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27 juillet 2025
«NOUS APPELONS MEME A LA CREATION D’UN GRAND PARTI DE RASSEMBLEMENT»
Selon Moussa SARR, la Ligue démocratique (LD) croit en l’avenir de «Bennoo Bokk Yakaar» (BBY). Mais elle prône la création d’un «grand parti de rassemblement», à partir du «référentiel théorique et idéologique» des partis.
Barka Isma BA (Vox Populi) |
Publication 10/04/2019
La révélation est de Moussa Sarr, Secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures et porte-parole dudit parti. Dans cet entretien, M. Sarr revient également sur l’absence des «jallarbistes» dans le gouvernement.
L’un des faits marquants du dernier remaniement ministériel intervenu dimanche dernier est l’absence de membres de la Ligue Démocratique. Quelle appréciation faites vous de cette situation, d’autant plus que les autres alliés stratégiques du chef de l’Etat ont gardé leur quota ?
A l’annonce de la formation du gouvernement, dimanche dernier, nous avons, effectivement, relevé l’absence de membres de notre parti, la Ligue Démocratique. Je voudrais d’abord rappeler que le président de la République a la prérogative constitutionnelle de nommer aux emplois civils et militaires. Voilà pourquoi, attachés aux principes républicains, nous avons pris acte de la formation du gouvernement et noté avec toute la sérénité et la lucidité qui doivent caractériser tout homme politique digne de ce nom, l’absence de notre parti dans le gouvernement actuel. Nous sommes avec les autres partis de Bennoo Bokk Yakaar dans une alliance stratégique. et dans ce cadre, notre parti, la Ligue Démocratique, est déterminé à tout mettre en œuvre pour le succès du deuxième mandat du Président Macky Sall. Il s’y ajoute que nous avons souverainement, au cours de notre 8e congrès ordinaire tenu les 13 et 14 octobre 2018, investi le candidat Macky Sall sans condition et battu campagne pour sa réélection. en mobilisant tout le potentiel de notre parti, notre seul objectif était la victoire de notre candidat. maintenant qu’il ne fasse pas appel à nous dans le gouvernement, je le répète, nous en prenons acte. et notre absence du gouvernement, nous ne l’apprécions pas en fonction du quota ou de la présence des autres alliés. a tout le gouvernement, nous souhaitons pleins succès et réaffirmons notre disponibilité et notre engagement à faire de ce mandat une réussite totale.
Comment voyez-vous l’avenir de «Bennoo Bokk Yakaar» ?
La coalition «Bennoo Bokk Yakaar» sera ce que nous tous, nous en ferons. Depuis 2012, notre coalition est dans une dynamique victorieuse et constitue un gage pour la stabilité sociale et politique du pays. c’est pourquoi, la Ligue Démocratique estime, qu’au-delà des malentendus passagers et des différences d’appréciation, la coalition Bennoo Bokk Yakaar doit être maintenue et renforcée. Dans cette perspective, chaque partie prenante doit faire preuve de modestie, de solidarité et d’esprit d’ouverture. Nous, à la LD, appelons même à la création d’un grand parti de rassemblement. il est impératif que les partis qui le souhaitent s’accordent pour mettre en place un grand rassemblement, à partir de leur référentiel théorique et idéologique. Si nous le voulons, Bennoo Bokk Yakaar peut survivre au deuxième mandat du Président Macky Sall et conserver le pouvoir jusqu’à 2035 et achever ainsi tous les projets du Plan Sénégal émergent.
Que pensez-vous de la suppression annoncée du poste de Premier ministre de l’architecture institutionnelle ?
C’est une réforme majeure qui est ainsi annoncée. Je pense que si nous voulons éviter des spéculations et des conclusions hâtives, il nous faut attendre de prendre connaissance de l’exposé des motifs du projet de loi qui sera déposé à l’assemblée nationale. mais en attendant, je puis affirmer que nous sommes favorables à toute réforme susceptible de rendre notre administration moderne et plus diligente au bénéfice exclusif de nos concitoyens. il importe alors de réduire tous les goulots d’étranglement. De même, nous pensons que les réformes doivent aller au-delà de l’exécutif et permettre un rééquilibrage des trois pouvoirs essentiels. Par exemple, une réforme de la justice est venue à maturité pour renforcer notre état de droit.
«MACKY SALL VEUT LES PLEINS POUVOIRS POUR UNE POLITIQUE D’AJUSTEMENT STRUCTUREL»
Le député Mamadou Lamine Diallo de «Tekki» analyse la décision du chef de l’Etat de supprimer la Primature, à travers sa question économique de la semaine
Le chef de file du mouvement «Tekki» se veut formel : «Macky Sall veut les pleins pouvoirs pour une politique d’ajustement structurel». «Je l’ai écrit depuis des mois, le trésor a besoin de plus de mille milliards de francs pour les arriérés intérieurs et c’est la faute à Macky Sall. Ses parrains occidentaux ont accepté de valider son coup d’état électoral à condition qu’il mette en œuvre la politique d’ajustement structurel de réduction des dépenses. Le Président Abdou Diouf est un bon conseil, il en a une large expérience», indique Mamadou Lamine Diallo.
