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21 juillet 2025
PAR Cheikh Tidiane DIEYE
ADAMA, ET SI ON LEUR PARLAIT ?
Ceux qui dirigent le Sénégal ont failli dans presque tous les domaines - La fracture sociale, déjà béante, s'accentue entre le peuple et ces rares privilégiés
''S'exprimer, s'accommoder ou s'exiler sont les trois options qui s'offrent à l'individu en société'' - Albert Hirschmann.
Mon cher ami,
Nous sommes en Aout 2019. Le climat est chaud et sec. Les rigueurs d’un hivernage dont les rares pluies suffisent à inonder tout Dakar rendent nos vies encore plus austères et angoissantes. C’est la chienlit. L’autorité, ou ce qui en reste, ne sert plus qu’à mettre au pas ceux qui refusent de rentrer dans les rangs et les clubs et coteries d’un État qui a fini d’être privatisé. Je n’ai pas besoin de te faire un dessin car tu en es victime toi-même.
L’autorité est à terre. Sa faillite n’est pas seulement économique et sociale. Elle est avant tout morale. Elle n'est plus basée que sur les désirs personnels du chef, comme dans les régimes despotiques. Ce qu’ils ignorent, c’est que l’infrastructure qui soutient un État n’est pas matérielle. Elle est immatérielle, car elle relève de l’éthique. Cette dernière donnant à son tour sens et significations à la politique qui, en fin, façonne la technostructure du pays dans un sens conforme à l’intérêt général, au bien-être des personnes et à la dignité de la Nation dans ses rapports avec les autres.
Ceux qui dirigent le Sénégal ont failli dans presque tous les domaines : santé, éducation, sécurité, transport, eaux et assainissement, infrastructures, habitat et cadre de vie, hygiène publique, gouvernance, libertés civiles et politiques, etc. Ils n’ont plus que la violence comme réponse aux maux du pays.
Répression, menaces, arrestations arbitraires, violences physiques et verbales, voies de fait, etc. sont leurs seules armes pour intimider les rares citoyens qui osent encore se tenir debout, parler et résister. Mais qu’ils le sachent une fois pour toute. Le silence n’est plus une option. Ils t’ont emprisonné, mais ils ne te feront pas taire. Ils ne feront d’ailleurs taire personne. Comment se taire quand on entend les bruits et inquiétudes qui surgissent de partout dans notre société, certains allant même jusqu’à dire que le pays est bloqué.
Force est de l'admettre, l'évidence se passe de commentaires. De plus en plus de Sénégalais vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les entreprises tombent en faillite, les unes après les autres, étranglées par une dette publique que l’État peine à honorer, plombé lui-même par son train de vie dispendieux et ses choix d’investissement insensés.
L’encours de la dette a dépassé 6564 milliards de FCFA en 2018. Rien qu’entre 2017 et 2018 la dette est passée de 60,6 % à 64,5% du PIB. Sais-tu où est passé cet argent? Une partie est allée vers des investissements peu productifs, mal conçus et largement tape-à-l’œil (le Chef de l’État avoue lui-même que son administration a dépensé plus de 307 milliards de CFA de 2012 à maintenant pour le plaisir de rouler dans les 4X4), tandis qu’une autre a servi à refinancer les dettes onéreuses.
C’est toute la tragédie que nous vivons, en attendant que les barils de pétrole ne viennent renflouer une économie exsangue. Mais là-dessus, ne rêvons pas trop. Car nous pourrions bien ne pas voir grand-chose de la couleur ébène de ce pétrole tant attendu. L’essentiel de la manne qui devrait nous revenir est déjà en train de passer de main-à-main, entre les multinationales et quelques dangereux intermédiaires et leurs acolytes aux comptes numérotés dans des paradis fiscaux lointains.
Pendant ce temps, la plupart des services sociaux du pays sont en décrépitude. Se soigner devient un calvaire pour la majorité de nos compatriotes. Allez demander aux parents des accidentés de Badiouré ce que valent le centre de santé de Bignona et l’hôpital régional de Ziguinchor, eux qui ont vu leurs proches mourir les uns après les autres faute d’une prise en charge adéquate. La grande majorité des sénégalais meurt ici, faute de soins, après d’infinies souffrances, la minorité de privilégiés se paie le luxe d'un tourisme sanitaire à l'étranger grâce aux moyens financiers de l'État.
Ce n’est pas pour rien que le bateau « Mercy Ships » qui mouille dans nos eaux pendant une année pour soigner 3000 malades est vu comme une bénédiction tombée du ciel. Comble d’ignominie pour un pays indépendant depuis 60 ans.
La fracture sociale, déjà béante, s'accentue entre le peuple et ces rares privilégiés. Ces derniers vivent au crochet d'un État vampirisé, détourné de sa vocation égalitaire pionnière et pris au piège des jeux et calculs politiciens, socle d'une gouvernance de partage plutôt qu'une gouvernance partagée. L'excessive politisation de l'espace public, capturé par des entrepreneurs politiques professionnels essentiellement mus par leur positionnement au sein d’un État toujours patrimonial et prébendier, renvoie aux calendes...sénégalaises les discussions, pourtant urgentissimes, sur les vrais enjeux et défis du développement et de la transformation économique et sociale de notre pays au profit de tous.
C’est pourquoi il ne sortira rien de nouveau de leur dialogue national. Que dis-je? Leur monologue ! Sous les lambris dorés des hôtels dakarois! Mais comprenons-les. Ils ont besoin de se parler. Quitte à le faire à l’intérieur du même paradigme qui a échoué depuis soixante. Il faut bien qu’ils se rassurent en tentant de trouver de nouvelles méthodes pour colmater les brèches béantes apparues dans le système postcolonial, avec son compromis sociopolitique loufoque et inhibant, qu’ils tentent de préserver tant bien que mal mais qu’ils savent désormais à bout de souffle et irrémédiablement condamné.
Laisse-moi te le dire cher Adama, pendant qu’ils s’enivrent de pouvoir et somnolent, repus, le peuple longtemps endormi se réveille peu à peu, secoué par sa jeunesse, utilisant à satiété la puissance des réseaux sociaux pour imposer sa parole à ceux qui refusent de l’écouter et mettre ses mots sur les maux d’une classe politique déroutée.
Une nouvelle conscience citoyenne s’installe, lentement mais surement. De plus en plus de nos compatriotes prennent positions, ou vont le faire. Car beaucoup sont maintenant convaincus que l'essentiel est en jeu, que le socle vacille, la violence s'installe dans la société, les repères et cadres moraux se brouillent, voire tombent en décadence, que l'espoir promis par les différents régimes politiques, des socialistes aux variantes des libéraux ayant exercé le pouvoir, cède la place à l'incertitude et au désarroi.
