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14 août 2025
Par Mamadou Oumar NDIAYE
ON NOUS PREND POUR DES IDIOTS
On nous prie de croire que cette glorieuse justice couchée se débarrassera, croix de bois croix de fer, de ses chaînes pour une fois afin d’enquêter en toute indépendance et impartialité sur celui qui la tient sous sa botte
On ne sait s’il faut en rire ou en pleurer. Choisissons d’en rire car, en ces temps de morosité, les occasions d’évacuer notre stress sont rares. Le frère du président de la République, Aliou Sall, on le sait, est englué dans une marée noire ayant pris la forme d’un scandale à 10 milliards de dollars révélé par la Bbc. Une marée qui risque d’éclabousser le kaftan immaculé du président de la République lui-même. Et pendant que les dénonciations fusent de partout, que le scandale enfle et dépasse nos frontières pour s’étendre au monde entier du fait du retentissement planétaire de l’affaire et aussi de l’influence de la BBC, que trouve le gouvernement pour éteindre le feu et se tirer d’affaire ? Eh bien, il instruit le Procureur général d’ouvrir une enquête ! Ce n’est pas une blague : pour être lavé plus blanc, pour être débarrassé des souillures et salissures de cette marée noire plus grave que celle de l’ « Amoco Cadiz », on nous dit que toute la lumière va être faite par la justice sénégalaise.
Encore une fois, ce n’est pas un gag : cette même justice qui a fini de faire la preuve de son asservissement et de son aplatissement devant le président Macky Sall, cette même justice qui a été son bras armé pour jeter en prison ses plus sérieux adversaires à la dernière présidentielle — du moins ceux qui devaient l’être —, cette même justice qui avait mis sous le coude voire dormi sur les dossiers du Coud, du Prodac, sur la première affaire Aliou Sall, on en passe et des meilleures, est chargée d’enquêter sur un scandale au centre duquel on trouve le propre frère du président de la République avec de possibles ramifications vers le président lui-même ! Mieux, l’on nous prie de croire que cette glorieuse justice couchée se débarrassera, croix de bois croix de fer, de ses chaînes pour une fois afin d’enquêter en toute indépendance et impartialité sur celui qui la tient sous sa botte. Ce n’est pas Noël, voyons, et puis, de toutes façons, les adultes que nous sommes, et même les enfants d’ailleurs, ne croient plus au Père Noël. Le Parquet n’étant dans nos pays, et c’est encore plus vrai au Sénégal, qu’une marionnette de l’Exécutif, et le président Macky Sall excellant dans l’art de tirer les ficelles, Lansana Diaby et Serigne Bassirou Guèye voudraient nous faire croire qu’ils oseraient mettre en cause le cas échéant le frère du président. On nous prend pour des idiots, assurément !
Le Proc renverse la charge… de l’enquête !
C’est bien connu que quand on veut noyer un problème, on créée une commission d’enquête. Dans le cas d’espèce, on saisit sa justice tellement aux ordres qu’elle en est en permanence au garde-à-vous, le doigt sur la couture du pantalon. L’on est d’autant plus fondés à être sceptiques quant aux résultats de cette enquête à décharge pour Aliou Sall et son président de frère que la méthode d’investigation elle-même est sujette à caution. En effet, qu’a trouvé le redoutable casseur d’opposants Serigne Bassirou Guèye pour faire éclater la vérité ? Lancer un appel à délation des citoyens !
Eh oui, au lieu de demander aux limiers de la Dic et de la Section de recherches d’user de leurs techniques pour obtenir le plus d’informations possible sur ce scandale à 12 milliards, le proc préfère renverser la charge… de la preuve ou, plutôt, de l’enquête : c’est aux citoyens scandalisés et demandant que justice se fasse d’apporter aux policiers et gendarmes toutes les informations dont ils disposent sur le scandale dont il est saisi par son patron : le ministre de la Justice. Et aussi par le patron de celui-ci. Comme aux heures les plus sombres de la collaboration, en France, on demande donc aux citoyens de se dénoncer les uns les autres et même aux journalistes de… collaborer ! Comme de vulgaires collabos. On compte surtout sur les Sénégalais patriotes pour qu’ils disent aux policiers et aux gendarmes quels sont les mauvais citoyens qui ont fait fuiter le fameux rapport de l’Ige sur l’affaire Frank Timis…
Un rapport dont on nous dit pourtant qu’il n’a jamais existé ! Bref, cette saisine par les autorités de la justice pour enquêter sur le scandale à 12 milliards de dollars salissant Aliou Sall, c’est une pure comédie, une volonté de noyer le poisson dans la marée noire. Quant à la conférence de presse d’hier du procureur de la République, ce n’est rien d’autre que du foutage de gueule !
Le président de la République ne cessera donc jamais d’insulter l’intelligence des Sénégalais…
PAR Pape NDIAYE
QUAND L’ÉTAT SE FROTTE À BBC
Pour l’honneur du Sénégal et pour la dignité d’Aliou Sall, souhaitons que l’affaire Bbc ne connaisse pas le même triste sort que celle de Human Rights Watch
Le « scandale » financier et pétrolier révélé par la Bbc a crée une véritable marée noire que l’Etat a décidé de pomper judiciairement et politiquement à la hauteur de l’affront. Une levée de boucliers qui nous rappelle celle « subie » par l’Ong américaine Human Rights Watch (Hrw) suite à la publication de son rapport épinglant des enseignants sénégalais pour des actes d’exploitation sexuelle de leurs élèves. Bien que soutenue par le ministère de l’Education nationale, la contre-attaque des enseignants avait lamentablement connu un échec. Souhaitons que l’histoire ne se répète pas avec la Bbc dont on sait qu’elle est un puissant Etat (médiatique) dans l’Etat britannique avec un chiffre d’affaires qui vacille entre 4.000 et 5.000 milliards de francs CFA/an. Plus donc que le budget de l’Etat du Sénégal !
