SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
15 août 2025
NOUS SOMMES À PLUS DE 20% D'ÉNERGIES RENOUVELABLES DANS LA PRODUCTION ÉLECTRIQUE
Djiby Ndiaye, responsable de l’APR à Linguère et DG de l’Agence nationale pour les énergies renouvelables (Aner), liste les réalisations de sa structure
Responsable de l’APR à Linguère et Dg de l’Agence nationale pour les énergies renouvelables (Aner), Djiby Ndiaye invite «très fortement» l’opposition à répondre à l’appel au dialogue du chef de l’Etat et parle du choix du prochain maire de Linguère. Il demande aux alliés qui s’agitent de calmer le jeu et décline les réalisations et les ambitions de l’Aner.
Vous êtes responsable de l’APR à Linguère. Quelles sont vos attentes par rapport au nouveau mandat du président de la République ?
Le 2ème mandat du Président, ce sera essentiellement consacré à la réalisation de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent dont les projets sont identifiés et le financement trouvé. Ces projets ont pour la plupart fait l’objet d’études de préfaisabilité et seront entamés aussitôt après la prestation de serment. Ce deuxième mandat s’inscrit dans la continuité. Ce que nous attendons du Président, c’est ce que tous les Sénégalais attendent de lui. Ce sont des emplois pour les jeunes, accompagner davantage les entreprises et industries sénégalaises dans leur développement, améliorer les conditions de vie des populations rurales avec le développement d’activités économiques, la fourniture d’eau, d’électricité, etc.
Le Président a déjà beaucoup fait, mais il en reste encore. Facilité à toutes les populations rurales comme urbaines, l’accès à une éducation de qualité, et à une santé peu coûteuse. Nous faisons entièrement confiance au président de la République, à son intelligence, à sa vision et à sa volonté de faire du Sénégal un pays émergent. Souscrivez-vous entièrement à son appel au dialogue ou bien vous pensez que c’est un Président qui a sa majorité parlementaire et qui a été élu par plus de 58% des Sénégalais, qui doit gouverner seul et que l’opposition n’a qu’à s’opposer ? Appeler l’opposition au dialogue ne veut pas dire demander à l’opposition de ne pas s’opposer. L’opposition va certes s’opposer, mais dans un pays il est toujours bon que les gens s’asseyent pour discuter des problèmes majeurs qui impactent l’avenir du pays. Nous constatons que l’opposition a souvent contesté des décisions prises à son insu et pourtant elle avait pour la plupart la possibilité de donner et défendre son point de vue à travers des dialogues souhaités par le Président. Peut-être que si l’opposition avait accepté de dialoguer, le Président n’aurait pas pris certaines des décisions contestées.
Je suis d’accord que certaines décisions, quelle que soit la légitimité qu’on a, on ne doit pas les prendre seul. Ça concerne tout un pays, sa vie, son avenir ; on doit associer toutes les Forces vives du pays, prendre les avis des uns et des autres ; ce que le Président a toujours voulu faire. Avant d’en arriver là, il faut que les responsables politiques installent un climat serein, et acceptent de discuter des problèmes du Sénégal pour l’intérêt des Sénégalais. Même sans dialogue, le Président va dans tous les cas prendre les décisions. Il a la légitimité et l’obligation de le faire sur toutes les questions d’intérêt national. Alors je leur conseille très fortement de répondre à l’appel du Président et de mettre sur la table leurs préoccupations. Certains partis de la majorité s’agitent pour réclamer plus de postes et vont même jusqu’à dire qu’ils auront leur candidat en 2024. Croyez-vous en l’avenir de Benno ou vous pensez que la coalition va imploser ? C’est tout à fait normal, j’ai suivi un peu. L’Afp dit qu’elle aura un candidat en 2024. Chacun de nous aura un candidat, mais qui sera ce candidat ?
Ça peut être le candidat d’une coalition qui s’appellera toujours Benno bokk yaakaar, comme ça peut être le candidat d’une autre coalition ou de l’Afp tout court. Ils n’ont pas précisé qu’ils auront un candidat militant de l’Afp, et même si c’est le cas c’est tout à fait normal. Mais je crois que la coalition va demeurer. Le Président Macky Sall, pour le peu que je connais de lui, dira que nous avons gagné ensemble, nous allons rester ensemble. Et je ne crois pas que les autres alliés aient intérêt à partir. Maintenant, s’ils ont des ambitions pour leur parti, ce qui est tout à fait légitime, ils pourront les faire valoir bien après. Eux, comme nous de l’APR, nous avons intérêt à rester ensemble. Les élections locales auront lieu en décembre. Est-ce qu’on peut s’attendre à ce que vous soyez candidat à la mairie de Linguère, et quels sont vos rapports avec le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye ? Le prochain candidat de la coalition à la mairie de Linguère sera désigné par notre coalition, et nous trouverons le meilleur candidat pour la ville. J’ai de très bons rapports avec le ministre Aly Ngouille Ndiaye. Je profite de l’occasion pour le féliciter encore de la bonne organisation de l’élection présidentielle et féliciter le président de la République pour sa belle victoire. Aly Ngouille est le responsable politique de la coalition Benno bokk yakaar du département de Linguère et l’actuel maire de la ville. S’il n’est pas candidat à sa propre succession, nous allons choisir quelqu’un d’autre que nous croyons avoir le meilleur profil pour diriger la commune de Linguère. Et ce ne serait pas vous ? Je ne sais pas. Ça pourrait être moi ou quelqu’un d’autre.
