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17 juillet 2025
AU MOINS UN MORT EN GUINÉE PENDANT LA MOBILISATION CONTRE UN TROISIÈME MANDAT DE CONDÉ
La quasi-totalité des quartiers périphériques de Conakry a été la proie d'affrontements entre groupes dressant des barricades, incendiant des pneus, et gendarmes répliquant par des tirs de gaz lacrymogène, mais aussi à balle réelle
Au moins un adolescent a été tué lundi à Conakry, selon un médecin, dans des heurts dans plusieurs quartiers entre les forces de sécurité massivement déployées et des milliers d'opposants à un troisième mandat de l'actuel président Alpha Condé.
La quasi-totalité des quartiers périphériques de Conakry a été la proie d'affrontements entre petits groupes éclatés dressant des barricades, incendiant des pneus, lançant des pierres, et policiers et gendarmes répliquant par des tirs de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes, mais aussi à balle réelle, a rapporté un correspondant de l'AFP.
Le centre, siège de la présidence, des ministères et des ambassades, placé sous protection, présentait un air de ville fantôme avec ses magasins fermés.
Dès les premières heures de cette journée à hauts risques dans un pays coutumier des protestations et des répressions violentes, des centaines de gendarmes et policiers se sont employés à éteindre le moindre foyer de contestation, comme à Cosa, un fief de l'opposition, a constaté un correspondant de l'AFP.
"Il faut les empêcher de se rassembler, aucun attroupement n'est autorisé", criait sur un ton menaçant un des officiers dirigeant l'opération.
Les troubles ont néanmoins agité les faubourgs.
Un adolescent de 16 ans a été tué et quatre personnes gravement blessées par des tirs des forces de l'ordre dans le quartier de Sonfonia Gare, a dit à l'AFP le docteur Bella Diallo qui les a fait évacuer. Deux autres jeunes ont été blessés par balle dans un autre quartier, Wanidara, ont indiqué deux journalistes et un médecin s'exprimant sous couvert d'anonymat pour leur sécurité.
Aucune confirmation de la mort de l'adolescent, Mamadou Lamarana Bah, n'a été obtenue de la police.
Pour son père Tély Oury Bah, il "a été froidement abattu par un agent de la force publique, armé par l'Etat guinéen".
- Opposants sous surveillance -
"Je ne peux même pas aller voir le corps à la morgue de l'hôpital puisqu'il n'y a pas de passage, les routes sont bloquées", s'est-il ému. "Je m'en remets à Dieu le Tout Puissant, je ne pardonnerai jamais aux policiers et gendarmes qui prennent les armes contre la population, ni à leurs commanditaires", a-t-il proclamé.
Les activités étaient paralysées dans plusieurs autres villes où les écoles ont renvoyé les élèves chez eux, ont indiqué des habitants et des journalistes sur place.
La tension n'a cessé de monter depuis l'appel à la manifestation lancé il y a une semaine par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Cette coalition rassemblant des partis d'opposition, des syndicats et des membres de la société civile s'oppose farouchement à une révision de la Constitution évoquée par le pouvoir.
Elle permettrait à Alpha Condé, 81 ans, de se présenter fin 2020 pour un troisième mandat, alors que la Constitution en limite actuellement le nombre à deux. L'opposition s'attend à ce qu'il officialise bientôt la tenue d'un référendum constitutionnel. Fin septembre, il avait demandé aux Guinéens de s'y "préparer".
L'opposition dénonce un projet de coup d'Etat institutionnel et la dérive "dictatoriale" de celui qui fut lui-même un opposant historique ayant connu la prison pour son engagement contre différents régimes autoritaires, avant de devenir le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d'Afrique de l'Ouest.
Au moins une vingtaine d'opposants ont été arrêtés depuis samedi, selon le FNDC.
Policiers et gendarmes ont pris position lundi près des domiciles du chef de l'opposition et président de l'Union des fores démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, et du président de l'Union des forces républicaines (UFR), Sidya Touré, interdisant aux journalistes d'approcher.
L'intransigeance affichée de part et d'autre avant la mobilisation susctitait des inquiétudes: selon l'opposition, une centaine de manifestants ont été tués par les forces de l'ordre depuis l'arrivée au pouvoir d'Alpha Condé en décembre 2010. Les autorités parlent quant à elles d'une douzaine de policiers ou militaires tués lors de manifestations au cours de cette période.
Le gouvernement a prévenu qu'il ne cèderait "pas le moindre centimètre carré au règne de l'anarchie", affirmant que la mobilisation n'avait pas été dûment déclarée et était donc illégale.
SIRA SYLLA, DISCRÈTE DÉPUTÉE DES DIASPORAS AFRICAINES
La parlementaire, fille d'immigré sénégalais, travaille à redessiner le lien entre la France et l’Afrique, en parallèle à son travail de circonscription en Seine-Maritime
Le Monde Afrique |
Maryline Baumard |
Publication 14/10/2019
Pas son habitude de se mettre en avant et de chercher la lumière. Mais en acceptant l’invitation d’« Internationales » (TV5 Monde, Le Monde), Sira Sylla, 39 ans, a pour la première fois depuis son élection, en avril 2017, exposé longuement son rôle de députée des diasporas africaines.
