Le Khalife général des Mourides a fait une sortie hier pour se prononcer sur différents sujets. Entre comportements contraires aux enseignements de Serigne Touba notés dans la cité religieuse, attaques contre le Cheikh lui-même et son héritage, et les velléités chez certaines personnes de tenter de déprécier l'œuvre de ce dernier, Serigne Mountakha n’a pratiquement rien laissé au hasard.
D’habitude, c’est Serigne Bass Abdou Khadre qui parle au nom Serigne Mountakha Mbacké. Mais cette-fois, c’est le Khalife général des Mourides lui-même qui a pris la parole pour taper du poing sur la table. D’emblée, le guide religieux a estimé que nul ne doit ignorer Serigne Touba et son immense œuvre. «Nous devons perpétuer cette œuvre. Serigne Touba a toujours enseigné la conduite à tenir en tant que bon musulman et de façon générale en tant qu’être humain. Nous devons lui être reconnaissants. C'est grâce à son œuvre que nous parviendrons à bénéficier de la miséricorde », dit-il. A l’en croire, un disciple de Serigne Touba ne peut avoir des comportements aux antipodes de l’Islam.
Sur ce, il estime que quiconque se permet de tenir des manifestations contraires aux enseignements du Cheikh dans la cité religieuse sera châtié. « Je donnerai le Ndigël pour que sa maison soit détruite et j'ordonnerai son expulsion de la cité », a-t-il menacé. Poursuivant, le chef religieux n’a pas caché son amertume de voir des individus tenter de déprécier l'œuvre de Serigne Touba. «Nul n'a jamais osé dire du mal de Serigne Touba durant les précédents Khalifats. Tous les précédents Khalifes ont toujours été fermes par rapport aux attaques contre la confrérie. Nous avons été très cléments. Et ceci peut nous mener vers un désastre. » Selon lui, il n'est plus question de laisser n'importe qui faire n’importe quoi. «Si j'ai amené la Gendarmerie ici chez moi, c'est pour traquer les malfaiteurs. Je demande au Commandant de la Gendarmerie de n'épargner aucun malfrat, serait-il mon fils! », a-t-il précisé. Par ailleurs, parlant de la dernière élection présidentielle, Serigne Mountakha a déploré ce qui s’est passé à Touba lors de cette échéance électorale.
«Plus jamais à Touba, des élections ne permettront à une personne d'être élue. Les impolis seront corrigés. J'en donne la garantie. J'ai appelé tous les khalifes des grandes concessions pour les inviter à collaborer. Touba n'a qu'un chef et c'est le Khalife », at-il martelé. Avant de demander aux petits fils de Serigne Touba de quitter les villes pour revenir dans la ville sainte. «Quittez Dakar et revenez ici! Revenons à l'héritage de Serigne Touba.
Suivons les traces de nos ancêtres. Les attaques contre la confrérie cesseront à tout prix. Quiconque désobéit sera châtié de sa témérité. Je refuse d'aller répondre à ces soi-disant appels de l'Islam qui se font à Dakar », indique-t-il. S
BBY PARLE DE CONSPIRATION
Réunie ce 8 juin 2019, autour de son président, la coalition Bennoo Bokk Yaakaar a évoqué le reportage de la bbC sur la cession des licences de pétrole et du gaz, éclaboussant Aliou Sall
Réunie ce 8 juin 2019, autour de son Président, la coalition bennoo bokk Yaakaar a évoqué le reportage de la bbC sur la cession des licences de pétrole et du gaz, éclaboussant Aliou Sall. Pour les leaders de la mouvance présidentielle, cette affaire est «une conspiration» menée par une certaine opposition revancharde.
«Se prononçant sur la question d’actualité relative au reportage tendancieux de la BBC sur le pétrole découvert dans notre pays, la conférence des leaders dénonce avec la dernière énergie la conspiration, l'amalgame et la tentative de manipulation développés par une frange de l’opposition aigrie et revancharde », déplore la conférence des leaders de BBY dans un communiqué parvenu à Toutinfo.net
« Elle rappelle pour mémoire toutes les initiatives prises par le Président Macky Sall à l’effet de promouvoir la transparence et l’équité dans la gouvernance des ressources minières et pétrolières : -l’adoption par référendum de la disposition faisant de ces ressources une propriété de l’ensemble du peuple sénégalais, -l’adhésion volontaire du Sénégal à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), -la publication de tous les contrats relatifs aux domaines indiqués, -la tenue d’une concertation publique inclusive sur l’utilisation des ressources issues de l’exploitation du pétrole et du gaz et l’ouverture du Cos-Pétro gaz à la société civile et à l’opposition, etc. », poursuit à ce propos la même source qui ajoute : « La Conférence des Leaders appuie fortement cette option inclusive de Monsieur le Président de la République et l’encourage pour sa décision de faire ouvrir une information judiciaire sur la question afin que toute la lumière soit faite et que l’opinion nationale comme internationale soit définitivement édifiée ».
Sur cette affaire toujours, la conférence des leaders appelle les militants et sympathisants, les populations sénégalaises, à faire preuve d’une vigilance aigue devant les tentatives de déstabilisation de notre pays orchestrées depuis l’extérieur, et à se mobiliser pour accompagner le gouvernement du Président Macky Sall dans la réalisation de ses politiques de construction d’un Sénégal émergent et inclusif : un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous.
S’agissant du lancement du Dialogue national, la Conférence des leaders se félicite de la réussite de celui-ci avec la présence remarquable des représentants de toutes les forces vives de la Nation et appelle l’ensemble des acteurs à œuvrer pour la recherche de consensus forts sur les questions d’intérêt national. « Dans le même esprit, la Conférence des leaders félicite le Président de la République pour le choix judicieux et consensuel porté sur la personne de Famara Ibrahima Sagna en tant que président du comité de pilotage du Dialogue national et se réjouit tout autant du consensus réalisé autour de l’équipe de direction de la commission cellulaire dont les travaux portent sur le dialogue politique.
Evaluant l’état de préparation par la coalition du dialogue national, la conférence des leaders accueille favorablement la note de synthèse présentée par le comité préparatoire ad hoc de BBY et l’encourage à finaliser le travail afin de tenir dans les meilleurs délais un séminaire de partage avec l’ensemble des leaders de la coalition », lit-on dans le communiqué des leaders de BBY, réunis samedi dernier autour de Macky Sall.
PETROTIM N'AURAIT DÛ JAMAIS TRAVAILLER AU SÉNÉGAL
Retour sur les points saillants du rapport accablant de l’IGE qui fait actuellement débat, concernant la concession à PetroTim des blocs pétroliers Cayar profond et Saint-Louis profond
Depuis quelques jours, le débat s’est amplifié par la magie des réseaux sociaux, quant à l’existence ou non du rapport de l’Ige sur la concession à Petro Tim des blocs pétroliers Cayar profond et Saint-Louis profond. Même des personnalités bien placées dans les rouages de la République ont tenu à se prononcer, pour nier l’existence du rapport ou au contraire pour la confirmer.
