Dakar, 29 août (APS) - La mort de deux pensionnaires de la Maison d’arrêt de Rebeuss à Dakar est un point d’actualité très en exergue dans la livraison de jeudi de la presse quotidienne, de même que la dernière sortie du député Ousmane Sonko consacrée aux perspectives d’exploitation du fer de la Félémé.
La direction de l’administration pénitentiaire a annoncé que les corps de deux détenus avaient été retrouvés inertes "à même le sol suite à une panique et une bousculade provoquées par une avarie électrique à la chambre 11 de de la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss", rapporte Le Soleil.
Selon Le Soleil, citant un communiqué de l’administration pénitentiaire reprise par les autres journaux, cet incident "est survenu aux environs de 23 heures", dans la nuit de mardi à mercredi.
Les deux jeunes hommes, "respectivement âgés de 18 et 19 ans, ont péri quand un ventilateur de la chambre 11 a produit des étincelles provoquant un mouvement de panique parmi les détenus", écrit Tribune, citant le même communiqué.
Si certains journaux parmi lesquels Vox Populi et Kritik rapportent que les deux détenus sont morts électrocutés, d’autres quotidiens sont plus nuancés, le journal Le Quotidien par exemple parlant de "conditions non encore élucidés".
L’As parle même de "mystère" au sujet de la mort de ces deux détenus. "Drame à huis clos" à Rebeuss, affiche de son côté Walfquotidien, selon lequel finalement l’autopsie "confirme la mort par électrocution" de ces détenus.
Selon L’Observateur, quelques heures après "l’ébruitement de cet incident macabre, une enquête a été ouverte par la police". Il précise que "le dossier a été confié aux limiers du commissariat de police de Rebeuss, par ailleurs compétent dans le secteur".
Un drame qui a amené l’Association de soutien pour la réinsertion des ex-détenus (ASRED) et les droits-de-l’hommistes à dénoncer "le surpeuplement carcéral" et à exiger des pouvoirs publics "des mesures urgentes", comme rapporté par la plupart des quotidiens qui sont revenus sur cette affaire.
Une affaire en cacherait une autre, au vu de l’intérêt porté par les journaux sur la dernière sortie du député Ousmane Sonko, leader du parti PASTEF, Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité.
"Nouvelles accusation de Sonko contre Macky", annonce par exemple Le Témoin quotidien. Et ce journal d’ajouter que selon le leader de PASTEF, un ancien inspecteur des Impôts radié de la Fonction publique, "le président de la République s’apprêterait à signer une convention au profit d’un groupe turc pour lui attribuer le fer de la Falémé".
D’après Ousmane Sonko, dont les propos font la Une du Témoin quotidien, "ce fer représente une valeur de 33.000 milliards au minimum et de 150.000 milliards s’il est transformé sur place".
Tosyali, la société turque appelée à exploiter ce fer, "va investir 510 milliards de francs CFA et va gagner 10.185 milliards FCFA", selon le député, cité par Vox Populi. "Il va produire 1.200.000 tonnes de fer par année. Et pendant 10 ans, il ne paiera pas d’impôts et au bout de 25 ans, il va gagner 10. 185 milliards de FCFA", ajoute M. Sonko à la Une du même quotidien.
"Alors qu’on l’attendait sur le dossier des 94 milliards l’opposant à Mamour Diallo, le leader de PASTEF-Les-Patriotes, en conférence de presse hier (mercredi), a fait des révélations sur la convention conclue, ce mardi", entre la société turque Tosyali Holding et l’Etat du Sénégal, pour l’exploitation du fer de la Falémé, rapporte Enquête.
"Sonko met en garde Macky sur les 750 millions de tonnes (de fer) de la Falémé", indique Kritik, ajoutant que selon l’ancien inspecteur des Impôts, le chef de l’Etat "est en train de brader cette ressource naturelle qui peut valoir au Sénégal des richesses estimées à 157.000.500 milliards FCFA".
"La mauvaise mine de Sonko", affiche le journal Le Quotidien dont le jeu de mots à la Une vient en appui de la déclaration du leader de PASTEF selon laquelle le Sénégal "ne gagne absolument rien" dans le contrat avec la société turque, lequel "est adossé à des intérêts crypto-personnels".
"Sonko et le pouvoir croisent le fer de la Falémé", renchérit L’Observateur, L’As affichant "Sonko évente le scandale Tosyali". "Sonko menace Macky de ses foudres" (Walfquotidien).
