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21 juillet 2025
FIN DE CYCLE AU PDS ?
Le « Pape du Sopi » et chef de file des libéraux, qui était l’Alpha et l’Oméga, semble être aujourd’hui trop « faible » pour maitriser la vapeur - Sept ans après sa perte du pouvoir, que reste-t-il de ce géant qui a dirigé le pays douze années durant ?
En tout cas, l’arrivée de Macky Sall et de sa Coalition Benno Book Yaakar au pouvoir en 2012 a complètement chamboulé la première force politique de l’opposition du Sénégal avec le départ tous azimuts de ses grands lieutenants. Si on s’en tient à la dernière crise qui sévit actuellement en son sein, le Parti démocratique sénégalais est en difficulté. Le « Pape du Sopi » et chef de file des libéraux, qui était l’Alpha et l’Oméga, semble être aujourd’hui trop « faible » pour maitriser la vapeur.
Sept ans après sa perte du pouvoir, que reste-t-il de ce géant qui a dirigé le pays douze années durant ? Cette question mérite d’être posée avec cette nouvelle crise que le premier parti d’opposition du Sénégal et d’Afrique vit depuis quelques jours. Il faut simplement reconnaître en effet que le Parti Démocratique Sénégalais traverse une crise profonde après l’état d’émiettement qui a précédé son naufrage. Depuis la perte du pouvoir en mars 2012, le Parti démocratique sénégalais s’enfonce davantage dans une crise très profonde. . La dernière en date est celle provoquée par le remaniement du secrétariat national par Me Abdoulaye Wade. En effet, ce réaménagement n’a pas simplement mis le Pds en dessous-dessus, mais il a aussi mis le feu dans la relation entre son leader, Me Abdoulaye Wade, et son ancien « homme de confiance » Oumar Sarr
Oumar Sarr et Wade, le combat final
Après Aïda Mbodji, Souleymane Ndéné Ndiaye, Modou Diagne Fada, Farba Senghor, Pape Samba Mboup, Me Madické Niang et autres, c’est au tour de Oumar Sarr aujourd’hui de faire face au père de Karim Meissa Wade. Tout est parti de la décision du désormais ex-coordonnateur national du Pds de prendre part, sans l’autorisation de la seule constante, Me Abdoulaye Wade, et de son fils Karim, au dialogue national lancé par le président de la République, Macky Sall, le 28 mai 2019. Une participation qui a refroidi les relations entre Oumar Sarr et son père spirituel. Et depuis lors les germes d’une crise commençaient à se faire sentir.
Habitué à diriger les délégations du Pds auprès des chefs religieux, Oumar Sarr a été zappé par Wade pour le représenter à Touba lors de la célébration du dernier «Leylatoul Khadr (la Nuit du destin). Toutefois, le coordonnateur national du Pds ne s’était pas laissé faire. Il s’était rendu dans la capitale du mouridisme avec ses partisans et ils avaient été reçus avec tous les honneurs par le représentant du Khalife des Mourides. Ce bras de fer entre Wade et Oumar Sarr a connu une nouvelle tournure le 9 août dernier avec le réaménagement du secrétariat national du Pds. La seule constante, Wade, avait décidé à cette occasion de faire la promotion des partisans de son fils Karim Meissa Wade et de rétrograder Oumar Sarr et certains de « ses amis » tels que Babacar Gaye, Me Amadou Sall, Cheikh Tidiane Seck entre autres.
La surprise, c’est que ces derniers ne se sont pas laissés faire. Ils ont au contraire décidé de laver l’affront en résistant au Vieux. En bon disciple du « père », Oumar Sarr a envoyé une bombe dans le camp désormais en face en révélant lors de leur conférence de presse tenue le vendredi 23 août dernier que Karim Wade ne s’est pas opposé à la grâce que le Président Macky Sall lui a accordée en 2016. Au contraire, il était même demandeur ! « J’ai rencontré le président Macky Sall en 2016 pour la libération de Karim Wade. Parce que j’ai été le voir en prison et j’ai constaté qu’il était en train de dépérir. Je lui ai demandé la permission pour parler de la question de sa libération à Macky Sall. Ce dernier m’a ainsi demandé d’en parler à l’occasion de l’ouverture du dialogue national. Le 28 mai, Karim avait menacé de démissionner du parti si le Pds ne participait pas au dialogue », a révélé le maire de Dagana. Des propos corroborés par Babacar Gaye. Oumar Sarr et Babacar Gaye seront appuyés par le président de la Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) du Parti démocratique sénégalais (Pds), Cheikh Tidiane Seck, dans le registre des révélations.
A l’en croire en effet, le Président Sall s’est rendu à la résidence de Wade la soirée de la Tabaski. « Macky Sall a été à la résidence de Wade la soirée de la Tabaski », at-il révélé dans Vox Populi. Avant de s’empresser de préciser que : « peut-être parce qu’il n’a pas eu l’accueil espéré que Macky n’a pas communiqué là-dessus. » (Ndlr, aussi bien la présidence de la République que l’entourage de Wade ont démenti catégoriquement cette « information ».
PR MOUSSA DIAW « Il y a bien sûr un risque d’éclatement du Pds »
Moussa Diaw, lui, ne crois pas que cette énième crise va marquer la fin du cycle du Pds. Mais, reconnait-il, il y a un risque d’éclatement. Mais, soutient l’enseignant chercheur en politique à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, cette crise était prévisible. Car, à l’en croire en effet, ces gens-là qui font aujourd’hui face à Me Abdoulaye Wade étaient ceux-là qui l’ont aidé dans sa lutte contre leurs anciens camarades. « Ils ont accepté de jouer le jeu du Président Wade en son absence. Ils ont défendu la candidature de Karim Wade contre vents et marées. Tous les observateurs avertis savaient bien qu’ils étaient les prochains sur la liste », soutient-il. Mais, si ces tiraillements-là continuent et s’ils finissent au niveau des tribunaux, il y aura un risque d’éclatement du Pds, selon le professeur Diaw. Il s’explique : « On a connu cela en Europe et au Sénégal avec Aj et Decroix. Wade avait soutenu Decroix. Aujourd’hui, Macky pourrait bien soutenir le camp de Oumar Sarr pour mieux museler le Pds. Dans tous les cas, cette crise arrange politiquement Macky Sall. Parce qu’elle conforte la position de la majorité. » A la question de savoir si Wade pourra cette fois-ci sortir victorieux de ce face-à-face, le professeur Diaw pense que Wade n’acceptera jamais l’existence de ce courant au sein du Pds. Et ses partisans ne vont certainement pas se laisser faire, selon lui. « Il ne faut pas penser que Wade pourrait être minorisé car vous voyez les fédérations du Pds de Saint-Louis et de Ziguinchor qui réaffirment déjà leur attachement à Wade. Les militants ne se sont pas encore prononcés et on ne sait pas comment ils vont réagir face à cette situation. Et je ne pense pas qu’ils vont continuer à suivre Me Abdoulaye Wade surtout en ces périodes où il n’y a pratiquement plus de ressources pour les contrôler. Il faut l’accepter, le Pds est affaibli », martèle M. Diaw.
