Erreur sur la photo
La photo publiée à la Une de «L’As» dans son édition du jeudi 12 novembre pour illustrer l’article relatif au suicide du policier Gabriel Blaise Basse n’est pas la bonne. En fait, il ne s’agit pas de la photo du défunt policier, mais plutôt de celle d’une autre personne du nom de Ibrahima Ngom Faye, même les deux ont cheminé ensemble dans l’Armée, notamment à la musique principale des armées. Le défunt Blaise Gabriel Basse avait rejoint la Police tandis que, lui, Caporal Chef Ibrahima Faye est resté dans l’Armée. «L’As» présente ses excuses au concerné pour tous les désagréments causés.
Plaidoyer de la famille du policier Blaise Gabriel Basse
La famille du défunt policier Blaise Gabriel Basse qui s’est suicidé au marché Sandaga sollicite auprès des autorités étatiques une prise en charge sociale de ses enfants. Sophie Basse, sœur du défunt limier, a confié à «L’As» : «Mon jeune frère Gabriel a laissé des enfants. Nous voulons que les autorités portent une assistance sociale à sa famille.» Pour ce qui est de la date d’inhumation du défunt, la famille Basse est en train de se concerter pour fixer la date.
Guy devrait recevoir un prix à Genève
Abass Faye, représentant de «Aar Li Nu Bokk» a dénoncé l’arrestation de Guy Marius Sagna, Dr Babacar Diop et Cie qu’ils considèrent comme des combattants de la liberté. Il dit ne pas comprendre que ces gens soient embastillés. «Guy Sagna, c’est un patrimoine. Actuellement il devait être à Genève pour recevoir un prix et il est en prison, ce n’est pas normal», a soutenu Abass Faye. A l’en croire, des pays européens et les Etats Unis veulent même lui accorder la nationalité parce qu’ils savent que c’est un bon citoyen.
Le Saes décrète une grève de 48h
Les enseignants du supérieur durcissent le ton pour exiger la libération de leur collègue Dr Babacar Diop. En effet, après une grève d’avertissement de 24h, la coordination du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (Saes) du campus de Dakar a tenu une assemblée générale hier vendredi pour constater avec regret le maintien en prison de Dr Babacar Diop. C’est ainsi qu’ils ont décrété un débrayage de 48h renouvelables le samedi 14 et lundi 16 Décembre 2019. Mieux, la coordination de Dakar demande à tous les enseignants de suspendre toute activité pédagogique et de recherche au sein du campus.
Un sexagénaire meurt dans son magasin
Le parc des «Baol Baol» a été envahi hier par une foule immense après la découverte du corps sans vie d’un vieux de 65 ans dans son magasin. Mbaye Diop, propriétaire d’un magasin, est décédé dedans sans que ses voisins s’en rendent compte. Certainement, c’est après une dure journée de travail que ce vendeur de fer a fermé le magasin pour dormir à l’intérieur où il a rendu l’âme. C’est hier seulement vers 13h que le voisinage a senti une odeur nauséabonde émanant du magasin. Les amis du défunt qui ont constaté son absence depuis 4 jours ont décidé alors de défoncer la porte du magasin. Ils ont trouvé un corps sans vie en état de putréfaction avancé. Ils ont saisi alors le commissariat de Rebeuss qui a dépêché ses éléments à la rue de Ranche X Avenue du Sénégal où se trouve le magasin pour le constat. Dans un premier temps, on a voulu l’enterrer sur place à cause de décomposition très avancée du corps. Par la suite, les sapeurs pompiers ont trouvé la solution pour évacuer le corps. Des sources de «L’As» indiquent que sa famille et ses collègues croyaient que Mbaye Diop étaient en voyage.
La colère de Benoît Sambou
Le coordonnateur du pôle de la majorité est au créneau pour couper court à l’information selon laquelle la mouvance présidentielle a proposé la suppression de la limitation des mandats du président de la République. Ainsi, le pole des plénipotentiaires de la majorité à la Commission du Dialogue politique informe qu’une telle question n’est pas à l’ordre du jour des travaux de la commission. Benoît Sambou tient à préciser que jamais, ni dans les séminaires ou échanges préparatoires aux réunions, ni dans les briefings ou débriefings de groupe, une telle proposition n’a été faite. Il crie à la manipulation et au divertissement de l’opinion. Pour le coordonnateur du pole de la majorité, il y a une volonté manifeste de jeter le discrédit sur l’action du Président Macky Sall qui, par la Constitution issue du référendum de 2016, a définitivement clos le débat sur la limitation des mandats.