"L’Etat démontre que c’est un chapelet de contre-vérités", souligne à sa Une le quotidien Le Soleil, selon lequel la ministre des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, a "produit un document pour démonter les allégations de Ousmane Sonko".
Sud Quotidien, qui revient également sur les accusations de Ousmane Sonko, note que "l’Etat parle +d’allégations dépourvues d’objectivité et de fondement+".
Le DG de l’APIX, l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux "lui porte la contradiction en exhibant la véritable convention liant les deux parties", lit-on à la Une du Quotidien.
L’As, de son côté, donne à l’avocat Me El Hadj Diouf, déjà engagé sur un autre front contre le député, en l’occurrence l’affaire dite des 94 milliards, l’occasion de répliquer : "Ousmane Sonko ne fait que divertir les Sénégalais. Il n’a aucune preuve".
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SONKO FERRE MACKY ET LES TURCS DANS LES MINES DE FALEME
Le député affirme que le gouvernement est en train de brader le fer de Falémé. Cette ressource naturelle rapporterait environ 157 mille, 500 milliards, à la société Tosyali, en charge de son exploitation
Samsidine Sané et Ababacar Sadikh Sall |
Publication 29/08/2019
Ousmane Sonko s’est voulu très précis face aux journalistes ce mercredi 28 août 2019, en parlant du Fer de la Falémé. Le leader de Pastef Les Patriotes, affirme que le gouvernement est en train de brader cette ressource naturelle au profit de la société turque Tosyali.
Selon le député, le Sénégal détient 750 millions de tonnes de fer. Et que si l’Etat décidait seulement de vendre cette ressource de manière brute, il pourrait y gagner plus de 33 mille milliards Fcfa.
Le candidat malheureux à la dernière présidentielle précise que la deuxième option reviendrait à exploiter ce fer en gagnant jusqu’à 150 mille 500 milliards Fcfa. Seulement, Sonko révèle qu’un protocole d’accord a été signé entre Macky Sall et la société turque Tosyali, à trois mois de l’élection, et qui permettrait à cette dernière d’avoir le monopole sur l’exploitation du fer au Sénégal dans des conditions « scandaleuses ».
Les points de la « convention scandaleuse » de l’Etat du Sénégal avec la société Tosyali
À en croire Ousmane Sonko, le 09 octobre 2018, trois ou quatre mois avant l’élection présidentielle, Le président Macky Sall s’est déplacé à Istanbul avec son gouvernement, dont le ministre des Mines Sophie Gladyma Siby, pour signer un protocole d’accord. L’objet de cet accord étant le développement, le financement et la mise en place d’un complexe minier et sidérurgique.
La société Tosyali devait investir 60 milliards dans la première phase (construction complexe de sidérurgique à Bargny à côté du port), qui devra durer 16 mois. Et 450 milliards Fcfa dans une deuxième phase de 30 mois qui consiste à exploiter tout le fer de la Falémé et l’exporter partout à travers le monde. C’est un investissement total de 510 milliards Fcfa, résume-t-l.
Et l’Etat s’est engagé dans la convention à réaliser un couloir vert pour les opérations douanières de Tosyali, à une exonération de l’impôt et des taxes pendant 10 ans (en violation des lois), à la suppression des parts d’Etat et diverses taxes sur les prix de l’électricité et l’eau utilisées par Tosyali, à la prise en charge des primes du personnel (cotisation Caisse de sécurité sociale) pendant 10 ans et au recrutement de 50% des cadres en Turquie.
Il devrait également y avoir, selon les dires de Sonko, un soutien de prime de fret, l’établissement de frais de port à un prix préférentiel, un accord à la société Tosyali d’une licence de récupération des déchets de ferraille (les ferrailleurs et autres sociétés locales qui s’activent dans ce secteur menacés), la constitution d’un comité de pilotage chargé de l’Etude pour Tosyali, la couverture des frais de roulement de la société et la réalisation des réseaux routiers et ferroviaires pour le transports et l’exportation des produits finis et semis finis.
Il a également été question de la contribution aux intérêts du frais d’engagement bancaire de Tosyali, à la prise en charge par le Trésor sénégalais du prêt d’investissement de la société Tosyali et à l’inspection d des établissements qui opèrent de manière illégale dans le secteur du fer (la concurrence), entre autres points soulignés par l’opposant.
