A rappeler que l’agglomération de Dakar concentre plus de 25% des 15 millions d’habitants s’entassant sur une superficie d’à peine 0.3% du territoire! Autant dire que la capitale étouffe! Cette situation est aggravée par le nombre impressionnant de véhicules circulant dans la ville (70% du parc automobile national), avec une vétusté notoire provoquant une pollution anthropique chronique.
D’ailleurs faudrait-il le rappeler, Dakar est la 2ème ville la plus polluée au monde en termes de particules PM10 selon le rapport de l’OMS de Mai 2019. La conséquence sanitaire est catastrophique et nous ferait même perdre quelques précieuses années de notre faible espérance de vie! L’incinération des déchets ménagers et industriels à ciel ouvert est aussi un facteur aggravant!
Comme si cela ne suffisait pas, les déchets plastiques sont visibles partout dans la capitale avec une indifférence traduisant l’ignorance de l’impact sur l’environnement! D’ailleurs sur ce point, l’état d’esprit et le comportement du sénégalais, ajoutés à l’inefficience de la politique de l’Etat en termes de gestion des déchets, en sont les principales causes racines.
La forte densité de population accompagnée du nombre galopant de véhicules et d’infrastructures routières inadéquates, provoquent des embouteillages quotidiens! Ces derniers alimentent en effet la pollution évoquée plus haut, mais tuent également l’économie! Vous conviendrez avec moi que le temps de trajet normal (si circulation fluide) est plus que triplé, diminuant ainsi la productivité et la compétitivité!
Mais contrairement à ce qu’on pense, l’effet n’est pas seulement économique et environnemental, mais aussi touche l’aspect sécuritaire. En effet un nombre impressionnant d’agents de la police est mobilisé pour réguler la circulation; d’ailleurs c’est la première chose qui nous marque une fois à Dakar. Cela est forcément au détriment d’une mission cruciale de la police qu’est la prévention de la criminalité. Il est d’un accord unanime que les Dakarois ne sont plus en sécurité malgré l’effectif de la police qui a augmenté ces derniers temps. D’ailleurs cette insécurité quitte de plus en plus les quartiers populeux pour migrer vers les quartiers résidentiels, jadis paisibles et sûrs.
Le piéton Dakarois également risque de trépasser à tout moment à cause de l’indiscipline des automobilistes, avec cerise sur le gâteau, des insultes si l’on veut traverser la route via les passages dédiés! Le comportement de l’automobiliste n’explique pas tout car le piéton aussi, en voulant gagner quelques secondes de son temps, préfère prendre de hauts risques en laissant la passerelle pour p traverser l’autoroute!
Autant dire que c’est l’anarchie, dont nous tous sommes responsables! Ce constat alarmant, est accentué par l’urbanisation galopante de Dakar, avec une population augmentant de 3% par an. Hélas nos gouvernants n’exploitent pas ces données statistiques ô combien déterminantes pour bâtir une vision politique et anticiper des fléaux inhérents!
Autant dire que la capitale sénégalaise n’est ni attractive pour l’investisseur, ni pour une personne qui souhaiterait vivre dans un environnement sain et comptant bénéficier d’une espérance de vie élevée! Mais dans ce chaos, le Dakarois, tel un impuissant acteur semble s’y faire!
Dans le même registre, espérons que l’exploitation future de notre pétrole ne sonne pas comme une étincelle dans une poudrière en termes d’impact environnemental!
Abib Diop,
Ingénieur procédés et spécialiste en stratégie d’entreprise
Par l'éditorialiste de seneplus, Serigne Saliou Guèye
QU’EST-CE QUI DONC EXPLIQUE L’INDIFFÉRENCE MÉPRISANTE DE L’ETAT ?
L’attitude des autorités étatiques vis-à-vis de « Nio lank nio bagne » est inacceptable - Macky n’a pas beaucoup appris des événements qui ont été le catalyseur du mouvement populaire qui avait déboulonné Wade en 2012
Après presque un mois de contestation dont le point d’orgue avait été la première manifestation du collectif « Nio Lank Nio Bagn » du 13 décembre dernier, la colère monte chez ceux et celles qui se battent contre la hausse du prix de l’électricité. Vendredi dernier s’est encore tenue une manifestation pour exiger l’annulation des nouveaux tarifs de l’électricité. Une marche à laquelle ont pris part des milliers de personnes de tous âges et de toutes conditions. En dépit de l’absence très remarquée des partis de l’opposition et de certaines centrales syndicales, la mobilisation a encore été au rendez-vous.
L’énorme arsenal répressif déployé pour intimider les manifestants est un signe que le gouvernement cherche à briser par la matraque et les gaz lacrymogènes la détermination des manifestants, mais aussi à contenir toutes les têtes de pont qui pourraient peser dans le rapport de force contre le gouvernement. Cela n’a pas empêché, en cette énième journée de protestation, que la population descende massivement dans la rue non seulement à Dakar mais aussi dans d’autres villes de l’intérieur. D’ailleurs les slogans frappés sur les banderoles, les coquelicots, les pancartes, les T-Shirts, les bandeaux montrent toute la radicalité et la détermination des manifestants à ne point reculer dans leur combat contre la hausse du prix de l’électricité.
Stratégie de pourrissement ou de containtment
Quand des citoyens se rassemblent et s’organisent pour extérioriser leur mécontentement ou porter régulièrement leurs revendications dans la rue, il est du devoir des autorités en charge de répondre à leurs préoccupations de leur prêter une oreille attentive ou d’amorcer avec eux un dialogue pour trouver des solutions. Hélas, le pouvoir du président Macky Sall fait fi de ce devoir d’écoute et de dialogue.
