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20 juillet 2025
Par Mohamed DIA
BRT, UN BON PROJET QUI RISQUE DE DETRUIRE PLUS D’EMPLOIS QU’IL N’EN CREERA
Quel est le plan mis en place par le gouvernement pour les pertes d’emplois qu’occasionnera le projet BRT ? Il est impératif, sans d’autres alternatives, de laisser en place ces emplois informels qui jouent un rôle d’amortisseur social
Mohamed DIA Consultant bancaire Dakar |
Publication 31/10/2019
Impossible à quantifier par nature, le secteur informel occupe une place très importante dans l’économie sénégalaise. Depuis l’indépendance, les gouvernants ne s’y sont pas attaqués, car il joue le rôle d’amortisseur social vu que les gouvernants sont dans l’incapacité de faciliter la création suffisante d’emplois et de réduire la pauvreté.
Dans ce secteur, on trouve les chauffeurs de « cars rapides » et de « Ndiaga Ndiaye », qui gagnent dignement leur vie, mais qui risquent de se retrouver sans emplois d’ici quelques années. Le gouvernement va mettre en œuvre le projet BRT, qui est un projet qui risque de faire perdre plus d’emplois qu’il n’en créera. Certes, nous avons besoin de développement, mais il aurait été plus sage de trouver une alternative pour que ces emplois informels ne soient pas détruits. Le secteur routier joue un rôle dominant dans le secteur du transport et plus de 90 % des déplacements de biens et personnes sont assurés par ce secteur.
Le plus dominant est l’AFTU (Association de Financement des professionnels du Transport Urbain) qui est le premier réseau de transport en commun au Sénégal. Selon leur site, ils ont assuré le déplacement de 250 millions de passagers en 2016 et ont créé environ 6 000 emplois directs composés de chauffeurs, receveurs, régulateurs et contrôleurs. Il y a aussi les « Ndiaga Ndiaye » et les « cars rapides » qui circulent depuis presque 50 ans.
L’Etat avait promis leur retrait de la circulation, car ils représentent un danger, mais hélas, ils sont toujours en circulation. Il y a encore une nouvelle promesse de retirer les cars d’ici 2020 et les remplacer progressivement par un parc de transport urbain plus jeune. En tant que véritable institution, il sera quasi-impossible de les mettre hors de la circulation, car la plupart des cars appartiennent à d’influents marabouts. Le but était d’éliminer 300 véhicules par an à compter de 2016, soit 300 par an pour les supprimer complètement en 2019. Lors de l’étude pour la demande de prêt, Dakar Dem Dik exploitait 23 lignes pour 6 % des déplacements quotidiens en transport commun, l’AFTU exploitait 56 lignes et représentait 35 % des déplacements quotidiens.
Presque 25 % des autres déplacements étaient assurés par les « cars rapides » et « Ndiaga Ndiaye ». Vu que la population augmente de manière exponentielle à Dakar, la demande est forte pour la demande, ce qui fait que le reste de la demande est assuré par les taxis clandos et les taxis officiels de couleur jaune et noire. étudions les risques évoqués pour la mise en place de ce genre de projet au Sénégal. Il faut noter que pour dédommager les déplacés, il faudrait payer presque 5 milliards de FCFA, or le Sénégal n’est pas en mesure de payer cette somme sans que cela n’affecte un autre projet phare. Le Sénégal affiche un déficit budgétaire à hauteur de 3,5 % du PIB et je ne vois pas personnellement comment le ministère des Finances peut inclure cette dépense dans le budget sans affecter un autre secteur.
Le risque institutionnel est aussi présent, car c’est la première fois qu’un tel projet voit le jour au Sénégal. Entre le TER et le BRT, on parle de deux grands projets de transport et le gouvernement ne peut pas contrôler ces deux grands projets. Il aurait été plus sage de finir un projet et de le tester au bout d’une année voire deux ans avant de se lancer dans cet autre projet même si le but principal est de couvrir Dakar du Nord au Sud. Il ne faudrait pas oublier les risques fiduciaires, car le CETUD n’a pas assez d’expérience ni assez de moyens dans ce genre de marchés, car c’est le premier projet de ce genre que le Sénégal met en œuvre. Le gouvernement sera dans l’obligation d’embaucher des consultants spécialisés dans ce domaine et ce sont des extra dépenses dont les ressources ne sont pas encore mobilisées. étant conscients de nos limites, nous savons que nous ne sommes pas capables d’exploiter et d’entretenir cette flotte d’autobus modernes.
Dans ce cas, on devra encore faire recours à l’expertise internationale pour la maintenance de l’ensemble du système. Nous allons donc créer des emplois qui seront occupés par des étrangers. L’Etat n’est pas en mesure d’accompagner une entreprise privée nationale, car il ne dispose pas d’assez de ressources. Quant au risque lié à la destruction d’emplois informels directs et indirects, le risque est réel et cela affectera beaucoup de ménages sénégalais.
De multiples risques non pris en charge
Certes, il y aura une joint-venture avec les opérateurs locaux et une possibilité pour qu’ils puissent acquérir de la flotte, et que les opérateurs de l’AFTU exploiteront les itinéraires de desserte, le risque est toujours présent. Il faut noter que dans l’étude, le but est d’éliminer les « cars rapides » et les « Ndiaga Ndiaye », et on parle de milliers d’emplois directs qui seront affectés et qui ne pourront pas être remplacés. Durant la mise en œuvre de chaque projet qui impactera un secteur, des rencontres s’effectuent entre les acteurs du secteur et les fonctionnaires de l’Etat et ces derniers leur font signer un accord de principe sur un nouveau régime qui sera loin de la réalité sur le terrain et cela causera des désagréments une fois le projet en place.
Selon le CETUD, qui a dit avoir soigneusement évalué les impacts, ils avaient dit que 265 bus seraient affectés et parmi ces 265 bus, 150 seront assignés aux itinéraires de desserte et que leur analyse financière a montré une rentabilité et les 115 bus restant seront mis hors circulation et ceux qui exploitaient ces routes vont être utilisés comme des travailleurs journaliers tout au début. Quel sera leur sort quand l’exploitation débutera ? Nous avons souvent vu les fonctionnaires du pays tromper les acteurs d’un secteur pour la mise en place d’un programme sans leur dire ce qu’il en sera exactement pour qu’ils puissent se préparer conséquemment. S’il est bien mis en place, le projet BRT peut être une bonne chose pour le Sénégal, même s’il faut que nous analysions le coût du projet et le comparer à d’autres projets BRT en Afrique, car nous sommes plus intéressés par le mécanisme pour nous assurer que les Sénégalais ne vont pas payer pendant des années un prêt mal négocié. Nous ne devons pas oublier que ce projet va nous coûter 426,3 millions de dollars et le gouvernement ne décaissera que 10,8 millions de dollars. Quel est le plan mis en place par le gouvernement pour les pertes d’emplois qu’occasionnera le projet BRT ? Il est impératif, sans d’autres alternatives, de laisser en place ces emplois informels qui jouent un rôle d’amortisseur social.