MAURICE SOUDIECK DIONE « On va plutôt assister à la fin du cycle de Me Wade »
Son collègue de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, lui, ne parle pas de fin de cycle du Pds. Selon Maurice Soudieck Dione, c’est plutôt la fin d’un cycle du pouvoir de Me Abdoulaye Wade « qui avait tous les moyens et tous les pouvoirs au sein du Parti démocratique sénégalais ». « Le Pds est aujourd’hui dans une phase de transition avec la succession de Me Abdoulaye Wade », pense le Pr Dione. L’universitaire soutient que le Pds a toujours été un parti très fort « mais aujourd’hui il est dans une situation difficile ». Lui aussi est d’avis que Oumar Sarr et Cie ne vont certainement pas se laisser faire « mais Wade est la seule constante au Pds ». « Le Pds, c’est le parti de Me Wade. Cela depuis sa création. Tant que Me Wade est aux commandes, on peut comprendre. Mais avec cette nouvelle évolution, il y a une certaine incertitude sur l’avenir du Pds », estime le Pr Maurice Soudieck Dione.
TROIS MORTS ET QUATRE BLESSES
La route a encore tué. Un carambolage du cortège du ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres, Oumar Youm, à hauteur du village de Ari Welle (entre Dagana et richard-Toll) a fait quatre blessés et endommagé deux véhicules.
La route a encore tué. Un carambolage du cortège du ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres, Oumar Youm, à hauteur du village de Ari Welle (entre Dagana et richard-Toll) a fait quatre blessés et endommagé deux véhicules. Mais le drame a été enregistré lorsque l’ambulance de Samu Saint-Louis s’est rendu à richard Toll pour l’évacuation des blessés. L’ambulance est entrée en collision avec un véhicule particulier immatriculé TH 8730 G. Devant la violence du choc, trois passagers du véhicule particulier ont perdu la vie.
En dépit des multiples dénonciations et autres alertes, la série d’accidents macabres se poursuit avec son lot de désolation. En effet, la tournée du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement à Tambacounda, Kédougou, Bakel, Ourossogui, et dans l’île à Morphil s’est mal terminée. D’autant que le cortège de Me Oumar Youm qui a visité de nombreux chantiers relevant de son département ministériel a fait un accident entre Mbilor et Ariwelé (localités situées non loin de Dagana et Richard Toll). D’après des témoins faisant partie du convoi, l’accident est survenu trente minutes après la déclaration de Me Oumar Youm dénonçant la recrudescence des accidents. Le cortège roulait doucement, mais à hauteur de Mbilor les conducteurs étaient obligés de décélérer à cause des ralentisseurs. Malheureusement, le conducteur du dernier véhicule du convoi n’a pas suivi le rythme. C’est ainsi qu’il a heurté la voiture qui le précédait. Ce qui a entrainé un carambolage de trois véhicules. Même si aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, les dégâts matériels sont importants. Le bilan est de quatre blessés légers et deux véhicules hors d’usage. Les blessés ont été évacués par les sapeurs pompiers au centre de santé de Richard-Toll.
LA COLLISION ENTRE L’AMBULANCE DE SAMU ET UN PARTICULIER FAIT TROIS MORTS
L’accident du cortège du ministre des Infrastructures et des Transports terrestres à Mbilor annonçait un autre drame, et pour cause. Le Samu national de Saint-Louis a été saisi pour le transfèrement des blessés afin de leur permettre de bénéficier de soins intensifs. C’est ainsi que l’ambulance a quitté Saint-Louis pour Richard Toll. Mais à hauteur de Rosso Sénégal, l’ambulance a eu un violent choc frontal avec un véhicule particulier. Le bilan de la collision est lourd puisque trois passagers du véhicule particulier sont morts sur le coup. D’après des témoignages recueillis sur place, le véhicule particulier n’a pas voulu céder le passage à l’ambulance qui roulait à vive allure. Du coup, l’ambulance ne pouvait pas l’éviter. C’est ce qui a conduit au drame. Le chauffeur de l’ambulance est grièvement blessé. Ce dernier ainsi que les autres blessés du cortège du ministre des Infrastructures sont internés à l’hôpital régional de Saint-Louis. Médecins et infirmiers s’activent pour les tirer d’affaires. Cet énième accident est venu relancer le débat sur l’indiscipline des conducteurs qui ne respectent pas le code de la route.
«NOTRE COMMUNE EST VICTIME D’UNE SPECULATION FONCIERE SAUVAGE MENEE PAR LE MAIRE NGAGNE DIOP»
Le conseiller municipal Abdou Aziz Seck pointe les impairs d’une spéculation foncière sauvage, conséquence, selon lui, de la politique de l’actuelle équipe dirigée par Ngagne Diop.
Le foncier est sans nul doute le « pétrole de la décentralisation » dans la commune de Bambilor. L’absence de prospective et d’anticipation du maire face à l’explosion démographique et à l’urbanisation anarchique est un sérieux problème auquel la population de cette vaste commune est confrontée. Le conseiller municipal Abdou Aziz Seck pointe les impairs d’une spéculation foncière sauvage, conséquence, selon lui, de la politique de l’actuelle équipe dirigée par Ngagne Diop.
La commune de Bambilor fait partie aujourd’hui des communes les plus vastes au Sénégal. Elle regorge de nombreuses potentialités qui, bien exploitées, auraient pu lui permettre de se développer. Hélas, se désole M. Abdou Aziz Seck, « c’est l’argent facile engrangé par le maire Ngagne Diop et sa caste de promoteurs dans leurs deals tacites qui désole les populations de Bambilor ». Du coup, la décentralisation dans cette commune se limite aux terrassements de surfaces foncières.
Terrassements qui sont la conséquence d’une folle spéculation foncière. Selon Abdou Aziz Seck, aucun plan directeur d’assainissement n’est élaboré pour améliorer le cadre de vie dans la commune. « L’aménagement du territoire est le cadet des soucis du maire Ngagne Diop. Ceci est l’un des fondamentaux de ce phénomène de ‘’rurbanisation’’ à pas de géant de la commune de Bambilor » martèle M. Seck. A son avis, la prise en compte du cadre de vie peut bel et bien se faire à condition qu’on prenne l’attache des services techniques. « Il n’est point besoin d’être expert pour le savoir. Pourtant, la commune regorge de cadres capables d’apporter leur contribution à son essor. Il suffit d’une démarche inclusive pour les mettre à contribution » soutient Abdou Aziz Seck.
Pour notre interlocuteur, si cela n’a pas été possible C’est parce qu’à Bambilor, l’équipe municipale est grippée par le manque de vision et par la gestion solitaire du maire. « Faute de prendre de la hauteur, l’édile est dans son sport favori : la spéculation foncière. Assisté en cela par sa caste de promoteurs. Le foncier et le confort financier qu’il procure restent la seule préoccupation dans la gestion de la commune de Bambilor » assène M. Abdou Aziz Seck. Poursuivant, il assure que cette obsession pour le foncier a fini par occulter toute politique viable au profit des populations.