De là où tu es, tu as sans doute pris toute la mesure de la tragédie humaine qui a gagné notre peuple. Les conditions dans lesquelles toi et des centaines d’autres de nos compatriotes êtes enfermés ne sont pas dignes d’un pays civilisé, dont la majorité se dit croyant, sachant ce que Dieu, notre créateur, a dit sur la noblesse de l’être humain, ses droits, sa dignité. Notre ami Guy Marius Sagna nous a décrit ce que vous y vivez. Son récit est glacial, effroyable, choquant.
Ceux qui t’y ont amené cherchent à te briser, à te déshumaniser et te déshonorer. Mais tu tiendras bon Adama. Pas vrai?
Ensemble, nous refusons le pessimisme, persuadés que nous sommes que le sort peu enviable du Sénégal d'aujourd'hui ne relève d'aucune fatalité définitive. La mobilisation patriotique exceptionnelle des sénégalaises et sénégalais de l’intérieur du pays et de la diaspora pour « Aar Li Nu Bokk » et exiger la transparence dans la gestion de nos ressources pétro-gazières est une bouffée d’oxygène. Ce vendredi, cher ami, nous avons été des dizaines les rues du Centre de ville de Dakar, bravant le soleil, pour parler à nos concitoyens et les sensibiliser le scandale du pétrole et du gaz sénégalais. Nous avons été bien reçus, écoutés et compris.
Cette mobilisation ne faiblira pas, n’en déplaise à ceux qui ne veulent pas entendre la clameur populaire revendiquant « Sunu Pétrole », « Sunu Gaz » et « Sunu 400.000 ».
Tu sortiras de cette prison. Tôt ou Tard. Ceux qui se sont rendus coupables de divers crimes et délits sur nos ressources publiques rendront aussi des comptes. Tôt ou Tard.
Tiens bon, cher ami! Car demain il fera jour.
par Bosse Ndoye
À NOTRE AMI ADAMA GAYE
Tous les gens qui te soutiennent ne sont certes pas d'accord avec tout ce que tu dis, mais ils en ont marre de l’injustice qui règne dans le pays, du deux poids, deux mesures selon son appartenance familiale ou politique
En pensant à ta rencontre avec le juge d'instruction demain, le 29 août, je suis habité par des sentiments mitigés.
D'une part, je me dis que le "crime élastique et désuet de lèse-majesté - offense au chef de l’État '' -, dont tu es accusé ne mérite pas que l’on passe plus d'un mois en prison dans un pays dit démocratique au 21e siècle. Dès lors, j’imagine joyeusement les titres de certains journaux - que je regarderai demain sur internet dès mon réveil inchAllah (décalage horaire oblige) : Adama Gaye enfin libre ! ; Le grand journaliste et homme d'affaires retrouve sa famille après un mois de détention... Je suis d'autant plus optimiste quant à ta libération que je me dis que tu n’as ni volé ni tué, et que ton nom n’apparait dans aucun rapport de l’IGE et/ou de l’Ofnac, au moment où certaines personnes citées dans de graves dossiers où plusieurs milliards du contribuable sont en jeu, vaquent librement et en toute impunité à leurs occupations. Pourtant c’est à ce moment, où d’aucuns susurrent même des plans d’ajustement structurel, que le pays a tant besoin d'argent. Bien utilisé, celui-ci pourrait ne serait-ce que permettre de trouver plus de moyens à nos forces de l'ordre afin de les armer davantage pour mieux faire face aux agresseurs de plus en plus nombreux, équipés et décidés d’en finir violemment avec leurs victimes, d'améliorer les conditions de circulation et de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux nombreux accidents mortels sur les routes, sans mentionner les inondations endémiques aux moindres tombées de pluie dans la capitale dans d’autres villes du pays et le désencombrement des prisons comme Reubeuss où vient de survenir une bousculade mortelle il y a quelques heures.
D’autre part, mon optimisme est quelque peu refroidi quand je repense aux malheureux mots, ô combien révélateurs de la conception de la grâce, et partant de la justice de notre président lors de sa dernière sortie sur RFI. Surtout si l'on sait que, dans le pays, la justice est souvent aux ordres de l’exécutif dont il est l’incarnation. De plus, avec l’essoufflement noté dans les mouvements réclamant justice dans l’affaire Aliou Sall-Petrotim, quelque chose me dit qu'il n'a ni intérêt, encore moins le désir et la volonté (mots à la mode) de voir ce débat soulever vivement a nouveau par des gens qui connaissent beaucoup de choses sur le dossier. Par conséquent, les stratégies de pourrissement, d'atermoiement, de musellement peuvent être de mise pour neutraliser tout « récalcitrant ». Or, ayant le courage de tes idées, toi qui connais bien les dossiers du pétrole tant au niveau nation qu'international, tu pourrais représenter « une source de trouble » pour les questions des contrats de pétroles, à l’instar de Clédor Sène, qui aurait pu te rejoindre à Reubeuss…
Bien que les mots de Babacar Gaye, de certains des amis du groupe d’Adama Gaye, de Guy Marius Sagna, d’Amsatou Sow Sidibé, nous faisant part – après t’avoir rendu visite - du courage dont tu fais montre en traversant dignement cette dure épreuve soient réconfortants, je serais plus rassuré de te voir retourner chez toi. Car on a beau avoir un moral de fer, les longues journées en prison, les conditions de détention difficiles peuvent finir par le rouiller. Surtout quand on n'a plus sa vigueur de 20 ans. Dès lors, je te souhaite de retrouver ta famille. En outre, bien qu'on ne puisse pas emprisonner un esprit, en enfermant un corps, on enferme aussi des activités, car certains problèmes que tu aurais pu régler au téléphone à défaut de pouvoir le faire physiquement demeurent irrésolus. Surtout dans ton cas, toi, qui as été souvent invité à de grandes conférences internationales, non pour servir du dessert, mais pour partager ton immense expérience dans bien des domaines. De plus, à l’instar d’une cavale, un enfermement coûte cher aussi bien au détenu qu'à ses proches amis et parents. Le premier nommé voit ses activités s'arrêter ou ralentir quant aux seconds, ils dépensent beaucoup de temps, d’énergie et de moyens pour les visites et autres...
Ce qui est tout de même réconfortant c'est de voir le rang de ceux qui te soutiennent grossir de jour en jour aussi bien dans le pays qu'à l'extérieur. Il le faut parce que malheureusement certains dirigeants sous nos tropiques acceptent de faire sous la pression, surtout extérieur ce qu’ils ne sont pas prêts à faire dans les règles de l’art. C’est dans ce sens que la pétition signée par d’éminentes personnalités mondialement connues a dû peser sur la balance de la liberté provisoire accordée à Guy M. Sagna.