Mohamed Dia est consultant bancaire Dakar
AUX ORIGINES D’UNE INIMITIE ENTRE CHEIKH ISSA SALL ET OMAR YOUM
Comme à la borne-fontaine ! La guerre larvée que se livrent les deux chefs de file de l’Alliance Pour la République (APR) dans le département de Mbour, a atteint son paroxysme
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 31/10/2019
C’est la guerre des tranchées à l’APR du département de Mbour. Sur fond de querelle de leadership, elle oppose le coordonnateur départemental du parti présidentiel, Me El Hadj Omar Youm, par ailleurs maire de Thiadiaye et ministre des Transports Terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement à Cheikh Issa Sall, président du mouvement AM/DEM (Agir avec Macky pour le Développement de Mbour) et non moins Directeur Général de l’Agence de Développement Municipal. Après une période d’accalmie lors de la dernière présidentielle, revoilà les deux frères «ennemis» qui se sabrent par presse, mais aussi par jeunesses interposées. Placée sous le parrainage du maire de Thiadiaye, la finale de l’édition 2018 de l’Odcav de Mbour disputée samedi dernier et « interdite » à Cheikh Issa Sall, aura été le déclencheur de cette levée de boucliers des deux côtés.
Comme à la borne-fontaine ! La guerre larvée que se livrent les deux chefs de file de l’Alliance Pour la République (APR) dans le département de Mbour, a atteint son paroxysme ces temps-ci. Entre Me El Hadj Omar Youm, coordonnateur départemental de l’APR, et Cheikh Issa Sall, président du mouvement AM/DEM, les coups volent bas et les attaques portent parfois au dessous de la ceinture. Les observateurs avisés sentaient venir cette confrontation depuis quelques semaines. Les jeunesses de la mouvance présidentielle, d’abord en conférence de presse, avaient nommément cité le ministre des Transports Terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement, sur la liste des responsables ayant «du mépris» pour les jeunes.
Réponse du berger à la bergère, les jeunes du camp du maire de Thiadiaye, montés au créneau, ont dénoncé une manipulation orchestrée par des responsables tapis dans l’ombre pour porter un coup à l’image de leur responsable. Remettant ça, les jeunes du camp du patron de l’ADM ont assimilé leur coordonnateur départemental à un « frein au développement de la commune de Mbour ». Après ces premières salves, une rencontre est calée entre ces jeunes loups et leur responsable de Ministre pour arrondir les angles. Au cours de cette réunion, Me Oumar Youm aurait reconnu le bienfondé de la démarche de ces « frustrés » qui réclament notamment des emplois. Et il a donné l’engagement de satisfaire cette requête !
Ayant obtenu satisfaction, ces jeunes, toutes obédiences confondues, ont pris l’engagement de venir communier avec leur désormais « protecteur » et parrain de la finale de l’édition 2019 du tournoi de l’Odcav de Mbour jouée le samedi 26 octobre dernier au stade Caroline Faye. Justement, c’est lors de cette finale que les démons de la division entre Cheikh Issa Sall et Me El Hadj Omar Youm, « exorcisés » le temps des élections législatives de juillet 2017 puis de la présidentielle de février dernier, ont refait surface, sous leur visage le plus hideux cette fois. A la veille de la finale départementale, les tractations de bonnes volontés avaient tenté de raffermir les liens, le temps d’une soirée pour sauver la à la fois la face et la fête. C’est parce que les partisans de Me Omar Youm craignaient que Cheikh Issa Sall ne fasse un sale coup à leur mentor en déplaçant des militants pour le huer. Voulant éviter de tomber dans un piège, surtout après un échec médiations entreprises, les membres de l’Odcav avaient pris les devants en déployant un impressionnant dispositif sécuritaire.
En plus de la police, une sécurité privée a été appelée en renfort. Informée que le Dg de l’ADM avait offert des t-shirts à son effigie, l’Odcav sort une circulaire interdisant tout port de Tshirt qui n’est pas à l’effigie du parrain. Cette mesure est appliquée scrupuleusement à l’entrée du stade où la sécurité veillait au grain contre toute personne portant un Tshirt qui n’est pas à l’effigie du parrain. Pour éviter que Cheikh Issa Sall ne passât à l’acte puisque des sources avaient rapporté qu’il avait la volonté d’acheter 1.000 tickets, le ministre Omar Youm avait acheté tous les tickets mis en vente. Des tickets qu’il avait fait distribuer aux comités de supporters « amis ».
Cheikh Issa Sall flingue Me Youm : « Nous ne pouvons pas comploter avec quelqu’un qui tient des réunions nocturnes pour succéder à Macky Sall »
Après la finale, en recevant l’équipe gagnante chez lui, le Dg de l’Agence de Développement Municipal a tenté d’enfoncer le maire de Thiadiaye sans le citer. «C’est méconnaitre la maturité de AM/DEM. Notre combat n’est pas un combat de 2h de temps mais plutôt à long terme. Nous ne travaillons pas pour la prochaine échéance électorale mais pour des générations. Dons, c’est normal que nous ne soyons pas dans des schémas de leadership», a t-il d’abord réagi dans le vif. Allant plus loin, Cheikh Issa Sall a carrément versé dans les accusations. Voici notamment ce qu’il avait asséné : « Pour ceux qui veulent succéder au président Macky Sall, ils n’ont qu’à aller voir ailleurs. Ceux qui sont dans des lobbies pour se préparer à succéder au Président en tenant des réunions nocturnes, il faut qu’ils aillent chercher ailleurs car nous n’entrerons jamais dans ces manigances et des lobbies. Nous avons un seul leader qui s’appelle Macky Sall et s’il y a quelqu’un qui lorgne le fauteuil du Président qu’il cherche des soutiens ailleurs » a fulminé le DG de l’ADM. L’allusion était claire comme de l’eau de roche.
