Macky Sall n’a pris que cinq jours de repos
Le couple présidentiel (Macky et Marième Faye Sall) immortalise son farniente par des images qui ont suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux. En réalité, le chef de l’Etat n’a pris en tout et pour tout que cinq jours de vacances. D’après un des proches du Président Macky Sall, Seydou Guèye et les autres membres de la délégation rejoindront dès aujourd’hui le chef de l’Etat à Biarritz pour prendre part au Sommet du G7 prévu les 24 et 25 août. Macky Sall y fera une communication le 25 août. Aussitôt, il reprendra les airs en direction du Japon où il prendra part au Sommet de la Jica prévu les 28 et 29 août. Du pays de Soleil Levant, il reviendra sur Dakar le 2 septembre prochain.
Hcct, Aminata Mbengue Ndiaye pressentie
Ça manœuvre grave pour la succession d’Ousmane Tanor Dieng à la tête du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT). D’après des sources socialistes, le chef de l’Etat a donné un accord de principe de laisser l’Institution aux socialistes afin de maintenir l’esprit du Benno qui a toujours prévalu tout au long de son compagnonnage avec les verts de Colobane. D’après nos interlocuteurs, peu après son retour, le président de la République pourrait réaménager son gouvernement pour trouver un remplaçant à Aminata Mbengue Ndiaye. Tout porte à croire que le remplaçant de l’ex-maire de Louga sera de la galaxie tanorienne. Dans les chaumières socialistes, le nom de Gorgui Ciss circule. Professeur d’université, il avait haussé le ton lors du dernier remaniement gouvernemental, mais cela n’entame en rien sa loyauté au défunt secrétaire général du PS. En réalité, Macky Sall a intérêt à sauver l’héritage d’Ousmane Tanor Dieng qui lui est plus favorable. Et pour ce faire, il le renforce. Sans quoi, c’est Khalifa Sall qui risque de reprendre le Parti socialiste dont le Comité central a le cœur qui bat pour l’ex-maire de Dakar en prison.
Quid de Mohammad Boun Abdallah Dionne ?
Chez les Apéristes, on ne veut point entendre parler de cette hypothèse qu’on qualifie de manœuvres socialistes pour mettre la pression sur le chef de l’Etat. D’après eux, l’ancien Premier ministre Mohammad Donne sera le président du Hcct. «Le Président Macky Sall a tout donné à Niass et Tanor dont les partis ne sont plus représentatifs. Maintenant qu’il ne lui reste plus que 4 ans au pouvoir, le Président doit penser à son parti», analyse un autre responsable de l’Apr.
La famille du meurtrier de Tamsir Sané menacée de représailles
Reparlons du meurtre perpétré contre le Commandant de Koumpétoum Tamsir Sané pour signaler que même si ses présumés tueurs ont été appréhendés, l’affaire continue de défrayer la chronique. En effet, d’après nos sources, Idrissa Sow dit Koukalel a entrainé dans sa chute beaucoup de notables jusque-là exempts de reproches. «Il a cité toutes les personnes avec lesquelles il a eu des problèmes par le passé. C’est le cas du boutiquier de 60 ans qu’il a accusé de détenir une arme. Il a aussi mouillé le fils du chef de village alors que tout le monde sait qu’ils n’ont rien à avoir dans cette affaire», a confié un habitant de Méréto à «L’As». « Depuis lors, sa famille fait l’objet de menaces. Son épouse, ses frères et sa tante ont tous fermé la maison pour quitter le village de peur de représailles», a confié notre source.
Macky envoie une délégation chez Jacques Diouf
Le chef de l’Etat a dépêché une délégation au domicile de feu Jacques Diouf à Paris. Conduite par le ministre de l’Education Nationale Mamadou Talla, la délégation était composée du Consul Amadou Diallo dit Diallo Bové, de l’ambassadeur Bassirou Sène et du secrétaire d’Etat Moise Sarr. Sur place, les émissaires du chef de l’Etat ont trouvé la fille du défunt, son épouse, son neveu venu des Etats Unis et une fille d’Amadou Makhtar Mbow. Ils se sont enquis de la situation avant de présenter leurs condoléances et celles du chef de l’Etat. La levée du corps est prévue demain jeudi et l’enterrement à Saint Louis vendredi prochain.