Impact négatif
Selon Abdou Aziz Seck, on va assister à une transformation de Bambilor qui risque de causer beaucoup de problèmes dans le futur. Car, les terrassements sauvages ont transfiguré la zone et impactent négativement sur le vécu quotidien des populations. « Au nom de la manne financière encaissée, on ne prévoit aucun espace d’utilité publique comme les aires de jeux, les lieux de culte et autres » se désole M. Seck. Qui poursuit : « en mode fast-track, la mairie délivre aux coopératives et autres structures d’habitat leurs délibérations, histoire d’encaisser ses millions, et ignore royalement les particuliers. La désinvolture de l’équipe municipale quant à la sortie des délibérations à titre individuel dépasse l’entendement ».
En effet, renseigne-t-il, « beaucoup de dossiers sont en souffrance à la mairie. La seule raison est que cela ne génère pas autant d’argent que les délibérations au profit des coopératives et autres sociétés immobilières ». L’exemple le plus illustratif des désagréments causés cette mauvaise politique foncière, d’après M. Seck, est celui du drame des eaux pluviales à Bambilor qui ont emporté deux enfants. « Dans cette situation douloureuse, le maire cherche à se laver à grande eau. Les terrassements sauvages et irréfléchis en sont pour quelque chose.
Aveuglés par la manne financière, le maire et ses promoteurs ont obstrué en amont le passage des eaux en faisant des terrassements sur des zones non aedificandi », soutient M. Abdou Aziz Seck. Selon qui la boulimie foncière et financière d’une caste a pris le dessus sur toute gestion saine et concertée pour rendre Bambilor viable et attractif. « Sur ce registre, il y a lieu, pour les conseillers, de prendre leurs responsabilités », avertit le conseiller municipal.
MATAM, UNE COMMUNE À MULTIPLES PROBLÈMES !
Réputée par sa très forte chaleur en plus de sa pauvreté, la localité recèle cependant de ressources culturelles ou naturelles comme le fleuve Sénégal.
Le cours d’eau qui sépare notre pays de la République Islamique de Mauritanie permet à une partie de la jeunesse matamoise d’y mener des activités rémunératrices avec la traversée régulière par pirogues entre les deux rives. En dehors de cette activité, cette jeunesse est confrontée au chômage. La commune de Matam souffre également d’un réel problème d’infrastructures routières et d’assainissement.
Frontalière à l’Est avec la Mauritanie, Matam est séparée de la République Islamique (Réwo) par le fleuve Sénégal. Ce cours d’eau et ailleurs furent le théâtre des évènements tragiques entre les deux pays en 1989 et au cours desquels beaucoup de pertes en vie humaine avaient été recensées des deux côtés. Aujourd’hui tout cela semble être un vieux souvenir. Les blessures s’étant cicatrisées, les deux pays et surtout les populations de Matam et Réwo (Mauritanie) entretiennent d’excellentes relations de bon voisinage. Les « Réwonabés » empruntent les pirogues sénégalaises pour se rendre à Matam. Chaque jour et à un rythme régulier, des hommes et femmes quittent la Mauritanie pour s’approvisionner au marché de Matam. Il en est de même pour les habitants de Matam qui se ravitaillent auprès des boutiquiers mauritaniens. Ce qui fait de la commune de Matam et surtout le fleuve, une zone de commerce bien animée.
Traversée du fleuve
Il est 18h ! Le soleil déclinait petit à petit pour laisser place au crépuscule. Comme chaque fin de journée, une forte présence humaine est notée sur les deux rives du fleuve que les deux pays ont en partage. Les femmes viennent faire leur linge. Des pirogues sont arrimées des deux côtes du fleuve, chaque piroguier attend son tour pour faire traverser les clients à Réwo. Assis sur sa barque, Alpha Guèye, juste sur ses 18 ans, fait partie de ces exploitants qui font la navette en les deux rives. « On s’active autour du fleuve en transportant les clients de Réwo à Matam et vice versa. Le client doit débourser 100 FCFA. Mais quand le fleuve déborde, le tarif est doublé. On rentre en fin de journée avec dix mille francs. Dieu merci, on s’en sort très bien» a laissé entendre le jeune homme. Qui soutient également que ce métier n’est pas facile dès lors qu’il requiert de gros efforts physiques. Ce lieu de commerce accueille très souvent des rencontres culturelles bien suivies et qui donnent à ce bras de mer de belles couleurs.
Les « Soubalbés », une ethnie des Hal Pular, y organisent très souvent des « deenté laadés » (course de pirogues). Au niveau de la culture, Matam est riche d’une diversité culturelle et artistique ancrée dans les traditions multiséculaires. Il existe un patrimoine culturel aux fondements très enrichis du métissage de conquêtes et de migrations anciennes. Les traditions ancestrales et le savoir- faire sont encore bien conservés de génération en génération et constituent un levier du développement de la région.
Matam, ville Hal Pular, dépourvue d’infrastructures
Matam, ville Hal Pular, est cependant dépourvue d’infrastructures. Aucune présence d’unités industrielles. Ce qui fait que sa jeunesse souffre d’un chômage endémique. La population de Matam n’a toujours pas sa part du fonds à l’entreprenariat « rapide »(DER). Faute d’emplois dans une zone où il n’existe pratiquement pas d’industries, plus de 70 % des jeunes se tournent dans la conduite de motos Jakarta. Au rond-point Angle Moustapha Fadel, juste à l’entrée de la ville, un groupe de jeunes à califourchon sur leurs motos se forme. Ces jeunes gens attendent des clients qu’ils achemineront vers différents endroits de la ville. « Cela fait trois ans que j’exerce ce métier. Comme nous n’avons pas d’autres activités nous permettant de gagner notre vie, on se contente de celle-ci, en espérant mieux. Dieu merci, on s’en sort très bien. On peut gagner 6.000 à 7.000 FCFA par jour. Chaque moto s’acquitte d’une taxe mensuelle de 3.000 FCFA au niveau de la mairie. Malheureusement, la mairie ne fait rien pour la jeunesse» explique le jeune Yaya Thioub, cherchant du regard d’éventuels clients.
La jeunesse oubliée des programmes de l’Etat
Frustrés de voir leur commune toujours oubliée des autorités étatiques, les jeunes ont créé une plateforme appelée « Yaakarée Matam ». Ceci pour exiger de l’Etat une considération vis-à-vis de leur commune. Cette plateforme regroupe des fils de Matam et des émigrés. En novembre dernier, « Yaakarée Matam » avait organisé une grande marche de protestation pour réclamer le démarrage des projets d’assainissement appelés promo-villes et qui tardent encore à se matérialiser dans cette 11ème région du Sénégal.
Le projet de construction de l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (Isep) pour lequel des rumeurs font croire qu’il serait installé à Agnaam, fief du griot du Président Sall, Farba Ngom, constitue également une préoccupation pour les jeunes de la commune de Matam. Un mois après leur marche de protestation sans pour autant que leurs revendications soient satisfaites, ces jeunes avaient voulu reprendre la manifestation. Mais cette fois-ci, c’était sans compter avec la présence de la police qui a dispersé la marche à coup de grenades lacrymogènes. Mais si certaines régions du pays ont pu bénéficier des grands projets de l’Etat avec notamment les programmes promo-villes et d’assainissement, ce n’est pas encore le cas pour Matam. Les routes y sont toujours cahoteuses, des chantiers qui durent depuis plus de deux ans et qui peinent à s’achever, les travaux étant à l’arrêt. Ce qui rend certaines parties de la ville difficiles d’accès.