Ces fautes grammaticales du régime
La mouvance présidentielle semble être prise d’une épidémie de déraison. Alors que les énormités faites de chantages, d’insultes, de menaces de déballage, débitées par Cissé Lô, Farba Ngom ou encore Yakham Mbaye résonnent encore, voilà que le pouvoir se signale dans une légèreté même dans l’écriture de documents officiels. Dans le communiqué envoyé aux médias pour démentir l’information selon laquelle la mouvance présidentielle a proposé la suppression de la limitation des mandats, Benoît Sambou se signale par des fautes grammaticales inacceptables pour un ancien ministre et de surcroît président d’une institution. Je vous en donne juste une : « Le pôle de la majorité à la commission du dialogue politique informe l’opinion nationale et internationale qu’une telle proposition n’ai (est) pas à l’ordre du jour», a écrit le coordonnateur visiblement en colère pour laisser de si flagrantes fautes grammaticales sur un texte de quelques phrases. Ce n’est pas la lettre condoléances du chef de l’Etat à son homologue nigérien non plus qui va rassurer sur la gangrène. « Je salue la mémoire de vos soldats tombés sur le champ d’honneur armes aux points (poings) », peut-on lire sur un document signé par le Président Macky Sall. Une faute grossière, mais on peut affirmer sans risque de se tromper que ce n’est ni le très méticuleux conseiller diplomatique Omar Demba Ba, encore moins le brillant ministre conseiller en communication Seydou Guèye qui ont initié la note.
La justice a réduit l’amende de l’Excaf à Côte Ouest
La Cour d’appel de Dakar a réduit la somme que doit verser Excaf Telecom à Côte Ouest Audiovisuel pour avoir repris les images de cette boite. Au lieu des 600 millions Fcfa que devait payer Excaf Telecom, suite au verdict en première instance, l’entreprise de feu Ben Bass Diagne doit désormais verser seulement 20 millions Fcfa à Côte Ouest Audiovisuel. Selon Ecofin, cette décision a été prise après qu’Excaf Telecom a présenté de nouveaux éléments à la justice. Ceux-ci ont certainement pesé sur la décision des juges qui ont énormément réduit la sanction d’Excaf. Cette décision va permettre à l’entreprise de souffler un peu après des semaines marquées par de nombreuses procédures. En novembre 2019, la Cour d’appel de Dakar a annulé la décision obligeant Excaf Telecom à verser 650 millions Fcfa à Canal+ et Sport TV Portugal. Finalement, ce sont ces deux chaînes qui ont été condamnées à payer 10 millions Fcfa à Excaf Telecom pour «procédure abusive et vexatoire».
Grogne des impactés du projet de la baie de Hann
Les lenteurs de la mise en œuvre du projet de dépollution de la baie de Hann ont fini par susciter la colère des impactés des communes de Hann Bel air, Thiaroye sur mer et Dalifort. Les populations impactées par ce projet et qui se sont regroupées en Collectif se désolent des lenteurs dans sa mise en œuvre. Face à la presse hier, le collectif a dénoncé ce blocage qui, selon lui, risque à nouveau de faire partir les bailleurs. Le collectif demande à toutes les parties prenantes au projet de jouer pleinement leurs rôles pour qu’il puisse aboutir.
Insalubrité à Médina Fass Mbao
L’odeur nauséabonde des eaux usées qui sont mélangées aux ordures pollue le cadre de vie du quartier Médina Fass Mbao. Les habitants ne savent plus à quel saint se vouer. D’après Fatou Dieng, le quartier vit cette situation depuis les inondations de 2005. A l’en croire, les sapeurs-pompiers ont tout fait pour évacuer les eaux en vain. Ainsi, les enfants qui jouent dans les rues sont exposés aux maladies. Les habitants interpellent le maire Ndoffène Fall et les autorités étatiques pour mettre fin à cette situation qui n’a que trop duré.