Une responsabilité de taille pour cette avocate dont le père est arrivé en France dans les années 1960 et la mère une décennie plus tard… Cette lourde mission, qu’elle endosse de fait, par intérêt pour son continent d’origine, elle l’ajoute à son classique travail de circonscription dans la banlieue de Rouen. Un double positionnement qui l’autorise à rappeler en ouverture de l’entretien télévisé d’« Internationales », dimanche 13 octobre, un puissant : « Je suis une femme noire ».
Cette définition d’elle-même, Sira Sylla l’a construite au cours de son parcours de fille d’immigré sénégalais élevée dans la banlieue de Rouen au sein d’une large fratrie, sans doute, mais aussi en référence à ses héroïnes, au rang desquelles Rosa Parks tient une place toute particulière. « Est-ce que j’aurais eu le courage de faire ce qu’elle a fait ? Je ne sais pas », s’interroge l’élue à voix haute avant d’ajouter qu’« il faut des personnalités comme celle-ci pour que les choses avancent », car « elle a permis aux Américains noirs d’avoir les mêmes droits que les blancs ».
Pas un hasard si Rosa Parks est aussi présente dans l’imaginaire de la Rouennaise. Depuis son installation dans l’Hémicycle, elle travaille à rendre concret le discours prononcé par Emmanuel Macron à Ouagadougou, le 28 novembre 2017. Il y était question d’écrire une nouvelle page d’histoire entre la France et l’Afrique ; volonté que la députée traduit par « un changement de paradigme » avec une montée en puissance de la place des diasporas.
« Pas le continent de tous les maux »
Si vu de l’extérieur, les actes scellant ce changement se font un peu attendre, Mme Sylla veut croire, elle, que la dynamique est déjà à l’œuvre depuis deux ans et qu’elle ne demande qu’à s’accélérer pour que demain plus qu’hier « les Africains prennent leur destin en main avec les diasporas africaines ». C’est le credo qu’elle martèle, elle qui observe « que parfois l’argent de la diaspora se substitue aux Etats » et qui se félicite de servir de facilitatrice dans une circulation plus fluide entre ces deux mondes. Ces envois d’argent vers les pays africains représentent en effet près de 500 milliards d’euros. Soit trois fois le montant de l’aide publique au développement et presque autant que les investissements directs dans les pays en développement.
Mais plus que parler chiffres, Sira Sylla veut changer l’image de son continent de cœur. « L’Afrique, ce n’est pas le continent de tous les maux, insiste-t-elle. Ce n’est pas l’enfer. Beaucoup de personnes issues de l’immigration en France veulent retravailler avec l’Afrique », ajoute celle qui dit aussi croiser chaque jour des porteurs de projets souhaitant développer une affaire sur le plus jeune continent de la planète.
Le salon Choose Africa, qui se déroulera à Bercy les 30 et 31 octobre sous l’égide des pouvoirs publics, se veut d’ailleurs un moment de cristallisation de ces relations économiques, comme le Sommet Afrique-France de juin 2020 à Bordeaux autour de la « ville durable ». Mais par-delà l’économie, Sira Sylla croit aussi à la saison culturelle Africa 2020 (de juin à décembre 2020), durant laquelle l’Afrique doit se raconter au public français à travers six mois de spectacles. Ce sera l’un des temps forts de l’écriture de la nouvelle relation voulue par le chef de l’Etat.
« Bébé Macron »
Même si l’élue ne regrette rien, elle savait qu’en entrant en politique, elle devrait jouer collectif et que « l’aventure solitaire »de son métier d’avocate était pour l’heure entre parenthèses. En gagnant la circonscription tenue durant de longues années durant par Laurent Fabius, ce « bébé Macron » savait qu’elle devrait parfois faire contre mauvaise fortune bon cœur.
« Je ne suis pas toujours d’accord avec des décisions, objecte-t-elle d’ailleurs, mais il faut se dire qu’on n’est pas dans une aventure personnelle. Et si l’on est parfois déçu, il faut savoir passer outre et avancer. » Lors de son entretien avec TV5Monde et Le Monde, elle a ainsi reconnu être favorable à un rapatriement en France des enfants nés de parents ayant fait allégeance à l’organisation Etat islamique, « parce que ce sont des personnes vulnérables, qu’elles n’ont rien demandé à personne et qu’elles subissent », observe-t-elle avant d’ajouter : « C’est ma position personnelle. » Un point important pour cette avocate qui rappelle volontiers que « le principal, c’est de garder mes valeurs ».
Valeur encore, lorsqu’elle se positionne sur l’élu du Rassemblement national qui demande le 11 octobre à une mère accompagnatrice d’une classe de quitter l’hémicycle du conseil régional de Bourgogne parce qu’elle est voilée. « C’est de la politique politicienne. C’est fait pour attiser le débat… Mais ne faudrait-il pas créer un statut de collaborateur occasionnel pour les mamans qui accompagnent les sorties scolaires ? », interroge-t-elle.
