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29 juillet 2025
par Ousseynou Nar Gueye
OÙ EN EST LE "PROJET PRIORITAIRE" DE CTB (BRÛLÉS), INSCRIT AU PSE DEPUIS 2016 ?
Qu'est-ce ce qui traîne, quand on sait qu'il n' y a que 5 lits dédiés aux grands brûlés dans tous les hôpitaux du Sénégal ? Qu'est-ce ce qui traîne, quand on sait qu'il n' y a que 5 lits dédiés aux grands brûlés dans tous les hôpitaux du pays ?
Monsieur le Ministre de la Santé et de l'Action sociale,
Face aux députés, le jeudi 28 novembre 2019, dans le cadre du vote du budget de votre département ministériel, vous avez multiplié les annonces et les promesses. En effet, vous annoncez la livraison de 4 hôpitaux en fin 2020. A Sédhiou, Kédougou, Kaffrine et Touba. Dans la foulée, vous avez annoncé la construction d'une nouvel hôpital à Saint-Louis, pour remplacer l'actuel hôpital dont les bâtimenst datent de plus de 150 ans. Enfin, à vous en croire, le centre d'oncologie de Diamniadio pour le cancer, d'une valeur de 50 milliards, sera lancé en 2020.
Devant cette avalanche de promesses, j'ai une question pour vous, monsieur Abdoulaye Diouf Sarr.
En effet, le projet de construction d'un Centre de Traitement des Brûlés (CTB), qui sera sis dans l'enceinte de l'hôpital de Fann, où un terrain de 5000 mètres carrés a été octroyé ; ce projet de CTB, Centre de Traitement des brûlés, est inscrit depuis 2016 comme "projet prioritaire " du Plan Sénégal émergent, PSE. Il y un an, le ministère de la Santé et de l'Action sociale a signé, devant les caméras de la presse, un protocole d'accord avec la Caisse des Dépôts et Consignations, pour que celle-ci pré-finance en PPP (Projet Public Privé), la construction de ce CTB, pour la somme de 3 milliards de FCFA. Trois milliards, à comparer aux 50 milliards que vous voulez consacrer, à partir de 2020, à la construction du centre d'oncologie que vous avez annoncé le 28 novembre dernier, devant la représentation nationale.
Or, la Caisse Des Dépôts et Consignations attend toujours une lettre de confort ou que l'État inscrive ce projet dans son budget annuel. Ce qui na pas été fait depuis trois budgets annuels de l'État.
Pourquoi ? Qu'est-ce ce qui traîne ? Quand on sait qu'il y a 20.000 cas de brûlés au Sénégal par an, dont 2.000 graves et dont 70% de ces cas graves décèdent pas septicémie. En majorité, des victimes mortelles qui sont des femmes et des enfants, brûlés suite à des accidents domestiques et décédant d'infection quand la barrière de la peau n'est plus là pour empêcher les microbes et virus de pénétrer leur organisme, morts faute de plateau technique adéquat pour les prendre en charge.
Qu'est-ce ce qui traîne, quand on sait qu'il n' y a que 5 lits dédiés aux grands brûlés dans tous les hôpitaux du Sénégal ? Ces brûlés doivent dès lors, actuellement, être évacués. Et quand ce sont des brûlures suite à des accidents industriels, ces évacuations à l'étranger coûtent des dizaines de millions aux entreprises.
Qu'est-ce ce qui traîne, quand on sait que la société Eiffage a offert les plans architecturaux et fait les études de sols ?
Qu'est-ce ce qui traîne, quand on sait que l'Association des Lions clubs du Sénégal, membre du Lions club international, a offert de financer la formation et le matériel médical du Centre de Traitement des Brûlés (CTB), pour une valeur de 900 millions de FCFA ?
Qu'est-ce qui traîne, quand on sait qu'un directeur du centre a été nommé depuis 3 ans en la personne du Professeur Oumar Kane de l'hôpital de Fann ?
Qu'est-ce qui traîne, quand on sait que depuis 2016, la professeur Anne-Aurore Sankalé est nommée pour prendre en charge la chirurgie réparatrice dans ce CTB ?
Monsieur le ministre de la Santé et de l'Action sociale, je vous interpelle au nom des familles du Sénégal, qui ont toutes vécu un cas de brûlure en leur sein. Je vous interpelle au nom des femmes et des enfants de ce pays, victimes principales des brûlures par accidents domestiques. Vous leur devez une réponse.
Le PSE leur doit une réponse. Ou alors, le vocable "projet prioritaire" sera désormais dénué de tout sens. Et la parole de l'autorité politique en responsabilité et aux affaires, vidée de toute valeur.
Ousseynou Nar Gueye est Secrétaire national à la Communication, aux Questions Éducatives et à la Coopération Africaine, parti S.U.D ("Sénégalais Unis pour le Développement")
MBACK NIANG, MAISSA DIODIO TOURÉ ET ALIOUNE SOW, TROIS BÂTISSEURS VISIONNAIRES
Tours de bureaux, logements, unbiversités, lieux de culte… Leurs réalisation allient culture locale et innovation. Rencontre avec trois architectes visionnaires qui façonnent la ville de demain
Jeune Afrique |
Amadou Oury Diallo |
Publication 13/12/2019
Mbacké Niang 65 ans, occupe une place singulière dans le petit monde sénégalais de l’architecture. Outre sa casquette d’architecte, il revêt aussi le costume d’enseignant-chercheur et de consultant international. Diplômé de l’École spéciale d’architecture, à Paris (en 1980), il compte à son actif nombre de réalisations à usages divers (habitations, bureaux, commerces, industries, lieux de culte, etc.).