Le plus important, ce n’est pas la personne. L’essentiel est qu’il faut qu’on sache que l’avenir de Linguère, c’est au-delà des considérations politiques. Nous souhaitons avoir quelqu’un qui soit capable de gérer cette ville et de la faire avancer. Vous pouvez avoir un bon profil politique, avoir tout ce qu’il faut, mais si l’on pense que vous n’êtes pas en mesure de présider aux destinées de la ville, on ne pourra mettre la ville entre vos mains. Qu’est-ce qu’on peut retenir en termes de réalisations dans le domaine des énergies renouvelables ? L’Aner existe depuis 2013 et beaucoup de réalisations ont été faites dans le sous-secteur des énergies renouvelables, sous la conduite du ministre du Pétrole et des énergies (Ndlr : Mansour Elimane Kane). D’abord au niveau des grandes centrales connectées au réseau, le Sénégal a déjà eu à installer 6 centrales solaires d’une puissance cumulée de plus de 140 mégawatts, et un projet d’une centrale éolienne de 150 mégawatts est en cours de réalisation à Taïba Ndiaye. Dans l’accompagnement du monde rural, nous avons eu à installer dans des villages isolés et non électrifiés, des kits solaires pour électrifier des bâtiments publics et communautaires, principalement les écoles, les cases des tout-petits, les postes de santé, les cases de santé, les lieux de culte, les postes de garde des eaux et forêts, de la douane, de la gendarmerie et de la police, etc. Nous avons également électrifié les postes au niveau du parc Niokolo Koba, le parc de Djouth. Nous avons aussi accompagné les femmes dans la transformation des produits halieutiques en leur installant des séchoirs solaires.
Il y en a au niveau des quais de pêche de Ziguinchor, de Sendou, de Kayar, de Saint-Louis et du Cap Skirring. Près de 100 pompes solaires ont également été installées dans la zone des Niayes pour les maraîchers, en remplacement des groupes motopompes pour réduire les charges d’exploitation et contribuer à la protection de l’environnement. Nous sommes en train de mettre en place un programme de remplacement des motopompes et électropompes dans la zone des Niayes, au niveau de la vallée du fleuve avec les riziculteurs et des bananeraies du Sénégal oriental. Dans le cadre de l’autoconsommation, nous avons eu à installer des mini-centrales solaires à la gouvernance de Ziguinchor et aux hôpitaux régionaux de Thiès, Ndioum, Tambacounda et Diourbel pour prendre en charge leur besoin en consommation d’énergie. Ces installations sont des pilotes d’un programme qui vise à installer au niveau de l’ensemble des bâtiments publics, des centrales solaires pour prendre en charge les besoins en consommation énergétique. Nous travaillons en partenariat avec le Fongip et les banques locales sur un projet d’installation de kits solaires au niveau des ménages urbains et périurbains. Le potentiel du pays en termes d’énergies renouvelables est-il important, moyen ou faible ?
Ça dépend du type d’énergie. Il y a l’énergie solaire, avec un grand potentiel réparti dans tout le Sénégal. Pour l’énergie éolienne, nous avons un bon potentiel à la Grande côte, entre Dakar et Saint-Louis où nous avons des vitesses de vent d’environ 6 mètres par seconde à 50 mètres de haut, ce qui permet une production rentable d’électricité. Nous avons également la biomasse, qui est bien présente au niveau de la Vallée du fleuve Sénégal, de la partie sud du pays, avec un potentiel moins important dans le reste du pays. Nous avons dans le domaine de la géothermie programmé des recherches avec des partenaires étrangers pour évaluer le potentiel. La marée motrice avec les vagues de la mer, les chutes d’eau, les cours d’eau présentent un potentiel hydroélectrique important. Les énergies renouvelables dont on a un potentiel avéré et exploité, c’est l’énergie éolienne, le solaire, la biomasse et l’hydroélectricité avec les barrages de Diama, de Manantali et de Kaléta. Est-ce que tout ce que vous faites pour aider à l’économie de l’énergie pour les services de l’Etat peut être considéré comme la contribution de l’Aner dans la mise en œuvre de la politique énergétique du pays ? La part de contribution de l’Aner dans la politique énergétique du pays va au-delà de l’économie d’énergie qui est particulièrement gérée par l’Agence pour l’économie et la maîtrise d’énergie (Aeme). Aujourd’hui nous sommes à plus de 20% d’énergies renouvelables dans la production électrique.