Le Quotidien n’a pas eu besoin d’entreprendre des investigations sur la question, parce que ledit rapport, il l’avait publié en mai 2017. N’ayant aucune autorité pour déclassifier un document destiné à l’institution suprême, on s’est juste contenté de le parcourir et d’en sortir de larges extraits. Mais le compte rendu fait à l’époque était si exhaustif qu’il ne nous a pas semblé nécessaire, malgré tout ce temps, d’ajouter des éléments nouveaux. Tout ce dont on parle aujourd’hui était déjà connu, sauf quelques faits qui ont fait la particularité du reportage de Panorama sur la Bbc.
Pour le reste, il convient juste d’ajouter que le ministre Aly Ngouille Ndiaye avait saisi la Rédaction à l’époque de la publication du dossier pour se désoler qu’on n’ait pas jugé utile de lui donner la parole. Il avait à l’occasion précisé qu’avant cela, il n’avait jamais entendu parler dudit rapport, dont même les enquêteurs de l’Inspection générale d’Etat ne lui avaient pas parlé.
Petro Tim n’aurait jamais dû entrer dans le secteur pétrolier sénégalais. Au-delà du bruit et de la fureur qui entourent le nom de cette compagnie, surtout portés par le fait que le nom du frère du Président Macky Sall y serait lié, l’Inspection générale d’Etat, dans son rapport d’enquête 94/2012 d’octobre 2012, suggérait déjà à l’autorité que les permis octroyés à Petro Tim soient retirés «en raison des irrégularités qui entachent la validité de la convention signée avec Petro Tim qui en est le substrat».
L’enquête de l’Ige avait été lancée à la suite d’une plainte de la compagnie Tullow oil Sénégal qui avait écrit aux autorités à l’époque pour se plaindre du traitement qui lui a été réservé par Petrosen. Le 2 mai 2012, la directrice Sénégal de Tullow oil, Mme Awa Ndongo, avait saisi le ministre chargé de l’Energie à l’époque pour déclarer irrégulière la convention de recherche et de partage d’hydrocarbures liant l’Etat à Petro Tim. Elle déclarait dans sa correspondance, à la base de l’enquête de l’Ige, que «les blocs attribués à Petro Tim faisaient l’objet de négociations entre Petrosen et sa société, que les négociations étaient tellement avancées que les dirigeants de Tullow oil Plc, la société-mère de Tullow oil Sénégal, ont effectué des déplacements à Dakar».
La correspondance de la dame ajoutait par ailleurs que le Dg de Petrosen lui avait demandé le paiement d’1 million 500 mille dollars américains à titre de paiement de bonus de signature par bloc sollicité. Mais, ajoute le rapport, «à sa surprise, elle a appris que les blocs concernés ont été attribués à Petro Tim limited, avant même que la demande de paiement de bonus de signature n’eût été formulée, ce que n’ignorait pas le directeur de Petrosen». En clair, la dame fait comprendre que le directeur de Petrosen à l’époque voulait «escroquer» son entreprise.
La convention, objet de litige, portait sur les blocs de recherche de Cayar offshore profond et Saint-Louis offshore profond. Interrogé par l’Ige, le Dg Mbodj aurait rétorqué que «sa demande a été motivée par la volonté de rendre attractive l’offre de Tullow qui n’était pas seule à solliciter les blocs concernés». Argument battu en brèche par les enquêteurs de l’Ige. En fait, dès le départ, Petro Tim n’aurait même pas dû être retenue, et encore moins autorisée à présenter une offre de convention.
Le coup de pouce de Karim Wade
L’Ige assure que c’est suite à un courrier adressé au ministre de la Coopération internationale, du transport aérien, des infrastructures et de l’énergie, Karim Wade, et daté du 3 octobre 2011, que le représentant de Petro Tim limited, M. Wong Joon Kwang, a manifesté son intérêt pour les blocs de Saint-Louis offshore profond et Cayar offshore profond. Le 10 octobre de la même année, soit à peine une semaine après, le ministre Karim Wade donne, par courrier, des instructions au Dg de Petrosen de prendre contact avec les représentants de Petro Tim, d’étudier leurs propositions et de voir les modalités d’une éventuelle délivrance de permis de recherche et d’exploration sur les blocs sollicités.
A la suite de quoi, en avril 2012, M. Wong Joon Kwang s’est félicité d’avoir pu conclure avec Petrosen un contrat sur les blocs cités, et s’est engagé à mettre rapidement en place les procédures et les équipements nécessaires, ainsi que le personnel requis pour entamer le travail.
Aux enquêteurs de l’Ige, Ibrahima Mbodj a affirmé qu’il «n’y a pas eu de négociations entre Petro Tim et la commission d’évaluation de Petrosen, car les instructions du ministre ont consisté à lui présenter un contrat signé, elles n’ont pas consisté à entamer des négociations». Le Code pétrolier définit de manière claire la procédure pour obtenir un permis de recherche et d’exploration d’hydrocarbures.
Quand des prospecteurs formulent une demande de recherche d’hydrocarbures, l’Etat, par le biais du ministère en charge des Hydrocarbures, négocie une convention avec les demandeurs. Ladite convention, une fois aboutie, est signée par le ministre et le représentant légal du ou des demandeurs, après avis conforme du ministre en charge des Finances. A la suite de quoi, la convention est soumise à l’approbation du président de la République, et le décret et la convention sont publiés au Journal officiel.
Le Code pétrolier indique que Petrosen, société d’Etat, a la charge de recevoir les demandes de permis de recherche et d’effectuer les démarches pour le compte de l’Etat. Par ailleurs, aux termes de la loi sur le Code pétrolier, toute demande de permis de recherche doit être inscrite au registre spécial des hydrocarbures. Il est dit que «l’administration chargée du secteur des opérations pétrolières ouvre un registre spécial des hydrocarbures, tenu à jour. Y sont répertoriés et datés tous les demandes, octrois, résiliations ou autres éléments concernant les titres miniers d’hydrocarbures et les contrats de services».
Dans ce registre sont annexés les cartes géographiques et les périmètres des zones objets des autorisations de prospection, des permis de recherche et de concession d’exploitation relatif aux contrats de services. Le cas échéant, les zones interdites aux opérations pétrolières y sont également délimitées.
Ce registre doit être tenu à jour, sous peine de violation de la loi. Or, au cours de son enquête, l’Ige a pu constater que «le registre existe, mais il n’est ni coté, ni mis à jour. Toutes les demandes de recherche d’hydrocarbures et les contrats de services n’y sont pas répertoriés. En lieu et place, la direction des Hydrocarbures a élaboré un tableau de bord des activités d’exploitation d’hydrocarbures. Mais il ne répertorie que les titres miniers d’hydrocarbures définitivement attribués, c’est-à-dire approuvés et publiés».
Le fait que le registre ne soit pas tenu à jour a eu pour conséquence, selon l’Ige, que la manifestation d’intérêts relative aux blocs sédimentaires de Saint-Louis offshore profond et de Cayar offshore profond, introduite par Petro Tim, n’y est pas répertoriée.