Djiné Maïmouna encore dans les écoles
Qu’est-ce qu’il y a dans nos écoles pour que chaque semaine, des élèves piquent des crises d’hystérie ? C’est la question que se pose la communauté éducative. On peine à trouver une explication plausible à ce phénomène qui dure maintenant depuis une dizaine d’années. Cette semaine, 20 élèves au total ont piqué une crise d’hystérie, selon des sources de «L’As». Sept cas sont notés au lycée de Podor, quatre au Lycée de Matam, un cas au nouveau lycée de Louga, un au lycée de Pété, deux au Cem Bourgred, trois au Cem III de Fatick, un cas à l’école Mamadou Diouf de Foundiougne et un au lycée Khar Kane de Louga. Le phénomène est en train de prendre de l’ampleur au fur et à mesure que l’année scolaire avance.
Les reporters de France 24 ont parcouru durant quinze jours l'ouest libyen, au plus près des combats avec des témoignages de tortures et d'exactions, des mauvais traitements qui ne cessent de s'aggraver avec cette guerre qui s'intensifie
France 24 vous propose un documentaire exclusif tourné en Libye, un pays une fois de plus déchiré par la guerre. Le 4 avril dernier, Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est a lancé l’offensive pour prendre le contrôle de la capitale Tripoli. Nos reporters ont parcouru durant quinze jours l'ouest libyen. Ils vous emmènent au plus près des combats dans le sud de la capitale. Cette nouvelle guerre pousse de plus en plus de migrants à prendre la mer au péril de leur vie.
La Libye est en ébullition depuis la révolution de 2011 qui a renversé Mouammar Kadhafi. Depuis, le pays n'a connu que le chaos. Il y a eu la guerre de 2014 opposant Khalifa Haftar aux milices islamistes, auxquelles s'étaient ralliées des milices de l'Ouest. Puis la guerre de 2016, contre l'organisation État islamique. Et désormais, cette nouvelle guerre entre l'Est et l'Ouest.
Le conflit sévit depuis huit mois avec pour champ de bataille des maisons abandonnées. À l'ouest, il n'y pas d'armée constituée. Ce sont donc une multitude de milices qui combattent – des brigades, composées souvent d'hommes très jeunes qui combattent en tee-shirt et en tongs avec les armes saisies à Mouammar Kadhafi au moment de la révolution.
Guerre de drones
Leurs journées sont ponctuées par les combats à terre avec très peu d'avancées stratégiques et des replis lorsque la crainte d'une frappe de drone se fait trop pressante. Selon les Nations unies, la Libye serait devenue le plus grand théâtre de drones au monde, avec plus de 1 000 frappes depuis le début du conflit.
Notre équipe a été témoin d'une interception de 126 personnes au large des côtes libyennes – des hommes, des femmes et des enfants qui seront ramenés en Libye pour leur plus grand désespoir. La majorité retournera en centre de détention dans lequel, témoignent-ils, ils subissent des mauvais traitements.
Nos reporters ont réussi à négocier un accès au centre de Zliten, à l'est de Tripoli, dans lequel certains hommes sont emprisonnés depuis de longs mois sans jamais voir le jour. Ils livrent des témoignages de tortures et d'exactions, des mauvais traitements qui ne cessent de s'aggraver avec cette guerre qui s'intensifie. Une plongée rare au cœur du chaos libyen.
FRONT CONTRE LA HAUSSE DU COÛT DE L'ÉLECTRICITÉ
"Libérer les 8 du Palais", "Pas de hausse du prix de l’électricité".. La plateforme ‘’Ño lank, Ño bañ’’ a protesté vendredi à Dakar, contre la hausse du prix de l’énergie électrique et l’emprisonnement d’es activistes dont Guy Marius Sagna et Babacar Diop
La plateforme ‘’Ño lank, Ño bañ’’, qui réunit plusieurs mouvements dont ‘’Y en a marre’’, ‘’Frapp France Dégage’’ et des partis politiques, protesté, vendredi après-midi, à Dakar, contre la hausse du prix de l’électricité et l’emprisonnement d’une dizaine d’activistes dont Guy Marius Sagna et l’universitaire Babacar Diop.
Une marche de protestation s’est déroulée en présence de plusieurs figures de la plateforme, qui ont pris la parole pour dénoncer la hausse en vigueur depuis le 1er décembre du prix de l’électricité et le placement sous mandat de dépôts des activistes.