D’après lui, «pour cela, Macky Sall va chercher à avoir les pleins pouvoirs avec la caution d’un soi-disant dialogue national pour faire passer une loi d’amnistie et effacer les crimes financiers de son régime ; ramener le Sénat et peut-être la Vice-présidence de me Abdoulaye Wade ; appliquer une politique de rigueur, en diminuant les dépenses et augmenter certains prix et des taxes ; partager la rente gazière et pétrolière avec ses affidés sous l’œil bienveillant de certains chefs religieux. tout cela avec l’objectif de créer un émirat gazier comme le Qatar». en outre, le leader du mouvement «Tekki» estime que «supprimer la Primature, c’est accentuer le présidentialisme et empêcher un débat public sur le gaz». «il est bon de savoir que toute dynamique économique de production et de partage des richesses (les deux vont ensemble), nécessite des institutions appropriées, ce qu’on peut appeler la gouvernance.
Fondamentalement, il y a deux types de gouvernance ; celle de Macky Sall, Franck Timis, etc. que je désigne par gouvernance prédatrice. elle consiste à l’accaparement des richesses par un nombre limité de personnes bien choisies, à charge pour elles de redistribuer selon leur bon vouloir. c'est le présidentialisme autocratique ou la pratique du ‘Thiompal’ (compal) de Macky Sall»,souligne Mamadou Lamine Diallo.
«BBY et l’APR vont vers l’implosion et le pays sera ingérable»
Avant de poursuivre : «a l’opposé, il y a la gouvernance démocratique que je défends. elle permet à chacun de vivre dignement en mettant en œuvre son talent pour être utile à soi-même et à la société. elle exige une indépendance des pouvoirs exécutifs, législatif et judiciaire et un contrôle réciproque sous la supervision du peuple. elle assure alors une augmentation des richesses produites sans dégrader de manière irréversible le capital naturel et un partage juste et transparent. La charte de gouvernance démocratique des assises nationales est un bon socle». a son avis, «le Sénégal est à la croisée des chemins après avoir raté le virage de 2012». «Va-t-on laisser Macky Sall et ses affidés accentuer le présidentialisme avec la mise en place de son état-major de combat antidémocratique ?», s’interroge le parlementaire. «Supprimer la Primature, c’est accentuer le présidentialisme. Plus de discours de politique générale. Plus de questions au gouvernement, etc. au surplus, Macky Sall n’a jamais parlé de suppression de la Primature depuis 7 ans. Ou Macky Sall a caché son jeu, c’est grave. Ou il l’a fait parce qu’il est bloqué dans la nomination d’un Premier ministre au vu de la vingtaine de candidats de l’APR à sa succession. c’est encore plus grave, cela veut dira que BBY et l’APR vont vers l’implosion et le pays sera ingérable».
PLUS DE 12 MILLIARDS POUR ACCELERER L’ACCES DES MENAGES RURAUX PAUVRES
16 millions de livres sterlings, soit un peu plus de 12 milliards de francs CFA. Telle est la somme destinée aux entreprises africaines qui gagneront le concours lancé par l'African entreprise challenge fund (Aecf). Un concours qui vise à accélérer l’accès des ménages ruraux pauvres à des systèmes solaires domestiques transformateurs en Éthiopie, en Somalie, au Ghana, au Nigeria et au Sénégal.
Pour ce faire, des critères de sélection ont été édictés. Il s’agit notamment de la fourniture des systèmes solaires de qualité à faible coût, abordable et de qualité qui profite aux pauvres des zones rurales et périurbaines- en particulier les femmes, les jeunes et les personnes à mobilité réduite. Lancé le 3 avril dernier, le concours prendra fin le 31 mai prochain.
Seront éligibles les entreprises qui respecteront les critères de sélection. Les produits devront être de standard international ou localement approuvé par l'état. Aussi, avoir la capacité d'apporter le co-financement de l'Aecf et fournir les grandes lignes d'une approche ciblée pour connecter les pauvres des zones rurales à des systèmes solaires domestiques abordables et de qualité. L'entreprise doit aussi démontrer la viabilité financière et comment le modèle d’affaires produira et maintiendra l'impact social dans les marchés cibles. également, décrire sa politique d'impact environnemental et de gestion des déchets, ainsi que les risques et les menaces dans la mise en œuvre du projet et les méthodes qui seraient utilisées pour atténuer ces risques.
Face à la presse, hier, en prélude à la rencontre avec les entreprises sénégalaises, Aïssata Sidibé, responsable de la communication en Afrique de l'Ouest, a indiqué : «Le financement Reaction household solar round two fournira une combinaison de prêts sans intérêt, des subventions remboursables et d'assistance technique au secteur privé. Le concours encourage une approche basée sur le marché pour la fourniture de produits et services de systèmes solaires domestiques dans cinq pays : Éthiopie, ghana, Nigeria, Somalie et Sénégal».