Ousmane Sonko révèle qu’avec cette convention qu’il juge scandaleuse, la société Tosyali va gagner, en produisant 1,2 million de tonnes de fer par année, 10.125 milliards Fcfa en 25 ans.
Le Maire de Thiénaba devant le juge
L’affaire qui oppose le maire de Thiénaba Talla Diagne et l’Agence des Gestion des Routes (AGEROUTES) était inscrite hier au rôle de l’audience du Tribunal de Grande Instance de Thiès. Mais la partie civile a brillé par son absence. Ainsi, l’affaire a été renvoyée au 6 septembre. Il est reproché au maire Talla Diagne d’avoir détruit le grillage de l’autoroute à péage, à hauteur de Keur Yoro Sadio. Les faits datent de vendredi dernier. Talla Diagne a agi ainsi pour porter secours à la population de sa commune, qui souffrait de la non opérationnalité du point de passage. Comble de malheur, le pont était rempli d’eau à la suite de la pluie et les gens qui devaient évacuer d’urgence un malade étaient déboussolés. C’est ainsi que le maire a pris la responsabilité de détruire le grillage, pour permettre l’évacuation du malade. Mais AGEROUTES n’a pas tardé à porter plainte contre lui. Après les auditions à la brigade de gendarmerie de Khombole, le juge a hérité du dossier. Il devait le vider hier, mais à cause de l’absence de la partie civile, l’affaire a été renvoyée au 6 septembre prochain.
2 bus Tata font la course et tuent un enfant de 6 ans
Alors qu’on dénonce le comportement des conducteurs sur les routes, deux chauffeurs de bus Tata des lignes 59 et le 73, ont fait montre hier d’une indiscipline notoire. Leur attitude a entrainé la mort d’un enfant âgé seulement de 6 ans sur la route de Boune. En effet, les deux bus Tata se livraient à une course sur la route de Boune. C’est ainsi que l’un d’eux a percuté mortellement Abdou Dieng, à hauteur d’une école située près de la mosquée «Peulhs Fouta». Les pneus du véhicule de transport en commun ont écrasé la tête de la victime. Les chauffeurs et les receveurs des bus ont aussitôt pris la poudre d’escampette. Les populations courroucées par le comportement des deux conducteurs ont brûlé les deux bus. La gendarmerie s’est déportée sur les lieux, mais le mal était déjà fait. Le corps sans vie d’Abdou Dieng a été transporté à la morgue de l’hôpital.
Mor Ngom conduit une délégation de Bby à Ngueniène
Le ministre Mor Ngom a conduit hier, une forte délégation du Secrétariat exécutif permanent de Bennoo Bokk Yakaar (BBY) à Ngueniène pour prendre part à la commémoration du quarantième jour du rappel à Dieu du président du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT), Ousmane Tanor Dieng. La visite, qui était initialement prévue dimanche dernier, a été reportée à cause de la cérémonie de levée du corps du ministre d’État Amath Dansokho. Le coordonnateur du Secrétariat exécutif permanent de Bennoo Bokk Yakaar, Mor Ngom et sa délégation ont formulé des prières pour le repos de l’âme du défunt secrétaire général du parti socialiste. La délégation de Benno a saisi l’occasion aussi pour réaffirmer sa compassion à la famille d’Ousmane Tanor Dieng.
Un deuxième hôpital à Saint-Louis
La capitale du nord aura bientôt un deuxième hôpital. L’annonce est du ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr qui a signé hier, en marge de la Ticad à Yokohama (au Japon) avec son collègue de l’Economie Amadou Hott, une convention de partenariat avec le Groupe Marubeni pour la construction d’un hôpital à Saint-Louis. Le coût de l’hôpital est de 55 milliards Fcfa. Cet hôpital va renforcer l’offre de soins de santé de la zone Nord qui polarise les régions de Matam et de Saint-Louis. Par ailleurs, Abdoulaye Diouf Sarr a pris part au panel ministériel organisé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur «l’Alignement et l’harmonisation pour le renforcement des systèmes de santé en vue d’une couverture sanitaire universelle dans la région Africaine».