Autant de sujets qui la passionnent, certes, mais moins que l’Afrique. « Je suis française de parents issus du Sénégal et ce continent, je le regarde avec amour. Il y a de telles forces vives au Sénégal. Il y a un tel potentiel en Afrique en général qu’on ne peut pas se permettre de laisser un continent mourir. Parce que si l’Afrique meurt, c’est l’Europe et le monde qui meurent. Parce que tout se joue en Afrique. » De la politique à la plaidoirie, le chemin est parfois très court.
VIDEO
XIBAR YI
L'essentiel de l’actualité de ce lundi 14 octobre avec FATOU KINÉ DEME
Loin du portrait robot d'un disciple de Cheikh Béthio, Serigne Saliou Thioune est un homme posé. Khalife général contesté, son manque d'implication dans les activités de la communauté reste le principal reproche formulé contre lui, lors de son intronisation.
Selon un adage wolof, un fils de lutteur doit apprendre la lutte, car un jour viendra, il descendra dans l'arène. Cette affirmation est particulièrement vraie pour les fils ainés des guides religieux au Sénégal. Serigne Saliou Thioune Gueule Tapée ne dira pas le contraire, lui qui a été intronisé khalife en mai dernier par Serigne Bass Abdou Khadre, le porte-parole des mourides sur instruction du khalife général, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké. Sachant que le plus âgé des enfants de Béthio est une fille du nom de Fatim Thioune, il appartient au fils ainé de continuer l'œuvre de son père et conduire ainsi aux destinés de la communauté.
Du moins, une partie de celle-ci pour être plus exact. En effet, la rivalité entre Serigne Saliou et l'autre khalife est manifeste. Bien qu'étant une femme, Aïda Diallo, l'une des veuves de Madior Thioune se veut elle aussi Khalife générale. Le Magal 2019 met d'ailleurs au grand jour la rivalité entre les deux camps. Chacun veut mobiliser le maximum de bétail et de condiments pour être digne d'un khalife de Cheikh Béthio, connu pour le nombre impressionnant de bœufs et de volailles qu'il immolait à l'occasion.
Inconnu du grand public jusqu'au décès de son père, Serigne Saliou Thioune n'en était pas moins un proche du guide des Thiantacounes. "Il était souvent l'intermédiaire entre Cheikh Béthio et ses anciens talibés, quand ce dernier n'était pas disponible", confie une source. De même, il représentait souvent son père dans certaines manifestations religieuses. En 2012, il a été désigné porte-parole, rapporte une source, avant qu'il ne soit démis de cette fonction, après "quelques problèmes", au profit de Khadim Thioune.
"Il ne sera pas suivi par plus de 10% de la communauté"
Réputé posé, l'homme est loin du tempérament bouillonnant de son père. "Il n'est pas de ces mourides qui dansent ou qui tombent en transe. Il est toujours calme. "Dafa khawa toubabé" (Il est un peu occidentalisé). C'est d'ailleurs l'un des principaux reproches qui lui sont faits", ajoute une autre.
Selon des confidences, le nouveau Khalife est un homme de réseau. Il maîtrise bien les relations sociales. C'est lui qui s'occupait d'ailleurs de tout ce qui est démarches administratives pour le compte de Cheikh Béthio. Il était aussi un homme de dialogue. "Lorsqu'il y avait des problèmes avec des autorités, c'est lui qui savait par où passer pour arrondir les angles".
Il n'empêche que certains ont du mal à se faire à l'idée qu'il soit leur nouveau guide. Le jour même de son intronisation, certains thiantacounes, approchés par Seneweb, affirmaient qu'il ne sera pas suivi par plus de 10% de la communauté. Il lui est surtout reproché son manque d'engagement dans les affaires religieuses. "Il n'a jamais été un Jawrigne, il n'a jamais dirigé un daara. Le seul fils du Cheikh qui a été Jawrigne est Serigne Khadim Thioune. Ensuite, les Thiantacounes le contestent parce qu'il n'était pas réellement impliqué", précise un talibé.
Comme Béthio, lui non plus n'a pas été au daara
Comme son défunt père, Serigne Saliou Thioune a fait ses humanités à l'école française. Il a fait le lycée Valdiodio Ndiaye de Kaolack, ainsi que le lycée technique Abdoulaye Niass. A l'époque, son père Madior Thioune était secrétaire municipal à la mairie de Kaolack. Ainsi, le nouveau khalife n'a pas eu l'occasion d'aller au Daara. Son vrai nom est Fam Samb. En effet, il est né avant que Béthio ne rencontre Serigne Saliou. Sa mère a divorcé avec le Cheikh, alors qu'il était jeune.
Et lorsqu'en 1992 Serigne Saliou Mbacké, le défunt Khalife général des mourides demande à ce qu'on lui confie les enfants pour qu'il en fasse ce que Bamba avait fait des enfants de sa génération, Cheikh Béthio lui envoie tous ses fils, sauf Serigne Saliou Thioune qui s'était déjà marié.
"Doux et généreux", ce père de famille a aujourd'hui deux femmes : Sokhna Fatou Thioune et Sokhna Mané Thioune. Même si on le surnomme Serigne Saliou Gueule Tapée, l'homme loge à la cité Keur Gorgui-gui, une maison qui lui a été offerte par son père. Jusqu'à ce qu'il deviennent khalife, il travaillait au Consortium des entreprises (CDE). "C'est le Cheikh qui lui a trouvé ce travail. Le naar (DG de CDE, d'origine arabe) est une connaissance du Cheikh", rapporte une source.
