidence avec le premier cas positif révélé au public, le jour même de la tenue de ce fameux conseil interministériel, est plus troublante. Elle ressemble à une mise en scène savamment orchestrée avec un Chef de l’Etat, qui l’annonce devant les cameras avant de laisser son ministre de la santé, le soin de dérouler. Diantre ! Le Sénégal n’est quand même pas la Chine. Il n’est pas non plus la France, ni les Etats-Unis d’Amérique. Alors qu’on n’arrête de nous faire croire au père Noël en citant le cas d’un guinéen lors de l’affaire dite Ebola. C’est connu, nos dirigeants, désertent tous, nos hôpitaux pour aller se soigner ailleurs (France, Etats-Unis, Maroc, Tunisie). Ce n’est pas parce que nos médecins ne sont pas qualifiés ou compétents. Loin de là ! Nos services de santé sont plutôt sous-équipés. Deuxièmement, il faut aussi, admettre que Dakar est une capitale rurale, l’une des plus sales d’Afrique. Nos cultures et autres traditions ne sont pas non plus pour faciliter les choses.
NE PAS CÉDER À LA PANIQUE MAIS…
La tendance mondiale est de ne pas céder à la panique. D’ailleurs, le monde a connu pire. Le passeportsante.net liste la peste noire, la peste de Justinien, la grippe espagnole ou Influenza, la variole, la grippe asiatique, la pandémie de choléra. Sans occulter tout récemment le virus d'Ebola ou encore celui de Zika... voire le sida. Toutefois, il faut reconnaître que même si officiellement, l'optimisme règne un peu partout, des mesures importantes et surtout courageuses devraient être prises pour parer à toute éventualité afin d’amoindrir les risques de la propagation de cette épidémie qui a déjà, selon l’OMS, touché 72 pays. Dès lors, pourquoi, on ne procéderait pas à la suspension de tout rassemblement dans notre pays, jusqu’à nouvel ordre. Une telle mesure devrait commencer par nos cérémonies religieuses. Excusez, du blasphème, mais Dieu n’est pas Sénégalais. Arrêtons de croire que grâce à nos prières et autres chapelets, rien ne peut nous arriver, à nous Sénégalais. Nous avons connu la plus grande catastrophe maritime au monde avec Le Joola et ses 1863 victimes officielles. Pire même que le Titanic. Un feu n’a-t-il emporté 31 pèlerins à Madina Gounass ?
Sans occulter, le drame de Bettenty avec son lot de 21 femmes mortes noyées. Nous n’oublions pas non plus, l’explosion d’une citerne d’ammoniac le 24 mars 1992, en plein mois de Ramadan, ayant fait sur le coup une quarantaine de morts dont 20 ouvriers de la Sonacos (Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal). L’Arabie Saoudite a déjà annulé le Umra (petit pèlerinage) et laisse planer le doute sur le Hajj (Cinquième pilier de l’Islam). On ne peut donc plus se permettre d’éviter le sujet. Des centaines de passagers en provenance des pays où le virus Covid 19 a été détecté sont parmi nous. Et chaque jour, des vols en provenance d’Europe, d’Asie, des Amériques et d’Afrique, vont continuer à atterrir à l’aéroport Blaise Diagne de Diass. La période d’incubation étant plus ou moins longue, un patient peut passer à travers n’importe quelle sorte de dispositif sanitaire. Même le plus performant au monde. Par conséquence, au-delà des mesures d’hygiène annoncées ça et là, au-delà de la cellule de veille et du décaissement d’un de plus d’un milliard de F CFA, la plus importante des mesures, à notre avis, serait de surseoir à tout rassemblement.
Par Dr Aly Coto NDIAYE
L’APR EN BUTTE AU CHOC DES AMBITIONS ET DES CONTRADICTIONS
Oui, le président doit, une fois encore, et recommencer s’il le faut, à mettre en garde tous ceux qui, dans son camp, de par leur démarche, leur attitude et ou leur discours, sont en train de saper son travail, sa politique mais aussi la quiétude des gens
En 2012, quelques semaines après l’installation du Président Macky Sall au pouvoir, le journaliste Madiambal Diagne, devant l’euphorie notée chez les Apéristes, alertait déjà en soulignant que «Tout cela fait désordre, surtout qu’il n’y a eu aucune voix pour recadrer les uns et les autres, leur imposer une certaine tenue. Nombreux sont les citoyens qui se sont indignés de ces attitudes (…) Choqués, nous sommes nombreux à l’être.»