Un Français arrêté dans l’affaire des 1036 kg de cocaïne
Un homme de nationalité française a été arrêté par l’Office Central de Répression du Trafic Illicite de Stupéfiants (Ocrtis) dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 Août 2019 dans un immeuble sis au quartier résidentiel du Point E. Il serait impliqué dans l’affaire des 1036 kg de cocaïne saisie au Port Autonome de Dakar (Pod) dans la nuit du 25 au 26 Juin 2019. Pour rappel, une demi-douzaine de personnes dont un couple Allemand, deux Italiens et des Sénégalais sont déjà en prison dans le cadre de ce dossier.
Le G20 porté sur les fonds baptismaux
Des Syndicats d’enseignants se liguent pour relever les défis qui se posent avec acuité dans les secteurs de l’éducation, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. En fait, le G20 a été porté sur les fonts baptismaux par une vingtaine de syndicats. Cette nouvelle structure sera révélée au public jeudi prochain lors d’un point de presse. Ainsi après la présentation du cadre, les membres feront le point sur les rapports entre les différentes organisations, et entre elles et le Gouvernement. Le niveau d’exécution des accords signés avec le Gouvernement ne sera pas occulté. Il en est de même des principales préoccupations de leur structure. Ils déclineront sans doute leur feuille de route et la stratégie qu’ils mettront en œuvre pour atteindre leurs objectifs.
31e Congrès des Notaires d’Afrique
La Chambre des Notaires du Sénégal (CDNS) tient le 31e Congrès des Notaires d’Afrique sous le thème : «Déjudiciarisation-Foncier-Numérique». Ainsi près de 500 Notaires venant d’Afrique, ainsi que des délégations de Notariats des autres continents, sont attendus à Dakar, du 1er au 4 octobre 2019, pour aborder les questions thématiques qui nous imposent une réflexion certes individuelle, mais nécessairement collective pour leur mise en œuvre. Ainsi, à travers ce thème le Notariat africain prend la mesure des enjeux actuels qui interpellent le continent africain, par rapport au reste du monde, pour améliorer la qualité des services offerts, pour assurer la paix sociale, la sécurité juridique et le développement économique pour le bien-être des populations.
Réaction du Président Sall sur les accidents
Macky Sall en vacances à Biarritz n’a pas été insensible aux nombreux accidents enregistrés ces temps sur les routes. C’est avec une immense consternation et une profonde douleur, qu’il dit avoir appris la mort accidentelle de 12 compatriotes (07 sur la Route de Fatick et 05 autres dans le Bignona). D’ailleurs, le chef de l’Etat renseigne également que le Roi d’Oussouye y a perdu son porte-parole.
«Niasse», intouchable!
Apparemment, les partisans de Niass ne supportent plus qu’un mot déplacé ou une enquête accablante ne soit dirigée contre leur leader. D’après eux, des gens tapis dans l’ombre veulent écorner l’image de Moustapha Niasse en essayant de le dénigrer dans la presse. Pape Sagna Mbaye est monté au créneau pour dire que Moustapha Niasse est une cible permanente mais hors de portée. Selon le Responsable départemental de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) de Pikine et membre du bureau politique, ceux qui en veulent à son leader tentent d’ignorer les valeurs que porte l’homme en mettant le voile sur ses compétences exceptionnelles. Le progressiste se demande à quelles fins toutes ses attaques. Pour Pape Sagna Mbaye, « il s’agit de la haine, la jalousie, l’envie et la méchanceté qui sont non seulement de mauvaises conseillères, mais elles étouffent celles et ceux qui les portent, les empêchent d’avancer, de réaliser leurs folles ambitions et finissent par les écraser».
Le Beach Soccer réclame une audience avec Macky
Au lendemain de la défaite de l’équipe A du Sénégal en finale de la Can 2019, le président de la République avait décidé de gâter joueurs et membres de la délégation. Ainsi, chacun avait empoché une enveloppe de 20 millions de nos francs. Dimanche, le chef de l’Etat a récidivé en offrant une prime de 10 millions aux «Lionnes» du basket, battues en finale par le Nigéria. Un geste de trop qui a poussé les acteurs du Beach Soccer à réagir. Hier, c’est le coach Ngalla Sylla qui est monté au créneau pour réclamer une récompense à la hauteur des performances réalisées. Cinq fois championne d’Afrique (le dernier sacre cette année), l’équipe du Sénégal n’a jamais eu le traitement qu’il mérite. Selon le sélectionneur, les garçons qui se préparent pour deux compétitions majeures ont plus que jamais besoin de cette motivation. Vivement cette audience tant attendue.