14e mois sans salaires des travailleurs du PCCI
Le collectif des travailleurs du Centre d’appel Pcci, et les membres de Frapp/France Dégage tiennent pour responsables de leurs misères le Président Macky Sall et son ministre du Travail, Samba Sy. Les travailleurs du Pcci courent derrière 14 mois de salaire. Il est inadmissible et scandaleux, à leurs yeux, qu’une entreprise reste devoir à ses employés plus de 14 mois de salaire. Au même moment, soutient Guy Marius Sagna, le Pcci en vertu de la convention Etat-employeur, reçoit une subvention de l’Etat pour l’encourager à créer des emplois. A l’en croire, le Pcci fait preuve d’une mauvaise volonté parce qu’il est bien payé par ses clients notamment la Sonatel. Selon Guy Marius Sagna, l’Etat du Sénégal, notamment le ministre du Travail est coupable de non-assistance «à travailleurs en danger».
Macky Sall à la conférence internationale de Tokyo
Le Président Macky Sall a pris part hier à la conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique. Dans son propos, le chef de l’État a souligné la nécessité pour le Japon d’accroître le volume de ses investissements en Afrique en impliquant le secteur privé. Il considère que la transformation de l’économie passera par l’innovation et l’amélioration du climat des affaires. Le chef de l’Etat a, par ailleurs, reçu l’envoyé spécial du Président Directeur Général (Pdg) d’Africa 50, Molly Gbodimowo. Ce dernier lui a fait part du financement d’un projet d’énergie solaire au Sénégal par le groupe d’investissement pour l’Afrique. L’objectif est d’augmenter la capacité de production énergétique pour poursuivre la fourniture correcte en électricité et répondre aux besoins des populations.
Sonko annonce des rebondissements de l’affaire Petro Tim
Le leader de Pastef dit ne pas être surpris par le blanchiment d’Aliou Sall par le procureur de la République dans l’affaire Petro-tim. A en croire Ousmane Sonko, l’histoire lui donne raison. Et c’est pourquoi, il n’avait pas voulu participer à cette «farce». Mais pour autant, il soutient que le frère du chef de l’Etat ne doit pas s’enflammer dans la mesure où le dossier connaitra des évolutions au plan international. Même s’il s’est gardé de donné des détails, il annonce le plus grand camouflet de la justice sénégalaise dans les prochains jours.
Sonko et l’affaire des 94 milliards ?
L’épineuse affaire des 94 milliards Fcfa a été évoquée lors du point de presse animé hier par Ousmane Sonko. La question s’est posée sur le but réel de la tenue du point presse, en contraste avec les accusations de détournement de fonds portant sur le titre foncier 1451/R dont il fait l’objet. A cet effet, il a indiqué qu’il n’y a qu’une seule plainte déposée et qu’il aurait contourné le procureur en déposant directement une plainte devant le juge d’instruction avec constitution de partie civile.
«Amoul Yakar» à la barre
Le célèbre policier réputé incorruptible était hier devant la barre du Tribunal de Grande Instance de Dakar. Il avait porté plainte contre deux chauffeurs pour outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. En effet, le 23 aout dernier, Amoul Yakar était en service sur l’avenue Lamine Gueye. Il avait sommé Mamadou Khadim Ndiaye de déplacer sa voiture garée au niveau de cet axe. Mais ce dernier avait refusé d’obtempérer ni même de lui remettre les pièces du véhicule. Au moment où le policier tentait de le raisonner, un autre individu est intervenu en tenant des propos injurieux à l’encontre du flic. Outré par son comportement, Amoul Yakar lui a fait savoir qu’il n’avait pas le droit de l’insulter. Finalement, ils sont tous deux été conduits au commissariat. A la barre des flagrants délits de Dakar, les prévenus ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Sallé Gning regrette son geste parce qu’il était vert de colère jour-j. Pour sa part, Mamadou Ndiaye argue qu’il n’avait pas les clés de sa voiture lorsque l’agent de police lui a donné l’ordre de déplacer son véhicule. Le parquet a requis deux mois de prison ferme contre les deux. La défense quant à elle, demande la clémence du juge.
Trois jeunes filles meurent noyées à Latmingué
Trois jeunes filles âgées de 12 ans ont perdu la vie à Keur Aly Codé vers Latmingué (région de Kaolack). Selon Radio Sénégal qui donne l’information, Awa Ka, Ramata Ba et Fatou Sow étaient allées chercher du bois mort non loin de leur village. Sur le chemin du retour, elles ont trouvé nécessaire de se baigner dans une marre. Mais les trois filles ne sortiront pas vivantes de cet endroit. Selon Birane Ka, un des parents des victimes, le lieu du drame est en réalité une carrière creusée par une société chargée de l’assainissement. Selon lui, les habitants ont eu à plusieurs reprises à alerter les riverains. Ils demandent ainsi aux autorités de trouver une solution pour que de pareils drames ne se reproduisent plus. Leurs corps ont été transférés à la morgue de l’hôpital deKaolack pour une autopsie.