L’avocat Massokhna Kane, président de SOS Consommateurs, fustigé la politique énergétique de l’Etat, en affirmant qu’elle a connu un ‘’échec’’. Il estime même que pour l’essence, les prix ‘’doivent baisser d’au moins 25 à 30%’’, si les pouvoirs publics s’en tiennent à ‘’la vérité des prix’’.
Concernant l’électricité, le prix auquel elle est vendue au Sénégal est ‘’l’un des plus chers au monde’’, selon Me Kane. ‘’Nous sommes en train d’étudier les voies et moyens d’attaquer cette augmentation devant la Cour suprême’’, a-t-il annoncé.
Abdoulaye Ndoye, le secrétaire général du CUSEMS, un syndicat d’enseignants, le député non inscrit Cheikh Bamba Dièye et l’opposant Thierno Bocoum, leader de l’Alliance générationnelle pour les intérêts de la République (AGIR) ont appelé les populations à se mobiliser davantage, contre la hausse du prix de l’électricité et l’arrestation des activistes.
Des étudiants de l’Université Cheikh-Anta-Diop se sont fait entendre en menaçant de paralyser les écoles et les universités si leurs camarades et le professeur de philosophie Babacar Diop ne sont pas libérés.
Le mouvement ‘’Frapp France Dégage’’ a saisi l’occasion pour annoncer une autre marche prévue vendredi prochain, pour exiger la libération de son leader Guy Marius Sagna, de Babacar Diop et des autres détenus. Ils ont été arrêtés à la suite d’une marche de protestation devant le palais présidentiel.
Les manifestants ont appelé les abonnés de la Société nationale d’électricité à ‘’ne pas payer les factures du mois de janvier 2020’’.
Jean-Pierre Dieng, de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal, appelle à la mobilisation du peuple et déclare que ‘’la lutte ne fait que commencer’’. ‘’Après la hausse du prix de l’électricité, ce sera celle des prix du riz, du gaz, du pain, de l’eau, du transport… Tout va augmenter au Sénégal’’, prévient M. Dieng.
Mouhamadou Mactar Sourang, du Front de résistance nationale, a déclaré qu’une ‘’jonction’’ était en train de se faire entre la société civile, les syndicats et les politiques. ‘’L’Etat a mis sur pied un plan d’ajustement structurel (…). Il va privatiser des sociétés nationales et d’autres mesures vont s’en suivre. L’Etat doit nous laisser avec nos miettes’’, lance-t-il.
Alioune Sané, du mouvement ‘’Y en a marre’’ et coordonnateur de ‘’Noo lank, Noo Bagne’’, s’est réjoui de la présence du peuple sénégalais, tout en appelant à ((relever le défi de la détermination’’. Il appelle le Président de la République à prendre ‘’un décret annulant l’augmentation des prix de l’électricité’’.
Selon Fadel Barro, de ‘’Y en a marre’’, déclare que ‘’la préoccupation est nationale parce que la population sent la hausse de l’électricité et veut qu’on libère les emprisonnés’’.
‘’La marche est une manière parmi d’autres de nous exprimer et de montrer notre désaccord avec la hausse du prix de l’électricité et de ces emprisonnements tous azimuts. Demain, on avisera sur les autres stratégies à tenir pour aller jusqu’au bout de ce combat‘’, a-t-il lancé.
par Amadou Tidiane Wone
CHEFS D’ÉTATS OU VALETS DE LA FRANCE ? IL FAUT CHOISIR !
Les relations paternalistes que la France se plaît à entretenir avec ses anciennes colonies sont anachroniques - Les dirigeants du G5 Sahel convoqués de manière si cavalière par Macron doivent refuser d'y déférer
La réprobation générale consécutive à la convocation des chefs d’États africains membres du G5 Sahel, à Pau en France, est une étape nouvelle dans l’expression, par les populations africaines, de leur ardent désir de prendre leurs destinées en main. Sans tutelle. Ni curatelle. Les relations paternalistes que la France se plaît à entretenir avec ses anciennes colonies sont insultantes et anachroniques. Les peuples africains ont, en conséquence, repris la parole au grand dam des castrateurs des idées alternatives au profit de la pensée unique, obséquieuse et capitularde. La circulation rapide des informations et des idées, ainsi que le phénomène de globalisation qui semble échapper au contrôle de ses initiateurs, a ouvert des espaces de dialogue entre tous les opprimés du Continent et ceux de la diaspora. Les États tout-puissants qui contrôlaient l'unique chaîne de radio télévision ainsi que le seul quotidien national sont débordés. La liberté d’expression a, désormais, les outils de son…expression ! Les petits trafics et le grand banditisme de certaines catégories d’agents de l’État sont éventés en temps réel. Les malversations sont dénoncées et les documents compromettants mis en circulation. Même si l’appareil judiciaire reste sous la tutelle d’exécutifs corrompus et corrupteurs, tout se sait et « l’honorabilité » de certains mis en cause est compromise à jamais. Enfin, pour ceux qui savent encore le sens du mot : Honneur !