En effet, l’attitude des autorités étatiques vis-à-vis des manifestants de « Nio lank nio bagne » est tout simplement inacceptable. Nonobstant les marches, les conférences de presse, la saisine de certaines autorités comme le médiateur de la République, les autorités gouvernementales semblent ne point entendre ces plaintes de la rue qui sourdent du mécontentement populaire. Elles adoptent une indifférence effarante, à la limite méprisante, à l’endroit de ces manifestants alors que nous sommes à l’heure du dialogue national. Au lieu d’aménager des plages de négociations avec ces manifestants contre la hausse du prix de l’électricité, elles préfèrent adopter des solutions de riposte agressives ou répressives. Au lieu d’enclencher des discussions avec ces milliers de citoyens qui manifestent pour le mieux-vivre des ménages, les autorités préfèrent faire la politique de l’autruche, employer des méthodes peu scrupuleuses pour déstabiliser « Nio lank Nio bagn » ou casser la dynamique populaire dudit collectif avec des programmes de diversion comme le « Cleaning day ». Si l’autorité préfectorale n’interdit pas de temps à autre les marches de « Nio lank nio bagn » au point même de réprimer durement les récalcitrants, ce sont des jeunes de l’APR qui organisent des contre-manifestations pour saborder leurs rassemblements.
C’est dans cette optique que le ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall, et Moussa Sow, coordonnateur de la Convergence des jeunesses républicaines (COJER), ont promis de faire face aux manifestants de « Nio lank » qu’ils qualifient d’ « imposteurs » et de « marchands d’illusions ». Pour ces responsables apéristes, ce combat contre l’électricité cache un autre qui est de vouloir affaiblir les institutions républicaines avec en tête le président de la République. Pire Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar, envisage une proposition de loi interdisant la marche durant le vendredi et le dimanche. Et pourquoi pas les autres jours de la semaine ! Ce, afin de garantir le libre exercice de culte des Sénégalais. Une telle initiative relèverait d’une imbécilité (faiblesse d’esprit) notoire de la part d’un godillot qui ignore qu’en République laïque, l’Etat connait les religions mais ne les reconnait pas.
Le Sénégal n’est pas une République confessionnelle mais, comme le stipule l’article 1 de la Constitution, « une République laïque, démocratique et sociale ». Par conséquent, le principe de séparation entre religion et Etat en République est absolu. Les religions n’ont rien à imposer ni en morale, ni en matière de mœurs à l’Etat. Et l’Etat non plus n’a pas à manipuler ou à instrumentaliser la religion à des fins politiciennes. Il est absurde de vouloir proposer une loi constitutionnellement liberticide sur la base de l’exercice d’un culte. Et parlant de vendredi, certainement Aymérou fait allusion à la prière de la mi-journée alors que les marches ne se tiennent que lorsque les fidèles reviennent des mosquées.
Et si le Président du groupe parlementaire de Bennoo a inclus dans sa proposition le dimanche, c’est pour ne pas être accusé certainement de discrimination vis-à-vis de la communauté catholique car il sait pertinemment que jamais les marches ne se tiennent dans ce pays les dimanches. Et puis, pour les animistes ou les païens que nous sommes au « Témoin », peut-il nous dire, le brave Aymérou, quel est le jour de la semaine où nous exerçons notre culte ? Ça pourrait bien être le samedi, ou le jeudi, ou le lundi… Dans tous les cas, dans sa proposition de loi, il devrait tenir compte de nous aussi…
Puisque la Constitution ne fait pas de distinction entre les différentes croyances, Aymérou aurait dû ajouter dans son propos le samedi, jour du sabbat des juifs, parce que si minime soit-elle, il y a une communauté juive dans notre pays en plus, on l’a dit, des animistes et des athées. Si, dans la stratégie du pourrissement ou du « containment » adoptée par l’Etat pour contrer « Nio lank », la direction de la Senelec n’actionne pas de soi-disant associations consuméristes dirigées par des personnes sans scrupule ou de faux imams pour expliquer à travers les médias le bien-fondé de la hausse, c’est le ministre du Pétrole et des Energies qui monte au créneau pour tempérer les ardeurs et promettre une réduction du prix de l’électricité aux environs de 2023. Et ce, pour un problème qui requiert une solution dare-dare.
Leçons non sues
Aujourd’hui, après un mois de contestation, seul le médiateur Alioune Badara Cissé, du côté étatique, a reçu les figures de proue de « Nio lank, Nio bagn » pour leur faciliter une audience auprès du président Macky Sall. Mais on a le sentiment que le président Macky Sall n’a pas beaucoup appris des événements qui ont été le catalyseur de ce vaste mouvement populaire qui avait déboulonné Wade en 2012. Quand il fallait écouter le peuple qui revendiquait contre les délestages et la dévolution monarchique et le 3e mandat, Wade, sourd et aveugle, avait préféré user de la violence pour répondre.
Ses zélotes avaient préféré soutenir la possibilité d’un troisième mandat à défaut de faire passer à l’Assemblée nationale la dévolution monarchique. Ses courtisans qui manquaient de lucidité lui ont toujours fait croire que c’était possible de faire un troisième mandat. Et au lieu de décrypter la colère du peuple qui investissait systématiquement les rues de Dakar, des ministres comme Ousmane Ngom ont cru lui rendre service en rédigeant un triste arrêté anticonstitutionnel restreignant la liberté de manifestation sur une portion du territoire national. Il s’en était suivi systématiquement une bataille farouche dans la rue entre le pouvoir et le peuple. Au bout du compte, plus d’une dizaine de morts dont les plus emblématiques sont l’étudiant Mamadou Diop et le jeune policier Fodé Ndiaye. Aujourd’hui, les mêmes nuages que ceux-là qui ont libéré la pluie d’un mécontentement déstabilisateur sous le règne de Wade commencent à s’amonceler sous celui de Macky Sall. Et ce dernier, enfermé dans sa tour d’ivoire et entouré lui aussi de courtisans, refuse de voir et d’entendre la trombe de colère qui risque de balayer à terme son régime. Au départ, c’est l’électricité qui était le ferment des revendications populaires avant que ne viennent s’y greffer la dévolution monarchique et le troisième mandat. Ce cocktail explosif sonna l’hallali du régime wadien. Aujourd’hui, c’est encore l’électricité qui fédère toutes les couches sociales et tous les âges autour de la plateforme « Nio lank Nio bagn ». Au même moment bruissent les rumeurs d’un troisième mandat ou d’une possibilité de dévolution du pouvoir au beauf Mansour Faye. Si le chef de l’Etat s’entête à ne pas prendre langue avec les manifestants de « Nio lank », il est fort probable que son dernier mandat ne pourra pas connaitre la stabilité nécessaire pour mettre en action la deuxième phase de son plan de développement à savoir le « PAP II » du PSE.