D’un côté, Aliou Sall, un citoyen sénégalais, et de l’autre, la British Broadcasting Corporation (Bbc). D’un côté (bis), l’Etat du Sénégal et de l’autre, encore la Bbc. Entre les trois ou, plus exactement, entre les deux puisque Aliou Sall et l’Etat du Sénégal sont dans le même camp, la guerre offshore fait rage ! A l’origine de cette guerre, une enquête de la chaine britannique Bbc mettant en cause Aliou Sall, le frère du président de la République Macky Sall, dans l’attribution de deux blocs pétroliers à l’homme d’affaires australo roumain Frank timis. Une opération dans laquelle le frère du Président aurait perçu au passage des pots de vin estimés à plusieurs centaines de millions cfa de la part du patron de Pétrotim ou Timis corporation, on ne sait plus. Cette révélation de la Bbc à travers un documentaire a provoqué une véritable marée noire. Face à cette pollution aux hydrocarbures, l’Etat du Sénégal a fait lever ses boucliers pour la nettoyer par tous les voies et moyens politiques et judiciaires : menaces de plaintes, contre-attaque médiatique, campagne de dénigrement de la Bbc, réplique politique, riposte diplomatique etc. Un branle-bas de combat d’Etat qui nous rappelle celui du ministère de l’Education nationale et ses bataillons d’enseignants contre l’Ong américaine Human Rights Watch (Hrw). Bien évidemment, une guerre de plus faible intensité que celle qui se mène en ce moment puisque, dans la première affaire, n’étaient mis en cause que de pauvres enseignants sénégalais. Là, c’est carrément le propre frère du président de la République qui est épinglé avec des risques que même ce Président soit éclaboussé par le scandale ! Alors, évidemment, la riposte est plus massive dans cette affaire de pétrole. En 2018, lorsque HRW avait publié son rapport, tout le peuple de l’école sénégalaise s’était levé pour désapprouver, condamner, attaquer et contester les résultats du rapport de l’ONG américaine traînant dans la boue nos honorables enseignants sous l’accusation d’abus sexuels en milieu scolaire.
Dans cette clameur d’indignation, les coordinateurs des syndicats d’enseignants soutenus par le gouvernement avaient brandi des menaces de plaintes contre l’Ong Human Rights Watch (Hrw) puisqu’ils s’étaient sentis diffamés et atteints dans leur honorabilité. A l’époque, seul votre quotidien « Le témoin » avait juré que cette plainte synonyme de contre- attaque allait vouée à l’échec ! Car s’il est vrai que les syndicats d’enseignants sénégalais sont très influents, trop puissants et maitres chez eux où ils font trembler les gouvernements au gré de leurs revendications, malheureusement pour eux, ce coup-là, ils étaient en face d’une Ong américaine considérée comme le 53e des Etats Unis d’Amérique (Usa).Une ONG dotée d’une puissance telle que des gouvernements rampent peureusement à ses pieds. La preuve par l’affaire Hissène Habré où Human Rights Watch avait tenu en respect tous les Etats africains avant de conduire à l’abattoir l’ancien président tchadien. Toujours est-il que pour l’honneur de l’Etat du Sénégal et pour la dignité d’Aliou Sall, souhaitons que l’affaire Bbc ne connaisse pas le même triste sort que celle de Human Rights Watch.
Un frère d’Etat contre un Etat-média
A bien des égards, le bras de fer Etat du Sénégal/Bbc ne sera pas une opération à la « Barthélemy Dias » c’est-à-dire que le premier ne va pas dépêcher les gendarmes ou les policiers pour embastiller la journaliste britannique incriminée avant de la faire condamner pour avoir…trop parlé. D’ailleurs, certains observateurs se demandent sous quelle qualification juridique l’Etat du Sénégal va-t-il ester la Bbc devant les tribunaux dès lors que la liberté d’informer dont a usé la journaliste auteure du documentaire « Scandale à 12 milliards de dollars » et l’accès à l’information pour le citoyen sont des droits universels inaliénables.
S’ajoutant à cela que le secret des affaires n’est protégé par aucune constitution d’un Etat de droit à l’information. Sauf dans quelques rares pays autoritaires et synonymes de paradis fiscaux. Dans les colonnes de notre confrère « L’Observateur », Me Pape Kanté, avocat sénégalais établi au Canada et spécialiste du droit britannique, s’est d’ailleurs évertué à freiner l’élan de « va-t-en-guerre » des partisans et souteneurs d’Aliou Sall. « A mon avis, la plainte d’Aliou Sall n’est que du bluff et a peu de chance d’aboutir. En général, dans le Common Law, il n’est pas facile d’attaquer un article de presse. La liberté de presse est garantie par la loi fondamentale. il faut vraiment qu’on établisse l’intention de nuire. L’enquête en question visait le groupe Bp et Frank Timis. Aliou Sall n’est qu’une victime collatérale » a soutenu l’avocat au lendemain des révélations fracassantes de Bbc. Une chose est sûre : cette croisade déclenchée par le gouvernement du Sénégal contre la multinationale Bbc nous renvoie à l’histoire du freluquet David contre le géant Goliath. Sauf que, ici, le freluquet, donc, David, c’est l’Etat sénégalais et il n’est pas du tout sûr qu’il triomphe du David britannique. Bien au contraire !
