Un sénégalais parmi les convoyeurs
Décidément, le Sénégal est en passe de devenir une plaque tournante du trafic de drogue ou plutôt une zone de transit des narcotrafiquants. Alors que l’affaire des plaquettes de drogue d’une valeur de 3 milliards Fcfa saisies au Port de Dakar n’a pas connu son épilogue, la Dirpa annonce à travers un communiqué que la Marine Nationale a mis la main en pleine mer sur 1.260 kilogrammes de cocaïne. L'opération a été menée à environ 120 kilomètres au large de Dakar, par le patrouilleur «Fouladou» et les forces spéciales de la Marine Nationale en coordination avec la Guardia civile espagnole. Cinq personnes ont été appréhendées tandis que deux embarcations ont été arraisonnées. L'embarcation qui transportait la drogue saisie serait en provenance d’Amérique du Sud pour l'Espagne. Selon des sources de «L’As», parmi les convoyeurs, il y a deux Colombiens, deux Français et un Sénégalais. Tous ont été placés en garde à vue et une enquête a été ouverte par les autorités judiciaires sénégalaises.
Macky reçoit les maires de Kaffrine
Le chef de l’Etat ne s’est toujours pas remis de son courroux contre le député-maire de Ribot Escale Yaya Sow qui a dénoncé son attitude vis-à-vis des régions périphériques et son mépris pour les apéristes de la première heure. «L’As» a appris que Macky Sall va recevoir aujourd’hui en audience l’ensemble des maires de la région de Kaffrine à l’exception bien sûr de Yaya Sow. Une manière pour lui de s’assurer de leur loyauté à son égard.
Macky à Tivaouane mardi prochain
Le chef de l’Etat est attendu ce mardi à Tivaouane. Cette visite de Macky Sall dans la cité de El Hadji Macky Sy entre dans le cadre de ses visites faites aux familles religieuse en prélude aux grands événements : Maouloud et Magal. A Tivaouane, le président de la République va communier avec le Khalife général des Tidiane Serigne Mbaye Sy Mansour, mais aussi constater de visu l’état des préparatifs du Maouloud ou Gamou prévu le 9 novembre prochain.
Thierno Talla rebondit avec toutinfo.net
Féru des belles lettres et de la culture générale et amoureux de la langue française, Mamadou Thierno Talla a profité du lancement officiel de son site de référence «toutinfo.net» pour convier des personnalités triées sur le volet à se pencher sur le statut de la langue française. Qui mieux que Moussa Daff, professeur de Grammaire moderne à l’Ucad, Samba Ndiaye helléniste connu et reconnu, professeur de lettres modernes et classiques qui drive les cérémonies du Concours Général avec dextérité et maestria, Mme Yaye Mara Diouf Fofana (l’épouse de notre confrère Bachir Fofana) et M. Waly Bâ, brillant professeur de français dans différents lycées et Ibrahima Dia, un instituteur de plus de trente ans d’expérience dans les classes, pour diagnostiquer le mal du fra
Présence de plusieurs personnalités
Il y avait beaucoup de personnalités du monde politique et culturel. Les ministres El hadj Kassé, Mbagnick Ndiaye, Pr Bouba Diop, Ousmane Dia, l’ancien ministre d’Etat Mamadou Diop Decroix, Pierre Goudiaby Atepa , le Dg de la Rts Racine Talla, l’ancien ministre d’Etat Habib Sy, notre confrère Ballé Preira, le Pca de l’Anat Mamadou Gassama, l’ancien Dage du ministère des Finances Mamadou Niang récemment promu IGF etc…ont répondu à l’invitation de Mamadou Thierno Talla. La conférence a été précédée d’une série de radio-crochet sur des questions de culture générale, mais aussi de la prestation de haute facture de la paire de rappeurs Niagass- Fou Malade, de « slameurs» et Jules Guèye.
Wade reçoit des libéraux basés aux Usa
Le secrétaire général national du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) ne laisse aucune marge de manœuvre au groupe des Oumar Sarr et Cie qui s’est rebellé en créant le comité d'initiatives pour la refondation du Pds. Me Abdoulaye Wade a reçu jeudi dernier une délégation de responsables libéraux basés aux Etats-Unis. Ces derniers lui ont renouvelé leur engagement et leur détermination à poursuivre la mobilisation du Pds au Sénégal et à l'étranger. Ces libéraux basés au pays de l’Oncle Sam se disent satisfaits du renouvellement des instances dirigeantes du parti qui a consacré la responsabilisation de jeunes, de femmes et de militants basés dans la Diaspora.
1 mort et 1 blessé lors d’une démolition de bâtiments
La démolition de bâtiments à Diamaguène Sicap Mbao a viré au drame. Un linteau s’est affaissé sur deux ouvriers au quartier Hamdallaye 4 Thiaroye dans la commune de Diamaguéne Sicap Mbao. Selon des témoins, les faits se sont produits mercredi dernier dans l’après-midi vers 17 heures. Malick Bangoura, 44 ans, de passage au quartier Hamdallaye 4 Thiaroye a manifesté sa volonté à son frère de participer à la démolition du bâtiment moyennant la ferraille récupérée. Une demande acceptée par le chef de chantier chargé de l’opération de démolition. Mais en début d’après-midi, un linteau est tombé sur eux et a blessé grièvement Malick Bangoura et son frère Fodé Bangoura à l’épaule. Acheminés tous à l’hôpital de Pikine, Malick Bangoura admis au service des urgences a, par la suite, rendu l’âme. C’était vers 22 heures. Informée, la Police de Diamaguéne Sicap Mbao s’est rendue sur les lieux.
Sonko drague les Thiantacounes
Ousmane Sonko a rencontré le nouveau guide des «Thiantacounes», Serigne Saliou Thioune. Les deux hommes ont échangé longuement sur plusieurs sujets. En plus d'être voisins, indique Ousmane Sonko, ils partagent l'amitié de leurs regrettés parents. Le leader de Pastef renseigne que son père, feu Mamadou Sonko, fut très ami avec Cheikh Bethio Thioune avec lequel il a habité et servi dans les années 1960 comme enseignants dans le village de Agnak en Casamance. Au Pai et furent radiés ensemble de la fonction publique. Le clou de la rencontre, indique Sonko, ce fut le moment où son hôte entra dans ses appartements pour revenir avec une photo en noir et blanc où les deux amis (Mamadou Sonko et Cheikh Béthio Thioune, Ndlr), dans la vingtaine, posaient fièrement.
Decroix et les impôts des députés
Le leader du Pastef a remis sur la table la question de l’impôt des députés. Il a révélé lors d’une émission sur SenTv que le député paie 1.500 Fcfa d’impôts tout en dénonçant cette faveur faite aux parlementaires. Plusieurs députés ont réagi sur la question. Même si les chiffres avancés diffèrent, ce qui reste constant c’est que le député est très favorisé par rapport aux autres travailleurs. Interpellé sur la question, Mamadou Diop Decroix a indiqué que le parlementaire perçoit un salaire net de 1.600.000 Fcfa. Les retenues sur le salaire sont : minimum fiscal 1.000 F Fcfa, impôt sur le revenu 67.067 Fcfa et la Caisse pour la retraite des députés (Cran) 36.000 F. Le total des retenues est de 89.067 sur un montant brut imposable de 722.504 Cfa. Selon Mamadou Diop Decroix, il est manifeste que comparé au système d’imposition appliqué aux salariés, le système d'imposition appliqué aux députés induit une différenciation très nette en faveur du député et qui permet donc de dire que le député ne paie pas le juste impôt même s’il paie bel et bien un impôt. Le folliste renseigne qu’à la base, la décision des autorités fût de fixer d’abord le montant du traitement du député et après seulement, les spécialistes se devaient de procéder aux montages techniques à faire pour se conformer à la loi. Ce qui n’a pas été fait.