Petro Tim, une demande jugée irrecevable
Quoi qu’il en soit, les Inspecteurs généraux d’Etat ont relevé que la manifestation d’intérêts de Petro Tim n’a pas été enregistrée dans le registre spécial des hydrocarbures, tel que prescrit par le Code pétrolier. Par ailleurs, ladite demande ne comporte aucune mention des capacités financières et techniques de la compagnie, ni non plus les noms et adresses des membres fondateurs de l’entreprise. Or, ces éléments font partie des prescriptions du décret d’application de la loi sur le Code pétrolier. Cela était d’autant plus impératif dans le cas d’espèce que, assurent les enquêteurs, «Petro Tim a été immatriculée aux Îles Caïmans le 19 janvier 2012, sous le numéro 265741, donc postérieurement à l’octroi du permis».
Autre contre-vérité relevée par l’Ige, Petro Tim a été présentée dans le rapport de présentation du décret, portant approbation de la convention, comme une filiale de Petro Asia. Sur ce sujet, les enquêteurs se veulent formels : «Petro asian energy holdings, dénommée Petro asian, répertoriée dans le Hong Kong stock exchange en 2002, n’a pas de filiale du nom de Petro Tim limited». Autre élément de disqualification, l’avis conforme du ministre en charge des Finances, requis par la loi, n’a pas été pris ; d’où la conclusion nette du rapport de l’Ige : «La demande de permis présentée par Petro Tim n’était pas conforme aux exigences de l’article 8 du décret n°98-810. A cet égard, elle devait être déclarée irrecevable, en application de l’alinéa 2 de l’article 14 dudit décret». Les enquêteurs ajoutent que le fait même de demander a posteriori l’avis conforme du ministre en charge des finances «n’a aucun effet sur l’irrecevabilité relevée». Par conséquent, soulignent ces hauts fonctionnaires, le permis accordé à Petro Tim aurait dû lui être retiré toutes affaires cessantes.
Tullow oil écartée et escroquée
L’Ige a également pu établir que, concernant le bloc de Cayar offshore profond, Petrosen était parvenue à un accord avec Tullow oil dès janvier 2010. Une convention devait même être signée en mars de cette année. Samuel Sarr, alors ministre de l’Energie, avait envoyé plusieurs courriers à son homologue en charge des Finances pour solliciter son «Avis conforme», ainsi que le prévoit la loi. Dans une correspondance datant du 3 mai de la même année, le ministre Samuel Sarr rappelait à son collègue Abdoulaye Diop que, conformément aux dispositions du décret 98-810, faute de réponse de sa part, il devait considérer l’«Avis sollicité» comme conforme. L’Ige se demande pourquoi le ministre Karim Wade, qui a pris le relais de Samuel Sarr à l’Energie, n’a pas voulu tenir compte de cette procédure. Mais au moment de l’enquête de l’Ige, Karim Wade était en dehors du pays et n’a pu être interrogé.
Tullow oil avait néanmoins dû régler une indemnité de pénalités de 3 millions de dollars américains pour inexécution d’engagements contractuels pris sur le bloc Saint-Louis offshore peu profond, que la compagnie avait repris de Africa energy qu’elle avait rachetée. Cette indemnité lui était réclamée par lettre du ministre Karim Wade, datant du 10 février 2012. Tullow affirme s’être acquittée de cette demande et avoir versé l’argent dans un compte bancaire de Petrosen. Les Ige estiment que ce montant aurait dû être versé au Trésor public et non laissé à la disposition de Petrosen. Ils ont alors demandé son remboursement sous peine de poursuites pour recel de deniers publics.
Autre manquement, s’agissant de Ibrahima Mbodj, il lui a été reproché par Tullow oil d’avoir demandé le paiement d’un bonus de signature de 1,5 million de dollars américains pour chacun des blocs que sollicitait la compagnie. M. Mbodj aurait exprimé cette demande par un e-mail envoyé le 19 janvier 2012 au Dg de Tullow oil Sénégal. Cette demande était faite alors que le représentant de Petrosen savait, selon Tullow, que les blocs avaient été attribués à Petro Tim ; ce qui est interprété comme une tentative d’escroquerie.
Interrogé, Mbodj a affirmé avoir voulu «rendre attractive l’offre de Tullow, qui n’était pas seule à solliciter les blocs concernés». Il aurait ajouté que ladite demande de bonus qui, selon lui, n’était pas interdite par la loi aurait été formulée avant la conclusion du contrat signé avec Petro Tim.
L’Ige a démontré que la demande de bonus de signature était contraire à la loi, et il était illégal de le faire. De ce fait, Ibrahima Mbodj devait être poursuivi pour tentative de concussion, aux termes de l’article 157 du Code pénal.
M. Mbodj a déclaré avoir soumis au ministre de tutelle la convention avec Petro Tim en mars 2012. Selon lui, ladite convention lui serait revenue du ministère en comportant une date antérieure à sa conclusion et à sa transmission pour contreseing.
« CEUX QUI S’AGITENT SONT DES ENNEMIS DU SENEGAL... »
Interpelé hier sur le scandale pétrolier et gazier dans lequel Aliou Sall est cité, le ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale, Amadou Mansour Faye, s’en est violemment pris aux détracteurs du frère du président de la République.
Venu à l’hôpital de SaintLouis pour apporter l’assistance financière du chef de l’Etat aux blessés de l’accident de Ndialam qui a fait 14 morts, le ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale, Amadou Mansour Faye, a été interpelé à propos du scandale sur la signature des contrats pétroliers et gaziers dans lequel le frère du président de la République, Aliou Sall, est cité. Dédramatisant l’affaire, le responsable politique de l’Apr à Saint-Louis pense que c’est une histoire montée de toutes pièces pour faire mal. “Il n’y a pas de quoi fouetter un chat, dans cette affaire’’, a-t-il répondu, aussitôt interrogé sur la question. Selon le frère de la première dame Marième Faye Sall, contrairement à tout ce qui a été dit jusqu’ici, les intérêts du Sénégal ont été préservés dans la signature de ces contrats. “Ceux qui s’agitent sont des ennemis du Sénégal. Ils sont tous animés d’intérêt politique. Mais ils savent tous que jusqu’ici, il n’y a aucune goutte de pétrole exploitée, encore moins du gaz produit. Notre pays ne bénéficiera des revenus du pétrole et du gaz qu’en cette année’’, soutient-il.
D’ailleurs, il estime que le frère du président de la République, en tant que citoyen sénégalais, a bel et bien le droit de jouer un rôle de facilitation dans la signature des contrats pétroliers et gaziers. Selon le beau-frère du président Macky Sall, s’il y a tout ce tollé autour de cette affaire, c’est seulement parce qu’Aliou Sall est le frère du chef de l’Etat. Il estime que l’urgence, pour le pays, se trouve ailleurs que dans des polémiques stériles. “Les populations sénégalaises ont d’autres préoccupations ; elles ont besoin d’aide et d’assistance pour aller de l’avant’’, déclare le maire de Saint-Louis. Il invite les leaders de l’opposition qui animent ce débat à se rendre dans le Fouta, dans le Walo ou dans le Ndoucoumbane pour comprendre que les préoccupations ont pour noms accès à la santé, à l’eau et aux infrastructures de qualité pour sortir du sous-développement. D’ailleurs, précise-t-il, c’est cela l’objectif du président de la République Macky Sall, depuis son installation au pouvoir.