En effet, dans l’histoire de la communication de masse, jamais média ne s’est vu attribuer, à tort ou à raison, autant d’influence médiatique ou de puissance dévastatrice que la multinationale britannique d’information Bbc dont le chiffre d’affaires vacille entre 4.000 et 5.000 milliards cfa/an. Plus que le budget du Sénégal estimé à 4.000 milliards CFA difficilement mobilisables ! Depuis son lancement en 1922, la British Broadcasting Corporation (Bbc), la radio/télévision d’Etat britannique est devenue un véritable Etat dans un Etat pour ne pas dire dans l’Empire. Car la place centrale qu’elle occupe dans le monde a fait de la Bbc un géant de l’information qui défie et contrarie les logiques médiatiques des Etat-Nations de par son fort taux de pénétration et d’interpénétration. D’ailleurs, il arrive des moments de grandes actualités internationales où les autorités politiques américaines (Washington) s’appuient même sur la Bbc pour se faire entendre ou respecter à travers plusieurs langues dans le monde. C’est à cette machine à destruction planétaire nommée Bbc que le frère d’Etat (Aliou Sall) s’apprête à se frotter pour pomper et nettoyer la marée noire qui pollue notre atmosphère politique. Devinez le vainqueur ?
«L’ŒUVRE INACHEVEE DE SEMBENE OUSMANE SUR SAMORY TOURE DOIT ETRE RESSUSCITEE»
L’écrivain Djibril Tamsir Niane qui a été, ce week-end à Thiès, l’invité d’honneur de la 12e édition de la commémoration de la disparition de Sembène Ousmane
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 13/06/2019
L’écrivain Djibril Tamsir Niane qui a été, ce week-end à Thiès, l’invité d’honneur de la 12e édition de la commémoration de la disparition de Sembène Ousmane, écrivain et pionnier du cinéma africain, à l’initiative de daaray Sembene/Maison de la pédagogie de l’image et du numérique, a plaidé en faveur de la « réalisation d’un grand projet du père du cinéma africain sur l’Almamy Samory Touré ».
L’écrivain Djibril Tamsir Niane a rendu un vibrant hommage au père du cinéma sénégalais. L’auteur de « Soundjata : ou, l’Epopée Madingue », a invité les autorités compétentes ainsi que le monde culturel et artistique à achever la « plus grande œuvre » de Sembene Ousmane, sur « l’Almamy Samory touré ». Selon lui, « le projet devait couronner son œuvre de cinéaste. Il n’a pas pu le faire et il est là intact et je souhaite que cette œuvre soit ressuscitée ». il souligne que « Sembene Ousmane a toujours rêvé de réaliser un grand film historique. Parce qu’il était un nationaliste fondamental. Ce nationaliste a cherché parmi les héros africains : ‘’Quel personnage pouvait incarner l’Afrique dans sa résistance’’. Et il s’est tourné vers Samory Touré, parce que ce dernier, effectivement pendant 16 ans, a résisté aux Français au Soudan, l’actuel Mali, en Guinée, en Côte d’ivoire, en Haute volta. Mais également contre les Anglais au Ghana. Pour dire un peu le tour fait par ce conquérant qui a été bloqué dans ses conquêtes par l’arrivée des Français ». Le célèbre et illustre écrivain malien rappelle que « il a résisté pendant 16 ans, finalement, il a été vaincu comme tous les autres sur le continent africain. Et Sembene Ousmane, dans sa recherche de héros, a pensé à réhabiliter entièrement l’Almamy Samory. il y a travaillé pendant 30 ans. il est venu trois à quatre fois en Guinée et plusieurs fois en Côte d’ivoire. Plus d’une fois il est allé au Gabon où son héros a fini ses jours. En bref, ici et là, il avait suffisamment de documentation. Et il venait d’avoir la publication d’une œuvre immense sur l’Almamy Samory. Une œuvre monumentale qui a ratissé l’histoire de Samory, en récoltant des traditions orales un peu et partout où il est passé ». Une œuvre entièrement traduite en malinké, la langue authentique de Samory.
« Réintroduire les œuvres de Sembene Ousmane dans le programme scolaire ».
« Il a fait appel à moi en tant que historien. Puisque je suis historien, il est venu me voir chez moi, à Dakar, à l’avenue Bourguiba, pour y travailler. Et nous avons effectivement commencé le travail, moi, historien et lui, connaisseur de cinéma. Nous avons commencé ce travail qui a duré des années. Nous sommes restés 10 ans ensemble à Dakar pour faire ce film. En bref, ce film n’a pas été réalisé mais le scénario a été entièrement fait. Et il m’avait demandé de bien vouloir traduire son œuvre en malinké, la langue authentique de Samory. Je me suis mis à l’œuvre, j’ai traduit entièrement un scénario », confie Djibril Tamsir Niane, qui s’est offusqué du fait que « malheureusement l’auteur de Guéléwar, Sembene Ousmane, n’a pas pu trouver l’argent qu’il faut pour réaliser ce film. Il n’a pas pu réunir tous les fonds estimés 4 à 5 milliards de FCfa. Loin de là, le budget réuni était dérisoire pour ce qu’il voulait faire, parce qu’il voulait un film exceptionnel de trois heures de temps pour rendre compte véritablement de la grandeur de Samory. Naturellement, ce n’est pas une petite affaire que de trouver des fonds.