Me OMAR YOUM « Il y a des accusations qui ne sont pas fondées»
Le ministre des Transports Terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement, déjà accusé par les jeunes frondeurs de la mouvance présidentielle d’avoir un agenda caché, s’était dédouané auparavant en prenant la presse à témoin au stade Caroline Faye. « En tant que journalistes, vous qui êtes dans le département depuis longtemps, êtes informés de tout ce qui se fait. Vous épiez tous les discours, les gestes et tous les comportements. Je suis sûr qu’à ma place vous sauriez répondre à toutes les questions. Je suis un militant discipliné, loyal au président de la République. Il y a des accusations qui ne sont malheureusement pas fondées. Nous sommes en politique. Nous ne sommes pas là pour être dans des relations conflictuelles. Il peut y avoir des malentendus entre des responsables ou des jeunes et leur responsables mais le linge sale se lave en famille », a professé le maire de Thiadiaye.
Toutefois, moult observateurs estiment que cette déclaration sur l’honneur du coordonnateur départemental de l’APR ne pourra hélas pas sonner la fin de cette guerre froide entre les deux caciques du pouvoir. Avec ces sorties par médias interposés, les deux responsables de l’APR, qui aspirent chacun au leadership départemental, ont sonné la fin de la trêve politique pour installer leur formation politique dans la tourmente. Certes les relations entre le ministre Omar Youm et le directeur général de l’ADM, Cheikh Issa Sall, n’ont jamais été au beau fixe, mais les deux ténors s’étaient gardés de se lancer des piques depuis la campagne électorale de la dernière présidentielle. Hélas, lors de la finale départementale opposant l’ASC Relais à l’ASC Pasteef, leur divergence politique s’est transportée sur le terrain sportif sifflant ainsi la fin de la trêve.
Par l'éditorialiste de seneplus, Serigne Saliou Guèye
MACKY, L’ARTICLE 27 ET L’ESPRIT DE LA LOI
Si le président fait prévaloir l’esprit de sa requête de 2012 demandant l’invalidation de la candidature de Wade, jamais il ne penserait à l’éventualité d’un troisième mandat même si c’est le vœu de sa dame, de sa camarilla et de certains alliés
Le débat sur l’éventualité d’un troisième mandat du Président Macky Sall est de plus en plus agité. Si l’actuel chef de l’Etat avait donné, avant la présidentielle de 2019, des gages fermes de ne pas briguer un 3e mandat, tout laisse aujourd’hui croire qu’il a une telle tentation. Le changement discursif sur la question, la distillation par doses homéopathiques de l’idée par son entourage et la sanction de tout responsable qui parlerait de l’impossibilité d’un 3e mandat accréditent la thèse de la candidature du Président Sall en 2024.
Par décision N° 1/E/2012 en date du 27 Janvier 2012, le Conseil Constitutionnel a arrêté et publié une liste de 14 candidats au premier tour de l’élection du président de la République du 26 février 2012. Parmi ceux-là, il y avait le nom d’Abdoulaye Wade, alors candidat sortant et dont la candidature avait été fortement contestée par tous les autres prétendants à la présidentielle au prix même de plusieurs morts parmi les citoyens contestataires. Sur le fondement des dispositions des articles LO 122 du code électoral combinées à l’article 2 de la Loi organique 92- 23 du 30 mai 1992 modifié par la Loi organique 99-17 du 17 février 1999, le candidat Macky Sall entendait par une requête se prévaloir de son droit de réclamation aux fins d’invalidation de la candidature de Monsieur Abdoulaye Wade. Il commence par rappeler que l’article 2 alinéa 1er de la Loi organique 92-23 du 30 mai 1992 sur le Conseil constitutionnel modifié par la Loi 99-71 du 17 février 1999 prévoit que le Conseil constitutionnel reçoit les candidatures à l’élection présidentielle, arrête la liste des candidats, statue sur les contestations relatives aux élections du président de la République et des députés à l’Assemblé nationale et proclame les résultats.
Réclamation du candidat Macky Sall contre la candidature d’Abdoulaye Wade
Au vu des dispositions susvisées, Macky Sall, par le biais de ses avocats, dépose une requête au Conseil constitutionnel aux fins de déclarer recevable sa réclamation et d’y faire droit. Dans l’exposé des motifs de sa requête, Macky Sall estime donc que « Monsieur Abdoulaye Wade, Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais, avait pris des engagements politiques portés par la coalition CA 2000 par lesquels il prônait la limitation du renouvellement du mandat du président de la République à un. Et c’est sur la base de ces engagements politiques qu’il a fait une campagne électorale en 2000 pour être élu au 2e tour des élections le 19 mars 2000 ». Selon toujours M. Macky Sall « aussitôt après son élection, Monsieur Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, engagea dans ce sens une réforme de la Constitution pour mettre en œuvre ses promesses électorales.
Après son élection en 2000 sous l’empire de la Constitution de 1963, le Président Abdoulaye Wade soumit au peuple sénégalais par référendum une nouvelle Constitution qui entra en vigueur le 22 Janvier 2001. Ces engagements politiques se sont traduits expressément dans la nouvelle Constitution ainsi adoptée à travers les articles 27 et 104. Elu en 2000 pour un mandat de 7 ans, le président Abdoulaye Wade fut réélu en 2007 pour un mandat de 5 ans prévu par la nouvelle Constitution. C’est ainsi que, juste après son élection de 2007, lors d’une conférence de presse, il déclara « je ne peux plus me représenter pour un autre mandat car j’ai verrouillé la Constitution et j’ai bloqué le mandat à deux ». En dépit de tout ce qui précède, Abdoulaye Wade déposa au greffe du Conseil Constitutionnel sa candidature le 24 janvier 2012 pour le premier tour à l’élection du Président de la République du 26 Février 2012. Le Conseil constitutionnel, par décision en date du 27 janvier 2012, a arrêté et publié la liste des candidats à ladite élection sur laquelle figure le nom de Monsieur Abdoulaye Wade ». Selon le candidat de la coalition Macky 2012, cette candidature n’était pas valide parce que elle « viole les dispositions combinées des articles 27 et 104 de la Constitution. En effet, l’article 27 de la Constitution du 22 janvier 2001 dispose expressément que la durée du mandat du Président de la République est de 5 ans.
Le mandat du Président de la République est renouvelable une seule fois. L’article 104 dispose que le président en exercice poursuit son mandat jusqu’à son terme et toutes les autres dispositions lui sont applicables ». Et Macky Sall de conclure qu’« aux termes de l’article 104 précité, la nouvelle Constitution s’applique immédiatement au mandat du président de la République en exercice, exceptée sa durée qui est maintenue à sept ans, rejoignant ainsi la volonté politique et l’engagement moral de Abdoulaye Wade inspirateur de la Constitution nouvellement adoptée. Et qu’au regard de la nouvelle Constitution qui interdit formellement de renouveler le mandat plus d’une fois, Monsieur Abdoulaye Wade, qui a renouvelé son mandat en 2007, a fait deux mandats successifs et ne peut donc plus se présenter à l’élection du président de la République du 26 février 2012 ».
