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14 août 2025
ALIOU SALL SUSPEND SA BATAILLE JUDICIAIRE CONTRE BBC
Un recours non juridictionnel est en cours en attendant l’issu de l’action du ministère public - Une requête sera déposée au médiateur de BBC à Londres, ce 12 Juin 2019 pour une enquête sur la fiabilité du reportage - COMMUNIQUÉ DE L'AVOCAT D'ALIOU SALL
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué Mouhamadou Moustapha Dieng, avocat d'Aliou Sall, daté du 12 juin 2019, relatif aux développements judiciaires de l'affaire Petrotim.
"Suite à la diffusion d’un reportage sur la chaine BBC News Afrique intitulé : « un scandale à 10 milliards de dollars » dont les faits rapportés sont inexacts, notre client avait publiquement manifesté sa ferme volonté d’intenter des poursuites judiciaires contre les auteurs, co-auteurs ou complices de cette production.
Entre temps, le Ministre de la Justice a annoncé la saisine du Procureur Général de la Cour d’Appel de Dakar pour l’ouverture d’une enquête portant sur les mêmes faits.
Sous cet éclairage, il nous plait de souligner que les dispositions de la Loi pénale en vigueur font temporairement obstacles à cette détermination.
En effet, l’article 226 alinéa dernier du Code de Procédure Pénale dixit : « Dans toute autre circonstance et envers toute autre personne non qualifiée, lorsque le fait imputé est l’objet de poursuites commencées à la requête du Ministère Public, ou d’une plainte de la part du prévenu, il sera, durant l’instruction qui devra avoir lieu, sursis à la poursuite et au jugement du délit de diffamation ».
Dès lors, toute action judiciaire engagée dans ces conditions risque d’être paralysée par l’action du parquet.
C’est pourquoi, nous avons engagé un recours non juridictionnel en attendant l’issu de l’action du ministère public.
Cette voie de droit nous commande de saisir au préalable la BBC d’une réclamation qui l’oblige à ouvrir une enquête sur la fiabilité des informations ainsi que sur le respect par la journaliste Mayeni JONES des normes éthiques régissant l’exercice de la profession. La BBC sera tenue d’y répondre.
C’est seulement en cas de rejet de notre réclamation que nous porterons l’affaire devant l’OFCOM (Office Fédéral de la Communication du Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord), instance de recours seule habilitée à se prononcer en appel sur cette violation grave des droits de notre client.
Notre requête sera déposée auprès du médiateur de la BBC à LONDRES, ce mercredi 12 Juin 2019."
UNE BANDE ARMEE DEROBE 9 MILLIONS DANS UNE STATION-SERVICE
L’insécurité s’installe et gagne du terrain à Touba et ses environs où les attaques armées se multiplient, depuis plus d’un mois.
El Modou GUEYE (Correspondant - Vox Populi) |
Publication 12/06/2019
Le dernier cas date d’hier, avec cette bande armée qui a dérobé 9 millions de francs CFA dans une station-service.
TOUBA - Les commerçants et autres opérateurs économiques de la ville sainte de Touba ne dorment plus à poings fermés. Depuis le début du mois de Ramadan, ils assistent, impuissants, à une série de vols à mains armées dans le département de Mbacké, particulièrement dans la ville sainte de Touba. Pourtant, des patrouilles nocturnes de la police et de la gendarmerie sont notées au quotidien. Mais les vols nocturnes avec usage d'armes se poursuivent de plus belle à Touba. Ce mardi, une bande de neuf personnes armées jusqu'aux dents, a pris d'assaut la station service Oryx de Touba Nguiranène, sur la route de Darou Rahmane–Taif.
Coupecoupe et fusils de chasse à la main, les malfrats ont trouvé le vigile sur place, l’ont ligoté et mis à terre. Plus de 9 millions de francs CFA ont été emportés. Racontant sa mésaventure, le gardien confie que les assaillants lui ont dit : «Si tu veux encore rester en vie, laisses-toi ligoter et gardes le silence». Aussitôt dit, aussitôt fait. Le pauvre bonhomme s’exécute et assiste impuissant au cambriolage de la station d’essence. Visages encagoulés, les malfaiteurs ont sorti des matériels pour ouvrir en un tour de main les deux coffres-forts trouvés dans le bureau du gérant pour s’emparer de la recette journalière avant de disparaitre comme ils étaient venus.
Prenant la fuite à bord d’une voiture 4X4, les assaillants ont tiré plusieurs coups de feu en l'air, rapportent des habitants du quartier. Cela, au moment de leur retraite, vers 4 heures 30 minutes, afin de les dissuader de tenter une éventuelle intervention. Juste après leur départ, la patrouille de la police, alertée par téléphone, est venue séance tenante pour constater les dégâts. Cette attaque porte à quatre le nombre de vols avec usage d'armes et de moyens de locomotion dans la ville sainte, ces dix derniers jours. La dernière en date est celle de la gare routière de Touba où la police, alertée, avait refusé d’intervenir, selon les victimes. Tous les malfaiteurs auteurs de ces attaques armées courent toujours. La police spéciale de Ndamatou a ouvert une enquête.
