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5 octobre 2025
QUAND DES LYCÉENS DE DAKAR SE PRIVENT DE TOILETTES
Face à la vétusté ou au manque d’hygiène des lieux, certains élèves se privent de faire leurs besoins malgré eux. Et pourtant, selon un médecin urologue, une personne adulte doit vider sa vessie toutes les quatre heures…
A l’école certains élèves préfèrent ne pas se rendre aux toilettes parfois durant une journée entière. Face à la vétusté ou au manque d’hygiène des lieux, certains élèves se privent de faire leurs besoins malgré eux. Et pourtant, selon un médecin urologue, une personne adulte doit vider sa vessie toutes les quatre heures…
Au lycée Blaise Diagne la pause de 10h rend bruyante la cour. Les groupes d’élèves se déchaînent et des foules irréfléchies se forment à des millimètres près. Les discussions et les railleries mêlées aux éclats de rire déchirent l’atmosphère. Certains élèves s’éloignent des débats préférant se ruer vers les toilettes pour soulager leur vessie avant la fin de la courte pause de 15 minutes.
Au fond de la cour, derrière les bâtisses de la grande école, les toilettes exercent un attrait particulier de par sa présentation.
« Toilettes Hommes Interdit aux Femmes », a-t-on inscrit en caractère capitale sur le mur avec une flèche marquant la différence entre les W.C des garçons et des filles.
Au seuil des toilettes, la forte odeur émanant des cabines pique les yeux. Rester dans ces lieux est un défi. Ainsi, les élèves y entrent et sortent presque en courant.
A côté, une dizaine de cabines servent de lieu de soulagement pour les filles. Les toilettes sont presque vides, les portes grandement ouvertes attendant des assaillantes. Elles n’attirent pas autant de monde car la pause a tiré à sa fin.
A plusieurs mètres des lieux, deux jeunes filles en classe de Première profitent de l’absence du professeur pour manger à plein gosier leur petit déjeuner.
«J’utilise les toilettes de l’école certes mais lorsque j’ai mes menstrues je n’y pense même pas », explique Nafi D. entre deux bouchées de pain. «Je préfère attendre d’arriver chez moi», poursuit-elle sous l’approbation de son amie Fatou N.
«Je ne suis pas à l’aise dans les toilettes honnêtement», lâche cette dernière en grimaçant légèrement. L’hygiène des toilettes est mise en cause par les deux filles.
« C’est pire lorsque parfois il n’y a qu’une cabine opérationnelle. On est obligé de faire le rang pour y aller et là je préfère rentrer chez moi », appuie Aïssatou qui ne compte pas aller dans les maisons aux alentours.
La journée continue favorise la rétention urinaire
Dans la plupart des écoles, les heures de cours sont enchaînées avec des pauses d’une quinzaine de minutes entre les cours.
« Depuis deux ans je suis dans cette école, je n’ai jamais mis les pieds aux toilettes », jure Abdou Lahad G. En plus du manque d’hygiène évoqué par le jeune homme, il ne souhaiterait pas interrompre ses cours pour aller aux toilettes. Pour ne pas fréquenter les cabines scolaires, le jeune homme «limite» ce qu’il mange la journée.
« Nous avons cours de 8h à 16h avec des pauses de quinze minutes. Nous ne pouvons pas aller manger, boire et faire nos besoins dans cet intervalle et même parfois le prof grignote sur la pause», confie Mouhamed S., un jeune élève de première en ajustant ses lunettes.
Sa stratégie c’est d’aller au petit coin juste après le début des cours. Selon lui, à cette heure, vers 8h 15, les toilettes sont encore propres car elles viennent d’être nettoyées sinon le reste de la journée, il garde ses besoins jusque chez lui.
A quelques kilomètres du lycée Blaise, se trouve le lycée Mixte Maurice Delafosse. De l’avis de Marième D., «si je dois terminer tôt ou si je suis en devoir ou en cours je préfère ne pas aller aux toilettes et attendre d’arriver chez moi », lance-t-elle en fermant le dernier bouton de sa chemise.
La rétention urinaire est un fait très récurrent dans les établissements. Le souci de rater quelques minutes du cours, l’hygiène des toilettes sont autant de facteurs qui retiennent certains élèves d’aller se soulager.
DR ISSA LABOU, UROLOGUE A L’HOGIP
La rétention urinaire conduit à des infections
Ne pas soulager intentionnellement sa vessie mène à des complications du système urinaire surtout sur le long terme.
De l’avis du spécialiste exerçant à l’Hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff, Issa Labou, de plus en plus de femmes présentent des infections urinaires. C’est signe que la rétention urinaire est un problème récurrent chez les femmes bien qu’elles ne soient pas les seules concernées.
La cause, dans beaucoup de lieux, les toilettes ne sont pas adaptées aux femmes. Sachant qu’une personne adulte doit vider sa vessie toutes les quatre heures.
Les infections urinaires constituent la conséquence directe, mais bien plus grave : «garder ses urines favorise la pullulation des microbes dans la vessie et crée des infections à répétition. Ça peut se propager sur les reins », explique l’urologue.