Supplice pour retirer le diplôme de Baccalauréat
C’est un véritable casse-tête pour obtenir le diplôme de baccalauréat. Las d’attendre les réponses de l’Office du Baccalauréat qui n’arrivent jamais, certains Sénégalais ont tout simplement abandonné leurs diplômes de Bac. L’actuel directeur de l’Office du Bac, Socé Ndiaye, qui avait promis de trouver une solution au problème de délivrance des diplômes tarde à respecter sa parole. Il a été interpellé Mame Cor Ndiaye dans une lettre ouverte. Ce dernier attire son attention sur la lenteur dans la délivrance des diplômes et évoque la souffrance des étudiants qui veulent savoir à quoi ressemble un diplôme de baccalauréat.
Marche de soutien au peuple guinéen à Dakar
Les Guinéens internationalisent leur lutte contre le 3e mandat du Président Alpha Condé. Après une conférence de presse avec les organisations de la société civile du Sénégal, notamment le mouvement «Y en a marre» et Afrikajom, des Guinéens résidant au Sénégal, organisent ce samedi une marche à Dakar. Aidés par ces organisations de la société civile, ces pourfendeurs du projet du 3e mandat du Président Condé ont obtenu du préfet de Dakar l’autorisation de faire une procession de la place de l’Obélisque à la Rts. Ils vont vilipender Alpha Condé qui n’est pas encore prêt à renoncer à son projet puisqu’il promet de faire ce que le peuple veut.
Mamadou Talla à l’école de la Cité Baraka
Le ministre de l'Education Nationale a réceptionné deux salles de classe construites par la fondation allemande «You Fondation» à l'école élémentaire de la cité Baraka dans l'arrondissement de Grand-Dakar. Mme Uté Houven, une des mécènes de cette école, s'est réjouie d'avoir réalisé ces salles de classe qui contribueront à l'éducation de ces enfants issus de familles modestes. Selon Fatoumata Sy, vice-présidente du comité de développement de Liberté 6 extension, dans cette cité Baraka célèbre par sa promiscuité, l'éducation des enfants a toujours été une préoccupation des populations. Dans cette cité de maisons de fortune, les enseignants éprouvent encore des difficultés pour l'encadrement des enfants à cause du désengagement des parents, du manque de motivation des élèves, des conditions de travail précaires avec un manque criard de matériels et de mobiliers scolaires. Le ministre de l'Education Nationale, Mamadou Talla, pour sa part, s'est engagé à renforcer les équipements et améliorer l'environnement scolaire. Il a promis de doter l'établissement de mobilier scolaire. A la suite de cela, il a invité les populations de la cité Baraka à faire un bon usage de ces infrastructures pour offrir aux enfants une éducation de qualité.
La confrontation Bachir-Boris invite à s’interroger sur le rôle de l’intellectuel en Afrique. Nous avons besoin de gens capables non seulement de croire en une Afrique forte, mais de défendre, d’articuler et au besoin d’incarner cette idée
Il y a quelques semaines, au Sénégal, la passe d’armes entre deux intellectuels réputés, Boubacar Boris Diop et Souleymane Bachir Diagne, mettait les réseaux sociaux en ébullition. L’objet de la discorde a un intérêt relatif. D’ailleurs, dans son ensemble, le public sénégalais a davantage retenu – à juste titre – la qualité de l’échange que l’objet de la discorde. Mais il faut croire que le fait était suffisamment rare pour que des médias continentaux le relaient.
Il est vrai que, sauf exception, le paysage intellectuel africain brille d’ordinaire par sa trop grande tranquillité. Les oppositions, souvent tranchées, qui rythment la vie intellectuelle sous d’autres cieux existent peu sur le continent.
L’« intellectuel organique » et le prescripteur
La confrontation Diop-Diagne invite donc à s’interroger sur le rôle de l’intellectuel en Afrique. Vieux débat ailleurs, où, depuis que l’affaire Dreyfus a suscité l’émergence de la figure de l’intellectuel, les partisans d’Antonio Gramsci (philosophe, écrivain et théoricien politique italien emprisonné par le régime mussolinien de 1927 jusqu’à sa mort, dix ans plus tard) et ceux du philosophe et écrivain français Julien Benda confrontent leur vision de la place de l’intellectuel dans la Cité.
Pour les héritiers du premier, évidemment, « l’intellectuel organique » est la référence. Sa vocation est d’être dans la mêlée, de faire corps avec les masses, d’épouser les combats de son temps. Pour les héritiers de l’auteur de La Trahison des clercs, au contraire, l’intellectuel est une boussole, un prescripteur, un éclaireur. C’est en se tenant à distance des foyers de lutte qu’il se protège des passions de l’époque et peut d’autant mieux servir la cause de la vérité.
En théorie tout au moins, les deux positions sont acceptables, et la frontière qui les sépare n’est pas toujours étanche. Cependant, dans l’Histoire, les intellectuels ont souvent revendiqué l’une ou l’autre des orientations.
« La fin de l’histoire »
En Afrique, jusqu’aux indépendances, les intellectuels organiques tenaient le haut du pavé. Être un intellectuel, c’était faire corps avec le peuple et résister à l’oppression coloniale. Cette résistance prenait souvent la forme de l’écriture ou du discours. Mais ceux-ci n’étaient jamais une fin en soi. Ils préparaient ou éclairaient l’action.
Les indépendances se révélèrent un trompe-l’œil : à l’oppression du colon se substituait l’oppression de partis uniques, dont certains étaient dirigés par d’anciennes figures du mouvement anticolonial. Partout sur le continent, des écrivains, des universitaires, des journalistes, répondirent de nouveau à l’appel de l’Histoire. Pour eux aussi les idées étaient avant tout les instruments d’un combat politique immédiat.
La chute du mur de Berlin et l’ouverture de la parenthèse démocratique en Afrique dans les années 1990 ont marqué un tournant. Le vent d’optimisme venu de l’Est s’est emparé du continent, dont une partie de la classe intellectuelle semble avoir conclu, avec le chercheur en sciences politiques américain Francis Fukuyama, à « la fin de l’histoire ». La « démocratie » apporterait liberté et prospérité à tout un continent. C’est ainsi que la figure de l’intellectuel organique s’est progressivement effacée au profit de celle du prescripteur.
Le triomphe de la société de marché, la mondialisation et la révolution technologique ont amplifié le mouvement et ancré cette idée que l’histoire était bien terminée. Sans grande surprise, le discours intellectuel (en Afrique francophone) a peu à peu perdu de son énergie révolutionnaire. Il est devenu conceptuel et consensuel.