Après son intronisation se posait la question de savoir si Serigne Saliou pouvait continuer à être un employé de la CDE, surtout qu'il devait résider le plus clair de son temps à Madinatou Salam. Le concerné avait répondu qu'il essaierait dans un premier temps de concilier les deux. S'ils s'avèrent incompatibles, le travail sera alors sacrifié… au profit du trône.
par Madiambal Diagne
LA NOUVELLE COURSE FOLLE VERS LE VISA
Dans cette affaire d'instauration de visa d'entrée au sénégal, il est essentiellement question d’argent. Et on risque de n’avoir cure des conséquences sur l’économie nationale et le tissu social
Le 17 décembre 2012, je m’étais insurgé contre le projet du gouvernement du Sénégal d’instaurer une politique de réciprocité du visa d’entrée aux voyageurs détenteurs de passeport de pays qui exigeaient des Sénégalais un visa d’entrée. J’expliquais que cette mesure était fatalement vouée à l’échec, car le laxisme dans les ambassades et consulats du Sénégal à l’étranger était tel que les touristes et autres voyageurs occasionnels s’épargneraient les tracasseries. Ainsi, les touristes allaient se détourner de la destination Sénégal et iraient dans d’autres pays comme le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, ou même d’autres pays d’Afrique de l’Ouest comme les îles du Cap Vert ou la Gambie. En effet, l’instauration du visa d’entrée pour des voyageurs provenant de pays souvent les plus gros pourvoyeurs de groupes de touristes visitant le Sénégal constituera un handicap supplémentaire pour la destination Sénégal. Cette destination souffrait déjà de contraintes comme les difficultés du voyage, la mauvaise qualité de nos réceptifs hôteliers et de leurs services, mais surtout de la cherté du coût de la vie au Sénégal. Le touriste moyen ou ordinaire choisirait donc d’aller dans un pays avec un temps de voyage plus court, un coût de séjour plus bas, de meilleurs hôtels et autres réceptifs et une meilleure qualité de service, tout en s’épargnant les harcèlements de rue et autres tribulations. Mais surtout en s’évitant de devoir chercher un visa avant d’embarquer dans l’avion ou de passer des heures à l’aéroport de Dakar, à l’arrivée, avant de disposer de ce sésame.
Le gouvernement ne voulait rien entendre et s’obstinait dans sa logique d’instaurer le visa d’entrée et son argumentaire était notamment de générer des recettes, de contrôler les entrées pour des raisons sécuritaires et aussi de restaurer le blason de la souveraineté de notre pays, devant des pays qui continuaient d’exiger le visa aux citoyens sénégalais. Il s’était trouvé, comme toujours, des gens simples d’esprit, qui ne cherchent à rien comprendre et qui se mettaient à chanter l’hymne national devant «cet acte de bravoure et de patriotisme» qui gonflait à bloc nos cœurs vaillants de patriotes ou autres nationalistes. Même le ministre du Tourisme de l’époque, Youssou Ndour, ne semblait pas comprendre que la mesure allait contrecarrer tous les efforts et initiatives pour relancer ce secteur moribond. Youssou Ndour avait pris de la mouche pour ma fameuse chronique. Le gouvernement ignora également les mises en garde des professionnels du secteur du tourisme qui rapporterait, bon an mal an, plus de 300 milliards de francs Cfa à l’économie du Sénégal. La décision était annoncée d’instaurer le visa d’entrée à compter de juillet 2013. De guerre lasse, devant l’obstination du gouvernement, je leur disais avec prémonition, sur le plateau de la Tfm, que dans deux ans, le Sénégal reviendra sur une telle mesure. On ne savait pas que le marché était déjà réservé à un sulfureux homme d’affaires ivoirien, Adama Bictogo, qui avait des liens très étroits avec des élites politiques du Sénégal. Le Sénégal signera un contrat avec la société Snedai pour une durée de vingt ans, avec un système décrié de partage des revenus. Ainsi, sur les 50 euros du prix du visa, Snedai percevait la moitié.
Un dispositif de délivrance de visas avait commencé à être mis en place dans les représentations du Sénégal à l’étranger. On observa alors les longues files d’attente à l’arrivée à l’aéroport Léopold Sédar Senghor ; on observa l’agace- ment des voyageurs ; on releva les voyages groupés annulés par des Tours operators ; et jamais le secteur du tourisme au Sénégal ne s’était trouvé aussi mal en point qu’après la mise en œuvre de la politique de visa d’entrée. Plus grave, les autorités du ministère des Finances fulminaient contre les circuits occultes des recettes engrangées grâce aux visas d’entrée. L’argent servait plutôt à payer des primes et à acheter des voitures de police et à construire des locaux pour des services du ministère de l’Intérieur, avec une opacité ahurissante dans les procédures de passation des marchés. La coupe devenait pleine et en 2015, le gouvernement du président Macky Sall décida de revenir sur sa politique d’instauration des visas d’entrée. La décision devint effective à partir du 1er mai 2015.