Rayer les opposants des listes électorales
Le président du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo dévoile la stratégie de Macky Sall visant à rayer les opposants des listes électorales pour les prochaines élections locales. Selon le député, après Khalifa Sall et Karim Wade, c’est le leader de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), Abdoul Mbaye qui est visé. D’après l’opposant, condamner l’ancien Premier ministre dans une cour d’appel après une relaxe en première instance à un an de prison avec sursis n’a pour seul objectif que de le rayer des listes électorales ou l’empêcher d’être candidat à des postes électifs. Il y a lieu de démasquer, dit-il, la méthode politique de Macky Sall qui cherche à obtenir des condamnations d’opposants, utiliser le parrainage rompu pour les autres ectolra justice pour confisquer le pouvoir.
Dérives policières et forcing de Macky Sall
Restons avec Mamadou Lamine Diallo qui dénonce cette fois-ci, les dérives policières constatées ces derniers jours à Dakar et à Thiès. Pour le député du Tekki, l’attitude du commissaire Bara Sangaré nous rappelle les violations systématiques de la loi par le président Macky Sall. Il poursuit en disant que le plus cocasse et qu’il ne faut jamais oublier, est qu’il a forcé un bureau de vote à Fatick en 2002 pour voter sans carte d’identité. A l’en croire, les dérapages de la police et les arrestations tous azimuts sont des indices d’une volonté de dompter le peuple. C’est pour cette raison qu’il trouve insensé l’organisation d’un dialogue national qui ne fera que les affaires des opposants recrutés pour le projet de Macky Sall de faire du Sénégal un émirat en leur proposant pour un temps des postes de vice-président, président d’institutions et autres ministres. Ce qu’il faut, selon le député, ce sont les assises de la gouvernance démocratique.
Seydi Gassama chez Adama Gaye
Le directeur exécutif de la Section sénégalaise d’Amnesty International a rendu une visite hier dans la matinée à Adama Gaye à la prison de Rebeuss. Seydi Gassama renseigne que le journaliste a la forme et un moral d’acier. D’après le défenseur des droits humains «dans aucun état démocratique, à commencer par celui où le président Macky Sall passe en ce moment ses vacances, ce qu’il a écrit ne conduit les gens en prison».
Le ministre Moussa Baldé dans le bassin arachidier
Le ministre en charge de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Moussa Baldé a entamé une tournée dans le monde rural. Le périple qu’il a entamé depuis hier va le conduire au centre du pays notamment dans le bassin arachidier. L’objectif est d’aller sur le terrain pour constater de visu le comportement des cultures, même s’il reçoit des rapports des directions régionales. Il va ainsi échanger avec les acteurs et s’imprégner des réalités. A travers cette tournée, le ministre va également s’enquérir des impacts du retard de la pluie sur les champs de cette partie du pays comme dans le bassin arachidier. Il va visiter quatre régions du centre du Sénégal, notamment Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel.
La Banque mondiale, l’une des deux grandes institutions financières internationales avec le Fonds monétaire international (FMI), n’a plus besoin de présentation. Créée en 1945, la Banque a pour rôle de prêter à des pays en développement de l’argent public provenant de pays développés. En 2014, elle a financé des projets d’investissement à hauteur de 65,5 milliards de dollars américains. Mais qu’en est-il des effets réels des programmes de prêts de la Banque?
Ces dernières années, deux chercheurs, l’un à l’University College de Londres, l’autre à l’Université Laval, se sont penchés ensemble sur cette question qui, jusque-là, avait été peu étudiée. En mai 2019, Rodwan Abouharb et Érick Duchesne publiaient les résultats de leur recherche conjointe dans la revue Social Sciences.