Selon elle, «le financement supplémentaire permettra à l'Aecf de continuer à investir dans des entreprises du secteur privé afin de mettre au point des modèles commerciaux permettant d'accélérer l’accès aux systèmes solaires domestiques transformateurs sur les marchés». La durée du financement est de 5 ans. C’est à partir de la troisième année que l’entreprise doit commencer à rembourser. mais si elle ne fait pas de profit, le rembourser peut aller jusqu'à 5 années. Quant à la manne financière, elle dépend de la soumission. Mais chaque pays doit avoir au moins une ou deux entreprises retenues.
Le financement se fait par phase soit par trois mois sur une durée de 6 à 8 mois. Les entreprises doivent au moins avoir une durée d'existence de 2 ans et les start-up sont encouragées.
D’ANCIENS FONCTIONNAIRES INTERNATIONAUX TENDENT LA MAIN A AMADOU BA
L’association Sénégalaise des anciens fonctionnaires internationaux (Asafi) a réitéré, mardi, sa volonté de rencontrer le tout nouveau ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, pour lui présenter leur offre et l’informer de leurs
L’association Sénégalaise des anciens fonctionnaires internationaux (Asafi) a réitéré, mardi, sa volonté de rencontrer le tout nouveau ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, pour lui présenter leur offre et l’informer de leurs actions. c’est ce qu’a indiqué, hier, Makan Faye, le président de l’Asafi.
Regroupant des retraités du système des Nations Unies, la structure a été créée le 13 juillet 2006 à Dakar. Mais elle est restée presque en veille jusqu’en mai 2017 et sa rencontre avec l’ancien ministre des affaires étrangères, Mankeur Ndiaye. «il n’y a pas de blocage présentement. mais il y avait un blocage quand l’association était créée en 2006. et depuis qu’on est revenu ensemble et que nous avons repris le flambeau, on se réunit régulièrement et on a aussi adhéré à la fédération internationale», a déclaré m. Faye.
Dans le cadre de la redynamisation de ses activités, l’Asafi, qui a fait face à la presse, ce mardi, a renseigné, à travers son président qu’elle a «mis en place un plan d’assistance avec Mankeur Ndiaye. Malheureusement, après son départ, nous avons essayé d’entrer en contact avec son successeur (NDLR : me Sidiki Kaba), sans succès. Nous espérons avoir une audience avec le tout nouveau ministre des affaires étrangères (amadou Ba) et lui présenter notre offre». «Nous sommes des personnes qui ont travaillé pendant beaucoup d’années au niveau international pour le Sénégal, pour les pays africains aussi et nous comptons mettre notre expertise à disposition de notre pays, a ajouté Makan Faye. Jusqu’à présent, on est sollicité par d’autres institutions au niveau mondial. Nous avons des collègues qui travaillent en tant qu’experts ou bien consultants pour des institutions internationales comme la Banque mondiale, la Bad, l’Union africaine, l’Union européenne… et je pense que cette expertise là, on peut la mettre à la disposition de notre pays». «Nos attentes par rapport au ministre des affaires étrangères, c’est de rencontrer les autorités pour les informer de notre existence et de nos actions», a-t-il asséné, avant que le Secrétaire général, Mansour Sow, indique : «c’est un problème d’engagement. Je pense qu’aujourd’hui, qu’on ait 1000 francs CFA ou 100 francs CFA, nous devons quelque chose à notre pays et nous devons le rendre à ce pays».
PAR CHEIKH TIDIANE GADIO
CONDOLÉANCES À SENEPLUS !
J’exprime ma compassion et mon profond chagrin devant la perte cruelle de notre frère Momar Seyni Ndiaye - L’émotion est immense à Dakar car comme à notre habitude, nous savons dire aux morts notre amour et notre respect, pas aux vivants
J’exprime ma compassion et mon profond chagrin devant la perte cruelle de notre frère. Quelle tristesse pour la profession et quelle perte pour le pays ! Momar dans ses multiples affiliations pour servir son pays et son continent était un éminent membre de l’IPS (Institut panafricain de Stratégies). Il se passionnait chez nous pour la « Gouvernance de nos états et la construction panafricaniste du continent » !
L’émotion est immense à Dakar car comme à notre habitude, nous savons dire aux morts notre amour et notre respect, pas aux vivants. Maigre consolation pour moi, Momar et moi on s’est dit plusieurs fois en près de 35 ans de contacts et d’échanges, notre affection réciproque et notre respect mutuel. Que Dieu bénisse l’âme de ce grand fils du Sénégal et de l’Afrique trop tôt disparu !
RIP Momar le distributeur automatique par excellence de sourires et de mots affables ! Dieu sait reconnaître les siens et Dieu sait que tu en fais partie !
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ELGAS VEUT SUSCITER LE DÉBAT
EXCLUSIF SENEPLUS - L'initiative ≠Enjeux2019 et la chronique ‘’Inventaire des idoles’’ me donnent un ancrage local, en parlant des sujets propres au Sénégal - Je suis ravi de le faire avec SenePlus intéressé par ces dialogues intellectuels intenses
Elgas ou l’inventeur des idoles sur Seneplus était ce mardi en compagnie de Mohammed Mbougar Sarr à l’Institut Français pour un échange sans complaisance avec les lecteurs de leurs différents ouvrages.