Huit ans après, on dirait que le désordre décrié a pris une ampleur inquiétante. Ça parle, ça râle et ça déballe. D’aucuns parleraient de « capharnaüm politique ». Pour ma part je suis simplement tenté de dire aux déballeurs râleurs et autres accusateurs que : « la poudrière est peut-être déjà pleine et on ne doit pas jouer avec le feu quand on est assis sur des barils de pétrole et de gaz ».
Sous ce rapport, tout citoyen mu par l’intérêt supérieur de la nation est interpellé, à plus forte raison le Président, dépositaire du pouvoir du peuple souverain et, par ailleurs, fondateur et président de l’APR.
A l’analyse de la situation politique actuelle caractérisée par des rivalités et des contradictions internes, le plus souvent portées et entretenues par de hauts responsables bien placés dans les sphères de l’Etat, qui minent notre parti et sapent la confiance entre le peuple et son Président, il urge sans rigueur craintive ni faiblesse coupable de freiner cette tendance regrettable .
Dans cette entreprise de régulation du jeu politique, au premier rang de laquelle se trouve le Président de la République, le rang social et les responsabilités politiques ne doivent être un obstacle à la prise de décision, quelle que soit par ailleurs sa délicatesse et ses conséquences sur les « fauteurs de troubles ».
En politique, chacun peut se permettre de nourrir une ambition. Elle est d’ailleurs souhaitable, mais qu’elle reste dans les limites des règles du jeu politique, j’allais dire de la démocratie tout court.
Pour le cas qui nous concerne, il faut reconnaître quand même que les Présidentielles de 2024 sont encore un peu loin de nous pour voir des ambitions se dessiner ou se soupçonner au sein de notre parti. Cela peut se concevoir pour l’opposition qui est dans son rôle, tandis que le nôtre est- de gouverner c’est-à-dire proposer des solutions aux populations de tous bords qui nous a fait confiance en élisant notre candidat à la Présidence de la République avec une majorité confortable.
Cependant nous admettons que dans une démocratie il ne doit pas y avoir de débat tabou; mais il s’agit de le poser et de l’animer au sein des structures régulières du Parti. En termes plus simples, il faut poser le débat à l’intérieur du parti pour que de manière règlementaire, la question soit traitée politiquement et que le parti décide de manière consensuelle et démocratique qui des différents prétendants sera son candidat.
Sous ce format, rien à dire, et si le choix du parti ne vous agrée pas, libre à vous de créer ou d’aller trouver un autre appareil de votre convenance. Ce n’est peut-être pas l’exemple qui sied mais Mr Mamadou Diagne Fada avait adopté cette procédure vis-à-vis du PDS et je trouve que c’est plus sincère et politiquement plus acceptable.
Alors aux « présidentiables », je demande d’avoir plus de cohérence, plus de courage ; il y va de la stabilité dans l’APR, mais aussi de la coalition Benno Bok Yaakar et de la mouvance présidentielle.
Autrement, les honnêtes militants APR qui sans aucun doute forment la majorité, ne sauraient laisser faire des manœuvres qui, chaque jour, font les choux gras de la presse de par leur caractère déstabilisateur, compromettant ainsi les chances réelles d’un mandat de consécration et d’une Présidentielle paisible en 2024
Ceux qui, identifiés, encagoulés ou non, ont cette démarche fractionniste doivent s’amender très vite pour rétablir la confiance avec le Président et vis-à-vis des militants du parti.
Persister dans cette dynamique serait une défiance avec probablement des conséquences fâcheuses pour tout monde. Le président Macky Sall est très tolérant, très patient et très endurant, mais comme le dit si bien l’adage : « trop c’est trop ». Mais quand il s’agit de remettre les pendules à l’heure, il sait aussi si bien le faire avec rigueur et vigueur. Alors ne nous exposons pas et ne mettons pas en péril notre Parti l’APR, et ne jetons pas non plus en pâture le Président du Parti APR.
Aux agitateurs et autres « Snipers », faut-il vous le rappeler ? Nos adversaires, les objecteurs déclarés du président Macky Sall, ceux pour qui nous travaillons en nous comportant d’une certaine manière sont de l’autre côté et en face de vous également.