Le résultat est parfois curieux : alors que les forces du terrorisme menacent l’existence d’États africains entiers, que les forces combinées de l’extrême pauvreté, notamment dans les villes secondaires et les zones rurales, de la pression démographique, du changement climatique et de la mauvaise gouvernance dessinent un futur africain apocalyptique, la question de la restitution des œuvres d’art pillées par les anciennes puissances coloniales, de la « décolonialité », ou encore des politiques migratoires occidentales occupent une place centrale dans le discours intellectuel africain.
Besoin de confrontations
Cela illustre le pouvoir symbolique des diasporas africaines en Occident, dont les légitimes préoccupations identitaires et d’intégration mobilisent les intellectuels et imprègnent le débat public sur l’Afrique. Mais cela nous dit aussi qu’alors que le tragique d’une Histoire plus que jamais en mouvement nous étrangle, et loin d’un discours qui souvent affecte un optimisme de principe, plusieurs intellectuels africains pensent que l’Afrique a déjà perdu ; qu’elle est sortie de l’Histoire ; que seules la « solidarité » ou « l’humanité » des grands pays, que beaucoup appellent désespérément de leurs vœux, peuvent la sauver.
Pourtant, il y a fort à parier que cet humanitarisme, dont Benda pensait qu’il devait être « dénoncé comme une déchéance morale ; bien mieux comme une déchéance intellectuelle », et qui n’est jamais que l’autre nom de la faiblesse, ne suffira pas à relever ce continent, pas plus qu’il n’a contribué à l’émergence d’autres sociétés.
Or, à cette heure de grands bouleversements au niveau mondial, l’Afrique, qui est exposée à des périls majeurs, a plus que jamais besoin d’intellectuels « de combat » : des gens capables non seulement de croire en une Afrique forte, digne, prospère, mais de défendre, d’articuler et au besoin d’incarner cette idée. Même et surtout au prix de la confrontation avec leurs collègues…
Yann Gwet est un essayiste camerounais. Diplômé de Sciences Po Paris, il vit et travaille au Rwanda.
WHATSAPP A PERMIS D'ESPIONNER DES DISSIDENTS AFRICAINS
Il est encore trop tôt pour savoir combien d’Africains figurent parmi les 1 400 personnes dont les téléphones ont été infectés. Mais on sait d’ores et déjà que des Rwandais et Marocains de la diaspora figurent parmi eux
Des dissidents africains ont été victimes d’un logiciel malveillant qui a infecté leurs téléphones portables via la messagerie cryptée WhatsApp, l’une des applications les plus utilisées au monde. C’est ce qui ressort d’une enquête faite par la société WhatsApp et Citizen Lab, une plateforme citoyenne et centre de recherches de l’université de Toronto.
Cette enquête, qui a poussé WhatsApp à déposer plainte contre une société israélienne, le groupe NSO, a permis d’établir que plus de mille personnes avaient été ciblées au printemps dernier grâce au logiciel malveillant Pegasus.
L’État rwandais en a-t-il profité ?
Il est encore trop tôt pour savoir combien d’Africains figurent parmi les 1 400 personnes dont les téléphones ont été infectés. Mais on sait d’ores et déjà que des Rwandais et Marocains de la diaspora figurent parmi eux.
C’est le cas du militant rwandais Placide Kayumba, qui est réfugié politique en Belgique. Cet opposant, qui se demandait pourquoi il recevait d’étranges appels de Scandinavie, a fini par comprendre qu'il n'était pas le seul à pouvoir utiliser son téléphone. « C’est troublant et choquant, dit-il. Cela a changé ma façon de communiquer car il y a des choses que je ne peux plus dire, on sait qu’on n’est pas seul. Quotidiennement, il faut couper court à certaines conversations privées, ne pas donner l’endroit où on doit se rencontrer par exemple. »
Devant cette intrusion, Placide Kayumba, un membre en exil des Forces démocratiques unifiées (FDU) - Inkingi, n'hésite pas à mettre en cause Kigali, comme si cette façon de faire ne le surprenait guère.
« C’est une autre vie, mais par rapport à ce que nous vivons en réalité, pour moi c’est faible comme prix à payer par rapport à ce que ce gouvernement fait aux autres activistes et opposants. » Six cadres des FDU-Inkingi ont été en effet victimes d'assassinat ou de disparition forcée depuis 2016, selon le parti et Amnesty International.
Pegasus, véritable cheval de Troie
Le logiciel Pegasus du Groupe NSO, permet, non seulement de placer un téléphone sous écoute, mais également d’ouvrir son micro ou d’allumer sa caméra. « Dès qu’un téléphone est infecté avec cette technologie, tout ce qui est message crypté, images privées sur ce téléphone et même tout ce qui se dit dans la pièce peut être mis sur écoute », explique John Scott-Railton, un responsable du Citizen Lab.
Des gouvernements peuvent utiliser cette technologie pour espionner et pour faire bien pire, craint même John Scott-Railton. « C’est comme une sorte de cyber-violence, et c’est dangereux. On voit que c’est souvent utilisé dans un contexte pour traquer des gens qui sont ensuite visés par des attentats physiques dans le monde réel. »
Un autre front pour Facebook
Si WhatsApp attaque NSO en justice, c’est aussi parce que sa société mère, Facebook, est très critiquée pour sa gestion des données personnelles et la protection de la vie privée.
L'Inde a d’ailleurs exigé jeudi des réponses de WhatsApp à la suite de ce scandale d'espionnage. New Delhi demande à la messagerie cryptée de « préciser quelles violations ont eu lieu, et ce qu'il fait pour protéger la vie privée de millions de citoyens indiens », a écrit sur Twitter le ministre de l'Information et de la Technologie, Ravi Shankar Prasad.
Le Groupe NSO, dont la réputation est sulfureuse, est basé dans la « Silicon Valley » israélienne. Il affirme que sa technologie est vendue à des gouvernements « dans le seul objectif de combattre la criminalité et le terrorisme ».
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SEYNABOU DIOUF NOMMÉE « FEMME POLICIÈRE DE L’ANNÉE » PAR LES NATIONS-UNIES
Dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, la fille Fatoumata de la lauréate, retrace le parcours de sa mère, radiée de la police par l’ancien président Abdou Diouf
Seynabou Diouf a été désignée « Femme policière de l’année » par la mission onusienne de la Munisco au Congo. Une consécration qui couronne des années au service de la mission onusienne. Mais, le parcours de Seynabou Diouf n’a pas été un long fleuve tranquille. Dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, sa fille Fatoumata Biinetou Kane, trace le parcours de sa mère, radiée de la police par l’ancien président Abdou Diouf. « Seynabou Diouf, ma mère, est la Première Femme Gardienne de la Paix du Sénégal, seule femme, et Major de sa promotion, la 20ème. C’est cette promotion qui a fait l’objet d’une radiation, par le Président Abdou Diouf. Oui, elle a fait partie de ces milliers de personnes tristement radiées et qui ont dû supporter pour la plupart des années de souffrance, 7 ans plus précisément pour ma mère », raconte sa fille. Qui retrace les années de galère de sa famille. « Vous pouvez deviner la galère durant ces années, sans aucun revenu, dans une famille pour qui elle s’est sacrifiée et a fait le 1er concours qui s’était présenté à elle, renonçant ainsi à son rêve de devenir médecin. »
Sept ans plus tard, Seynabou Diouf sera réintégrée dans les rangs de la police. Tour à tour, elle sera affectée à la police municipale de Dakar où elle a servi jusque vers l’an 2000. En 2004, elle est sélectionnée pour représenter le Sénégal au Darfour pour une mission de maintien de la paix. « Elle y fera trois ans avant de rentrer définitivement au pays avec les "regrets" de ses supérieurs et collègues d’alors », mentionne sa fille dans sa lettre adressée au ministre.