Tous les gens qui te soutiennent ne sont certes pas d'accord avec tout ce que tu dis, mais ils en ont marre de l’injustice qui règne dans le pays, du deux poids, deux mesures selon son appartenance familiale ou politique. Les mots de Marat me viennent à l'esprit pour te dire au revoir tout en espérant de te voir libre dès demain : « La liberté de tout dire n’a d’ennemis que ceux qui veulent se réserver la liberté de tout faire. Quand il est permis de tout dire, la vérité parle d’elle-même et son triomphe est assuré", Jean-Paul Marat "Les chaînes de l’esclavage".
"BANDITISME D'ÉTAT "
Ousmane Sonko a fait ce mercredi, des révélations mettant en cause le Sénégal dans l'exploitation du fer de la Falémé par l’entreprise Turque Tosyali Holding
Le chef de file de Pastef/ Les Patriotes a, encore, fait face à la presse pour se prononcer sur ce qu’il considère comme « la dilapidation des ressources naturelles du Sénégal. Ousmane Sonko n’a pas cette fois-ci parlé du pétrole et du gaz mais plutôt de l’exploitation du fer de la Falémé. L’exploitation de cette ressource », révèle Ousmane Sonko, a été confiée à l’entreprise Turque en l’occurrence TOSYALI HOLDİNG. Ce, dans des conditions nébuleuses au détriment du peuple sénégalais.
D’emblée, Ousmane Sonko a expliqué les enjeux du fer de la Falémé. A l’en croire, 750 millions de tonnes de minerais de fer ont découverts à la Falémé. Ce minerai, évalué, rapporterait au Sénégal 33 milliards de francs CFA. Mieux, explique-t-il, le fer transformé pour la production de l’acier ou de l’oxyde, est estimé à 157 mille 500 milliards FCFA. Ce qui, selon lui, est un montant immense voire colossal. Mais, d’après lui, si cette ressource est mal-gérée, le Sénégal ne gagnera rien et toute cette manne financière va atterrir dans la poche des turcs. Et, alerte-t-il, c’est ce que Macky Sall est en train de faire.
« TOSYALI HOLDİNG va gagner 10 mille 185 milliards »
Etayant ses propos, il révèle que le 9 octobre 2018, l’Etat du Sénégal, représenté par l’ancien ministre des Mines, Sophie Gladima et la société turque TOSYALI HOLDİNG ont signé, à Istanbul, un protocole. Lequel a pour objet le développement et le financement de la mise en place d’un complexe minier. Poursuivant, il indique que le protocole comprend deux phases. Lesquelles sont la réalisation d’une usine de transformation sidérurgique estimée à 60 milliards de francs CFA et l’exploitation du minerai avec un investissement de 450 milliards de francs CFA. D’après Ousmane Sonko, ce qui est le plus scandaleux, c’est que l’Etat du Sénégal a accordé des avantages inimaginables à l’entreprise. A l’en croire, l’Etat du Sénégal s’est engagé à créer un vert de dédouanement sur le terrain lors des importations. En sus, l’entreprise aura une exonération d’impôtS pendant les 10 ans. L’Etat du Sénégal, poursuit toujours Ousmane Sonko, s’est engagé à supprimer les parts et diverses taxes sur les prix de l’électricité et du gaz. L’Etat s’est aussi engagé à garantir le prêt que l’entreprise turque fera auprès des banques du Sénégal. « Le contrat est fixé à 25 ans. Et, sur les 25 ans, l’Entreprise TOSYALI HOLDİNG va investir 510 milliards de francs CFA et va gagner 10 mille 185 milliards de francs CFA. Elle va exploiter, par an, 1 million 200 mille tonnes fer », a révélé Ousmane Sonko. Avant d’ajouter : « C’est du banditisme d’Etat. C’est un crime innommable, inqualifiable contre le peuple sénégalais, une forfaiture, une haute trahison ».
« Ceux qui nous gouvernent sont des poltrons »
Toutefois, Ousmane Sonko estime que les sénégalais peuvent stopper, pendant qu’il est temps « cette mafia ». D’après lui, en matière minière, on peut citer le protocole qui donne lieu à une convention. Laquelle sera approuvée par le président qui va signer un décret. « La convention et le décret ne sont pas encore signés. Si on sort massivement, on peut faire reculer Macky Sall. Ils sont en train d’accélérer la procédure pour signer rapidement. Les turcs sont à Dakar et une fois qu’ils auront signés les carottes seront cuites », prévient Ousmane Sonko. Qui lance un appel au peuple en leur demandant de descendre sur le terrain pour manifester. « Ceux qui nous gouvernent sont des poltrons. Ils font semblant d’être des guerriers mais ils tremblent tous les jours. Si 500 jeunes sortaient dans les rues, tous ces problèmes seraient résolus. Je le jure, si Macky Sall signe ce décret d’approbation, c’est de la haute trahison et il rendra compte tôt ou tard », soutient-il.
ANSU FATI, 16 ANS, LA NOUVELLE PERLE BISSAU-GUINÉENNE DU FC BARCELONE
Le Barça se passionne pour ce tout jeune ailier - A Barcelone, ils sont nombreux à espérer voir ce grand espoir suivre la même trajectoire que ses glorieux aînés formés au club
Le Barça se passionne pour ce tout jeune ailier né en Guinée-Bissau et entré en jeu dimanche 25 août en Liga face au Betis Séville (5-2). Anssumane Fati, pur produit de la Masia blaugrana, a même reçu les louanges de Lionel Messi. A Barcelone, ils sont nombreux à espérer voir ce grand espoir suivre la même trajectoire que ses glorieux aînés formés au club.
Quatre hommes ont animé la soirée de dimanche au Camp Nou : deux Français, un vétéran et un adolescent. D’abord, le FC Barcelone, déjà battu la semaine précédente à Bilbao, s’est crispé quand Nabil Fekir, arrivé cet été au Betis Séville, a ouvert le score pour les visiteurs. Heureusement pour le Barça, la recrue Antoine Griezmann a inscrit ses deux premiers buts et guidé les siens vers la victoire (5-2). De quoi ramener le sourire et offrir les trois points le soir où Gérard Piqué disputait son 500e match avec les Blaugrana.
Et la quatrième vedette de la soirée ? Elle a pour nom Anssumane « Ansu » Fati. Ce jeune joueur est l’attraction inattendue de cette fin de mois d’août en Espagne.