Il faut savoir raison gardée et ne pas chercher aussi vaille que vaille dans l’entourage du Président des adversaires, responsables de nos déconvenues dans le parti, jusqu’à théoriser même un « coup d’état ». A cet instant me revient cette citation de voltaire, mon Dieu, Gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge. A vouloir en faire trop ou trop bien faire pour plaire au « chef », les amis sont souvent un peu lourds et même parfois gaffeurs. La plupart du temps, « le chef » n’en demande pas tant
Toutefois, pouvons-nous nous permettre de brûler certains de nos généraux, aussi stratèges sous prétexte qu’ils lorgnent le fauteuil du Président, alors que la guerre est loin d’être terminée ?
Je dois convenir qu’on note beaucoup de nouvelles têtes sur la « photo de groupe 2020 » autour du Président Sall comparée à celle de 2011/12. Mais c’est inhérent à tout processus dynamique et il faut l’accepter. En politique, le surplace génère l’immobilisme et ne paie pas, même si les absences volontaires ou provoquées laissent un gout amer sur la page d’histoire marquant la conquête du pouvoir.
Aujourd’hui, ces brèches qu’on ouvre gratuitement et sans raison valable au sein de notre parti APR, porte étendard de la mouvance présidentielle, pourraient être lourdes de conséquences.
Notre crédo doit être de resserrer les rangs, élargir la base, massifier le parti et travailler à le maintenir le plus longtemps possible au pouvoir voire au-delà de 2035 pour que le programme du président Macky SALL pour « un Sénégal pour Tous, un Sénégal de Tous » soit la réalité la mieux partagée.
Mais, ne dormons pas sur nos lauriers car toute auto flagellation peut conduire à une autodestruction. Je pense sincèrement que les «prétendants au trône» ciblés ou soupçonnés, parce qu’ils ont accès au dernier carré du parti et de l’appareil d’Etat, ne sauraient être jugés sur la place publique. Leurs comportements et leurs démarches doivent être appréciées autrement et traitées dans des cercles plus responsables et plus restreints. Les avis partagés et les conflits en politique procèdent le plus clair du temps, soit du nécessaire dynamisme inhérent à tout projet politique, soit de la léthargie, ou bien des intérêts souvent personnels à sauvegarder et à la nature des hommes, etc.
Il faut reconnaître que cela participe également de l’animation du parti- tant que c’est maîtrisé – sans laquelle il serait illusoire de parler de parti politique encore moins de démocratique. Convenons-en, toute société est confrontée à l’existence du différent, à la potentialité du différend, et à l’éventualité de la différenciation
Par ailleurs, nous estimons que sauf éléments tangibles à mettre sur la table, un Responsable digne de ce nom doit se garder de jeter en pâture le nom d’un camarade surtout quand ledit camarde, bénéficiant de la confiance du Chef de l’Etat, occupe et continue d’occuper de très hautes fonctions étatiques et politiques. Et n’oublions pas cet adage bien de chez nous qui veuille que « toute information vulgarisée par le petit maure, lui vient de sous la tente
C’est inélégant, contre-productif et fait naitre des suspicions inutiles et préjudiciables au climat de conscience nécessaire à toute véritable entreprise politique en quête de progrès.
Dans cet univers de la société du commentaire sur « tout et son contraire », la politique finit par se résumer aux petites phrases sorties de leur contexte. Et ceux là qui clabaudent dans les shows télévisés et sur les réseaux sociaux, n’argumentent plus, ils imposent leurs idées en croyant ainsi s’imposer. Ils utilisent la technique simpliste de l’insinuation et de la dissémination du doute. Malheureusement ce début du vingt et unième siècle oriente vers le « tout Facebook » et dans cette dynamique, c’est plus le dérapage attire l’attention.
L’excès, le défaut, la brutalité captivent davantage que la sagesse. Notre société qui maintenant semble rire de tout, commence à s’habituer à la violence verbale. C’est vrai, nous comptons dans les rangs du parti, beaucoup d’athlètes de la parole, mais il ne serait pas mauvais qu’ils aient près d’eux des Hommes de raison pour leur indiquer dans quel sens ils feraient bien d’utiliser leurs dons. Nous ne devons pas accepter que l’anecdote prenne le pas sur l’essentiel. Alors je pense honnêtement que le linge du parti doit être lavé et tranché en famille entre quatre murs et non être étalé au quotidien dans la rue, ce qui participe à créer une paranoïa collective telle que manifester une sympathie pour un Acteur « surveillé » ou même s’assoir à côté de lui devient suspect aux yeux des pourfendeurs. Pourtant l’histoire n’a cessé de nous apprendre que persécuter un homme politique, ce n’est pas seulement le grandir ; c’est aussi l’innocenter, fut-il coupable.