Une occasion pour notre éditorialiste de féliciter SenePlus pour le travail qu'il abat dans le cadre de l'instauration du dialogue intellectuel. ‘’ Je suis content. Maintenant j’ai mes habitudes à SenePlus et je trouve que c’est un média d’une grande qualité. Je pense que le projet ≠Enjeux2019 et la chronique ‘’Inventaire des idoles’’ me permettent d’avoir un ancrage local en parlant des sujets propres au Sénégal. C’est quelque chose qui me tient à cœur. Je suis ravi de le faire avec SenePlus parce que je sais que ce média est intéressé par ces dialogues intellectuels, intenses et par la production. Je pense que c’est comme cela qu’on établit une scène intellectuelle à travers le débat’’, a-t-il déclaré.
DÉCÈS DE MOMAR SEYNI NDIAYE
Le journaliste, analyste politique et éditorialiste de SenePlus, est décédé ce mercredi 10 avril 2019, à l'hôpital Le Dantec de Dakar - Les témoignages se succèdent pour saluer cet esprit brillant
(SenePlus.com, Dakar) - L'animateur et présentateur principal de notre émission phare de télévision "Sans Détour" n'est plus. Le journaliste, analyste politique et éditorialiste de SenePlus, est décédé ce mercredi 10 avril 2019, à l'hôpital Le Dantec de Dakar. Les témoignages se succèdent pour saluer cet esprit brillant.
Ancien grand reporter du quotidien Le Soleil, il a officié à la Sones en tant que chargé de communication. Collaborateur de SenePlus depuis plus de 7 ans, il fait partie des têtes pensantes de la dynamique éditoriale de votre portail d'informations. "J’exprime ici toute ma sympathie à tous. Nous venons de perdre l’un des piliers de SenePlus mais surtout l’une des grosses pierres angulaires de notre intelligence collective. Nous lui devons énormément pour ce qu’est devenu notre projet commun aujourd’hui. J’espère que nous resterons à la hauteur de ses ambitions pour SenePlus mais aussi et surtout pour le Sénégal", a réagi René Lake, patron de SenePlus.com, qui salue, depuis Washington, "un grand patriote, un des plus brillants esprits de l'analyse politique du Sénégal".
"Pour lui, nous devons continuer à construire un projet de presse professionnel, crédible et utile à nos compatriotes et au continent tout entier. C'est notre tâche, c'est la tâche de tous les collègues dans le secteur de la presse, mais aussi la tâche des leaders d'opinion et des hommes d'Etat qui voudront bien s'inspirer de l'amour incommensurable que Momar avait pour notre pays", précise René Lake avec beaucoup d'émotion.
Présentant ses condoléances à SenePlus, Cheikh Tidiane Gadio dira du défunt qu'il était un distributeur automatique de sourires et de mots affables. L'ancien ministre des Affaires étrangères exprime sa compassion et son profond chagrin devant la perte cruelle de cet éminent membre de l’IPS (Institut panafricain de Stratégies), qui "se passionnait pour la Gouvernance de nos états et construction panafricaniste du continent".
"Dieu a donné, Dieu a repris. Grand Momar comme je l'appelais affectueusement, était un seigneur", a salué Alassane Samba Diop, responsable du groupe e-media.
Baye Omar Gueye, directeur de Sud FM et présentateur de la grande émission hedomadaire “Objection", regrette quant à lui, une douloureuse nouvelle.
SenePlus reviendra sur cette bien triste nouvelle pour l'ensemble des Sénégalais et pour l'ensemble des Africains pour lesquels Momar avait tant d'ambitions.
UN PASSAGER S’ASPERGE D’ESSENCE
Un passager de la société de transport Dakar Dem Dikk a semé la panique, hier matin, dans un bus de la ligne 23.
L’individu, qui répond aux initiales de D. S., s’est aspergé d’essence, alors qu’il était dans le véhicule en partance du terminus palais de Justice. N’eût été l’alerte lancée par une passagère qui a informé le chauffeur, l’irréparable allait se produire.
Selon nos sources, alors que le bus roulait, le gus a commencé à s’asperger d’un liquide. Les passagers qui étaient à ses côtés ont même cru que c’était de l’eau. D’ailleurs, une dame lui aurait même fait la remarque, en lui disant qu’il était en train de les mouiller. Mais le bonhomme, né en 1992, selon nos informations, a continué dans ses œuvres. Vu la quantité de liquide versée sur son corps, l’odeur de l’essence a commencé à se dégager. Sans hésiter, une dame a alerté le chauffeur qui a stationné le bus qui venait d’arriver à l’arrêt de l’hôpital Principal.
Ainsi, ce fut le sauve-qui peut chez les passagers qui, en deux temps, trois mouvements, ont quitté le véhicule. Cependant, le jeune homme a été maitrisé par des policiers, avant qu’il ne passe à l’acte. Ils l’ont conduit au commissariat du Plateau.