Un rêve pour le deuxième plus jeune Blaugrana de l’histoire en Liga
Ernesto Valverde n’a pas eu le choix : confronté aux blessures de Lionel Messi, Luis Suarez et Ousmane Dembélé, l’entraîneur barcelonais a dû puiser dans sa réserve pour trouver des flèches susceptibles d’accompagner Griezmann en attaque. C’est ainsi qu’Ansu Fati a pris place sur le banc des remplaçants au coup d’envoi et est entré en jeu à la 78e minute de jeu. Un petit quart d’heure durant lequel le public a pu entrapercevoir les qualités de l’adolescent, vif et puissant.
Ses premiers pas en Liga sont un événement. Ansu Fati, n°31 dans le dos, n’avait que 16 ans et 298 jours au moment de fouler la pelouse du Camp Nou. Cela fait de lui le deuxième plus jeune joueur à disputer un match de championnat dans l’histoire du Barça. Il faut remonter à 1941 pour retrouver trace d’un footballeur à peine plus jeune (Vicenç Martinez avait lui 16 ans et 280 jours au moment où il débuta en Liga).
Issu de la Masia (le centre de formation du FC Barcelone), Ansu Fati a fait part, sur les réseaux sociaux, de son bonheur d’être entré en jeu : « Merci à tous ! Je me rappellerai de ce jour toute ma vie. C’est le rêve de n’importe quel garçon à la Masia : débuter au Camp Nou… Partager le maillot avec les meilleurs joueurs du monde a été une expérience inoubliable. Je n’ai que des mots de gratitude à leur exprimer pour leur magnifique accueil. »
Messi déjà fan de Fati
Depuis le début de la semaine, la planète foot en Espagne n’a que deux noms en tête : Neymar, dont le transfert du PSG au Barça est toujours en pourparlers, et Fati. En Catalogne surtout, on attache beaucoup d’importance aux pépites formées au Barça. La Masia, c’est sacré, et de formidables joueurs en sont sortis. Rien que sur les 20 dernières années, il y a eu, entre autres : Andrés Iniesta, Xavi, Cesc Fabregas, Victor Valdes, Carles Puyol, Lionel Messi…
Justement, le quintuple Ballon d’Or Messi, plus beau diamant jamais taillé à la Masia, a adoubé son jeune coéquipier Ansu Fati, ainsi que Carles Perez Sayol, autre produit de l’école barcelonaise et titulaire face au Betis. « Je suis très heureux de voir des garçons de la Masia accomplir leurs rêves en rejoignant l’équipe première et en faisant leurs débuts au Camp Nou en match officiel », a écrit l’Argentin sur les réseaux sociaux, en joignant à son message une photo où il enlace Ansu Fati.
Le natif de Bissau au milieu d’une lutte entre le Real Madrid, le Séville FC et le FC Barcelone
Né à Bissau, capitale de la Guinée-Bissau, le 31 octobre 2002, Ansu Fati avait 6 ans quand il arriva en Espagne, où son père venait de s’installer en Andalousie. Encore enfant, le futur joueur du Barça impressionnait par ses qualités ballon au pied. En 2010, le petit Anssumane rejoignit les équipes de jeunes du Séville FC. Et en 2012, il poussa la porte de la Masia, à l’âge de 10 ans. « Le Real Madrid proposait plus d’argent que le Barça. Mais nous avons choisi Barcelone, parce que les Barcelonais sont venus jusque chez nous avec le contrat et m’ont convaincu », a expliqué Bori Fati, le père, à radio Cadena COPE. Le Séville FC l’a très mal pris, et face à l’enthousiasme soulevé par le premier match pro de son ancien pensionnaire, on comprend pourquoi.
« Rien de tout cela n’aurait été possible sans ma famille. Sans leur soutien quotidien et inconditionnel. Merci aussi à la Masia, la meilleure école de foot du monde. Merci à mes coéquipiers et à mes entraîneurs qui m’ont enseigné les valeurs qui m’accompagneront toujours », a encore le petit prodige sur les réseaux sociaux après Barça-Bétis. Victor Valdes, son entraîneur chez les U19, a applaudi sa prestation en conférence de presse mardi, mais a aussi rappelé : « Qu’il n’oublie pas d’où il vient. »
Une préférence pour la sélection espagnole
La saison dernière, Ansu Fati a joué la Youth League, la Ligue des champions UEFA des moins de 19 ans, et a marqué 4 buts et donné 3 passes décisives en 9 apparitions. On pourrait le voir à nouveau avec l’équipe première du Barça sur l’exercice 2019-2020. En juillet dernier, son club lui a d’ailleurs fait parapher un contrat portant jusqu’en 2022, pour éviter une mauvaise surprise. Mais dans les prochains mois, le jeune ailier devrait être principalement utilisé avec les U19 catalans, sous les ordres de Victor Valdes.
Et du côté des sélections internationales ? Disposant de la nationalité bissau-guinéenne et de la nationalité espagnole, le Barcelonais a le choix. Mais son père s’est davantage confié à la COPE et il semble que la question soit déjà tranchée : « Ansu dit qu’il veut jouer pour l’équipe d’Espagne. » Dommage pour les Djurtus. Le futur n’est toutefois pas écrit. Anssumane Fati n’a qu’un petit quart d’heure de football de haut niveau dans les jambes. Les premiers pas sont très prometteurs, reste à les confirmer sur la durée.
DEUX DÉTENUS MEURENT A LA PRISON DE REBEUSS
Les corps inertes de Cheikh Ndiaye (18 ans) et de Babacar Mané (19 ans) ont été retrouvés à meme le sol dans la chambre 11 de la prison après un mouvement de panique .
Deux détenus ont perdu la vie, dans la nuit du mardi 27 août 2019, à la chambre 11 de la maison d’arrêt de Rebeuss, informe un communiqué de l’Administration pénitentiaire reçu par IGFM.
« un ventilateur de la chambre 11 a produit des étincelles, provoquant un mouvement de panique parmi les détenus. L’intervention prompte des surveillants de prison, pour évacuer la chambre, n’a pas pu sauver tous les occupants puisque deux corps inertes ont été retrouvés à même le sol », informe le communiqué.
Leur décès a été constaté quelques minutes plus tard par le médecin chef de l’administration pénitentiaire. Ils ont été acheminés par les sapeurs-pompiers à la morgue de l’hôpital Aristide La Dantec pour autopsie.
Selon nos sources, les deux victimes sont Cheikh Ndiaye (18 ans) et de Babacar Mané (19 ans).
Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de cet incident.