Conséquences, la commune de Matam souffre de problème d’infrastructures routières. Le maire - député est incapable de plaider pour les intérêts de ses administrés. Son inaccessibilité fait aussi que certains Matamois le présentent comme un dictateur. « Nous avons un maire qui ne s’intéresse qu’à ses intérêts crypto-personnels. C’est un grand dictateur. Les jeunes sont en chômage, le maire ne fait rien pour les appuyer. Les terrains sont répartis de façon illégale. Le maire Mamadou Mory Diaw n’offre de terrains qu’a ses militants. Nous avons également un maire complexé, qui est toujours derrière le député Farba Ngom. Il n’est pas capable de défendre les intérêts de sa commune à l’Assemblée nationale » s’est désolé un habitant de la commune Matam.
Riche en ressources culturelles
Et pourtant, il suffit d’une dose d’ingéniosité pour développer cette région. En effet, la région de Matam est réputée pour l’habileté de ses artisans qui ont su garder vivantes des pratiques très anciennes. L’artisanat y est organisé en castes. Chaque caste a ses traditions spécifiques. On peut citer les Saké (cordonniers), les Wayilbé (forgerons et bijoutiers), les Laobé (boisseliers, sculpteurs sur bois), les Mabobé (tisserands, potiers), les Coubalbé (pêcheurs), les Wambabé (Griots). La particularité de la région réside dans la spécialisation de villages à des produits artisanaux transmis par générations. Ainsi le village de Ogo est spécialisé dans la sculpture et la forge, celui de Bokidiawé dans la teinture, Ndethiadi est spécialisé dans la bijouterie, Wassakodé Mbayala s’adonne à la poterie, Mboloyel est un village de tisserands et Sinthiou Mogo un village de cordonniers. Matam renferme également des sites historiques et un riche patrimoine colonial.
Parmi les sites et monuments historiques, il y a la grande mosquée de Kobilo qui date du 17ème siècle avec son architecture Omarienne, la mosquée de Séno Palel, le Mausolée de Abdel Kader Kane, le Mausolée de Cheikh Moussa Kamara à Ganguel, la résidence d’El Hadji Omar Tall à Oréfondé, la résidence de Diorbivol, le village ancien de Sinthiou Bara, le village ancien de Ogo, le champ de bataille de Diowol dans la CR de Bokidiawé, la bibliothèque de Cheikh Moussa Kamara à Ganguel Soulé, le bâtiment abritant la Gouvernance et le bâtiment abritant l’école 1 de Matam.
Ces richesses culturelles sont valorisées par l’organisation du festival de Thilogne qui se tient tous les deux ans et celui de Gnegnebé qui regroupe tous les villages castés dont chacun se particularise par ses productions artistiques.
Ainsi au plan culturel, la région présente un potentiel pour doper le tourisme culturel surtout avec l’avènement du syndicat d’initiative et de tourisme de Matam. Autant de trésors qui peuvent sortir cette région de sa situation de terre pauvre.
Par Mamadou Diagna NDIAYE
IL Y A EU TANOR, JACQUES DIOUF ET DANSOKHO
Trois grandes figures tutélaires avec des cheminements différents, des identités spécifiques et qui, malgré cette dissemblance, avaient en commun d’être missionnés pour servir la République et ses valeurs
Confessons-le, ces récents moments de l’année en cours ne nous aurons pas été cléments. Un cycle éprouvant qui renoue avec l’idée que l’histoire est décidemment tragique. Trois grandes figures tutélaires avec des cheminements différents, des identités spécifiques et qui, malgré cette dissemblance, avaient en commun d’être missionnés pour servir la République et ses valeurs.
Une responsabilité qu’ils ont assumée avec passion et talent, avec courage et dévouement, chacun d’eux, dans des circonstances déterminées où la gravité n’était jamais absente. J’ai en mémoire nombre de ces rendez-vous où se jouait le destin de notre peuple et où seul le recours aux vertus de la vision, de la sagesse, du sens de la perspective historique, nous auront préservé des basculements chaotiques et de la tentation aventuriste. Car, au-delà de l’imperfection humaine, tous trois s’étaient résolument inscrits, dans un rapport de continuité avec le riche passé de notre pays. Tous trois nous laissent en héritage le meilleur de ce qu’ils pouvaient donner aux générations présentes et futures.
Devant ces vies qui s’éclipsent notre émotion est vive et notre chagrin immense. S’il en est ainsi, c’est que j’avais tissé des liens de proximité, de complicité et d’amitié avec tous les trois, à l’image de ce que les historiens de l’art appellent une palette, c’est-à-dire cette riche variété de couleurs que seule la singularité d’un regard unit. Une proximité en humanité qui nous aura marqué et qui déjà nous manque. Ils étaient, l’un comme les deux autres, doués pour le sacerdoce, pour la célébration de l’Etat et le culte qui lui est dû, pour le combat, pour les libertés démocratiques et politiques, pour l’émancipation du monde agricole à l’échelle planétaire.
A l’image impassible du Sphinx, ordonnateur du rituel d’ETAT qu’incarnait TANOR, répondait en écho l’exemplaire générosité révolutionnaire d’Amath Dansokho, porteur de progrès social et démocratique et celle concomitante de Jacques Diouf qui porta, à un niveau d’incarnation inégalé le rêve d’émancipation du monde agricole et de son refus de la fatalité du sous-développement.
Faire reculer les frontières de l’insécurité alimentaire, contribuer à sa résorption a été le combat obsessionnel majeur de Jacques Diouf, mon très cher cousin en raison même des conséquences désastreuses de ce fléau sur la stabilité, la viabilité des sociétés humaines. Son combat contre la faim dans le monde, c’était pour lui, je le crois, un combat contre l’indifférence, contre la banalisation d’un drame auquel l’on avait fini par s’habituer pour le rendre ordinaire et même invisible.
L’histoire lui saura gré d’avoir été l’une des grandes consciences de ce siècle à avoir alerté sur les risques, à l’échelle mondiale, qui pouvaient résulter de l’application de schémas ultralibéraux d’exploitation de la terre sur la base de motivations matérialistes au détriment des référentiels éthiques. Il croyait, à raison, que nous disposions, sur cette terre, de suffisamment de moyens financiers, de technologies efficaces, de ressources naturelles et humaines pour éliminer définitivement la faim dans le monde.
Intarissable sur le sujet, rien de crucial pour notre avenir commun n’échappait à sa réflexion, qu’il s’agisse du rôle du secteur privé, de son implication et de ses investissements dans le secteur agricole et alimentaire, ou des obligations qui devraient être les siennes, pour mettre un terme à l’inégalité des échanges Nul n’oubliera son « initiative de lutte contre la flambée des prix des denrées alimentaires » et l’impact d’une telle demande dans les choix de politique commerciale des grandes et moyennes puissances économiques du monde. Il était, véritablement, un citoyen du monde, curieux de tout, furieusement concerné par l’avenir de notre planète et consterné par la récurrence des drames qui s’y jouent, dans le silence coupable de nos responsabilités éludées. Il était aussi, malgré tout, comme il aimait à me le confier dans nos conversations à bâtons rompus, un « optimiste structurel ». Je garde de lui cette présence toujours attentive à l’autre et surtout cette capacité à entrer en empathie avec les plus faibles d’entre nous. Il était un antidote au pessimisme.