Toujours selon lui, « il y a une autre complication : la distension vésicale ». Il s’agit de la diminution de la force musculaire de la vessie qui intervient lors de la poussée de l’urine. La distension vésicale, à son tour, fait que les urines restent dans la vessie. Tout ne sera pas évacué. «Des calculs urinaires aussi peuvent se retrouver dans la vessie », ajoute-t-il.
Le spécialiste ne manque pas de souligner que l’impact est le même aussi bien pour les filles que les garçons.
par Jean-Baptiste Placca
SAVOIR VIVRE EN COMMUNAUTÉ...
Ce qui est préoccupant, ici, c’est que ce Nigeria peu respectueux des règles communes est censé être la locomotive, pour l’Eco, la monnaie commune ouest-africaine - Vouloir soumettre les plus faibles n’est pas le leadership que recherche l’Afrique
Il arrive des moments où les puissants d’un temps, pour se relever, doivent s’appuyer sur les petits pays. L’oublier, c’est perdre tout sens de l’Histoire.
Depuis six mois, le Nigeria a fermé ses frontières avec ses voisins, dont deux, le Bénin et le Niger, sont membres, comme lui, de la Cedeao. Une communauté dont la marque de fabrique était, jusque-là, la libre circulation des personnes et des biens. En dépit de tous les efforts diplomatiques et des pressions amicales, rien n’y fait. Le Nigeria campe sur sa fermeté. Comment expliquer cela ?
Il arrive, lorsque la situation économique des pays est difficile, que certains dirigeants tentent de trouver des causes lointaines. Lorsqu’il a pris le pouvoir par un coup d’Etat en 1983, quelques Nigérians s’en souviennent sans doute, le général Buhari avait proscrit la plupart des mouvements de capitaux vers l’extérieur, et il avait interdit la sortie du territoire à de nombreuses personnalités et même à quelques catégories socio-professionnelles spécifiques. Dans un Nigeria désormais démocratique, de telles méthodes seraient évidemment moins aisées, sinon impossibles. Alors, pourquoi pas les voisins ? Ils ont bon dos ! Non pas qu’ils soient irréprochables. Mais, cette contrebande profite probablement autant, sinon davantage à des intérêts privés à l’intérieur du Nigeria qu’aux sous-traitants, dans les pays voisins.
Vous le savez sans doute : le chef de l’Etat burkinabè était, hier vendredi, à Abuja, mandaté par ses pairs, pour tenter de sensibiliser le président Buhari sur tout le tort que sa décision unilatérale cause à l’image de la Cedeao. Mais lorsque l’on lit et relit le message que le président Roch Marc Christian Kaboré a posté sur les réseaux sociaux à l’issue de cette visite, on devine qu’il s’est, au minimum, heurté à un mur.
Un mur ?
Oui. Parce que, quels que soient les interlocuteurs, le président Buhari aligne toujours les mêmes conditions, qu’il pose, pour rouvrir les frontières. « Je salue, dit le président du Faso, le leadership de mon homologue et frère, et l’assure de ma détermination à œuvrer avec lui à l’effectivité de la libre circulation dans l’espace Cedeao ». Quel diplomate ! Thomas Sankara aurait été à la place du président Kaboré, que, probablement, il aurait formulé la chose de la sorte : « Nous avons une communauté qui a réussi, plus que toute autre sur ce continent, dans le domaine de la libre circulation des personnes et des biens. Vous, avec vos mesures unilatérales, vous voulez détruire tout cela. Nous ne vous laisserons pas faire ! »
Pourquoi Sankara parlerait-il ainsi ?
Parce que le comportement des Nigérians est, au minimum, agaçant. Si vous ne voulez pas que certains produits entrent sur votre territoire, il vous appartient de déployer vos services de douanes et de police aux frontières, pour refouler ou saisir tout ce qui est illégal. Il suffit, parfois, de saisir quelques quantités 'importantes' de marchandises, pour que les contrebandiers, effrayés et déstabilisés par le manque à gagner, renoncent, peu à peu à leur forfait. La preuve n’a pas été faite que ce sont les Etats voisins qui organisent la contrebande en direction du Nigeria. Et les commanditaires, à coup sûr, ne sont pas tous au Bénin, au Niger, au Tchad ou au Cameroun. Au Nigeria, certains des bénéficiaires de ces contrebandes font peut-être même partie de ces nombreux milliardaires en dollars qui peuplent ce pays, et s’inventent des épopées, pour impressionner une jeunesse qui ne rêve qu’à devenir riche.
Ce qui est préoccupant, ici, c’est que ce Nigeria peu respectueux des règles communes est censé être la locomotive, pour l’Eco, la monnaie commune ouest-africaine.
En quoi est-ce préoccupant ?
Comme dit le chansonnier, ce n’est pas dans les livres que l’on apprend à vivre en communauté ! Il est évident qu’aucun peuple ouest-africain ne peut avoir envie de partager la même monnaie avec un leader cyclothymique, capable de s’affranchir, quand cela lui prend, des règles communes. Cette monnaie ouest-africaine est incontestablement le prochain, le plus important défi à relever par la Cedeao. Et, pour que ceci se fasse dans la sérénité, il faudra nécessairement, à la tête du Nigeria, un grand président, panafricaniste, qui comprenne qu’il vaut parfois mieux perdre un peu dans l’immédiat, pour gagner davantage, dans le futur.