Mais au-delà de ces centrales connectées, il y a beaucoup d’autres installations hors réseau qui sont faites pour alimenter des bâtiments communautaires, des villages entiers ou pour développer l’autoconsommation. Des installations sont également faites pour développer des activités économiques telles que le pompage solaire, le séchage solaire, des plateformes solaires avec des équipements productifs, des unités de production, des unités de conservation, des moulins à mil, des menuisiers métalliques et bois ainsi de suite. La participation des énergies énergétique a facilité l’électrification rurale des zones enclavées et isolées. Cela a fortement contribué au taux d’électrification rurale au Sénégal. Le programme d’accompagnement des ménages urbains à installer des kits solaires pour prendre en charge leur besoin en consommation d’énergie va soulager la Senelec par rapport à la demande et réduire la facture d’électricité des ménages. Quelles sont les contraintes auxquelles vous faites face dans la mise en œuvre de vos missions ? Les contraintes majeures, c’est l’insuffisance des moyens financiers. Nous n’avons pas tout ce dont nous avons besoin pour réaliser tous les projets dans notre base de données. Mais néanmoins, on s’efforce à réaliser nos projets phare avec l’accompagnement de certains bailleurs. Pour le pompage solaire, on a pu faire un montage qui nous a permis d’installer près de 100 pompes solaires avec la CNCA comme banque partenaire, le Fongip comme institution partenaire pour apporter la garantie, le Padem, programme du ministère de l’Agriculture, pour l’appui à l’encadrement technique des maraîchers et l’Aner pour l’encadrement et l’accompagnement technique côté énergie.
Ces derniers mois, on avait parlé de l’installation de 50 000 lampadaires solaires. Où en êtes-vous avec ce dossier ? Pour ce dossier, nous sommes partis du constat que le pays était mal éclairé, avec environ 8 milliards de facture d’éclairage public par an, non payés par les collectivités locales. Il fallait trouver une solution pour bien éclairer au moins les villes sans augmenter la facture d’électricité des collectivités locales. C’est dans ce cadre que le président de la République a mis en place un programme d’installation des lampadaires solaires. Cette première phase concerne 50 mille lampadaires pour un besoin estimé à 236 mille lampadaires. Le projet est en phase de démarrage, une partie des lampadaires est déjà livrée à Dakar. Les villes concernées seront bien éclairées et l’avantage est qu’il n’y aura pas de facture à payer.
Le pays est entré dans des difficultés politiques quand les règles du jeu ont changé sur le terrain des élections - Aujourd’hui, l’exigence majeure est de revenir très clairement à un nouveau consensus
Au sortir du scrutin présidentiel du 24 février 2019, l’opinion publique a pris acte de la pos- ture des acteurs politiques, pouvoir et opposition. Tandis que ceux du pouvoir se félicitent des résultats issus, selon eux, d’une élection transparente et honnête, ceux de l’opposition, dont je suis, les rejettent au motif qu’ils ne reflètent pas l’expression du suffrage des Sénégalais. Toutefois, alors qu’elle se considère comme spoliée de sa victoire et était en droit de contester les résultats dans la rue, advienne que pourra, l’opposition, à l’unanimité de ses candidats, a opté pour la paix en dépit de multiples provocations. Cette attitude a été largement saluée notamment par cette haute instance de légitimation qu’est le Khalif général des mourides qui l’a caractérisée de grande victoire. Les très larges franges du peuple qui ont rongé leurs freins pendant de longues années, attendant sagement l’occasion, comme en 2012, de se choisir un (e) Président (e) de la République dans la transparence et la sincérité, et qui pouvaient naturellement être très frustrées, se sont globalement satisfaites du climat de calme qui caractérise le contexte post-électoral. Mais la question que tout le monde se pose est celle-ci : Et après ? on tourne la page des élections et chacun vaque à ses occupations jusqu’à la prochaine élection et c’est fini ? Le principal acteur devant répondre à cette question est le Président de la République. Il a annoncé son intention d’ouvrir un dialogue après son investiture par le Conseil constitutionnel. Que faut-il en penser ?
Il me semble qu’après la décision prise par l’opposition de ne pas engager la confrontation, le pouvoir se trouvait ipso facto interpellé. L’opinion publique et de nombreux milieux attendaient de lui une réaction à la hauteur de cette posture patriotique de sa-gesse et de retenue manifestée par l’opposition. Est-ce là la raison de l’annonce par le Président déclaré élu, d’un dialogue ? Ou est-ce un facteur parmi d’autres ? Laissons ces aspects aux politologues et autres observateurs, du moins pour l’instant. La question posée et à résoudre aujourd’hui est plutôt celle de savoir s’il faut prendre part, le cas échéant, au dialogue annoncé ou pas. Selon un célèbre dicton, un problème bien posé est à moitié résolu. Répondre à cette question commence donc par bien poser le problème en écartant certains à-priori. Tout d’abord refuser ou accepter un dialogue ne relève pas de raison de principe mais de question d’opportunité. S’il s’agissait de principe, Nelson Mandela ne se serait jamais assis avec Pieter Botha. L’un a fait 27 années de prison sous un régime personnifié par le second. Mandela, icône de la lutte africaine et planétaire contre l’apartheid recherchait, à partir de cette position, l’éradication du système après des décennies de résistance populaire. Plus près de nous, le Président Abdou Diouf et Maître Abdoulaye Wade ont accepté de s’asseoir et de dialoguer après que le premier a envoyé en prison le second, dès la fermeture des bureaux de vote en février 1988, avant même le décompte des voix. L’avènement au Sénégal de règles consensuelles de dévolution démocratique et pacifique du pouvoir en vigueur pendant un quart de siècle, provient précisément de ces événements de 1988. Cela nous a permis d’éloigner notre pays du spectre de la guerre civile résultant d’élections non fiables.