Cela étant dit, la plupart des chefs d’États des pays africains francophones doivent se remettre en question, en relisant l'histoire de nos relations avec la France. De la traite des esclaves à la colonisation et de celle-ci aux « indépendances », puis de celles-là à nos jours. Le fil conducteur devant se dérouler autour de la question suivante : Nos pays ont-ils progressé de manière satisfaisante durant tous ces siècles de compagnonnage forcé ?
Si l'on pense que le Sénégal, par exemple, est parti sur la même ligne de départ qu'un pays asiatique comme la Corée du Sud en 1960, il est relativement aisé de se rendre compte que nous avons reculé au lieu d'avancer : point de départ le système éducatif copié de la France est appauvrissant. Des spécialistes pourront le démontrer. Sans parler de la mainmise des entreprises françaises sur nos principaux leviers économiques. Ainsi que le contrôle que la France exerce sur notre monnaie, et sur la plupart de nos Institutions, sous le couvert « d'accords de coopération » dont une grande partie reste secrète. On se demande bien pourquoi ? Dans le même temps, la France qui se dit pourtant notre « amie », ne joue pas de son influence en Europe pour élargir le faisceau de nos relations d'affaires. Bien au contraire. Il est même parfois plus facile d’obtenir un visa Schengen en passant par un autre pays membre de l’espace que de se soumettre au guichet français ! Mais bon ! Ils nous traitent comme nos dirigeants le méritent ! Et c'est cela l'objet de ma réflexion du jour.
Première irresponsabilité de nos dirigeants. Selon l'Union Africaine (UA) « Chaque année plus de 148 milliards de dollars sont soustraits au continent par ses dirigeants, soit 25 % du PIB annuel perdus pour cause de corruption ». Comment espérer le respect de la communauté internationale face à cette situation ubuesque ? Malgré les sourires de façade et les discours convenus, les dirigeants du monde entier rient sous cap de dirigeants qui assassinent leurs peuples en tuant leur avenir pour s'offrir des appartements hors du Continent, acheter des bolides et autres biens matériels qu'ils saisiront à la première occasion. Suivez mon regard…
Seconde irresponsabilité de nos dirigeants : un système éducatif inefficient pour ne pas dire inexistant. En Afrique subsaharienne, « plus d’un cinquième des enfants âgés de 6 à 11 ans n’est pas scolarisé, suivi parun tiers des jeunes âgés de 12 à 14 ans, selon les données de l’ISU (Institut de statistiques de l’Unesco). Comment développer des pays sans le développement personnel de ses habitants ?
Troisième irresponsabilité de nos dirigeants : le bradage de nos ressources naturelles et agricoles sans mise en valeur ni création de valeur ajoutée. Avec, pour conséquence, l’appauvrissement des paysans, l’avortement des filières industrielles de transformation, l'exode rurale, les fuites éperdues des jeunes gens vers les océans à la recherche du paradis perdu…
Pendant ce temps, clin d’œil de la providence, des ressources énormes apparaissent chaque jour de part et d'autre de ce Continent béni par un potentiel humain que tous les pays du monde nous envient : une jeunesse vigoureuse en attente de vivre ses rêves.
Quatrième irresponsabilité de nos dirigeants : Le maintien des frontières héritées de la colonisation ! Une hérésie si l'on sait que ces frontières tracées à Berlin, relèvent de calculs précis avec comme axiome de base « diviser pour mieux régner ». A titre d'exemple tragi-comique, j'ai eu des grands-parents jumeaux dont l'un était sénégalais et l'autre mauritanien… comble de l’absurde ! Tous les spasmes qui agitent le continent proviennent de frontières arbitraires qui transpercent des familles, déchiquètent des territoires et mettent en lambeaux des mémoires. La colonisation a été et reste douloureuse.