«IL FAUT QU’ON ARRIVE A DISSOCIER LA FAMILLE DE L’ETAT…»
Dans un post qu’il a publié sur sa page Facebook et intitulé «Scandale Petrogaz», Aliou Sow pousse un grand coup de gueule.
«Nous vivons la plus grande opération de manipulation de l’opinion marquée par la mauvaise foi, le mensonge, le dénigrement et les théories patriotiques les plus ridicules de la part du pouvoir, de l’opposition et de nombreux experts et journalistes partisans et opportunistes. On sent la rancune et la vengeance partout», indique l’ancien ministre libéral.
Avant de souligner : «Cependant, pour un être doté de bon sens et d’un minimum d’intelligence, il n’est pas nécessaire d’être expert pour remarquer l’ampleur de la cupidité, du népotisme, de la corruption, de la légèreté de la parole, du goût de l’argent facile et surtout du manque de patriotisme et de rigueur managériale de la majorité de nos élites politiques et autres techniciens d’hier et d’aujourd’hui. C’est la triste réalité». Et «le fait constant le plus pitoyable», selon lui, «est l’intrusion malicieuse et gourmande de la famille dans la gestion étatique, avec des ambitions dynastiques démesurées». «On sent un désir ardent de s’enrichir en tutoyant tous les superlatifs, pour soumettre tous les pauvres et autres riches boulimiques jamais rassasiés et placer indûment le pays et ses ressources, sous le joug d’un clan, hier comme aujourd’hui», dénonce le président du Mouvement des patriotes pour le développement (MPD/Liggeey).
Aliou Sow éprouve de «la pitié pour le peuple et surtout pour les militants des partis politiques, qui sont mécaniquement manipulés, sans imaginer à quel point ils sont les dindons de la farce qui ne prévoit rien de grand ou de sérieux pour eux». En réalité, le Haut Conseiller estime qu’«il faut qu’on arrive forcément à dissocier la famille de l’Etat, en éloignant systématiquement celle-ci de la gestion vertueuse, équitable et transparente des biens publics». «Ces jours, dans les discours de tous les camps, on ne note que des tentatives d’accuser ou de défendre, d’établir la culpabilité ou l’innocence d’un pair familial et ses complices ou associés : les Wade (Abdoulaye le père et Karim le fils) et les Sall (Macky le grand frère et Aliou le petit-frère).
Dans chaque paire, nous trouvons un président de la République. C’est quand même clair et triste dans une République comme la nôtre», déplore l’ancien ministre de la Jeunesse. A l’en croire, il pensait qu’au Sénégal, «après ce fameux débat très violent sur les questions de tentatives réelles ou allégées de dévolution monarchique du pouvoir politique qui a fait fondre le régime comme beurre au soleil», qu’on n’allait plus «théoriser les droits de citoyens d’éminents membres d’une famille au pouvoir, pour justifier l’ampleur de leur influence et de leurs avantages».
LES CENTRALES SYNDICALES ET LE G7 EXIGENT LA LUMIERE
L’enquête de la Bbc sur les ressources naturelles sénégalaises n'a pas fini de faire couler de l'encre.
Le Comité d’initiative du Cadre de concertation et d’action des forces vives (Ccafv) monte au créneau pour exiger la “transparence, la vérité et la justice dans la gestion des ressources pétrolières et gazières par la création d’une commission d’enquête indépendante formée de personnalités expérimentées et intègres (venant du milieu de la haute administration, d’experts en matière du pétrole, de juristes et de la société civile) pour faire toute la lumière sur l’affaire Petrotim et des recommandations concrètes qui seront mises en œuvre par l’Etat”, lit-on dans un communiqué de presse de ce Cadre. Qui est formé par les centrales syndicales, le G7 et des organisations de la Société civile de femmes, d’hommes et de jeunes. Pour montrer son engagement, le Ccafv invite tout le peuple sénégalais à la marche nationale du 28 Juin 2019 à Dakar. Dans le même registre, ce Comité a critiqué vivement le déroulement de la tenue du dialogue national de mai dernier.
Le Ccafv “constate pour s’en désoler l’empressement, l’opacité et la démarche unilatérale du gouvernement dans le processus du dialogue national”, après une réunion de son comité d'initiative à la permanence de l'Uden. Une réunion d'évaluation qui a également dénoncé les modalités de la prise de parole, l’impréparation, et la restriction des termes de référence à la seule question politique et électorale. Pour être exhaustif, le Ccafv exige l'application des conclusions des Assises nationales de 2008, des Concertations nationales sur l’avenir de l’Enseignement supérieur (Cnaes) de 2013 et des Assises nationales de l’Education et de la Formation (Anef) de 2015.