Oui, le président doit, une fois encore, et recommencer s’il le faut, à mettre en garde tous ceux qui, dans son camp, de par leur démarche, leur attitude et ou leur discours, sont en train de saper son travail, sa politique mais aussi la quiétude des Sénégalais.
Dr Aly Coto NDIAYE,
président du FDSUT
LA FIFA PRETE A ANNULER DES MATCHS SI L'EPIDEMIE S'AGGRAVE…
La FIFA prête a annuler des matchs si l'épidémie de Coronavirus s'aggrave et la Caf réfléchit aux mesures à prendre
Le président de la FIFA, Gianni Infantino, assure que l'instance dirigeante du football est prête à annuler des matchs internationaux si l'épidémie mondiale du coronavirus Covid-19 s'aggrave. Pour l'heure, les clubs ont pris des mesures de prévention et des huis clos ont été décrétés.
L e message est clair: la FIFA n'hésitera pas à annuler des matchs si la pandémie du coronavirus Covid-19 devient très sévère. Ce n'est toutefois pas encore le cas. Gianni Infantino, président de l'instance dirigeante du football mondial, a fait savoir ce vendredi qu'il suivait de près la situation et que le report de rencontres entre sélections nationales n'était pas impossible. "Je n'exclus rien pour le moment", a-t-il affirmé à des journalistes, dans des propos rapportés par l'agence de presse Reuters. "J'espère que nous ne devrons jamais aller dans cette direction. Je pense qu'il sera difficile dans tous les cas de prononcer une interdiction globale, parce que la situation est différente dans chaque pays", a précisé le dirigeant italo-suisse, assurant que la FIFA ne compte pas prendre de risque. "La santé des gens est plus importante que tout match de football. La santé est au-dessus de tout et c'est ce que nous devons regarder sur la si- tuation. (...) Si les matchs doivent être reportés ou joués à huis clos jusqu'à ce que ça se termine, alors nous devrons nous y faire", a-t-il ajouté.
"NOUS NE DEVONS PAS PANIQUER"
Gianni Infantino s'est toutefois voulu rassurant: "Nous ne devons pas paniquer. Je ne suis personnellement pas du tout inquiet. Mais nous devons regarder cela sérieusement. Nous ne devons pas sous-estimer et dire qu'il n'y a rien, mais nous ne devons pas sur-réagir et paniquer. Il faut suivre les consignes données par les autorités". Pour l'heure, la FIFA n'a prononcé aucune annulation de match international et aucune mesure particulière n'a encore été prise pour l'Euro 2020 prévu dans plusieurs pays d'Europe du 12 juin au 12 juillet. En Italie, pays européen le plus touché par le coronavirus, des huis clos ont néanmoins été décrétés pour plusieurs matchs de championnat. Le nombre de cas de ce nouveau coronavirus dans le monde s'élevait à plus de 84.000, dont 2.870 décès, dans 59 pays et territoires, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles dans la soirée de vendredi. En France, 57 patients atteints par le virus ont été recensés depuis fin janvier. Deux personnes sont mortes, un enseignant français de 60 ans et un touriste chinois de 80 ans. Douze personnes sont d'ores et déjà guéries
…LA CAF REFLECHIT AUX MESURES A PRENDRE
La Confédération africaine de football (CAF) réfléchit aux mesures à prendre en vue de la prévention de l’épidémie de coronavirus, même si l’Afrique est moins touchée que d’autres régions du monde, a annoncé son premier vice-président, Constant Omari, hier, mardi 3 mars, à Kinshasa.