En définitive, j’ai envie de postuler l’existence d’une sorte de grâce lumineuse qui irriguait mes trois amis disparus, comme une trace qui leur survivra pour longtemps. Me voilà soudain entrain de penser à Nietzsche qui fait du terme médical d’idiosyncrasie une idée philosophique majeure. Elle lui permet de dire que chacun obéit à un tempérament contre lequel il ne peut pas lutter et que la grande liberté, c’est d’accepter, voire de vouloir et d’aimer ce qu’on ne peut éviter. C’est une version moderne du stoïcisme à laquelle je souscris. J’ai, chevillé dans mon tréfonds, une certitude qui est devenue au fil des ans, une sorte de fil d’Ariane qui ordonne ma vie depuis toujours. Je crois en effet que derrière la singularité des aventures humaines, plurielles et différenciées, il y a des lignes de convergence fondamentales qui transcendent le formalisme partisan.
Par des chemins différents, ils ont aimé le Sénégal. C’est là où s’opère la jonction avec l’humanisme Senghorien, une pensée optimiste qui considère l’homme comme une valeur référentielle suprême. Cela seul importe. Cela seul fait sens. Il a fallu, qu’ils prennent congés de nous, pour voir ces trois destins entrer en résonnance posthume. Quelle formidable leçon!
LE GHANA, CE PAYS ENCORE PAUVRE QUI NE VEUT PLUS DE L'AIDE INTERNATIONALE
Pour accélérer le développement et réduire les inégalités, l’Etat parie sur les marchés financiers plutôt que sur l’appui du FMI
Le Monde Afrique |
Marie de Vergès et Dylan Gamba |
Publication 28/08/2019
Nana Akufo-Addo a le sens de la formule. Le président ghanéen l’a une fois encore démontré lors de sa visite à Paris, en juillet, invitant dans un discours à cesser de croire à « l’histoire du Père Noël qui va venir pour développer le continent ». Au pouvoir depuis 2017, l’ancien avocat, star des réseaux sociaux en Afrique, a fait de cette doctrine le cœur de son programme : celui d’un Ghanaaffranchi de l’aide internationale (« Ghana beyond aid »). En clair, M. Akufo-Addo promet de construire un pays dont le développement ne dépende plus jamais de l’assistance des pays riches.
Cap audacieux mais réaliste ? Ou simple vœu pieux ? Souvent montré en exemple pour ses acquis démocratiques et sa robuste croissance, cet Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest donne des raisons d’espérer. L’ancienne Gold Coast est le premier pays d’Afrique subsaharienne à avoir atteint l’objectif numéro 1 du millénaire pour le développement (OMD), visant à diviser par deux le taux d’extrême pauvreté. Celui-ci est passé de 52 % en 1992 à 28 % en 2006, puis à 24 % en 2013, selon les statistiques ghanéennes. Un résultat obtenu grâce à l’accélération de la croissance dans les années 2000, le Ghana tirant profit d’une économie riche en matières premières de toutes sortes (or, bauxite, manganèse, mais aussi cacao, café, noix de cajou, etc.) et de la découverte de gisements de pétrole.
Peu d’emplois créés
Cet essor a aussi permis une amélioration de l’indice de développement humain, mesuré à travers le revenu brut par habitant, l’espérance de vie à la naissance et l’accès à l’éducation. « Le Ghana est l’un des rares pays d’Afrique subsaharienne classés dans la catégorie des pays à développement humain moyen », souligne l’économiste Selin Ozyurt dans un rapport de l’Agence française de développement (AFD) publié en juin. Profitant de rentrées de devises lors des années de forte croissance, le gouvernement a mis sur pied plusieurs programmes d’aide sociale. Le plus emblématique, le revenu de subsistance contre la pauvreté, a été lancé en 2008 : selon les autorités, 330 000 foyers touchent aujourd’hui une allocation et s’acquittent, en échange, de certaines obligations, comme la scolarisation de leurs enfants.
Ce tableau flatteur ne doit pourtant pas faire illusion. Malgré une forte hausse du produit intérieur brut (PIB), peu d’emplois sont effectivement créés. « La croissance économique n’est pas très forte dans le secteur industriel, qui serait à même de créer des emplois. De nombreux Ghanéens sont autoentrepreneurs et vivent du commerce ou de l’agriculture, et le secteur pétrolier ne pourvoit pas beaucoup d’emplois », souligne Andy McKay, professeur en développement économique à l’université du Sussex et spécialiste du Ghana.
Autre point noir : les inégalités. « Les avantages de la croissance économique record enregistrée au cours de la dernière décennie ont profité essentiellement aux riches. L’inégalité est plus grande que jamais au Ghana », se désolait ainsi, dans un rapport publié au printemps 2018, Philip Alston, rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté, à la suite d’une mission d’enquête dans le pays. Le diplomate australien regrettait le faible niveau des dépenses consacrées à la protection sociale : seulement 1,4 % de sa richesse nationale, soit moins que ses voisins. Et si le Ghana a « de nombreux programmes admirables »,poursuivait-il, « il n’existe pas de vrai plan pour les financer de manière adéquate ».
Le détail fin des données révèle, de fait, une situation très contrastée. Tout va bien pour les plus riches : le contingent de millionnaires en dollars est passé de 1 900 en 2006 à 2 900 en 2016, et devrait encore croître de 80 % d’ici à 2026. En revanche, le nombre de pauvres n’a quasiment pas régressé au cours de la dernière décennie. En moyenne, un quart de la population du Ghana vit toujours en dessous du seuil de pauvreté. Et dans certaines zones – en particulier le Nord, rural et enclavé –, le dénuement peut toucher 70 % des habitants.
La plus grande ville septentrionale du pays, Tamale, située à une centaine de kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso, est surnommée « la capitale des ONG ». De nombreuses organisations humanitaires y sont présentes pour pallier l’incurie de l’Etat. Les habitants de cette région sont, la plupart du temps, agriculteurs et éleveurs et ne disposent pas d’infrastructures publiques de base, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation. « Certaines régions du pays ne peuvent pas se passer de l’aide internationale, c’est notamment le cas du nord du pays », avance Andy McKay, qui estime que des investissements sont primordiaux dans les écoles et l’agriculture.
La proximité géographique du Burkina Faso, pays déstabilisé depuis plusieurs années par des attaques terroristes, freine le développement de la région. Le Nord fait également face à un exode rural vers les grandes villes du pays, Kumasi et Accra.
Un choix politique
Si le président a fait du « Ghana beyond aid » un axe central de sa politique, le Fonds monétaire international (FMI) met en avant, lui, les progrès réalisés par le pays grâce à son assistance. Lors d’une visite dans le pays en décembre 2018, l’ex-présidente de l’institution internationale, Christine Lagarde, vantait les programmes d’aide, « points d’ancrage pour un ajustement économique ordonné et un signal positif pour les marchés ».« Le programme du FMI de quatre ans, dont le Ghana est sorti en avril 2019, a contribué à stabiliser sa situation macroéconomique. Outre la reprise de la croissance, la réduction de l’inflation à moins de 10 % a permis plusieurs relâchements du taux directeur de la Banque centrale ghanéenne, aujourd’hui à 16 % », indique, de son côté, le Trésor public français.