Macky et la réforme du 20 mars 2016
Le 20 mars 2016, dans le souci de mettre à l’abri le Sénégal du traumatisme d’un 3e mandat, le Président Macky Sall a soumis à référendum la modification de l’article 27 de la Constitution en ces termes : « La durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Mais dans le fond, cet article modifié ne se différencie pas fondamentalement de celui de la Constitution du 22 janvier 2001 qui dispose expressément que « la durée du mandat du président de la République est de 5 ans et le mandat du président de la République est renouvelable une seule fois. » Nonobstant la mise en garde d’acteurs de la société civile, des partis politiques et des juristes et des analystes politiques, le texte est voté brut de décoffrage. C’est-àdire tel quel. Il a fallu que deux éminents juristes fissent une sortie pour indiquer que la rédaction de l’article 27 offre, après la séquence 2019-2024, la possibilité d’un 2e mandat quinquennal indépendamment du septennat consommé. Ce qui revient juridiquement à deux mandats et arithmétiquement à trois mandats. Et c’est cela que retient l’imagerie populaire.
Imbroglio sur le 3e mandat
Invité du Grand Jury de la Rfm, le 8 octobre 2017, le professeur de droit Babacar Guèye déclare que le Président Macky Sall peut briguer un troisième mandat s’il est réélu en 2019. Quatre jours après, son collègue Jacques Mariel Zouankeu soutenait la même chose. Le 14 octobre, en marge de la visite de son homologue du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le président Macky Sall, dans une grande colère, a qualifié ce débat soulevé par les juristes de « puéril et sans intérêt pour le développement du pays ». Pour lui, « même un analphabète, si tu lui fais une traduction du texte, il va le comprendre. Mais les intellectuels aiment nous compliquer la vie, se livrer à de grandes réflexions pour se mettre en valeur ».
Malgré ces assurances du président Macky Sall, pourtant, les Sénégalais restent sceptiques surtout qu’il a eu à violer l’engagement ferme qu’il avait pris devant eux relativement à la réduction de son mandat. Lequel devait être ramené de sept à cinq ans. Une promesse violée en fin de compte avec la complicité des juges constitutionnels. Après son message à la Nation du 31 décembre 2018, le chef de l’Etat, interrogé par des confrères, a donné des assurances fermes et claires sur cette problématique du 3e mandat : « C’est moi qui ai écrit la Constitution. Quand on a ramené le mandat de 7 à 5 ans, j’ai dit que le mandat est renouvelable une fois. J’y ai rajouté une clause qui stipule que nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Si je suis réélu, je fais un deuxième mandat de 5 ans. Cela fera 7 plus 5. Il faudra partir. C’est ça l’option fondamentale ».
Quand le président Macky Sall a été réélu en février dernier, le débat sur le 3ème mandat est alors soulevé à nouveau. Et le 12 mars 2019, Seydou Guèye, porte-parole du gouvernement et de l’Alliance pour la République, invité du Grand Oral d’Apanews, confirme le Président. « Macky Sall entame son dernier mandat puisque nous sommes partis sur une révision de la Constitution qui a été une révision consolidante. Il n’y a pas besoin d’être péremptoire sur la question, il faut s’en référer à la Constitution. Si vous lisez la Constitution, vous vous rendrez compte que les marges de manœuvre pour interpréter sont très minces, pratiquement inexistantes ». Telle était la réponse du porte-parole du gouvernement qui semblait clore la polémique autour d’un éventuel troisième mandat de Macky Sall. « Le problème qu’on avait connu par le passé, le président Macky Sall y a apporté une réponse en limitant le nombre de mandats, en fixant la durée du mandat du président de la République et en verrouillant un peu la Constitution pour que ces dispositions relatives à l’élection du président de la République soient pratiquement intangibles », avait conclu Seydou Guèye.
Une position qui diverge avec celle du professeur de droit Abdoulaye Dièye. En effet, ce dernier, à l’instar de ses collègues Babacar Guèye et Jacques Mariel Zouankeu, a déclaré, lors de son passage à l’émission « Objection » du 14 avril, que « si jamais demain, par une pression ou une influence quelconque, le président Macky Sall se mettait à dire qu’il va demander au Conseil constitutionnel si c’est son dernier mandat, il va faire un troisième mandat. »
En tout cas, lors du lancement du dialogue national le 28 mai passé, la réponse du Président Sall, interpellé par Mamadou Decroix sur le même sujet, a laissé pantois et dubitatifs beaucoup de Sénégalais. « A l’heure où je vous parle, mon seul souhait est de travailler pour le développement du Sénégal. Donc, je ne suis pas dans les manigances puisqu’il n’y a plus d’enjeu pour moi », a laissé entendre le président réélu. Ibrahima Ndoye, conseiller spécial du chef de l’Etat, nonobstant les déclarations de son patron, a déclaré lors de l’émission Face to Face de la TFM du 21 juillet ceci : « Je souhaite que Macky Sall soit présidentiable en 2024. Je prie Dieu pour qu’il réunisse toutes les conditions. C’est ma conviction personnelle. Mais la décision revient au Conseil constitutionnel ». Interrogé sur la question du 3e mandat le 19 mars 2019 par Seneweb et le 13 octobre suivant par la RFM, le député-maire socialiste Cheikh Seck a répondu invariablement que « ce n’est pas un débat, dans la mesure où la Constitution a tout verrouillé et qu’il n’a jamais été dans l’esprit du Président Macky Sall de penser à un troisième mandat ». Mais il s’enfonce dans un clair-obscur en soutenant que « l’opposition qui a voté non au référendum ne doit pas aujourd’hui se plaindre d’une possibilité d’un troisième mandat et par conséquent, si l’on la suit dans sa démarche, il y aura bel et bien un troisième mandat pour Macky Sall ».
De fil en aiguille, les discours changent et l’on s’éloigne des gages d’un non-troisième mandat présidentiel. Puis, brusquement, lors d’un récent voyage en France, Macky Sall a sommé ses partisans de ne plus se prononcer sur le 3e mandat. Et quand Sory Kaba, alors directeur des Sénégalais de l’Extérieur, a eu l’outrecuidance de parler de la fin de la mission du Président Sall en 2024, le couperet n’a pas mis de temps pour scier la tête de cet audacieux qui s’est prononcé défavorablement sur un sujet considéré désormais comme tabou. Sous le prétexte de l’adoption d’un code de conduite, les militants de l’APR ne doivent plus se prononcer sur autre chose que les réalisations illusoires du Président Sall.