Il a notamment conçu l’aménagement des allées Cheikhna-Cheikh-Sidaty Haidara de « Niaary Tally », dans la commune du Grand-Dakar, la pépinière agroalimentaire de la technopole de la capitale, ou encore l’extension de la célèbre grande mosquée de la cité religieuse Touba.
Ses recherches lui ont permis de développer divers matériaux et techniques de construction, aujourd’hui brevetés (série de claustras MBN, parpaings ondulés, briques autobloquantes, système d’assemblage à pinces et enfourchements, châssis ouvrant flexible pour porte et fenêtre, etc.).
Attentif au concept de « parallélisme asymétrique » en son temps théorisé par le président Senghor et qui devait servir de référentiel fondateur aux nouveaux arts sénégalais (architecture, peinture, sculpture et danse), Mbacké Niang a d’ailleurs consacré son mémoire de diplôme d’architecte au triptyque symétrie-asymétrie-dissymétrie. « J’ai voulu apporter ma contribution à la clarification de cette problématique », dit-il.
Aujourd’hui, l’architecte-conseil de la ville de Dakar prolonge cette réflexion à sa manière dans son travail quotidien. « Je m’inspire, d’une part, de l’évolution de la typologie de l’habitat du Sénégal – traditionnelle, coloniale, puis moderne par exemple –, et, d’autre part, de l’évaluation du bien-être des populations en adéquation avec les enjeux et défis de la transition écologique et culturelle », explique-t-il.
La réussite de Diamniadio passera par « le “coulage” et la synergie entre la ville nouvelle de Diamniadio et la vieille ville de Dakar, selon le principe des “3R”: le recentrage structurel, le redéploiement territorial et la redistribution des ressources », préconise le président de la commission Innovation, Normalisation et Formation du programme quinquennal de construction de 100 000 logements du gouvernement.
• Maissa Diodio Touré – Avec et sans états d’âme
MDT Architecture SARL
Il est le principal concepteur des plans de la majestueuse mosquée Massalikoul Djinane (« les chemins du paradis », en arabe) de la confrérie mouride, inaugurée lors de la grande prière du vendredi 27 septembre, dans le quartier de Colobane, à Dakar. L’histoire commence un jour de février 2005.
« Le président Wade, en déplacement à Touba pour rendre visite au khalife général des Mourides, Serigne Saliou Mbacké [disparu fin 2007], est passé devant une mosquée en construction dans un style turc qui l’a beaucoup séduit. Il a alors pensé que c’était l’œuvre de Chinois. Ayant appris par la suite que j’en étais le concepteur, il me fit appeler sur-le-champ et me fit venir au palais de la République le lendemain matin. Là, il me demanda de me rendre au Maroc pour rencontrer les architectes marocains [qu’il avait mandatés] en me disant : s’ils n’ont encore rien fait, reviens vite me faire ma mosquée ! » se souvient Maissa Diodio Touré.
Le khalife Serigne Saliou Mbacké lui donna alors ses directives sur le programme : le nombre de minarets, la dimension de l’ouvrage, etc. Selon le guide religieux, une mosquée doit refléter la grandeur de la ville où elle est implantée. « Je devais donc faire en sorte que Massalikoul Djinane reflétât l’importance de Dakar. » À l’issue de moult voyages d’études, de sept ans de travaux et de quelque 20 milliards de F CFA (30,5 millions d’euros) d’investissement, le résultat est là, impressionnant. Doté de cinq minarets, dont le plus haut culmine à 75 mètres, l’édifice peut accueillir 30 000 fidèles et est l’un des plus grands du genre en Afrique de l’Ouest.
Architecte diplômé de la défunte École d’architecture et d’urbanisme (EAU) de Dakar, promotion 1987, Maissa Diodio Touré est fier de sa réalisation, tout comme de ses trente et un ans de carrière. « Je fais partie des pionniers qui ont été formés à partir du terreau national », dit-il. L’un de ses plus grands regrets est d’ailleurs la fermeture de l’EAU, en 1991, par le ministre de l’Éducation nationale de l’époque, Djibo Leyti Kâ, « pour de simples raisons budgétaires ». Pourtant, la prestigieuse institution accueillait des étudiants de toute la sous-région. « Depuis, nos métiers sont pauvres en techniciens supérieurs de qualité », déplore le patron de MDT Architecture, qui s’inquiète également de l’avenir des cabinets locaux, pour lesquels il est difficile de participer aux grands projets nationaux. « Les partenariats public-privé les feront disparaître à coup sûr, car rares sont ceux qui sont capables de s’allier à un partenaire chinois ou turc. »
Pourtant, Maissa Diodio Touré continue de promouvoir l’idée du poète-président Senghor d’une « nouvelle architecture sénégalaise », à la fois enracinée dans les valeurs culturelles locales et ouverte au monde. « Il faut nous inspirer des constructions bédiks, des cases à impluvium [logement collectif typique des Diolas, avec une tranchée d’eau centrale], tout en nous réclamant, sans aucun état d’âme, de l’architecture moderne. »
• Alioune Sow – Inspiré et inspirant
Cabinet d’architecture Alioune Sow (CAAS)
Il vient de remporter le prix Aga-Kahn 2019 d’architecture pour sa participation au projet d’extension de l’université Alioune-Diop de Bambey, dans le centre du pays (région de Diourbel). Le concept novateur du projet auquel il a participé en tant que consultant local de la société espagnole Idom repose sur la symbiose entre architecture bioclimatique et développement durable. Peu avant, il a réalisé une mission de contrôle auprès du groupe ivoirien Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) dans le projet de réhabilitation et d’extension du bâtiment administratif Mamadou-Dia, siège du gouvernement sénégalais, inauguré en janvier de cette année.