‘’L’Afrique n’est pas trop frappée par le coronavirus. Néanmoins, en termes de prévention, la CAF est en train de réfléchir aux dispositions à prendre’’, a dit M. Omari à des journalistes. ‘’Il y a trois jours, il n’y avait que peu de pays africains concernés. Quoi qu’il en soit, la CAF dispose d’une commission médicale qui va proposer des mesures urgentes au secrétaire général et au comité exécutif de la CAF’’, at-il ajouté. L’épidémie de coronavirus partie de la Chine s’est propagée dans plusieurs pays du monde. En Afrique, des cas confirmés de coronavirus ont été signalés en Egypte, en Algérie et au Sénégal.‘’Nous savons que chaque pays africain s’est engagé à prendre des mesures draconiennes pour éradiquer le coronavirus’’, a rappelé Constant Omari, qui est également président de la Fédération congolaise de football
LA FIFA VA APPORTER SON SOUTIEN AU SENEGAL POUR LA REFECTION DU STADE DEMBA DIOP
La Fifa est prête à aider la Fédération sénégalaise de football (FSF) à réhabiliter le stade Demba-Diop de Dakar, qui est fermé depuis juillet 2017, a annoncé mardi à l’APS son directeur chargé des associations membres, Veron Mosengo-Omba.
La Fifa est prête à aider la Fédération sénégalaise de football (FSF) à réhabiliter le stade Demba-Diop de Dakar, qui est fermé depuis juillet 2017, a annoncé mardi à l’APS son directeur chargé des associations membres, Veron Mosengo-Omba.
‘’Nous n’avons pas encore le projet de réhabilitation parce que ça nécessite une étude approfondie, mais la Fifa est prête à aider la Fédération sénégalaise de football à mener à bien ce projet’’, a assuré le responsable de la Fifa. Il a fait cette promesse en marge d’un atelier du régulateur du football mondial sur ‘’la stratégie de développement du football africain’’.
‘’La Fifa sait que ce projet tient à cœur la Fédération sénégalaise de football, et naturellement, l’instance mondiale va l’accompagner’’, a ajouté M. Mosengo-Omba. ‘’Si mes souvenirs sont bons, la FSF aura assez de fonds pour réaliser ce projet, même si ça ne serait peut-être pas suffisant pour tout faire’’, a-t-il assuré.
Selon Veron Mosengo-Omba, la Fédération sénégalaise de football peut bénéficier d’un financement de deux millions de dollars US (environ 1,175 milliard de francs CFA), grâce au projet Forward 2-0 que met en œuvre la Fifa pour la période 2019-2023.
‘’Et puis chaque année, il y a un million de dollars US (587,6 millions de francs FA) pour les frais de fonctionnement et l’organisation des compétitions. Il y a aussi les 200.000 dollars (environ 117,4 millions de francs CFA) destinés aux frais voyages’’, a-t-il dit, laissant entendre qu’il y aura assez d’argent pour rénover le stade Demba Diop.
LES CAS SUSPECT TRANSMIS A BASS
L’Ofnac relève les délits de «concussion, complicité de concussion, faux et usage de faux»
L’Ofnac a publié hier sur son site ses rapports 2017 et 2018. La très attendue affaire Petro Tim a été transmise à la justice pour les délits de «concussion, complicité de concussion, faux et usage de faux». La relation Aser-Myna distributions, la mairie de Sahm Notaire, entre autres dossiers, ont été passées à la loupe par les vérificateurs.
L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) a transmis le dossier Petro Tim au Tribunal de grande instance de Dakar. C’est l’une des conclusions des rapports 2017 et 2018 de l’Ofnac, publiés hier sur le site de l’organe de contrôle. Saisi en décembre 2014 dans ce dossier qui a tenu en haleine le pays pendant des années, l’Ofnac conclut dans le rapport 2017 que «l’enquête a permis de viser les délits de concussion, complicité de concussion, faux et usage de faux prévus par les articles 156, 132 et suivants du Code pénal».
Dans leur rapport 2018, les enquêteurs de l’Ofnac se sont également penchés sur la relation entre l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) et l’entreprise Myna production à la suite d’une plainte en février 2017 de Mamadou Mouth Bane, présenté comme le leader du mouvement Jubanti Sénégal. Le journaliste, dans sa correspondance, dénonce des faits supposés de corruption sur un marché public, non-exécution de travaux prévus, de gaspillage de deniers publics contre l’ancien directeur général de l’Aser et l’entreprise Myna distributions.
