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27 juillet 2025
«NOTRE REGIME EST PRESIDENTIALISTE»
La suppression annoncée du poste de Premier ministre nourrit des divergences sur la nature de notre régime politique. Parlementaire pour certains, présidentiel pour d’autres. Mais, pour Mouhamadou Mounirou Sy, notre régime est présidentialiste.
Quelle est la différence entre régime présidentiel et régime parlementaire ?
De manière très basique, la distinction entre ces régimes résulte de la nature stricte ou souple de la séparation des pouvoirs. En théorie du droit et de la science politique, cette différence de régimes a été théorisée dans la doctrine française par le Professeur Maurice Duverger. Ce qu'il faut retenir subrepticement est que le régime présidentiel est un cadre politique dans lequel il existe une séparation stricte des pouvoirs exécutif et législatif. Avec ce régime, c'est le Parlement qui vote certes les lois, mais le président de la République, souvent le chef de l'exécutif, est fort et stable. On parle alors de présidentialisme lorsque l'équilibre entre les pouvoirs est rompu et que le régime consiste à asseoir l'hégémonie du président de la République et la réduction, voire la faiblesse des pouvoirs du Parlement. Selon la dose de prérogatives qui est octroyée au chef de l'Etat, on parle de régime présidentialiste, semi-présidentiel ou présidentiel tout court. Donc, il s'agit d'un système constitutionnel qui organise la séparation stricte des pouvoirs, c'est-à-dire qu'aucun pouvoir n'a la possibilité d'influencer l'autre.
Dans quel cas de figure se trouve le Sénégal ?
En vertu des textes, de la nature souple de la séparation des pouvoirs et des rapports entre l'exécutif et le législatif, le régime sénégalais montre des allures d'un régime parlementaire. Beaucoup d'éléments constitutionnels peuvent être des illustrations parfaites. D'abord, le Gouvernement est doublement responsable devant le Président de la République et devant le Parlement avec les deux armes opposées qui sont les corolaires, à savoir la motion de censure et la question de confiance. La motion de censure, qui est à l'initiative des parlementaires, permet à ces derniers de se prononcer sur la politique du Gouvernement. S’ils la désapprouvent, le Gouvernement est forcé de démissionner. Quant à la question de confiance, elle est posée par le Gouvernement directement à l’Assemblée nationale.
Par cette procédure, celui-ci met sa responsabilité en jeu et sera contraint de démissionner en cas d’échec. En revanche, une réussite peut permettre de mettre fin à un désaccord entre le Gouvernement et les parlementaires ou aider à rassembler une majorité divisée au sein du Parlement. C'est pourquoi, en cas de divergence entre le parti au pouvoir et la majorité parlementaire, la cohabitation serait inévitable avec un Premier ministre, chef du Gouvernement, qui définit et conduit la politique de la Nation. Ce qui est la marque notoire d'un régime parlementaire. Mais, dans la pratique, tout semble montrer une forte dose de présidentialisme en raison du déséquilibre des pouvoirs en faveur de l'exécutif au premier chef duquel, le président de la République. Donc, on pourrait ne pas se tromper si l'on qualifie notre régime de présidentialiste depuis la Constitution de mars 1963.
QUAND LE SYSTEME DE CANALISATION SOULAGE LES POPULATIONS
Ville située dans une zone pluvieuse et logée dans un bas-fond, Nioro fait face, depuis plusieurs années, à deux défis environnementaux : l’érosion hydrique et le ravinement.
Une situation qui avait fini de métamorphoser le paysage de la commune. Mais aujourd’hui, grâce à la mise en place d’un système de canalisation, la ville retrouve une image plus reluisante et des populations soulagées.
Dans la commune de Nioro, les habitants se souviennent encore des nombreux dégâts causés par les fortes pluies. A l’approche de chaque hivernage, c’est la psychose dans les maisons. Les eaux de ruissellement qui se déversaient dans la ville plongeaient les habitants dans l’angoisse et des lendemains incertains. Dans quelques artères de la ville, les traces de ravinement restent encore visibles, même si beaucoup d’efforts ont été consentis pour régler la question. « A chaque fois que les pluies commençaient à tomber, c’était la panique. Nos déplacements étaient réduits. L’accès à certaines zones de la ville devenait aussi un casse-tête », se rappelle Ameth Seck, chauffeur dans une Ong. Selon lui, les populations, par précaution, construisaient des digues qui avaient du mal à résister à la furie des eaux. « Nous étions fatigués », lance-t-il. Ameth estime qu’avec la réalisation de la canalisation, c’est toute une population qui vient d’être soulagée. Une satisfaction partagée par un autre habitant, Malick Dieng, la quarantaine, qui salue, également la réalisation de cette infrastructure. « Avant les canaux, Nioro subissait beaucoup de dégâts matériels, car il n’existait aucun système d’évacuation des eaux de pluie», se souvient-il. L’homme explique cette situation par le fait que les populations se sont installées sur des chemins d’eau ou zones d’évacuation naturelle de l’eau. Pour lui, les autorités municipales auraient dû éviter ce problème si elles avaient bien pris en compte la question du ruissellement dans le plan de lotissement de la ville. « Aujourd’hui, juste 10 minutes après la pluie, les populations affectées peuvent tranquillement vaquer à leurs occupations. Les eaux étant aussitôt évacuées vers la rivière qui se trouve non loin de Nioro », indique Malick. Sur la question, le maire de la commune précise que Nioro n’a pas un problème d’inondation mais de ravinement. « Quand il y a de fortes pluies, toutes les eaux qui viennent des villages environnants, surtout ceux de l’Est, se déversent dans la ville. Il nous arrivait, dans le passé, de recevoir des eaux de pluie sans qu’il ne pleuve à Nioro », se rappelle Abdoulaye Bâ.