Dans leur analyse, les chercheurs ont étudié 131 pays en développement durant la période comprise entre 1981 et 2009. Cette période couvre la mise en place, par la Banque à la fin des années 1990, d’une réforme visant à améliorer l’efficacité de ses programmes de prêts. «D’une part, nous avons découvert que l’exposition à court terme, de même qu’à plus long terme, aux prêts de la Banque mondiale, loin d’améliorer la croissance économique, a tendance à l’empirer, explique Érick Duchesne, professeur au Département de science politique. Typiquement et en moyenne, durant une période donnée dans une même région du monde, nous avons calculé qu’un pays ayant reçu un prêt a vu sa croissance annuelle diminuer de l’ordre de 3 à 4%, tandis qu’un autre pays n’ayant pas reçu de prêt a vu sa croissance augmenter de 3 à 4%. D’autre part, nous n’avons trouvé aucune preuve que la réforme du début des années 2000 ait permis, entre 1999 et 2009, d’améliorer les taux de croissance des pays concernés.»
Ces observations, les chercheurs les ont faites tant en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et aux Caraïbes qu’en Asie de l’Est et dans le Pacifique.
Sur le plan méthodologique, Rodwan Abouharb et Érick Duchesne ont croisé de multiples données relatives à plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci, mentionnons l’inflation, le service de la dette, le capital humain, les taux de change, les réserves de devises étrangères, la corruption et le niveau de démocratie.
Le professeur Duchesne insiste sur les facteurs politiques. «Plusieurs de nos modèles n’indiquent pas d’effet significatif de ces facteurs sur la croissance de l’économie, souligne-t-il. Nous n’avons pas trouvé de liens entre des niveaux plus élevés de démocratie et la croissance économique. Cependant, nous avons découvert que les régimes militaires, ainsi que la guerre froide qui a perduré jusqu’à la fin des années 1980, avaient un effet négatif sur ladite croissance.»
Celui-ci rappelle que la Banque mondiale avait une stratégie en deux volets pour sa réforme. L’un de ces volets portait sur la reconnaissance de la dette nationale des pays aidés. «Les économies développées sont largement responsables de l’accroissement de la dette des pays en développement, soutient le professeur, mais ces derniers ne sont pas exempts de reproches. Des sommes faramineuses leur ont été consacrées, mais une bonne partie de cet argent s’est évaporée pour enrichir des autocrates et corrompre l’opposition politique.»
Selon Érick Duchesne, la Banque mondiale tirerait avantage à revenir à ses origines et à se concentrer sur des volets spécifiques comme la réduction de la pauvreté ou le soutien aux organisations non gouvernementales sur le terrain. «Les ressources pour la vérification de la mise en œuvre des programmes de prêts sont insuffisantes, soutient-il. D’un autre côté, des projets ciblés sont souvent plus efficaces. La Banque mondiale voit grand, mais elle devrait peut-être cibler des objectifs plus restreints là où les efforts peuvent avoir un effet plus immédiat. Le soutien aux coopératives dirigées par des femmes et l’allocation de microcrédit en sont de bons exemples.»
AAR LI NU BOKK LANCE "OCCUPY SENEGAL"
La plateforme déroule cette semaine son nouveau plan d’action pour le combat contre le scandale du pétrole et la mise en place de mécanismes garantissant la transparence dans la gestion de ces ressources - COMMUNIQUÉ
AAR LI NU BOOK VEUT OCCUPER LE PAYS |
Publication 20/08/2019
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la plateforme citoyenne Aar Li Nu Bokk, datée du 20 août 2019, relative à une nouvelle plan d'action pour une gestion transparente des ressources naturelles du pays.
"La Plateforme citoyenne Aar Li Nu Bokk informe les Sénégalaises et Sénégalais qu’elle lancera, à compter de cette semaine, son nouveau plan d’action pour intensifier le combat pour le traitement diligent du scandale du pétrole et du gaz et la mise en place de mécanismes pour garantir la transparence dans la gestion de ces ressources.
Ce plan d’action comportera (a) des caravanes de sensibilisation dans les quartiers de Dakar et à l’intérieur du pays; (b) des visites aux autorités religieuses, coutumières et aux organisations socioprofessionnelles pour leur expliquer les soubassements du scandale et les enjeux de la gestion du pétrole; (c) des rencontres avec les missions diplomatiques et les institutions internationales basées à Dakar pour leur remettre le mémorandum sur le scandale du pétrole et du gaz, (d) des conférences publiques et des forums dans les quartiers ainsi que (e) des rassemblements périodiques, des concerts et marches partout dans le pays.