Dans une union, une communauté économique et politique, les plus grands, les plus forts, ne sont pas autorisés à faire ce qu’ils veulent, et surtout pas à humilier et à écraser les petits.
Vouloir soumettre les plus faibles n’est pas le leadership que recherche l’Afrique. Le fort se distingue par son altruisme, par l’intérêt qu’il porte aux autres, bref, par cette envergure faite de générosité, que l’on appelle le panafricanisme.
Et sur ce continent, aucun pays n’est pauvre pour toujours, et aucun n’est riche à jamais.
LA PETITE PHRASE DE MACRON QUI AGACE À YAOUNDÉ
« Je vais appeler la semaine prochaine le président Biya et on mettra un maximum de pression pour que cette situation cesse » - Jamais Biya, au pouvoir depuis 1984, n’a fait l’objet d’une ton aussi direct de la part d’un président Français
« Je vais appeler la semaine prochaine le président Biya et on mettra un maximum de pression pour que cette situation cesse » Cette petite phrase de Emmanuel Macron, prononcée samedi 22 février 2020 au Salon de l’Agriculture, en réponse à la question d’un activiste de la Brigade anti-sardinards (Bas) sur la situation en zone anglophone, a irrité à Yaoundé. Jamais Paul Biya, au pouvoir depuis 1984, n’a fait l’objet d’une ton aussi direct de la part d’un président Français.
Faut-il conclure qu’avec la tuerie de Ngarbuh dans le Nord-ouest du Cameroun, l’Elysée se soit résolu à exercer des pressions supplémentaires sur le président Biya, à la tête d’un pays central dans l’échiquier du dispositif français en Afrique? Loin du langage convenu d’un François Hollande, l’actuel président, semble par moment s’affranchir d’une langue de bois bassinée sous forme d’éléments de langage par les services de Franck Paris, un Jeune monsieur Afrique nettement gêné sur le terrain par les réseaux plus classiques de Jean-Yves le Drian.
« Je ne veux pas qu’on se voit à Lyon tant que j’ai un kamto pas libéré », a-t-il révelé sur la libération du principal opposant à Paul Biya libéré en octobre 2019 après 10 mois de prison. Des propos qui ne manqueront pas de susciter l’indignation des souverainistes africains et camerounais qui font feu de tout bois avec le concept de la non ingérence. Emmanuel Macron en est en tout cas conscient : «La France a un rôle compliqué en Afrique, quand la France dit : ‘tel dirigeant n’a pas été démocratiquement élu’, les Africains nous disent ‘de quoi vous mêlez-vous?’… Moi, je mets la pression sur chacun; je travaille avec l’Union africaine pour mettre la pression« , a ajouté Emmanuel Macron, en faisant valoir que « ce n’est pas la France qui peut faire la démocratie au Cameroun, ce sont les Camerounais« .
Le 14 février peu avant l’aube, des hommes armés – 40 à 50 portant tous des uniformes de l’armée et certains masqués, selon des témoignages recueillis par des travailleurs humanitaires contactés par l’AFP – ont attaqué le quartier de Ngarbuh, dans le village de Ntumbo, puis ont tué par balle et brûlé des habitants. Selon l’ONU, qui a demandé une enquête indépendante et impartiale, 15 enfants dont neuf âgés de moins de cinq ans, font partie des 23 victimes, dans la partie anglophone du pays.
Depuis 2017, le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise a déjà fait plus de 3 000 morts et 700 000 déplacés.
LE RISQUE DU SURENDETTEMENT
Le Fonds Monétaire international recommande de freiner les dépenses publiques et d'accélérer le recouvrement des recettes. Un franc CFA sur dix prévu dans le budget n’est pas arrivé dans les caisses de l’Etat
Le Sénégal s’endette plus rapidement que prévu, estime un rapport du Fonds monétaire international, rédigé en décembre et publié ce mois-ci en français. La dette publique représente près de 64% du Produit intérieur brut, un seuil inquiétant d’après le FMI. Qui a fait passer le Sénégal dans une nouvelle case, celui des pays au risque de surendettement « modéré » et non plus « faible ».
Les graphiques du FMI ne font pas de cadeau à l’Etat du Sénégal. La dette publique totale a presque doublé depuis 2012, au début du premier mandat du président Macky Sall. Un peu plus de 30% du PIB pour atteindre la barre des 60% en 2019 d’après les projections du FMI.
L’institution note plusieurs dépenses importantes liées au Plan Sénégal Emergent, qui vise à construire de nombreuses infrastructures. Ces investissements sont responsables de l’endettement. Responsables aussi ces achats d’avions flambants neufs pour la compagnie Air Sénégal à partir de 2018, tout comme la volonté de subventionner l’électricité. Les déficits de l’opérateur national, la Senelec représentent chaque année près d’1% du PIB.