Les conséquences seront encore plus dramatiques pour le Sénégal. Adama Bictogo, qui s’était vu ainsi octroyer le marché dans des conditions qui avaient défrayé la chronique, menaça de traîner le Sénégal devant les juridictions internationales. Ainsi, le Sénégal s’empressa de trouver un accord avec l’homme d‘affaires et lui versa la bagatelle de 12 milliards de francs Cfa à titre de dédommagement. Adama Bictogo réclamait 18 milliards de francs Cfa. Ainsi empochera-t-il un magot, sans coup férir, du fait de la turpitude de nos autorités.
Qu’est-ce qui fait courir Aly Ngouille Ndiaye ?
Ces dernières semaines, on a observé une exposition médiatique peu habituelle du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, pour annoncer de manière péremptoire le retour de la politique d’instauration du visa. Le ministre de l’Intérieur tenait à réagir contre des propos de son collègue en charge du Tourisme et des transports aériens. Le ministre Alioune Sarr avait, en effet, répondu à une question des médias, en marge du salon du tourisme organisé à Paris, pour réfuter une information donnée par le magazine Jeune Afrique selon laquelle le Sénégal s’apprêtait à instaurer de nouveau le visa d’entrée dans ses frontières nationales. Aly Ngouille Ndiaye a répondu pour dire le contraire de son collègue du gouvernement, tout en précisant dans un premier temps que c’était son opinion personnelle, avant de dire que l’idée de ré-instaurer le visa d’entrée était à l’étude. Pour le ministre de l’Intérieur, des impératifs sécuritaires faisaient que le Sénégal devait savoir qui traversait ses frontières. Et comme s’il ne voulait plus lâcher le morceau, on a constaté que le ministre de l’Intérieur est encore monté au créneau, dans de nombreux médias parus le week-end dernier, pour insister sur la mesure qui, dit-il finalement, sera prise par le gouvernement. Quelle cacophonie dans le gouvernement !
Il n’en demeure pas moins que Aly Ngouille Ndiaye semble être sûr de son fait. Soit ! Mais le plus renversant est que le ministre de l’Intérieur se mette à aller jusqu’à s’inviter, en direct, dans l’émission «Jakarlo» de la Tfm, pour plaider pour cette mesure qui, encore une fois, n’est pas encore officiellement prise par le gouvernement. Qu’est-ce qui vaut qu’un simple projet du gouvernement soit ainsi défendu avec une telle hargne, alors qu’il n’a même pas encore été discuté en Conseil des ministres ? Il aurait été plus logique que l’offensive médiatique du ministre de l’Intérieur soit engagée après que le gouvernement a fini de prendre la mesure. On peut avoir l’impression que le ministre de l’Intérieur chercherait, de manière cavalière, à imposer la mesure aux esprits et au gouvernement. On ne le dira jamais assez, on ne saurait prendre de telles mesures, de manière aussi désinvolte, à la va-vite, car le ministre de l’Intérieur en révèle lui-même le caractère précipité, quand il affirme qu’il n’a pas «connaissance d’une étude qui souligne l’impact négatif sur le tourisme de la première mesure d’instauration du visa d’entrée». En d’autres termes, le gouvernement n’a donc pas fini d’évaluer la première mesure, sur laquelle il avait été obligé de revenir, avant de chercher à la remettre dans le circuit. Les Sénégalais s’arracheront encore les cheveux quand ils découvriront que le marché a déjà été cette fois-ci donné à un opérateur sénégalais, bien connu pour ce type de services. Il est encore à craindre que les ressources financières supposées provenir de la mesure de délivrance de visas alimentent des caisses autres que le Trésor public. Aussi, on peut parier que le Sénégal reviendrait sur une telle politique comme ce fut le cas en 2015. Mais malheureusement, notre pays aura encore à dédommager, à coups de milliards, l’opérateur contractuel. Toutes ces sommes ne seront sans doute pas perdues pour tout le monde. Dans cette affaire, il est essentiellement une question d’argent. Et on risque de n’avoir cure des conséquences sur l’économie nationale et le tissu social ; que des hôtels ferment, que des emplois soient perdus, que l’exploitation du nouvel aéroport Blaise Diagne en pâtisse ou que la compagnie Air Sénégal arrive à beaucoup en souffrir.
L’argument sécuritaire qui ne convainc pas
Le ministre de l’Intérieur explique la nécessité de faire revenir la politique de visa par des impératifs sécuritaires. Aly Ngouille Ndiaye estime que «dans tous les pays du monde, c’est pour les aspects sécuritaires. Chaque pays veut savoir qui vient chez lui et quand il va partir. Et l’un des premiers moyens de contrô- ler ceux qui rentrent ici, c’est de pouvoir les canaliser. Cela nous permet d’apprécier les flux, leurs justifications, mais également leurs durées de séjour. Quand un système de visa est là, avec des dates de validité bien précises, quand quelqu’un rentre, on sait quand il doit sortir. Actuellement, on n’a pas de visa. Par exemple, quelqu’un qui entre dans le pays et qui n’a pas de visa, une fois qu’il franchit les portes de l’aéroport, il peut rester à sa guise». On peut concéder qu’un ministre de l’Intérieur dispose certainement d’informa- tions dont le citoyen lambda ne saurait disposer, mais on ne peut pas ne pas relever que cet argument sécuritaire avancé est on ne peut plus spécieux. Tout le monde sait que les actions menaçant la sécurité intérieure des pays de la sous-région sont élaborées, planifiées et même exécutées à partir de pays voisins. Les éventuels terroristes de Boko haram ou de Aqmi n’entreraient pas au Sénégal avec des visas ou des passeports, ils entrent et sortent avec des cartes d’identité de la Cedeao et ne sont pas soumis à la politique de visa. Ils vont continuer à entrer et sortir librement à travers les postes frontaliers ou par des points de passage non contrôlés.