En 2006, elle est affectée au commissariat spécial de l’aéroport international Léopold Sedar Senghor de Dakar où elle sert jusqu’en 2015. Puis, s’en suivent respectivement ses missions à la MINUSMA et à la MINUSCO, où elle est encore.
2019, année de la consécration. « Au Congo, où elle sert actuellement, et à force de travail, elle est élue "Femme de l’année" et ce pour toutes les missions onusiennes. » Seynabou Diouf se bat contre les abus et exploitation sexuelles contre les femmes.
La cérémonie de remise de ce "trophée" se tiendra à New York, le 4 novembre.
"À CHAQUE FOIS QU'IL Y A UNE CRISE QUELQUE PART, L'AFRIQUE TRINQUE"
Lionel Zinsou insiste sur l'impérieuse nécessité de rationaliser les questions africaines pour en finir avec les interprétations « folkloriques » associées au continent
La Tribune Afrique |
Marie-France Réveillard |
Publication 01/11/2019
Lionel Zinsou revient pour La Tribune Afrique sur ses engagements, de Southbridge Group à son entrée remarquée dans le conseil d'administration d'Attijariwafa Bank. L'ancien Premier ministre du Bénin insiste sur l'impérieuse nécessité de rationaliser les questions africaines pour en finir avec les interprétations « folkloriques » associées au continent.
LA TRIBUNE AFRIQUE - L'Afrique devrait investir entre 130Mds et 170Mds USD par an dans ses infrastructures, alors que les investissements atteignaient 62Mds USD en 2016, selon le rapport Perspectives économiques en Afrique 2018 de la BAD : comment attirer davantage d'IDE?
Lionel Zinsou - Il faut relativiser, car en termes d'IDE, l'Afrique reçoit beaucoup plus qu'il y a 20 ans, à la suite d'une série d'améliorations qui sont intervenues au début des années 2000 de façon assez spectaculaire. Ce mouvement a été tiré par les « grands émergents ». Il y a eu également une diversification des investisseurs : les Chinois, les Japonais, les Malaisiens, mais aussi les Turcs ou les Brésiliens sont arrivés. Ensuite, les investissements de portefeuille, qui sont des investissements indirectement productifs, ont également augmenté de façon significative. Nous sommes passés à « l'âge adulte » de l'investissement en Afrique.
Aujourd'hui, les IDE représentent 5 % du PIB de l'Afrique alors que l'investissement en Afrique fluctue entre 20 % et 25 % du PIB selon les années. Les IDE ne représentent que 1/5 du total. Pourtant, il existe toujours une forme de folklore à chaque fois que l'on pense à l'Afrique or, comme dans n'importe quel pays du monde, ce sont d'abord les nationaux qui investissent chez eux, l'épargne reste dans leurs mains.
Le niveau des investissements demeure néanmoins insuffisant pour soutenir la croissance et atteindre un stade de développement inclusif dans de nombreux pays...
Pour l'instant, on enregistre plus de croissance en Afrique qu'en Corée du Sud, mais encore un peu moins qu'en Chine. Toutefois, si l'on veut connaître une croissance « à l'asiatique », il nous faut faire un effort supplémentaire d'épargne et nous avons besoin de plus d'intermédiaires financiers et de professionnalisation de la finance. Un taux d'investissement égal ou supérieur à 30 % du PIB serait la clé d'une très forte croissance. On peut donc mieux faire.
Pourquoi est-il si difficile de sortir d'une surévaluation du risque qui permettrait de renforcer les investissements ?
En termes d'épargne de l'extérieur, l'Afrique reçoit dans l'absolu, 5 fois plus qu'au début des années 2000, mais cela reste encore beaucoup moins élevé que tous les autres pays. Il existe des a priori selon lesquels il y a plus de rendement et moins de problèmes de gouvernance en Asie et en Amérique latine qu'en Afrique : ce qui n'est pas le cas ! Heureusement, cette perception commence à faiblir. J'ai commencé à faire du plaidoyer pour l'Afrique depuis une quinzaine d'années pour rétablir les faits, car j'en avais marre des clichés et de la surestimation des risques. Les choses évoluent et l'intérêt grandit pour l'Afrique, car, pour simplifier, on réalise depuis 20 ans, 3 fois la croissance européenne par an.
Comment analysez-vous la multiplicité d'acteurs sur le continent qui viennent concurrencer les partenaires historiques ?
A chaque fois qu'il y a une crise quelque part : l'Afrique trinque ! Le plaidoyer pour la résistance de la croissance africaine est souvent battu en brèche par le fait que dès qu'apparaît un problème conjoncturel quelque part, l'afro-pessimisme revient et les gens disent : regardez l'Afrique craque avec son pétrole, son uranium, son manganèse... Non ! De tous les continents, l'Afrique est le continent où la crise de 2008-2009 et la crise européenne de 2011-2013, ont eu le moins d'impact. Néanmoins, ce regard sur l'Afrique a quand même évolué, non pas du fait des investisseurs les plus traditionnels, mais grâce aux pays émergents, ce qui a réveillé les Européens.
Américains et Européens s'interrogent : qu'est-ce que les Chinois, les Brésiliens ou les Indiens ont vu et qui nous aurait échappé ? Pourquoi est-ce que la Chine qui représentait 1% des importations de l'Afrique à la fin des années 1990, représente aujourd'hui 15% ? Comment expliquer que le commerce entre les Etats-Unis et l'Afrique a baissé de moitié, a fortiori sous la présidence Obama ? Ce qui a changé, c'est le dynamisme des « émergents » qui a interpellé les autres acteurs.
Les fruits de la croissance africaine demeurent souvent peu perceptibles : comment l'expliquez-vous ?
Le regard des étrangers sur l'Afrique est tronqué et cela tient notamment aux chiffres de croissance qui sont faussés. La plupart des étrangers pensent que les chiffres sont surestimés. Pourtant, chaque fois qu'on réalise une révision des comptes nationaux, on s'aperçoit qu'ils sont toujours sous-estimés !