Par conséquent, le parti présidentiel est devenu une sorte de camp militaire où les instructions du Chef ne se discutent pas mais s’exécutent aveuglément. Cela nous rappelle le 5e principe de l’idéologie autocratique du Juche qui fonde le Parti du Travail de Corée de Kim Jong-Un qui ordonne « le respect strict du principe d’obéissance inconditionnelle dans l’exécution des instructions du Grand Chef Kim Il-Sung ». Ici, le Grand Chef s’appelle Macky Sall. L’interdiction aux militants de se prononcer sur l’éventualité d’un 3e mandat suivie du limogeage de Sory Kaba laisse croire que le Président Macky Sall est traversé par un cruel dilemme sur la problématique d’un 3e mandat. Des rumeurs persistantes distillent que le Président Sall aurait déjà demandé secrètement l’avis des Sages sur la question. Lesquels lui auraient répondu positivement. Et l’on ne serait pas surpris que le Président renégat nous refasse le coup de la réduction du septennat en s’adossant à la décision d’un Conseil constitutionnel entièrement acquis à sa cause. Et il ne serait point surprenant non plus que les Sages, se fondant sur la jurisprudence de la Décision n°1/C/2016 du 12 février 2016, lui répondent dans l’éventualité où il les saisirait que « le mandat en cours, au moment de l’entrée en vigueur de la loi de révision, par essence intangible, est hors de portée de la loi nouvelle. Par conséquent la loi modificative de l’article 27 sur la durée du mandat du Président de la République ne peut pas s’appliquer au septennat. Autrement dit, ledit mandat est écarté du champ du nouvel article 27. Cela signifie qu’on ne peut pas le comptabiliser comme l’un des deux mandats autorisés par l’article 27 ».
Au nom de l’esprit de l’article 27
Même si la lettre modifiant l’article 27 de la Constitution confère juridiquement au Président Macky Sall, initiateur de ladite réforme, la possibilité de briguer un troisième mandat, l’esprit qui le fonde le lui interdit éthiquement. Il n’est pas inutile de rappeler l’orientation qui fut celle du législateur. Toute décision du Conseil constitutionnel doit en effet tenir compte de cette orientation : les Sages ne peuvent pas aller contre son esprit. C’est l’esprit de la loi qui compte et non le texte juridique uniquement. Il y a la loi, son esprit, et son histoire. Pour la comprendre, il faut prendre en compte la durée des socialistes au pouvoir, le besoin d’éviter l’usure du pouvoir et la possibilité d’une alternance démocratique au bout d’une décennie. L’esprit de l’article 27, c’est l’idée fondamentale qui a présidé à son élaboration et continue à l’animer. C’est pourquoi, l’on doit se guider sur l’esprit et non sur le littéralisme qui ignore les finalités, le sens global dudit article. Ayant longtemps souffert d’une Constitution qui ne favorise pas une alternance démocratique, Abdoulaye Wade a adopté une nouvelle Constitution en 2001 qui limite les mandats présidentiels à deux même s’il ne l’a pas respecté en 2012 sous le prétexte d’une rédaction biaisée de l’article 27. Son successeur à la tête de l’Etat, pour éviter les morts de 2011-2012, a jugé nécessaire de réformer cet article en ramenant le mandat à cinq ans et en limitant l’exercice à deux. Et s’il fait prévaloir l’esprit de sa réforme et sa requête adressée au Conseil constitutionnel le 28 janvier 2012 pour demander l’invalidation de la candidature de Wade, jamais il ne penserait à l’éventualité d’un 3e mandat même si c’est le vœu de sa dame, de sa camarilla et de certains alliés qui souhaitent bénéficier encore des ors et voluptés du pouvoir.
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REVUE DE PRESSE DU 31 OCTOBRE 2019 AVEC AHMED AIDARA
REVUE DE PRESSE DU 31 OCTOBRE 2019 AVEC AHMED AIDARA
Moussa Ndiaye, international des U20 va honorer sa première sélection dans l'équipe A des lions de la téranga. Il est la surprise du chef sur la liste des 24 joueurs choisis par Aliou Cissé, pour affronter le Congo et l'Eswatini. Deux autres joueurs feront aussi leurs premières entrées dans la tanière pour ces deux premières journées des éliminatoires de la CAN 2021. Il s'agit de Naby Sarr (Charlton) et Bab Thiam (Kasimpasa).
En revanche, Diao Baldé Keita et Moussa Konaté n’ont pas été retenus.
Pour rappel, les Lions vont recevoir le Congo, le 13 novembre à Thiès avant de se déplacer en Eswatini le 17 du même mois.
Dakar, 31 oct (APS) – L’actualité politique revient en force dans les journaux parvenus jeudi à l’Agence de presse sénégalaise, lesquels continuent d’alimenter le débat sur l’éventualité d’une troisième candidature de Macky Sall à la présidence de la République, tout en accordant un certain intérêt à d’autres sujets.
‘’Le débat sur l’éventualité d’un troisième mandat du président Macky Sall est de plus en plus agité. Si l’actuel chef de l’Etat avait donné, avant la présidentielle de 2019, des gages fermes de ne pas briguer un 3e mandat, tout laisse aujourd’hui croire qu’il a une telle tentation’’, écrit par exemple Le Témoin.
Pour le journal, le changement discursif sur la question, la distillation par doses homéopathiques de l’idée par son entourage et la sanction de tout responsable qui parlerait de l’impossibilité d’un 3e mandat accréditent la thèse de la candidature du président Sall en 2024.
Vox populi croit voir à travers ce débat un divertissement du pouvoir et de l’opposition pour des joutes électorales prévues dans cinq ans et évoque un ‘’piège du troisième mandat’’ à sa Une.
‘’Le débat, prématurément lancé, du 3e mandat, est un piège politique aussi bien pour l’opposition que le pour le pouvoir. Divertis par des joutes prévues dans cinq ans, les deux camps occultent aujourd’hui les véritables défis à relever’’, pointe la publication dans ses colonnes.
A ce propos, Seydou Guèye semble avertir dans Sud Quotidien : ‘’Toute tentative de dépassement de notre ligne communicationnelle relève d’une posture de défiance’’.