Alioune Sow, qui a fondé en 1995 le cabinet qui porte son nom (CAAS), fait partie de la deuxième génération d’architectes sénégalais, pour la plupart formés au sein de la défunte École d’architecture et d’urbanisme de Dakar (EAU), dans les pas de Cheikh Ngom, Pierre Goudiaby Atepa, Moussa Fall et Armand Agbogba.
« Nous leur devons beaucoup, ils ont inspiré et encadré plusieurs générations de professionnels déjà, insiste Alioune Sow. Grâce à eux, nos paysages urbains se sont enrichis des premières œuvres d’envergure d’architectes sénégalais. » Par exemple, la fameuse tour de la BCEAO, à Dakar, conçue par Cheikh Ngom et Pierre Goudiaby Atepa.
Désormais, nombre de bâtiments scolaires et administratifs de la capitale sont nés des dessins du CAAS : le siège de l’Office de forages ruraux à Diamniadio, le tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye, la résidence Palazzio Suit sur l’avenue Cheikh-Anta-Diop ou encore l’immeuble du City Sport, avenue G.-Pompidou. Alioune Sow estime que son cabinet a aujourd’hui trouvé un second souffle avec l’arrivée de jeunes collaborateurs, dont son fils Oumar et son épouse Fanta.
Comme Maissa Touré, il plaide pour une meilleure implication des cabinets locaux et, surtout, des jeunes architectes sénégalais dans les grands projets nationaux publics. Il sait de quoi il parle, lui qui a eu la chance à ses débuts – « alors [qu’ils n’étaient] même pas encore structurés en cabinet ! » – de remporter, avec deux autres confrères, le concours pour la réalisation de l’École supérieure multinationale des télécommunications, à Dakar.
Selon lui, le développement de la métropole dakaroise va dans le bon sens avec la construction de la ville nouvelle de Diamniadio, même s’il juge qu’il reste des choses à revoir, « notamment pour permettre d’aller beaucoup plus haut dans la construction d’immeubles ».
ROCH MARC CHRISTIAN KABORÉ REPREND MACRON
Le président burkinabè, a déploré jeudi la forme et le ton utilisés par le président français pour lancer son invitation aux dirigeants des pays du G5 sahel à Pau pour parler de l'avenir de Barkhane
Le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, a déploré jeudi la forme et le ton utilisés par le président français pour lancer son invitation aux dirigeants des pays du G5 sahel à Pau pour parler de l'avenir de Barkhane, la force française présente dans la région et qui combat les groupes armés.
"On doit tenir compte du respect mutuel", a dit Roch Marc Christian Kabore dans une émission à la télévision publique à l'occasion du 59eme anniversaire de l'indépendance du pays.
Rock Marc Christian Kaboré a précisé avoir "un partenariat avec un certain nombre de pays dont la France, dans la lutte contre le terrorisme.
"La lutte contre le terrorisme est un combat international", ajoute-t-il.
"J’estime que le ton et les termes qui ont été utilisés avant l’invitation posent des problèmes. Parce que cela est le contenu des débats qu’on doit avoir ensemble", a déclaré le président Burkinabé.
Les propos du président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré ont été recueillis par notre correspondant à Ouagadougou, Simon Gongo.
LE RENVOI DE TRUMP EN PROCÈS APPROUVÉ
Une commission du Congrès a adopté vendredi l'acte d'accusation du président américain, une étape décisive avant un vote historique sur son probable renvoi en procès pour destitution
L’acte d’accusation de Donald Trump a été approuvé vendredi par une commission à majorité démocrate du Congrès, franchissant une étape décisive avant un vote historique sur le probable renvoi du président des États-Unis en procès pour destitution.
Deux mois et demi après l’explosion du « scandale ukrainien », la commission judiciaire de la Chambre des représentants a adopté, en suivant des lignes strictement partisanes, deux chefs d’inculpation retenus par les démocrates contre le milliardaire : « abus de pouvoir » et « entrave à la bonne marche du Congrès ».
Il revient désormais à la Chambre de voter sur ce texte lors d’une séance plénière attendue mercredi, selon les médias.
Compte tenu de la majorité démocrate dans cette enceinte, Donald Trump est quasi assuré d’être mis en accusation. Il devrait toutefois échapper à une destitution, le Sénat, chargé de le juger, étant contrôlé par les républicains qui font bloc autour de leur président.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, l’a d’ailleurs affirmé jeudi soir sur Fox News : « Il n’y a aucune chance que le président soit destitué ».
Même s’il est acquitté, son renvoi en procès entachera le bilan de Donald Trump et ternira sa campagne de réélection, bien qu’il conserve un soutien massif auprès de sa base républicaine.
Avant lui, seuls deux présidents, Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998, ont vécu une telle épreuve. Mis en cause dans un scandale d’espionnage politique, dit du Watergate, le républicain Richard Nixon avait démissionné en 1974 pour éviter cet « impeachment ».
Avant de passer au vote, la commission judiciaire a débattu pendant une quinzaine d’heures. Ces discussions fleuves, émaillées de nombreuses escarmouches, ont exposé deux visions diamétralement opposées de la conduite de Donald Trump, qui reflètent les fractures de la société américaine face à ce président atypique.