Selon la Banque centrale du Ghana, le pays a une dette qui représente 67 % de son PIB (dont la moitié est libellée en dollar) et un déficit de 4,7 % en 2018. La même année, les intérêts financiers ont mobilisé 43 % des revenus de l’Etat. Une situation qui pourrait s’aggraver à l’approche de l’élection présidentielle, prévue en décembre 2020. Pour s’attirer les faveurs des électeurs, les présidents sortants ont tendance à augmenter les dépenses publiques à l’approche des scrutins. Selon Gregory Smith, économiste chez Renaissance Capital, les déficits sont en moyenne supérieurs d’un point en année préélectorale par rapport à une année sans élection. Et si le Ghana se détourne de la tutelle du FMI pour se financer, le pays lorgne désormais les marchés financiers, qui pourraient demander une baisse de la dépense publique et entraver les objectifs de réduction des inégalités.
Le défi pour ce pays de 29,5 millions d’habitants est de mieux répartir les fruits de sa croissance. Même solide – elle devrait dépasser 8 % en 2019 –, celle-ci ne s’est pour l’heure guère traduite en emplois. Nana Akufo-Addo fait valoir que là est la clé d’un développement inclusif et qu’il faut pour cela transformer la structure de l’économie : la rendre moins dépendante de la production et de l’exportation des matières premières et plus tournée vers l’industrie, en incitant les investisseurs à venir y ouvrir des usines. Libéral, le chef de l’Etat dit croire davantage aux mérites de l’esprit d’entreprise et à l’attractivité du cadre fiscal qu’aux bienfaits de l’Etat-providence.
Dans son adresse, le rapporteur de l’ONU Philip Alston rappelait toutefois que « le défi pour le gouvernement est de choisir ses vraies priorités, s’assurer que la protection sociale en fait partie et être plus transparent sur (…) les sources de financement ». De nombreux programmes dépendent aujourd’hui largement de l’argent des donateurs. Se passer de l’aide internationale ne sera pas simple.
par Mamadou Abdoulaye SOW
LE DROIT DE GRÂCE N'EST PAS UN CADEAU FAIT AU PRÉSIDENT
EXCLUSIF SENEPLUS - C'est une survivance de la monarchie absolue de droit divin qui se justifie difficilement dans une République - Il devrait être encadré pour éviter qu’il soit exercé suivant la volonté et les désirs de son détenteur
« Le droit de grâce n’est pas un cadeau fait au chef de l’État pour lui permettre d’exercer ses fantaisies », dixit Georges Pompidou.
« La clémence est la qualité distinctive des monarques. Dans la république, où l’on a pour principe la vertu, elle est moins nécessaire ». Montesquieu (Esprit des lois, Livre.VI, Chapitre XXI).
La Constitution de la République du Sénégal de 2001 réserve l’amnistie à l’Assemblée nationale (article 67) mais place la grâce parmi les attributions du président de la République (article 47). Selon Joseph Barthélémy et Paul Duez (« Traité de droit constitutionnel », Edition Panthéon Assas, 2004, p. 752), « la grâce est un pardon sans oubli;l’amnistie est un pardon avec oubli total ».
Sachant que « la grâce dispense le condamné qui en bénéficie de tout ou partie de l’exécution matérielle de la peine, mais elle laisse subsister la condamnation et les déchéances qui en résultent » (Joseph Barthélémy et Paul Duez précités, p. 752), il y a lieu de se demander dans le cas de l’ancien maire de la Ville de Dakar, pourquoi se focaliser sur la grâce à la place de l’amnistie (plus précisément du « système dit de la grâce amnistiante) » ?
Les deux auteurs précités s’interrogent : « La fonction de pardonner doit-elle exister dans un État moderne ? ». Comment une autre autorité dans l’État pourrait-elle annihiler en fait la décision souveraine des juges ?». Selon eux, « il y a dans le pouvoir de pardonner, une atteinte à la logique de l’organisation juridique, une espèce de désordre. Incontestablement, le droit de pardonners’explique plus historiquement que logiquement. Ilétait un élément de tout cet arsenal d’arbitraire, d’exceptionnel, d’indiscutable et de divin dont aimait à s’entourer l’ancienne monarchie » (p. 751).
En effet, la grâce est une survivance de la monarchie absolue de droit divin qui se justifie difficilement dans une République.
Si le droit de grâce s’explique historiquement, il n’est pas, selon Georges Pompidou, « un cadeau fait au chef de l’État pour lui permettre d’exercer ses fantaisies. C’est une responsabilité… qu’il prend au vu des dossiers, évidemment, mais seul, avec sa conscience »[1].
Sous ce rapport, et de notre point de vue, le droit de grâce devrait être encadré juridiquement pour éviter qu’il soit exercé suivant la volonté, les humeurs et les désirs de son détenteur. À ce titre, et sans remettre en cause la compétence du président de la République de faire grâce, il nous parait nécessaire de l’atténuer en prévoyant par exemple l’intervention du Conseil supérieur de la magistrature. À cet effet, l’article 47 de la Constitution pourrait comporter un second alinéa ainsi rédigé : « Le Conseil supérieur de la magistrature est consulté sur les grâces à titre individuel dans les conditions fixées par une loi organique ».
Mamadou Abdoulaye Sow est ancien ministre et Inspecteur principal du Trésor à la retraite
[1] Ainsi s’exprimait Georges Pompidou au sujet de l’affaire Paul Touvier. Cf Pompidou, « Entretiens et discours 1968-1974 (Avant -propos E. Balladur) », Plon, tome I, p. 157-158, cité par Xavier Prétot dans « La Constitution de la République française. Analyses et commentaires », Economica, 2009, p. 554.
LONGUE TRADITION DE COOPERATION ENTRE DAKAR ET TOKYO
Après le Sommet du G7 tenu à Biarritz, en France, du 24 au 26 août, le Président Macky Sall s’est rendu au Japon où il prendra part à la 7e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique à Yokohama, du 28 au 30 août 2019.
Le Président Macky Sall participera à la 7e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 7) à Yokohama, du 28 au 30 août 2019. La participation du Sénégal s’inscrit dans une longue tradition de coopération avec le Japon qui porte sur plusieurs secteurs de développement.
Après le Sommet du G7 tenu à Biarritz, en France, du 24 au 26 août, le Président Macky Sall s’est rendu au Japon où il prendra part à la 7e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique à Yokohama, du 28 au 30 août 2019. A propos de la participation du Sénégal à cette rencontre initiée par le Japon, conjointement avec les Nations unies, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), la Commission de l’Union africaine et la Banque mondiale, les services de la présidence de la République expliquent qu’elle «s’inscrit dans une longue tradition de coopération avec le Japon qui porte sur plusieurs secteurs de développement». Le Bureau d’information gouvernemental (Big) précise que le Japon est un partenaire privilégié du Sénégal. La coopération entre les deux pays porte sur plusieurs secteurs, notamment la transformation structurelle de l’économie et la croissance, le capital humain et la protection sociale. Parmi les domaines prioritaires contenus dans le Plan d’opération du Japon au Sénégal pour la période 2015- 2019 figurent le Programme de renforcement du fonctionnement urbain de Dakar et le Programme d’appui à l’amélioration de l’économie rurale. S’y ajoutent le Programme de promotion de la pêche durable, le Programme d’appui à la couverture santé universelle et le Programme pour l’amélioration de l’éducation.