Les corps inertes de Cheikh Ndiaye (18 ans) et de Babacar Mané (19 ans) ont été retrouvés à meme le sol dans la chambre 11 de la prison après un mouvement de panique .
«LES EQUIPES DEVRONT PROUVER QU’ELLES SONT MEILLEURES QUE NOUS»
Dans un entretien accordé à FIBA.basketball, le capitaine des « Lions » Maurice Ndour a décliné les objectifs. L’ailier de 2.06m reste convaincu que ses coéquipiers et lui ont les armes pour rivaliser avec les meilleurs du monde.
Logée dans le groupe H en compagnie du Canada, de la Lituanie et de l’Australie, l’équipe nationale de basket du Sénégal (Hommes) entamera le mondial chinois avec beaucoup d’ambitions. Dans un entretien accordé à FIBA.basketball, le capitaine des « Lions » Maurice Ndour a décliné les objectifs. L’ailier de 2.06m reste convaincu que ses coéquipiers et lui ont les armes pour rivaliser avec les meilleurs du monde.
Maurice, comment se porte l’équipe, à quelques jours du début de la compétition ?
Malgré les difficultés que nous avons rencontrées ces derniers temps, l’ambiance est bonne et j’ai le sentiment que tout le monde est prêt à commencer le tournoi.
Vous êtes dans le groupe considéré comme le plus relevé. Le Sénégal a-t-il son mot à dire ?
Tout le monde sait que c’est le groupe le plus dur du tournoi. Mais nous allons nous concentrer pour produire notre meilleur basket. Nous avons l’habitude d’être sous-estimés par les autres équipes et d’être considérés comme des challengers. Nous avons déjà connu cette situation. Mais les équipes devront prouver sur le terrain qu’elles sont meilleures que nous. Je suis convaincu que tous les matchs seront serrés. Nous sommes tous des professionnels, le classement ne compte pas. Le Canada, l’Australie et la Lituanie ont toutefois des équipes incroyablement fortes.
Quelle équipe alignera le Sénégal en Chine ?
Nous sommes 12 compétiteurs, dont quelques jeunes qui n’ont jamais participé à une Coupe du Monde. Ils pourront énormément apprendre en vue des prochains grands tournois comme le FIBA Afrobasket 2021 ou les JO.
Comment expliquez-vous le changement de coach au dernier moment ?
Je souhaite la bienvenue au coach Tapha et je suis sûr qu’il fera de son mieux. Ce n’est pas un scénario idéal de se retrouver ainsi, nommé à la dernière minute.
Au niveau préparation, l’équipe est-elle prête ?
Les gens sont d’habitude plus performants quand ils travaillent dans un environnement serein, stable et détendu. Ce ne sont pas les entraînements de deux heures qui sont importants. Ce sont plutôt la manière d’approcher les entraînements et les choses que vous faites pour que votre corps et votre esprit soient prêts.
Quel sera l’objectif dans cette coupe du monde ?
Au fond, nous voulons tous réussir un bon tournoi, aller aussi loin que possible. Nous ne promettons pas de jouer les demi-finales, mais nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour finir parmi les meilleures équipes de la Coupe du Monde. Nous ambitionnons de participer aux JO l’année prochaine.
Et à titre personnel, quelles sont vos ambitions ?
J’espère disputer les JO au Japon où j’ai joué en lycée. Ce serait une opportunité pour moi de retrouver mes anciens coéquipiers, coachs et professeurs.
Comment vivez-vous votre nouveau rôle de capitaine ?
Mon rôle en tant que capitaine est assez important. Mais il le sera davantage, si je peux faire changer les choses. Je veux aider les joueurs à se concentrer et à être plus performants, en essayant de les mettre dans les meilleures conditions possibles.
BIJOU DIOP DÉBALLE CONTRE DJ EDOUARDO A LA BARRE
La prévenue soutient mordicus que le plaignant est un prédateur sexuel qui viole des mineures. Délibéré au 10 septembre prochain.
Ndeye Bijou Diop alias Thioutie Diop a fait face au juge du Tribunal Correctionnel de Dakar pour les délits de diffamation, diffusion de fausses nouvelles et utilisation de données à caractères sexuels au préjudice de l’homme public Marième Edouardo Habib dit Dj Edouardo. La prévenue soutient mordicus que le plaignant est un prédateur sexuel qui viole des mineures. Délibéré au 10 septembre prochain.
« Dj Edouardo est un prédateur sexuel incontesté et incontestable. Il a abusé des mineures et des adultes». C’est ainsi que Ndeye Bijou Diop dit Thioutie Diop a chargé la partie civile, Dj Edouardo hier à la barre du Tribunal Correctionnel de Dakar à l’entame de ses propos. Répondant des chefs de diffamation, diffusion de fausses nouvelles et utilisation de données à caractères sexuels, elle déballe: « Dj Edouardo m’a envoyé un message en disant que j’ai une ngrosse bite et je l’ai capturé et mis sur ma page Facebook. Les journalistes l’ont repris et médiatisé», explique d’abord la prévenue. A l’en croire, le plaignant la poursuit depuis 15ans. « Il me disait que je devais faire le mannequinat. Quand il venait chercher sa fille, il me remettait des billets de 5 000 et 10 000 francs pour m’amadouer en me proposant de venir lui rendre visite dans son appartement, mais j’ai toujours décliné ses offres. Il m’a dit que mon truc est énorme et qu’il ne m’a jamais sauté», a déclaré Thiouthie Diop. « Je voulais porter plainte car beaucoup de filles m’ont contactée pour me dire que le plaignant est un violeur qui abuse des mineures. Pis, j’ai les preuves qui démontrent mes dires à travers des audio et autres», révèle-t-elle.
«ON M’A PROPOSE 5 MILLIONS POUR QUE J’ETOUFFECETTE AFFAIrE»
Selon toujours Bijou Diop, un ami de la partie civile lui a demandé d’étouffer. « Il m’a proposé 5 millions et je lui ai dit niet. Les mineures ont eu peur de cette exposition des médias, mais moi non», dit-elle. « J’ai ébruité l’affaire pour alerter les mineures sur le comportement de certains hommes», a-t-elle martelé avant d’aller à fond dans le déballage. Elle annonce que Dj Edouard a eu à violer une fille de 18 ans qui est tombée enceinte par la suite. «Lorsque son fils est né, il ne l’a pas reconnu, mais ils sont identiques. Sachez que sa propre fille se drogue», renseigne-t-elle. « Une fille qui a joué dans le téléfilm « Maitresse d’un homme marié» m’a raconté qu’elle a été victime des agissements de Dj Edouardo. Raison pour laquelle j’ai créé « dotouma nopi». Ce monsieur est un danger pour la société car il s’attaque aux filles qui sont dans le besoin. Il te demande de lui rendre visite. Arrivée chez lui, il promet de faire de toi une star. En échange , tu couches avec lui. Après satisfaction de sa libido, il prend la clé des champs», accuse-t-elle. Naturellement, il a battu en brèche toutes les accusations. « Je reconnais que je lui ai envoyé un message en 2012 et en 2019 via Messenger. En Europe, à chaque fois qu’elle est ivre, elle accuse les gens de viol. Vu que je suis un homme public, elle m’a attaqué pour nuire à ma réputation. Elle est allée jusqu’à imiter une voix pour dire que j’ai dépucelé une fille de 18 ans. Elle est en complicité avec un ex-ami Doudou Fall et 4 autres filles qui ont l’habitude de faire chanter des hommes publics», réplique-t-il.