LES BIZARRERIES DANS LE RAPPORT DE L’IGE
S’il a permis d’étayer que l’octroi des blocs de Cayar et Saint-Louis offshore profond à Petro-Tim est entaché d’irrégularités depuis le début, le rapport de l’Inspection générale d’Etat laisse subsister plusieurs zones d’ombre
S’il a permis d’étayer que l’octroi des blocs de Cayar et Saint-Louis offshore profond à Petro-Tim est entaché d’irrégularités depuis le début, le rapport de l’Inspection générale d’Etat laisse subsister plusieurs zones d’ombre dans ce dossier qui n’en finit pas de défrayer la chronique.
L’examen du “rapport’’ de l’Ige relatif à l’affaire PetroTim, soulève plusieurs points noirs dans le dossier. Comment se fait-il que le contrat ait été signé par l’ancien ministre Karim Wade, alors même que les projets de convention et de décret ne lui ont pas été présentés par Petrosen, le maitre d’œuvre ?
En effet, selon des sources ayant été en contact avec le rapport, il ressort du document que monsieur Ibrahima Mbodj (ancien Dg de la Petrosen), interpellé sur la date du 17 janvier 2012 “figurant sur le contrat comme date de signature’’, a soutenu avoir soumis le contrat au contreseing du ministre courant mars 2012. “Ce qui peut être confirmé par le directeur de la Promotion et le conseiller juridique de Petrosen qui ont eu à rédiger le projet de convention et le projet de décret de présentation ainsi que le rapport de présentation dudit décret’’, s’est-il défendu devant les inspecteurs.
Ces derniers ont attesté, dit-on, que “la date du 17 janvier 2012 figurant sur le contrat, comme l’ont soutenu le directeur et le conseiller juridique, est antérieure à leur saisine et à la rédaction du projet de décret portant approbation de la convention ainsi que le rapport de présentation dudit décret.’’ Autre bizarrerie dans le dossier. L’ancien directeur, à en croire les enquêteurs, a écrit à Tullow, le 19 janvier, pour lui demander le paiement d’un bonus de signature d’un montant de 1,5 million de dollars pour chacun des deux blocs en question. Le hic, c’est que si l’on en croit le rapport, lesdits blocs avaient déjà été attribués à PetroTim.
N’est-ce pas là une tentative d’escroquerie ou d’extorsion de fonds ? Seule une enquête judiciaire indépendante pourra édifier l’opinion. En tout cas, cette requête a bel et bien été mentionnée par Tullow dans sa saisine des autorités. Tout commence le 3 octobre 2011, selon les faits tels que relatés par l’Inspection générale de l’Etat. Wong Joon Kwang écrit une lettre au ministre en charge des Hydrocarbures pour manifester son intérêt pour les blocs de Saint-Louis et de Cayar offshore profond.
Par lettre datant du 10 octobre, l’ancien ministre Karim Wade transmet au directeur de Petrosen, Ibrahima Mbodj, une copie de la manifestation d’intérêt. Dans la lettre, il l’instruit de prendre contact avec les représentants de la compagnie, “afin d’étudier plus en détails leurs propositions et discuter des modalités de délivrance éventuelle des permis’’. Conformément à ces instructions, l’ancien Dg certifie aux enquêteurs avoir informé M. Kwang à se présenter au siège de Petrosen à Dakar pour des discussions formelles. C’était le 14 octobre. Monsieur Kwang a-t-il finalement effectué le déplacement sur Dakar ? A-t-il finalement pu rencontrer les autorités compétentes ? Comment en est-on arrivé à la signature ? Les conclusions des enquêteurs, dit-on, restent évasives. L’on se borne à signaler la date de signature du contrat au mois de janvier 2012. Ce qui est sûr, selon les confidences faites à l’Ige, c’est qu’il n’y a pas eu de négociations.
Le directeur (Ibrahima Mbodj), selon les inspecteurs, dit avoir reçu des “instructions fermes et précises’’ de Karim Wade “dans le sens de présenter à Petro-Tim, dans les meilleurs délais, une proposition de contrats’’ relatifs aux blocs de Cayar et de Saint-Louis. A son tour, a informé M. Mbodj, comme pour se dédouaner, il a instruit le directeur de la Promotion et le conseiller juridique de lui proposer un projet de contrat. Ledit projet a été présenté à Petro-Tim qui l’a accepté. Selon lui (Mbodj), il n’y a donc pas eu de négociations entre Petro-Tim et la commission d’évaluation. “Car les instructions du ministre ont consisté à lui présenter un contrat signé. Elles n’ont pas consisté à entamer des négociations’’.
Petro-Tim immatriculée aux îles Caïmans, deux jours après la signature du contrat
Aussi, constatent les enquêteurs, le contrat a été signé le 17 janvier. Et c’est là qu’intervient une autre bizarrerie. En effet, s’il a fallu simplement trois mois pour “négocier’’ et attribuer le contrat à Petro-Tim, il en a fallu autant à Kwang juste pour écrire une lettre de remerciement à Petrosen. Par lettre datant du 16 avril, M. Kwang exprime à M. Mbodj sa satisfaction d’avoir conclu avec Petrosen un contrat relatif aux blocs et promis de mettre rapidement en place les procédures et équipements nécessaires ainsi que le personnel requis. Le hasard aura voulu que c’est durant ce même mois qu’Aliou Sall a été recruté en tant que consultant par Petro-Tim. Et jusque-là, on ne parle nullement de Franck Timis dans le dossier. Mais plutôt de Petro-Tim comme étant une filiale de Petro Asia.
Cette dernière, présentée comme la mère n’existe pas, selon les révélations de Baba Aidara à l’époque. Dans le rapport de l’Ige, dit-on, il est toutefois indiqué l’existence de Petro Asian Energy Holding Limited dénommée Petro Asian. Celle-ci, soulignent les inspecteurs, n’a pas de filiale du nom de Petro-Tim. Mais le plus cocasse, dans cette affaire, est que cette dernière a été immatriculée aux îles Caïmans le 19 janvier 2012. Soit deux jours après la signature du contrat, “sans vérifications des capacités techniques et financières’’. Ainsi, “la mention dans le rapport de présentation du décret portant approbation de la convention que Petro-Tim est une filiale de Petro Asia n’est pas justifiée. Elle est mensongère. Petro Asia, s’il s’agit de Petro Asian Energy Holding Limited dénommée Petro Asian, n’a pas de filiale du nom de Petro-Tim’’, informe-t-on. A ce stade, selon nos interlocuteurs, les enquêteurs ont relevé, que “l’avis conforme du ministre en charge des Finances, requis par la loi, n’a pas non plus été pris’’.