Nul n’ignore la réalité de la porosité de nos frontières. Il faudrait également souligner, peut-être pour la bonne gouverne du ministre de l’Intérieur, que le Sénégal exige déjà le visa d’entrée sur son sol aux ressortissants de tous les pays considérés comme des noyaux de groupes terro- ristes et qui n’appartiennent pas à l’espace de la Cedeao, régi par des accords de libre circulation des personnes. A part les pays membres de la Cedeao ainsi que le Maroc, la Mauritanie, l’Algérie et la Tunisie, tous les citoyens de la plupart des autres pays d’Afrique et d’Asie sont déjà soumis à l’exigence d’un visa d’en- trée au Sénégal. Que changerait alors la ré-instauration généralisée des visas ? Cette mesure est destinée au pays d’Europe et d’Amérique, desquels on escomp- terait des recettes importantes. Cela donne encore du crédit à l’argument selon lequel la mesure serait plutôt mue par un vulgaire business. En outre, le Sénégal est bien en mesure de savoir qui va débarquer dans ses aéroports, car les mani- festes des avions sont systématiquement communiqués au pays de destination. S’il faudrait que, préalablement à la délivrance du visa, les services consulaires obtiennent l’aval de la Police des frontières du Sénégal, on peut bien appréhender la grosse pagaille et les lenteurs. Une telle situation va encore rendre plus difficile le voyage vers le Sénégal. Sur un autre point, qu’est-ce qui pourrait faire dire au «premier flic» du Sénégal que les actions terroristes à craindre seront du fait des étrangers ? L’expérience enseigne que les actions terroristes, les plus meurtrières à travers le monde, ont toujours été perpétrées, sur leur propre sol, par des ressortissants du pays victime. Il faudrait dès lors arrêter de toujours stigmatiser les étrangers, comme du reste on le demande à d’autres pays.
par Bassirou Ndiaye
LES « ITINÉRAIRES DU 18 SAFAR »
Ce poème en wolof tente de relater les débuts de la mouridiyyah jusqu’au pacte de son fondateur avec le Prophète (PSL) le conduisant par la suite à l’exil
Un poème en wolof comportant treize (13) strophes de quatre (4) vers chacun appelés quatrain. Les trois premiers vers de chaque quatrain ont la même rime tandis que le quatrième vers de tous les quatrains se terminent par « AR ».
[2] C A Bamba disait à ses taalibés de se souvenir des compagnons du Prophète (PSL) qui avaient enduré beaucoup de souffrance. Il leur disait ñooy seen « Baay ci diiné »
[3] Nom souvent utilisé par S Moussa Ka dans ses poèmes pour faire référence à C A Bamba
La Commission égyptienne pour les droits et les libertés en a comptabilisé près de 3 000 : 3 000 Égyptiens arrêtées ou disparues, depuis le début des protestations fin septembre, c'est le plus vaste coup de filet depuis l'arrivée du général al-Sissi en 2014.
Au milieu des arrestations massives, se trouvent quelques figures politiques, notamment Esraa Abdel-Fattah, blogueuse et journaliste, connue pour avoir été l'une des fondatrices du "Mouvement du 6 avril" en 2008, à l'origine de la mobilisation de millions d'Égyptiens lors de la révolte de 2011 ayant provoqué la chute d'Hosni Moubarak. Elle a été arrêtée dimanche 13 octobre au soir, dans la rue, par des policiers en civil qui l'ont emmenée en voiture.
Le pouvoir égyptien se félicite d'avoir promptement étouffé le mouvement. "Je veux féliciter les courageux policiers qui ont géré ce problème énergiquement. Nous n'avons eu vent d'aucune violation ni de problèmes majeurs durant ces manifestations", a souligné Mostafa Madbouly lors d'une allocution devant le Parlement le 8 octobre, chaleureusement applaudi par les députés. "Les Égyptiens n'admettront pas que le scénario du chaos se répète", a-t-il poursuivi, en référence au soulèvement de 2011 qui a chassé du pouvoir Hosni Moubarak.
Aux côtés de figures du mouvement de 2011, figurent des milliers de jeunes, issus des quartiers populaires et pauvres des villes du Caire et de Suez, pris en étau entre les politiques d’austérité économique du gouvernement et la forte inflation.
Les manifestants qui ont osé braver l’interdiction de descendre dans la rue en vigueur depuis 2013, portent-ils des revendications politiques ? L’Égyptien Youssef Al-Chazli, actuellement chercheur au Centre Crown des Études au Moyen-Orient, à l’Université américaine Brandeis dans le Massachussetts, a longuement travaillé sur la politisation des foules durant le mouvement révolutionnaire égyptien de 2011.