D’autres exemples pullulent dans le monde qui illustrent cette vérité selon laquelle accepter ou refuser de discuter avec un adversaire ou un ennemi relève d’une question d’opportunité et non de principe. L’opportunité renvoie aux éléments du contexte politique, économique, social, aux objectifs recherchés et aux perspectives qui s’offrent pour les atteindre. Lorsque l’analyse du contexte montre que s’asseoir avec l’autre pour discuter n’apporte rien quant aux objectifs, alors il n’y a pas opportunité. Sous ce rapport, l’analyse du contexte au lendemain des législatives de 2017, montrait nettement que l’objectif du pouvoir n’était pas de retrouver un consensus. Ce fameux dialogue, qui a d ’ailleurs fini par être boycotté même par la frange qui avait décidé d’y prendre part, n‘était qu’une modalité dans le processus global de chamboulement des règles de 1992. La preuve en est que le principal résultat déclaré issu de cette concertation, à savoir le parrainage, n’a été accepté par aucun des partis d’opposition qui y avaient pris part, à fortiori ceux qui l’avait rejetée. Il était donc juste en 2017 de s’abstenir de prendre part à ce qui n’était en son temps qu’un montage. Le même problème se pose aujourd’hui. Faut-il rejeter l’idée d’un dialogue avec le pouvoir ? il faut, me semble-t-il, appliquer la même méthode qu’en 2017, c’est-à-dire en évaluer l’opportunité sur la base du nouveau contexte et de notre objectif qui est de ramener le pays sur des règles consensuelles de dévolution démocratique et pacifique du pouvoir. Le régime en place ne peut pas, ou ne peut plus s’arc-bouter sur des règles non consensuelles pour organiser des élections. Tel est donc le nœud gordien qu’il faut trancher pour ouvrir de nouveau la voie à des élections crédibles. Tout refus ou tout atermoiement du pouvoir sur cette question capitale sera perçu tout naturellement par le peuple, seul juge, comme la preuve manifeste que l’appel au dialogue n’est pas sincère. Comment cependant éviter, le cas échéant, le piège de 2017 ? Il nous faut fixer trois repères :
• Premièrement : Les TDR (termes de références). Pour aller vite : Que nous faut-il faire pour retrouver des règles permettant d’avoir des élections sans contestations sérieuses ?
• Deuxièmement : Qui doit modérer les discussions ? L’opposition doit être partie-prenante dans le choix du ou des facilita- teur (s) comme en 1991-92 avec le juge Kéba Mbaye et son équipe et, en 1997, avec le Pro-fesseur Diaïté et son équipe. Il est vrai, hélas, que ces illustres personnalités ne sont plus de ce monde (qu’Allah swt les ac- cueille dans les jardins de fir- daws), mais le peuple Sénégalais compte d’éminents fils pouvant parfaitement faire l’objet d’un large consensus autour de leur personne pour leur honnêteté, leur courage, leur sens de l’entregent, en sus d’une bonne connaissance du personnel politique, pouvoir comme opposition.
• Troisièmement : La destinée des conclusions. Dans la plateforme du FRN, il est dit que le Président doit s’engager à appliquer et faire appliquer rigoureusement les conclusions consensuelles. Comme le fit le Président Diouf en son temps. « Je n’y changerai pas une virgule ». Il avait respecté sa parole. Il me semble que ces indications peuvent servir de grille de lecture du niveau de lucidité politique de celui qui appelle au dialogue et de sa volonté de tourner la page de ces longues années de confrontations. Il demeure évident que, dans ce contexte, toute l’opinion nationale et internationale s’attend à voir Karim Wade et Khalifa Sall recouvrer leurs droits injustement spoliés. Ces deux cas ne devraient donc ni faire l’objet, ni être le prétexte du dialogue. Il s’agit plutôt d’une attente nationale et internationale, juridictionnelle et politique à satisfaire.
Concluons : le pays est entré dans des difficultés politiques quand les règles du jeu ont changé sur le terrain des élections. Je rappelle que de 1960 à 1993 jamais une élection ne s’est tenue dans les conditions optimales de transparence et de sincérité au Sénégal, mais les acteurs de l’époque ont lutté sans relâche, accumulant échecs et succès, jusqu’au consensus de 1992. Aujourd’hui, l’exigence majeure est de revenir très clairement à un nouveau consensus. Si cela n’est pas possible, il ne restera qu’à poursuivre et intensifier la lutte, comme l’avaient fait nos devanciers, jusqu’à ce que ce soit de nouveau possible. Donc dans ma compréhension, il ne peut être question d’entrer dans un quelconque gouvernement ou une quelconque com- promission que ce soit, mais de faire bouger les lignes sur cette question vitale du système électoral. Macky Sall a travaillé pendant 7 ans à «réduire l’opposition à sa plus simple expression», selon ses propres termes sans y parvenir, bien au contraire.. De son côté, l’opposition n’a pas non plus réussi à le déloger pour les raisons que nous connaissons tous. Lorsqu’un pays en arrive à cette situation, le courage politique au vrai sens du terme consiste à mettre les égos de côté pour trouver les solutions idoines aux problèmes posés. Le peuple qui n’a pas compris l’opposition en 2017 lorsque celle-ci a rejeté l’appel au dialogue du pouvoir, serait satisfait d’un retour à la normale si cela advenait à l’issue de discussions.