Antipodes
Les ennuis du milliardaire ont commencé quand un mystérieux lanceur d’alerte s’est alarmé de la teneur d’un échange téléphonique entre le président américain et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Dans cet appel du 25 juillet, le magnat de l’immobilier priait son interlocuteur d’enquêter sur de possibles ingérences ukrainiennes dans l’élection de 2016-reprenant à son compte une théorie en vue dans les milieux conspirationnistes.
Surtout, il lui demandait de « se pencher » sur le démocrate Joe Biden, bien placé pour l’affronter lors de la présidentielle de 2020, et les affaires de son fils Hunter en Ukraine.
Or, une aide militaire cruciale pour Kiev, en conflit armé avec la Russie, avait été bloquée quelques jours avant cet appel, sans explication.
De ces faits incontestés, démocrates et républicains tirent des conclusions aux antipodes.
Pour les premiers, Donald Trump a commis un « abus de pouvoir » pour s’assurer un avantage dans l’élection de 2020, mettant en jeu l’intégrité du scrutin et la sécurité des États-Unis.
Les démocrates lui reprochent aussi d’avoir « entravé » le travail du Congrès en refusant de participer à leur enquête.
Jugeant la procédure « inconstitutionnelle », la Maison-Blanche a en effet interdit à des conseillers du président de témoigner ou de fournir des documents réclamés par la Chambre.
« Attaque »
Donald Trump et ses partisans jurent de leur côté qu’il n’y a eu « aucune pression » exercée sur l’Ukraine et que les demandes d’enquête étaient légitimes pour lutter contre des soupçons de « corruption ».
Selon eux, Hunter Biden a été employé par le groupe gazier ukrainien Burisma uniquement parce que son père était à l’époque vice-président des États-Unis.
Pour eux, la procédure de destitution est motivée par l’aversion des démocrates pour un président au style peu conventionnel, et par leur peur de perdre de nouveau contre lui en 2020.
Au cours des débats fleuves, les républicains se sont attachés à présenter la procédure comme une offensive visant aussi les électeurs de Donald Trump. « Il ne s’agit pas simplement d’une attaque contre la présidence, c’est une attaque contre nous tous », a tonné l’élu Matt Gaetz.
L’impact des débats sur l’opinion est incertain : selon la moyenne des sondages établie par le site FiveThirtyEight, 47,3 % des Américains soutiennent une destitution de Donald Trump et 45,9 % sont contre.
LA SENSIBLE QUESTION DES DAARAS
Difficile de savoir combien d'écoles coraniques fonctionnent dans le pays, pas de statut légal non plus. L’État veut pourtant encadrer le secteur malgré la résistance de certains maîtres coraniques qui craignent d’être absorbés par l’Éducation nationale
Au Sénégal, la récente affaire d’élèves enchaînés dans une école coranique a relancé le débat sur le statut de ces structures, appelées « daaras », qui enseignent aux enfants la mémorisation du Coran, et qui restent en dehors du système éducatif national. Le gouvernement avait promis une loi qui créerait un cadre juridique pour les écoles coraniques. Mais le processus traîne. La question reste sensible.
Difficile de savoir précisément combien de daaras fonctionnent au Sénégal. La fédération des écoles coraniques avance le chiffre de 22 000, mais il n’existe pas de statistiques officielles. Pas de statut légal non plus : « Aujourd’hui, n’importe qui peut ouvrir une école coranique », regrette le sociologue Mamadou Wane. L’État veut pourtant encadrer le secteur, lutter aussi contre la mendicité des élèves de certaines structures.
Encadrer l'enseignement coranique
Il mise notamment sur le projet d’appui à la modernisation des daaras. Pour Mamadou Mbodj Diouf, son coordonnateur, « l’État s’est fixé comme objectif d’encadrer ces formations d’enseignement coranique, mais surtout lui adjoindre des formations en termes de connaissances de base du français et de l’arabe. »
Le projet porte sur une soixantaine de daaras dits « modernes », mais il a pris du retard. Quant au projet de loi sur les daaras, il a bien été adopté en Conseil des ministres en juin 2018, mais n’a toujours pas été soumis à l’Assemblée.
La méfiance est historique, rappelle Mamadou Mbodj Diouf : « Avant l’indépendance du Sénégal, il y avait des rapports heurtés entre le milieu maraboutique qui détenait l’enseignement coranique et les administrateurs coloniaux. Maintenant après l’indépendance, l’administration sénégalaise a continué aussi à attiser cette méfiance-là. »
Crainte d'être « absorbés » par l'Éducation nationale
Suspicion, résistance de certains maîtres coraniques qui craignent d’être « absorbés » par l’Éducation nationale, la question de fond, selon le chercheur Bakary Samb, reste de construire un système éducatif unifié au Sénégal.
par Siré Sy
COMMUNICATION GOUVERNEMENTALE, QUAND LA STRUCTURE NE SUIT PLUS LA STRATÉGIE
Ce n’est pas que le gouvernement ne communique pas ou communique mal, c’est tout simplement que la Structure - Benno Siggil Senegal (BSS) - n’est plus adaptée à la circonstance et aux nouveaux enjeux
En termes de Management de la Très Haute Performance (MTHP), la Structure suit la Stratégie. C’est après avoir défini et arrêté votre Stratégie que vous mettiez en place la Structure la plus à même de porter avec efficacité et efficience, votre Stratégie. Pour une mise en oeuvre réussie. Et c’est là, toute la difficulté pour le président Macky Sall, parce que sa Structure actuelle - Benno Siggil Sénégal (BSS) - n’est plus en phase avec sa nouvelle Stratégie de Communication.