France 24 : Cela semblait presque impossible, il y a encore quelques semaines, d’imaginer que des manifestations anti-Sissi puissent s’agréger dans la rue, l’opposition étant plus que jamais muselée par le régime du général al-Sissi. Qui ose descendre dans la rue aujourd’hui ?
Youssef Al-Chazli : Il est toujours assez difficile de savoir précisément qui sont les gens qui protestent. Les quelques statistiques élémentaires dont nous disposons sur les personnes arrêtées (avec tous les biais que cela comporte) suggèrent une présence plutôt jeune. Sans doute assistons-nous à l’arrivée dans l’arène politique des enfants de la révolution de 2011, autrement dit les personnes qui ont connu l’effervescence révolutionnaire quand ils avaient entre 8 et 15 ans. Ils ont été socialisés en cette période de grands discours faisant l’éloge de la liberté et de la justice sociale que furent les années 2011-2013. Ils n’ont peut-être pas participé eux-mêmes directement aux les événements de 2011, mais ceux-ci ont largement marqué leur enfance et leur préadolescence.
France 24 : Pourquoi maintenant ? L’austérité économique, l’étendue de la pauvreté, sont-elles le moteur principal de la colère, alimentée par les vidéos de Mohamed Ali ?
Youssef Al-Chazli : Les mobilisations protestataires comportent toujours un risque pour les gouvernants, car elles comportent toujours une part d’imprévisibilité. Elles ont une dynamique propre. De simples petites manifestations peuvent devenir des révolutions sans même que celles et ceux qui l’organisent ou y participent ne le veuillent au départ. Les vidéos de Mohamed Ali ont sans doute permis de canaliser ce mécontentement, mais de manière plus prosaïque, le fait que le derby du Caire se jouait le vendredi 20 septembre a sans doute facilité l’émergence d’une protestation en rendant possible l’ingrédient premier d’une manifestation : la présence physique des gens dans la rue.
France 24 : À combien peut-on estimer le nombre d’arrestations ? Est-ce que ce sont des activistes, des personnes de la société civile, ou des anonymes, des adolescents, des emprisonnements arbitraires comme cela a déjà pu se faire par le passé ? A-t-on de leurs nouvelles ?
Youssef Al-Chazli : Il est difficile de savoir combien il y a eu d’arrestations, mais on peut avancer qu’il y en a eu au minimum 2 941 (qui est le chiffre recensé en date du 9 octobre par le Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux). Parmi les personnes arrêtées, on retrouve effectivement des activistes, mais aussi des universitaires, des avocats ainsi qu’une multitude de participants ordinaires aux protestations, mais aussi très probablement de simples passants. Il y a eu pour l’instant quelques centaines de personnes relâchées, mais la grande majorité demeure emprisonnée pour l’instant.
France 24 : Les arrestations de ces dernières semaines semblent avoir aussitôt étouffé la contestation. Les données ont-elles changé, la répression est-elle plus intraitable, plus efficace encore que sous le régime Moubarak ?
Youssef Al-Chazli : Il est sûr que l’élite gouvernante a tiré les leçons de 2011. Le président al-Sissi ne s’en est d'ailleurs pas caché quand il avait déclaré qu’il ne laisserait jamais quelque chose comme les événements 2011 se reproduire. Il n’y a pas de doute que les niveaux de répression sont incomparables avec l’Égypte des années 2000 (mais elles ne sont pas totalement incomparables avec la période de la lutte antiterroriste des années 1990, même si les moyens techniques à disposition ont beaucoup évolué). Le quadrillage protestataire a bel et bien étouffé cette vague protestataire, mais là réside le problème de la gestion uniquement sécuritaire de ces événements. Le risque que de nouvelles vagues protestataires voient le jour est toujours présent, d’autant plus quand la répression de toute possibilité alternative d’expression publique des griefs demeure la réponse principale des autorités.
LES SINISTRÉS DE LA LANGUE DE BARBARIE VEULENT DE MEILLEURES CONDITIONS DE VIE
Les familles de la Langue de Barbarie victimes de l’érosion côtière à Saint-Louis provisoirement logées dans la zone de Ngallèle, comptent sur des conditions plus adaptées à la poursuite de leurs activités professionnelles liées principalement à la pêche
Les familles de la Langue de Barbarie victimes de l’érosion côtière à Saint-Louis, provisoirement logées dans la zone de Ngallèle, comptent sur des conditions plus adaptées à la poursuite de leurs activités professionnelles liées principalement à la pêche.
Au total, 578 familles relogées provisoirement à Diougop, dans la zone de Ngallèle à Saint-Louis, réclament des pouvoirs publics de meilleures conditions leur permettant notamment de s’adonner à leurs activités.
Sur le site ayant servi à les recaser, à Sanar Peulh, les 578 familles concernées, les femmes en particulier, "sont confrontées à des problèmes" quant à la bonne tenue de activités génératrices de revenus, notamment la transformation et la commercialisation des produits halieutiques, a indiqué leur porte-parole, Marie Diop Seck.