Le Programme de renforcement du fonctionnement urbain de Dakar, détaille le Big, «porte sur l’aménagement d’infrastructures économiques et sociales pour le développement de la métropole de Dakar et l’intégration régionale à travers des projets d’investissement, des prêts concessionnels et des subventions. Ainsi, appuie-t-il, la croissance économique durable avec un impact au niveau régional porte sur le projet de réhabilitation du môle 3 du Port de Dakar. Avec l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), une subvention non remboursable à hauteur de 3 millions 971 mille yens, soit environ 21 milliards de francs Cfa, a été accordée au Sénégal pour le projet de réhabilitation du môle. A terme, l’ouvrage pourra accueillir des navires de 35 mille tonnes, 190 m de long, 29,5 m de large et 12 m de tirant d’eau. Les travaux répartis en deux phases portent notamment sur la construction d’un quai en palplanches (steel pipe pile) long de 350m, la réhabilitation des terre-pleins et des voies de circulation». Ce programme concerne «l’étude préparatoire pour le Projet d’urgence de renforcement et de réhabilitation du réseau de transport d’énergie de la région de Dakar, mais également le Projet de construction de l’usine de dessalement de l’eau de mer aux Mamelles».
Un partenariat multi sectorie
Quid du Programme d’appui à l’amélioration de l’économie rurale ? Il accorde, selon le Big, «la priorité à la culture du riz et vise l’amélioration de la productivité, de la distribution, de la gestion des fermes, entre autres. Le programme intègre les objectifs de la Stratégie nationale de développement de la riziculture (Sndr), adoptée dans le cadre de la Coalition africaine pour le développement de la riziculture (Card)». Ce programme vise aussi à «stimuler le développement global de l’économie rurale et la résilience contre le risque du changement climatique par l’assurance de durabilité des bases de production, l’augmentation des revenus des ruraux, la diversification des sources de revenus, la création d’activités économiques et la maîtrise de la dégradation de l’environnement, du point de vue du développement communautaire intégré». Les projets phare de ce programme sont, entre autres, «le Projet d’amélioration de la productivité du riz dans les aménagements hydro agricoles dans la Vallée du fleuve Sénégal (Papriz2), le Projet d’appui à la production durable du riz pluvial, le Projet de renforcement des capacités pour le contrôle de la dégradation des terres et la promotion de leur valorisation dans les zones de sols dégradés (Codeval)».
Quid du Programme d’appui à l’amélioration de l’économie rurale ? Il accorde, selon le Big, «la priorité à la culture du riz et vise l’amélioration de la productivité, de la distribution, de la gestion des fermes, entre autres. Le programme intègre les objectifs de la Stratégie nationale de développement de la riziculture (Sndr), adoptée dans le cadre de la Coalition africaine pour le développement de la riziculture (Card)». Ce programme vise aussi à «stimuler le développement global de l’économie rurale et la résilience contre le risque du changement climatique par l’assurance de durabilité des bases de production, l’augmentation des revenus des ruraux, la diversification des sources de revenus, la création d’activités économiques et la maîtrise de la dégradation de l’environnement, du point de vue du développement communautaire intégré». Les projets phare de ce programme sont, entre autres, «le Projet d’amélioration de la productivité du riz dans les aménagements hydro agricoles dans la Vallée du fleuve Sénégal (Papriz2), le Projet d’appui à la production durable du riz pluvial, le Projet de renforcement des capacités pour le contrôle de la dégradation des terres et la promotion de leur valorisation dans les zones de sols dégradés (Codeval)».
S’agissant du Programme de promotion de la pêche durable, il veut développer «la chaîne de valeurs à travers le renforcement des capacités des acteurs et des agents techniques en matière de gestion des ressources halieutiques». Il concerne différents projets, notamment «le Projet d’étude de la promotion de la cogestion des pêcheries par le développement de la chaîne de valeur (Procoval)». Y compris «l’étude préparatoire du Projet d’aménagement et d’équipement de quai de pêche agréé pour la valorisation des produits issus des initiatives de gestion durable des ressources halieutiques dans le département de Mbour, l’usine de fabrication de pirogues en fibre de verre (Bop business promotion), le Projet de renforcement de capacités pour la cogestion des pêcheries dans les pays d’Afrique de l’ouest (Copao), le Programme des volontaires dans le domaine de la pêche».
La Ticad, rappelle-t-on, «réunit depuis 1993 des chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que des représentants d’organisations internationales et régionales, du secteur privé, d’Ong et de la Société civile. Jusqu’à la Ticad V, la conférence se tenait tous les cinq ans au Japon. C’est à partir de 2016 qu’il a été décidé de la tenir alternativement, tous les trois ans, en Afrique et au Japon. Lors de la sixième édition de la Ticad 6, Macky Sall a accentué son discours sur la problématique de l’énergie au niveau du continent africain».
Le chef de l’Etat, mentionne le document, «a attiré l’attention sur le Rapport 2015 de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, qui estime qu’au moins 300 gigawatts d’énergie renouvelable doivent être générés pour couvrir les besoins en électricité de l’Afrique d’ici 2030. Le Président Macky Sall a également proposé que le Fonds à l’appui de l’électrification de l’Afrique puisse bénéficier d’au moins un milliard de dollars (550 milliards de francs Cfa) sur les 10 milliards annoncés par le Japon pour soutenir le continent».
Booster la coopération nippo-africaine
La 7e édition du Ticad qui débute aujourd’hui se focalisera essentiellement sur trois thématiques majeures, notamment la transformation économique et la diversification, la résilience et la sécurité humaine, ainsi que la paix, la sécurité et la stabilité. Outre le Président sénégalais, d’autres chefs d’Etat africains se réuniront pendant ces trois jours pour discuter du développement et partenariat économique.
La Ticad 2019 intervient dans un contexte marqué par la forte présence du géant chinois sur le continent africain. Le Japon, à l’instar des Etats-Unis ou de la Russie, écrit l’Agence Ecofin, «veut redynamiser ses relations avec les pays africains afin de rattraper son retard par rapport à Pékin. Depuis le lancement de la première Ticad en 1993, le Japon a déjà accordé plus de 47 milliards de dollars d’aide publique au développement aux pays africains, loin des 60 milliards de dollars annuels promis par la Chine au continent. Au cours de la dernière décennie, les exportations japonaises vers l’Afrique ont baissé de près de la moitié, à environ 7 milliards de dollars, alors que le stock de ses Ide sur le continent ne représente actuellement que 20% de ceux de la Chine. La nouvelle conférence devrait s’ouvrir sous le thème ‘’Faire avancer le développement en Afrique par les personnes, les technologies et l’innovation’’. Un nouvel objectif que Tokyo espère faire avancer en s’appuyant plus sur l’assistance technique que sur l’aide au développement».