L'opinion africaine considère que le développement n'est pas là. Mais si on ne se développait pas, comment expliquer que la mortalité infantile, qui reste la plus élevée au monde, s'effondre depuis 20 ans et que l'espérance de vie augmente comme jamais sur le continent ? Les pays d'Afrique centrale avaient moins de 50 ans d'espérance de vie à l'indépendance et aujourd'hui, ils gagnent 1 an d'espérance de vie chaque année. Les opinions publiques ne voient pas cela. Les progrès s'enregistrent à tous les niveaux, y compris au niveau agricole. A l'étranger, beaucoup pensent encore que l'Ethiopie n'est pas sortie de la famine... Personne ne manifeste dans les rues pour se féliciter de ces progrès pourtant l'indicateur le plus synthétique du développement est sans doute l'augmentation de la durée de vie. Ces progrès sont masqués par la croissance démographique qui absorbe les 2/3 de la croissance. Il y a plus de pauvres chaque année, mais il y a de moins en moins de pauvreté et de plus en plus de classes moyennes. Les gens ne s'intéressent pas au fait que les classes moyennes aient grosso modo, doublé en dix ans, mais à l'augmentation du nombre de pauvres. Il y a une forme d'irrationalité dans le traitement des questions africaines en général. Il est encore difficile d'accepter les paradoxes. Nombreux voient encore l'Afrique à travers ses pandémies et ses bidonvilles, y compris les analystes et les intellectuels qui tiennent encore trop souvent un discours manichéen.
Comment se développe la société Southbrige, que vous avez fondée en 2017 avec l'économiste Donald Kaberuka ?
Nous poursuivons les activités de cette banque d'affaires uniquement dédiée à l'Afrique qui bénéficie aujourd'hui d'une présence à Paris, Casablanca, Kigali, Abidjan et bientôt à Londres.
Une implantation au Bénin sera-t-elle possible un jour ?
[Rires] J'ai loué des bureaux à Cotonou il y a déjà deux ans et ils sont toujours vides. J'ai cru décelé que je n'étais pas le bienvenu au Bénin à deux ou trois détails près : condamnations, mesure d'inéligibilité, contrôles fiscaux... Je suis considéré me semble-t-il, comme étant plutôt malvenu, ce qui ralentit notre implantation.
Précisément, quel regard portez-vous sur la situation politique au Bénin ?
Le Bénin n'est pas le pire pays d'Afrique, mais c'est le seul pays qui a fait un recul de 30 ans ! [Rires] Même les pays qui vont mal en matière de gouvernance et d'intégrité ou d'éthique, restent stables dans leurs mauvaises pratiques ou s'améliorent légèrement. Nous étions numéro 1 en termes de libertés publiques, de liberté de la presse, de justice, de droit du travail ou de droit de grève, par exemple.
Au niveau politique, nous connaissions l'alternance avec une opposition qui se maintenait et aujourd'hui : tout cela a disparu. Cette régression est frappante. Ce sera selon moi, une brève parenthèse, car l'opinion publique est intégralement contre cette situation. Quand vous avez 85 % de boycott à un simulacre d'élections [les électeurs avaient massivement boycotté les élections législatives en avril dernier, après l'éviction d'une grande partie de l'opposition,ndlr], c'est encore plus efficace que si vous aviez une majorité des voix de 85%. Force est de constater que l'opinion publique béninoise reste très attachée à la démocratie.
En pleins débats sur le franc CFA, la CEDEAO est-elle prête à adopter l'Eco ?
La fabrication de l'euro a été le produit d'un long processus. On est passé par l'écu qui était une monnaie de compte donc qui ne circulait pas. Il a fallu atteindre une certaine convergence et ratifier de nombreux traités. Ce processus reposait sur un marché unique. Il faut les mêmes préparatifs et les mêmes convergences en Afrique pour arriver à une monnaie unique. Cela étant, la convergence est très avancée. Amener à la convergence des pays comme la Guinée, le Ghana, la Mauritanie, la Gambie ou la Sierra Leone n'est pas très compliqué, ce sont des pays relativement homogènes, mais il faudra élargir l'Eco par étapes, en commençant par les pays les plus similaires. Le Nigeria représentant plus de la moitié du PIB de la CEDEAO : c'est là que se concentrent les besoins de convergence et de transformation des économies [...] De plus, le Nigeria a une monnaie fondante alors que les autres pays disposent de monnaies à parité fixe. Alors que la zone franc n'a quasiment pas d'inflation - comprise entre 0 et 2 -, le Nigeria enregistre une inflation a 2 chiffres !
Vous avez récemment rejoint le Conseil d'administration d'Attijariwafa Bank : est-ce une manière pour le Maroc de bénéficier de votre entregent pour renforcer ses positions en Afrique subsaharienne?
La Banque Centrale voulait intégrer des représentants indépendants au sein du Conseil d'administration, composé essentiellement d'actionnaires. Elle recherchait également des financiers d'Afrique subsaharienne qui finit par représenter près de 40% des résultats des plus grandes banques marocaines. Or, quand vous cherchez un financier subsaharien, vous me trouvez assez facilement [Rires].
Quelle est votre analyse des débats autour de l'intégration du Maroc dans la CEDEAO ?
Je suis un partisan convaincu de l'intégration du Maroc dans la CEDEAO. Il existe des types de résistances classiques. Les patronats dans certains pays craignent l'avance du Maroc qui pourrait demain les concurrencer sur leur propre terrain, faute de barrière douanière et à travers une liberté totale de circulation et d'investissement. Au Maroc, certains se demandent si cette intégration à la CEDEAO ne sera pas suivie de migrations massives dans leur pays. Tout cela relève du fantasme. C'était la même chose pendant la construction européenne avec les Italiens et les Portugais avant leur intégration. Cela ne se produit jamais !
Il suffit de regarder la balance des paiements du Maroc pour comprendre qu'un des problèmes du royaume est le déficit structurel de sa balance commerciale. Avant de penser que le Maroc est une grande puissance d'invasion des marchés, il faut se demander pourquoi il a un problème de déficit commercial aussi structurel ? Cette question est souvent inconnue des Subsahariens qui s'imaginent un Maroc « tout puissant ».
Quand la CEDEAO commencera à Tanger et qu'elle finira à Calabar, elle constituera un marché dynamique. Il y a beaucoup plus de croissance en Afrique subsaharienne qu'au Maroc, mais il y a beaucoup plus de logistique, de services et d'ingénierie au Maroc, ce qui en ferait un ensemble parfaitement complémentaire. Chacun gagnerait qualitativement ; les zones de concurrence qui seraient autodestructrices n'existent pas, ce sont des fantasmes.
SUR LES TRACES D'UNE HUMANITÉ BAFOUÉE
Les thèmes de la mémoire, de l'histoire, de l'humanité et de la réparation ont dominé la seconde journée des Ateliers de la pensée de Dakar, marquée par l'intervention de Christiane Taubira
Le Point Afrique |
Valérie Marin La Meslée |
Publication 01/11/2019
Les places prises d'assaut, un public toujours plus nombreux, la seconde journée des Ateliers de la pensée laissera des traces. La matinée s'est ouverte sur le thème de la restitution des objets à l'Afrique, avec la co-auteure avec Felwine Sarr du rapport sur le sujet, Bénédicte Savoy, presque un an après sa remise à Emmanuel Macron. Elle a commencé son intervention en confiant qu'à Berlin d'où elle arrivait – et où elle enseigne –, les Ateliers de Dakar avaient atteint, dans son milieu, une telle renommée qu'il fallait absolument « en être » !