LE FMI SANCTIONNE LA TRICHERIE DE L’ETAT
Il fait passer le statut du Sénégal de pays à risque de surendettement faible à risque modéré
En décidant ce vendredi de changer les paramètres de gestion de la dette, ce qui a eu pour effet de faire passer le Sénégal d’un statut de pays à risque de surendettement faible à modéré, le Fonds monétaire international (FMI) sanctionne la tricherie de l’Etat. Pendant longtemps, en limitant son endettement au seul niveau central, le Gouvernement a pendant longtemps berné les experts du FMI et de la Banque mondiale…
Jusqu’à une période récente, les experts du ministère de l’Economie et des Finances ont toujours réussi à tromper leurs homologues du FMI et de la Banque mondiale à propos de la dette. En quoi faisant ? Eh bien, en calculant cet endettement du Sénégal uniquement à travers la structure centrale ! Autrement dit, il ne faisait entrer en ligne de compte dans cet endettement que ce que lui-même, en tant qu’Etat, empruntait. Et passait sous silence le poids des structures autonomes comme les sociétés nationales et parapubliques (Senelec, la Poste…) et surtout les nombreuses agences. Ces structures empruntaient de l’argent auprès des institutions financières mais toujours avec la garantie de l’Etat. Une tricherie qui faisait que, malgré les cris de l’opposition relativement au « mackillage » des chiffres de la dette, le Gouvernement parvenait à se faire attribuer de bonnes notes par les institutions de Bretton Woods.
Pendant longtemps, ce « mackillage » a été opéré non seulement pour tromper l’opinion qui n’y connaît que dalle mais aussi — et là, chapeau les artistes de la voltige financière et comptable — le Fmi et la BM. La tricherie a été éventée justement par le FMI. Ce qui s’est traduit par le fait que vendredi, le Conseil d’administration du FMI a décidé de sanctionner le Sénégal pris en flagrant délit de manipulation de chiffres. En dégradant la note de notre pays. Ou, plutôt, en changeant son statut. C’est ainsi que le Sénégal est passé du statut de pays à risque de surendettement faible à celui de pays à risque d’endettement modéré du fait. La raison en est l’élargissement du périmètre du stock de la dette qui ne prend plus seulement en compte la sphère centrale de l’Etat, mais aussi tous ses démembrements.
Pour bien comprendre, avant la découverte de la triche, le risque de la dette du Sénégal n’était calculé uniquement que sur la dette centrale. Désormais, il pèse autant sur l’Etat central que sur les entreprises parapubliques. Le risque créé par la nouvelle situation marquée par le changement de statut, c’est de voir l’Etat atteindre rapidement le plafond communautaire de l’Uemoa. « L’Etat a un sérieux problème de liquidités. Nous nous situons à un taux d’endettement de 64,5% du PIB alors que la limite communautaire se situe à 70 %. Or, pendant longtemps, les pouvoirs publics ont trompé leurs partenaires de la Banque mondiale et du FMI dans les chiffres d’endettement parce qu’ils ne communiquaient que sur l’endettement de l’Etat central en laissant de côté celui de ses démembrements comme les agences et les directions générales des sociétés nationales. Le taux de 64,5 % vient de la Banque mondiale. Il prend en compte autant l’endettement du pouvoir central que celui de ses démembrements. Donc, on n’est pas loin de la barre fatidique des 70 %. L’Etat a presque atteint le plafond des 70 % » souligne le chercheur économiste Cheikh Ahmadou Bamba Diagne de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Pour autant, notre interlocuteur refuse de parler de « tricherie » du Sénégal. Le mot sonne un peu lourd pour lui. « Les gens oublient que le Fmi ne perd pas du temps pour contrôler le Sénégal. Le Fmi met souvent en place une stratégie de collecte d’informations orientée vers des agents de la démographie et de la statistique notamment un organe comme l’Agence Nationale de la Statistique et de Démographie qui font le job pour l’institution de Bretton Woods. Cela dit, à l’aune de la dégradation de la note du Sénégal, l’on peut se demander si l’ANSD fait le travail sérieusement ? » estime le chercheur. Qui cite l’exemple une agence publique comme l’Ageroute qui dépense des centaines de milliards de francs pour construire des ponts et des routes. Si elle s’endette pour réaliser ces chantiers, c’est de l’argent qu’elle prend de l’Etat. « L’endettement de l’Ageroute, c’est l’Etat. C’est le cas du PUMA, du PUDC et des nombreuses agences budgétivores. L’Etat sait très bien ce qu’il faisait. Seulement voilà, les bailleurs de fonds n’avaient jamais une idée globale du niveau d’endettement de l’Etat. Ce qui pouvait impacter sur la confiance de nos partenaires à nous prêter de l’argent. Tant que ces emprunts n’étaient pas comptabilisés dans l’endettement public, le Sénégal présentait des niveaux faibles de stock de dettes.
Le changement de statut d’endettement faible à modéré induit le risque de voir notre pays crever rapidement le plafond rapidement puisqu’on est à 64,5 % du PIB par rapport aux critères de convergence de l’Uemoa arrêtés à 70 % du PIB. On va crever le plafond sous peu. A partir de 70 %, on ne peut plus emprunter. Le Sénégal risque alors de tomber dans les fonds bras des Vautours. Ce sont des fonds spéculatifs qui vont acheter à bas prix le crédit du Sénégal pour le revendre à un taux d’intérêt plus élevé. L’Etat est très conscient de la situation. Il est entrain de serrer la ceinture et de rétablir la vérité des prix, éliminer les subventions tout en augmentant les prix de certaines denrées alimentaires et des hydrocarbures. Cette situation explique aussi pourquoi même si les organisations syndicales vont en grève, l’Etat ne peut pas satisfaire leurs revendications du fait qu’il n’a qu’une seule préoccupation, c’est de payer sa dette » analyse le chercheur économiste Cheikh Ahmadou Bamba Diagne de l’université de Dakar.