Le Fonds Monétaire international recommande de freiner les dépenses publiques et d'accélérer le recouvrement des recettes. Un franc CFA sur dix prévu dans le budget n’est pas arrivé dans les caisses de l’Etat. Le président Macky Sall a pris des mesures ces dernières semaines, en augmentant le prix de l’électricité. Ou, plus symbolique ce mercredi, en gelant l’acquisition de véhicules par les administrations.
LE SILENCE DE MACKY INQUIETE NOO LANK
La plateforme «Noo Lank», qui réclame depuis plusieurs mois maintenant l’abandon de la mesure de hausse du coût de l’électricité et la libération de Guy Marius Sagna, est estomaquée par l’indifférence du chef de l’état par rapport à ses revendications
La plateforme «Noo Lank», qui réclame depuis plusieurs mois maintenant l’abandon de la mesure de hausse du coût de l’électricité et la libération de Guy Marius Sagna, est estomaquée par l’indifférence du chef de l’état par rapport à ses revendications. Face à cette situation, indiquent Aliou Sané et Cie, un de leurs camarades prendra part ce mois-ci à la session de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur les droits humains pour plaider la cause de Guy Marius Sagna. «Noo Lank» qui animait hier un point de presse appelle les Sénégalais à répondre massivement à sa marche du vendredi 28 février pour continuer la lutte.
Le collectif «Noo Lank» est profondément outré par l’indifférence du Président Macky Sall par rapport à leurs revendications. Il a tenu hier un point de presse pour manifester son rasle-bol. En dépit de leurs nombreuses manifestations pour la libération de Guy Marius Sagna et l’abandon de la hausse du prix de l’électricité, s’offusque le porte-parole du jour, Antoinette Turpin, les membres de «Noo Lank» n’ont eu droit, de la part de Macky Sall et de son gouvernement, qu’à du mépris total. Aliou Sall et Cie estiment que la non-réaction du chef de l’Etat aux multiples appels pour demander l’élargissement de Guy Marius Sagna et d’annuler la hausse des prix de l’électricité ont fini de révéler que ce dernier n’écoute pas. N’empêche, «Noo Lank» refuse d’abdiquer et demande au «président de la République, Macky Sall de dire au ministre de la justice Malick Sall de dire au doyen des juges Samba Sall de mettre fin à l’arbitraire de la détention de Guy Marius Sagna».
Refusant de se laisser abattre par le désespoir, Antoinette Turpin pense que le locataire du Palais de l’avenue ex-Roume arrêtera d’écouter ceux qui l’encouragent dans ce qui ressemble à de la surdité pour écouter la demande légitime des Sénégalais. «Noo Lank ne vas pas laisser Macky Sall garder arbitrairement leur camarade Guy Marius Sagna en prison. Nous allons poser le combat à l’extérieur du pays. Les organisations de défense des droits de l’Homme s’alliera avec Noo Lank pour entamer les travaux qui vont nous mener à saisir la Cour de Justice de la Cedeao, mais aussi l’ONU», renseigne Antoinette Turpin.
Renchérissant, Aliou Sané informe qu’un de leurs camarades va prendre part à la session de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur les droits de l’Homme du 24 février prochain pour poser la question de la détention de Guy Marius Sagna en prison. Par ailleurs, les responsables des «Noo Lank» ont soulevé la question de la gestion des deniers publics en s’attardant notamment sur les derniers rapports de la Cour des Comptes qui épinglent beaucoup de personnalités étatiques. «Les rapports de la Cour des Comptes ont cité plusieurs membres du régime dans la prédation éhontée des ressources publiques, pendant que les Sénégalais des villes et des campagnes souffrent du système éducatif et d’un système sanitaire au bord du gouffre», se désole Antoinette Turpin. Et cette dernière de trancher : «Les Sénégalais crient leur calvaire et exigent que la justice fasse librement son travail et que les responsables de crimes économiques soient sanctionnés et les deniers retournés au peuple.»
«ON N’A PAS DE SENS INTERDIT AU SENEGAL»
Le 28 février prochain, les membres de «Noo Lank» vont encore battre le macadam dans les rues de la capitale pour exprimer leurs sempiternelles revendications. Les marcheurs s’ébranleront de l’échangeur de Nord Foire pour aller au rondpoint Liberté 6. Interpellé sur le choix de cet itinéraire, Aliou Sané estime qu’ils n’ont pas de sens interdit au Sénégal. «On a manifesté sur la Place de la Nation vers le rond-point de la RTS. La dernière, fois on a marché sur l’avenue Cheikh Anta Diop vers le rond-point de la Poste de Médina. Cette fois-ci aussi, l’itinéraire choisi fait partie du Sénégal et ceux qui sont là-bas sont des citoyens comme nous. C’est pour cela qu’on a jugé nécessaire de choisir cet itinéraire.» Désormais, dit-il, c’est à l’autorité d’encadrer la marche.
Pour ce qui est de l’autorisation de la marche, le coordonnateur du mouvement Y en a Marre déclare : « Nous sommes dans un régime de déclaration et non de l’autorisation. Nous avons déposé notre lettre d’information sur la table du préfet ; maintenant, c’est à l’autorité de prendre ses dispositions et d’encadrer la manifestation.» En attendant l’autorisation de la marche, les animateurs de «Noo Lank» appellent tout le peuple sénégalais à les rejoindre le vendredi 28 février à partir de 15h.