Le mis en cause qui, d’après nos sources, “parait instable mentalement’’, est entre les mains de la commissaire Mame Ndew Sène. Ses hommes l’interrogent pour savoir si le jeune D. S. voulait s’immoler par le feu ou commettre un attentat. Quoi qu’il en soit, les informations reçues indiquent que cette affaire, “très sensible’’, est en train d’être gérée avec la plus grande attention pour connaître le mobile du mis en cause.
L’EQUATION DES TRANSHUMANTS
Entre le marteau d’une opinion publique sénégalaise exigeante et allergique à la transhumance politique, et l’enclume des néo-transhumants qui ne demandent qu’à être récompensés, Macky Sall est aujourd’hui contraint à un jeu d’équilibre
Si le président de la République, Macky Sall, a maintenu intacts les quotas alloués au Parti socialiste et à l'Alliance des forces de progrès, il a toutefois délesté la Ligue démocratique de son seul poste. Quant aux autres alliés arrivés à la veille de la présidentielle du 24 février dernier, il les a tout simplement zappés, pour éviter qu'ils ne “souillent’’ son quinquennat devant une opinion sénégalaise de plus en plus exigeante et allergique à la transhumance politique. Mais est-ce à dire qu’il n’a plus besoin d’eux ?
Entre le marteau d’une opinion publique sénégalaise de plus en plus exigeante et allergique à la transhumance politique, et l’enclume des néo-transhumants qui ne demandent qu’à être récompensés de leur soutien, le président de la République Macky Sall est aujourd’hui contraint à un jeu d’équilibre qui fera en sorte qu’aucun des deux camps ne soit frustré. Mais parviendra-t-il à satisfaire tout le monde, tout au long de son quinquennat ? L’avenir nous édifiera peut-être.
Mais ce qui est évident, c’est que la tâche s’annonce plus difficile qu’elle en a l’air. En atteste la formation récente du nouveau gouvernement qui n’a pas été de tout repos pour le président de la République nouvellement réélu. Même si, au finish, il a pris ses responsabilités et opéré des choix, force est de constater qu’il n’y a pas mal de grincements de dents après la publication de la liste des membres du gouvernement. Mais aussi beaucoup de surprises avec le départ de certains caciques de son régime du gouvernement et le zapping des néo-transhumants.
Alors que beaucoup s’attendaient à une entrée massive de ses néo-soutiens comme Aïssata Tall Sall, Souleymane Ndéné Ndiaye, Ameth Fall Braya, Mamadou Lamine Keïta, Abdoulaye Baldé ou encore Mamadou Diagne Fada dans l’attelage gouvernemental, le chef de l’Etat a tout simplement fait appel à d’autres profils, le plus souvent issus de son parti, l’Alliance pour la République, et de ses alliés traditionnels de la coalition Benno Bokk Yaakaar, à quelques exceptions près. Puisqu’il a délesté la Ligue démocratique (Ld) de son seul poste de ministre qu’elle avait dans le gouvernement et conservé intacts les quotas alloués au Ps, à l’Afp et au Parti de l’indépendance et du travail (Pit).
Selon l’enseignant-chercheur en science politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Moussa Diaw, c’est tout à fait normal que le président Macky Sall, en tant que leader de parti politique et président de la République, se taille la part du lion dans la composition du gouvernement. “Si on veut partager le gâteau, une grande part doit revenir à l’Apr, surtout pour récompenser ceux qui ont mouillé leur chemise pendant la campagne électorale. Ces personnes ont été récompensées, contrairement à d’autres, notamment les alliés. Le poste que la Ld a perdu, peut-être que c’est lié à certains de ses membres qui étaient très critiques sur la gouvernance du président Macky Sall. Cette attitude, en tant qu’allié, n’a pas du tout satisfait le président de la République qui les a sanctionnés, en leur ôtant le seul poste qu’ils avaient’’, analyse-t-il, lorsque joint hier par téléphone.
Revenant, par ailleurs, sur le fait que certains alliés soient zappés dans la formation du nouveau gouvernement, Moussa Diaw soutient que le président de la République a sûrement fait une analyse de la situation et a suivi l’opinion publique qui est très allergique à ce mécanisme de récupération politique, ce qu’on appelle la “transhumance politique’’. “L’opinion publique est très critique à l’endroit de ces personnes et le président s’est rendu compte que ce n’est pas du tout bénéfique, politiquement, de les récupérer. Il s’est rendu compte, au bout du compte, qu’ils n’ont rien apporté pendant la campagne électorale et malgré leur mobilisation’’, soutient-il.
Avant de poursuivre : “Symboliquement, il les a utilisés, mais il s’est rendu compte que c’était inutile et ce n’était pas du tout payant politiquement. Il les a utilisés ; ça a été un moyen pour montrer qu’il était ouvert. Mais, par la suite, il s’est rendu compte que, politiquement, ça ne lui a pas rapporté grand-chose. C’est la raison pour laquelle certains n’ont pas été nommés’’, analyse-t-il. Pour l’enseignant-chercheur, si les néo-soutiens du président de la République ont eu des promesses, celles-ci ne sont pas encore tenues. Parce que Macky Sall aussi a voulu entendre l’opinion publique pour moderniser, resserrer, rendre efficace sa gestion. Ce qui lui fait dire que le chef de l’Etat engage le quinquennat avec de nouvelles méthodes de gouvernance politique. Ce qui explique cette distance par rapport aux transhumants.