LA PARTIE CIVILE RECLAMELE FRANC SYMBOLIQUE
« Je suis scandalisé par les propos de cette fille. J’ai peur et je suis inquiet car tout homme riche peut voir sa vie basculer à jamais. La prévenue accuse mon client sans preuve», s’indigne Me Wéllé, avocat de la partie ci-vile qui réclame le franc symbolique. Quant au parquetier, il a requis l’application de la loi. Alors que l’avocat de la défense plaide la relaxe en faveur de sa cliente. Pour Me Amadou Aly Kane, les hommes publics de même que les avocats doivent arrêter de se comporter de cette manière en vers les filles. Délibéré au 10 septembre prochain.
L'AFRIQUE ENREGISTRE 20% DE LA MORTALITÉ ROUTIÈRE MONDIALE
De nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest sont confrontés à une insécurité totale sur les routes. Cette insécurité va des accidents jusqu’au terrorisme. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l‘Afrique a le taux de mortalité le plus élevé.
De nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest sont confrontés à une insécurité totale sur les routes. Cette insécurité va des accidents jusqu’au terrorisme. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), l‘Afrique a le taux de mortalité le plus élevé au monde puisque celui-ci s’élève à 26,6/100000 habitants soit 20% de la mortalité routière mondiale.Pourtant, en dépit de ces chiffres élevés, l’Afrique n’a immatriculé que 2,3% des véhicules de la planète. C’est pour inverser cette tendance qu’est organisé un atelier de partage des expériences sur la sécurité routière et celui-ci regroupe les gendarmes du Sénégal et du Burkina Faso.
Pour la directrice exécutive de Partners west Africa Sénégal, Pr Adjaratou Wakha Aidara Ndiaye, le choix du Sénégal et du Burkina Faso s’expliquent par le fait qu’il sont deux pays du Sahel avec des expériences différentes en matière de sécurité routière. «Le Sénégal partage la frontière avec la Gambie, la Guinée, le Mali et la Mauritanie. Le Burkina Faso partage la frontière avec le Togo, le Bénin etleNiger. Pour l’insécurité etl’extrémisme violent, le Sénégal n’a pas a ce jour fait face à l’extrémisme violent. Le Burkina Faso lui, malheureusement, connaît les contre coups de l’extrémisme violent », explique Pr Aidara Ndiaye avant d’ajouter : «non seulement au Sahel, on a une approche différente de la sécurité routière sous toutes ses formes notamment les accidents de la route. Tout le monde a constaté que le mois d’août est un mois très meurtrier.Ne serait-ce que pour cela, on peut dire que le consortium Partners global et Fosec ont été visionnaires». Lorsqu’on parle d’approche sous régionale, indique-t-il, on se réfère à l’utilisation de nos routes pour tous les trafics, l’extrémisme violent et l’émigration clandestine. «Jusqu’à présent, nous enregistrons de jeunes Sénégalais qui empruntent les routes pour émigrer. Au Burkina Faso, c’est ce que fontles terroristes en empruntant la route par les frontières africaines qui sont très poreuses. Nous allons faire des recommandations pour lutter contre l’insécurité», affirme t-il Le projet intitulé la feuille de route pour la sécurité routière au Sénégal et au Burkina Faso (Road-maps) va durer 2 ans. L‘adjointe du commissariat de Mbour, Bintou Guissé, est revenue sur l’implication de la population pour lutter contre l’insécurité routière. «On ne peut pas prévenir la sécurité sans y associer la population. La police et la gendarmerie ne sauraient assurer la sécurité etlaisser en rade la population, c’est une nécessaire collaboration. La population doit avoir plus confiance a la police et à la gendarmerie parce que nous sommes là pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens afin de maintenir l’ordre public», soutient-elle.
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
KOA & LE BOA
EXCLUSIF SENEPLUS - Koa, la perle du village : deux mètres de chair sculptée, un regard perçant, une force herculéenne et une bonhommie presque timide - Il avait buté le boa à mains nues - LE RETOUR À COUBANAO
Il devait être 17 heures. Et même que je n’en suis pas si sûr, peut-être qu’il était 18 heures ou même 16 heures. Mais au final, ça fait quoi même hein Mbanick ? Comme d’habitude Agustu qui n’allait pas à l’école était venu me chercher à la sortie des classes pour qu’on fasse le chemin ensemble. Il n’avait qu’une hâte : qu’on arrive à la maison, que je sorte mon ballon et qu’on aille taper la balle. Alors, dès la sonnette de la fin des cours, je l’apercevais au loin, et au pas de course, on y allait. Notre binôme s’enrichissait toujours sur la route, de trois, quatre autres compagnons, impatients d’aller déverser notre énergie sur le terrain avant l’heure des adultes qui elle était un peu plus tardive. Nous étions sûrs de profiter d’une heure de dépense physique, de foot selon nos règles.
Et hop, on passait Niéné au trot comme de petits chevaux complices. Et hop, on atteignait le centre du village qui annonçait l’arrivée à Coubanao Bâ. Et hop, en moins de dix minutes, nous étions arrivés. Et hop, j’entrais me changer, enfiler mon maillot de l’OM, et ressortais avec la balle. Mais ce jour-là, le terrain était le lieu d’un étrange et inhabituel attroupement. Le long de la ligne de touche, une trentaine de personnes était affairée devant une attraction. Entre le sable brûlant et les parcelles de terre cultivée. Les incrédules regardant, les yeux ébahis. D’autres carrément absorbés, fixant la tête sérieuse quelque chose au sol. Je m’étais étonné de ne trouver personne à la maison. Tout le monde regardait, encerclant l’objet de curiosité.