Le directeur des Finances et du Budget Moustapha Ba rassure
La dégradation de la note du Sénégal n’ébranle pas le directeur des Finances et du Budget, Moustapha Ba. Ce dernier a évoqué le sujet avec des journalistes triés sur le volet ce dimanche. Selon Moustapha Ba, le stock de la dette publique nationale totale est arrêté à 7 339 milliards de francs CFA au 31 décembre 2019 et est projeté à 8 076,6 milliards de francs en 2020 alors qu’il est plafonné à 9 114 milliards de francs CFA, la dette contingente incluse. Un plafond que, selon le directeur des Finances et du Budget, le Sénégal ne pourra pas crever. Il a aussi donné des assurances qu’il n’y aucune inquiétude à se faire puisque tous les projets du Plan d’actions prioritaires (Pap) 2 (2019-2023) du Pse, sont déjà dans le « cadrage »,.
Mieux, soutient-il, l’Etat a une marge de manœuvre confortable et il lui faudra justifier de nouvelles ressources pour engager de nouveaux projets. « Les pays à risque de surendettement modéré (tous les pays de l’Uemoa et de la Cedeao, Kenya, etc.) ont des indicateurs en dessous des seuils, voire en léger dépassement ponctuel de ces seuils (en raison des emprunts nécessaires à contracter pour réaliser les investissements requis pour le développement économique et social du pays). De plus, des tests de résistance (simulation du Fmi) indiquent qu’en cas de chocs exogènes ou de changement brusque de politique macroéconomique, les seuils pourraient être dépassés. Dans le cas du Sénégal, ce qu’on pourrait craindre c’est une baisse drastique des exportations, une baisse des recettes fiscales ou un repli prononcé de la croissance», explique-t-il.
Selon Moustapha Ba, si on évalue le cadre macro-économique actuel et futur sur la période du Pap 2, il s’avère que les projections tablent sur une croissance moyenne de 9 % (2019-2023) dont 7 % en 2020, croissance sur la base de laquelle le budget 2020 a été bâti. De plus, jure le directeur des Finances et du Budget, les recettes fiscales sont prévues largement en hausse sur toute la période considérée. Cette hypothèse est confortée, selon lui et d’une part, par les résultats de 2019 où les objectifs de recettes d’un montant de 2 561,6 milliards de francs CFA ont été atteints avec une progression de 555,98 milliards de francs CFA par rapport à 2018 (2 005,620 milliards de francs CFA) et, d’autre part, par la Stratégie de recettes à moyen terme qui permet d’élargir l’assiette. « Les exportations de biens et de services connaissent un trend haussier, ce qui s’est traduit par une baisse continue du déficit du compte courant passant de 8,6 % du Pib en 2012 à 7 % du Pib en 2019 et les perspectives sont très favorables avec des exportations qui seront multipliées par 2,5 à l’horizon 2023 » conclut-il.
MOUSTAPHA DIAKHATE ET CISSE LO ECHAPPENT DE JUSTESSE A LA SUSPENSION
Le Président Macky Sall a appelé l’ensemble des responsables et militants de l’APR à renforcer l’unité, la discipline et la mobilisation pour la réalisation de leurs objectifs politiques et la mise en œuvre réussie des politiques publiques en vue du bien-
La commission de discipline de l’Alliance pour la république (Apr.) va être réactivée bientôt. Si Moustapha Cissé lo et Moustapha Diakhaté, de par leur posture, ont été particulièrement visés par certains responsables «apéristes», le chef de l’Etat a voulu pour cette fois-ci passer l’éponge sur ce qu’il considère comme des précédents dangereux pour le parti présidentiel.
Comme annoncé par «L’As», le Secrétariat Exécutif National de l'Alliance pour la République (SEN) s’est réuni, hier, sous la présidence du Président de l’Alliance Pour la République (APR), Macky Sall hier. La rencontre n’a duré que quelques deux heures, mais quatorze personnes ont pris la parole. A l’occasion, il a été longuement débattu de la vie de l’Apr notamment sur les actes de rébellion et d’indiscipline notés dans la formation marron-beige.
Le Président Macky Sall a appelé l’ensemble des responsables et militants de l’APR à renforcer l’unité, la discipline et la mobilisation pour la réalisation de leurs objectifs politiques et la mise en œuvre réussie des politiques publiques en vue du bien-être des populations sénégalaises. Il s’est félicité de la redynamisation des structures de l’Apr (Cojer, Meer, mouvement des femmes, Gir) qui ont organisé des manifestations dans toutes l’étendue du pays.
Dans les débats, le ministre d'Etat, directeur de cabinet politique du président de la République, Mahmouth Saleh, a proposé qu’on suspende Moustapha Diakhaté et Moustapha Cissé Lo qui se sont signalés dernièrement pour des faits de rébellion et autres actes d’indiscipline. A en croire nos sources, Monsieur Saleh a demandé, pour ce faire, la réactivation de la commission de discipline du parti. Mais le patron de l’APR a préféré qu’on passe l’éponge pour cette fois ci.
Selon nos sources, le chef de l’Etat a estimé que c’était trop tard pour sanctionner les deux hommes et qu’il faudrait tourner la page. Cela dit, il a déploré le fait que le parti n’ait pas réagi plus tôt quand les deux responsables ont défié l’autorité.
D’ailleurs, Macky Sall considère que Moustapha Diakhaté « s’est déjà auto-exclu du parti» et que Moustapha Cissé Lo avait pour seule motivation de le rencontrer. «Vous savez, je ne cède pas face à de telles attitudes», rapporte notre source qui cite le président de la République.
Toutefois, celui-ci s’est montré favorable à la réactivation immédiate de la commission de discipline pour connaître tous les cas de désobéissance, de défiance et sanctionner éventuellement ceux qui ne respecteraient pas l’orientation du parti.
Par ailleurs, en ce qui concerne la vie du Parti, le Président Sall a invité les Délégations des Sénégalais de l’Extérieur à reprendre les dynamiques d’animation, de mobilisation et de victoire en réfléchissant notamment autour du bilan des dernières échéances électorales. Il a salué la relance des activités des structures de l’APR avant d’exhorter leur redynamisation dans la diaspora.