Sans entrer dans les détails, il n’a pas pu réunir tous les fonds. Le film n’a pas donc été réalisé faute d’argent ». Selon lui, « le cinéma africain manque de moyens. Le cinéma africain, aujourd’hui, il y a des films qu’on fait tous les jours. il y a le Fespaco organisé tous les ans. il y a également des films qui nous viennent du Nigéria. On ne peut dire que le cinéma africain n’existe pas. il existe. Mais il manque tout simplement de moyens ». Dans le lot de ce qui se fait aujourd’hui, « quels sont les pays qui retracent le passé de l’Afrique et remontent loin dans ce passé ? », s’est-il demandé. Et de répondre avec regret : « il n’y en a pas » ! Cela, souligne-t-il, « demande beaucoup de fonds, et un film, actuellement, obtient 300 à 500 millions de FCfa, les plus beaux reçoivent, peutêtre, un milliards de FCfa, je n’en connais presque pas ». M. Niang pense que « c’est le problème d’argent qui freine le développement du cinéma. C’est ce problème là que Sembene Ousmane a chopé ». Et de confier : « Le film est là, il n’est pas réalisé. Mais je pense que ce n’est pas une œuvre perdue parce qu’il existe. Je tenais simplement à venir évoquer ce fait ici et me tourner vers les gouvernements africains pour dire qu’il faut faire quelque chose non pas pour Sembene Ousmane, non seulement pour le film qu’il a réalisé, mais pour tout ce qui est en gestation en Afrique et qui n’arrive pas à sortir ».
Une occasion pour Hadja Mai Niang, directrice de Daaray Sembene/Maison de la pédagogie de l’image et du numérique, de demander à l’Etat sénégalais de « réintroduire les œuvres de Sembene Ousmane dans le programme scolaire ». L’enseignante-écrivaine-cinéaste, a aussi évoqué « l’érection d’un musée au nom de Sembene Ousmane, à ziguinchor, à Santhiaba, dans sa maison familiale, inhabitée et qui est dans un état déplorable ». D’ailleurs, annonce-t-elle, « l’année prochaine la 13e édition de la commémoration du décès de Ousmane Sembene sera organisée à ziguinchor, car, quand quelqu’un œuvre autant pour la littérature, pour le cinéma et pour le social, dans le sens de la dimension sociale de l’œuvre de Sembene Ousmane, il devient immortel, mais quand personne n’en parle, ses œuvres peuvent être vouées à l’oubli. Et Sembene Ousmane est actuel. Daraay Sembene porte son héritage social ».
Par Kadialy Gassama,
POUR UN PACTE DE STABILITE ET DE CROISSANCE
Dans un monde perturbé par un retour au protectionnisme , la menace sécuritaire et le péril environnemental , notre pays à faible revenu et à forte croissance démographique est obligé de ne compter que sur ses forces endogènes pour tirer son épingle du je
il est devenu capital aujourd’hui d’unifier nos forces politiques et sociales dans une coalition inclusive pour le développement durable, la sécurité collective, la stabilité et la paix.
C’est, au demeurant, la condition sine qua non susceptible de préserver le Sénégal dans cet amas mondial de montée des périls de tous ordres. il se trouve que les problématiques majeurs qui continuent d’affecter nos pays africains, surtout au Sud du Sahara, s’identifient toujours à vaincre la misère, la maladie et l’ignorance, au milieu d’un contexte mondial de plus en plus défavorable, en plus des complexifications résultant de conflits permanents ou latents dans presque tous les pays de la sous région (Mali, Burkina Faso, Guinée Bissau, Guinée, Côte d’ivoire, Nigeria).
L’heure devient de plus en plus grave avec la montée des périls identitaires, nationalistes ou protectionnistes, le changement climatique, la massification de l’armée des chômeurs et l’émigration, à tel enseigne que, si nous n’y prenons pas garde, toutes choses restant égales par ailleurs, nous risquons d’aller droit dans le mur. C’est dire que les questions existentielles fondamentales pour l’amélioration des conditions de vie et d’existence des populations s’amplifient d’avantage, au point qu’il soit apparu vital et urgent de rassembler toutes les forces politiques et sociales, afin de développer une grande résilience et de vaincre ces périls. Cette exigence appelle, pour notre pays et pour les autres, l’observation d’une entente politique des acteurs vers un consensus national patriotique ou pacte de stabilité et de croissance. A cet effet, nous devrions distinguer les coalitions électorales précaires et les coalitions politiques ou alliances établies sur des bases programmatiques minimales pour lé développement économique et la stabilité indispensables à notre survie, selon un agenda bien défini.
Une coalition électorale est par vocation ponctuelle, alors qu’une alliance ou coalition politique repose sur des idées minimales communes, une vision commune, une offre commune .C’est de cette manière méthodique et organisée qu’il nous sera possible de prévenir des désordres politiques après une phase électorale, lesquels désordres sont susceptibles de nous mener vers des instabilités et le chaos. Le temps n’est plus au culte du sectarisme qui mène droit vers l’anarchie, le temps est au rassemblement pour une coalition contre les conflits destructeurs et pour le développement et la démocratie véritable, surtout, que le Sénégal deviendra bientôt un émirat gazier et pétrolier.
En effet, il y a un temps court pour la précampagne (six mois) et la campagne électorale (un mois) et, un temps long pour fédérer toutes les énergies sans exclusive vers le travail productif et la cohésion sociale, sans lesquels, il n’y aura pas de coexistence pacifique possible. De sorte que le danger le plus grave qui nous guette résulte très souvent de contentieux politiques nés après les périodes électorales et l’intelligence politique requiert d’aller vers la définition et l’application d’accords politiques sur des bases minimales entre les différentes forces politiques et sociales au terme d’un dialogue national inclusif. Cette vérité est partout vérifiée en Afrique, du Nord au Sud et d’Est en Ouest, où force est de reconnaître que la matière électorale et la dévolution du pouvoir constituent les premières causes des désagrégations de nos états. Avec les conflits latents, potentiels et permanents qui foisonnent en Afrique, le panafricanisme et l’intégration économique intra-régionale et inter régionale s’éloigneront de plus en plus de nos schémas consécutivement aux multiples défaillances dans les marchés, la désarticulation dans les systèmes productifs à l’intérieur d’un continent balkanisé. Au gré du temps, l’afro pessimisme se substitue progressivement à l’afro optimisme dans cette Afrique des multiples tensions Or, le Sénégal a eu la chance de boucler un cycle électoral national (présidentiel en 2012, locales en 2014, référendaire en 2016, législatif en 2017 et présidentiel en 2019) dans une Afrique en convulsion (Algérie, Libye, Soudan, ,Guinée, Guinée Bissau, Mali, Burkina Faso , cote d’ivoire ) en dépit de tumultes que nous avons pu gérer.