«UN ENGAGEMENT DANS LE SILENCE EST SYNONYME DE DESENGAGEMENT»
«Chaque prêtre ne prêche que pour sa chapelle», comme le dit l’adage. Dans cette optique, la Convergence des Cadres Républicains (Ccr) a organisé une conférence-débat autour de l’ouvrage d’Abdou Latif Coulibaly : «Sénégal, l’histoire en marche»
La Convergence des cadres républicains a organisé une rencontre, hier, pour explorer l’ouvrage de leur frère de parti, Abdou Latif Coulibaly. Cette conférence était une tribune pour parler de bilan et de perspectives au sein de l’Apr mais aussi des actions politiques avec le président de la République, Macky Sall.
«Chaque prêtre ne prêche que pour sa chapelle», comme le dit l’adage. Dans cette optique, la Convergence des Cadres Républicains (Ccr) a organisé une conférence-débat autour de l’ouvrage d’Abdou Latif Coulibaly : «Sénégal, l’histoire en marche». L’auteur du livre a été le conférencier. A l’en croire, ce n’est pas de la propagande, mais juste un témoignage sur les progrès que le Sénégal a enregistrés. «J’ai participé à une action gouvernementale et j’ai eu la chance d’être un observateur pendant 7 ans. Ce livre est le fruit de mon observation», souligne-t-il avant d’ajouter : « un engagement dans le silence est synonyme de désengagement». Selon Abdou Latif Coulibaly, ce livre résiste à toutes ces images négatives et aux idées toutes faites sur la gouvernance de Macky Sall et de ses collaborateurs. Il refuse de croire que le destin de l’Afrique est en péril.
Selon Abdoulaye Diouf Sarr, Coordonnateur de la Ccr, par ailleurs, ministre de la Santé et de l’Action Sociale, l’heure était venue de démontrer que le Sénégal est en marche. «Il me semble important aujourd’hui de savoir effectivement à partir de ce livre que le Sénégal des profondeurs a bougé en termes de lignes de démarcation, en termes de progrès. Il faut dire aussi que le Sénégal des zones urbaines a beaucoup évolué. Autrement dit, la problématique de l’équité a traversé le bouquin de notre camarade», dit-il. Dans la présentation de son œuvre, Abdou Latif Coulibaly a fait des rappels historiques d’évènements politiques au Sénégal avant de revenir sur le contexte dans lequel Macky Sall est venu au pouvoir. Il estime que les arbitres de ce débat sont des journalistes et la société civile. Toutefois, il dit ne pas comprendre la position de certains acteurs de la presse au Sénégal et à l’étranger.
Ainsi, n’a-t-il pas manqué de démonter l’enquête menée par la chaîne BBC sur les hydrocarbures du Sénégal impliquant le frère du président de la République, Aliou Sall accusé de corruption. Dans ce contexte marqué par le débat public sur la gouvernance du Président Macky Sall, le coordonnateur de la Ccr invite ses camarades à monter au créneau pour défendre le «bilan positif» de leur leader. Et le député Abdou Mbow d’ajouter : «La meilleure réponse au débat, c’est d’organiser des rencontres de ce genre». Abdoulaye Diouf Sarr assure que cela se fera de façon périodique. « Nos cycles de conférences-débats vont démarrer parce que c’est dans les cercles de cette nature qu’on peut véritablement apporter la preuve que le Sénégal marche pour éviter toute interférence qui peut quelque part dénaturer la réalité», dit le maire de Yoff.
DU CHEMIN A FAIRE POUR PARVENIR AU DÉVELOPPEMENT
Le Sénégal est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs en matière de développement, mais le chemin reste encore long pour que le pays puisse arriver au niveau espéré, a indiqué, vendredi, à Dakar, un officiel de la Banque africaine de développement
Le Sénégal est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs en matière de développement, mais le chemin reste encore long pour que le pays puisse arriver au niveau espéré, a indiqué, vendredi, à Dakar, un officiel de la Banque africaine de développement (BAd). Selon Said Maherz, porte-parole d’une équipe d’administrateurs de la BAd qui séjourne depuis lundi au Sénégal, le pays est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs de développement, compte tenu des progrès qu’il a réalisés ces cinq dernières années et au regard de ses bonnes perspectives économiques.
«La situation est bonne, même très bonne, lorsqu’on regarde le niveau de croissance du PIB sur les 5 dernières années qui tourne autour 6,5%. Il y a de quoi être envieux pour beaucoup d’autres pays», a-t-il dit au cours d’une conférence de presse. «Beaucoup a été fait si on prend l’amélioration du climat des affaires, des investissements, on ne peut qu’être impressionné par les progrès faits par le Sénégal durant ces dernières’’, a ajouté le porte-parole des administrateurs de la BAD dont la mission de consultation au Sénégal a débuté lundi dernier.