LE DIALOGUE ALTÉRÉ PAR LE SCANDALE PETROTIM
Rouvertes dans un contexte national assez confus, les concertations autour du processus électoral sont parties pour être minées par le scandale sur la signature des contrats pétroliers et gaziers au cœur duquel Aliou Sall est cité
Pour la troisième fois, les acteurs du jeu politique sénégalais vont se rencontrer, aujourd’hui, dans le cadre des concertations sur le processus électoral. Prévue dans la matinée à la Direction générale des élections, la rencontre devra entériner les termes de référence du dialogue politique engagé dans le cadre du dialogue national et définir, in fine, les missions du Comité national paritaire mis en place à la suite d’une doléance posée dans ce sens par l’opposition dite significative. Seulement, à la différence des réunions précédentes, celle d’aujourd’hui se tient dans un contexte national assez particulier, dominé par le scandale financier ébruité par la Bbc et qui porte sur 10 milliards de dollars qu’aurait perdus le Sénégal dans des transactions illégales impliquant le frère du président de la République, Aliou Sall. Alors que le pouvoir tente, par tous les moyens, de circonscrire les dégâts que pourrait occasionner une telle affaire, l’opposition, jusqu’ici réfractaire au dialogue national, s’en donne à cœur joie.
Dans de telles circonstances, peut-il y avoir un dialogue sincère ? D’ores et déjà, une bonne frange de l’opposition dite radicale se braque. “Macky Sall fait ce que bon lui semble avec les ressources du pays. Il a endetté le pays presque partout à travers le monde. C’est parce qu’il est aujourd’hui dos au mur qu’il appelle à un dialogue national. Au niveau du Congrès républicain démocratique (Crd), nous n’avons rien à dialoguer avec lui”, martèle le leader de Tekki Mamadou Lamine Diallo, membre dudit congrès avec les Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Ibrahima Hamidou Dème, entre autres détracteurs du régime en place. Pour le coordonnateur du pôle des non-alignés Déthié Faye, ce scandale sur la signature des contrats pétroliers et gaziers est déjà parti pour impacter le déroulement du dialogue national entamé depuis le 28 mai dernier. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il préconise des concertations inclusives sur la question afin de situer les responsabilités des uns et des autres, et prendre les mesures qui s’imposent. “Tout ce bruit autour du pétrole et du gaz est tellement préoccupant que le peuple sénégalais a besoin d’être édifié sur la question. Dans ce cadre, des concertations inclusives devraient pouvoir permettre aux différents acteurs de savoir à quoi ça retourne. Quand le dialogue national prendra son départ, il est évident que cette question pourrait être abordée pour que les gens puissent avoir les informations qu’il faut pour éclairer l’opinion”, soutient-il.
Pr. Moussa Diaw : “Cette affaire arrive au mauvais moment”
Selon Déthié Faye, dès l’instant que le pouvoir est dans les dispositions de poursuivre le dialogue, les gens vont poser tous les problèmes qui préoccupent les Sénégalais et cela devra faire l’objet d’échanges sincères. Car, estime-t-il, personne n’a intérêt à ce qu’on en arrive à ce que les Sénégalais regrettent la découverte de cette ressource. “Nous avons tous intérêt à voir les choses de manière très claire pour que, s’il y a des fautifs, qui qu’ils soient et de quelques bords qu’ils puissent appartenir, qu’ils soient punis à la hauteur de la forfaiture commise”, déclare-t-il. Dans un sens comme dans un autre, ce sera difficile d’entamer un dialogue dans ce contexte. Selon Moussa Diaw, enseignant-chercheur en science politique à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, l’atmosphère est polluée par cette affaire de pétrole et de gaz. “Cela m’étonnerait que les acteurs fassent l’effort de dépasser cette situation rapidement. Puisque ça arrive au mauvais moment, il y a des risques qu’elle compromette le dialogue”, analyse notre interlocuteur. Il estime que même s’il y a une volonté de maintenir le dialogue, l’esprit n’y sera pas. “Cette affaire vient bloquer toutes les idées qui auraient pu être utilisées pour faire en sorte que le dialogue puisse se dérouler dans de bonnes conditions. Même ceux qui doutaient de la sincérité de l’appel du président de la République avaient fait une déclaration pour se joindre au dialogue. Tout le monde avait montré sa bonne volonté de participer au dialogue, même s’il y avait des réserves, les plus exigeants ayant finalement accepté de participer à ce dialogue. Mais, aujourd’hui, compte tenu de ce contexte difficile, la situation risque d’être compromise”, déclare l’analyste politique pour qui, ce scandale est la grande surprise qui a créé des inquiétudes et aussi l’absence de sérénité dans la gestion de cette histoire. “Depuis que le documentaire est diffusé sur Bbc, tout le monde a abordé la question de façon dispersée”, note-t-il.