Benno Siggil Sénégal était la structure (parfaite à l’époque) de la Stratégie de Communication de l’Offre, parce que son candidat de l’époque, Macky Sall, ‘’voulait le pays’’. Dans cette approche, nous sommes dans le registre des promesses, des largesses, des déclarations, des intentions et des professions de foi. Nous sommes, sous ce rapport, dans le registre de la déclamation de ce que nous comptons et allons faire. C’est ce qu’on appelle en Management de la Très Haute Performance, le temps de la Pédagogie active, le temps de la Pédagogie explicative. C’est cette Stratégie-là, qui avait comme Structure et réceptacle de mise en oeuvre, Benno Siggil Sénégal, qui a fini pour ‘’balayer le président Wade’’.
De 2012 à 2018, le régime, à la faveur de la mise en oeuvre du Plan Sénégal Emergent (2014), était encore dans la Stratégie de la Pédagogie active et de la Pédagogie explicative et pour cela, rien de tel qu'une Structure comme Benno Siggil Sénégal (BSS), pour porter cette Stratégie de la double pédagogie. Et BSS a pleinement joué son rôle et a très bien fonctionné.
Seulement, de 2012 à 2018, en termes de Stratégie de Communication, le régime était dans la Stratégie de la Communication de l’Offre. Il fallait donc faire, dérouler, exercer, piloter, gouverner et évaluer. Comme on disait, ‘’donnez nous le pays, oui on peut. On vous a donné le pays. Maintenant……. peut’’, pour parler comme nos frères ivoiriens.
Et c’est là où réside toute la difficulté de l’exercice qui est celle de la Transition en Communication stratégique, un chapitre du Management de la Transition et du Changement. Le chef de l’Etat veut changer complètement de Stratégie de communication - en adoptant lui même et en faisant adopter à ses partisans -, la Stratégie de la Communication par l’Action, la Stratégie de la Communication démonstrative -, tout en gardant une Structure - Benno Siggil Sénéga l- qui n’est plus adaptée à cette nouvelle ligne de communication.
D’une Stratégie de Communication de l’Offre en 2012, doit succéder une Stratégie de Communication pour la Demande en 2019, parce que dans l’intervalle, le Demandeur a reçu ce qu’il demandait (le pays) depuis 7 ans et ses différents gouvernements mis en place, ont pris des initiatives et mené des actions sur sa Vision et sous son autorité. Et qui a donné des résultats probants même si tout n’est pas rose…...
D’une Structure - Benno Siggil Sénégal - qui a grandement et efficacement porté la Stratégie de Communication de l’Offre (du candidat et du premier mandat), devrait être remplacée par une toute nouvelle Structure - La Nouvelle Majorité Présidentielle - pour porter efficacement la (nouvelle) Communication gouvernementale - celle de la Communication pour le Demande (pour parler du bilan du premier mandat et pour parler du Programme du deuxième mandat ‘’5-3-5’’).
En définitive et à y regarder de plus près, ce n’est pas que le gouvernement ne communique pas ou communique mal, c’est tout simplement que la Structure - Benno Siggil Senegal (BSS) - n’est plus adaptée à la circonstance et aux nouveaux enjeux. BSS fut une Structure appropriée pour porter la Stratégie de Communication de la Pédagogie active et explicative dont la séquence temporelle a commencé en 2012 et a finit en 2019. BSS n’est plus appropriée pour porter la Stratégie de Communication de la pédagogie par l’action et la pédagogie prospective dont la séquence temporelle commence en 2019 et finit en 2024. Surtout que l’APR (ses militants), a fini d’occuper tout l’espace au BSS, tout en se la jouant en solitaire et par mise à côté des autres militants de partis qui composent BSS. Ce sont souvent, les mêmes (de l’APR) qui parlent, souvent c’est le même ordre du discours de 2012 à 2019, si bien que le discours n’est plus appétissant, n’est plus mobilisateur et très lassant et décourageant.
L’APR a fini de phagocyter BSS qui lui même, phagocytose la communication gouvernementale et BSS est en retard de 5 ans, sur les réponses qu’il apporte aux questions qui lui sont posées. Parce que BSS subit sa communication. Parce Que BSS n’est plus acteur de sa propre communication. Parce Que BSS est rebelle et séparatiste envers et contre les nouveaux soutiens et nouvelles amitiés du président Macky Sall. Parce que BSS est dans la communication réactive, dans la communication de riposte au sens médical du terme, dans une communication défensive. En termes de communication, BSS n’est plus dans la Stratégie et dans la Tactique, mais dans les manoeuvres et les opérations…. Oubliant peut-être que c’est en temps de paix que l’on prépare la guerre parce que quand c’est urgent, c’est déjà trop tard.
Le président veut changer de paradigme dans l’angle d’approche de la Communication de son gouvernement, sans pour autant, dans le même temps et sous le même rapport, ne pas changer et faire évoluer la Structure qui doit porter sa nouvelle Stratégie, ou du moins, pour le moment. N’est-ce pas que faire de la campagne électorale, c’est faire de la poésie. Mais gouverner, c’est faire de la prose. Pour la communication du gouvernement, le temps de la poésie semble être déjà vécu (2012-2019). Place à la Prose, en termes de communication gouvernementale, sur la période 2019-2024.