Des conclusions du rapport
En conséquence de tout ce qui précède, dit-on, ils avaient conclu que la demande de Petro-Tim, à défaut de la faire compléter, aurait dû être déclarée irrecevable. Après avoir soulevé plusieurs griefs faits au contrat de Petro-Tim, l’Inspection générale d’Etat a demandé expressément au président Macky Sall d’annuler le permis octroyé à Petro-Tim, “en raison des irrégularités qui entachent la validité des conventions qui en sont le substrat’’. Mieux, poursuit-on, le rapport a mis en exergue que : “La soumission précipitée de la même convention signée à nouveau par Petro-Tim, accompagnée d’un projet de décret portant approbation de ladite convention, alors que celle-ci avait déjà été contresignée par son prédécesseur et approuvée le 17 janvier 2012 par le président de la République d’alors, est surprenante, improductive et risquée.’’ Or, selon les enquêteurs, la présente enquête a été ordonnée par le président sur saisine du même ministre qui n’a même pas attendu les résultats de l’enquête. Elle est improductive parce qu’elle ne donne lieu à aucun versement de fonds ou gains immédiats pour l’Etat justifiant une telle précipitation. “Du côté de l’Etat, il n’y avait aucune urgence à précipiter une nouvelle signature suivie d’approbation se superposant à la signature et à l’approbation effectuées le 17 janvier 2012 par Karim Wade et le président Abdoulaye Wade’’, dit-on. La question que l’on peut, dès lors, se poser est de savoir s’il existe une convention autre que celle signée le 17 janvier 2012 ? En tout cas, dans cette affaire, tout semble si nébuleux. Et comme pour étayer davantage les soupçons des uns et des autres, le site de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives est inaccessible, depuis le début de cette affaire. Une coïncidence troublante pour ceux qui ont l’habitude de visiter le site de l’Itie.
Violation de la règlementation
Selon les inspecteurs, dit-on, l’octroi à Petro-Tim des permis de recherche et de partage d’hydrocarbures relatifs aux blocs de St- Louis et de Cayar constitue une violation de la règlementation sur plusieurs points. D’abord, informent-ils, les conditions de recevabilité de la demande n’ont pas été respectées. Il en est de même de l’obligation d’entamer des négociations avant toute attribution, de l’absence de saisine de la commission d’évaluation des offres, de l’absence de l’avis conforme du ministre des Finances. Par ailleurs, le rapport, poursuivent nos interlocuteurs, reproche également au directeur de Petrosen la non prise de garantie de bonne exécution, après conclusion de la convention. A Karim Wade, il est principalement reproché d’avoir permis le versement de pénalités dues à l’Etat dans les comptes de Petrosen. Pour cette raison, les inspecteurs avaient demandé l’ouverture d’une information judiciaire à son encontre.
UN CREUSET PLURIDISCIPLINAIRE POUR L’ELITE CULTURELLE
La villa Saint-Louis Ndar est le nouvel espace dédié aux artistes de tous genres. Ses concepteurs veulent qu’il soit un creuset pluridisciplinaire de recherche et de création pour des projets culturels, intellectuels et artistiques.
Cheikh THIAM (ENVOYÉ SPÉCIAL À SAINT-LOUIS) |
Publication 11/06/2019
Lors de sa visite au Sénégal en février2018, le président de la France, Emmanuel Macron, avait annoncé la création d’un espace dédié aux artistes et qui serait baptisé la “Villa Saint-Louis Ndar’’ (Vsln). Dix-sept mois après cette annonce, ce joyau a été inauguré, ce samedi. Il est conçu pour être un incubateur de projets culturels, intellectuels et artistiques. Il peut accueillir simultanément 3 résidents venus d’Afrique, de la France ou d’ailleurs.
Ceux qui souhaitent y résider doivent soumettre des projets qui seront sélectionnés par un jury de professionnels. Ces derniers devront présenter un ancrage territorial et répondre à une exigence d’interaction avec l’environnement de la villa. De l’avis de Bruno Studer, député français et président de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale française, qui parlait au nom du président Macron, la villa servira aussi à faire travailler ensemble des artistes africains, français ou européens.
A l’en croire, le choix de la vieille ville, pour abriter la première installation de cette villa en Afrique, n’est pas fortuit. En effet, a-t-il indiqué, Saint-Louis est choisie, parce qu’un joyau de cette dimension a l’ambition de renforcer l’échange avec le territoire où il s’installe. Et cette partie du continent africain, selon lui, offre une richesse exceptionnelle, tant au niveau de sa nature que de sa culture. La Vsln multipliera les partenariats avec les institutions, les universitaires et les centres de recherche. “Elle fera la démonstration que la rencontre entre les cultures venant d’horizons divers est féconde et se répand dans l’espace immédiat et au-delà des frontières. Et cette circulation des savoirs, comme nous en avons l’expérience, crée des emplois pour des nombreux jeunes désireux de prendre part à la construction de la société nouvelle.
“Nous avons plus que jamais besoin de votre mobilisation’’
C’est donc un laboratoire d’idées et d’émergence que nous fêtons, une villa au sens où on l’entend à Rome, Madrid, Kyoto... un lieu de la création contemporaine qui fait d’ores et déjà partie d’un réseau monde’’, a informé M. Studer. Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, considère que la Vsln est le résultat de l’engagement et de la volonté du Sénégal et de la France d’œuvrer ensemble pour la sauvegarde, la conservation et la valorisation de l’île de Saint-Louis, site classé patrimoine mondial de l’Unesco.
De l’avis d’Abdoulaye Diop, l’érection d’une telle structure permettra d’améliorer qualitativement l’environnement créatif et socio-économique des créateurs sénégalais, porter les artistes du pays et leurs productions à l’international, mais aussi, en retour, de bénéficier de l’ouverture à d’autres pays, d’autres histoires et façons d’être et dépenser. “Les efforts multiformes que vous avez consentis à travers ces initiatives, chers partenaires français, ne seront jamais vains, mais ils sont indispensables et porteurs de sens de vie pour les populations ainsi que pour les créateurs eux-mêmes. Tout ce que nous sommes entrain de vivre ici, une ville historique, de métissage et de grande diversité culturelle, est un beau présage pour les préparatifs de la saison Afrique 2020 et qui sera, sans doute, un évènement dans les champs culturel et communicationnel’’, a dit M. Diop.
Selon le ministre, la culture doit prendre sa place qui est la sienne dans la société, sur les terroirs sénégalais et les différents espaces de vie. “Vous devrez, chers acteurs culturels, prendre la responsabilité qui est la vôtre et refuser le monde de l’égoïsme, de la consommation passive qui se dessine de plus en plus clairement. Nous avons plus que jamais besoin de votre mobilisation pour incarner et défendre l’ouverture, dans un monde enclin à des difficultés de divers ordres. Le Sénégal partage, comme la France, de nombreuses convictions et milite pour la promotion de la diversité culturelle et la préservation du patriotisme’’, a affirmé M. Diop. L’ambassadeur de la France au Sénégal, Christophe Bigot, quant à lui, a appelé les Saint-Louisiens à s’approprier du projet, car la villa a été construite pour eux et non uniquement pour les artistes. Il les invite ainsi avec les artistes, le monde scolaire et les universitaires à créer des moments d’échanges. Les grands artistes vont aussi porter les plus jeunes. Il sera également attendu des artistes et chercheurs une démarche de médiation en direction des populations locales.
La saison culturelle africaine organisée en France en 2020
L’inauguration de la Villa Saint-Louis Ndar a été l’occasion, pour M. Bigot, de revenir sur l’organisation de la saison culturelle africaine prévue en 2020 en France. Il a rappelé que l’organisation de cet important évènement est confiée à Ngoné Fall. Elle est la commissaire générale de cette saison Afrique 2020. Architecte, commissaire d’expositions, intellectuelle et cofondatrice d’une plateforme dans les nouveaux médias et les arts visuels, Mme Fall aura pour objectif de donner une image différente, nouvelle, moderne de la diversité des cultures africaines aux Français. La ville de Saint-Louis a été associée à la conception de ce projet. M. Bigot a également profité de la tribune offerte pour parler d’un projet intitulé “La cité du cinéma’’ qui sera lancé incessamment pour que la post-production puisse être faite ici à Dakar. Elle va combiner à la fois l’économie et la culture.