Négocier avec la mémoire collective
En écho aux travaux d'Arlette Farge, El Hadj Malick Ndiaye, chercheur à l'Ifan et conservateur du Musée Théodore Monod a fait valoir ensuite l'importance de la façon dont les artistes réinterrogent l'archive, proposant une nouvelle manière de penser l'histoire, de « négocier avec la mémoire collective ». Plus importante que celle des universitaires ? La question est restée posée. La cinéaste Mati Diop, qui vient d'être couronnée au Festival de Cannes, évoqua l'importance de son retour d'adulte à ses origines – elle a tourné trois films à Dakar – au moment même où la jeunesse sénégalaise, elle, ne songeait qu'à quitter le pays pour l'Europe, comme le dit son film Atlantique, « une fiction pour donner une demeure aux damnés de la mer », le thème de la dévulnérabilisation continuant de courir tout au long des interventions.
Faire le deuil de la nostalgie mais pas des traces de la renaissance africaine
Felwine Sarr lui a emboîté le pas en proposant « une esthétique des traces » que le texte qu'il a écrit, Traces, discours aux nations africaines,allait vulgariser le soir même, lu par le talentueux comédien et dramaturge Étienne Minoungou sur la scène en plein air du cinéma l'Empire. Mais n'allons pas trop vite. Si les objets ont disparu, a expliqué l'auteur d'Afrotopia ce jeudi matin au musée des Civilisations noires, toute une culture immatérielle a sauvé l'Afrique, notamment par l'oralité et la musique, s'en référant à Chamoiseau et à Glissant. Felwine Sarr en appelle à faire le deuil de la nostalgie. Mais pas des traces lumineuses au fil desquelles le continent, et sa jeunesse sont appelés à renaître.
Histoire, passé et réparation
La seconde session de la matinée fut l'occasion, sur les thèmes de « Réparations, résilience et dévulnérabilisation », d'un tournant régénérateur. Dans la lignée des écrits de Fanon, la psychanalyste Fatima Lazari a démontré en quoi ex-colons et ex-colonisés restaient dépendants du « pacte colonial ». Sur la base de l'impunité des crimes coloniaux, dont elle précisa qu'on n'était ni d'un côté ni de l'autre, prêts à sortir. Cette liaison toxique laisse les ex-colonisés, trop longtemps dessaisis de toute forme de responsabilité, dans l'incapacité de prendre en main leur histoire, ce qui se prolonge sous les gouvernances actuelles. Il y a, a expliqué Fatima Lazari, nécessité de renverser le rapport à l'histoire en posant la question suivante : « qu'est-ce que je fais de l'histoire » au lieu de « qu'est-ce que l'histoire a fait de moi ? ».
La communication suivante de Nafissatou Dia Diouf a entraîné l'auditoire à découvrir la pratique japonaise du Kintsugi qui a redonné aux objets brisés, dès le XVe siècle, une réparation dont les stigmates de la « blessure » restent visibles, jusqu'à les recouvrir de poudre d'or. Il s'agit non de réparer à l'identique, mais d'assumer son passé : « révéler et sublimer » en insufflant à travers cette image des veines d'or, une nouvelle vitalité.
Toujours sur ce thème de la réparation, l'intervention de Kadder Attia, dont l'œuvre témoigne de cette réflexion, a fait appel à une « poésie de la reconstruction », et montré par ses travaux notamment sur les bijoux des Aurès, fabriqués avec des pièces de monnaie de l'occupant (des francs), comment la résistance par la culture était une réaction contre la stratégie d'effacement. « Ce qui fait passer de la réappropriation à la réparation, c'est l'acte de création », a-t-il conclu.
Taubira sur la réparation
Vint pour achever cette matinée la prise de parole attendue, et sans notes, selon sa manière, de Christiane Taubira, jusque-là auditrice attentive des débats. Elle a basé sa réflexion sur la question de « qui répare qui ? ». Et au bout d'un exposé brillant, dont on ne savait pas où il nous mènerait sur la question vibrante de la réparation, le bouquet final qui lui a valu une standing ovation. Elle a rappelé que la traite et l'esclavage étaient le seul crime contre l'humanité reconnu comme tel par la France et le Sénégal a minima, « auquel on ne reconnaît pas le principe même de la réparation ». Et tout en déclarant ce principe toujours valable, à l'aune de l'humanité, Christiane Taubira est revenue sur l'histoire de l'esclavage, et sur « le moment même de l'exécution du crime » : les captifs y avaient démontré leur humanité, et par là même fait réparation eux-mêmes sans attendre. « La réparation demeure un droit, politique, éthique, ontologique », a-t-elle affirmé, mais citant Fanon, dit aussi qu'il n'y avait pas de démarche plus stérile pour un opprimé que d'en appeler au cœur de ses oppresseurs. Fort de la culture née de l'esclavage et de la résistance qui lui a fait face, il s'agit donc, a-t-elle poursuivi, de « nous réparer nous-mêmes et de réparer ceux qui en ont besoin aujourd'hui dans la panique où ils se trouvent ». La réparation financière, a ajouté l'ex-ministre de la Justice, est inaccessible, « gardons donc ce droit, mais en le sachant hors de portée ».
Ce renversement positif fondé sur la dignité et le partage avec autrui, de la sublimation de la souffrance et de ce qu'elle a généré d'inventivité culturelle, a fait son effet sur une salle galvanisée, et une jeunesse qui a reçu le message suivant : « Nous devons vaincre cette histoire, votre génération doit la vaincre, avec force, et en étant plus sensible à la détresse des autres, à la fraternité. » Une voix dans le public a même qualifié ce message de réponse au discours de Dakar de Sarkozy. Et tous les jeunes se sont précipités pour continuer les échanges avec cette messagère illuminant leur horizon loin derrière les poses victimaires.
L'humanité en question
Dans l'après-midi, ce sont des sujets beaucoup plus ancrés dans la géopolitique du continent qui ont été abordés et essentiellement par des femmes. Entourant Françoise Vergès, fidèle des Ateliers, qui a questionné l'histoire sur le thème « Sommes-nous humains ? », deux communications ont entraîné le public sur des terrains politiques concrets. Au Burundi d'abord, sur lequel Aline Ndenzako, militante associative active dans la société civile, est intervenue sur le thème « De la corruption aux crimes de masse, ce qui mène à l'irréparable ». Retraçant de son pays l'histoire récente depuis l'indépendance, elle a montré comment de nouveau l'actualité laisse présager du pire et interrogé l'impuissance à se sortir des crises. Le chemin qu'elle propose est l'éducation des populations à repérer les signes de ce qui mène à cet irréparable. Son projet est celui d'un musée numérique élaboré avec des scientifiques qui irait d'ici une dizaine d'années à la rencontre des Burundais, et dans leur langue, pour leur enseigner comment résister à ce qui ne peut être envisagé comme une fatalité.
Enfin, Lori Anne Theroux-Benini, directrice du bureau régional de l'ISS pour l'Afrique de l'Ouest, le Sahel et le bassin du lac Tchad, a proposé une « analyse du djihad sahélien à travers les dynamiques locales des pistes pour repenser le combat ». En montrant au public des cartes des régions sous l'emprise des djihadistes de 2012 à 2018, elle a fait frémir la salle tant la situation est inquiétante. Mais surtout, l'exposé de ses recherches, à travers mille acteurs de la violence interrogés, a révélé une nouvelle approche des motivations de ceux qui rejoignent les groupes armés. Un exposé passionnant et dérangeant qui a suscité de nombreux débats à retrouver, comme l'ensemble des sessions des Ateliers, sur YouTube.