Agustu, toujours le plus dégourdi de nous, lui qui crachait à la gueule de la trouille, avec son torse nu, avança. Il fut intrigué par la tenue d’autres gosses de notre âge, à l’écart du rassemblement, comme apeurés et tétanisés. Il continua sans trémolos, et une fois devant le spectacle, il poussa un hurlement si fort qu’on ne sut l’attribuer ni la joie, ni la stupéfaction, encore moins à la peur. Il rigola, ensuite, moqueur, comme incrédule devant la solennité de la messe, contrastant avec beaucoup d’autres enfants qui trouvaient dans les bras des parents ou à l’écart un peu de réconfort.
J’avançai moi aussi, vis ma mère qui me lança : n’aie pas peur viens. La phrase eut sur moi l’effet inverse. Cette précaution langagière me disait bien que je devais avoir peur. J’avançai quand même, à dix mètres de la scène, et entre les jambes des spectateurs, je vis un long serpent dont je n’apercevais que la queue, déjà immensément longue. Je m’arrêtai net, figé par la peur. Il est mort, il n’est plus méchant viens. Tu n’as pas vu tout le monde à côté ? Viens ! Le propos, repris de concert, n’eut pas d’effet. Agustu, toujours lui, se rapprocha, m’offrit sa protection, me tira vers le lieu. A ces côtés, je gagnai 5 mètres. Je vis encore mieux, devant la haie humaine qui s’était fendue, la bête. Gigantesque et sublime. Littéralement extraordinaire, comme dans un cirque ovipare, encore plus réel que les charmeurs de serpent de la province du Peshawar. Etalée sur 6 bons mètres, sinon plus, épaisse, la peau craquelée et écailleuse, brillant sous le soleil déclinant, la tête aplatie par le probable coup de bâton reçu, la gueule ouverte en grand, d’où sortait sa langue venimeuse. La bête bougeait encore. Dans un timide mouvement de balancier, comme pour se dorloter. Elle narguait sans doute la mort, par ces secousses de douce éternité qu’elle s’offrait. J’eus si peur et fus à la fois si fasciné, que je ne bougeai plus.
On nous avait bien dit, martelé, qu’il fallait avoir peur des serpents. J’étais un bon élève de la légende du village. On le savait aussi, qu’il y avait des serpents partout, qui faisaient leur manège la nuit, potentiellement méchants, mesquins et secrets. A Ziguinchor, on avait nos lexiques fragiles et notre savoir maigre pour les reconnaître : les pythons, les cobras. Il y avait même des légendes, dont celle d’un guérisseur qui savait poser les garrots mieux qu’à l’hôpital. On savait que dans les briques entassées des chantiers jamais achevés, dans les maisons abandonnées, les serpents se plaisaient et naissaient parfois de sous les décombres. A la chasse à Coubanao, on voyait souvent leurs empreintes sur le sol, et on devinait les étapes de leurs périples dans la forêt. On s’était ainsi fait une bible sur le serpent : une belle petite religion terrifiante, avec ses dieux méchants et innombrables, qui nous horrifiaient et dont on devait avoir peur. La morsure des serpents était ainsi le châtiment craint. Forts de cette croyance, on habitait avec les bêtes : les jours heureux, on les trouvait sympas et lointaines, et les jours malheureux, on les maudissait in petto, de peur que la nuit ils ne se faufilent jusqu’au pied de nos lits et nous gratifient de leurs caresses redoutables. La religion des serpents était si suivie au village qu’il y avait des rituels : entre tous, l’interdiction de la flûte la nuit. Sensibles aux notes de musique, les serpent, férus de danse, aimaient tant ces flûtes lascives, qu’ils venaient charmer.
Je savais vaguement tout ça, comme bon disciple de la religion légendaire des serpents, quand je dévorai désormais du regard cette bête devant moi, tout cela m’apparut bien lointain. Agustu et les autres jouaient déjà au foot. Agustu avait des fois, étranglé des serpents à mains nues. La plupart des spectateurs avait battu retraite. Devant le silence et la tombée du soleil qui s’amorçait, le serpent bougeait toujours. C’est Koa qui l’a tué et qui l’a trainé jusqu’ici, précisa ma mère qui partageait ma fascination. Il était dressé devant moi, Koa, la perle du village : deux mètres de chair sculptée, un regard perçant, une force herculéenne et une bonhommie presque timide. Un jeune garçon d’une trentaine d’année, homme à tout faire, serviable, dont la force protégeait la citadelle. Je l’ai vu dans la forêt, juste à côté, j’avais un coupe-coupe, et un bâton. Un coup sur la tête, et c’était bon. Pas très loquace, le champion résuma le combat, qui à l’en croire, ne fut point âpre. Il avait certainement raison, nulle trace de souffrance ne venait perturber sa sérénité. Il contemplait, un tantinet incrédule, son adversaire mort et couché en allégeance.
Que fallait-il en faire ? Koa avait déjà eu des suggestions. On s’était empressé de lui prodiguer des conseils. Pour la chair, on en ferait bien des repas, généreusement partagés. Pour la peau, il fallait aller à Ziguinchor, dans la grande ville pour la vendre au Village artisanal. Des intermédiaires s’étaient même proposés, pour en tirer le maximum de fric. Pour la graisse, elle soignerait les luxations, tendinites, entorses ; ça soulagerait même les blessures musculaires, disait-on. Les sportifs du village auraient ainsi des stocks de baume pour les massages d’avant et d’après matchs. On jetterait les intestins aux chiens. Et voilà la matière première et la chaîne de transformation, une économie entière bâtie à partir d’un fait-divers. Koa ne semblait pas impressionné. Il commença à dépecer la bête : il déchira deux sacs de riz vides, les étala en longueur, posa la bête dessus, et la vida. Des viscères, et un singe pas totalement digéré, apparurent à mesure qu’il éventrait le serpent.
A ce moment, le spectacle devint encore plus exceptionnel : comme si on changeait de décor, plongé dans ce monde intérieur, fait de gluances, de déchets, qui disaient à la fois la cruauté et la tendresse de l’animal. Le crépuscule était bien arrivé, et nous rejoignirent mon père et un ses enseignants, prof de sciences naturelles. Enfant de la ville, il eut comme moi, un mouvement de panique, avant d’ausculter la bête : un boa. De cette taille dans la région c’est très rare. Je veux savoir surtout comment on a pu le tuer, reprit-il le ton savant. C’est une sacrée affaire : c’est lui ! Ceux qui étaient restés désignèrent Koa des yeux. Chapeau ! Le boa, reprit-il professoral, a normalement au niveau de la queue, avec laquelle il étrangle ses proies, une substance qui les tue. Je l’ai vu dans un film. De la religion du serpent, le prof Cissé nous fit passer à une science du serpent. Mais nous étions des croyants de nos légendes anciennes, on n’en avait rien à affaire de sa science. Koa avait buté le boa à mains nues, on avait peur des serpents, ils dansaient la nuit. On ne veut rien savoir d’autre, ça nous enlève notre mythe et notre confiance. Prof Cissé, qu’il continue comme ça, cet étourdi, il va se faire mordre par un serpent qui aura dansé le zouk avec lui avant. Les rares derniers spectateurs quittèrent la scène du crime.