Enfin, le lancement du campus franco-sénégalais ce mardi par la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Frédérique Vidal. Dès le mois de septembre, poursuit-il, il va permettre de proposer 15 nouvelles formations aux jeunes Sénégalais. “Des universités et écoles françaises vont venir ici au Sénégal pour apporter le meilleur de nos formations pour être plus près des familles sénégalaises et entreprises. Aujourd’hui, on ne peut plus se permettre d’avoir des formations qui ne rempliraient pas les critères des entreprises. Donc, faire en sorte de former des jeunes qui pourront être utiles pour développer l’économie sénégalaise’’, a expliqué l’ambassadeur.
«QUE LE PROCUREUR PRENNE SES RESPONSABILITÉS »
Aminata Touré est bien en phase avec le ministre de la Justice qui a demandé au Procureur général d’ouvrir une enquête, suite à la publication du rapport de l’Inspection générale d’Etat sur la gestion des ressources naturelles
Aminata Touré est bien en phase avec le ministre de la Justice qui a demandé au Procureur général d’ouvrir une enquête, suite à la publication du rapport de l’Inspection générale d’Etat sur la gestion des ressources naturelles. La présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental, qui a salué l’acte posé par le garde des Sceaux Me Malick Sall, n’a pas manqué de souligner que le président de la République a toujours plaidé pour une transparence dans la gestion du pétrole et du gaz
La présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental, Aminata Touré, a réagi pour sa première déclaration sur l’actualité qui secoue le pays depuis près d’une semaine. Elle a ainsi salué l’acte posé par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Malick Sall qui a saisi le Procureur Général près la Cour d’Appel de Dakar pour l’ouverture d’une enquête suite à la publication d’un rapport de l’Inspection Générale d’Etat sur la gestion des ressources naturelles au Sénégal. « Je salue la saisine du Procureur, c’est un acte de grande portée en matière de transparence. Cette saisine permettra de faire toute la lumière sur cette affaire où tout et son contraire a été dit. Que le Procureur donc prenne toutes ses responsabilités en toute indépendance pour que nul n’en ignore.
.Que tous les protagonistes disent ce qu’ils savent et ce qu’ils ont fait afin que les sénégalais soient définitivement édifiés pour de bon », a dit la présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental(CESE) récemment installée dans ses nouvelles fonctions. Selon l’ancienne cheffe du gouvernement, cette saisine du Procureur Général confirme les propos du président de la République, Macky Sall, disant qu’il ne protègera personne. « En un mot, que tous ceux qui sont concernés aillent devant le Procureur et disent la vérité et rien que la vérité ; et comme le Président l’a dit, que la Justice s’exerce en toute équité et transparence », dit-elle. Elle ajoute que ceci entre dans le cadre de la poursuite de tous les actes de transparence déjà pris par le président de la République, Macky Sall. Aminata Touré soutient que l’Etat du Sénégal n’a rien à cacher sur la gestion des ressources naturelles, notamment le pétrole et le gaz. « L’Etat du Sénégal est allé souverainement taper à la porte de l’ITIE dont la mission est de gérer de manière transparente nos ressources minières.
. S’il y avait une volonté du régime de Macky Sall de faire autre chose, pourquoi serions-nous allés taper à la porte de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) qui a d’ailleurs félicité le Sénégal comme le pays africain qui fait le plus de progrès. Les contrats sont tous publiés ; dans beaucoup de pays occidentaux de tels contrats sont marqués du sceau secret-défense », explique t-elle. La présidente du CESE, en remplacement d’Aminata Tall, cite l’intégration de la société civile et d’un membre de l’opposition dans le COS Pétro Gaz, la révision du code pétrolier, la mise en place d’une loi sur le contenu local ou encore l’existence d’un fonds pour les générations futures pour montrer le souhait du président de la République de rendre toute la gestion transparente.
« Au vu de ceci, il est indéniable pour qui veut être objectif qu’il y a eu des mesures hardies de la part de l’Etat du Sénégal pour installer dès le départ un environnement de transparence », a lancé la présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental. Selon elle, les politiciens doivent comprendre que, pour leurs ambitions personnelles, ils n’ont pas le droit de faire dans la désinformation sur une question aussi importante que les ressources à venir.
LA SAISINE DE LA JUSTICE SUITE AU DOCUMENTAIRE DE LA BBC À LA UNE
Dakar, 11 juin (APS) – Les journaux parvenus mardi à l’APS commentent largement l’annonce de l’ouverture d’une information judiciaire sur les allégations de corruption relayées par la BBC relativement à l’attribution de licences d’exploration d’hydrocarbures au Sénégal et sur les fuites d’un rapport de l’Inspection général d’Etat (IGE) sur le même sujet.
"Le ministre de la Justice, soucieux d’éclairer les Sénégalais sur la gestion des ressources naturelles, a saisi le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar pour l’ouverture d’une enquête complète sur l’ensemble des faits allégués, aussi bien dans ledit rapport, qui n’a pas encore été transmis à Monsieur le Président de la République, que sur les autres dénonciations relativement à la gestion des contrats pétroliers", a annoncé la veille le gouvernement sénégalais dans un communiqué.
Le communiqué signale que suite à la publication d’une enquête sur les découvertes pétrolières au Sénégal, en l’occurrence le reportage de la BBC publié le 3 juin dernier, "un rapport de l’Inspection générale d’État circule sur les réseaux sociaux".
Dans un documentaire intitulé "Sénégal : Scandale à 10 milliards", le média britannique affirme démontrer comment la société de Frank Timis s’était vu retirer puis réattribuer une autorisation d’exploration après l’accession au pouvoir du président actuel Macky Sall.
La BBC affirme également que les participations du groupe de Frank Timis ont été rachetées par le géant pétrolier BP en 2017 pour 250 millions de dollars, assorti de redevances de quelque 10 milliards de dollars sur quarante ans. BP a assuré avoir effectué toutes les vérifications nécessaires en matière d’éthique avant de signer ce contrat.
Le film de la BBC cite un paiement d’un montant de 250.000 dollars, soit 146 millions de francs CFA destiné à la société Agritans Sarl qui aurait appartenu à Aliou Sall, frère du président Macky Sall, présenté comme un facilitateur de Frank Timis de Timis Corporation pour l’attribution de contrats d’exploitation.
Cette somme représenterait selon un courriel des taxes de la société offshore de Timis dues à l’origine à l’Etat sénégalais. Des paiements sont également cités, qui auraient été accordés à Aliou Sall par Pétrotim pour des services de consultance.
Le reportage de la BBC "est ponctué de graves et fausses allégations sur la gouvernance des ressources pétrolières du Sénégal", avait réagi le gouvernement dans un mémorandum publié à ce sujet.
Le Soleil annonce que ’’L’Etat saisit le parquet’’ pour faire la lumière sur les contrats pétroliers et le rapport de l’IGE.