Le bout du tunnel…
Les populations de Nioro ont dû attendre plusieurs années pour enfin voir un début de solution aux problèmes de ravinement. Cela, grâce à un appui financier de la Banque africaine de développement (Bad). En effet, c’est dans le cadre de la réhabilitation de la route Dinguiraye-Nioro-Keur Ayib, une section de la Rn4 sur le corridor transgambien, que la commune a pu bénéficier d’un financement consacré à la canalisation. L’édile de la ville rappelle que c’est en 2015, lors de la visite du chef de l’Etat, Macky Sall, à Nioro, pour lancer les travaux de ladite route, qu’il avait profité de son intervention pour lui faire part des doléances de la ville liées aux problèmes de ravinement. C’est dans cette optique que le marché a été revu afin d’introduire le volet assainissement. Ceci a permis à la commune de se doter de canaux qui, aujourd’hui, ont permis de résoudre la question du ravinement par une évacuation des eaux de ruissellement.
Toutefois, Abdoulaye Bâ reconnaît que ces réalisations n’ont pas suffi pour régler définitivement la question. « La situation persiste dans certaines poches de la ville, notamment dans les quartiers environnants », admet-il M. Bâ précise que les canalisations concernent, pour l’instant, les quartiers Médina, Nouroulaye, Darou Salam, Thiérer et une partie de Diamaguène. Il reste ceux de Fass Hlm et une partie de Darou Salam.
Nioro en quête d’un plan d’assainissement
Alors qu’il était député à l’Assemblée nationale en 2001, l’actuel maire de Nioro dit s’être battu pour doter sa commune d’un Plan directeur d’assainissement (Pda). Le document a été élaboré et devait couvrir la période 2001- 2015. Mais, près de 20 ans après, il tarde toujours à être mis en œuvre. « Des techniciens en assainissement nous ont fait savoir que seule l’exécution du Pda permettra de régler définitivement le problème du ravinement », confie le premier magistrat de la ville. Toutefois, il promet de poursuivre le combat, afin que le Plan directeur d’assainissement puisse être réalisé.
Bitumage et réseau électrique
Le financement du système de canalisation a été obtenu grâce à un apport de la Bad à travers la réalisation de la transgambienne, notamment l’axe Dinguiray-Nioro-Keur Ayib. En effet, dans ce projet, il y avait trois volets : route, assainissement et infrastructure. Ce projet a permis également de revêtir les routes de la ville et le bitumage de certains axes de Nioro. La deuxième phase de ce projet est lancée en février passé. Elle porte sur le bitumage de 4 km de routes dans la commune et le prolongement de la canalisation jusqu’à la rivière en allant vers Porokhane. Ce second financement permettra aussi de réaliser 12 km de réseaux d’électrification, dont 8 km à Nioro et 4 autres à Keur Ayib.
LES BONS POINTS DU PROGRAMME ARED A DAKAR, KAOLACK ET SAINT-LOUIS
L’Ong Ared (Association pour la recherche et l'éducation pour le développement) a partagé, hier 2019, les résultats de l’évaluation finale de son programme bilingue.
Exécuté entre 2014 et 2018 dans les académies de Dakar, Kaolack et Saint-Louis, il a été jugé satisfaisant.
Les résultats de l’évaluation finale du programme bilingue de l’Ong Ared ont été partagés, hier, au cours d’un atelier qui a réuni plusieurs acteurs intervenant dans le système éducatif. Ce programme a été mis en œuvre de 2014 à 2018, en collaboration avec le ministère de l’Education nationale. Le Wolof et le Pulaar sont les deux langues ciblées par le programme dans les régions de Dakar, Kaolack et Saint-Louis. L’objectif était d’amener les apprenants de la première à la quatrième année du primaire inscrits dans le modèle bilingue d’Ared à obtenir des résultats comparativement meilleurs en lecture et en mathématiques à la fin du programme.
Ared est un modèle d’éducation bilingue à temps réel. Il consiste en l’utilisation simultanée de la langue maternelle de l’enfant ou première langue (le wolof ou le pulaar) et le français, la deuxième langue. « L’apprenant développe d’abord des compétences en lecture dans la langue nationale. Ensuite, il transfère ces compétences à la maitrise de la langue française. Le modèle s’aligne sur toutes les matières du programme d’études existant et ne nécessite aucune réforme du programme d’enseignement de base », explique-t-on dans un document remis à la presse. Selon ce texte, l’évaluation externe de ce programme a montré que les élèves du programme bilingue Ared ont obtenu des résultats supérieurs aux élèves des écoles traditionnelles. « Les élèves bilingues qui ont participé à l’enseignement bilingue du CI au CE2 ont obtenu des résultats nettement supérieurs au Cfee 2018 à ceux des élèves traditionnellement inscrits », lit-on dans le document.