Ces activités commenceront dès ce vendredi 23 aout à travers le programme «OCCUPY SENEGAL » ou «TAXAW FEPP »
Le programme comporte deux volets:
• Dans la diaspora : Rassemblement devant les ambassades du Sénégal à Paris, Milan, New York, Bruxelles, Ottawa et dans de nombreuses autres villes pour dénoncer l’inaction de la justice sénégalaise devant le scandale de corruption avérée et la spoliation des ressources;
• A Dakar et dans les régions : une vaste opération de sensibilisation et de distribution de flyers et de documents dans les artères rues, les marchés, les gares routières, etc. pour informer tous les citoyens et les appeler à la mobilisation.
Cette campagne est intitulée «400.000 Citoyens Ngir Aar Sunu Pétrole ».
Ces activités seront menées parallèlement aux initiatives sur le plan judiciaire au Sénégal et au niveau international.
La Plateforme Aar Li Bokk remercie les Sénégalaises et Sénégalais de l’intérieur du pays et de la diaspora qui se sont mobilisés, suite à l’arrestation du camarade Guy Marius Sagna, pour dénoncer le caractère arbitraire de l’arrestation et exiger sa libération.
La même détermination sera maintenue pour exiger la libération de Monsieur Adama Gaye, détenu pour avoir exprimé son opinion sur la gestion nébuleuse du pétrole et du gaz.
Non à la spoliation des ressources du peuple sénégalais.
Oui à la transparence et la reddition des comptes.
DIFFICILE CICATRISATION DIX ANS APRÈS LA TRAGÉDIE DE NGAGNE DIAW
L’intoxication au plomb est encore vivace dans la mémoire collective des habitants de la localité, une décennie plus tard. Si le quartier est décontaminé, les confessions des mères qui ont perdu des enfants et des récupératrices sont encore poignantes
Mohamed DIENE et Moussa Sow |
Publication 20/08/2019
Des femmes, avec le panier à la main, arpentent le chemin du marché pour faire leurs emplettes. Dans certaines rues et culs-de-sac du quartier, des enfants d’à peine dix ans, pieds nus le plus souvent, jouent au ballon malgré la chaleur à cette heure de la journée. Les plus âgés vaquent à leurs occupations. La vie semble reprendre son cours normal au quartier Ngagne Diaw, situé dans la commune de Thiaroye-sur-Mer et sorti de l’anonymat par l’intoxication au plomb qui a fait officiellement 23 morts. Mais une douleur indicible demeure enfouie dans la conscience des riverains malgré le temps. Une décennie s’est écoulée. Mais le traumatisme est toujours vivace. Jusqu’à présent des familles portent les stigmates de cette tragédie sanitaire et environnementale. La plaie tarde à se cicatriser. Le plomb est un sujet tabou à Ngagne Diaw. La seule évocation de l’intoxication au plomb provoque une hystérie chez certains. C’est comme si on leur faisait revivre cette page sombre de leur histoire. « Le traumatisme est grand. Jusqu’à présent le doute demeure chez des personnes. Une fois que vous parlez de plomb, les personnes fuient automatiquement en croyant que vous cherchez à ramener le commerce de cette matière dans cette localité », confie Macoumba Diop, l’actuel chef de quartier de Ngagne Diaw. Personne ne veut s’en rappeler. Certaines familles ont payé un lourd tribut à l’intoxication au plomb.
Seynabou Mbengue, une rescapée, se montre réticente au début. « Je suis fatiguée des médias qui viennent sans cesse recueillir mes témoignages et je n’ai vu aucun avancement », affirme la dame au cœur meurtri.