Si par contre, il découvrait à la pratique, que les craintes de l’opposition étaient somme toute justifiées, alors il ferait indubitablement corps avec ses franges réellement démocratiques et patriotiques pour poursuivre le combat à la manière du peuple algérien jusqu’au retour à un consensus sur les règles du jeu. Cette position me semble en adéquation avec la posture post-électorale de sagesse et de retenue de l’opposition sénégalaise largement saluée et magnifiée dans et hors de nos frontières. Il reste que l’unité la plus large de celle-ci - dans le respect des différences - dans la défense ferme et résolue de sa plateforme, est le garant de son succès. Aucune échappée solitaire ne sera salutaire. Vaincre ensemble ou périr séparément.
Mamadou Diop Decroix est député à l’Assemblée nationale, Secrétaire Général d’And-Jëf/Pads
PAR MOHAMED DIA
VERS UN SURENDETTEMENT INÉVITABLE DU PAYS
Les mesures sociales du gouvernement qui ont été mises en place durant le septennat du président Sall ont été pour la plupart électoralistes - Les mauvais choix du septennat se feront davantage sentir durant le quinquennat du président Sall
Dans la loi des Finances 2019, nous voyons clairement que le gouvernement de Macky Sall espère financer les projets de prestige durant les cinq prochaines années par le biais de l’endettement massif. L’endettement de manière générale n’est pas mauvais, mais l’endettement du Sénégal est très mauvais vu la manière dont les ressources mobilisées sont allouées. Quand un gouvernement s’endette massivement pour des projets improductifs, ce gouvernement est en train de trahir son peuple et les générations futures. Le septennat du président Sall peut être résumé en cinq mots : corruption, laxisme, amateurisme, impunité et irresponsabilité. Pensons-nous que le quinquennat sera différent ?
Historique
Les dettes se sont caractérisées dans les années 60 par des prêts concessionnels ou des dons. Les deux chocs pétroliers des années 70 ont aussi affecté la dette des pays pauvres. Dans le début des années 80, le dollar américain a grimpé et cela a affecté la dette des pays pauvres qui étaient majoritairement endettés en dollar tout en aidant les pays qui exportent vers les Etats Unis d’Amérique. Les importations devenaient aussi très chères pour les pays pauvres et augmentaient leur dette. Il faut comprendre que la dette du Sénégal a une forte composante étrangère, en devises et des taux d’intérêt souvent exorbitants. L’Etat nous dit que « tous les pays du monde ont recours à l’emprunt et que les pays les plus riches sont les plus endettés ». Rappelons juste que nous faisons partie des pays les plus pauvres du monde. Vers la fin des années 90, il y avait une campagne pour l’annulation de la dette pour l’an 2000. C’est ainsi que 24 millions de signatures ont été obtenues pour l’allègement de la dette. Par conséquent le FMI, la BM, et les créditeurs bilatéraux ont accepté d’alléger la dette, et même de la supprimer dans certains cas. Tous les pays qui avaient bénéficié de cet allégement de la dette se sont encore massivement endettés en si peu de temps. La dette est nécessaire, car elle permet de financer des investissements dont le pays a besoin et aussi pour substituer le manque à gagner pour enfin atteindre le développement. La manière dont le Sénégal s’endette est très dangereuse et nous mènera directement vers le surendettement qui ralentira la croissance et créera le doute dans la tête des investisseurs étrangers. Cela les poussera à investir dans les projets qui offrent un retour sur investissement rapide. C’est ainsi que nous verrons des investissements sans impact sur l’emploi ou la pauvreté. Pour éviter cela, le gouvernement risque de ne pas procéder à des réformes fiscales comme indiquées dans la loi des Finances de 2019. Chaque année, le Sénégal alloue une importante part de son budget au remboursement des intérêts de la dette, hors principal. Les dirigeants nous disent souvent que cet endettement est justifié pour le financement des infrastructures. Or, ces infrastructures ne sont pas productives et cela crée une tension de trésorerie due à des décisions financièrement inopportunes.
La politique de la dette
Depuis 2014, le Sénégal s’est lancé dans un plan économique dit Plan Sénégal Emergent en vue de faire décoller son économie. La croissance du Sénégal était toujours à moins de 5 % jusqu’à la mise en place du PSE. La dévaluation du F CFA ne doit pas être négligée, car elle a permis à notre croissance d’accroître à 5 % pour la première fois et à l’inflation de décroître jusqu’à 0,8 %. Ce PSE a permis à notre croissance d’accroître cependant cette croissance est une croissance extravertie et exclusive. Ce que le PSE a oublié de faire, c’est de développer d’une manière sérieuse le secteur agricole, qui emploie la majeure partie de la population pour combattre le chômage et la pauvreté. Le développement du secteur agricole aurait été une marche vers l’industrialisation du Sénégal. Il y a un déficit dans la santé, l’éducation, les infrastructures pour le développement du Sénégal, cependant, l’Etat a insisté sur le fait de vouloir combler le déficit en infrastructures avant de commencer la marche vers l’industrialisation. Cependant, le gouvernement nous dit qu’il faut sortir de la dette pour comprendre la dette, nous analyserons dans ce cas les paramètres extrinsèques à la dette.