Dans une phase d’exercice d’un nouveau mandat présidentiel et d’une nouvelle législature, pour un pays comme le nôtre inséré dans un environnement mondial où les dégradations sont multiples et multiformes, nous devrions savoir raison gardée et aller à l’essentiel dans le chemin qui nous réunit en évitant les différenciations, les invectives et la politique politicienne rétrograde. Les élections locales qui se profilent à l’horizon sont, certes, importantes, mais, seule la démocratie locale devrait prévaloir, sans que le processus soit entaché par une boulimie d’accaparement, de cumuls de mandat et de veiller au plein exercice de la citoyenneté dans un esprit républicain. Depuis mathusalem, nous avons assisté au Sénégal à la fin des partis monopolistiques tentaculaires, au profit d’une société politique éclatée pluraliste qui nous impose une collaboration et une entente inter parti sur des bases minimales.
Bien entendu, ces mesures vigoureuses nous permettront de consacrer plus d’argent dans le secteur productif national agricole et industriel et la promotion du secteur privé national, pour garantir une croissance régulière du plus du triple de la croissance démographique et de créer ainsi les conditions d’une émergence à l’horizon fixé. C’est à ce prix seulement que nous pourrions mettre les bases véritables d’une stabilité qui nous permettront de résoudre les préoccupations des populations et éviter le pire aux générations futures en faisant le sacrifice patriotique de prioriser les intérêts nationaux devant les intérêts partisans. Cela est d’autant vrai que les égoïsmes nationaux qui se propagent, en plus des effets dévastateurs du changement climatique, exigent aux pays à faible revenu, en raison de ces périls, à développer des stratégies inclusives de sursaut national patriotique de large rassemblement afin de surmonter dirimants. il s’agira aussi, dans le dialogue national appelé fort opportunément par le président Macky Sall, d’inclure dans les termes de référence, la lutte contre la corruption qui est un obstacle sérieux au développement économique et un défi important à relever. Les problèmes politico-politiciens de second rang dans nos états fragiles doivent laisser la place, après la période où le cycle électoral qui vient d’être bouclé, à une trêve politique et un pacte de croissance et de stabilité pour la résolution des questions économiques , sociales et culturelle fondamentales.
Kadialy GASSAMA,
économiste Rue Faidherbe X Pierre Verger, Rufisque
par Elhadji Ibrahima THIAM
LA BELLE, LES CANCRES ET LE GAZ
Si la BBC s’est intéressée à la question de l’exploitation du gaz au Sénégal, c’est bien parce que la presse en a parlé en long et en large depuis 2016
Dans la nuit du 2 au 3 juin, BBC a mis en ligne une vidéo dans laquelle sa journaliste Mayeni Jones accuse Aliou Sall, Franck Timis et British Petroleum (Bp) de malversations financières et de corruption dans l’exploitation du gaz au Sénégal. Dès le lendemain, les réseaux sociaux se sont enflammés. Chacun y est allé de son argumentaire et de son commentaire. Le frère du président de la République et maire de Guédiawaye organise, dans l’après-midi, une conférence de presse pour se dédouaner. Le retentissement est tel que le chef de l’Etat a profité de son traditionnel discours d’après-prière de la Korité pour donner son sentiment sur l’affaire. Et dans l’après-midi, alors que tout le monde était occupé à fêter en famille la fin du Ramadan, la porte-parole du Gouvernement tint une conférence de presse qui s’est transformée finalement en une déclaration de presse, à la grande frustration des journalistes qui avaient fait le déplacement. A ces sorties médiatiques, suivront celles de Bp et de Kosmos. Et comme on pouvait s’y attendre, tous ont balayé d’un revers de la main les allégations de la BBC.
Mais, curieusement et de manière inexpliquée, cette affaire a tourné en un procès contre la presse sénégalaise. Certaines personnes, appelons-les « facebookiens », en ont profité pour déverser leur saoul sur les journalistes locaux considérés comme des bons-à-rien et même pas capables de mener une enquête journalistique comme Mayeni Jones. Pour ces déontologues à la petite semaine, le fait qu’une journaliste étrangère mette au grand jour ce « scandale » est la preuve de l’échec des journalistes sénégalais plus enclins à traiter de sujets futiles que d’aborder des questions d’intérêt général. La presse sénégalaise au pilori, Mayeni Jones au pinacle !
C’est vrai, au Sénégal, la presse n’est pas du tout exempte de reproches, il y a beaucoup de choses à redire sur la manière de fonctionner de notre profession. Nous, journalistes, sommes les premiers à reconnaître que tout ne tourne pas rond dans notre métier. Sauf que pour ce cas-ci, on nous fait un mauvais procès. Si la BBC s’est intéressée à la question de l’exploitation du gaz au Sénégal, c’est bien parce que la presse en a parlé en long et en large depuis 2016. Et puis, qu’est-ce que la nouvelle « héroïne » du peuple de Facebook a-t-elle dit que la presse sénégalaise n’a pas déjà évoqué ? Rien ou presque. Tout le monde savait qu’Aliou Sall était salarié de Timis Corporation et qu’il avait donc un salaire. Quant au montant de celui-ci, on ne voit pas en quoi le dévoiler participe à asseoir la culpabilité du directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). Concernant le versement de 250.000 dollars à Agritrans, jusqu’ici, c’est parole contre parole, aucun document ne vient étayer cette présumée transaction frauduleuse. Du moins, dans le documentaire, la preuve n’est pas fournie. Et sur le paiement de royalties à Timis par Bp, sur une période de quarante ans, la compagnie britannique a nié en bloc.