Pour autant, Moussa Diaw pense que le président de la République aura toujours besoin de leaders politiques, même si leur capacité de mobilisation reste pour le moment très réduite. “La plupart des transhumants sont seuls. Il y en a très peu d’entre eux qui ont cette capacité de mobilisation. Même certains qui avaient une affection au sein de l’opinion publique l’ont perdue, surtout concernant Aïssata Tall Sall. L’opinion publique était très favorable par rapport à son engagement en tant que femme. Mais quand on l’a vu rejoindre la majorité, ça n’a pas plu à l’opinion publique. Beaucoup de critiques ont été formulées à son encontre et ça l’a beaucoup desservie’’.
Politiquement, il pense qu’Aïssata Tall Sall risque d’être isolée et de perdre la mairie de Podor, lors des prochaines élections locales. Itou, selon lui, pour Abdoulaye Baldé. “Ils vont récolter les fruits de leur adhésion qui n’a pas été payante, puisqu’ils n’ont pas été nommés. On verra les résultats lors des prochaines locales. Les militants vont les sanctionner, si jamais ils décident de briguer un mandat local. La sanction risque d’être lourde pour ceux-là qui avaient une certaine assise au niveau local’’, prédit il. Pas du tout du même avis que Moussa Diaw, le Pr. Ibou Sané se veut prudent. Pour l’enseignant chercheur en sociologie politique à l’Ugb de Saint-Louis, c’est aller trop vite en besogne que de parler de déchéance des “transhumants’’. Puisque, jusqu’ici, on n’est pas édifié sur le contrat moral et social qui lie ces hommes politiques avec le président de la République Macky Sall. “Est-ce que le contrat est basé sur la possibilité d’entrer dans un gouvernement ?’’, questionne-t-il avant de souligner qu’en Afrique, on ne peut pas faire rallier quelqu’un pour rien. “Il y a sûrement un deal entre Macky Sall et ses alliés qu’on n’a pas jusqu’ici porté sur la place publique’’, croit-il savoir, tout en relevant que ces leaders politiques dont il s’agit peuvent être utiles ailleurs que dans un gouvernement. Encore que ce sont des leaders qui gardent toujours, selon lui, leur représentativité. “Mamadou Diagne Fada, Aïssata Tall Sall et Abdoulaye Baldé ont des bases solides. N’eussent été leurs bases, le président Macky Sall serait aujourd’hui dans des difficultés.
Abdoulaye Baldé a une base solide à Ziguinchor, sauf qu’il s’y est pris trop tard dans la tentative d’explication à ses militants sur le fait qu’il ait rejoint le président Macky Sall. S’il était parti un an avant le scrutin présidentiel de 2019, les militants l’auraient accompagné. C’est pourquoi il a une défaite à Ziguinchor’’, soutient-il. Non sans relever qu’il peut bien y avoir un nouveau gouvernement, avec la suppression du poste de Premier ministre. “On ne sait pas s’il y aura un gouvernement bis. Il peut y avoir d’autres entrées, après la suppression du poste de Premier ministre. Il est trop tôt de tirer des conclusions hâtives, en pensant que le président les a zappés ou qu’il a eu une très forte pression qui fait qu’il a peur de les faire entrer dans le gouvernement. Il faut attendre encore pour que les nuages s’éclaircissent un peu et qu’on ait une lisibilité’’, déclare-t-il.
Pour le Pr. Sané, le président de la République a nécessairement besoin de ces gens. Car, si demain il est lâché par ses alliés traditionnels du Ps ou de l’Afp, il aura besoin de ces derniers. “Si ces gens le quittent dès maintenant, sa gouvernance sera très difficile. Ils ont aidé Macky Sall à gagner là où il a toujours eu des difficultés. Ils sont tous dans une position attentiste. Ils attendent l’offre qu’on leur a faite’’, souligne-t-il.
“POURQUOI LA MAJORITE DE NOS CONCITOYENS VEULENT QUITTER LE SENEGAL’’
Ce 9 avril 2019 a marqué le 30e anniversaire de la crise sénégalo-mauritanienne, communément appelée “évènement des Maures’’, quia occasionné des dizaines de morts des deux côtés et des milliers de réfugiés.
“EnQuête’’a saisi l’occasion pour s’entretenir avec le coordonnateur des associations de réfugiés mauritaniens au Sénégal, Aldiouma Cissokho. L’homme, la cinquantaine révolue et résidant au Sénégal depuis lors, revient sur les moments forts de cet évènement, le sort et le ras-le-bol de ses compatriotes et le rôle trouble que jouent les gouvernements des deux pays et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr).
En tant que représentant des réfugiés mauritaniens au Sénégal, comment vivez-vous la commémoration des 30 ans du conflit sénégalo-mauritanien ?