Une sortie sans doute en lien avec le limogeage de deux responsables du pouvoir après avoir publiquement évoqué l’impossibilité pour le président Sall de briguer un nouveau mandat à la tête du pays.
Dans le même temps, l’actualité du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (APR) suscite l’intérêt de Walf Quotidien, lequel met en relief une ‘’redistribution des cartes’’ à l’intérieur de cette formation politique.
‘’Les premiers deviennent les derniers’’, affiche le journal à sa Une en soulignant que Macky Sall n’est désormais plus entouré de ses lieutenants et compagnons de la première heure. ‘’Avec le sabre qu’il brandit ça et là, il fonctionne tel un monarque en faisant le vide autour de lui’’, croit savoir le journal du groupe Walfadjri.
De son côté, Le Quotidien a jeté son dévolu sur le renouvellement des instances du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) en expliquant que son leader ’’continue’’ le Sopi (changement).
Me Abodulaye Wade continue de procéder aux changements au niveau des instances du PDS. Il a ainsi nommé Lamine Ba et Saliou Sagna, président et secrétaire général de la Fédération des cadres libéraux (FNCL) en remplacement de Cheikh Tidiane Seck et Abdoul Aziz Diop, alors que les concernés soutiennent n’avoir jamais démissionné de leurs postes, rapporte le journal du groupe Avenir communication.
Pendant ce temps, Enquête met en avant un projet de loi en lien avec l’exploitation gazière en gestation en n’hésitant pas à mentionner à sa Une ‘’Macky met plein gaz’’.
‘’Alors que l’exploitation du gaz du projet Grand Torutue Ahmeyim (GTA) est fixée pour 2022, le Sénégal tente de se doter d’un cadre législatif pour répondre aux défis et saisir les opportunités de cette manne gazière’’, fait savoir la publication.
Selon le journal, le processus a ainsi été lancé pour doter le pays d’un cadre législatif permettant de saisir les opportunités de la manne gazière. Une loi qui devrait être mise en œuvre pour éviter au Sénégal de se laisser déborder par des opérateurs plus rompus à la tâche dans le secteur gazier.
‘’Le ministre chargé des hydrocarbures sera au cœur du processus d’attribution des licences d’importation ou d’exportation’’, précise Enquête.
Le journal Libération s’intéresse pour sa part aux péripéties liées au basculement vers le numérique du Sénégal et révèle les contours d’un affrontement entre l’Etat et Excaf, entreprise en charge de sa mise en œuvre.
‘’Le Sénégal risque de rater pour la seconde fois, le basculement vers le numérique prévu en juin 2020. Cela fait que rien ne va plus entre le ministère de la Communication et Exacf, société chargée de la construction de l’infrastructure dédiée à Tnt (Télévision numérique terrestre)’’, fait remarquer le quotidien dakarois.
D’après le journal, l’Etat a mis en demeure Excaf de transférer, dans les plus brefs délais, l’infrastructure et les équipements TNT à TDS SA, ce que le groupe refuse de faire au prétexte que tout lui appartient.
Dans sa livraison, L’Observateur est revenu sur la saisie d’une importante quantité de cocaïne mardi soir au Port de Dakar et révèle par exemple que le propriétaire du véhicule dans lequel la drogue avait été dissimulée et un transitaire avaient été entendus.
’’La drogue a les mêmes caractéristiques que les 1036 kilogrammes saisies au mois de juin dernier’’, fait remarquer le quotidien du Groupe futurs médias (GFM).
Le Soleil salue à sa manière la qualification historique de l’équipe nationale de football des moins de 17 ans pour les huitièmes de finales de la Coupe du monde abritée par le Brésil.
’’Braves lionceaux’’, exulte le quotidien national en commentant la victoire obtenue la veille par les U17 sénégalais aux dépens de ceux des Pays-Bas (3-1).
LA BCEAO ENGAGE LA REFLEXION
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) en collaboration avec la Banque mondiale a engagé depuis hier, mercredi, pour deux jours une réflexion de partage d’expériences en matière de promotion et de régulation des Fin Tech.
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) en collaboration avec la Banque mondiale a engagé depuis hier, mercredi, pour deux jours une réflexion de partage d’expériences en matière de promotion et de régulation des Fin Tech. C’est par l’entremise d’une conférence internationale sur les entreprises de technologie financière, portant thème: «Fin Tech : Défis, opportunités et perspectives pour les pays en développement».
A l’ouverture des travaux, Elisabeth Huybens, Directrice régionale pour l’Afrique du centre et de l’ouest à la Banque mondiale dira: «L’Afrique est un leader en matière d’innovation basée sur la monnaie électronique, qui transforme les économies sur l’ensemble du continent et provoque un changement radical dans l’accès aux services financiers». Elle illustrera son propos par des chiffres. «Le taux de pénétration des comptes de monnaies électroniques a enregistré une augmentation remarquable entre 2014 et 2017.
Ainsi la part des adultes en Afrique subsaharienne ayant un compte de monnaie électronique a presque doublé pour atteindre 21%, et près de 10% du Pib se font via la monnaie électronique, contre seulement 7% du Pib en Asie et moins de 2% dans les autres régions». Ce qui lui fait dire: «Outre le fait de promouvoir l’inclusion sociale, l’accès aux services financiers numériques peut faire progresser des objectifs de développement plus vastes, tels que l’accès à l’eau et l’électricité; le renforcement du capital humain; l’amélioration de l’efficacité de la prestation des services gouvernementaux, tout comme l’accès à l’assurance indicielle et à la distribution de produits d’assurance récolte aux agriculteurs afin d’atténuer certains risques agricoles…».
REDUIRE LES ECARTS D’INCLUSION ENTRE HOMMES ET FEMMES
Mieux, renseigne-t-elle : «L’étude Findex 2017 montre que la technologie numérique contribue également à réduire les écarts d’inclusion financière entre les hommes et les femmes». Toutefois, elle n’a pas manqué d’indiquer que le défi est de promouvoir les bienfaits de l’innovation tout en gérant les risques qui y sont associés.
Tiémoko Meyliet Koné, gouverneur de la Bceao mesurant toute la dimension sociale et économique de l’industrie financière dira: «La rencontre vient à point nommé car, elle permet la mesure de la transformation historique que vit le secteur financier depuis quelques années avec l’avènement des Fin tech». Certes, souligne-t-il, «la technologie et la finance sont toujours allées de pair, mais l'ampleur de l'impact disruptif des FinTech sur le système financier a surpris les 5 régulateurs et les acteurs de la finance classique dans le monde». D’où pour lui: «Les FinTech menacent d'obsolescence de nombreux métiers. Elles modifient profondément les pratiques des acteurs et ouvrent la porte à de nouveaux modes de fourniture et de consommation des services financiers». Selon elle, «ces nouveautés sont alignées sur les aspirations des populations, qui aspirent à des services financiers plus simples, plus efficaces, plus adaptés, plus accessibles et moins coûteux».