Après avoir réitéré ses vœux de bonne et heureuse année aux membres du SEN et à l’ensemble des militants et responsables du Parti, le chef de l’Etat est revenu sur son initiative du Dialogue national. A ce sujet, il a réaffirmé son attachement et celui de l’Alliance Pour la République mais également de Benno Bokk Yaakaar à cette démarche de concertation, destinée à construire des consensus forts pour la modernisation de notre démocratie et l’édification économique et sociale de notre pays.
Dans cette perspective, Macky Sall a exhorté les représentants de la majorité à rester sur le principe de l’ouverture et du souci du consensus. A noter que le Secrétariat exécutif national enregistre de nouvelles entrées. Alioune Ndao Fall, secrétaire national chargé de la diaspora, a été coopté au SEN tout comme Abdoulaye Diagne du Meer, Moussa Sow de la Cojer et le maire de Ndioum Cheikh Oumar Anne.
L’AMICALE DES INSPECTEURS ET OFFICIERS PREND LA DEFENSE DE ABDOURAHMANE DIEYE
La jeunesse de l’inspecteur principal Abdourahmane Dièye nommé directeur général des Douanes a fait débat chez les gabelous.
La nomination du nouveau directeur général des douanes continue de susciter des débats chez les gabelous. on continue de disserter en interne sur la jeunesse du nouveau directeur général Abdourahmane Dièye. Mais l’amicale des inspecteurs et officiers des douanes (Aiod) Authentique prend sa défense en indiquant que le chef de l’Etat a la prérogative de nommer n’importe quel inspecteur principal. D’ailleurs, l’amicale se félicite que le nouveau directeur soit issu de l’administration.
La jeunesse de l’inspecteur principal Abdourahmane Dièye nommé directeur général des Douanes a fait débat chez les gabelous. Si d’aucuns pensent que son ancienneté ne peut pas le propulser à ce poste, l’amicale des Inspecteurs et Officiers des Douanes (AIOD) Authentique prend la défense du nouveau patron des Douanes. Dans un communiqué parvenu à «L’As», l’amicale indique que «le débat suscité autour de son ancienneté relativement jeune, loin d’être éludé, devra s’inscrire dans le cadre global des réflexions autour de la réforme du statut des douanes telle que prônée par l’amicale et pourrait, éventuellement, se poursuivre dans le cadre des Etats généraux de la Douane».
A ce propos, l’amicale rappelle que le Directeur général des douanes doit, obligatoirement être choisi parmi les Inspecteurs des Douanes et par conséquent la nomination de l’Inspecteur principal des Douanes Abdourahmane Dièye respecte bien les textes en vigueur. «La nomination du Directeur général des Douanes relève de la compétence du président de la République qui, en vertu de la balance entre pouvoir discrétionnaire et compétence liée, a la possibilité de le choisir, exclusivement, parmi les inspecteurs des Douanes qui se sont distingués notamment par leurs compétence, expérience et intégrité», souligne la même source.
Par ailleurs, l’amicale des inspecteurs et officiers des Douanes (AIOD) Authentique se félicite du débat interne suscité par la nomination de Abdourahmane Dièye à la tête de l’Administration des Douanes puisqu’elle a toujours placé, au cœur de ses revendications, le droit pour tout agent des douanes de s’exprimer librement conformément à la liberté syndicale. «En 2014, à la suite de la nomination, pour la énième fois, d’un Inspecteur général d’Etat à la tête de la Douane, l’amicale avait marqué son étonnement, milité en faveur de la promotion interne avant d’appeler à la mise en place d’un Haut Conseil de l’Administration des Douanes chargé d’encadrer et de propulser la carrière des agents des douanes», lit-on dans le communiqué.
C’est la raison pour laquelle l’amicale considère la nomination de l’inspecteur Abdourahmane Dièye, en lieu et place d’un inspecteur général d’Etat, d’un Administrateur civil, voire d’un militaire, comme une satisfaction d’une de ses revendications et constitue un acquis social important qu’il faudra impérativement consolider. En tout état de cause, l’amicale espère qu’avec la nomination de l’Inspecteur Abdourahmane Dièye, la page des nominations d’agents d’autres corps de l’Etat à la tête de la Direction générale des douanes est définitivement tournée.
DÉBUT DES TRAVAUX DU DIALOGUE NATIONALE SUR FOND DE POLÉMIQUE
L'opposition dénonce la démarche unilatérale non consensuelle qui a été entreprise en ajoutant 40 personnes dans le comité
La réunion du comité de Pilotage du Dialogue national se tient, ce mardi, 14 janvier 2019, à la salle de conférence du 10e étage du Building administratif ’’Président Mamadou Dia’’. Mais, les travaux ont démarré sur fond de polémique avec les complaintes de l’opposition sur la table de Famara Ibrahima Sagna.
« C’est ce matin que nous avons appris par la lecture de cette liste qu’il y a 40 personnes qui ont été rajoutées au comité par le premier décret du président de la République. Ça fait 50% du nombre initial. Cela nous pose problème parce que jusqu’ici, depuis le début, on a fonctionné par consensus sur toutes les questions. Nous n’avons aucun problème par rapport aux personnalités choisies. Bien au contraire, ce n’est pas cela le problème », a soulevé Moctar Sourang au nom de l’opposition.
Il dénonce, par cette occasion, la démarche unilatérale non consensuelle qui a été entreprise. « Quand il a fallu choisir le président du comité de pilotage, cela a été un consensus très fort. Quand il a fallu choisir le président de la commission du dialogue politique cela a été la même chose. Aujourd’hui, aucun sénégalais ne conteste ces choix judicieux, partagés par tout le monde. Je pense que pour tout le reste c’est ce qui devrait être la démarche. Une démarche consensuelle, participative. Donc, ça c’est une préoccupation extrêmement importante pour l’opposition », a ajouté M. Sourang.
Qui par ailleurs, a demandé au président du comité de pilotage du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna de rassurer les Sénégalais sur les montants astronomiques qui ont été avancés pour l’organisation du dialogue.