Selon la même source, en 2016-2017, les classes bilingues du CI au CE2 ont surpassé les classes traditionnelles dans presque tous les sous-tests et les moyennes étaient plus élevées pour la langue et communication et les mathématiques. En 2017-2018, les classes bilingues ont obtenu de meilleurs résultats que les classes non bilingues dans tous les sous-tests et leurs résultats moyens en langue et communication ainsi qu’en mathématiques étaient supérieurs. « Cela signifie que la différence entre les élèves bilingues et ceux qui ont reçu un enseignement traditionnel demeure forte au fil du temps », note-t-on dans le document. Des résultats salués par les responsables de l’Ong Ared. Selon Mamadou Amadou Ly, directeur général d’Ared, ces performances n’auraient été atteintes sans les enseignants. « Tout ce que nous avons obtenu dans ce programme, c’est grâce à eux », a-til déclaré.
Chargée de programme à Dubai Cares, Sinda Ouertani a affirmé que l’éducation bilingue apporte un plus, tant dans l’apprentissage que dans la pédagogie. Elle a ajouté que le programme a été un facteur de succès. Pour sa part, Ndèye Khady Diop Mbodji, secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, a salué la mise en œuvre de ce programme qui a conduit à un bon niveau de performance. Elle a indiqué que le ministère de l’Education nationale a pris l’option de généraliser l’utilisation des langues nationales dans le système éducatif.
«L’APPARTENANCE A UNE CASTE EST BRANDIE POUR HUMILIER OU FAIRE MAL»
L’enseignante-chercheuse et éditorialiste de SenePlus, Penda Mbow déplore l’ostracisme contre certaines personnes à cause de leurs origines sociales
L’universitaire, qui a prononcé la leçon inaugurale de la conférence internationale de Trust Africa ouverte hier à Dakar, a indiqué que l’appartenance à une caste est, jusqu’à présent, brandie pour « écarter » des personnes ou même les « humilier ».
Devant des participants venus de plusieurs pays africains et de l’Inde, l’historienne Penda Mbow a fait un rappel historique de l’origine des castes depuis l’Egypte antique. C’était à l’occasion de l’ouverture de la conférence internationale de Trust Africa dont le thème est: «Le partenariat mondial pour des actions communes dans la lutte contre la discrimination basée sur le travail et l’ascendance, y compris le système des castes». Elle était invitée à prononcer la leçon inaugurale. L’enseignant au département d’Histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a fait la cartographie des considérations sociales.
Selon elle, on retrouve ces personnes considérées comme étant de rang inférieur dans la pyramide sociale au Mali, en Mauritanie, au Sénégal, en Gambie, en République de Guinée, en Guinée-Bissau. On peut les trouver aussi dans le nord de la Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Niger, à l’Est du Ghana, dans une partie du Sahara et dans quelques localités du nord Cameroun, du Libéria et de la Sierra Léone. Au Sénégal, dit-elle, «la condition des "castés" a beaucoup changé sans que ne disparaissent les castes.
Pour elle, cette forme d’organisation de la société sénégalaise où des personnes sont considérées comme inférieures à cause de leurs origines est «une entrave à l’avènement d’une démocratie réelle ». Grâce à l’évolution de la société, on assiste de plus en plus, au Sénégal, à une reconfiguration. Sur le plan politique, indique-telle, des individus appartenant à des castes sont à la tête de formations politiques. Mieux, ils bénéficient de mandats électoraux. Or, dans les années 1990, on trouvait rarement des personnes issues de castes élues au parlement à partir de la liste départementale. Celles qui arrivaient à avoir un siège à l’hémicycle étaient souvent investies sur la liste nationale.
Ostracisme
Toutefois, certaines d’entre elles ont occupé de hautes fonctions nominatives après l’indépendance comme le poste de Premier ministre. Mais, dans l’histoire politique nationale, ajoute l’historienne Penda Mbow, les personnes appartenant à une caste étaient victimes d’ostracisme dans les partis politiques. «Cet ostracisme a toujours été manipulé pour écarter un candidat ou mettre quelqu’un de côté. A chaque fois qu’on avait un adversaire et qu’on voulait l’éliminer, on utilisait ses origines sociales », dit-elle. Même si les choses ont beaucoup évolué entre temps, l’historienne rappelle que «l’appartenance à une caste est souvent brandie pour exclure, humilier ou faire mal ». Dans l’administration sénégalaise, même si le statut social de la personne n’intervient jamais pendant les recrutements ou dans les nominations, la question des castes se reflète jusqu’à présent dans les rapports entre collègues. «Il y a de nombreux cas dans l’administration où des subordonnés refusent d’obéir à leur parton sous prétexte qu’il n’a pas d’ordre à leur donner parce qu’il est bijoutier, cordonnier… », renchérit-elle. Pourtant, elles sont incontournables dans la société sénégalaise. Elles sont dans la bijouterie, dans la cordonnerie…
Certains, plus précisément les griots, explique Mme Mbow, ont envahi le monde de la communication. Par leur talent, ils ont réussi à s’imposer dans ce domaine. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, ils sont appelés communicateurs traditionnels. «Certaines valeurs de gens dits castés se révèlent précieuses dans le monde moderne», ajoutet-elle. Ces maîtres de la parole, selon elle, peuvent aider à véhiculer le message sur la nécessité d’ancrer le civisme chez les Sénégalais. Cependant, elle déplore l’attitude de certains griots qui «passent leur temps à quémander, généralisant ainsi cette pratique». Cela explique, entre autres facteurs, la systématisation de la mendicité, de la facilité avec laquelle la corruption prévaut au Sénégal, déplore Mme Penda Mbow. D’après elle, c’est parce que cette pratique est devenue monnaie courante au Sénégal que personne ne rechigne plus à tendre la main.