Siré Sy est président du Think Tank Africa WorldWide Group
LA SUPPRESSION DE LA LIMITATION DES MANDATS PRÉSIDENTIELS "N’EST PAS À L’ORDRE DU JOUR"
Le pôle de la majorité "tient à préciser que jamais, ni dans les séminaires ou échanges préparatoires aux réunions, ni dans les briefings ou débriefings de groupe, une telle proposition n’a été faite" au dialogue politique
La suppression de la limitation des mandats présidentiels "n’est pas l’ordre du jour" des travaux de la Commission du Dialogue politique, a affirmé vendredi le pôle des plénipotentiaires de la Majorité à la Commission du Dialogue politique.
"A la suite de la parution d’articles de presse faisant état d’une proposition de la Majorité pour la suppression de la limitation des mandats présidentiels, le pôle des plénipotentiaires de la Majorité à la Commission du Dialogue politique informe l’opinion nationale et internationale qu’une telle question n’est pas à l’ordre du jour des travaux de la Commission", lit-on dans un communiqué reçu à l’APS.
Le pôle de la majorité "tient à préciser que jamais, ni dans les séminaires ou échanges préparatoires aux réunions, ni dans les briefings ou débriefings de groupe, une telle proposition n’a été faite".
Il dénonce "une vaine tentative de manipulation et de divertissement de l’opinion mais également d’une volonté manifeste de jeter le discrédit sur l’action du président (…) Macky Sall qui, par la Constitution issue du Référendum du 20 mars 2016, a définitivement clos le débat sur la limitation des mandats".
Depuis le référendum du 20 mars 2016, ’’la durée du mandat du Président de la République est de cinq ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs’’.
par bosse ndoye
LA FRANCE NE LÂCHERA PAS SON PRÉ CARRÉ AFRICAIN DE SON PROPRE GRÉ !
La France n'avance pas masquée. Elle a été toujours cohérente dans sa stratégie visant à préserver par tous les moyens ses privilèges dans son pré-carré
Quand il est question de maintenir son pré carré africain sous sa domination, la France est prête à user de tous les moyens à sa disposition pour parvenir à ses fins, dût-elle fouler aux pieds certains principes et valeurs qu’elle prétend défendre et porter haut et fort un peu partout dans le monde, parfois même par la voix des armes.
Dès lors, les interdictions de séjour sur son sol, dont ont été victimes deux parmi les braves combattantes pour la souveraineté totale de ses anciennes colonies sur le continent noir, en l'occurrence Aminata Traoré et de Nathalie Yamb - la première pour sa critique virulente et son opposition à l'opération Serval au Mali en 2013 ; la seconde, à cause de sa récente sortie musclée contre sa posture néocolonialiste sur le continent lors du Forum Russie-Afrique à Sotchi -, ne peuvent être comprises que comme étant l’une des formes nouvelles d'une longue guerre que l’ancienne métropole a toujours menée pour faire taire momentanément ou définitivement ceux et celles qui ont osé ou osent encore élever leur voix pour dénoncer sa politique coloniale ou néocoloniale en Afrique.
La liste des dirigeants africains dont elle est soupçonnée et/ou accusée d’avoir fait taire définitivement est très longue. Sylvanus Olympio, Thomas Sankara, Barthélémy Boganda, Mouammar Kadhafi, Félix Moumié n’en sont que quelques-uns.
Ayant plus d’un tour dans son sac, elle se sert aussi de la déstabilisation politique et/ou économique pour arriver à ses fins, du soutien à une rébellion qu’elle a parfois même fomentée ou de l’aide pour le maintien au pouvoir d’un sous-fifre qu’elle a souvent aidé à y parvenir. L’opération Persil pour secouer économiquement et politiquement le régime de Sékou Touré afin de le punir pour avoir eu le culot d’opter pour l’indépendance du pays ; la guerre en Libye pour destituer Mouammar Kadhafi, qui avait le toupet d’avoir des visées panafricaines afin de desserrer le corset néocolonial qui fait suffoquer le continent ; la réinstallation au pouvoir du docile Léon Mba - après le coup d’état de 1964 - qui disait après la déclaration d’indépendance officielle de son pays que « : Le Gabon est indépendant, mais entre le Gabon et la France rien n'est changé, tout continue comme avant[1].» ; le soutien à Alassane Ouattara jusqu’à son arrivée à la magistrature suprême de son pays après que celui-ci eut traversé quelques années de chaos politique, avec son cortège de conséquences et ses feux non complètement éteints, n’en sont que quelques exemples.
Parmi les stratégies de la France pour « éliminer » ceux qui critiquent sa mainmise sur son pré carré africain figure aussi la censure médiatique, littéraire ou intellectuelle... Aussi L'an V de la révolution algérienne et Les damnés de la terre de Frantz Fanon - parlant respectivement de la guerre en Algérie et de la situation coloniale et néocolonialisme sur le continent -, furent-ils censurés sur le territoire français. Comme le furent Main basse sur le Cameroun : Autopsie d'une décolonisation de Mongo Béti - dénonçant la présence néocoloniale française dans son pays et le régime dictatorial d'Ahidjo, arrivé au pouvoir grâce au soutien de l’ancien colonisateur - et La question d'Henri Alleg, parlant de la torture des civiles pendant la guerre d'Algérie. En outre, il semble aussi exister une censure de fait de quelques intellectuels africains, virulents critiques de la politique française Afrique dans certains grands médias de l’ancien pays colonisateur puisqu’ils n’y sont jamais invités contrairement à certains de leurs compatriotes, parfois moins brillants, qui n’hésitent pas à édulcorer en parlant des relations franco-africaines.