Cinquième irresponsabilité de nos dirigeants : le maintien du cordon ombilical économique et monétaire avec la France. En dépit de la levée de bouclier de larges secteurs de l'opinion public africaine, nos dirigeants font les sourds. Et aucun d'entre eux n'a le cran d'ouvrir un débat public dans son pays en laissant s’affronter, librement, les pro et les anti franc CFA. Afin que l’opinion publique saisisse les termes du débat et appréhende les enjeux sous-jacents au langage hermétique des experts. Dans le même sillon, le maintien des troupes de l’armée française sur le sol de pays dits souverains est une bizarrerie d'autant plus cruelle que ni les bras ni le cœur ne feraient défaut à notre jeunesse pour constituer une force armée à l’échelle de la CDEAO pour mutualiser nos moyens militaires, physiques, matériels et scientifiques.
ALORS NON ! NOUS N’IRONS PAS À PAU ! Et c'est pour prendre enfin leur responsabilité que les dirigeants du G5 Sahel convoqués de manière si cavalière par le président Emmanuel Macron, doivent, d'une seule et même voix, refuser d'y déférer !
Chefs d’États ou valets ? Il faut choisir ! Pour choisir la voie de l’honneur, ainsi que les jeunes africains l'exigent, nos chefs d’États ont là une chance unique de relever la tête pour se réconcilier avec leurs peuples. Une opportunité grandiose de renouer avec la prestigieuse histoire africaine. « N'ayez pas peur ! », leur aurait dit le Pape Jean Paul II.
En vérité, rien de pire que ce que nous avons vécu depuis trois siècles ne peut nous arriver. Bâtissons une CEDEAO sans frontières, fondée sur des fraternités humaines étouffées derrière des frontières tracées en dépit du bon sens. Menons une lutte sans merci contre la corruption et le détournement des deniers publics. Dotons de systèmes éducatifs efficaces et adaptés aux défis contemporains. Investissons massivement dans l’agriculture, les petites et moyennes industries. Prenons notre place dans l’économie numérique mondiale parce que notre jeunesse en a le talent et l'imagination. Gérons librement nos ressources naturelles, dans le meilleur sens des intérêts bien compris de nos populations. N'ayons plus peur ! Inventons une notion du « développement » qui replace le bonheur de l'Homme et de la femme au cœur de toute problématique de progrès. Nous ne sommes en compétition avec personne. Nous voulons vivre libres, dans la dignité et la prospérité. Personne ne le fera à notre place ! Il se fait tard…
PS : Au moment où je termine ce papier, j’apprends que la rencontre de PAU est renvoyée en raison de l’assassinat de 71 soldats nigériens…Un attentat qui permet de sauver la face au chef de l’État français. Étrange occurrence ? Non ! Reprenons nos esprits et attendons les résultats de l’enquête.
ILS GAGNENT LEUR VIE DANS LES CIMETIÈRES
Le cimetière, dans l’imaginaire collectif, c’est l’éclipse d’une vie. Pourtant, d’autres existences s’y construisent. C’est celles de fossoyeur, gestionnaire, laveur de mort, qui s’y fabriquent des destins avec chacun une trajectoire qui lui est propre
Le cimetière, dans l’imaginaire collectif, c’est l’éclipse d’une vie. Pourtant, d’autres existences s’y construisent. C’est celles de fossoyeur, gestionnaire, laveur de mort, gardien qui s’y fabriquent des destins avec chacun une trajectoire qui lui est propre. Les uns y trouvent leur compte et s’en accommodent, alors que les autres s’en prennent à la destinée ; tous cheminant avec les morts au gré des circonstances.