Evoquant cette saisine, Enquête affiche à sa Une : ‘’Affaire Petro-Tim, le parquet entre en scène’’. ‘’L’information judicaire demandée par le ministère de la Justice pourrait ébranler de gros calibres dont Nafi Ngom Keïta, patronne de l’Inspection générale d’Etat (IGE) au moment des faits, dans le scandale à 10 milliards. Il y a eu des fuites qui ont aidé la BBC’’, écrit le journal.
’’La justice entre en scène’’, titre également L’As.
Le Témoin note que ‘’pour voler au secours de son frère englué dans le pétrole, Macky Sall actionne +sa+ justice’’. Le journal souligne que ‘’Lassana Diaby, procureur général et soldat du président est chargé d’enquêter sur les contrats pétroliers’’.
Le Quotidien rappelle avoir fait état de ce rapport dans son édition du 22 mai 2017. ’’Tout ce dont on parle aujourd’hui était déjà connu, sauf quelques faits qui ont la particularité du reportage de Panorama sur la BBC (....)’’, écrit le journal du groupe Avenir Communication.
’’BBC sort les +cafards+, Macky Sall cherche la +taupe+’’, titre L’Observateur qui ajoute : ’’Nafi Ngom Keïta (ancienne patronne de l’IGE), cible du palais ; un journaliste dans le viseur de la justice pour diffusion du rapport de l’IGE’’.
Selon Vox Populi, ‘’Macky Sall ouvre la chasse’’, ajoutant que le procureur général est ‘’chargé de la traque’’ pour faire la lumière sur ‘’le rapport non-transmis de l’IGE et l’affaire BBC’’
Le journal signale en même temps que ‘’l’opposition et société civile (seront) dans la rue le 14 juin’’ pour réclamer ‘’la transparence dans la gestion des ressources naturelles’’ au Sénégal.
Sud Quotidien aussi annonce que ‘’Macky Sall +saisit+ le procureur’’.
’’La polémique autour de la gestion des contrats pétroliers au Sénégal, suite à l’enquête documentaire de la BBC, est en train de prendre une nouvelle tournure (…), note le journal, soulignant que la ‘’médiation’’ du rapport de l’IGE est ‘’l’étincelle de trop’’.
Le quotidien Kritik indique que le procureur est ‘’sur la piste du rapport +fantôme+’’.
’’Le président Macky Sall avait promis l’ouverture d’une enquête judiciaire suite aux révélations de la BBC à propos des contrats pétroliers de Pétro-Tim (…). Le chef de l’Etat a instruit, via le ministre de la Justice, le procureur général de l’ouverture d’une enquête suite à la publication dans la presse d’un rapport de l’IGE’’, écrit le journal.
La publication ajoute : ’’Chose curieuse, ce document qui pointe des irrégularités et l’impasse faite sur les conclusions des enquêteurs n’a jamais été remis à Macky Sall. Qui donc aurait commandité et diligenté ce travail de fouille qui a décelé les cafards dans le pétrole sénégalais’’.
’’Ca bout à plus de 100 degrés’’ dans ‘’cette brouille autour du pétrole’’, note pour sa part le quotidien Source A. ‘’De Louga à Fatick, en passant par Darou Mousty, Dakar, ça cogne ou défend Aliou Sall. Le ministre de la Justice lâche le parquet pour une enquête qui s’annonce épique pour les journalistes, tenants du pouvoir et opposants’’, écrit la publication.
Dans le journal Libération, ‘’Macky Sall solde ses comptes’’ face aux ‘’accusations’’ de la BBC. Devant les responsables de la coalition présidentielle Bennoo Bokk Yaakaar (BBY), le président de la République, rapporte le quotidien, a déclaré que ‘’dans cette affaire, l’Etat n’a rien à se reprocher. Tous les chiffres qu’on annonce sont fantaisistes (....).
L'ETAT INVITE A SAUVER L'ECOLE ET A COMBATTRE L'IMMIGRATION CLANDESTINE
Les rideaux sont tombés hier, lundi 10 juin, sur la 131e édition du pèlerinage marial de Popenguine. C’est la messe solennelle présidée par Monseigneur Ernest Sambou, Évêque du Diocèse de Saint-Louis qui a clôturé la retraite spirituelle.
Yves TENDENG et Samba Niébé BA |
Publication 11/06/2019
Plusieurs milliers de pèlerins se sont donnés rendez-vous au niveau du sanctuaire marial où ils ont prié et chanté la vierge Marie. Une occasion saisie par l'Évêque de Saint-Louis pour inviter l'État à venir au secours de l'école sénégalaise, mais aussi à accompagner davantage les jeunes pour combattre l'immigration clandestine. Aussi est-il revenu, dans son homélie, sur la souffrance sous toutes ses formes physiques, morales et spirituelles
Ils étaient très nombreux les fidèles chrétiens à prendre part à la 131e édition du pèlerinage marial de Popenguine tenu ce weekend et qui a été clôturée hier, lundi 10 juin. Les milliers de pèlerins issus des différentes paroisses des sept (7) diocèses du Sénégal et leurs frères venus des pays de la sous-région y ont tous prié à travers la messe solennelle présidée par l'Évêque du Diocèse de Saint-Louis dans un sanctuaire marial plein à craquer. Dans son sermon, Monseigneur (Mgr) Ernest Sambou a regretté les baisses drastiques notées ces dernières années sur les taux de réussite au baccalauréat.
L’ECOLE SENEGALAIS, «C’EST LA CATASTROPHE»
"Il est fort regrettable de constater que les tendances sont inversées en ce qui concerne les résultats aux examens du Bac. De 70% de taux de réussite et 30% d'échec, les taux d'échec sont devenus supérieurs (70%) contrairement au taux de réussite (30%)", a-t-il soutenu. Selon lui cette situation est insupportable pour tous. C’est pourquoi il en appelle à un sursaut national pour sauver l’école afin de mettre fin à ces souffrances. En outre, Monseigneur Ernest Sambou a évoqué l’usage des langues locales par des professeurs, particulièrement le wolof, alors que les élèves ne sont pas évalués en wolof, alors que les libellés des épreuves sont présentés dans un bon français: «c’est la catastrophe», dit-il. Selon lui cette situation est insupportable pour tous.
IMMIGRATION CLANDESTINE: QUAND LA QUETE D'UN ELDORADO FINIT AU FOND DE LA MEDITERRANEE
La question de l'immigration clandestine a été également abordée par l'Évêque de Saint-Louis dans son sermon. "Les jeunes souffrent énormément de la déception liée à l'immigration clandestine. C'est une problématique qui a fait beaucoup de victimes chez les jeunes qui, à la quête d'un eldorado, sont souvent engloutis par la mer", a décrié l'Évêque de Saint-Louis qui a saisi l'occasion pour inviter l'État à accompagner davantage les jeunes à travers la formation et les financements. Il a aussi évoqué toutes sortes de maux qui gangrènent la société sénégalaise. Monseigneur Ernest Sambou, conformément au thème de la 131e édition du pèlerinage marial, a dans son homélie insisté sur la souffrance sous toutes ses formes. Mieux, il n’a manqué d’identifier ces maux et souffrances, sources de maladies affligeant les Sénégalais. Son approche est basée sur le vécu de Marie et de Jésus devant la souffrance. Ainsi, en référence aux nombreux malades qui souffrent, l’Evêque de Saint-Louis a déploré l’état actuel de la cuisine sénégalaise, en proie à des formes culinaires dont l’esthétique va avec un contenu mauvais pour la santé. En atteste le nombre impressionnant de malades, déduit-il.