« On a parlé de montants astronomiques qui ne reposent sur rien. Je pense que les personnalités, ici, présentes sont là pour le développement du Sénégal pour le renforcement de notre démocratie. Par conséquent, on n’est pas là pour autre chose », a fait remarquer Moctar Sourang. Les mêmes inquiétudes ont été soulevées par Oumar Sarr.
Famara Ibrahima Sagna : « Je ne suis pas quelqu’un à qui on dicte une conduite »
Prenant la parole, le président du comité de pilotage a tempéré les ardeurs en privilégiant le dialogue. Il leur a demandé de discuter « amicalement » pour se mettre d’accord.
Pour lui, les inquiétudes soulevées par l’opposition représentent uniquement un avant-projet. Et à son avis, il faut bien une base de discussion pour que tout cela soit amendé et corrigé.
« Pour ce qui est de la désignation des personnalités qualifiées, je ne vois pas en quoi cela peut poser problème. Mais, si cela vous pose problème, je me ferai volontiers votre interprète auprès du président de la République. Il s’agit d’un débat démocratique. Je ne souhaite pas, pour quelque problème que ce soit, qu’on soit amené à avoir deux camps. Je pense qu’on peut mouler les choses et faire en sorte qu’on réduise les différences et qu’on arrive à être d’accord sur quelque chose », a rassuré Sagna.
S’agissant des dépenses relatives au dialogue, il martèle : « Je ne suis pas quelqu’un à qui on dicte une conduite ». A l’en croire, il est président de ce comité et il travaille bénévolement.
« Je n’ai besoin ni de salaire ni d’indemnité. Je l’ai dit officiellement au président de la République, il l’a noté. Deuxièmement, depuis qu’on m’a doté d’un budget je n’ai rien reçu. Mieux, j’ai dit au président que nous fassions des économies. C’est la raison pour laquelle on est dans cette salle. On m’avait proposé de louer des salles d’hôtel pour ce comité et les commissions. Mais, j’ai préféré qu’on vienne, ici, au building pour la tenue de la réunion. Donc, ceux qui disaient que l’opération coutait 10 millions par jour ont tout faux. Même notre budget n’est pas encore disponible », précise-t-il pour lever toute équivoque.
DIFFICILE RÉCONCILIATION
Le rapprochement entre Abdoulaye Wade et le Président Macky Sall n’aura duré que le temps d’une rose. Tout porte à croire aujourd’hui que le fossé est en train de se creuser à nouveau entre les deux hommes
Le rapprochement entre Abdoulaye Wade et le Président Macky Sall n’aura duré que le temps d’une rose. Tout porte à croire aujourd’hui que le fossé est en train de se creuser à nouveau entre les deux hommes. Mais les libéraux font endosser la responsabilité de ce nouveau coup de froid au chef de l’Etat qui, selon eux, n’a pas tenu sa parole.
A peine se sont-ils rapprochés qu’on parle déjà de brouille entre Macky Sall et son prédécesseur Me Abdoulaye Wade. Et pourtant, d’aucuns s’étaient précipités pour conclure qu’il allait s’ensuivre le retour de Karim Wade au bercail après trois ans d’exil à Doha.
Dans les faits, au sortir du tête-à-tête entre le patriarche libéral et son successeur, il a été rapporté officiellement que les deux hommes ont fait un large tour d’horizon de la situation politique nationale caractérisée par les questions relatives au processus électoral et au statut du chef de l’opposition qui seront reprises dans le cadre du dialogue national. Même si rien n’a été dit sur le cas Karim Wade, tous les observateurs avertis avaient compris en filigrane que son cas allait être réglé. D’autant que le Président Macky Sall avait promis au Président Abdoulaye Wade une visite à son domicile, à une date à convenir. Entre le 12 octobre 2019 et aujourd’hui, rien ne semble bouger.
Pis, de nombreux signaux laissent apparaître qu’on est loin du parfait amour. En effet, après avoir reçu le tonitruant député Moustapha Cissé Lo, devenu l’homme à abattre dans les prairies marron, le pape du Sopi a manifesté récemment son soutien au mouvement «Noo Lank» qui lutte contre la hausse du prix de l’électricité et pour la libération de Guy Marius Sagna, Fallou Galass Seck et Ousmane Sarr. Ceux qui pensaient que le rapprochement Wade-Macky aurait eu pour effet immédiat le retour de Karim Wade suivi de sa réhabilitation devront garder leur mal en patience, d’autant que le Secrétaire national chargé des Affaire juridiques et des relations avec les Institutions pense qu’il n’y a pas de rapprochement.
A en croire Lamine Ba, un rapprochement n’est pas juste une affaire de deux heures de temps ou de trois heures de temps. «Il y a eu un évènement à la mosquée Masaalikul Jinaan où le Khalife général des Mourides a recommandé à son talibé Abdoulaye Wade et ancien président de la République et l’actuel Président Macky Sall de fumer le calumet de la paix dans l’intérêt du Sénégal. Abdoulaye Wade, en sa qualité de talibé a manifesté sa disponibilité à suivre la recommandation du Khalife et a même posé un acte allant dans le sens d’apaiser le climat et d’aller rendre visite à Macky Sall », explique Lamine Ba.
Maintenant, dit-il, c’est à Macky Sall de répondre et de dire pourquoi il avait promis à Wade une visite et qu’il ne l’a pas fait. «Pourquoi aussi, le 2 avril, Macky Sall dit qu’Abdoulaye Wade devra jouer un rôle de premier plan dans le dialogue qu’il veut lancer. Et que nous voyons qu’il a convoqué un dialogue sans pourtant parler avec Me Wade, en allant même demander à d’autres personnes de lui faire le choix de personnes devant représenter le PDS sans que Me Wade soit impliqué ou informé. Donc ne serait-ce que ça, vous devez comprendre ce qui se passe», at-il déclaré. A la question de savoir si Macky Sall n’a pas joué franc jeu? Lamine Ba rétorque : «Je ne dis pas qu’il n’a pas joué franc jeu. C’est à lui seul de pouvoir vous donner la réponse.»