Ce n’est pas la première fois qu’on tape sur la presse locale à propos du pétrole et du gaz. A la sortie de son livre en 2017, Ousmane Sonko s’était bombé le torse d’avoir fait un travail d’enquête que les journalistes, « inféodés » à l’argent, auraient dû faire. Or d’enquête, son livre était loin d’en être une. Toute la première partie de l’ouvrage est un rappel historique de la recherche pétrolière et gazière au Sénégal et de la législation pétrolière. Le reste étant une compilation de ce que le leader de Pastef a déjà dit et ressassé dans la presse.
Dans un pays où pour faire bon journaliste il suffit juste de taper sur les pouvoirs publics à longueur de journée, il est entendu que Mayeni Jones était bien partie pour être érigée en héroïne. Ce, même si son « enquête » n’est pas un modèle de traitement équilibré et professionnel. En effet, dès les premières secondes du documentaire, l’impression qui se dégage c’est la conviction établie de la journaliste, que sa religion est faite sur cette affaire. Le reste, c’était de démontrer coûte que coûte que les faits de corruption et de malversations financières étaient incontestables. C’est exactement par ce procédé qu’un « journaliste » sénégalais, ancien « revueur » de presse, animateur de débats télévisés, chroniqueur hebdomadaire sur un portail internet, a réussi à se faire passer, aux yeux de certains, comme le « meilleur journaliste ». Alors que le gars n’a jamais fait un reportage de sa vie.
Par Seybani SOUGOU
VENT DE PANIQUE ET DÉBANDADE AU SOMMET DE L’ÉTAT
Il n’appartient pas au Procureur d’ouvrir une enquête pour soit disant enquêter sur des faits qui ont déjà fait l’objet d’une enquête de la part de l’IGE, et dont les conclusions sont sans appel
Il n’y a désormais plus aucun doute : la sérénité de façade affichée après les révélations explosives de BBC a cédé la place à l’affolement général dans le camp du pouvoir. La communication brouillonne, erratique et totalement désordonnée traduit une atmosphère de chaos au plus haut sommet de l’Etat. Il y a à peine 48 heures, le tonitruant ministre-conseiller chargé de Communication au palais de la République, El Hadj Hamidou Kassé s’épanchait sur les réseaux sociaux pour nier en bloc l’existence du rapport N°94/2012 de l’inspection Générale d’Etat qui incrimine lourdement le régime en place et éclabousse Macky Sall. Le spectaculaire rétropédalage du gouvernement qui s’est fendu d’un communiqué loufoque (après avoir constaté que le rapport de l’Ige a largement été diffusé au niveau des réseaux sociaux), annonçant la saisine du Procureur Près la Cour d’appel, et l’ouverture d’une enquête sur les faits allégués par ledit prouve le désarroi d’un régime qui a complétement perdu le Nord.
1er mensonge d’Etat : Macky Sall n’a pas reçu le rapport N°94/2012 de l’IGE, dont il est le commanditaire
L’inspection générale d’Etat (Ige) est une institution supérieure de Contrôle de l’ordre administratif, placée sous l’autorité directe et exclusive du Président de la République. L’ordre de mission N°035/PR/CAB/Ige du 30 mai 2012, délivré aux inspecteurs d’Etat M. Gallo SAMBE et M. Oumar SARR est la preuve définitive que le rapport N°94/2012 a été commandité par Macky SALL. Le sigle « PR » qui suit le numéro de mission (N°035) signifie que l’ordre émane du Président. C’est clair, net et précis. Le rapport rédigé par les 2 inspecteurs d’Etat a bel et bien été remis à Macky SALL, commanditaire dudit rapport. Les termes du communiqué du Ministère de la Justice en date du 10 juin 2019, selon lesquels Macky Sall n’aurait pas reçu le rapport N°94/2012 relèvent d’une farce grotesque, d’une gigantesque tentative de manipulation de l’opinion et d’un grossier mensonge d’Etat.
2éme mensonge d’Etat : la saisine du Procureur Près la Cour d’appel pour l’ouverture d’une enquête sur les faits allégués dans le rapport (manœuvre de diversion)
Lorsqu’elle est saisie par le Président de la République, la Division des Enquêtes et des investigations de l’Ige mène des missions d’enquêtes, procède à des investigations sur des allégations faisant état de malversations, de gaspillages, de fraudes, ou de détournements de deniers publics. Les enquêtes de l’Ige donnent lieu à des auditions fondées sur le principe du contradictoire (les enquêteurs de l’Ige disposent d’énormes pouvoirs d’investigation et ne sont soumis à aucune restriction dans le cadre de leurs missions). Dans l’affaire Petro Tim, les Procès-verbaux d’audition de Mamadou Faye, Directeur de Petrosen précisant qu’il n’a jamais participé à une réunion d’évaluation ou de négociation relative à une demande de permis de recherche de Petro Tim, et d’AL Housseynou Wane, Directeur de l’exploitation à Petrosen soulignant que l’Etat du Sénégal s’est totalement fourvoyé et n’aurait jamais dû approuver le contrat avec Petro Tim, démontrent que dans cette affaire, l’Ige a réalisé sa mission dans les règles de l’art, de manière objective et impartiale.
Il n’appartient pas au Procureur prés de la Cour d’appel, d’ouvrir une enquête pour soit disant enquêter sur des faits qui ont déjà fait l’objet d’une enquête de la part de l’IGE, et dont les conclusions sont sans appel.