En Bref… En Bref…
MOBILE MONEY : Une hausse moyenne annuelle de 38% notée
En Afrique, les transferts d’argent via la téléphonie marchent bien. En effet, «au niveau de l'Union monétaire ouest africaine (Umoa), l'activité d'émission de monnaie électronique a connu une croissance soutenue. Le nombre de comptes de monnaie électronique est ressorti à 62,9 millions à fin 2018 contre 25 millions en 2015, soit une hausse moyenne annuelle de 38%. En valeur, le montant total des transactions via la téléphonie mobile a été estimé à 23.534 milliards de francs CFA contre 7.415 milliards en 2015», a fait savoir hier, mercredi, le gouverneur de la Bceao, lors de son discours d’ouverture de la conférence internationale sur les entreprises de technologie financière (Fin Tech). Ce, en présence des membres du gouvernement de la Bceao, les gouverneurs des banques centrales des Etats de l’Afrique centrale, de la Mauritanie, de la Gambie, du Ghana et de la Sierra Leone.
Selon Tiémoko Meyliet Koné, «les actions de la Bceao, qui a adhéré à l’Alliance pour l’inclusion financière (Afi) en 2011, ont permis de faire passer le taux d'utilisation des services financiers dans l'Union, donc le taux d'inclusion financière, de 26% en 2010 à 57,1% en 2018, avec une contribution de services financiers numériques dépassant le tiers. L'objectif est d'atteindre, sur un horizon de 5 ans, un taux d'inclusion financière de 75%».
SEULES 38 INSTITUTIONS EMETTENT LA MONNAIE ELECTRONIQUE DANS L’UEMOA
Au titre des émissions des monnaies électroniques, le gouverneur Koné a dit ceci : «Les initiatives de type FinTech observées à ce jour dans l'UEMOA concernent principalement les segments des services de paiement et de financement. Le nombre d'institutions autorisées à émettre de la monnaie électronique a fortement augmenté pour s'élever de 20 à 38».
L’UEMOA OBTIENT UNE BANQUE DIGITALE
Toujours, selon le gouverneur Koné: «Il convient également de signaler l'agrément en 2019 de la première banque digitale de l'Union, 100% mobile, qui met à la disposition de ces clients des services de paiement, d'épargne ainsi que de crédits à la consommation et immobilier». Par ailleurs, il a invité ses collaborateurs «à la bonne gestion du changement porté par les FinTech qui requiert de s'assurer que les nouveaux risques liés à la protection des données et à la distorsion de la concurrence soient maîtrisés».
NDOFFANE BÉNÉFICIAIRE DU PACASEN APRÈS L’ADOPTION DE SON COMPTE ADMINISTRATIF
"Ce financement servira à l’aménagement du marché central, à la construction de murs d’écoles, à l’aménagement intérieur du stade municipal et à l’extension du réseau électrique et d’eau", a indiqué à la presse le maire Mame Samba Ndiaye.
Le conseil municipal de Ndoffane a adopté à l’unanimité, mardi, son compte administratif, donnant ainsi la possibilité à cette commune de bénéficier du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (PACASEN) pour un montant de 309 millions de francs CFA, a constaté l’Aps.
"Ce financement servira à l’aménagement du marché central, à la construction de murs d’écoles, à l’aménagement intérieur du stade municipal et à l’extension du réseau électrique et d’eau", a indiqué à la presse le maire Mame Samba Ndiaye.
Le deuxième point soumis au vote des conseillers portait sur "la délibération d’une superficie de 19.314 mètres carrés, en collaboration avec le cadastre et le sous-préfet, pour la construction, par un promoteur, d’environ 70 logements dans la commune de Ndoffane", a-t-il souligné.
Il a ajouté qu’il a été soumis à l’appréciation des conseillers, qu’un jardin public d’environ 1000 mètres carrés soit baptisé "Keur Seynabou ", en hommage à la chanteuse Seynabou Niang, citoyenne de la commune de Ndoffane à qui l’on doit la mythique chanson "Tasbaski".
Ce jardin sera équipé d’un terrain de pétanque, d’un espace des arts et d’une cafétéria pour servir d’aire de détente à la population de Ndoffane.
Le nom "Keur Seynabou", qui lui est attribué, est une façon de rendre hommage à Seynabou Niang, une grande diva qui a ‘’fait connaître la commune de Ndoffane au niveau national et international’’, a-t-il expliqué.
Il a saisi l’occasion pour informer les conseillers municipaux d’un projet d’assainissement avec la construction d’infrastructures de traitement de déchets et le recrutement de 100 personnes pour sa mise en œuvre.
"Nous avons reçu aujourd’hui des partenaires de l’école d’ingénieurs de Nancy (France), qui avaient dans le passé électrifié le village de Médina Ndaowéne et qui sont là pour l’électrification de deux autres villages de la commune, à savoir Keur Samba Ngouffa et Malo Malo," a informé le maire.
L’absentéisme " répétée" de certains conseillers municipaux est souvent revenue dans les interventions des membres du conseil municipal. Ces derniers réclament l’application des textes qui permettent de les remplacer par leurs suppléants.
ABDOUL MBAYE ET CIE, CONTRE TOUTE EQUIVOQUE
La conférence des leaders du Congrès de la renaissance démocratique (Crd) précise que le démarrage des auditions du Doyen des juges dans l’affaire Pétro-Tim est distinct de la procédure judiciaire qu’ils ont initiée dans ladite affaire.
La conférence des leaders du Congrès de la renaissance démocratique (Crd) précise que le démarrage des auditions du Doyen des juges dans l’affaire Pétro-Tim est distinct de la procédure judiciaire qu’ils ont initiée dans ladite affaire. Dans une déclaration en date d’hier, mercredi 30 octobre, Abdoul Mbaye, patron du parti Act, et ses camarades continuent de réprouver la démarche adoptée par le procureur de la République, notamment l’appel à témoins.
L’information judiciaire qui sera ouverte par le Doyen des juges avec notamment le démarrage des auditions, dès le début du mois de novembre, n’a rien à voir avec la plainte déposée par le Congrès de la renaissance démocratique (Crd) sur l’affaire Pétro-Tim. La précision est de la Conférence des leaders du Crd, à travers un communiqué rendu public hier, mercredi 30 octobre.