Le système fiscal au Sénégal est un autre grand problème. Les exonérations fiscales dotées aux entreprises étrangères ont coûté au Sénégal des centaines de milliards sans créer assez d’emplois pour une population très jeune. Nous ne disons pas d’arrêter les exonérations fiscales d’une manière brusque, mais plutôt d’une manière progressive en mettant en place des programmes pour la création d’emplois au Sénégal. Une réforme fiscale dans le moyen terme s’avère très importante pour élargir l’assiette fiscale en essayant de formaliser le secteur informel pour recouvrer des centaines de milliards de F CFA par an.
Dans le cadre sociopolitique, il faut noter avec les élections de 2019, un problème majeur de consensus social avec les opposants décriant la victoire du président Sall. Cette attitude peut être mal vue par les investisseurs, cependant, il faut juger l’aspect général allant de l’emprisonnement et l’exil de potentiels adversaires politiques, du parrainage pour enfin mener vers la victoire du président Sall. Comment sera-t-il possible de gouverner durant le quinquennat sans dialogue avec l’opposition ni une reconnaissance réelle d’une victoire du président Sall ?
Les mesures sociales du gouvernement qui ont été mises en place durant le septennat du président Sall ont été pour la plupart électoralistes. Des mesures ont été prises pour alléger la pauvreté dans le milieu rural, mais ces mesures sont pour la plupart des mesures d’urgence. Sans vrai plan en place, nous verrons ainsi un phénomène de mort-né dans la mise en place de la CMU et des bourses sociales. Aucun plan dans le long terme n’a été mis en place pour que l’Etat dépense de manière efficiente de l’argent dont il dispose.
Avec la reconstitution du PIB, certains pays comme le nôtre ont vu leur taux d’endettement baissé pour ne pas dépasser le seuil traditionnel fixé dans la région. Certes, tout pays a besoin de s’endetter pour assurer son développement, mais tout pays a aussi besoin de financer avec cet argent emprunté des projets productifs. Ces investissements productifs nous permettront de nous auto-financer dans le futur pour sortir de ce cercle vicieux d’endettement.
Le debt overhang, aussi appelé surendettement, est un fardeau de dette si important qu’une entité ne peut pas s’endetter davantage pour financer des projets futurs. Les mauvais choix du septennat se feront davantage sentir durant le quinquennat du président Sall.
PAR MODY NIANG
DAKAR, ‘’CAPITALE DE L’EMERGENCE’’, VILLE SALLE ET POLLUEE.
Elle n’est pas seulement polluée, elle est aussi sale, très sale, ce qui ne m’a jamais laissé indifférent. Cette saleté insoutenable par endroit, m’a amené, le 6 septembre 2014, à publier une contribution pour m’en indigner
Dès l’introduction de ce texte, ma pensée va vers l’Adjudant-Major, Commandant actuel de la Brigade de gendarmerie de Ouakam. Le 12 mars 2019, je m’y suis rendu pour régler un problème. L’Adjudant-Major, qui était visiblement très occupé, m’a quand même reçu avec une courtoisie exquise, et m’a réglé avec diligence le problème objet de mon déplacement. Cela n’arrive pas toujours dans notre pays. J’avais garé mon véhicule à l’intérieur, à un endroit que m’avait indiqué un gendarme, au milieu de nombreux autres véhicules, qu’on appelle communément ‘’clandos’’. Je ne m’attarde pas sur les ‘’Jakarta’’ qui y étaient aussi en grand nombre.
Quand je suis sorti des bureaux de la gendarmerie, je n’ai pas pu m’empêcher, au moment où j’allais prendre mon véhicule, de jeter un coup d’œil de près sur les ‘’clandos’’. Ils sont si délabrés qu’ils ne devaient même pas transporter des animaux. Je me suis informé auprès d’une source sûre qui m’a assuré que chaque fois que les hommes du Major-Commandant rencontrent de tels ‘’véhicules’’ dans la circulation, ils les conduisent à la brigade où ils sont immobilisés. Beaucoup de commandants de brigade et de commissaires de police devraient faire comme ce commandant de brigade. Je ne dirai pas imprudemment que tous ne le font pas mais, si j’en juge par le nombre impressionnant de ‘’clandos’’ qui circulent sans problème à Dakar comme dans la banlieue, je me pose légitiment des questions.
Comment de tels ‘’véhicules’’ peuvent-ils assurer tranquillement le transport de personnes sous ‘’le nez et la barbe’’ des gendarmes et des policiers qui savent parfaitement qu’ils ne détiennent aucune des pièces les autorisant à s’adonner à un tel transport ? Personne ne peut imaginer, en effet, que les conducteurs de ces guimbardes présentent une carte grise, une visite technique ou une assurance. S’ils les présentaient, ce serait gravissime et les services qui les leur auraient délivrées mériteraient les pires sanctions. Donc, dans les deux scénarios, le crime – oui, c’en est un – est établi de part et d’autre, et impunément. Pourquoi ?