Par imam Ahmadou Makhtar KANTE
LOI SUR LA CRIMINALISATION DU VIOL ET DE LA PEDOPHILIE : QUELQUES OBSERVATIONS
La meilleure loi pénale est celle qu'on applique le moins car la privation de liberté n'est pas souhaitable et ne saurait être le principe.
À l'entame, je voudrais dire que toute société humaine a besoin de lois pour sanctionner toutes sortes de transgressions, sinon c'est la loi du plus fort qui va régner. Toutefois, personne n'étant à l'abri d'une faute, l'élaboration d'une loi devrait être considérée comme une nécessité de régulation sociale mais pas comme la panacée ni comme une arme qu'on brandit contre un camp. La meilleure loi pénale est celle qu'on applique le moins car la privation de liberté n'est pas souhaitable et ne saurait être le principe.
De plus, pour celles et ceux qui ont "jubilé", il faut rappeler que d'une part, des pleurs peuvent s'en suivre quand l'auteur de tels actes est vous mêmes ou un de vos parents ou amis ou...l'adage dit qui rira bien rira le dernier. D'autre part, il vaut toujours mieux dire" heureusement que le malheur n'est pas arrivé ! " que" niaw, la peine est dure ! " Punir le viol et la pédophilie constitue bien sûr une option justifiée au regard des terribles méfaits cachés et apparents qui sont associés à ces actes abominables. Et c'est ce que le code pénal sénégalais a fait depuis 1965. Dans ce code pénal, le viol était qualifié de délit et sanctionné entre autres, par un maximum de 5 ans de prison en correctionnel. Il se trouve que depuis quelques années, il y aurait une recrudescence attestée par des statiques fiables ou non, je ne sais pas, d’actes de viol et de pédophilie.
En effet, il peut y avoir un pic observé de ces actes pour quelques temps, ce qui ne veut pas dire qu'il y a une tendance à l'augmentation. Il peut y avoir aussi une augmentation de cas jugés non pas parce qu'il y a augmentation de cas de viols et de pédophilie avérés mais d'accusations, qui peuvent être sanctionnées par la relaxe. Il faut faire attention à l'interprétation des statistiques au cas où elles sont disponibles, pour une période donnée, et fiables. L'activisme d'associations de femmes de notre pays a influencé le gouvernement, il me semble, s'il n'y a pas d'autres facteurs qui ont joué, à corser la peine liée aux actes en question, pour la qualifier non plus de délit, mais de crime avec toutes les implications y afférentes.
C'est ainsi que le présumé coupable de tels actes sera jugé en cour d'assises, en étant passible d'une peine d'au moins 10 ans et d'au plus 30 ans. Ayant dit ce qui précède, je voudrais faire les observations suivantes : Mieux vaut compter sur des opérations de prévention des actes en question que de croire que la sévérité de la peine est la panacée. La preuve, ces mêmes associations de femmes qui ont réclamé la criminalisation de ces actes militent en faveur de la décriminalisation de l'infanticide et de l'avortement médicalisé, différent de thérapeutique, vu que là c'est la femme qui décide et le personnel de santé doit l'y aider, à avorter même si sa vie n'est pas en danger. Et comme motif de cette revendication, on nous dit que les prisons de femmes condamnées pour infanticide sont pleines alors que le fléau n'est pas jugulé !
S'il n'y a pas homicide associé aux actes en question, j'ai tendance à penser que l'ancienne qualification de délit peut suffire comme peine. Ce qui pourrait éviter les contraintes liées au jugement en cour d'assises en termes de délai entre autres. Le syndrome de la loi Latif Gueye n'est pas à répéter selon nombre de juristes avec l'encombrement des prisons et des relaxes après des années de détention préventive. Toutefois, pour la pédophilie ou le viol d'une personne atteinte d'un handicap qui la rend particulièrement vulnérable, je suis favorable à la criminalisation. Il est souhaitable à mon avis que les auteurs présumés des actes en question soient jugés par des magistrats professionnels vu la sensibilité de la question et notamment celles du consentement ou non, des preuves, de l'âge du présumé coupable et de la présumée victime, etc.
C'est ainsi qu'on pourrait relaxer au moindre doute ou trouver des alternatives comme le bracelet électronique ou obliger la personne en cause à se présenter régulièrement à la police. Considérant toujours la sensibilité de la question aussi bien pour la présumée victime que le présumé coupable, et leurs familles, il est tout à fait justifié à mon avis, d'appliquer la même peine au complice ou à la complice des auteurs de ces actes. De plus, on devrait avoir un article du genre "l'auteur (e) de fausses accusations de viol ou de pédophilie ou de harcèlement sexuel est puni de la même peine que l'auteur du même crime". Cela est nécessaire en rapport avec les fausses accusations.
Pour finir, il est souhaitable de revoir le problème du consentement pour une personne mineure. La minorité ne vaut pas automatiquement absence de consentement à l'acte sexuel. Il faudrait voir au cas par cas. Si des enquêtes disent que les filles ont une activité sexuelle de plus en plus précocement, et qu'elles sollicitent les services de santé pour disposer de contraceptifs, y a pas de raison de les considérer comme non consentantes parce que mineures. C'est notre modèle de famille et de morale sexuelle qui est en train de se fragiliser et ce n'est pas la judiciarisation et la criminalisation qui seront la solution miracle. Si on y prend garde, si les enseignements de l'islam ne reçoivent pas l'attention qu'ils méritent dans notre pays, si on laisse l'agenda féministe monter en puissance par le levier de la loi et du droit, il faudra craindre des changements sociétaux très dommageables à notre société. Oui, pour des transformations encadrées avec l'islam comme source de normes et de limites et non à la déstructuration de notre société
UNE HONTEUSE CONSPIRATION
Le maire rewmiste de Thiès-Nord, Lamine Diallo dénonce les allégations d’un deal supposé entre Macky Sall et Idrissa Seck.
Le maire rewmiste de Thiès-Nord dénonce les allégations d’un deal supposé entre Macky Sall et Idrissa Seck. Lamine Diallo estime que c’est une «conspiration politique» contre son leader.