Dans l’affaire Petro Tim, les faits sont constants. Les éléments fournis par l’Ige sont exhaustifs, prouvés et suffisamment étayés (enquêter sur l’enquête de l’Ige, c’est vouloir décrédibiliser l’institution pour sauver 3 coupables). Le Procureur Prés de la Cour d’appel ne peut apporter aucun élément nouveau ou décisif, sauf à essayer de disculper la bande des 3 (Aliou SALL, son frère Macky SALL et le Ministre de l’intérieur, Aly Nouille N’Ndiaye) lourdement incriminée. Actuellement il ne s’agit plus d’enquêter ou de rejuger les faits, mais de déclencher immédiatement des poursuites judicaires à l’encontre d’Aliou SALL et d’activer la Haute Cour de Justice pour juger Aly N’Gouille NDiAYE et Macky SALL pour des faits qui peuvent être qualifiés de haute trahison.
CONCLUSION
Le scandale Petro Tim est une grenade dégoupillée pour le régime qui est désormais empêtré dans une spirale du mensonge sans fin. En 48 heures, on est passé d’un rapport de l’Ige qui n’existait pas (fictif) à un rapport de l’Ige qui n’aurait pas été reçu par Macky SALL. De communiqué en communiqué, de mensonge en mensonge, le pouvoir hésite, panique, tâtonne et perd pied. C’est l’affolement général, prélude d’une débandade au plus haut sommet de l’Etat. Les développements liés à cette affaire échappent à Macky SALL qui est désarçonné, reclus dans son bunker présidentiel.
Disons-le clairement, la théorie du complot imaginaire défendue par ses partisans ne convainc personne et ne lui sera d’aucune aide, dans cette affaire qui prend une nouvelle dimension internationale.
ABDOUL MBAYE JUGÉ À NOUVEAU LE 18 JUIN PROCHAIN
Abdoul Mbaye avait été relaxé en première instance, mais le parquet et son ex-épouse Aminata Diack avaient interjeté appel. Du coup, le dossier se jouera en deuxième round devant la Cour d’appel.
Le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) sera devant la deuxième chambre de la Cour d’appel, le 18 juin prochain, pour répondre des délits de faux, usage de faux et tentative d’escroquerie. Il sera rejugé dans l’affaire de son divorce avec son ex-épouse, Aminata Diack.
Le dossier avait été évoqué récemment avant d’être renvoyé à cette date pour plaidoiries.
Abdoul Mbaye avait été relaxé en première instance, mais le parquet et son ex-épouse Aminata Diack avaient interjeté appel. Du coup, le dossier se jouera en deuxième round devant la Cour d’appel.
Abdoul Mbaye avait été inculpé et renvoyé devant le tribunal correctionnel par le doyen des juges.
Sur sa page facebook, sa cellule de communication réagit pour assurer que le combat va continuer.
UNE OFFRE XXL DE LEONARDO POUR KALIDOU KOULIBALY ?
Selon les informations de Soccer Link, Leonardo aurait soumis une offre de contrat à l’agent du défenseur napolitain
Pas encore débarqué au Paris Saint Germain, il fait déjà parler de lui. Leonardo, ancien directeur sportif du Psg, s’apprête à faire son come-back dans le club de la capitale.
Son poste précis n’est pas encore divulgué, mais il semblerait que Antero Henrique soit sur la sellette. Alors que dans ses valises, Leonardo pourrait bien débarquer avec Matthijs de Ligt, l’Italien s’activerait également sur le dossier Kalidou Koulibaly. Le Psg compte bien offrir des ponts d’or afin de s’attacher les services des meilleurs joueurs du monde. Selon les informations de Soccer Link, Leonardo aurait soumis une offre de contrat à l’agent de Kalidou Koulibaly, Fali Ramadani. Et quelle offre. Ce serait un salaire annuel net de 15 millions d’euros, sans les primes, qui aurait été mis sur la table afin de recruter le défenseur de Naples. A voir désormais si Leonardo débarquera avec De Ligt et Koulibaly à la fois.
LA SORTIE DU PROCUREUR SUR L’AFFAIRE PETRO-TIM À LA UNE
Dakar, 13 juin (APS) – L’appel à témoins lancé par le procureur de la République sur l’affaire Petro-Tim à la suite des allégations de corruption contenues dans un reportage de la BBC et les fuites d’un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) sur le même sujet est largement commenté par les quotidiens reçus jeudi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye a annoncé mercredi l’ouverture d’une "enquête complète et approfondie" sur l’affaire Petro-Tim à la suite des allégations de corruption contenues dans un reportage de la BBC et visant Aliou Sall, frère du chef de l’Etat Macky Sall, dans le cadre des contrats pour l’exploitation du pétrole et du gaz découverts sur la Grande Côte.
Lors d’une conférence de presse, il a appelé toute personne détentrice d’une quelque information se rapportant à ce dossier à aider à la manifestation de la vérité.
"Allégations de BBC sur le gaz, le procureur lance les investigations", affiche à sa Une Le Soleil, soulignant que "tous les détenteurs de preuves (sont) invités à les mettre à la disposition de la Division des investigations criminelles (DIC)" tandis que la Section de recherche de la gendarmerie nationale est "aux trousses des diffuseurs" du rapport de l’IGE, officiellement non encore transmis au chef de l’Etat.
"Bass, à la traque !", s’’exclame Sud Quotidien à sa Une, notant que le procureur de la République "a lancé un appel à témoins afin que toutes les personnalités concernées par le dossier puissent comparaitre. Par la même occasion, il a assuré qu’aucun traitement de faveur ne sera fait dans cette affaire qu’il diligentera avec équité".