Une fois, j’ai été arrêté par un jeune policier, juste au moment où je sortais d’une station où je venais d’acheter du carburant. Le policier me réclame mes pièces et je m’exécute immédiatement. Il me rend les autres, retient mon permis de conduire et se met à remplir un papier jaune. Je lui demande tout naturellement ce qui se passe. Il me répond sèchement : « Vous n’avez pas mis votre ceinture de sécurité. » Il avait raison : je la portais jusqu’à la station. Comme elle me gênait pour accéder à ma poche, je l’ai décrochée et, après avoir payé le carburant, je démarre en oubliant de remettre la ceinture. C’est alors que j’ai la malchance de tomber sur le jeune policier. Je lui explique tout cela, mais il n’a rien voulu comprendre et me répond : « Monsieur, vous n’avez pas mis votre ceinture ! » Au même moment, j’aperçois un ‘’ clando’’ qui roule vers nous, suivi d’un autre d’ailleurs. Tous les deux étaient de véritables guimbardes, qui n’avaient sûrement aucune des pièces qu’il m’a demandées, à plus forte raison une ceinture de sécurité. J’ai le reflexe de lui dire : « M. le Policier, arrêtez ce ‘’clando’’ ! » Il continue d’écrire et je reviens à la charge : « M. le policier, en voilà un autre, arrêtez-le ! Comme le premier, il n’a même pas de ceinture de sécurité ! » Pour toute réponse, il me tend le papier jaune et me dit presque avec dédain : « Vous avez jusqu’à demain pour récupérer votre permis à la Police de …. »
Ce jour-là, j’étais vraiment indigné et désespéré de mon pays. Les cimetières de véhicules sont désormais vides, tous les cadavres étant pratiquement remis en circulation. Un jour, je me suis mis au bord de la route qui va du Rond Point de la Case de Cambérène vers le Lycée des Parcelles Assainies. Je comptais deux, trois, quatre ‘’clandos’’ avant qu’un ou deux véhicules supposés en régle passent. De l’autre côté, il y avait un policier qui arrêtait certains ‘’clandos’’ et laissait passer certains autres d’un signe de la main. Je n’ose pas exprimer ce que je pense ici. Xel aggale na ko. Parfois, je me demande si mes compatriotes remarquent la même chose que moi, relativement au nombre impressionnant de ces ‘’clandos’’ qui transportent des personnes partout à Dakar, jusqu’au centre ville. Je me demande s’il n’y a pas au moins autant de ‘’clandos’’ que de véhicules dits en règle. Je me demande pourquoi ils bénéficient de tant de compréhension vis-à-vis des policiers et des gendarmes. S’ajoutent maintenant à ces ‘’taxis clandos’’, des ‘’minibus’’ également mal en point qui viennent de toutes les régions du Sénégal. On en rencontre partout à Dakar, bourrés de clients, jusque sur les marches-pieds, sans que cela ne dérange le moins du monde personne : ni les simples passants, ni les gendarmes, ni les policiers. Pourquoi les deux derniers ferment-ils hermétiquement les yeux sur ces ‘’clandos’’ qui ajoutent terriblement à la confusion de la circulation à Dakar comme dans la banlieue ? L’une des réponses serait que nombre de ces ‘’clandos’’ appartiennent à des policiers ou à des gendarmes à la retraite, comme en activité. L’autre réponse possible, je ne l’évoque pas, laissant à chaque observateur averti, le soin de le faire à son niveau.
Quelle que soient les raisons qui expliquent la présence massive de ces guimbardes dans tout Dakar et dans sa banlieue, comme dans nombre d’autres villes d’ailleurs, il faut s’arrêter sur leurs conséquences désastreuses sur la circulation et sur l’air que nous respirons[1]. Circuler à Dakar devient une véritable course du combattant. Il n’y a pratiquement plus de zones à Dakar comme dans sa banlieue qui ne connaissent des embouteillages monstres[2]. La circulation se serait sûrement aérée plus ou moins, si on débarrassait la ville de ces ‘’clandos’’ sans aucun ‘’kayitu suukër‘’ et des autres véhicules de toutes catégories vieux de cinquante ans ou plus, et qui nous empoisonnent carrément l’existence[3].
Les embouteillages ne sont pas notre seul calvaire. S’y ajoute un autre qui est pratiquement la conséquence directe du premier : selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Dakar est la deuxième ville la plus polluée au monde après New Dehli, la capitale de l’Inde. Avec une pollution atmosphérique supérieure 50 microgrammes/m3 et « un taux de concentration moyen en particules fines PM10 de 164 microgrammes par m3 », elle devance même Pékin, Johannesburg et Jakarta. Les asthmatiques et même les autres qui vivent dans la ‘’capitale de l’émergence’’ sont bien placés pour en attester. Selon le journal parlé de 20 heures de France 2 du 13 mars 2019, la pollution tue deux fois plus qu’on le pensait. Le même journal révèle qu’une étude publiée le mardi 12 /03/2019 rend la mauvaise qualité de l’air responsable de 8,8 millions de morts par an dans le monde, dont 2,8 millions en Chine, 8000.000 en Europe et 67000 en France.Combien la pollution tue-t-elle annuellement chez nous, où c’est loin d’être la préoccupation de qui de droit (je me garde de les citer) ?