“Si le Pm était là…”
Par ailleurs, Moussa Diaw relève que la posture du président de la République est complètement fragilisée par la suppression du poste de Premier ministre. “Si le Pm était là, il serait en première ligne. Le président de la République est maintenant exposé, d’autant plus que lui-même a pris en charge cette affaire pour s’exprimer dans ce contexte qui n’était pas du tout approprié et ça a créé un tollé”. Normalement, il pense que le président de la République devrait être le dernier à intervenir dans cette affaire, pour permettre, par exemple, aux services qui sont spécialisés comme le ministère du Pétrole, par exemple, d’intervenir et d’apporter les réponses appropriées par rapport aux accusations. “Le président est maintenant en première ligne et ça va le fragiliser, parce qu’il n’a plus de structure qui lui sert d’écran. C’est ça l’intérêt du poste de Pm. Ça a été une erreur de supprimer le poste de Pm et maintenant, il en ressent les contrecoups”, souligne-t-il. Intervenu au moment où tout le monde s’y attendait le moins, ce scandale à milliards de dollars est une situation inespérée pour l’opposition. Celle-ci, selon le Pr. Moussa Diaw, a saisi cette opportunité d’attaquer davantage le président de la République ou toutes les personnalités qui sont concernées par cette affaire. Ainsi, si le dialogue politique avait donné une chance au président de la République de rebondir dans un contexte politique difficile et d’apaiser le climat, il a été rattrapé par cette histoire. “Cela permet à l’opposition de se ressourcer, de se mobiliser et de se regrouper pour se repositionner”. Maintenant, est-ce que cette opposition a aujourd’hui intérêt à poursuivre le dialogue ? Pour Moussa Diaw, elle peut jouer sur les deux tableaux, c’est-à-dire mener le dialogue et en même temps continuer à presser le gouvernement pour des éclairages sur une situation qui n’est pas claire.
Deux appréciations politiques
Cependant, au-delà des considérations politiques, cette affaire soulève, selon Moussa Diaw, deux appréciations politiques. D’une part, sur les pratiques politiques relativement à ce qu’on observe dans les pays africains, c’est-à-dire le fait de placer des membres de la famille dans des positions de pouvoir. Et, d’autre part, la question de la transparence dans la gouvernance des ressources naturelles. “Toute la problématique de la gouvernance transparait dans cette affaire et ça pose un problème dans le fonctionnement du système politique dans un pays africain comme le nôtre”, estime l’enseignant-chercheur en science politique à l’UGB.
BOY DJINNE EN ROUTE VERS LA LIBERTE
Le parquet a requis l’acquittement de Baye Modou Fall alias “Boy Djinné”, accusé, avec 10 autres personnes, de vols aggravés multiples. En revanche, ses co-accusés encourent des peines comprises entre 3 ans ferme et 20 ans de travaux forcés.
Après plusieurs renvois, l’affaire de vols aggravés multiples, impliquant Baye Modou Fall alias “Boy Djinné” et 10 autres personnes, a été jugée hier par la Chambre criminelle de Dakar. Un dossier qui risque encore de finir en ballon de baudruche pour le célèbre as de l’évasion, si la chambre suit le parquet dans son réquisitoire. En fait, le maitre des poursuites a demandé que Boy Djinné soit tout simplement acquitté, puisque sa participation aux 22 cas de vols aggravés déférés dans ce dossier n’est pas établie. Dans ce dossier, les victimes sont nombreuses et même Wally Seck en fait partie, mais seul le cambiste Hamidou Ly a comparu hier. D’ailleurs, c’est à partir de sa plainte déposée à la Sûreté urbaine de Dakar que les accusés ont été arrêtés. Le plaignant disait avoir été victime d’agression suivie du vol de son sac contenant un carnet de chèques de la banque Cbao, les clefs de son bureau et de son coffre-fort, deux téléphones portables de marque Samsung et la somme de 13 millions de francs Cfa. Le cambiste soutenait avoir été victime d’une attaque, dans la nuit du 9 au 10 août 2013, par deux individus à bord d’un scooter, armés de coupe-coupe et munis d’une arme factice.
Un seul aveu
Ils l’avaient blessé avant de le dépouiller de tous ses biens. Et grâce aux chèques volés, les enquêteurs n’ont pas eu beaucoup de peine pour appréhender les suspects. Le même jour, le chef de l’agence Touba Sandaga les informait de ce qu’un individu avait tenté d’encaisser le chèque d’un montant de 2,4 millions de francs Cfa tiré du carnet de chèques volé de Hamidou Ly. A la même date, le chef d’agence de la Cbao de Yoff Apix renseignait les policiers de l’interpellation, par ses hommes, d’un certain Ndiaga Diagne. Celui-ci essayait d’encaisser un autre chèque d’un montant de 1,200 million F Cfa. Le suspect sera cueilli par les éléments de la Sûreté urbaine qui ont, par la suite, arrêté successivement les nommés Alioune Diagne et El Hadj Ibrahima Cissé alias “Baye Niasse”.
En poursuivant leurs investigations, ils ont aussi mis la main sur Mansour Diop alias “Thialé” et Amath. Hier, à la barre, la victime a formellement identifié Thialé et Baye Niasse comme faisant partie de ses agresseurs. Mais ces derniers ainsi que les autres accusés ont plaidé non coupable, à l’exception d’Amath Dièye, le seul à reconnaître les faits. Toutefois, ce dernier n’a reconnu que l’agression perpétrée contre le sieur Ly et en compagnie de Thialé et Baye Niasse, à la veille d'une fête de Korité. Cette nuit-là, ils revenaient d'un match de football au lycée Lamine Guèye, quand Baye Niasse leur a fait savoir que Ly possédait de l'argent, puisqu’il le connaissait. Sur ces entrefaites, ils l’ont attaqué devant son enfant de 5 ans et se sont rendus à Grand-Yoff pour le partage du butin. Chacun a reçu 4 millions.