Relations suspectes Aser-Mina distribution, le ministre du Budget épinglé
Si l’enquête suit son cours, l’Ofnac a insisté sur un certain nombre de manquements. «Il ressort des investigations effectuées que le directeur général de l’Aser a violé les dispositions de la clause 15.1 du Cahier des clauses administratives et générales (Ccag), relatives à la méthode et aux conditions de règlement du titulaire du marché, en ordonnant le paiement d’une troisième avance de 3 milliards 228 millions 544 mille 568 francs Cfa en date du 15 décembre 2016, dépassant le plafond des 40% d’avance autorisé sur le montant initial du marché», dit le rapport qui indique qu’à ce stade de l’enquête, «des fautes de gestion sont relevées».
S’agissant de l’agent comptable de l’Aser, il «a accepté de payer l’avance tout en sachant que les conditions ne sont pas régulières». L’Ofnac ajoute : «En procédant de la sorte, l’agent comptable de l’Agence a violé les dispositions des articles 34 et 38 du décret n° 2011-1880 du 24 novembre 2011 portant Règle ment général sur la Comp tabilité publique.»
De plus, soulignent les enquêteurs, le ministre du Budget a ordonné «le paiement simultané d’une avance de démarrage de douze (12) milliards et d’une autre avance sur approvisionnement de douze (12) milliards au mépris des dispositions contractuelles, notamment la clause 15.1». A la direction de la Cons truction des bâtiments et édifices publics, l’Ofnac a été saisi en mai 2016 d’une dénonciation pour des faits présumés de «corruption dans la procédure d’attribution des marchés publics, de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite, mais aussi de népotisme dans le recrutement du personnel».
Les investigations de l’Ofnac ont permis de constater les faits suivants à l’encontre de la directrice : «Des recrutements en violation des procédures normales, l’application d’une échelle de rémunération discriminatoire en faveur de certains agents (membres de sa famille), l’établissement de faux ordres de mission pour elle-même et ses agents».
Un dossier qui devrait connaître une suite judiciaire, car l’Ofnac mentionne avoir transmis celui-ci au procureur. Au Samu municipal de Grand Yoff, l’Ofnac a étudié les «agissements» du président du Comité de santé et trésorier suite à deux plaintes en avril et septembre 2016. Il leur est reproché des faits présumés de «détournements de deniers publics et d’enrichissement illicite commis par le biais d’achats de matériels médicaux, de prestations de services et d’attribution de marchés sans appel d’offres».
En attendant, l’enquête suit son cours, d’après le rapport de l’Ofnac. Mais les enquêteurs ont décelé «que les mis en cause ont profité de leurs positions respectives pour détourner des sommes d’argent dont ils étaient chargés de la gestion. Le trésorier a encaissé indûment des chèques établis pour le compte de prestataires de services au niveau du Samu. Le préjudice est estimé à 10 millions 683 mille 375 F Cfa. En ce qui concerne le président du Comité de gestion, il aurait soustrait des caisses du Samu la somme de 17 millions 880 800 F Cfa».
Mairie de Sahm Notaire Au Centre d’entreprenariat et développement technique «G15», l’Ofnac relève que l’administration du centre a outrepassé les dispositions de la loi en versant «indûment les ressources provenant de la contribution des étudiants étrangers aux acteurs (équipe de direction et professeurs)». Selon les enquêteurs, cette somme représentant la contribution des étudiants étrangers «est de droit une ressource destinée au fonctionnement du centre».
L’Ofnac en déduit : «Ces faits pourraient révéler des indices de détournement à l’encontre du directeur et de l’intendant du Centre d’entreprenariat et de développement technique (Cedt «G15»), des indices de détournement de deniers publics et de fautes de gestion portant sur 3 années académiques. Le préjudice subi par le centre s’élèverait à 65 millions 681 mille 813 francs Cfa». L’enquête suit son cours, d’après l’Ofnac.
L’Ofnac a aussi fouillé dans la gestion de la mairie de Sahm Notaire suite à une plainte en février 2017. Les investigations ont permis d’établir que «les fonds publics budgétisés pour le compte des acteurs culturels n’ont pas été entièrement utilisés pour couvrir les dépenses relatives à leurs activités».
L’Ofnac ajoute : «En 2015, sur un budget total d’1 million de francs Cfa, la mairie n’a valablement pu justifier qu’une utilisation conforme d’un montant de 250 mille F Cfa au profit des acteurs culturels, soit 25% du budget alloué à la Commission culture.»
L’enquête de l’Ofnac dans cette commune de la ville de Guédiawaye suit son cours.