L’atmosphère est lugubre, le silence profond. Seuls les gazouillis des oiseaux et quelques feuilles d’arbres murmurant dans un vent modéré départissent les lieux de leur calme. On est au cimetière musulman de Yoff, en cette matinée ensoleillée. Ici, reposent des morts et se démènent des individus en quête de mieux-être. Pendant que des personnes assises sur un banc de fortune papotent en marquant de la révérence à la « nécropole », d’autres cèdent au sommeil. A côté d’eux, des pelles sont superposées. Elles appartiennent aux fossoyeurs. « Ils sont au nombre de 14. C’est eux qui creusent les tombes », explique Ibrahima Diassy, gestionnaire du cimetière musulman de Yoff. Trouvé dans son bureau, situé à gauche de la porte principale, il exerce ce travail depuis 1995. Agent municipal, il a servi au cimetière de Bel-Air jusqu’en 2003, avant d’être affecté à Yoff. Dans son bureau, il faut faire avec les va-et-vient incessants des fossoyeurs. En effet, avant d’accéder au cimetière, explique-t-il, il y a le permis d’inhumer qui est déposé à son bureau, avant qu’il ne donne l’ordre aux fossoyeurs de faire leur travail. « C’est à l’état civil qu’il est délivré après présentation de la pièce d’identité du mort, de celle d’un proche et du certificat de genre de mort délivré par un médecin », confie ce croque-mort version tropicale.
Au cimetière de Pikine, le décor est tout autre. En cet après-midi de samedi, point de rush. C’est dans une chambre presque à l’abandon que nous trouvons le gestionnaire. Ce qui frappe le premier regard en voyant le vieux Sakho, c’est son âge très avancé. Agent municipal, il a été affecté ici, il y a six ans. « Nous ne sommes que deux ici. L’autre est fossoyeur, quand il n’est pas là, c’est moi qui le remplace», assure-t-il, malgré le poids de l’âge.
Le jour où l’eau coulait de la tombe
Payés par la municipalité, les gestionnaires de cimetière ont des salaires allant de 30.000 à 80.000 FCfa. Mais beaucoup d’entre eux ne semblent pas se plaire dans ce métier. Choisi sur le tard pour remplacer l’ancien gestionnaire, le vieux Sakho a subi la pression des amis avant d’accepter ce travail de croque-mort. Si, aujourd’hui, il se sent à l’aise, ce n’était pas le cas à ses débuts. « Il m’arrivait de rester des mois sans aller du côté des tombes. J’avais vraiment peur. J’ai compris par la suite que c’est mon destin et que je devais m’y faire », raconte-t-il, l’air désappointé.
Même s’il n’entre pas dans les détails, le vieux Sakho dit avoir vu des choses qui auraient pu lui faire perdre la raison. Par exemple, dit-il, après enterrement, « j’ai vu de l’eau couler d’une tombe. C’est pourquoi il m’arrive de ne pas dormir la nuit et de perdre l’appétit».
Aujourd’hui qu’il a envie de quitter le poste, le vieil homme n’y arrive toujours pas parce que les responsables ne lui ont pas encore trouvé un remplaçant. En plus d’un salaire de misère, le gestionnaire du cimetière dit avoir fait face à la pression familiale pendant longtemps. Car, dit-il, au début, ses enfants avaient catégoriquement refusé qu’il exerce un tel travail. « Mais, ils ont fini par comprendre que c’était une profession comme une autre et que c’est bien mieux que de quémander », souligne-t-il, de sa voix faible.
A Yarakh, le vieux Talla Mbaye, jadis recruté en tant que laveur de mort, a maintenant la responsabilité du cimetière musulman. Malgré son âge très avancé, son physique peu généreux, il est en même temps fossoyeur. Trouvé dans un fauteuil à l’entrée du cimetière, le bonhomme impressionne par sa maîtrise des emplacements. C’est avec aisance qu’il guide les visiteurs qui ne retrouvent pas leurs morts. « A quelques exceptions près, je peux vous dire où se trouve chacun ici », assure-t-il avec fierté. Mais comme ses compères, le vieux Mbaye a accepté ce métier malgré lui. « Je travaillais à la mairie et un beau jour on m’a demandé de venir gérer le cimetière. Au début, j’étais réticent, mais puisqu’ils voulaient quelqu’un de disponible et qui habite le quartier, ils ont fini par me faire céder », se souvient-il. Ce métier a fini par changer sa conception de la vie. « En creusant, il t’arrive de rencontrer des os humains, une bonne partie de squelette…Au début, ça faisait peur, mais on finit par s’y habituer et comprendre que cette existence terrestre est si insignifiante par rapport à l’importance que nous lui accordons », philosophe-t-il.