Said Maherz, entouré d’une dizaine d’administrateurs membres de la mission de consultation de la BAD, a relevé : «Très peu d’années pour gagner 60 places dans le classement Doing Business, ce n’est vraiment pas donné à tous les pays». Parlant des perspectives économiques du pays, il a évoqué «d’excellentes performances en termes d’inflation, de stabilité de la monnaie, de maîtrise des indicateurs budgétaires». «Même si le déficit budgétaire n’est pas aux normes, a-t-il indiqué, il est très soutenable et peut être jugé satisfaisant».
Said Maherz note toutefois que le niveau de l’endettement reste un défi, même s’il «n’est pas excessif», se situe en dessous des critères de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et est jugé modéré par des institutions financières. Il a suggéré de «préserver ce niveau d’endettement pour que cela ne soit pas un obstacle plus tard aux efforts de mise en œuvre des axes de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent et ne met pas en cause les acquis de croissance et de développement». «Il s’agit de maîtriser ce niveau d’endettement sans pour autant remettre en cause les nécessaires investissements pour consolider les acquis et aller vers davantage de modernisation.
Les autorités sont très conscientes des défis et gèrent avec prudence cet indicateur», a assuré Saïd Maherzi, qui représente l’Algérie, la Guinée-Bissau et Madagascar au sein du conseil d’administration de la BAD. Il a évoqué également le défi lié à la bonne gestion de la dette extérieure, consistant à accroître «la mobilisation des ressources internes», élargir l’assiette fiscale «sans pour autant imposer un lourd fardeau notamment sur les populations les plus défavorisées mais également réduire la sphère informelle». Sur le niveau sectoriel, il est revenu sur les «grands projets» visités par la mission de la BAD, dont l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass, mais aussi «de petits projets avec tellement d’impact auprès des populations qui nous incitent à soutenir leur démultiplication et extension de manière à offrir au plus grand pan possible de la société, surtout les jeunes et les femmes, des opportunités d’accéder à de meilleures conditions de vie». «Si le développement ne profite pas à tous, il portera mal sa définition», a-t-il dit, affirmant que «la raison d’être» de la BAD, «c’est d’appuyer le développement partout sur le continent dans tous les pays».
Le point de presse du porte-parole des administrateurs de la BAD marque la fin de leur mission d’évaluation au Sénégal, entamée lundi dernier, dans le but de constater sur le terrain le niveau de réalisation et l’impact des projets appuyés par la banque panafricaine.
Les administrateurs de la BAD devaient dans le même temps s’enquérir, de manière générale, de la situation économique et sociale du Sénégal et de ses perspectives économiques. En 2019, la BAD a approuvé le financement de 6 projets présentés par le Sénégal, pour un montant total de 190 milliards de francs CFA, parmi lesquels les projets portant sur la centrale thermique de Kounoune et la centrale de Malicounda, sans compter le projet de pistes communautaires et le programme de modernisation des villes (Promovilles).
ENSEIGNEMENT DES LANGUES MATERNELLES, LE MINISTRE DE L'EDUCATION PROPOSE LEUR HARMONISATION
Pour mieux renforcer le système éducatif, le gouvernement du Sénégal envisage d'installer durablement les langues nationales dans les écoles.
Pour mieux renforcer le système éducatif, le gouvernement du Sénégal envisage d'installer durablement les langues nationales dans les écoles. Selon le ministre de l'éducation nationale qui présidait hier la 20e édition de la Journée internationale de la langue maternelle, les langues maternelles sont des domaines sensibles. Par conséquent, indique Mamadou Talla, elles doivent faire l'objet d'une harmonisation et d'un consensus de la part des acteurs qui s'investissent pour leur promotion afin de permettre aux élèves de comprendre plus rapidement leurs apprentissages
L'amélioration de la qualité du système éducatif est un défi permanent pour le gouvernement du Sénégal. Pour relever ce défi, les acteurs éducatifs trouvent nécessaire de faire recours aux langues maternelles comme médium et outil d'enseignement. «Ainsi, le Sénégal est dans le processus d'installer durablement les langues nationales dans le système éducatif», a annoncé hier le ministre de l'Education Nationale Mamadou Talla, à l'occasion de la 20ème Journée Internationale de la langue maternelle. Il considère en effet que tous les acteurs du système éducatif sont arrivés à la conclusion que l'élève comprend vite et mieux, surtout s'il est formé dès les premières années, à partir de sa langue maternelle.
D’où l’appel de Mamadou Talla pour une forte mobilisation des acteurs et des communautés linguistiques. «Ce, pour réussir le pari de faire de la langue maternelle la langue d'apprentissage de l'élève dans les premières années de sa scolarité», déclare le responsable apériste du département de Kanel. «En tant que substrat culturel, la langue maternelle relève d'un domaine très sensible. C'est pourquoi, à tous les niveaux et en toutes circonstances, nous devons privilégier la concertation, l'inclusion et le consensus.