Koa, imperturbable, avait fait ses tas de chair de Boa. Il emporta avec lui la peau, et laissa le reste aux autres. La nuit était bien entamée. Agustu me rendit mon ballon, piqua un tas de viande et se sauva.
Quand je suis rentré à Coubanao en avril 2017, j’ai revu le mirage de la scène, âgée d’au moins 22 ans, exactement. Une seule chose avait changé depuis : Koa était mort. Il avait été tué par les rebelles du MFDC.
LES PETITS-FILS D’EL HADJI MALICK SY INVITES A RELEVER LES DEFIS
Comme à l’accoutumée et depuis déjà 21 ans, la jeunesse Tidjane va converger cette année encore à Tivaouane, le lendemain de la célébration de la nuit de la Tamkharite.
Comme à l’accoutumée et depuis déjà 21 ans, la jeunesse Tidjane va converger cette année encore à Tivaouane, le lendemain de la célébration de la nuit de la Tamkharite. C’est pour les besoins Du grand rassemblement annuel, initié par la Dâhiratul Muqtafina Bi Âssâri-l Âbâ’i wal Ajdad, regroupant les petits fils de Seydi El Hadji Malick Sy. Ce sera l’occasion cette année d’exhorter la jeunesse à l’action, pour relever les grands défis
Pour la 21ème édition du rassemblement de la jeunesse Tidjane à Tivaouane prévue le lendemain de la célébration de la nuit de la Tamkharite, la réflexion portera sur la jeunesse et l’action. Cette initiative qui porte la signature de la Dâhiratul Muqtafina Bi Âssâri-l Âbâ’i wal Ajdad, regroupant les petits fils de Seydi El Hadji Malick Sy consiste à exhorter la jeunesse Tidjane à l’action, pour relever les grands défis qui se dressent dans le pays et même au-delà. La démarche s’inscrit dans la trajectoire de l’islam. Et le Prophète Mohamed (PSL) demandait «à ses compagnons de profiter de leur jeunesse, avant que la vieillesse ne les affaiblisse ». Et selon Serigne Moustapha Sy Ibn Serigne Abdoul Aziz Sy « Al Amine », pour les exhorter au travail, le Prophète (PSL) dit, « travailles dur pour ce bas monde, comme si tu ne devais jamais mourir, mais aussi prépares ta vie dans l’au-delà, comme si tu allais mourir demain ». C’est dire qu’à travers ce rassemblement, les petits-fils de Seydi El Hadji Malick Sy rappellent à la jeunesse que l’espérance doit s’adosser sur des actes. Ce qui cadre d’ailleurs avec les recommandations maintes fois formulées par le Regretté Serigne Abdoul Aziz Sy « Al Amine », défunt Khalif Général des Tidjanes, qui avaitl’habitude de dire, « celui qui ne produit pas, ne doit pas prétendre à la consommation », une manière donc pour lui d’exhorter les jeunes au travail. Depuis sa création en 1978, sur les recommandations de Serigne Abdoul Aziz Sy « Al Amine », la Dâhiratul Muqtafina est en conformité avec cette philosophie du travail. Et c’est pourquoi, note Serigne Moustapha Sy Ibn Al Amine, « elle a inscritdans son plan d’action, des activités qui permettent à ses membres, d’être des développeurs de société et non des fardeaux pour la société ». C’est au regard de toutes ces considérations, que le thème « jeunesse et action » a été choisi cette année.
SERIGNE MOUSTAPHA SY AL AMINE «UN GRAND MOMENT DE RENOUVELEMENT DU PACTE D’ALLEGEANCE»
En direction de ce grand rassemblement, El Hadji Makane Mbengue Préfet du département de Tivaouane, a présidé hier un comité départemental de développement(CDD) consacré à la préparation de l’évènement. C’est année encore, l’ombre du défunt Khalif Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine planera sur les activités car il est l’inspirateur de la toute la démarche et son rappel à Dieu avait coïncidé avec les préparatifs de l’évènement en 2017. Le rassemblement est placé sous le double patronage du Président Macky Sall et du Roi Mohamed VI du Maroc. En dehors du gamou, indique Serigne Moustapha Sy Ibn
Al Amine, cet évènement constitue la plus grande rencontre des jeunes à Tivaouane. Il est aussi un grand moment de renouvèlement du pacte d’allégeance aux vénérés guides spirituels et à la Tarikha Tidjanya, mais aussi de recueil de conseils et d’orientations devant leur servir de viatique et de comportements à adopter en toute circonstances. Pour l’édition 2019, le Président du dahira Dâhiratul Muqtafina a insisté sur la sécurité et notamment la prévention des accidents de la circulation, un phénomène qui connaît actuellement une recrudescence. La police, par la voix du Commandant du Corps Urbain de Tivaouane a interpellé les chefs de convois, sur la nécessité de veiller à ce qu’il n’y ait pas de passagers sur les porte-bagages ou les marchepieds. Dans ce même sillage, il a été demandé aux forces de l’ordre d’engager la lutte contre la surcharge, pour assurer la sécurité des pèlerins. La gendarmerie, à travers ses différentes unités, a promis d’accroître ses effectifs, pour faciliter la convergence vers la cité religieuse à partir de tous les axes, en gérant les points sensibles, souvent sujettes à des embouteillages monstres, notamment à Pout. Pour le Préfet Makane Mbengue,toutes les dispositions sont prises pour renforcer la sécurité au niveau de l’esplanade des mosquées et de la ville à travers le déploiement de 100 éléments du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) dont 30 la veille pour accompagner les Ziardans les mausolées. Mamadou Diagne Sy Mbengue, maire de Tivaouane, annonce que la commune va spécifiquement s’impliquer dans le nettoiement, en collaboration avec l’Unité de Coordination et de Gestion des déchets (UCG). Et dans ce cadre, la mairie va déployer 50 jeunes, avec des actions pointues et coordonnées aux alentours des mausolées. En plus de cela, du matériel sera mis à disposition. Le service d’hygiène sera également accompagné en terme de produits, pour les traitements intra et extra domiciliaires dans un contexte d’hivernage