VULGARISER LA CULTURE DE LA PREVENTION
Le ministère du Travail et la Caisse de sécurité sociale ont lancé, hier, le mois africain de la prévention des risques professionnels.
Une occasion pour les acteurs de rappeler l’importance de la prévention dans le milieu du travail. Une quinzaine d’activités sont prévues durant ce cycle qui prend fin le 30 avril.
Sur le continent africain, le mois d’avril sera marqué par une série d’activités sur la prévention dans le monde du travail. Il en sera de même au Sénégal afin d’attirer l’attention des citoyens sur l’importance de la prévention. Hier, au siège de la Caisse de sécurité sociale à Dakar, le mois africain de la prévention a été lancé. Le thème est : « Construire les bases d’une prévention durable en milieu de travail en Afrique : un défi pour tous ». La cérémonie de lancement, en plus des autorités de la tutelle, a vu la participation des différentes structures chargées de dérouler des activités de sensibilisation tout au long de ce rendez-vous. Ce sera l’occasion de vulgariser la culture de la prévention qui doit commencer par les entreprises. Ces dernières qui, de l’avis d’Assane Soumaré, directeur de la Caisse de sécurité sociale, n’incluent pas la prévention dans leurs politiques, ont tout à gagner en l’érigeant en priorité. «Les entreprises s’intéressent aux politiques commerciale, financière, technologique…, mais laissent de côté la prévention. Pourtant, cela coûte beaucoup moins de prévenir que de réparer. Si pour prévenir un risque, il faut cinq francs, la réparation coûtera 100 francs », a-t-il expliqué.
Selon lui, la prévention des risques, qui est un facteur de compétitivité, doit être mise en place sous la forme d’un dispositif systémique, d’autant plus qu’avec l’exploitation du pétrole et la mise en place de la phase 2 du Plan Sénégal émergent (Pse), de nouvelles formes de risques pourraient surgir. La représentante du ministre du travail, Ndiémé Seck Diène, a insisté sur une plus grande implication des travailleurs, « les premiers concernés », dans la prévention. La clôture des activités, prévue le 30 avril prochain, sera marquée par la célébration de la 23e Journée africaine de la Prévention. Au-delà des entreprises et des employés, les activités auront pour cible la population, étant entendu, comme le dit Assane Soumaré, que « la prévention est un réflexe naturel de tous les jours ».
PAR PAPE NDIAYE
L'APR SAUVÉE DE L'IMPLOSION
Tous les observateurs avertis s’accordent à reconnaitre que la non-nomination des « arrivistes », « transhumants » et « resquilleurs » de la locomotive « Benno Bokk Yaakar » ou de « Macky2019 » a sauvé le parti présidentiel de la dislocation
A l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement, membres fondateurs de l’APR et militants des années de braise attendaient le président Macky Sall, tel un maitre maçon, au pied du mur. Car certains cadres s’étaient jurés de sonner la rébellion si toutefois des intrus parvenaient à s’inviter dans le gouvernement. Ouf, la non-nomination des transhumants a sauvé l’APR de l’implosion. Paroles du « Témoin » !
Après moult tractations, le Sénégal a finalement accouché d’un nouveau gouvernement. Une naissance qui ne pouvait être que douloureuse puisqu’il s’agit d’une expulsion de 32 bouts de bois de Dieu et trois autres prématurés. Sans compter les mort-nés que le président Macky Sall a ressuscités, hier, avant de les recaser dans des crèches de ministres-conseillers et autres ministres d’Etat. De fait, le nouvel attelage que l’on croyait allégé est en passe d’être alourdi. Toujours est-il que, pour de nombreux proches de Macky Sall et cadres de l’APR qui s’autoproclamaient ministres-embryons, la nouvelle est tombée véritablement comme une douche froide faisant fléchir leur enthousiasme né au soir du 24 février dernier. Ils ne sont pas les seuls. Car, à l’affut dans les palissades du Palais, il y avait une flopée de grands transhumants et petits « ruminants » comme Thierno Lo, Samuel Sarr, Abdoulaye Baldé, Cheikh Tidiane Gadio, Serigne Mbacké Ndiaye, Farba Senghor, Cheikhna Keita, Pape Samba Mboup, Amadou Kane Diallo, Oumou Salamata Tall, Ousmane Ngom, Aïssata Tall Sall, Modou Di- agne Fada, Sitor Ndour, Talla Sylla, Diop-Sy, Cheikh Diallo, Sada Ndiaye, Jean Paul Dias et autres Souleymane Ndéné Ndiaye voire son cousin Me El Hadj Diouf. Toute cette horde de migrants et de refugiés politiques s’attendait fortement à d’éventuelles retombées de la réélection du président Macky Sall. Ce, au mépris de la clameur populaire.
Or, bien que tout le monde ne puisse pas être ministre, la composition du nou- veau gouvernement de Macky II a suscité une véritable vague de mécontentement et de désapprobation chez ceux qui s’arrogeaient légitimement — ou abusivement — le titre de membres fondateurs et militants de la première heure. Par conséquent, imaginez ce que cela aurait pu engendrer comme dégâts si le président Macky Sall avait nommé ministres des transhumants. Ouf ! Tous les observateurs avertis s’accordent à reconnaitre que la non-nomination des « arrivistes », « transhumants » et « resquilleurs » de la locomotive « Benno Bokk Yaakar » ou « Macky2019 » a sauvé l’APR de l’implosion.