Dans la note, le président du parti Act, Abdoul Mbaye et ses camarades disent vouloir «éviter toute confusion entre deux procédures judiciaires distinctes». Ainsi, ils rappellent qu’il existe une procédure d’appel à témoins lancée par le Procureur de la République pour rechercher l’existence de corruption dans l’affaire Sall-Timis. Donc, de l’avis des leaders du Crd, les auditions dont il s’agit, à partir de ce mois prochain, concernent ladite procédure enclenchée par le procureur Serigne Bassirou Guèye, après l’enquête de la Direction des investigations criminelles (Dic).
A côté de la précédente procédure qu’ils continuent de considérer comme inadéquate «pour la recherche du délit de corruption», car convaincus qu’il était plus facile de saisir la Crei pour la manifestation de la vérité, les leaders du Crd ont entrepris une autre démarche judiciaire auprès du Doyen des juges avec constitution de partie civile, le 22 juillet dernier, pour faux, usage de faux en document administratif et détournement de deniers publics.
A cet effet, ils font remarquer «qu’à ce jour, soit plus de trois (3) mois plus tard, ce dernier ne s’est toujours pas conformé aux dispositions pertinentes de l’article 79 du Code de procédure pénale (Cdp) par refus de fixer le montant de la consignation comme l’y oblige l’article susvisé».
Ne s’en limitant pas là face à cette attitude du juge d’instruction, ils ont à nouveau «saisi le Président de la Chambre d’accusation conformément aux dispositions de l’article 211 du Cdp par courrier déchargé le 15 octobre 2019 qui lui confère la mission de s’assurer du bon fonctionnement des cabinets d’instruction du ressort de la Cour d’Appel», lit-on sur le communiqué. Par conséquent, l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye et ses camarades disent, à l’image de tous les Sénégalais «républicains et démocrates», attendre «une application stricte de la loi dans cette affaire Sall-Timis».
"ATLANTIQUE’’, LES AVIS DU PUBLIC TUNISIEN
L’universitaire tunisienne Insaf Ouhiba par exemple dit avoir aimé dans ce film le "regard nouveau et original" qu’il apporte sur la question de l’émigration.
Le film "Atlantique" de la Franco-Sénégalaise Mati Diop, en lice à la trentième édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), est globalement apprécié du public tunisien pour l’originalité de son approche, un constat qui n’exclut pas certains avis plutôt partagés sur ce long métrage traitant de la problématique de la migration.
L’universitaire tunisienne Insaf Ouhiba par exemple dit avoir aimé dans ce film le "regard nouveau et original" qu’il apporte sur la question de l’émigration.
"C’est un film qui parle de l’émigration de manière complètement nouvelle et originale, ce qui donne de la valeur au film", analyse-t-elle.
Elle observe que les départs de l’Afrique vers l’Europe sont davantage médiatisés, au détriment "d’une forme de retour qui est la mort, mais de manière poétique", comme traité par "Atlantique", projeté lundi soir aux JCC.
Selon Insaf Ouhiba, "Atlantique", qui concourt au "Tanit d’or" dans la catégorie fiction long métrage, est "très artistique et a un langage cinématographique très présent".
"J’ai aimé et adoré les gros plans sur la mer tentante et attirante, renvoyant ce qu’elle a pris, l’utilisation de la musique, on avait l’impression que c’était l’appel des sirènes", souligne l’universitaire tunisienne.
Elle considère que la réalisatrice franco-sénégalaise "a eu beaucoup de chance" d’avoir remporté le ‘’Grand prix’’ du 72e Festival international de Cannes en France, en mai dernier.
"Elle a eu beaucoup de chance d’avoir eu le grand prix parce qu’il y a dans le même temps des films africains de grande qualité, mais qui n’ont pas été sélectionnés à Cannes", souligne Insaf Ouhiba.
"C’est tant mieux" si le Grand Prix remporté par Mati Diop "inaugure une nouvelle façon de voir le cinéma africain qui va avoir la légitimité qu’il aurait dû avoir depuis des années", dit-elle.
D’autres cinéphiles et spécialistes louent les "belles images" proposées par "Atlantique","le background de la vie de la mer, cette sensation d’être habité par les retours des personnes qui partent".
"Par la force de l’amour, on arrive à transcender tous ces problèmes et à se redonner vie", souligne par exemple une réalisatrice tunisienne.
Deux jeunes hommes tunisiens interpelés ont quant à eux apprécié différemment ce premier long métrage fiction de la nièce de Djibril Diop Mambety.
L’un d’entre eux assure n’avoir pas "un avis tranché" sur le film, avant d’ajouter qu’il n’a pas été "transcendé".
"C’est un film que j’aurais pu voir chez moi sur Netflix, je trouve que la mer, toute la spiritualité, le fantastique ne sont pas filmés d’une nouvelle manière, j’avais l’impression de voir un film d’horreur", souligne ce jeune cinéphile tunisien.
Il note toutefois que "certaines scènes, comme celui du camion tout au début du film avec les chants", lui ont donné "un minimum de sensation, car c’est comme une transe, j’ai été touché par cela".
Son ami franco-tunisien se dit "surpris" par ce film qu’il a vu juste par hasard, mais l’a aimé, confesse-t-il.
Mati Diop, la réalisatrice franco-sénégalaise n’a pas fait le déplacement aux JCC, contrairement à son producteur Oumar Sall et trois des acteurs du film (Mame Bineta Sané, Souleymane et Amadou Mbow), tous à Tunis pour présenter "Atlantique".
Selon Oumar Sall, c’est la première fois que le film participe à une compétition panafricaine.
"Nous voulons juste marquer notre reconnaissance aux JCC qui est un festival prestigieux et nous sommes d’autant plus heureux parce que c’est la première compétition panafricaine du film et nous sommes très heureux que cela se passe ici", a dit le producteur sénégalais, directeur général de "Cinékap"
Selon lui, la présence du film aux JCC était un choix de Néjib Ayed, le défunt directeur des JCC, "c’est pourquoi, dit-il, les JCC sans notre ami Néjib Ayed, n’est pas facile".
"Atlantique" rend hommage à la jeunesse africaine décédée en mer, mais également celle vivante et qui se bat au quotidien souvent dans un contexte difficile.
Il fait dans le même temps un clin d’œil à l’histoire et à ‘’Thiaroye 44’’, du nom de cette banlieue dakaroise où des "tirailleurs sénégalais" ont été massacrés par l’armée française.
Le long métrage de Mati Diop a été d’ailleurs tourné à Thiaroye.