Et parce que dans les hauteurs de la salle, il y a décidément un jeune public assoiffé, le micro fut donné à un étudiant originaire du Congo-Brazzaville s'y exprimant ainsi, comme en écho aux lycéennes de la veille : « Merci pour tous ces cerveaux qui s'ouvrent à nous. Je crois que c'est l'un des plus beaux moments de ma vie. »
DEUX NAVIRES ARRAISONNÉS AVEC 700 KG DE COCAÏNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Les embarcations en partance pour l'Espagne depuis la Gambie, ont été interceptées par la marine nationale dans la nuit du mercredi à jeudi 31 octobre - Les membres d’équipage sont aux arrêt
(SenePlus.com, Dakar) - Les saisies de drogue dure se multiplient en cette année 2019 finissante au Sénégal avec chaque fois des quantités record. Selon nos informations, deux vedettes transportant 700 kg de cocaïne d’une valeur marchande estimée à 60 milliards cfa, ont été arraisonnées par la Marine nationale dans la nuit du mercredi à jeudi 31 octobre 2019.
Les navires en partance pour l’Espagne depuis la Gambie, ont été interceptés au large des cotes sénégalaises. Les membres d’équipage (marocains, français, écossais, néerlandais, sénégalais) à bord, sont aux mains des autorités des Douanes et de la Gendarmerie pour les besoins de l’enquête.
Il s'agit de la deuxième saisie de drogue en l'espace d'une semaine, dont un total de 2,5 tonnes de cocaïne arraisonnées durant les quatre derniers mois.
PAR Bosse Ndoye
FOULES, DÉMOCRATIE, PROPAGANDE
Qu’elles aient pour nom consommateurs, électeurs, audiences, auditeurs, peuples, les foules doivent doubler de vigilance afin d’éviter de se faire pétrir dans la farine des nouveaux boulangers : politiciens, multinationales, mass médias…
En parcourant successivement et par hasard les trois œuvres suivantes : La psychologie des foules de Gustave Le Bon, La fabrication du consentement d’Edward Hermann et de Noam Chomsky et Propagande, médias et démocratie de Noam Chomsky et de Robert McChesney, j'étais loin de me douter de l’existence d’un fil conducteur qui les tient ensemble et les relie bien qu’elles fussent publiées à des années, voire des siècles différents : 19e siècle pour la première (1895) ; 20e siècle pour la seconde (1988) ; 21e siècle pour le troisième (2005)
Dès les premières pages de son livre, Gustave Le Bon signale que les foules ont profité de l’émergence des sciences et surtout des crises morales, religieuses et politiques ayant frappé nombre de sociétés, notamment européennes, vers la fin du 19e pour s’emparer du pouvoir jusque-là détenu par les rois, les princes et les religieux… Mais elles se sont très tôt heurtées à un obstacle de taille : leur incapacité à l’exercer. Car en plus d’être régies par une uniformité mentale, une « âme collective », poussant les différents éléments qui les composent à penser et à agir dans le même sens, elles sont dépourvues d’esprit critique parce que agissant par contagion, impulsion, suggestibilité, d’une manière simpliste ou exagérée. Qui plus est, « la foule est un troupeau qui ne saurait se passer d’un maître[1]. » Dès lors, elle a besoin de guides, de leaders, etc., Ces derniers ont pris plusieurs noms et/ou formes au fil du temps et ont mis sur pied nombre de moyens et méthodes pour les mener, les poussant souvent à penser et/ou à agir selon leur volonté.
À l’ère de la mondialisation et du développement sans précédent des moyens et techniques de communication, et partant de propagande, les foules ont aussi pris plusieurs formes. Mais celles qui nous intéressent, dans nos sociétés modernes dites démocratiques, répondent aux noms d’électeurs, d’opinions publiques…
Après la réussite de la Commission Creel dont il faisait partie, et dont l’objectif était d’embarquer une Amérique (États-Unis) pacifique et isolationniste à tout prix dans la première guerre mondiale par les moyens de la propagande et de la manipulation, Walter Lippmann - dont Chomsky dit qu’il est le plus grand intellectuel américain du XXe siècle -, a trouvé qu’il y avait désormais « une révolution dans l’art d’exercer la démocratie. » Cette révolution doit servir à « fabriquer le consentement[2] » des masses, c'est-à-dire « à obtenir leur adhésion à des mesures dont elles ne veulent pas, grâce à l’application des nouvelles techniques de propagande[3]. » Cela est d’autant plus nécessaire pour lui que, comme Gustave Le Bon, il trouve les masses, qu’il appelle « le troupeau dérouté », irresponsables, irréfléchies et surtout ignorantes. Par conséquent, il est nécessaire de « confier leur sort» à un petit groupe de gens : des sachants, une élite, des dirigeants…qui planifient, orientent et décident de ce qui va dans le sens de l’intérêt général. Mais, pour accéder au pouvoir, ces derniers ont besoin de moyens. Dès lors, ils collaborent subtilement, mais discrètement avec ceux qui disposent de la puissance financière. Ainsi se crée une alliance entre les détenteurs du pouvoir politique et les possédants, au détriment de la plèbe. Mais, vu qu’ils se trouvent dans des sociétés dites démocratiques, ils ne peuvent pas totalement exclure les masses du fonctionnement et de la gestion des affaires de la cité. Aussi est-ce nécessaire, par intervalles réguliers, de leur donner le sentiment illusoire que ce sont elles qui détiennent les rênes du pouvoir par l’organisation d’élections, dont l’objectif est dans de nombreux cas de maintenir au pouvoir les maîtres en place ou de les remplacer par d’autres. En outre, pour s’épargner les troubles, les révoltes, les contestations que Lippmann appelle « les piétinements et les rugissements du troupeau dérouté », l’élite doit, entre deux élections, tenir les masses à l’écart par divers moyens, surtout les divertir afin de détourner leur attention de nombre de choses. Quand la situation l’exige, elle peut même aller jusqu’à les effrayer comme le préconise Edward Bernays – l’un des pères des Relations Publiques modernes, ancien membre de la Commission Creel, principal instigateur des Torches de la liberté -, en leur inventant une hypothétique menace et/ou un ennemi douteux dans le but inavoué de mieux détourner leur attention des problèmes internes et/ou d’avoir leur approbation sur des questions inacceptables en temps normal. Malheureusement, c’est ce genre démocratie non participative, mais pour spectateurs que promeuvent nombres d’élites, de dirigeants dans beaucoup de pays du monde. Ils se servent souvent des médias comme outils de propagande, qui selon Chomsky : « Est à la démocratie ce que la matraque est à l’État totalitaire[4]. »
Voici un bref résumé de quelques techniques de propagande médiatique que Chomsky et Edward Herman ont appelées, dans La Fabrication du consentement, les 5 filtres.