Guèye écope de dix ans pour avoir violé une handicapée
Reconnu coupable d’abus sexuels sur une personne vulnérable et, Mamadou Guèye passera les dix prochaines années à la prison de Diourbel. Il devra également verser à sa victime 5 millions Fcfa pour toutes causes de préjudices confondues. L’histoire se passe à Touba et remonte au mois de juillet dernier. Transporteur de son état, Mamadou Guèye, marié et père de deux enfants, est surpris, le pantalon aux chevilles, en train d’assouvir sa libido dérangée surA.D, une attardée mentale de 15 ans. La scène se déroulait près des cimetières. Conduit au poste de police de Touba, il soutient que la fille est sa petite amie et qu’ils filaient le parfait amour depuis plus d’un an.Révoltés par ces déclarations, les parents d’A.D, portent plainte et Mamadou Gueye est aussitôt mis aux arrêts. Hier, le mis en cause a comparu devantle tribunal correctionnel de Diourbel pour viol sur mineure et viol sur une personne vulnérable. A la barre, il a maintenu ses déclarations à l’enquête préliminaire. Lorsque le procureur l’a interrogé sur l’âge etles facultés mentales de sa victime, il a juré par tous les saints qu’A.D est saine d’esprit et a plus de dix-huit ans. Des propos que dément la mère de la fille. Commis pour défendre les intérêts d’A.D, Me Abdoulaye Babou a réclamé 5 millions Fcfa pour la réparation du tort causé, après que le procureur a requis une peine ferme de dix ans. Le tribunal a suivi le parquet et la partie civile en condamnant Mamadou Guèye à 10 ans de prison ferme et à verser à la victime 5 millions Fcfa pour toutes causes de préjudices confondus.
QUAND L'AFRIQUE PULVÉRISE LES IDÉES REÇUES SUR SA PROPRE MIGRATION
Le migrant africain n’est pas « un célibataire sans instruction en quête de prestations sociales ». Il est éduqué, en quête d’opportunités, et, une fois sur deux, une femme
Le Monde Diplomatique |
Sabine Cessou |
Publication 28/08/2019
bien des voix s’élèvent en Afrique pour contredire les discours alarmistes sur la migration africaine, sujet de « une » récurrent en raison des naufrages, sauvetages et périples d’embarcations chargées d’Africains en mer Méditerranée, que personne en Europe ne veut recevoir.
Intéressant à cet égard, le rapport 2019 du Forum Ibrahim, organisé par la Fondation du célèbre philanthrope soudanais Mo Ibrahim, s’intitule « La jeunesse africaine : migration faute d’emploi ? ». Il a le mérite de poser d’emblée la question, à laquelle la réponse est « oui ». Ce qui ne l’empêche pas de démonter le discours eurocentrique sur la migration, exploité par tous les démagogues du Vieux continent.
C’est que vue d’Afrique, la migration africaine répond à un tout autre « narratif » que celui des médias occidentaux. La raison ? Les discours les mieux informés tiennent compte du contexte général comme des réalités locales. « Nous avons été nous-mêmes surpris de voir à quel point la migration africaine n’a rien du raz-de-marée, confie Mo Ibrahim au Monde diplomatique, puisque nous sommes aussi des consommateurs des médias européens. »
Les réfugiés restent en Afrique pour la plupart
Tout d’abord, l’écrasante majorité (90 %) des réfugiés africains reste en Afrique. L’insécurité n’est pas non plus le principal motif de migration sur le continent. Les réfugiés ne représentent en effet que 20 % des flux migratoires africains, soit 7,4 millions de personnes en 2017. L’Italie, l’Allemagne et la France accueillent ensemble moins de 4 % des réfugiés africains, rappelle le rapport.
La migration économique, bien plus importante que celle des réfugiés, voit 75 % des migrants qui invoquent ce motif rester, là encore, en Afrique. Les principaux pays d’accueil sur le continent lui-même sont dans cet ordre en 2017 : l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et l’Ouganda.
Le Rwanda, troisième pays le plus accueillant au monde
On apprend à la lecture du rapport que le Rwanda est le troisième pays le plus accueillant pour les migrants au niveau mondial, tandis que l’Égypte est au contraire celui qui accepte le moins de migrants africains sur le continent.