Lorsque l’œuvre de Césaire, Discours sur le colonialisme, fut inscrite au programme des classes de terminale en 1994, le député Alain Griotteray interpella Bayrou, l'alors ministre de l'Éducation nationale, en juillet 1995[2], déplorant : « Qu’une œuvre aussi résolument politique (…) osant comparer nazisme et colonialismesoit inscrite au programme de français de terminal. » Ce dernier prit un discret décret qui l’éloigna des programmes scolaires, où elle était censée rester pendant deux. À part Le Canard enchaîné, qui a brièvement parlé de la censure, presque aucun autre média français n’en avait fait mention.
Donc, dès qu'il est question son sombre passé colonial en général et/ou son présent néocolonial en Afrique en particulier, la France devient hystérique. Du coup, elle n’hésite pas à se mettre en contradiction avec elle-même en agissant en porte-à-faux avec quelques-uns des principes tels que les droits de l’homme, la liberté d’expression, qu'elle prétend défendre un peu partout dans le monde. Ce n’était dès lors pas étonnant que l'ambassadrice italienne, Teresa Castaldo, fût convoquée par le Quai d'Orsay après la sortie médiatique fracassante de Luigi Di Maio dénonçant les pratiques néocoloniales françaises comme étant l’une des causes du retard économique du continent noire, et partant de l’émigration.
Toutefois, la France n’est pas seule dans son combat : elle peut toujours compter sur le soutien de ses relais locaux qui, par peur, pression ou désir de lui plaire, peuvent toujours faire le sale boulot à sa place. C'est ainsi que Cheikh Anta a été banni de nos universités de peur qu'il ne transmît son immense savoir révolutionnaire susceptible de faire vaciller les intérêts français en Afrique, que Kemi Séba a été expulsé du Sénégal et de la Côte-d’Ivoire et Nathalie Yamb de la Côte-d’Ivoire pour avoir pris des positions allant à l’encontre du néocolonialisme français en Afrique, que Kaku Nabukpo, ancien directeur de la francophonie économique et numérique, a été limogé de son poste à cause de ses sorties critiques sur le franc CFA.
En Définitive, la France n'avance pas masquée. Elle a été toujours cohérente dans sa stratégie visant à préserver par tous les moyens ses privilèges dans son pré-carré. Dans une certaine mesure, elle est restée fidèle à cette pensée de Pierre Messmer tirée de ses mémoires : « La France a accordé l'indépendance à ceux qui la réclamaient le moins, après avoir éliminé politiquement et militairement ceux qui la réclamaient avec le plus d'intransigeance. » L’élimination de ceux qui réclament la souveraineté totale de ses anciennes colonies en Afrique noire n’est peut-être plus physique et militaire de nos jours, mais il existe d’autres formes nouvelles aidant à mieux se fondre dans le décor des nouvelles réalités des relations internationales. Parlant du franc Cfa, Odile Tobner avance que : « La tutelle française s'accroche à son franc Cfa. Elle est sans doute prête à mettre l'Afrique à feu et à sang plutôt que d'y renoncer[3]. » C'est dire à quel point l’ancien colonisateur s’agrippe à ses privilèges sur le continent. Mais c’est aux Africains de savoir ce qu’ils veulent, d’être conscients qu’elle ne renoncera jamais volontairement à ses avantages à moins d’être contrainte, et que nos petits États morcelés ne pourront jamais parvenir à la faire lâcher prise. D’où la nécessité de la mise sur pied d’une Unité Africaine forte que Cheikh Anta Diop et Kwamé Nkrumah avaient tant appelée de tous leurs vœux, de jouer sur les intérêts divergents des grandes puissances et de collaborer avec les pays émergents dans des relations gagnant-gagnant.
[2] Du racisme africain : Quatre siècles de négrophobie, p.201
[3] Mongo Béti, La France contre l’Afrique. Retour au Cameroun, p.214
LA COS/M23 DEMANDE LA REVISION DE L’ARTICLE 27 DE LA CONSTITUTION
«Un troisième mandat ! Monsieur le Président, n’y songez point !» Cette mise en garde est celle de la Commission orientations et stratégies Cos/M23 pour qui une telle situation mènerait le Sénégal au chaos.
La conviction de la Commission orientations et stratégies Cos/M23, c’est que l’article 27 de la Constitution ne règle pas définitivement la question du troisième mandat au Sénégal. En conférence de presse hier, elle a demandé aux différents partis politiques et forces vives présents au Dialogue Politique de mettre cette question sur la table.
«Un troisième mandat ! Monsieur le Président, n’y songez point !» Cette mise en garde est celle de la Commission orientations et stratégies Cos/M23 pour qui une telle situation mènerait le Sénégal au chaos. Selon le coordonnateur de la Cos/M23, les patriotes, les démocrates, bref les masses populaires lui tiendront tête jusqu’au bout. Abdourahmane Sow estime d’ailleurs qu’il n’est pas prématuré d’en parler contrairement à ce prétend le chef de l’Etat. «Nous attendons et exigeons de vous, Monsieur le Président, une posture synonyme de sagesse et d’élévation au bénéfice de la stabilité de ce pays que vous évoquez», a déclaré le jeune activiste et leader de la Cos/M23.
Poursuivant, il exige de la classe politique et de la société civile autour de la table du dialogue de lui faciliter la tâche en demandant la révision de l’article 27 de la Constitution. Ainsi, cette question sera prise en compte dans le lot des réformes qui seront issues des concertations nationales et soumises à l’Assemblée nationale. La Cos/M23 dit aussi attendre de ce dialogue de nouvelles orientations politiques, économiques et sociales qui cadrent avec nos aspirations et le respect des principes dans la mise en œuvre des politiques publiques. «Il faut éviter au Sénégal de revivre ce cauchemar de 2011, refuser de compter encore nos morts, refuser la manipulation de nos Institutions à des fins politiciennes et dilatoires, préserver la stabilité de ce pays», a fait savoir Abdourahmane Sow à Macky Sall.