«Nous demandons aux gangsters politiques d’arrêter cette conspiration honteuse de mauvais goût autour d’un prétendu deal entre le Président Macky Sall et l’ancien Premier ministre Idrissa Seck.» Cette déclaration est du maire de Thiès-Nord. En conférence de presse hier, Lamine Diallo a démenti toute proximité entre son leader et le chef de l’Etat, comme révélé par le journaliste Cheikh Yérim Seck.
Et il s’en étonne : «Comment peut-on confier son destin présidentiel à un homme qui a été dans tous les complots visant à vous détruire et à ternir votre image ? Macky Sall n’est ni Dieu ni le Peuple sénégalais, encore moins digne de confiance pour que Idrissa Seck lui confie son destin présidentiel. Il n’en est absolument rien si ce n’est que dans l’esprit d’hommes malveillants, malhonnêtes, haineux et jaloux.» M. Diallo demande aux «politiciens de mauvaise foi d’arrêter cette farce de mauvais goût».
Il donne l’exemple de Karim Wade qui, dit-il, «croyait pouvoir compter sur son pèrePrésident pour prendre le pouvoir et qui a été finalement dépourvu de ses droits civiques et politiques et déporté hors de vue des Sénégalais».
L’édile rewmiste de Thiès-Nord de rappeler : «Idrissa Seck vient de boucler 34 ans de carrière politique, presque l’âge de Barthélemy Dias et du leader de Pastef Ousmane Sonko. De 1976 à 2000, il a été avec Me Abdoulaye Wade aux côtés du Peuple pour un Sénégal de justice, de démocratie et d’émergence sans compromission aucune avec le pouvoir socialiste d’alors. De 2000 à 2012, il n’a jamais voulu courber l’échine face à ce projet insensé de dévolution monarchique du pouvoir de Wade.
Certes il a été meurtri et combattu férocement par le régime de Wade, entre accusations et emprisonnement, mais il en est sorti clean avec un non lieu total décerné par la justice sénégalaise, malgré les tentatives exécrables visant à salir cette décision de justice par un prétendu imaginaire Protocole de Rebeuss.» «Ce que les Sénégalais ont ` refusé avec Idy, ils l’ont constaté entre Wade et Macky»
Lamine Diallo n’a pas manqué d’expliquer les choix politiques du leader de Rewmi. «Quand beaucoup de Sénégalais l’ont rejeté à cause de sa rencontre avec le Président Wade au Palais sous le ‘’ndiguel’’ de nos vénérés guides religieux Serigne Saliou Mbacké et Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, Idrissa Seck venait pourtant de montrer de si belle manière que le pouvoir temporaire n’était rien comparé au pouvoir spirituel avec toute la soumission requise», fait-il remarquer.
Et aujourd’hui, il note que «Dieu est juste, puisque tout le Peuple a assisté à la rencontre Wade/Macky un après-midi sous le ‘’ndiguel’’ de l’actuel khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké». Et il ne comprend pas le Peuple. «Ce que les Sénégalais ont refusé avec Idrissa Seck, ils l’ont constaté entre Abdoulaye Wade et Macky Sall. On devait passer en revue toutes les sorties du Président de Rewmi à l’endroit du chef de l’Etat Macky Sall et de sa gouvernance, de 2012 à maintenant, pour se convaincre qu’il n’y a pas plus opposant au régime de Macky Sall que l’ancien Premier ministre», a-t-il ajouté.
Avant de se demander s’il y a quelque chose de nouveau sous le ciel sénégalais pour que Idrissa Seck parle.
Par M. Kalidou Bolly
INCOHERENCES TERRITORIALES AU SENEGAL
L'État du Sénégal devrait revoir le découpage administratif en profondeur telles les incohérences sont parfois énormes.
L'État du Sénégal devrait revoir le découpage administratif en profondeur telles les incohérences sont parfois énormes. Des limites régionales à celles départementales et communales le constat est flagrant et la configuration actuelle n'aide pas l'État dans sa politique de décentralisation découlant de l'act 3 de la décentralisation et l'érection des zones géographiques et économiques en pôles territoires. Nous rappelons qu'un pôle territoire répond à l'idée d'un pôle territorial, économique et de développement. Je ne saurais mieux l'expliquer par l'exemple frappant de la région de Tambacounda pour étaler, très brièvement, l'incohérence dans le découpage administratif qui prend ses origines depuis les indépendances.
Culturellement, le département de Goudiry réunit la grande partie du Boundou dont l'autre partie se situe dans le département de Bakel causant souvent des conflits d'intérêts. Quant au Gadiaga une partie se situe dans le département de Bakel alors qu'une autre partie se trouve dans le département de Kanel de manière injustifiée tels les liens avec Bakel sont forts. Le fleuve Sénégal commence presque exactement où commence le terroir du Gadiaga, dans la commune de Ballou (Diogountourou) dans le département de Bakel. Il faut arriver à concilier le côté économique de la question à son penchant culturel et historique.
Tout le Gadiaga serait rattaché au département de Bakel qui intégrera la région de Matam pour constituer le pôle territoire de la vallée du fleuve Sénégal(Avec la région de St Louis). Économiquement la pertinence est sans contestation possible puisque la vallée constitue un levier économique énorme sur lequel se penche l'État du Sénégal dans sa politique de développement et, cela expliquerait, en partie l'importance de rattacher Bakel à Matam à partir de la confluence du fleuve Sénégal. Culturellement et historiquement, tout le Gadiaga pourrait se retrouver au sein d'un seul département à plus de 90% du territoire.
Le petit fleuve (Faleme) sur l'autre côté de la confluence avec le fleuve Sénégal correspond au Boundou et serait rattaché au département de Goudiry et donc à la région de Tambacounda. Tout le Boundou constituera un département avec ses réalités et son plan de développement approprié relevant de son contexte économique et sociologique. Il existe également beaucoup de communes au Sénégal qui subissent ces incohérences.
À Dakar et dans beaucoup d'autres régions. L'opportunité d'ériger certaines villes en département est il toujours justifié? L'érection des communautés rurales en communes est il significatif? Qu'est-ce qui change réellement ? Nous devrons nous pencher sérieusement sur ces questions et apporter des solutions définitives pour concilier le Plan Sénégal Emergent à des territoires socialement (historiquement et culturellement) et économiquement alignés.