LA COMPASSION DE MARIE, DANS LA PASSION DE JESUS, EST UNE SOUFFRANCE
Revenant sur le thème de la 131e édition: "Marie notre mère, offre nos souffrances à Jésus", il a rappelé l’amour de Marie pour les humains, les frères et sœurs de son fils. Pour lui, Marie n’accepte pas de nous voir souffrir. Et de dire: «les Chrétiens sont conscients de la Puissance de Marie, la reine de la race» et la consolatrice des affligés. Il La présente aussi comme reine de la paix et porte du ciel. Pour l’Evêque de Saint-Louis, Marie n’est pas étrangère aux hommes, malgré la préservation du péché originel. La compassion de Marie, dans la passion de Jésus, est une souffrance à sa manière, déclare-t-il, devant la croix, face à la flagellation, aux épines et aux injures. Il faut comprendre ainsi que Marie offre la souffrance à Jésus. Par conséquent, selon lui, Marie et Jésus ont connu la souffrance dans leur vie terrestre. Comprendre que Marie offre à Jésus la souffrance; il s’est référé à un proverbe ou adage wolof enseignant que «le père est le père de tous et la mère, la mère de chacun».
MIROIR DES MAUX DES SENEGALAIS ET DE LA SOCIETE
Monseigneur Ernest Sambou a, par la suite, insisté sur les nombreuses souffrances des Sénégalais, une réalité multiforme et présente dans bon nombre de compartiments de la société. Aux personnels de santé accueillant les malades dans la souffrance dans les structures sanitaires à tous les niveaux, il a rendu un grand hommage. Il n’a pas manqué de spécifier les types de malades dans la souffrance, les sans moyens pour se soigner, les personnes âgées dans la maladie et sans assistance, les personnes vivants avec un handicap, les personnes ayant perdu un être cher, la souffrance des personnes ne mangeant pas à leur faim, la souffrance des épouses peinant à trouver de quoi bouillir la marmite et aussi la souffrance des jeunes confinés dans une grande déception et tournés vers les chemins tortueux et incertains de l’émigration. L’évêque a aussi parlé de la souffrance des familles sans enfants, de celle des personnes handicapées devenues des mendiants dans nos villes, des violences physiques, morales et spirituelles. La souffrance des étudiants continuant les cours pendant les vacances figurent également parmi les préoccupations de l’évêque.
POPENGUINE 2019 - PRIERE DU NONCE APOSTOLIQUE Pour un hivernage pluvieux, de bonnes récoltes… et la paix
Dans un message transmis et lu à Popenguine, le Nonce apostolique, à Dakar, Monseigneur Michael Wallace Banach, a délivré le message de prière et d’espérance du Pape en ce lundi de Pentecôte. Le message papal s’est appesanti sur un dialogue interreligieux, sincère et constructif. Monseigneur Michael Wallace Banach a prié pour un hivernage pluvieux et de bonnes récoltes, pour la concorde, la paix et la solidarité. A l’en croire, Marie accueille tous les hommes.
MGR BENJAMIN NDIAYE AUX HOMMES POLITIQUES «L'Eglise invitée à s'impliquer dans le dialogue» «Toujours tenir un langage de vérité aux populations»
Les maux dont souffrent les Sénégalais et la société préoccupent l'Archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye. Face à la presse au terme de la messe, il a préconisé l'implication de tous les acteurs notamment les jeunes afin qu'ils prennent leur avenir en main. Il a aussi invité les acteurs politiques à toujours tenir un langage véridique aux populations. S'agissant du dialogue national initié par le Chef de l'État Macky Sall, l'Archevêque de Dakar de plaider pour des mesures et des actions concrètes.
ALY NGOUILLE NDIAYE, MINISTRE DE L'INTERIEUR «L'Eglise invitée à s'impliquer dans le dialogue»
Pour sa part, le ministre de l'Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, à la tête de la délégation officielle, a appelé les chrétiens à un retour aux valeurs et fondamentaux de leur religion. Après avoir formulé aussi des prières pour un Sénégal de paix où règne une stabilité politique, le représentant du Chef de l'État y a invité l'Eglise à s'impliquer dans le dialogue national ; non sans rappeler que l’Eglise, à travers Notre Dame de la Délivrande de Popenguine, perpétue le salut éternel de l’humanité. En direction des élections locales, il a aussi invité l’Eglise à jouer sa partition et a demandé aux acteurs politiques de mette en avant l’intérêt général. Tout en mettant en avant la consolidation d’une diversité enrichissante, il a demandé aux fidèles chrétiens de s’inspirer des modèles de droiture cités plus haut pour les léguer aux générations actuelles et futures. En effet, le ministre de l’Intérieur, voit cette aspiration comme un sacerdoce, un engagement de tout fidèle, un modèle de vivre sa religion et son engagement citoyen. Il a rappelé les engagements du gouvernement pour les travaux des sanctuaires diocésains comme le sanctuaire marial de Popenguine et la Cathédrale Saint Antoine de Padoue à Ziguinchor.
« C’EST UNE DESINVOLTURE DE LA PART DE MACKY SALL DE FAIRE SIGNER PETRO-TIM »
Invité du Grand jury de la Rfm, dimanche 09 juin, le journaliste Madiambal Diagne s’est dit d’avis que l’État du Sénégal n’aurait jamais dû faire des affaires avec le patron de Timis Corporation.
«Le gouvernement a commis une imprudence de faire signer Petro-Tim », a tranché en effet le patron du groupe Avenir communication qui se prononçait sur l’affaire Aliou Sall et/ou la gestion des contrats pétroliers au Sénégal dans le Grand jury de la Rfm avant-hier, dimanche.
Et d’insister : « C’est une désinvolture de la part de Macky Sall car Frank Timis, avec ses faits d’armes sulfureux, n’était pas le partenaire le plus indiqué. Macky Sall a fait entrer le loup Frank Timis dans la bergerie». Qui plus est, a regretté Madiambal Diagne, «Même si Frank Timis a obtenu ses accords avant l’arrivée de Macky Sall au pouvoir, le régime a fait preuve de légèreté dans cette affaire». Une façon de dire que si ses hauts responsables sont aujourd’hui dans leurs petits souliers face aux révélations de la BBC, c’est à cause de cette relation qu’il juge coupable.
Par ailleurs, le journaliste a tenu à observer que «la presse sénégalaise s’est toujours émue de l’arrivée de Timis». Quid de l’enquête documentaire impliquant Aliou Sall ? Pour Madiambal Diagne, « le reportage de BBC est tendancieux », malgré le respect qu'il accorde à ce média anglais généralement connu pour son travail rigoureux. L'invité du Grand Jury de dimanche dernier s’est évertué par suite à démonter pièce par pièce le documentaire qui, selon lui, a causé d'énormes entorses aux règles édictées pour un reportage qui se voulait impartial.