Nous sommes vraiment peinés et extrêmement malheureux que cet incident, qui est mineur entre deux pays, puisse encore laisser un passif humanitaire aussi profond et avoir une durée de 30 années, pour un petit pays comme la Mauritanie qui a besoin de toute sa population. Au contraire, elle a fait déporter des milliers de Négro-Mauritaniens pour des problèmes de racisme. Nous savons que l’Etat n’a pas raison et que cette situation perdure. Mais, tôt ou tard, ça va se régler, par A ou B. On espère quand même que ce sera dans la démocratie. Si, par hasard, on a un président de la République historique de la Mauritanie, nous sommes conscients que ce sera réglé. Nous sommes réellement de ceux qui pensent à la cause mauritanienne. C’est à-dire une Mauritanie unie, prospère et diversifiée par rapport à ses composantes. Ce qui est un élément normal en Afrique où il y a des peuples, des populations avec plusieurs ethnies. Nous avons mal dans notre peau. Et surtout, cette commémoration n’est pas loin du génocide des Tutsis au Rwanda, et du massacre de 160 Peuls au Mali. La majorité des réfugiés mauritaniens sont des Peuls. Donc, ça nous met en mal. Ça veut dire vraiment qu’on n’est pas encore sorti de l’ornière. Mais nous tenons, car il n’y a que la vérité qui est éternelle.
Quels sont les moments forts qui vous ont marqué pendant ce conflit, en tant que Mauritanien vivant au Sénégal ?
Le premier moment fort, c’est quand on voit, comme dans les films de l’après-guerre, dans les pays où il y avait le colonialisme et le racisme, qu’on mettait tous les Noirs presque nus. Qu’on faisait subir des violences verbales et sexuelles à leurs femmes. Des gens à qui on ne peut reprocher que le seul fait d’être noirs. Ça, c’est des images qui m’ont marqué. Le deuxième fait marquant est qu’on nous ait tous accusés d’être des Sénégalais venus en Mauritanie chercher du travail. Ce qui est faux, archi-faux. Et cela nous fait mal. Et c’est ce qui fait que la plupart des réfugiés mauritaniens ne veulent pas prendre la nationalité sénégalaise. Ceci de peur de donner raison à ces gens qui disaient que nous sommes des Sénégalais. La troisième chose, c’est que la majorité de ces personnes étaient des fonctionnaires et des éleveurs. Qui, soit ont perdu leur travail, leur bétail, soit leurs terres. Et on sait que, pour un Africain, la terre est quelque chose de sacrée. C’est pour dire que tout est noir dans ce dossier. Malheureusement, l’Etat continue à être aveugle, à s’encastrer dans ses idéologies racistes, ce système raciste, discriminatoire. Et qui, en fin de compte, ne fait l’affaire de personne, même pas du régime. Parce qu’ils savent que, tôt ou tard, il va tomber. Le monde a changé et ils seront obligés de faire face à la jeunesse. La jeunesse mauritanienne de 1989 n’est pas celle de 2019. Voilà des raisons d’espoir. Mais, vraiment, on ne pouvait pas imaginer que ça puisse durer aussi longtemps.
Aujourd’hui, comment vivent les Maures au Sénégal ?
Il y a beaucoup de Maures qui sont nés au Sénégal. Et ce qui le symbolise c’est le nom de certains quartiers de Dakar comme “Xuru Naar’’, la Rue 5, la Rue 3, la ville de Rufisque, de Saint-Louis, etc. Mais, celui qui veut tuer son chien l’accuse de rage. Il fallait un alibi et ils en ont trouvé un, qui est morbide, pour déranger tout l’équilibre socio-économique d’un pays. Cela a pratiquement perturbé toute la géographie de la Mauritanie. Maintenant, quand on va dans la vallée du Sud, on dirait qu’on est dans celle du Nord. Même les noms des villages deviennent ceux des Maures. Malheureusement, ils veulent tout faire pour transformer l’Etat. Mais ils perdent leur temps. On va donc continuer à supporter, à souffrir. Parce que nos enfants grandissent sans connaître leur patrie. Nos femmes deviennent des chefs de ménage sans formation, ni moyens. Beaucoup de nos femmes sont devenues des veuves ou abandonnées. C’est dur.
Quelle appréciation faites-vous du rôle joué par les chefs religieux de cette localité, à l’époque ?
Il faut reconnaitre que les chefs religieux ont cherché à limiter les dégâts, mais n’ont pas trop agi concrètement. Parce que nous avons la même religion, les mêmes “tarikha’’ (confréries). Beaucoup de nos compatriotes mauritaniens sont Tidianes, Khadres, etc. A ce niveau là, nous avions osé espérer, mais ça n’a pas donné grand-chose. Certains, dans pareilles circonstances, veulent que les choses se règlent sans voir la cause du problème. Donc, le côté religieux a été un peu superficiel. C’est regrettable.
Donc, pour vous, ce problème est plus politique que social, c’est-à-dire entre deux peuples ?