En revanche, Amath a allégué qu'ils n'étaient pas armés. Sauf qu’il a été confondu par certaines victimes qui ont soutenu que l’accusé était armé d'un pistolet 9 mm. Amath l'a nié catégoriquement, soutenant que c'était la seule et unique fois qu'il agressait une personne. “Je ne suis pas un agresseur. C’était la seule fois et je le regrette, car c’est une erreur de jeunesse. Si c'était à refaire, je ne le referais pas, car je suis en train de subir les conséquences de mon acte”, s’est-il défendu. Ses accusations ont été contestées par Thialé et Baye Niasse. “Il ne raconte que des contrevérités. Je n’ai que des relations commerciales avec Baye Niasse, car c'est lui qui me vend des chaussures. Amath, on joue au football ensemble les dimanches. Je ne connais que le football. J'étais pensionnaire à Aldo Gentina pendant 10 ans. Si j'avais participé à l'agression, je serais parti jouer à l'étranger avec les 4 millions que j’aurais reçus”, a déclaré Thialé, identifié par certaines victimes qui soutiennent même qu'il s'armait de couteau. Ce qu'il a réfuté, prétextant qu'il a des problèmes à la main droite. “C'est à cause de ces fausses accusations que je me suis évadé de prison, mais je n’ai rien fait”, a-t-il ajouté. Niant les faits d’agression, Baye Niasse a reconnu avoir remis à Aliou Diagne un chèque en guise de paiement d’un téléphone portable qu’il avait acheté auprès de ce dernier. Sur la provenance du chèque, il a indiqué qu’Amath le lui a versé en guise de paiement de 20 paires de chaussures, à raison de 30 000 F Cfa la paire. “Je devais retirer 1,2 million et lui garder les 600 000 F restants”, a-t-il a déclaré. Ses dénégations ont été battues en brèche par Amath qui a persisté dans ses aveux, en révélant qu'une fois en prison, Baye Niasse lui a même proposé la somme de 700 000 F pour qu'il le disculpe.
Entendu à son tour pour le cambriolage raté chez un Chinois, Mame Demba Diatta a laissé entendre qu'il accompagnait un certain Moussa qui lui avait fait croire qu'il devait récupérer de l'argent auprès de quelqu'un. Avant même de réaliser ce qui se passait, il a reçu trois balles. Il a ajouté qu'il était ivre cette nuit-là et qu’il s’agissait d’une maison en construction. En revanche, comme il l'a fait devant le juge d'instruction, il a disculpé Mamadou Lamine Diallo, mais également Boy Djinné. Car il aurait déclaré à l’enquête que ce dernier était venu avec son véhicule. “On m’a extrait de prison pour me demander si je connaissais mes co-accusés. Je suis victime d’un règlement de comptes entre policiers. Lors de l’attaque du Chinois, ma voiture était au garage, suite à un accident”, s’est défendu Boy Djinné dont les propos ont été confirmés par son mécanicien. L’accusé a pris également la défense de Diallo en soutenant qu’il a été torturé à la police. Les présumés receleurs, Arfang Fall et Moustapha Wilane, ont allégué qu’ils ignoraient l’origine frauduleuse des marchandises achetées. Tandis qu’Ousmane Tine a nié avoir acheté un téléphone auprès d’Amath et a écarté la rébellion.
20 millions de dommages et intérêts réclamés
Mais pour l’avocat de la partie civile, tous les accusés sont coupables et ont agi en bande. Pour le préjudice, Me Aboubacry Barro a réclamé 20 millions au titre de dommages et intérêts. “Lui et son fils auraient pu perdre la vie. Mon client porte toujours les séquelles de l’agression, il a dû mal à dormir et a peur de sortir la nuit”, a justifié l’avocat irrité par l’attitude des accusés à la barre. “Ce qu’ils ont fait, c’est lâche ! C’est un vol aggravé et ils ne sont pas des hommes. Un vrai doit reconnaître, mais ils sont là à contester et à rire sous cape”, s’est emporté Me Barro. Cependant, pour le maitre des poursuites, il y a deux innocents parmi les accusés. Il s’agit non seulement de Boy Djinné, mais également de Ndiaga Diagne. Le substitut Saliou Ngom est persuadé que si ce dernier se doutait de quelque chose, au moment du retrait du chèque, il allait fuir, comme l’a fait Alioune Diagne. C’est pourquoi il a requis son acquittement au bénéfice du doute, avant de demander 5 ans ferme et un mandat d’arrêt contre le sieur Alioune Diagne. Les présumés receleurs Arfang Fall et Moustapha Wilane encourent 10 ans de travaux forcés. Poursuivi pour rébellion et détention d’arme blanche, Ousmane Tine, qui s’était opposé à son arrestation, risque 3 ans ferme. Amath, Thiale, Baye Niasse, accusés par le parquet d’avoir semé la terreur au sein des populations, risquent 20 ans de travaux forcés, tandis que Mame Demba et Mamadou Diallo encourent 12 ans de travaux forcés.