Dans beaucoup de pays africains, le choix d'introduire les langues nationales à l'école est un pari irréversible. Nous devons y aller résolument mais lentement», souligne le ministre de l’Education Nationale. Pour l'heure, indique Monsieur Talla, beaucoup d'initiatives et d'actions ont été prises en appui aux efforts de l'Etat pour l'introduction des langues maternelles dans le système éducatif. Mais à ses yeux, il reste beaucoup à faire. «Car la pluralité des interventions des acteurs ne facilite pas les synergies pour un passage à l'échelle». C'est la raison pour laquelle il invite, les acteurs qui s'investissent dans la promotion de ces langues nationales, que ce soit la société civile ou les organisations, à harmoniser leurs pratiques. «Tant qu'on n’a pas cette harmonisation, il est difficile de passer à l'échelle.
Déjà à partir des 22 langues codifiées, nous avons 3 langues dans un des programmes enseignés dans nos écoles. Donc, il est préférable qu'on harmonise d'abord nos méthodes d'apprentissages et le choix des langues avant de les généraliser. C'est pourquoi je fonde un espoir tout particulier au développement du modèle harmonisé d'Enseignement Bilingue du Sénégal, que mon département est en train d'élaborer. Ce modèle, une fois stabilisé, devrait servir de tableau de bord pour tous les intervenants.
Cette harmonisation est effective dans 7 régions. Nous avons la langue Pulaar, le Sérère et le Wolof qui sont déjà pratiqués. Et on a remarqué que les élèves qui le font réussissent mieux la lecture et l'écriture dès les premières années. En plus, ils ont les meilleurs résultats pour les examens d'entrée en 6ème et de Bfm. Mais il faut continuer à harmoniser nos pratiques, pour identifier quels types de langues et dans quelle zone il faut les faire», déclare Mamadou Talla.
Abondant dans le même sens, la présidente du Comité Technique, Ndèye Name Diouf, estime que les langues sont la base de la culture. «C'est pourquoi le président de la République Macky Sall nous a instruit de faire revenir nos valeurs et on ne peut pas le faire sans passer par nos langues nationales. Et pour renforcer la formation surtout en matière scientifique de nos enfants, il faut introduire les langues nationales dans les écoles », affirme-t-elle. Pour cette année, le thème choisi est : «Les langues transfrontalières.
Par Baba Gallé DIALLO
LA SOLUTION EST DANS LE CAMP DES PARTIS POLITIQUES
L’opposition n’a jamais été d’accord sur le fait qu’un Chef de l’Etat soit en même temps Chef de parti politique. La plupart des analystes politiques abondent dans le même sens
Les comptes rendus de la presse sur le dialogue politique ont parlé d’un point d’achoppement qui date de belle lurette : le cumul de fonction de Chef de l’Etat et Chef de parti. L’opposition n’a jamais été d’accord sur le fait qu’un Chef de l’Etat soit en même temps Chef de parti politique. La plupart des analystes politiques abondent dans le même sens.
En effet, l’objectif d’interdire ce cumul de fonction vise à élever le Chef de l’Etat à une position de neutralité au-dessus de la chose politique, en l’amenant à se consacrer exclusivement au service du peuple sans discrimination basée sur l’appartenance politique. C’est dans cette optique que les opposants d’hier comme ceux d’aujourd’Hui ont toujours voulu faire passer cette idée de l’interdiction de ce cumul de fonction dans nos textes à défaut de l’inscrire dans la Constitution. A mon humble avis, ce choix n’est pas une garantie absolue de neutralité du Chef de l’Etat. Si par l’acte qui interdit ce cumul de fonction on coupe les liens physiques qui unissent le Chef de l’Etat et son parti ou la majorité qui le soutient par contre, l’interdiction est sans effets sur les liens émotionnels, idéologiques, culturels et sociaux.
Le véritable problème à résoudre pour empêcher l’installation du cumul de fonction se trouve dans l’organisation et le fonctionnement des partis politiques. Les partis politiques doivent se décider d’inscrire dans leurs statuts et règlement intérieur une règle interdisant un candidat du parti ou coalition de partis à une Présidentielle d’être en même temps Chef de parti. Le non-respect des règles démocratiques au sein des partis politiques est notoire et décrié sur tous les toits. Le renouvellement des responsables à la tête des partis politiques ne se fait pas selon les règles prévues par leurs statuts et leur règlement intérieur. Les conséquences qui en découlent sont que, ce sont les mêmes personnes que l’on retrouve toujours à la tête de leur parti politique. Ce débat sur le cumul de fonction de Chef de l’Etat et Chef de parti doit normalement être dépassé. C’est un non combat.
Le cumul de fonction ne mérite pas toute cette agitation et l’importance qu’on lui accorde dans ce dialogue politique et même en dehors de celui. Les questions qui se dégagent de cette situation sont : pourquoi à la tête des partis politiques, le renouvellement ne se fait pas? Pourquoi le candidat à une Présidentielle d’un parti politique ou association de partis politiques au Sénégal reste-t-il toujours le chef de son parti ? Au total, ce que je crois : c’est aux partis politiques de régler ce problème de cumul de fonction Chef de l’Etat et Chef de parti en opérant la métamorphose qui est attendue d’eux, qui consiste à séparer le poste de candidat à une Présidentielle du parti ou de coalition de partis d’avec celui de Chef de parti. Le jour où les partis politiques arriveront à ce stade de maturité politique et démocratique, la question du cumul de fonction de Chef de l’Etat et Chef de parti sera définitivement réglée.