LOUIS FRANÇOIS MENDY DECROCHE LE BRONZE
Louis François Mendy (110 mètres haies) est monté sur la troisième marche du podium en décrochant la médaille de bronze avec un chrono de 14’’05
(Rabat, Marco) – Louis François Mendy (110 mètres haies) est monté sur la troisième marche du podium en décrochant la médaille de bronze avec un chrono de 14’’05. Il sauve ainsi l’athlétisme sénégalais d’un naufrage collectif après l’hécatombe d’Asaba (championnats d’Afrique 2018). A noter aussi la performance de Salimata Sabaly médaillée de bronze en épée dame individuelle.
L e bronze ! C’est la médaille que Louis François Mendy a pu décrocher hier, mardi 27 août, lors de la finale du 110 mètres marquée par deux faux départs. D’abord de l’Algérien Mokddel Lyes, puis du Botswanais, Tisang Kemorena. Avec un chrono de 14’’05, le jeune prodige de l’athlétisme sénégalais, désigné meilleur jeune athlète, lors des derniers championnats d’Afrique d’athlétisme à Asaba (Etat du Delta, au Nigeria) ne pouvait pas espérer mieux. Crispé certainement par l’enjeu, il n’a pas pu réitérer sa performance en demi-finale, la veille, avec le meilleur des temps des deux séries (13’’70). La course sera finalement remportée par l’Algérien Bouanani Amine (13’’60), suivi du Nigerian Abejoye Oyeniyi Ezekiel (13’’90).
«JE VAIS REDOUBLER D’EFFORTS POUR LA PROCHAINE FOIS»
Retrouvé dans la zone mixte, la tête basse, la déception se lisait sur le visage de Louis François Mendy qui espérait faire mieux qu’une troisième place. Surtout, au vu de l’espoir qu’il suscite dans une discipline qui cherche à retrouver son lustre d’antan. «Je ne peux pas dire que je m’attendais à ça (médaille de bronze, Ndlr) car, je pouvais faire mieux. C'est-à-dire arriver à la première place. Mais, on ne peut rien contre la volonté divine. C’était décidé que je terminerai troisième et c’est ce que j’ai eu. Je remercie Dieu et je vais redoubler d’efforts pour la prochaine fois. Ce n’est que le début», a-t-il déclaré.
Revenant sur sa course, il confie: «j’ai été sur mon bloc. J’ai poussé mais après je me suis totalement écrasé. J’avais du mal à me remettre jusqu’à la troisième haie. C’est après que je suis revenu. A la 7ème haie, j’ai également fait une autre faute. Ça arrive parfois mais j’étais concentré dans ma course». «Espérons que je vais aller aux championnats du monde. Là-bas, je vais me rectifier. Les Jeux Olympiques font aussi partie de mon objectif et le planning du coach. J’y tiens», a conclu Louis François Mendy.
L’ALLIANCE DE CIRCONSTANCE
Oumar Sarr, Babacar Gaye et El Hadji Amadou Sall ont emprunté des trajectoires divergentes durant leur parcours au PDS - D’où l’intérêt de se demander jusqu’où peut aller ce courant de l’«Alliance suxali soppi» ?
Oumar Sarr, Babacar Gaye et El Hadji Amadou Sall ont emprunté des trajectoires divergentes durant leur parcours au Pds ; d’où l’intérêt de se poser la question jusqu’où peut aller ce courant au Pds, l’«Alliance suxali soppi» ? A part s’accorder dans le combat contre Karim Wade, tout divise ce trio.
Si c’était le trio magique capable d’imposer un bras de fer à Me Abdoulaye Wade pour le contrôle du Pds ? Oumar Sarr, Babacar Gaye et El Hadji Amadou Sall sont aujourd’hui unis par le combat contre Karim Wade et par ricochet contre le «Pape du Sopi». La création de leur courant «Alliance suxali soppi» vendredi dernier a officialisé la bataille pour le contrôle du Pds. Cette fronde a-t-elle des chances d’aboutir ? Quel avenir pour ses animateurs ? Durant leur conférence de presse, les frondeurs, interpellés par les journalistes, se sont gardés de toute hiérarchisation des postes au niveau de ce courant. Une façon de préciser que tous les responsables sont logés à la même enseigne, même si Oumar Sarr apparaît comme leur tête de file.
Au-delà des statuts, c’est un euphémisme que d’affirmer que ces responsables ne se vouent pas un amour démesuré. Dans un passé récent, tout opposait Oumar Sarr, Babacar Gaye et El Hadji Amadou Sall. Une alliance de circonstance qui veut prendre le pouvoir au Pds. Après avoir longtemps été dans les bonnes grâces du «prince» du Qatar. A la veille de la dernière Présidentielle, Babacar Gaye, porte-parole du Pds à l’époque, avait accusé, sans le citer, Oumar Sarr d’avoir annoncé son «départ» du parti à Me Wade lors d’une réunion du Comité directeur. Selon le responsable de Kaffrine, le secrétaire général du Pds avait lancé : «On m’a dit que tu étais parti. Où est Oumar Sarr ?»
Des propos que M. Gaye a commentés dans ce qu’il a qualifié de «complot permanent» du secrétaire général adjoint : «Je n’accuse personne, mais je ne disculpe personne. Ne cherchons pas loin ! Les comploteurs en quête de légitimité, avides de positions et de prétendes, ont repris du service. Ils ont encore calomnié, menti et vilipendé pour une cause qui n’est pas la mienne, car le dénigrement est une des facettes de leur ignominie et de leur faiblesse d’âme. Je pardonne, car je comprends l’angoisse existentielle qui les habite et la jalousie qui les ronge.» En avril 2018, le même Babacar Gaye a aussi démissionné de la commission de la vente des cartes de renouvellement du parti à cause des pratiques de Oumar Sarr, quelques jours après avoir étalé ses divergences avec le secrétaire général adjoint d’alors lors d’une réunion du Comité directeur.
Karim Wade, le dénominateur commun de la lutte
Il faut aussi relever que si Babacar Gaye a pris ses distances depuis quelques mois sur les affaires du parti, la gestion de Oumar Sarr n’y est pas étrangère. Finalement, il a fini par perdre la voix du parti au profit de… Me El Hadji Amadou Sall. L’ancien garde des Sceaux, un des plus fidèles de Wade ces derniers mois, ne s’est pas particulièrement gêné de prendre la suite de Babacar Gaye qui valsait entre les candidats Madické Niang et Idrissa Seck comme choix lors de la Présidentielle, malgré la décision de boycott du Pds. Une option assumée et défendue par Oumar Sarr et Amadou Sall, menaçant même de saboter l’organisation du scrutin du 24 février 2019 après l’invalidation de la candidature de Karim Wade.
Mais entre Sarr et Sall, les options du parti pour le dialogue national vont semer la discorde. Nommé à la fin du mois d’avril comme nouveau porte parole du Pds, Amadou Sall a avalisé la décision de boycott qui serait venue du Qatar. Au même moment, son secrétaire général adjoint et numéro 2 du parti se chargeait de braver cette injonction en participant aux concertations du 28 mai 2019 au palais de la République. Finalement, le trio ne s’entend que pour combattre Karim Wade mis sur orbite par son père dans la nouvelle composition du Secrétariat national. Un responsable adoubé hier par ces mêmes frondeurs.