Selon un député APR se disant très proche du président Macky Sall, si des transhumants comme Aïssata Tall Sall, Abdoulaye Baldé, Thierno Lo et autres Modou Diagne Fada étaient entrés au gouvernement ou même avaient été nommés ministres con-seillers, il allait démissionner ! « Et je ne serais pas le seul dans ce cas-là ! Car d’autres Apéristes et militants de la première heure avaient décidé de se joindre à moi pour créer un front voire un courant, quitte à lâcher Macky Sall pour de bon ! Heureusement que le président Sall avait bien senti le vent de la frustration pour n’avoir pas promu des transhumants qui ne lui ont rien apporté », nous confie ce député Apr.
Me Siré Sanghote, responsable du Mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer) nous renvoie vers les différents discours de rupture du président Macky Sall disant que l’engagement politique doit bien s’accommoder de la morale, de l’éthique et de la loyauté pour se féliciter du sort réservé au transhumant dans le gouvernement Dionne III. « Dans le choix des hommes et des femmes, le président Macky Sall a mis en exergue ces valeurs auxquelles il faisait allusion. Nous nous félicitons du fait qu’il n’a pas nommé des transhumants dans ce nouveau gouvernement », se félicite ce jeune juriste et militant de l’Apr. Mais il s’empresse de préciser ce qui suit : « Attention ! Cela ne veut pas dire pas que le président Sall ne doit pas travailler avec des transhumants. En cas de besoin, il peut choisir une certaine catégorie de transhumants aux compétences avérées pour l’intérêt du Sénégal », ajoute Me Siré Sanghote.
Divagation politique...
En effet, même s’il ne s’agit pas seulement du nouveau gouvernement, ces transhumants des temps modernes ou des prairies abondantes sont bannis, vomis et rejetés à tous les niveaux. Considérés comme des « animaux » politiques en divagation voire en perdition, la plupart des transhumants n'existent que par des chaînes de télévision et des journaux. « D’ailleurs, de nombreux journalistes et animateurs s’arrangent à ne plus les inviter ou les interviewer pour éviter de se faire discréditer », regrette notre député membre fondateur de l’Apr.
Heureusement que sous ce régime de Macky Sall version second mandat, les alternances se suivent, mais ne ressemblent pas. Pour le moment du moins ! Car, ces mêmes têtes sanctionnées ou chassées par les populations sous d’autres cieux sont désormais condamnées à faire leur deuil politique. Pour cause, elles sont politiquement mortes et enterrées par le peuple sénégalais. Pour les réhabiliter, le président de la République Macky Sall serait contraint de mettre les drapeaux de l’éthique en berne.
Quatre jours après la naissance du nouveau gouvernement, « Le Témoin » a tenté d’interpréter les résultats des clichés de l’échographie post-natale. Sous la loupe, il est avéré que les Sénégalais ont applaudi des deux mains, histoire d’homologuer un gouvernement sans transhumants. Autrement dit, nos compatriotes considèrent que ces gens qui ont grassement profité de l’ancien — ou des anciens ! — régime(s) doivent aller s’opposer au lieu de resquiller à la table des vainqueurs de 2012 ou du 24 février dernier. Parce que dans toute démocratie qui se respecte, la majorité gouverne et la minorité s’oppose. L’opposition constitue un contre-pouvoir. Elle permet d’éviter que la majorité ait la tentation de mener une politique portant atteinte aux droits et libertés ou désastreuse sur le plan économique. Mais quoi qu’il en soit, l’APR est sauvée de l’implosion. Pour combien de temps ?
par Mamadou Bamba Ndiaye
SUPPRIMEZ AUSSI LE PARLEMENT !
C’est l’air du temps dans toutes les (ex ?) colonies françaises : réformer les systèmes politiques et électoraux dans l’objectif d’empêcher toute alternance et toute cohabitation
En copiant sur son collègue béninois la suppression du poste de Premier ministre, Macky Sall s’inscrit, comme Patrice Talon, dans une logique de confiscation des prérogatives parlementaires. Au Bénin, seuls deux partis de la mouvance présidentielle sont admis à participer aux élections législatives prochaines. Toutes les listes de l’opposition ont été recalées du fait notamment de l’application de la nouvelle charte des partis politiques. Talon semble avoir bien assimilé la leçon de Sall : la meilleure manière de gagner une élection avant le vote est d’éliminer ses rivaux. Une malice d’une simplicité enfantine qui relèverait d’un « extraordinaire génie politique », si l’on en croit certains journalistes, griots modernes, prêts à s’extasier devant tout acte de celui qui détient les fonds politiques.
Talon va-t-il à son tour inspirer Sall dans la rédaction de la prochaine charte des partis politiques ? Les premières indiscrétions font penser que oui. On parle notamment d’étendre le « parrainage » de façon à faciliter la dissolution des partis d’opposition jugés menaçants ou récalcitrants. C’est l’air du temps dans toutes les (ex ?) colonies françaises : réformer les systèmes politiques et électoraux dans l’objectif d’empêcher toute alternance et toute cohabitation. C’est un des aspects de l’actuelle conjoncture de reflux démocratique qui devrait inciter les forces de résistance des (toujours) possessions françaises à coordonner leurs luttes au niveau sous-régional.