"Accusateurs, rendez-vous à la DIC", lance le quotidien Kritik qui écrit : "A ceux qui disaient que la balle est dans le camp du procureur, Serigne Bassirou Guèye a été on ne peut plus clair. (…) avec l’ouverture de cette information judicaire, l’initiative revient à ceux -là qui disent détenir des éléments de preuve compromettants".
"L’appel à témoins du procureur", affiche à sa Une Vox Populi qui précise que "le parquet confie l’affaire du pétrole à la DIC et le dossier du rapport de l’IGE à la Section de recherches".
Selon Enquête, "le procureur envoie du gaz". "Le procureur de la République lance un appel à témoins et déclenche la traque des divulgateurs du rapport de l’IGE. Ousmane Sonko, Aliou Sall, Mayeni Jones, Abdoul Mbaye, Frank Timis sont attendus à la DIC", écrit le journal.
Le quotidien Le Témoin qui voit Serigne Bassirou Guèye comme "un procureur en service commandé" évoque "un enterrement de première classe de l’affaire Aliou Sall". "C’est bien connu que quand on veut noyer un problème, on créée une commission d’enquête. Dans le cas d’espère, on saisit une justice tellement aux ordres qu’elle est en permanence au garde à vous (…)", écrit le journal.
"L’on est d’autant plus fondés à être sceptiques quant aux résultats de cette enquête à décharge pour Aliou Sall et son frère de président que la méthode d’investigation est sujette à caution (…). Cette saisine de la justice (…) est une pure comédie, une volonté de noyer le poisson dans la marée noire", ajoute la publication.
"Place aux funérailles du rapport de l’IGE si on applique la jurisprudence du rapport de l’ONFAC", estime Le quotidien Source A. "Tout comme Cheikh Oumar Hann (ancien DG du COUD) qui a constamment dit n’avoir jamais vu un rapport ni un pré-rapport de l’OFNAC, Aly Ngouille (ministre de l’Energie au moment de la signature des contrats pétroliers) a toujours clamé depuis 2017 n’avoir jamais vu de rapport ou de pré-rapport", explique Source A.
Dans un billet Le Quotidien prédit "une noyade de première classe" à cette affaire Aliou Sall. "On dit que pour noyer une affaire, il faut créer une commission d’enquête. A entendre le procureur parler de son enquête sur la gestion des contrats pétroliers du Sénégal, on peut penser que Serigne Bassirou Guèye est en train de de préparer un enterrement de première classe à cette affaire", écrit le journal.
"On imagine difficilement les Sénégalais se présenter spontanément pour apporter leur contribution à son enquête. Encore moins les opposants qui n’ont pas confiance en la justice. Le feuilleton du pétrole est donc bien parti pour être un gros sparadrap sur les doigts des frères Sall. Car insoluble", ajoute la publication.
Walfadjri parle de "cirque" et écrit : "Certains s’attendaient (…) à un réquisitoire de feu du procureur de la République. D’autres à des révélations explosives et à l’annonce d’une vague d’arrestations. A l’arrivée, le pétard de Serigne Bassirou Guèye s’est mouillé et les Sénégalais ont eu droit à un accès direct au cirque".
«ILS AURONT L’OCCASION D'APPORTER LEURS PREUVES À LA JUSTICE »
Pape Mahawa Diouf invite les détracteurs de Macky Sall et de Aliou Sall à amener les preuves de leurs accusations devant la justice pour tirer le dossier Petro Tim au clair
Pape Mahawa Diouf invite les détracteurs de Macky Sall et de Aliou Sall à amener les preuves de leurs accusations devant la justice pour tirer le dossier Petro Tim au clair.
Opposition et pouvoir continuent de se déchirer après la diffusion de l’enquête de Bbc sur l’affaire Petro Tim-Aliou Sall, et la publication sur la toile du rapport de l’Ige sur la concession à Franck Timis des blocs de recherche. Le porte-parole de Benno bokk yaakaar n’a pas raté le train de la polémique et de la bataille médiatique. En conférence de presse hier, Pape Mahawa Diouf a porté la réplique aux détracteurs de Macky Sall et son frère Aliou Sall, plus en vue sur le dossier Petro Tim. «Abdoul Mbaye, Mamadou Lamine Diallo et Ousmane Sonko sont les porte étendard d’une campagne de calomnie, de trahison et tentative de déstabilisation du pays.»
Les multiples sorties médiatiques des opposants brandissant la menace de poursuites sur les plans national et international, contre Macky Sall, Aliou Sall, Aly Ngouille Ndiaye et Mahammed Boun Abdallah Dionne, ainsi que l’intérêt des citoyens qui veulent en savoir davantage sur la gestion du pétrole et du gaz ne laissent pas le pouvoir indifférent. Et M. Diouf s’érige en bouclier contre les attaques et autres initiatives de l’opposition contre la gestion dite «nébuleuse» de nos ressources par le pouvoir. Il qualifie par ailleurs, de «fortuites, sans preuves et mensongères», les accusations des opposants. «Ces traitres doivent savoir qu’aucune tentative occulte ne saurait déstabiliser, ni ébranler notre pays», a proclamé le porte-parole de la majorité. Sur son pupitre, M. Diouf a assené : «Ces détracteurs zélés auront l’occasion d’administrer devant la justice les preuves de leurs accusations.»
Acculé par les journalistes sur des questions portant sur l’ordre de mission et les conclusions du rapport de l’Ige, l’apéristes a sorti la formule magique : «Nous ne sommes pas habilités à donner ce genre de réponses. Nous ne sommes pas en panique. Je pense que la justice fera son travail sur le sujet. Lorsque nous avons des institutions il faut leur faire confiance.»