Autre fait allant à l’encontre des idées reçues : le migrant africain n’est pas « un célibataire sans instruction en quête de prestations sociales ». Il est éduqué, en quête d’opportunités, et, une fois sur deux, une femme. Il n’est pas un fardeau pour son pays d’accueil, où il dépense 85 % de ses revenus. Et représente une contribution estimée à 19 %, 13 % et 9 % des PIB respectifs de Côte d’Ivoire, du Rwanda et d’Afrique du Sud.
Seulement 14 % des migrants du monde sont Africains
La migration africaine totale en 2017 concerne 36,3 millions de personnes, soit moins de 3 % de la population du continent. C’est le même pourcentage à l’échelle globale : tous les migrants du monde représentent seulement 3,4 % de la population globale, une hausse marginale par rapport à 1990 (2,9 %). Ce que s’évertue à rappeler le démographe français François Héran, titulaire de la chaire « Migrations et sociétés » au Collège de France.
Un chiffre encore plus parlant : les Asiatiques et les Européens représentent 41 % et 24 % des migrants dans le monde en 2017, contre 14 % d’Africains. En 2017, les dix flux migratoires les plus importants d’Afrique étaient inférieurs à la seule migration du Mexique vers les États-Unis.
Le principal problème : le chômage des jeunes
Entre 2019 et 2100, la jeunesse africaine va croître de 181 %, tandis que celle de l’Europe va décliner de 21,4 % et celle de l’Asie de 27,7 %. À la fin du siècle, la jeunesse africaine représentera deux fois la population entière de l’Europe. Le problème de l’accès de ces jeunes au marché de l’emploi se pose déjà en des termes aigus, dans un contexte où les diplômes de l’enseignement supérieur ne débouchent pas sur des emplois décents. L’inadéquation entre les formations et les compétences recherchées par les économies est l’une des plus forte du monde en Afrique. À peine 1 % des jeunes au Sud du Sahara suivent des formations professionnelles.
Environ 16 millions de jeunes sont confrontés au chômage, qui frappe plus durement dans les villes que dans les campagnes. Selon les enquêtes menées par la Fondation Mo Ibrahim, 40 % des jeunes Africains jugent leur situation « mauvaise » ou « très mauvaise ». Et au moins 75 % d’entre eux estiment que « leurs gouvernements ne se préoccupent pas de leurs besoins » dans cinq des économies les plus importantes du continent : l’Égypte, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Maroc et le Ghana.
La solution : renforcer la mobilité en Afrique
Seule solution préconisée par le rapport : « Gérer le processus en renforçant la mobilité, en actualisant les compétences et en partageant les responsabilités ». Pour la Fondation Mo Ibrahim, le « vrai sujet » n’est pas la migration, mais la mobilité. « Contraindre ou s’opposer à celle-ci risque de conforter les migrations parallèles illégales et dangereuses. En 2016, les revenus générés par les réseaux de trafic de migrants (1)étaient estimés à 7 milliards de dollars — l’équivalent de l’aide humanitaire de l’Union européenne pour la même année ».
Beaucoup reste à faire, seule l’Afrique de l’Ouest autorisant ses ressortissants à se déplacer sans visa dans la sous-région. Seulement 11 pays n’exigent aucun visa d’entrée ou un simple visa à l’arrivée pour l’ensemble des citoyens africains. Quant au réseau de transport, il est « notoirement insuffisant : en 2018, seuls 5 pays africains étaient reliés par des vols directs à 20 autres pays au moins du continent : l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, le Kenya, le Maroc et le Nigeria ».
Le réel motif d’inquiétude : les réactions de l’Europe
Autre question centrale posée par le rapport : comment retenir les étudiants africains, qui ne sont que 22 % à choisir une destination africaine lorsqu’ils partent à l’étranger (en France et en Chine, leurs deux grandes destinations)…
Conclusion de Mo Ibrahim : « La migration n’a rien d’une crise du XIXe siècle, puisqu’elle a modelé l’histoire de l’humanité et l’édification des pays, et continuera de le faire. C’est en Europe et ailleurs que l’environnement peut paraître incertain, avec des discours qui traitent des minorités à des fins politiques. L’inquiétude, de notre côté, porte sur les risques de voir l’Europe retomber dans les heures les plus sombres de son histoire ».