Pour le moment, au Sénégal, l’actualité est à la suppression du poste de Premier ministre. Rappelons qu’il y un an, dès son accession au pouvoir, Talon a nommé un gouvernement sans Premier ministre. Ici, des constitutionnalistes ont averti que la suppression du poste de Premier ministre entraînera celle de la plupart des instruments du contrôle parlementaire : motion de censure, déclaration de politique générale, séances de questions au gouvernement, etc.
On peut à bon droit constater que les députés n’utilisent pas ces instruments comme il le faudrait. Mais il s’agirait de les engager à jouer pleinement leurs rôles plutôt que de remettre en cause le principe républicain de l’existence de contre-pouvoirs outillés.
Au lendemain du coup d’État de décembre 1962 ayant entraîné l’éviction de Mamadou Dia, Senghor a instauré un régime méga-présidentialiste sans Premier ministre. Ses griots d’alors parlaient de « constitution à l’américaine ». On entend cette même musique aujourd’hui. Mais c’est faux. La Constitution américaine institue un président fort mais totalement responsable devant le Parlement qui peut bloquer ses décisions et même parfois le destituer (impeachment).
La toute-puissance des nouveaux Faidherbe
Si l’Assemblée n’a plus de Premier ministre à censurer, elle devrait pouvoir engager la responsabilité du président de la République. Sinon, le pouvoir (législatif) n’aurait plus aucun moyen d’arrêter le pouvoir (exécutif) et la république ne le serait plus que de nom. Autant alors supprimer le Parlement. Mais c’est peut-être cela le vrai projet : dépouiller les institutions démocratiques de leurs prérogatives pour ne laisser subsister que la toute-puissance des Présidents-Gouverneurs, ces nouveaux Faidherbe du 21ème siècle.
Mamadou Bamba Ndiaye est ancien député, Secrétaire général du Mps/Selal
«NOUS VOULONS QUE BBY SE TRANSFORME EN UN PARTI ET GERE LE PAYS JUSQU’EN 2035 »
Moussa Sarr, Secrétaire Général Adjoint et porte-parole de la Ligue Démocratique, parle du compagnonnage de son parti avec la mouvance présidentielle
De tous les grands partis alliés membres de la mouvance présidentielle, la LD est la seule qui n’a pas de représentant au sein du gouvernement. Cette question et bien d’autres ont été évoquées dans cet entretien par le Secrétaire Général Adjoint et porte-parole de la Ligue Démocratique, Moussa Sarr
Il a été noté l’absence de la Ligue Démocratique (LD) dans le gouvernement. Quels commentaires en faites-vous ?
C’est vrai, la LD est absente de la nouvelle équipe gouvernementale. Nous en avons pris acte, car c’est le président de la République qui a la prérogative constitutionnelle de nommer aux emplois civils et militaires. Nous n’avons pas d’états d’âme là-dessus parce que simplement, nous avons au cours de cette période assumé notre choix en investissant le président de la République, au mois d’octobre dernier, comme notre candidat pour la dernière présidentielle. Ce choix a été fait suite à l’analyse de la situation nationale, ainsi que du bilan des sept ans de pouvoir, pour estimer que ce qu’il y a de mieux pour notre pays, c’était de donner un second mandat à Macky Sall. Par la suite, nous avons battu campagne et nos responsables ont été à côté du président de la République durant sa campagne à l’intérieur du pays, notamment à Ziguinchor avec notre camarade le Secrétaire Général. A Dakar comme dans les régions, le parti a battu campagne pour un vote massif pour le candidat de BBY. C’était cela notre responsabilité historique, que nous avons assumée. Pour le reste, cela relève des prérogatives constitutionnelles du président de la République. Nous réaffirmons notre ancrage dans la Coalition Benno Bokk Yakaar. Lors de notre dernier congrès, nous avions dit que nous allions faire tout pour que le nouveau mandat du président de la République réussisse plus et mieux que le premier. Car il y va de notre crédibilité et de notre honneur.
N’est-ce pas une manière de vous dire que vous n’avez pas bien travaillé, contrairement aux autres alliés ?
La LD a bien travaillé au sein de la coalition BBY. Notre camarade Nicolas Ndiaye est l’un des membres les plus assidus et les plus déterminants du Secrétariat Exécutif de BBY. Il y siège et y prend des initiatives et des responsabilités. Yéro Deh qui est notre président d’honneur est le président du Conseil des Sages de BBY. Moi-même, je suis membre de la cellule de communication de la coalition ; et c’est à ce titre que, pendant la campagne, j’ai participé à plusieurs débats. Notre absence du gouvernement, nous ne l’apprécions pas en termes de présence des uns ou des autres. Notre rôle aujourd’hui, c’est de nous mobiliser pour que ce nouveau mandat puisse être une réussite afin que les Sénégalais aient assez d’infrastructures routières et sociales de base, partout dans le pays, et assez d’emplois pour les jeunes.
L’autre fait marquant dans cette formation du nouveau gouvernement est la suppression du poste de premier Ministre. Quel commentaire ?
Je crois que nous devons tous attendre l’exposé des motifs du projet de loi qui sera soumis à l’Assemblée nationale. C’est à ce moment que nous connaîtrons les intentions du président de la République. Mais, en attendant, nous pouvons quand même marquer notre accord avec la volonté qu’il a exprimée en disant qu’il compte soumettre à l’Assemblée nationale ce projet de loi pour supprimer le poste de premier Ministre, afin d’être en contact direct avec les ministres. Ce sera aussi une manière d’être en mesure de pouvoir procéder de manière diligente à l’examen des dossiers et de supprimer ainsi les goulots d’étranglement. Cette suppression lui permettra d’avoir une administration beaucoup plus moderne, performante et rapide. Si nous arrivons à réussir cela, ce sera tout bénéfique pour le Sénégal. Dans tous les cas, nous de la LD, nous sommes favorables à l’équilibre des pouvoirs.