Acquittement et clémence
La défense a plaidé entre acquittement et clémence. Avocate de Moustapha Wilane, Me Ndèye Arame Seck considère que “son client est victime de malchance, pour s’être retrouvé au mauvais moment et au mauvais endroit”. “Il a été agressé par Thialé qui l’a accusé injustement, parce qu’il avait déposé une plainte contre lui”, a-t-elle avancé. Les conseils d’Amath Dièye ont laissé entendre que leur client est un agresseur occasionnel et de bonne foi, et mérite une seconde chance. Assurant les intérêts de Boy Djinné, Me Abdoulaye Tall et Moulaye Kane ont décrié la procédure, mais également toutes les “rumeurs” distillées sur l’accusé. “Sa seule faute, c’est de s’être évadé pour ne pas subir une injustice, mais Baye Modou Fall n’a jamais agressé quiconque. Il n’est pas un djinn, mais un simple humain accusé injustement”, a martelé Me Tall. Quant à Mes Ndèye Fatou Sarr et Maïmouna Dièye, elles ont dénoncé la torture subie par Mamadou Lamine Diallo, alors qu’il se rendait à une soirée dansante, sur invitation de Mame Demba. Me Ousmane Thiam, pour sa part, estime que le parquet devait aller jusqu’au bout de sa logique, en acquittant Baye Niasse, puisqu’il ne peut pas être condamné sur la base des déclarations d’un co-accusé. La chambre criminelle rend son verdict le 2 juillet prochain.
CHERCHEURS AFRICAINS ET OCCIDENTAUX PARTAGENT LEURS EXPERIENCES
L’Association internationale de management stratégique (Aims) a choisi Dakar pour abriter sa première conférence internationale en Afrique subsaharienne.
La rencontre, qui se tient du 11 au 14 juin à l’Institut africain de management (Iam) de Dakar, regroupe plus de 400 spécialistes venus de partout à travers le monde pour réfléchir et échanger sur les défis du secteur.
“La pensée managériale à l’épreuve des forces de disruption” est le thème choisi par l’Association internationale de management stratégique (Aims) pour célébrer la 28e édition de sa conférence internationale. Cette rencontre, qui se tient pour la première fois en terre africaine, est une occasion, pour des chercheurs spécialisés en management, venus de divers horizons, de faire un regard croisé sur les sciences managériales et d’échanger leurs expériences. Le but de la rencontre est de réfléchir sur le management dans le contexte africain, sur l’éducation en management en Afrique et aussi l’éducation au management africain.
D’autres thèmes liés à l’innovation, à la créativité et les changements de paradigmes qui s’opèrent dans l’environnement des affaires à travers le monde seront également abordés, durant les trois jours d’échanges et de réflexion. La conférence a pour autre objectif d’offrir un cadre propice aux chercheurs africains pour partager leurs expériences avec leurs collègues occidentaux et asiatiques, dans un souci d’apporter des solutions pertinentes aux problèmes managériaux africains. “Il y a soit un problème de complexe des dirigeants, des leaders, soit un problème au niveau de la recherche. Il faut absolument repenser les choses. Cette rencontre offre une opportunité précieuse et importante pour tous ceux qui sont intéressés par les questions liées au développement, à l’émergence ou au progrès. C’est un regard croisé entre Asiatiques, Européens, Américains et Africains autour des questions de management en Afrique, dans un contexte africain. C’est aussi le lieu, pour les chercheurs africains, de dire ce qu’ils peuvent mettre sur le plateau pour faire avancer la science”, a déclaré le directeur de l’Iam, Moustapha Mamba Guirassy.
Dans son intervention, l’ancien ministre sous le régime de Wade a souligné qu’en contexte africain, la dimension culturelle est très importante et doit être intégrée dans les sciences de management. “Notre culture offre énormément de choses dans un contexte où on se cherche dans des questions d’éthique, de déontologie, de spiritualité. Notre rapport à l’environnement, au temps, au bien-être sont aujourd’hui de grandes questions pour la science du management et l’Afrique a quelque chose à offrir dans ce sens. Il faut actualiser et mettre ça dans les contenus pédagogiques”, estime-t-il.
“De notre culture dépend notre style de management”
M. Guirassy considère ainsi que la culture est un élément important dans le management, car elle détermine les habitudes de la population. “De notre culture dépend notre style de management. Notre rapport au temps le montre bien. C’est pourquoi, il faut chercher les explications de nos retards et de nos absences dans l’histoire. De même que les transmissions de pouvoir qui se font souvent par des révolutions atroces, terribles. Cela ne veut pas dire que les cultures africaines ne sont pas bonnes, mais qu’il faut prendre les bonnes choses et les intégrer. On ne fait pas souvent d’efforts pour connecter les choses à ce que nous sommes en tant qu’Africains. C’est pourquoi, quelle que soit la pertinence des théories, ça ne marche toujours pas”, regrette-t-il. Le résultant attendu de cette conférence est de renforcer les sciences du management et les convictions sur les qualités des productions scientifiques des chercheurs africains. “Cette rencontre peut apporter beaucoup de choses au management en Afrique. Elle permet, à travers un regard croisé, de faire rejaillir de nouvelles problématiques, de nouvelles idées qui peuvent aider à mieux comprendre la complexité des organisations sous des regards multiples et pluriels afin de voir ce qui se cache derrière les regards sous un seul angle. C’est tout le sens de cette rencontre tenue dans un contexte de bouleversement important avec le mobile banque, le mobile money, qui sont très développés en Afrique, ainsi que l’Internet et la monnaie digitale, pour ne pas rater la révolution numérique”, a déclaré Birahim Guèye, Président de l’Association sénégalaise de management, Directeur de l’Ufr science et gestion de l’Ugb.