Ainsi, le cumul de fonction ne sera plus un problème car il aura été résolu par le jeu démocratique interne des partis politiques. Le candidat à une Présidentielle du parti ou coalition de partis ne doit plus être candidat et Chef de son parti en même temps. Le parti politique, en élisant un autre à la place du candidat du parti ou de la coalition de parti à une Présidentielle, le problème de cumul de fonction de Chef de l’Etat et de Chef de parti sera naturellement et définitivement résolu par le jeu démocratique. Vive le Sénégal Vive la République !
MACKY SALL MIS AU DÉFI !
Le chef de l’Etat passe encore à l’offensive dans la rationalisation des dépenses publiques.
Présidant, le mercredi 19 février dernier, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le président de la République a annoncé sa décision de «suspendre, à compter de ce 20 février 2020, et jusqu’à nouvel ordre, toutes les acquisitions de véhicules de fonction et de service, au nom de l’Etat». Cette décision qui traduit l’engagement de Macky Sall pour la réduction du train de vie de l’Etat fait face aujourd’hui au défi lié à certains choix de politique. Si elle n’est pas tout simplement confrontée par l’incapacité des différents gouvernements du « Macky » depuis 2012, à s’approprier la volonté du maître du jeu en posant des actes consolidants d’une gouvernance réelle de rupture.
Le chef de l’Etat de Macky Sall passe encore à l’offensive dans la rationalisation des dépenses publiques. Présidant, le mercredi 19 février dernier, la traditionnelle réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, il (Président Sall) a annoncé à l’intention de ses ministres sa décision de «suspendre, à compter de ce 20 février 2020, et jusqu’à nouvel ordre, toutes les acquisitions de véhicules de fonction et de service, au nom de l’Etat, des structures parapubliques et des sociétés nationales».
Cette suspension d’acquisitions de véhicules de fonction et de service dont le montant est estimé à environ 130 milliards de Francs CFA entre 2012 et 2018 s’inscrit dans le cadre du combat que mène depuis 2012 l’actuel locataire du Palais de la République. Chantre de la réduction du train de vie de l’Etat depuis son élection à la présidence de la République, Macky Sall ne cesse de postuler au cours de son magistère des actes dans le sens de la rationalisation significative des dépenses publiques.
Candidat à l’élection présidentielle de 2012, Macky Sall avait fait de la question de la bonne gouvernance des ressources publiques son cheval de bataille en s’engageant à opérer une rupture dans la gouvernance publique. Élu président de la République le 25 mars 2012, il a réaffirmé cet engagement à travers son fameux slogan «gouvernance sobre et vertueuse».
Depuis sa réélection le 26 février 2019, l’actuel locataire du Palais de la République est à sa deuxième mesure de restrictions des dépenses dans le secteur public. Le mois d’août dernier, après plusieurs appels à la rationalisation des dépenses téléphoniques des agents de l’Etat dont la facture coûterait environ 30 milliards de F Cfa par an, Macky Sall avait décidé de sévir en ordonnant tout bonnement la résiliation des lignes téléphoniques, la suspension des appels sortants des lignes de téléphone mobile et un accès à Internet restreint.
Auparavant, lors de son premier mandat de sept ans, l’actuel chef de l’Etat, dans le cadre de cette rationalisation des dépenses, avait également pris plusieurs actes. Il s’agit entre autres, de la suppression de plus de 50 structures publiques dont des agences, la résiliation de toutes les lignes téléphoniques utilisées par ceux qui n’en avaient pas le droit, la rationalisation des effectifs et du nombre de missions diplomatiques et consulaires à l’étranger, la rationalisation du voyage en 1ère Classe pour les membres du gouvernement et de l’administration.
A ces mesures, il faut aussi ajouter celles visant la suppression des logements conventionnés qui aurait permis à l’Etat d’économiser trois milliards, selon des informations relayées dans la presse sans oublier l'expulsion annoncée en 2014 de centaines de non-ayants droit de ces logements conventionnés et la suppression du Senat pour ne citer que ces mesures-là puisque la liste est loin d’être exhaustive. Seulement, en dépit de ces importantes mesures de réduction du train de vie de l’Etat prises depuis 2012 par l’actuel chef de l’Etat, le défi reste encore énorme.
En effet, même si du côté de l’Etat, on fait état de plusieurs milliards de nos francs économisés depuis 2012, il n’en demeure pas moins que les impacts de ces restrictions sur la gouvernance économique du pays suscitent moult interrogations. Et cela, à cause notamment de certains choix politiques du président de la République, notamment cette propension à organiser des concertations ou dialogues à l’image du dialogue national en cours sur des questions dont le gouvernement dispose déjà de rapports bien fournis.
A cela s’ajoute également cette pléthore de structures dont le personnel, pris en charge par l’Etat, est payé à ne rien faire à l’image de la Commission nationale du dialogue des territoires (Cndt), du Haut conseil du dialogue social qui est l’institution tripartite nationale de dialogue social. Il s’y greffe également les institutions budgétivores à l’image du Conseil économique social et environnemental ainsi que du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) dont le budget cumulé dépasse la barre des quinze milliards.