- 1 : Taille et orientation lucrative des mass médias
Les groupes médiatiques qui deviennent de plus en plus petits par le nombre du fait des gros moyens que nécessite leur création deviennent de plus en plus grands par la taille. Ils couvrent désormais des secteurs variés pouvant aller des journaux papiers aux maisons d’éditions en passant par des chaînes de T.V. des journaux en ligne et tutti quanti. Ils sont généralement concentrés entre les mains de petits groupes de riches hommes d’affaires plus mus par le profit que la qualité de l’information. En France par exemple, un groupuscule de 10 milliardaires détient plus de 80% des quotidiens nationaux. La situation n’est guère mieux Aux États-Unis, au contraire. À cause des fusions grandissantes, les 50 compagnies qui contrôlaient la presse au début des années 80 sont passées à deux douzaines en 1992, et à moins d’une dizaine au début des années 2000[5]. Du coup, les géants comme Tim Warner, Disney, CBS, NBC…disposent d’un quasi monopole sur l’information. Vu les relations étroites qu’entretiennent les détenteurs du pouvoir politique et les hommes d’affaires propriétaires de médias le traitement de l’information devient de plus en plus orienté. Les sujets qui fâchent sont souvent évités ou traités avec légèreté pour maintenir leur bonne entente.
- 2 : La publicité ou le droit de commerce par privilège
Puisque beaucoup de gros médias tirent plus leurs profits de la publicité que des ventes et des abonnements, la volonté et les intérêts des annonceurs vont progressivement supplanter la qualité et l’objectivité de l’information. Le temps, le nombre d’articles accordés aux annonces dépassent en nombre et en longueur certains sujets plus préoccupants. La qualité et l’objectivité de l’information en pâtissent.
- 3 : Les sources d’informations
Ne pouvant pas être partout à la fois et voulant éviter certaines dépenses que peut entrainer une sérieuse recherche d’informations objectives et claires nécessitant des enquêtes minutieuses parfois à des endroits éloignés de leur localité, nombre de gros médias préfèrent s’en tenir à la source officielle, qui du reste jouit d’un préjugé favorable auprès du public du fait des hautes personnalités qui l’incarnent. Ainsi naît progressivement une certaine complicité entre ceux qui « gèrent » l’information et les détenteurs de pouvoir. Les autorités étatiques peuvent par exemple aller jusqu’à mettre à la disposition de certains journalistes du matériel, des locaux ou autres choses qui facilitent leur travail. Ce qui crée entre eux une certaine une proximité que Mark Fishman appelle : « le principe d’affinité bureaucratique. » Cette situation pousse certains journalistes à l’autocensure ou à la désinformation. La presse qui était censée être un contre-pouvoir devient ainsi un pour-le-pouvoir. Le comble de complicité semble atteint quand les détenteurs de médias, pour corroborer les thèses des sources officielles, passent par des experts ou prétendus tels en leur ouvrant grandement les porte de leurs télés, radios, la une de leurs journaux… tout en évitant d’inviter les voix dissidentes.
- 4 : La Flak, contre-feux, tirs de barrage
Dans cette grisaille médiatique, les journaux, journalistes…qui oseraient nager à contre-courant de l’information dominante (celle du pouvoir politique et de la classe des affaires) en publiant des articles ou en réalisant des documentaires démontant leurs magouilles et dévoilant certaines contre-vérités, font souvent l’objet de nombreuses attaques pouvant aller des campagnes de diabolisation aux multitudes procès en diffamation en passant par des appels au boycott et parfois par des menaces et des actes d’intimidation. Du coup, nombre de médias et de journalistes finissent par penser que le jeu n’en vaut plus la chandelle. Aussi se gardent-ils de faire un travail de dénonciation. Tout au plus racontent-ils des faits banals s’ils ne versent pas dans la complaisance.
- 5 : L’anticommunisme
Avec la fin de la guerre froide, l’anticommunisme s’est transformé en toute idéologie ou mouvement pouvant prendre la place d’un ennemi commun. De nos jours, il porte entre autres le nom de l’immigré, de l’islamisme et surtout du terrorisme comme l’a affirmé Chomsky dans Media Control : The Spectacular Achievements of Propaganda. Avec cet ennemi commun, il est quasi blasphématoire d’afficher une opinion allant à l’encontre du discours officiel. Ceux qui s’y aventurent sont victimes de chasses aux sorcières, sont traités d’antipatriotes, de vendus et de collaborateurs. Par conséquent tous les écarts de langages et de comportement deviennent tolérés quand il s’agit de parler de cet ennemi. Celui-ci constitue souvent une sorte de punching ball pour les autorités politiques, leur permettant de temps à autre de créer des diversions afin de reléguer les problèmes intérieurs au second plan.
Bien que La fabrication du consentement parle des États-Unis en général, les méthodes de propagande médiatique tendent à s’universaliser. Tous ces filtres contribuent non seulement à fausser le jeu démocratique par l’information biaisée qui est donnée, mais encore entrainent aussi ce que Chomsky et Herman ont appelé la « dichotomisation de la présentation des nouvelles », qui n’est rien d’autre qu’une vision manichéenne du monde souvent créées par les dominants : l’axe du bien, l’axe du mal, ceux qui sont avec nous, ceux qui sont contre nous, les progressistes et les obscurantistes…Cette dichotomisation des nouvelles a aussi pour corollaire une présentation déséquilibrée des victimes de toutes sortes. Celles faisant partie du camp des dominants et de leurs alliés sont considérées comme ayant de l’intérêt et les autres, celles appartenant aux États ennemis ou aux pays sans « grande importance » sont sans intérêt. Par conséquent, la grande couverture médiatique et l’émotion que suscitent les unes tranchent nettement avec l’indifférence et l’absence de couverture médiatique quand il s'agit des autres.
L’époque où nous vivons semble être celle de la propagande et de la manipulation par excellence. Les fake news ne font que renforcer cette présomption. Par conséquent, qu’elles aient pour nom consommateurs, électeurs, audiences, auditeurs, peuples, les foules doivent doubler de vigilance afin d’éviter de se faire pétrir dans la farine des nouveaux boulangers : politiciens, multinationales, mass médias…Comment, est-on tenté de se demander ? Il n’existe pas de recette miracle. Mais faire preuve d’esprit critique semble être un bon pas sur le chemin de la solution. Amin Maalouf donne une petite astuce que lui avait transmise son père : « Mon père dirigeait un quotidien, dont il adressait par courtoisie un exemplaire à ses collègues, qui lui envoyaient par réciprocité leurs propres journaux. « Lequel faudrait-il croire ? », lui avais-je demandé un jour en désignant la pile. Sans interrompre sa lecture, il m’avait répondu : Aucun, et tous. Aucun ne t’apportera toute la vérité, mais chacun te donnera la sienne. Si tu les lis tous, et si tu as une bonne capacité de discernement, tu comprendras l’essentiel. Pour les radios, mon père faisait de même[6]. » Si la dernière phrase de « Peau noire, masques blancs » de Frantz Fanon, publié en 1952, lançait cette prière à la vigilance : « Ô mon corps, fais de moi un homme qui interroge toujours. », que ne devrions-nous pas faire à l’ère du développement sans précédent des moyens et techniques de communication et corrélativement de propagande et de manipulation ? La promotion des médias alternatifs peut jouer un grand rôle pour contrer la manipulation et la propagande.
[1] Gustave Le Bon, La psychologie des foules, p.69
[2] Formule inventée par Walter Lippmann, qu’il a employée dans son livre : Public Opinion
[3] Noam Chomsky et Robert McChesney, Propagande, médias et démocratie, p.20