MBAYE DIAGNE S’OFFRE UN TRIPLÉ
L’équipe nationale a entamé sa préparation de la Can 2019 par une victoire contre la modeste équipe du Real Murcie (7-0)
L’équipe nationale du Sénégal a entamé sa préparation de la Can2019parune victoire. Hier, la bande à Mbaye Diagne a dominé une faible équipe du Real Murcie (7-0). Le joueur de Galatasaray s’est offert un triplé.
Le Sénégal a bien débuté sa préparation de la Can 2019 en dominant hier le Real Murcie (7-0). Face à un adversaire d’un niveau faible (l’équipe évolue en 3ème division espagnole), les « Lions » n’ont pas forcé pour prendre les devants. C’est le milieu de terrain Pape Alioune Ndiaye qui a mis les siens sur orbite (5e), avant que Mbaye Diagne débute son festival. Le meilleur buteur du championnat turc lors de la saison écoulée (30 buts) s’est offert un triplé, dont un pénalty (17’, 20’ et 25’). Ce sont les premiers buts en sélection de l’attaquant passé par la Juventus. Juste avant d’aller à la pause, Idrissa Gana Guèye va ajouter un but supplémentaire pour les «Lions» (35’).
Au retour des vestiaires, Aliou Cissé change presque intégralement son onze de départ. Et dans cette seconde partie, ce sont les attaquants qui vont s’illustrer. Moussa Konaté et Sada Thioub ajouteront deux buts de plus. Malgré une fin de partie à sens unique, aucun but ne sera par marqué (7-0). Un résultat qui fera du bien à l’équipe, avant de retrouver le Nigéria le16juinprochain, toujours en amical.
L’ALGERIE BUTE SUR LE BURUNDI
Logée dans le même groupe que le Sénégal, l’équipe d’Algérie a été accrochée hier par le Burundi (1-1). Dans une rencontre disputée au Jassim Bin Hamad Stadium (Doha), les Fennecs ont ouvert la marque par Baghdad Bounedjah (68’). Les Hirondelles n’auront que sept minutes à douter, avant de refaire leur retard. Sur une action dangereuse, le portier algérien Rais M'Bolhi (33 ans) propulse le cuir dans ses cases (1-1, 75’).
«LA MALÉDICTION DU PÉTROLE N’EXISTE PAS, ELLE SE CRÉE»
Mamadou Makhtar Diouf, Ingénieur minier et membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar, estime que des leviers sont manipulés pour donner de l’ampleur au documentaire de BBC sur l'affaire Petrotim
Ingénieur minier, responsable du Mouvement Actions Sociales pour un Sénégal Emergent (MASSE), membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Mamadou Makhtar Diouf a son mot à dire sur la polémique soulevée par la vidéo de la BBC. Il estime que la malédiction du pétrole n’existe pas et qu’elle se crée.
La vidéo diffusée par la BBC continue de défrayer la chronique dans le pays. Et au-delà de cet aspect, certains craignent la problématique de la malédiction du pétrole au Sénégal. L’ingénieur minier Mamadou Makhtar Diouf, responsable du Mouvement Actions Sociales pour un Sénégal Emergent (MASSE), membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar, considère que «la malédiction du pétrole n’existe pas, elle se crée ». Et partout où il y en a, ce sont des personnes qui l’ont créé. Au Sénégal, indique-t-il, des leviers sont manipulés pour donner de l’ampleur au documentaire de la BBC qui, ne devait en vérité servir que d’étincelle qui donne la lumière». Malheureusement , se désole-t-il, certains Sénégalais sont actionnés pour semer le désordre dans le pays. «Mais, le peuple sénégalais est assez mûr et l’Etat du Sénégal assez responsable, pour tout remettre à sa place», indique-t-il avant de souligner par ailleurs que ce sont ceux qui s’agitent aujourd’hui sont ceux qui occupaient hier les réseaux sociaux pour dire que Macky Sall est le mauvais candidat.
Pourtant, les Sénégalais ne les avaient pas suivis. «Aujourd’hui, leur agitation s’explique par le simple fait qu’ils ne se sont pas encore réveillés de leur tsunami électoral. C’est pourquoi, ils cherchent par tous les moyens à remettre en selle leurs sinistres projets. Un média étranger a été utilisé pour semer la discorde dans le pays, au moment où les acteurs politiques et sociaux se sont retrouvés autour d’une table, pour trouver ensemble la voie à emprunter pour des lendemains meilleurs. L’enquête la BBC est tendancieuse d’autant plus que pour parler d’un présumé problème de corruption dans un pays, on n’a vraiment pas besoin d’étaler d’abord la pauvreté des populations», dit Mamadou Makhtar Diouf.