10 enterrements par jour
Ils passent presque inaperçus. Pourtant, on ne peut se passer des services des fossoyeurs au cimetière. De Pikine à Yoff en passant par Yarakh, la pelle ne les quitte jamais. C’est avec cet outil qu’ils creusent les tombes à dimensions variables. « Souvent, ce sont ceux qui amènent le corps qui nous donnent des indications sur le physique, sinon il y a des dimensions standard », explique Mamour Faye, fossoyeur à Yoff.
Si à Pikine et Yarakh, le gestionnaire joue également le rôle de fossoyeur, à Yoff, ils sont 14. « Nous demandons 3000 FCfa pour chaque tombe. Toutefois, après l’enterrement, nous demandons une contribution pour les fossoyeurs. A la fin de la journée, nous nous partageons cette somme », indique Mamour. Selon lui, chacun peut se retrouver avec 4000 FCfa.
A en croire Ibrahima Diassy, gestionnaire du cimetière, il y a, en moyenne, 10 enterrements par jour. Cependant, ce qui est le plus impressionnant, c’est que malgré le rythme infernal des enterrements, le gestionnaire et les fossoyeurs arrivent à repérer toutes les tombes. Trouvée dans le bureau du gestionnaire, cette dame a l’air désemparée. Elle ne retrouve pas la tombe de sa sœur enterrée il y a quelques mois. Mais, son problème est vite résolu. « Dans le registre, il y a la section, la série et le numéro de la tombe. Avec ces trois rubriques, même le fossoyeur peut vous aider à retrouver la sépulture», dit le gestionnaire qui tend un bout de papier à la dame. Elle reviendra quelques minutes plus tard soulagée.
Ami du gratin
Le cimetière accueille des personnes de toutes les conditions sociales. Au-delà des enterrements, les proches viennent très souvent se recueillir sur la tombe de leurs morts. Sur place, le gestionnaire sert très souvent de guide. De là, naissent parfois des relations fortes. « Ce travail m’a permis de connaître beaucoup de personnalités importantes. De l’extérieur, on peut penser que le travail est dévalorisant, mais Dieu sait que beaucoup de personnes viennent me solliciter et j’arrive à les aider », confie-t-il. Selon lui, cela est dû à ses relations avec les personnes nanties. « Certains m’appellent pour me faire des cadeaux, d’autres viennent jusqu’ici pour me donner de fortes sommes d’argent. Même quand ma voiture est en panne, dès que je me pointe sur la route, des gens s’arrêtent devant moi pour me déposer jusqu’à chez moi », se réjouit-il.
Aujourd’hui, ses enfants, qui n’appréciaient pas le fait qu’il exerce ce métier, ont fini par l’adopter et comprendre qu’il ne s’agit pas d’un travail misérable. « Parmi mes enfants, il y a un enseignant, un technicien de bâtiment et un économiste. Je ne me plains donc pas. C’est mon destin et ils l’ont compris », soutient-il, non sans faire de son occupation un sacerdoce dont il s’acquitte avec fierté et responsabilité.
De père en fils…
Une histoire de legs. Une transmission de père en fils. Le métier de fossoyeur ne rebute pas tout le monde. A Pikine, par exemple, Mamadou Niasse est le fossoyeur en chef. Il a remplacé son père qui a occupé ce poste pendant plus de 20 ans. Marqué par le poids de l’âge, ce dernier avait demandé à son fils de prendre le relais, témoigne le vieux Sakho. Aujourd’hui, Mamadou dit gagner correctement sa vie avec ce travail. « Rien de lui ne montre qu’il travaille dans les cimetières. Il ne se plaint pas et en dehors du travail, il s’habille très correctement», renseigne son père et « ami ».
A Yoff, Mamour Faye est l’un des doyens des fossoyeurs. Arrivé à ce métier en 1986, Mamour n’a pratiquement connu que cet univers professionnel. Le sexagénaire n’a pas de jour de repos. « C’est mon destin. C’est avec ce métier que mon père a entretenu sa famille. Quand il a commencé à prendre de l’âge, j’ai pris le relais et c’est grâce à ça que j’entretiens ma famille également », se souvient-il. Cependant, ce legs, il ne faut pas compter sur Mamour pour le pérenniser. « Je ne souhaiterais pas que mes enfants fassent ce travail. On n’a pas de vie. On travaille sept jours sur sept. C’est très difficile», reconnait-il, conscient du dur labeur auquel il ne voudrait pas condamner sa descendance.