Qu’est-ce que vous voulez dire pas là ?
Les pouvoirs, exécutif, législatif et judicaire, sont des piliers de l’Etat de Droit ; et nous sommes favorables à l’équilibre des pouvoirs. La Constitution, lorsqu’elle sera révisée, contrairement à ce que certains pensent, cela ne va pas forcément accroître les pouvoirs du président de la République ; mais d’autres réformes sont envisagées, qui seront soumises aux acteurs politiques. Par exemple, le président a toujours montré son souhait d’apporter des réformes dans le secteur de la Justice ; ce qui montre qu’il est ouvert à toutes les propositions. Il aurait été intéressant, dans cette volonté, de procéder à cette réforme de la Justice afin de déconstruire la perception que les sénégalais ont de la Justice, qui consiste à dire qu’elle est totalement soumise à l’exécutif. C’est une perception à déconstruire. Et si celle-ci doit aller jusqu’à ce que le président de la République ne siège plus au Conseil Supérieur de la Magistrature, de même que le ministère de la Justice, Garde des Sceaux, je pense que c’est une bonne chose.
Est-ce que l’indépendance de la Justice dépend uniquement des juges ?
Non, elle ne dépend pas seulement des juges ; mais la Justice elle-même ne doit pas être seulement une affaire des juges. La réforme de la Justice ne doit pas être perçue de manière relativement tronquée. On a l’habitude de dire ici que le président de la République doit démissionner du CSM. C’est un fait ; mais si nous voulons réformer la Justice, il faut que nous arrivions à ce que la Justice ne soit plus une affaire des juges. Il faut qu’elle soit ouverte à d’autres personnes comme les universitaires, les organisations de la société civile et bien d’autres secteurs. Car la Justice est rendue au nom du peuple sénégalais. Dans ce Conseil Supérieur de la Magistrature, des personnes importantes doivent siéger, parce qu’elle ne doit plus être une seule affaire des Juges. L’indépendance de la Justice doit aussi concerner les Juges, car c’est à eux d’arracher cette indépendance. Ils doivent se donner les moyens de leur indépendance.
Dans la situation actuelle, est ce que les juges peuvent être indépendants s’il y a des dossiers orientés et d’autres procédures instrumentalisées ?
Je disais tout à l’heure que les réformes que le président de la République envisage touchent l’exécutif. Et en voulant supprimer le poste de premier Ministre, il commence d’abord par ce pouvoir ; mais j’imagine que ces réformes, pour avoir un mieux d’Etat, vont toucher également les corps de contrôle. Tel que la loi existe dans ce pays, c’est vrai que les dossiers auxquels vous faites allusion sont destinés au président de la République ; et tant que nous n’aurons pas changé les dispositions légales, ces dossiers seront toujours déposés sur la table du président de la République. Cela donne sens au dialogue que nous devons avoir dans ce pays. Il nous faut donc aller à un dialogue constructif, en mettant toutes les réformes qui sont arrivées à maturité sur la table pour en discuter. Il faut aussi que les gens s’accordent sur une mise en œuvre de ces réformes.
Dans ce nouveau gouvernement, le président de la République a décidé de séparer le ministre de l’Economie, des Finances, du Plan et de la Coopération en deux ministères. Est-ce une bonne idée pour la gestion des ressources financières du pays ?
Depuis que cette décision a été rendue publique, avec la formation du gouvernement, tous les spécialistes ont salué cette initiative. Ils ont pensé qu’en faisant du ministère de l’Economie un ministère plein et à part, cela va donner plus d’efficacité et de visibilité à l’économie du pays. Parce que jusqu’ici, les Finances avaient tendance à prendre le dessus sur l’Economie. Il est important d’avoir un ministère de l’Economie qui joue bien son rôle. Le président de la République a dit, lors de la campagne électorale, qu’il veut atteindre le nombre d’un million d’emplois. Et pour cela, il nous faut une économie forte, et continuer à avoir ce taux de croissance, aller au delà des 7% et envisager même une croissance à deux chiffres. Pour y arriver, il faut que les autorités prennent des initiatives fortes au plan économique.
Comment la LD prépare-t-elle les locales à venir ?
Nous sommes en train de travailler pour la massification du parti tout en maîtrisant nos effectifs. L’objectif immédiat est d’être fortement présent aux élections locales. Nous voulons avoir le maximum de maires et de conseillers aux prochaines locales. C’est notre option première, pour laquelle nous allons nous mobiliser pour que la Coalition BBY ait des listes consensuelles afin qu’on y aille ensemble. De 2012 à nos jours, à chaque fois que BBY est allée ensemble avec les autres partis, elle a gagné les élections. Il nous faut maintenir cette dynamique victorieuse aux prochaines joutes électorales. Pour les locales, l’options de la LD est d’aller partout où c’est possible avec BBY. Et dans des lieux où cela ne sera pas possible, les responsables vont prendre leurs responsabilités.
La LD envisage-telle d’avoir un candidat issu de ses rangs pour 2024 ?