C’est un problème politique. Ils ont voulu dérégler la démocratie mauritanienne, son équilibre, en disant que les Noirs sont des étrangers. En plus de ça, ils veulent “mauritaniser’’ tout le pays, alors que nous ne sommes pas des Arabes. On peut être musulman sans être arabe. Et il n’y a que la politique qui pourra régler le problème. Il faut, aujourd’hui, du courage pour le faire. Mais quand quelqu’un vit de l’esclavage, du racisme, du tribalisme, de la discrimination, de la spoliation et de la corruption, on ne peut pas lui parler de la Bible ou du Coran. Il nous faut, du côté des autorités mauritaniennes, une prise en charge réelle du passif humanitaire. C’est tout ce qu’on attend. Et comme l’élection présidentielle c’est au mois de juin, on verra bien ce qui va se passer.
Comment décrivez-vous la cohabitation entre les deux peuples ?
On n’a jamais eu de problème avec la population sénégalaise. Parce que nous-mêmes, nous sommes pacifiques. Quand on regarde les journaux de 1989 à aujourd’hui, il n’y a jamais eu de problèmes entre les réfugiés mauritaniens et les Sénégalais. Donc, à ce niveau, le problème ne se pose pas et le peuple sénégalais aussi est pacifique. Et quand on est étranger, il faut respecter les règles du pays. Le problème, c’est au niveau des gouvernants. Il n’y a pas eu ce coup de pouce, cette volonté politique, ce courage pour pouvoir affronter le dossier. Comme on le dit, les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts et nous sommes très faibles sur la balance. Les gens ne regardent pas le côté humanitaire, dans cette affaire. Or, nous ne pouvons pas influer sur les actes républicains.
Le Hcr et le gouvernement sénégalais ont promis, depuis 2015, de naturaliser les réfugiés mauritaniens qui le désirent. Qu’en est-il réellement ?
Aujourd’hui, beaucoup de gens ne veulent pas de cette naturalisation, pour éviter que les Maures disent que nous ne sommes pas des Mauritaniens. En dehors de cela, il y a certains qui, pour un oui ou un non, n’en veulent plus. Ils en ont marre. La procédure est lente et souvent même, elle est compliquée. En fait, il y a un accord tripartite entre l’Etat du Sénégal, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr) et le gouvernement de la Mauritanie. Même cet accord est violé par la Mauritanie, et le Sénégal ne dit rien. Nous voyons tout cela. Ni le Hcr ni l’Etat du Sénégal ne veulent dire ouvertement que la Mauritanie a violé cet accord. Donc, si les deux parties ne parlent pas, notre parole, c’est un grain de sel dans l’océan. En plus, ils veulent nous imposer de nous taire. Les gens qui sont fatigués, qui ne veulent plus continuer la lutte, qui veulent devenir des Sénégalais, n’ont qu’à prendre cette naturalisation. Nous, au niveau de la coordination, nous ne sommes pas contre. On n’a qu’à permettre à toute personne de faire son choix. Parce que l’Etat sénégalais peut le faire en moins de 6 mois. Mais depuis le magistère d’Abdoulaye Wade en 2000, on en parle. Nous sommes presque en 2020.
Actuellement, plusieurs refugiés ne détiennent toujours pas de pièce d’identification. Est-ce que cela ne pose pas un problème ?
C’est un crime administratif dont on a été l’objet, depuis décembre 2016, jusqu’en octobre 2018. Pendant toute cette période, nous sommes devenus des sans-papiers au Sénégal, sans aucun document administratif. Même pour aller travailler comme une bonne dans une maison, nos braves dames ne pouvaient pas le faire. Parce qu’avec les vols, on demande des pièces d’identité aux femmes de ménage. On ne peut pas avoir un travail temporaire, ni voyager. Et même si on nous envoie de l’argent via un service, on ne peut pas le récupérer. Nous étions devenus des néants à l’intérieur du Sénégal. Heureusement qu’Aly Ngouille Ndiaye (ministre de l’Intérieur) a pris son courage à deux mains et, depuis octobre dernier, les cartes ont commencé à être délivrées. Mais les choses ont été arrêtées à cause de l’élection (présidentielle). Mais, actuellement, la majorité de nos concitoyens voudraient quitter le Sénégal et aller dans d’autres pays. Parce que si l’Etat du Sénégal veut faire les yeux doux à la Mauritanie, en nous sacrifiant pour des intérêts politiques, ce n’est pas possible. Nous avons des familles, nous avons besoin de vivre, d’avoir des projets, etc. S’il y a un pays autre que le Sénégal qui puisse accueillir une partie des Mauritaniens, nous allons partir.
Aujourd’hui, quel est le nombre de réfugiés mauritaniens qui vivent au Sénégal ?
Dans les conventions 51 et 109, il est inscrit noir sur blanc que l’Etat doit faire le recensement des réfugiés et leur délivrer des papiers. Maintenant, le Hcr dit qu’il y a environ 20 000 réfugiés au Sénégal. Mais nous, nous contestons cela. Cependant, nous n’avons pas encore de preuves pour appuyer notre thèse. Parce que dans ces 20 000 réfugiés qui sont au Sénégal, les 19 000 sont des Mauritaniens. Et ce chiffre, c’est presque un village. En plus, ce sont des gens qui sont restés là pendant une trentaine d’années. Ils ne peuvent ni voyager ni avoir une pièce d’identité, encore moins retourner dans leur pays d’origine. Et maintenant, que veut-on faire avec ces gens-là ?