Jusqu’à preuve du contraire, soutient-il, la diffusion du documentaire répond à d’autres objectifs. Raison pour laquelle, il recommande que cette affaire soit clarifiée et la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. «Beaucoup de contrevérités sont racontées, mais la moindre des choses que le président de la République pouvait faire, c’est de valider parce que ce n’est pas tous les jours qu’on voit des entreprises courir le risque d’investir dans ce domaine et il est bien placé pour le savoir. L’essentiel maintenant est de retrouver la sérénité et de laisser le chef de l’Etat mettre en œuvre le nouveau code minier, qui va régler tous les points soulevés».
S’agissant de son mouvement, Mamadou Makhtar Diouf renseigne que depuis sa création, le MASSE occupe la place qui est la sienne, grâce à différentes actions qu’il mène. Et d’ajouter : «lors de la dernière élection présidentielle, nous avons effectué un travail de proximité qui a pesé sur la victoire du candidat Macky Sall». Selon lui, il y avait cependant des difficultés pour coordonner avec la coalition Benno Bokk Yaakaar de Thiès et c’est pourquoi le mouvement a pris sa propre voie, pour apporter sa contribution à la réélection du Président Macky Sall. Mais le MASSE s’active également dans les activités sociales. C’est ainsi qu’il a initié des activités génératrices pour les couches vulnérables comme les handicapés, les enfants, les femmes, mais aussi en apportant un soutien dans le cadre de l’orientation, le financement ou les études de projets.
Il est également intervenu en faveur des femmes, notamment à travers des formations en teinture, de production de savon, la formation en micro jardinage. Il s’y ajoute l’organisation de journées de don de sang, des offres de fournitures, etc
«LES INCENDIES DANS LES MARCHES SONT CAUSES PAR LES COMMUNES»
Sans mettre de gants le sous préfet de Dakar-Plateau, Djibril Diallo, alias « Jack Bauer » pointe un doigt accusateur sur les collectivités locales d’être à l’origine de la recrudescence des incendies dans les marchés de la capitale.
Sans mettre de gants le sous préfet de Dakar-Plateau, Djibril Diallo, alias « Jack Bauer » pointe un doigt accusateur sur les collectivités locales d’être à l’origine de la recrudescence des incendies dans les marchés de la capitale. Le chef de l’exécutif de Dakar-Plateau évoque d’autres problème sur bains comme l’insécurité galopante et l’encombrement des rues.
L’As : qu’est-ce qui fait qu’il y’a autant d’incendies dans les différents marchés du pays ?
DJIBRIL DIALLO: Les maires ne jouent pas leurs rôles. Les incendies qu’il y a dans les marchés sont causés en grande partie par les collectivités locales qui installent les marchands ambulants. Ces derniers une fois qu’ils s’acquittent de leurs taxes se trouvent dans une situation de légitimité alors qu’ils ont des installations à titre précaire et révocable. L’autre constat désolant est qu’une fois que les maires en caissent la taxe municipale, ils ne contrôlent plus rien. Pourtant, c’est aux maires que reviennent le nettoiement, la sécurisation, l’installation des bouches d’incendies et la libération des voies d’accès dans les marchés. Les volontaires qui font office de vigiles sont souvent complices des vendeurs. Les branchements clandestins qui sont monnaie courante dans les marchés multiplient les risques d’incendies. Les marchés aussi ne sont pas organisés, il y règne un désordre indescriptible
Il y a des marchés où l’on vend du gaz, des cacahuètes, où il y a un restaurant, un atelier de tailleur, de la papeterie, un vendeur de charbon, cela pose problème. Avec tout ce cocktail, le risque est permanent. Malheureusement cette occupation anarchique de l’espace est difficile à régler. Cela pose un problème que j’appelle les Sms (Sécurité, mobilité et de salubrité). En terme de sécurité, les ambulances ont du mal à se faufiler pour amener les malades à bon port. Quand il y a un incendie, les sapeurs-pompiers arrivent à temps mais ils ont toutes les difficultés pour atteindre la cible. Toujours, en matière de sécurité, il y a la fréquence des vols à l’arrachée, la vente de drogue et la prostitution. Il y’a aussi la pollution sonore et atmosphérique.
qu’en est-il de la mobilité et de l’insalubrité dans la capitale ?
La mobilité est un problème. Toutes les personnes qui viennent faire leurs courses dans les marchés à bord de leur véhicule n’arrivent pas à circuler. Ainsi, les usagers perdent énormément de temps.
Et quelles solutions préconisez-vous pour régler ces situations ?
L’Etat doit prendre à bras-le corps cette situation. Il faut une réorganisation et une restructuration et un zonage des marchés. Dans un marché, il doit y avoir des zones où l’on vend de la viande, de la papeterie, des tissus etc. Il faut que les marchés ouvrent et ferment à des heures précises. Il faut un temps pour le nettoiement, le contrôle des installations de la Sénélec, il faut également des bouches d’incendies. Maintenant ceux qui sont sur la voie publique doivent quitter. Il faut que les gens restent dans leur cantine. L’autre solution est qu’il faut que les voies d’accès soient règlementées. Les branchements aussi doivent être règlementés et que le nettoiement soit permanent. Les centres commerciaux prennent rarement. La privatisation des marchés est une solution d’avenir. Mais au préalable, il faut former les commerçants à la gestion d’un établissement marchand. Bref, il faut une révolution mentale et mettre fin à l’informel.