"Nous vivons aujourd’hui à 10 kilomètres de la ville de Saint-Louis, loin de notre environnement d’origine de Guet-Ndar et de la Langue de Barbarie. Notre espace ne dispose pas encore de marché et autres infrastructures, pour nous permettre de travailler et mener nos activités professionnelles pour mieux subvenir aux besoins nos familles", a-t-elle expliqué.
Serigne Guèye, président du collectif des sinistrés de l’érosion côtière à Saint-Louis, réclame pour ces familles des surfaces cultivables et de l’eau pour le maraîchage, de même qu’un financement pour la réalisation d’un "petit marché", cela permettrait à ces femmes de "faire des kilomètres pour rallier les marchés Sor ou le quai de pèche de Guet-Ndar".
A l’en croire, les enfants sont de la même manière confrontés à des difficultés pour la poursuite de leurs études, l’espace qui leur avait été prévu pour abriter une école provisoire n’étant "pas encore fonctionnel".
Le ministre des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire Oumar Guèye, présidant récemment une cérémonie de remise des clés de maisons et de kits de matériels, avait souligné la "jalon important" posé par l’Etat du Sénégal au profit de ces familles sinistrées.
Les actions jusque-là mises en œuvre par les pouvoirs publics sénégalais, avec l’appui de ses partenaires, visent à "soulager les populations victimes de l’avancée de la mer au niveau des différents quartiers de Guet Ndar, Goxu Mbathie et Santhiaba", a-t-il indiqué.
Il avait annoncé que "d’ici peu de temps, les populations déplacées à Diougop, verront leurs maisons construites en bâtiments sur cette zone qui s’étend sur 14 hectares, afin de leur donner un cadre vie agréable et adéquat, doté de toutes les infrastructures de base".
Sur les instructions du président Macky Sall, le gouvernement a lancé le Projet de relèvement d’urgence et de résilience (SERRP) pour la ville de Saint-Louis, doté d’un financement de 16 milliards de francs CFA, avait signalé Oumar Guèye, en présence du maire de Saint-Louis Mansour Faye, par ailleurs ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et Territoriale.
Etaient également présents, l’adjoint au gouverneur en charge du développement, Khadim Hann, le préfet de Saint-Louis, Mariama Traoré, le directeur général de l’Agence de développement municipal (ADM), Cheikh Issa Sal, ainsi que des autorités administratives et coutumiers.
Le Projet de relèvement d’urgence et de résilience ambitionne de contribuer à améliorer les conditions de vie des populations, surtout celles de la Langue de Barbarie.
UN BAIN DE SANG EVITÉ IN EXTREMIS
N’eut été l’intervention du préfet de Mbacké, Mamadou Lamine Mané, les talibés «thiantacounes» de Serigne Saliou Thioune et les disciples de Sokhna Aida Diallo allaient en venir aux mains.
N’eut été l’intervention du préfet de Mbacké, Mamadou Lamine Mané, les talibés «thiantacounes» de Serigne Saliou Thioune et les disciples de Sokhna Aida Diallo allaient en venir aux mains. En effet, tout est venue de la décision des es «talibés» de Serigne Saliou Thioune d’attendre de pied ferme les partisans de la veuve de son père qui comptaient passer avec leur bœufs pour se rendre à Dianatoul Mahwa. Récit d’une nuit mouvementée.
C’est un secret de polichinelle que le nouveau guide des Thantacoune Serigne Saliou Thioune et la veuve de son père Aïda Diallo se disputent le leadership depuis le décès de Cheikh Bethio Thioune. Au fur et à mesure que s’approche le magal de Touba, l’animosité entre les deux parties s’exacerbe. Les deux camps qui se regardaient chiens de faïence ont failli solder, dans le sang, leurs comptes. Samedi dernier, il s’en est fallu de peu pour que l’irréparable de produise.
Voulant perpétuer la tradition de feu Cheikh Béthio Thioune qui laissait se pavaner ostensiblement jusqu’à Touba, plusieurs centaines de bêtes dont des bœufs, des chameaux, moutons etc., pour les besoins du festin lors du Grand Magal de Touba, Sokhna Aïda Diallo et ses partisans avaient prévu de passer devant le fief de Cheikh Béthio Thioune à Dianatoul Mahwa où Serigne Saliou Thioune et ses disciples avaient déjà établi leurs quartiers.
Ces derniers qui considéraient cette procession d’animaux comme une provocation pure et simple ont décidé de s’opposer à ce que la caravane passe par Dianatoul Mahwa pour aller à Touba-mosquée, Darou-Tanzil pour finir à Ngabou. Mis au parfum de la situation, le préfet de Mbacké Mamadou Lamine Mané a pris les devants pour éviter tout affrontement.
Pour se faire, plusieurs corps des forces de sécurité et de défense dont des éléments de la brigade de gendarmerie, du Groupement mobile d’intervention (Gmi) de la Police ont été mis à contribution et déployés sur place.
En plus de cela, le préfet de Mbacké a modifié l’itinéraire que devait emprunter le cortège des disciples de Sokhna Aïda Diallo sous la surveillance des forces de l’ordre. Une stratégie qui s’est avérée payante, puisque tout au long de la procession, aucun incident n’a été noté.