La LD aura bien un candidat. Sera-t-il issu des rangs de notre parti, ou la LD va-t-elle soutenir un autre candidat ?Nous ne pouvons pas nous prononcer là-dessus, parce que nous sommes en 2019 et nous ne savons pas ce qui adviendra en 2024. Mais nous nous préparons à toute éventualité. Nous savons que BBY doit survivre au-delà de 2024. Au sein de la LD, nous voulons dépasser la Coalition BBY afin qu’elle puisse se transformer en un grand parti de rassemblement, pour qu’elle garde le pays jusqu’en 2035. C’est notre souhait et nous travaillons pour y arriver.
Quelles appréciations faites vous du refus des leaders de l’opposition de répondre à l’appel du président de la République ?
Nous avons le regret de constater que, depuis un certain temps, l’opposition, par ses prises de positions et sa démarche, ne semble pas être à la hauteur des exigences démocratiques. L’opposition dite significative a boycotté, depuis les élections législatives, lors de toutes les rencontres du président de la République organisées autour du processus électoral. Malheureusement dans ce pays, elle a fait du boycott une démarche politique systématique ; or la politique de la chaise vide ne donne pas des résultats. Ils ont même boycotté la rencontre sur les concertations portant sur la redistribution des ressources issues du pétrole et du gaz. Si nous voulons avoir une démocratie forte, il nous faut une opposition digne et crédible. Les questions comme le statut de l’opposition doivent être discutées, parce que c’est écrit dans notre Constitution. Il faut qu’elle aille à la table des négociations pour discuter du statut de l’opposition et de celui de son chef, pour savoir si c’est le parti qui a le plus de députés à l’Assemblée nationale qui sera le premier parti de l’opposition ou si c’est la formation politique arrivée deuxième à l’élection présidentielle qui aura ce droit.
SADIO MANE PARMI LES 5 MEILLEURS DRIBBLEURS D’EUROPE !
L’Observatoire des données de performances sportives ou «Opta» a établi un classement des meilleurs dribbleurs en Europe en tenant compte du nombre moyen de dribbles réussis par rencontre depuis le début de l’exercice 2018/2019
Que des joueurs africains fassent partie de l’élite européenne, nous y sommes habitués. Mais cette saison, deux de nos représentants africains sur le Vieux Continent peuvent également se targuer de figurer parmi le Top 5 des meilleurs dribbleurs en Europe. L’Observatoire des données de performances sportives ou «Opta» a établi un classement des meilleurs dribbleurs en Europe en tenant compte du nombre moyen de dribbles réussis par rencontre depuis le début de l’exercice 2018/2019. Sans surprise, c’est le génie argentin du Fc Barcelone Lionel Messi qui trône en tête, avec un impressionnant ratio de 4,4 dribbles réussis par rencontre disputée cette saison. Il devance de peu la super star belge de Chelsea Eden Hazard qui comptabilise 4,3 dribbles réussis par match ainsi que le virevoltant ailier français de Nice Allain Saint-Maximin (4,2). Avec Hazard, Zaha…
Il convient de noter que deux joueurs africains peuvent également se vanter de figurer parmi les cinq joueurs les plus habiles en Europe dans ce domaine. Il s’agit du véloce attaquant ivoirien de Crystal Palace, Wilfried Zaha (4ème avec un ratio de 3,9), mais également de l’attaquant vedette des Lions du Sénégal et de Liverpool Sadio Mané qui occupe la 5ème place du classement avec une moyenne de 3,7 dribbles réussis par match.
ÇA S’AGITE POUR MBAYE NIANG
De nombreuses écuries surveillent la situation de l’international sénégalais qui réalise avec Rennes, la meilleure saison de sa carrière
La meilleure saison de sa carrière. Mbaye Niang (24 ans) connaît une sacrée réussite ces derniers mois du côté du Stade Rennais sous les ordres de Julien Stéphan. Les chiffres sont là pour le prouver : 7 buts et 3 passes décisives en 23 apparitions en Ligue 1 (13 titularisations seulement), 1 réalisation et 1 offrande lors du joli parcours en Ligue Europa mais aussi 2 buts en Coupe de France. En pleine forme et en pleine confiance, le jeune homme s’éclate au sein de l’attaque bretonne, aux côtés de Ismaïla Sarr ou encore Hatem Ben Arfa. Selon nos informations, l’ancien Caennais, prêté par le Torino (avec qui il est sous contrat jusqu’en juin 2021), se verrait bien rester au Roazhon Park. Les Rennais disposent d’une option d’achat fixée à 15 M d’euros et savent à quoi s’en tenir. La Premier League et la Bundesliga à l’affût.
D’autres écuries surveillent par ailleurs la situation de l’international sénégalais, auteur d’un doublé lors de la dernière sortie des Lions de la Teranga contre Madagascar (2-0). Selon nos informations, des clubs de Bundesliga se sont récemment renseignés à son sujet. Toujours d’après nos informations, son entourage était à Londres ces dernières heures, pour des discussions avec des formations ambitieuses de Premier League. Enfin, le Shanghaï Shenhua, intéressé en janvier, est revenu à la charge ces derniers jours, tout comme d’autres clubs de Chinese Super League. Mbaye Niang aura donc l’embarras du choix cet été. Et dire qu’avec la finale de Coupe de France à venir contre le Paris Sg et la Coupe d’Afrique des Nations avec le Sénégal, sa saison pourrait bien être encore plus belle.