Une perte de 5 enfants
Son mari, plus catégorique, s’empresse de fermer ce chapitre. « L’histoire est derrière nous », coupe-t-il. Après quelques minutes d’hésitation et sur la demande du chef de quartier, la femme finit par se confier. Seynabou Mbengue a capitalisé 10 ans d’expérience dans le recyclage du plomb. Elle souligne qu’au début, l’activité n’était pas trop dangereuse. Mais le problème est né avec l’arrivée des Indiens. Le secteur a pris une nouvelle dimension. « Tout le monde s’est lancé dans ce commerce du plomb jusqu’à l’apparition de l’intoxication qui occasionnait d’importantes pertes », se souvient Seynabou.Aujourd’hui, elle souffre dans son âme. Seynabou Mbengue dit ne plus avoir goût à la vie. « J’ai perdu cinq enfants. Ils sont tous morts de la même façon. Ils piquaient des crises avant de rendre l’âme. Jusqu’à présent, je ressens cette douleur », confie la mère éplorée. Dix ans après, il reste beaucoup de choses à faire sur le plan sanitaire, selon Macoumba Diop. Cette intoxication au plomb a eu des conséquences sur la croissance des enfants. « Il suffit de regarder un enfant ou ses parents qui avaient un taux élevé de plombémie pour le constater ce retard de croissance », dit-il.
Absence de suivi des enfants
Le chef de quartier estime que le suivi pose problème. « Les enfants n’ont pas subi d’autres tests de dépistage depuis », souligne-t-il. Selon lui, « le coût du dépistage élevé, les populations ne peuvent pas se payer ce luxe. De plus, tout le matériel technique est en Europe ». En revanche, sur le plan environnemental, des évolutions qualitatives ont été notées. Le quartier Ngagne Diaw est totalement décontaminé. Il n’y a plus de plomb dans le sol. L’opération de décontamination a été menée notamment par la Fondation Blacksmith avec l’aide d’autres structures. L’opération a consisté à l’arrosage du quartier, au décapage du sol et de son remballage avec du sable propre et la désinfection des maisons en y pulvérisant des produits de désintoxication.Macoumba Diop a participé à toutes ces opérations de décontamination. Il précise que l’équipe de la fondation Blacksmith avait à disposition un appareil permettant de déceler la présence ou non du plomb sur ce site. Si l’indicateur affiche une couleur rouge, c’est qu’il y a du plomb. Par contre, si c’est jaune, c’est qu’il en reste.
Mais, si c’est la couleur bleue, le lieu est propre. Ce qui revient à dire que le sol de Ngagne Diaw ne contient plus de plomb. Quelques années après la décontamination effective, le lieu qui abritait jadis la décharge est aujourd’hui méconnaissable. Depuis 2014, il est transformé en zone d’habitations. Au-delà du traumatisme et des conséquences sur la croissance des enfants, ces populations rencontrent d’énormes difficultés au plan financier. Le recyclage du plomb était leur principale source de revenus. Aujourd’hui, elles sont livrées à elles-mêmes. Seynabou Mbengue s’active dans le petit commerce. « Presque tous ceux qui travaillaient dans le recyclage du plomb ne font rien maintenant », confie-t-elle. De plus, ces personnes ont du mal à bénéficier des programmes de financement de l’Etat. «Nous n’avons pas reçu les financements de la Délégation à l’entreprenariat rapide (Der). Nous avons déposé partout nos projets, mais nous n’avons pas encore de retour », se désole cette victime de l’intoxication au plomb.
23 enfants avaient perdu la vie, plusieurs personnes contaminées
En 2007-2008, Ngagne Diaw, un quartier de Thiaroye-sur-Mer dans la banlieue dakaroise et peuplé d’alors de mille âmes, était au devant de l’actualité. Des enfants et des adultes avaient des taux de plombémie, c’est-à-dire de concentration de plomb dans le sang, supérieurs aux normes de l’Organisation mondiale de la santé. Cette intoxication avait entraîné la mort de 23 enfants âgés de 1 à 6 ans selon les chiffres officiels. La prise en charge des enfants avaient mobilisé des spécialistes sénégalais et l’intervention des experts de l’Oms. Les populations de Ngagne Diaw ignoraient cette maladie. Il avait fallu l’intervention des autorités sanitaires avec le concours de l’Oms et des associations françaises et américaines comme Blacksmith pour venir en aide aux personnes intoxiquées. Des efforts ont été faits sur le plan sanitaire. Les toxicologues avaient procédé dans un premier temps à un dépistage ciblé. Les enfants de 1 à 5 ans et les recycleurs étaient les priorités. Ce dépistage s’est élargi plus tard à tous les habitants du quartier Ngagne Diaw. Les toxicologues affirmaient que le taux de plombémie diminue si les personnes touchées cessent les activités et n’inhalent plus le plomb pendant dix ans ; ce taux allait tomber jusqu’à zéro.