LA COS/M23 DEMANDE L’AUDIT DE LA SENELEC
Par ailleurs, la Cos/M23 alerte l’opinion sur des situations à haut risque, dans la pratique de gouvernance de Macky Sall et de son équipe. Elle a exigé l’audit de la gestion de la Senelec. A l’en croire, rien ne peut justifier la hausse du coût de l’électricité alors que dans un passé récent, le ministre Makhtar Cissé alors directeur général de la Senelec louait une bonne santé financière de la société. «Les mauvais choix du régime dans les dépenses publiques sont à l’origine de la pauvreté et de la précarité actuelle ainsi que du coût élevé de la vie, du non-accès aux soins sanitaires, de l’inflation, de la menace de famine dans certaines parties du pays». La Cos/M23 apporte également son soutien à ses camarades de lutte emprisonnés depuis deux semaines en l’occurrence Guy Marius Sagna, Dr Babacar Diop et Cie alors qu’ils marchaient pour le peuple sénégalais. Elle demande de ce fait aux populations d’être conscientes de cela et de leur retourner le bâton. Leur seul tort, selon Abdourahmane Sow, est de défendre le peuple sénégalais, de contester des politiques publiques, la délinquance financière, la contrevérité, la complaisance et la dictature. En venant massivement à la manifestation, dit-il, ce sera un signal fort pour un Sénégal du renouveau.
La Cos/M23 pense que c’est le temps de la convergence des forces travaillistes, des centrales syndicales et organisations socio-professionnelles, des associations de consuméristes, des organisations de défense des droits et libertés des citoyens et des mouvements sociaux. «Il est temps pour nous de briser les chaînes et barrages de la différence et la diversité corporative et collégiale pour nous déterminer en société forte. Pour le renouvellement idéologique, l’alternative pour un meilleur traitement à notre égard dans ce rapport de forces contre l’injustice sociale, la mal gouvernance, l’impunité, la complaisance, la dictature et pour le respect des principes démocratiques, l’heure est à l’union des forces vives de la nation», ont conclu Abdourahmane Sow et Cie.
16% DES ADOLESCENTES AGEES DE 15 A 19 ANS ONT COMMENCE LEUR VIE FECONDE
Au Sénégal, les jeunes filles font face à de nombreux problèmes allant des mariages précoces aux mutilations génitales féminines, en passant par les grossesses précoces. C
Un atelier de partage des résultats de l’étude portant sur la vulnérabilité des jeunes filles, effet new deal : une approche novatrice de changement de comportements a eu lieu hier. Selon l’étude, 16% des adolescentes âgées de 15 à 19 ans ont déjà commencé leur vie féconde.
Au Sénégal, les jeunes filles font face à de nombreux problèmes allant des mariages précoces aux mutilations génitales féminines, en passant par les grossesses précoces. C’est pour lutter contre ces fléaux qu’une nouvelle approche communautaire appelée « New deal » a été mis en place. Au Sénégal, 16% des adolescentes âgées de 15- 19 ans ont déjà commencé leur vie féconde. Dans les régions de Kolda et Tambacounda, ce taux est de 30%. Ces deux régions enregistrent également les taux les plus élevés de filles de moins de 14 ans victimes des mutilations génitales féminines : Tambacounda 44% et Kolda 35% contre 14% au niveau national. Cette initiative vise à réduire la vulnérabilité des jeunes filles à travers la lutte contre les mariages et les grossesses précoces, les mutilations génitales féminines et la promotion des services de santé sexuelle et reproductive. Le new deal ou pacte communautaire est fondé sur trois piliers essentiels : l’engagement des parents à ne pas marier leurs filles avant 18 ans, l’engagement des filles à ne pas tomber enceintes avant leur mariage et le leadership des filles renforcé dans la prévention et la prise en charge des besoins des adolescentes et jeunes. Le représentant de l’Unfpa, Moussa Faye, estime que les adolescentes représentent 31,3% de la population. «Les adolescentes constituent 22% des femmes en âge de procréer et contribuent pour 10% à la fécondité totale. Près d’une fille sur trois est mariée avant 18 ans. A Kolda précisément, il ressort que 43% des adolescentes ont déjà commencé leur vie féconde et la région est l’une des plus touchées par les grossesses précoces, en particulier en milieu scolaire », révèle t-il.
Pour sa part, le Directeur du projet Promotion des jeunes, Alassane Diallo, souligne que c’est une stratégie communautaire mise en place pour lutter contre les grossesses précoces, les mutilations génitales féminines et les mariages précoces. Selon elle, l’initiative est partie de Tambacounda où nous avons constaté un fort taux de déperdition scolaire auprès des jeunes filles. On s’est dit qu’il y a peut-être une stratégie qu’il faut adosser aux clubs des jeunes filles qui encadrent beaucoup de jeunes à travers des pères éducateurs, et nous avons voulu aller en droite ligne contre ces fléaux. «On s’est dit que les jeunes filles doivent prendre en charge elles-mêmes cette question en s’organisant en club. Au dernier recensement, nous étions à 247 clubs de jeunes filles rien que dans la région de Kolda, et cela nous a permis d’enrôler 8 176 jeunes filles. Avec cette expérience, nous comptons passer à l’échelle nationale. Les promesses des jeunes filles et des parents sont faites devant toute la communauté, c’est pourquoi ils respectent leurs promesses», précise t-il.