Elle n’est pas seulement polluée, la ‘’capitale de l’émergence’’, elle est aussi sale, très sale, ce qui ne m’a jamais laissé indifférent. Même si ma voix ne porte pas loin, cette saleté insoutenable par endroit, m’a amené, le 6 septembre 2014, à publier une contribution pour m’en indigner. J’introduisais ainsi la contribution : « Le vendredi 30 mai 2014, Mr Lewis Lukens, ancien ambassadeur des USA à Dakar rencontrait la presse, au terme d’une mission de trois ans. Profitant de cette toute dernière opportunité, il exhortait le Gouvernement sénégalais à ‘’se focaliser’’ sur la question des ordures et des problèmes de l’Environnement en général, pour mieux tirer parti du potentiel touristique du pays. » Précisant qu’il avait été déjà frappé par cette situation dès son arrivée au Sénégal, il s’interrogea en ces termes : « Quand on voit les ordures, on se pose des questions. On se demande pourquoi c’est comme ça. »
Quand un ambassadeur sort à ce point de sa réserve, c’est parce que la question qu’il évoque le tient particulièrement à cœur. Oui, il avait parfaitement raison et la situation qu’il regrettait est pratiquement la même que celle que nous vivons aujourd’hui, si elle n’est pas pire d’ailleurs. Dans nombre de quartiers de Dakar comme de sa banlieue, on est incommodé par des ordures et des eaux usées nauséabondes. Il suffit, pour s’en convaincre, de se promener dans les quartiers comme Reubeuss, Niayes Thioker, Fass-Gueule Tapée, Colobane, etc. Des ordures sont déversées presque partout, jusque dans les rues les plus fréquentées. J’en remarque souvent entre le Pont de la Patte d’Oie et les abords (du côté droit) du Pont dit de l’émergence.
Dans sa conférence, Son Excellence l’Ambassadeur sortant des USA aurait dû d’ailleurs aller plus loin, en pointant du doigt les gravats et les branchages qui sont une autre plaie de la ‘’capitale de l’émergence’’. Une plaie qui, malheureusement, laisse totalement les autorités et les citoyens indifférents. Ils ne se soucient guère des conséquences que les gravats en particulier entraînent. Non seulement ils enlaidissent les quartiers dits les plus huppés, mais ils sont pour beaucoup dans l’aggravation des inondations. Ils surélèvent le niveau des rues et s’opposent à l’infiltration des eaux de ruissellement. Pour ne donner qu’un exemple, dans un quartier que je connais bien pour y avoir habité pendant vingt-cinq ans, les eaux de ruissellement s’infiltraient quelques minutes après, même s’il avait plu des cordes. Aujourd’hui, nombre de maisons y sont inondées, du fait des gravats qui s’opposent à toute infiltration. Il en est ainsi d’ailleurs dans de nombreux autres quartiers de Dakar et de sa banlieue. Dans l’indifférence générale des autorités et des populations.
C’est également dans leur indifférence générale que les gravats envahissent tous les espaces vides qui ne sont pas éclairés la nuit. C’est notamment le cas de ce qu’on appelait les ‘’Jardins de Cambérène’’, jadis un îlot abondamment fleuri et qui faisaient partie des rares ‘’poumons verts’’ de Dakar ? D’autres ‘’poumons verts’’ subissent le même sort et étouffent aujourd’hui sous des tonnes de gravats, dans l’indifférence générale des autorités (dont on ne peut rien attendre) comme des citoyens. Nous devrions tout faire pour les sauver, afin qu’ils absorbent ne serait-ce qu’une partie infime des tonnes de CO2 qui se dégagent des échappements des ‘’clandos’’ et d’autres véhicules quinquagénaires. Dakar est devenue une ville en pierre. Les irresponsables qui ont distribué nos terres n’ont même pas pensé à laisser place à des jardins publics. Les bénéficiaires de ces terres, les mêmes, ne pensent même à planter des arbres : ils construisent tout, préoccupés seulement par les gains du moment.
Le lecteur se rend compte que l’expression ‘’ indifférence générale’’ revient souvent dans le texte. Elle exprime mon indignation. C’est cette indignation citoyenne qui m’avait poussé à publier la contribution du 6 septembre 2014. J’y interpellais une autorité en ces termes : « Ministère de l’Environnement, où êtes-vous ? Vous ne pouvez quand même pas laisser ce ‘’ poumon vert’’ de Dakar mourir petit à petit sous le poids des gravats que des délinquants irresponsables y déversent toutes les nuits, impunément ! Pour ce qui me concerne en tout cas, je suis prêt à accompagner des agents de ce ministère sur les lieux, pour qu’ils constatent eux-mêmes sur place les immenses dégâts. Je suis prêts à les y accompagner avec mon propre véhicule et à mes frais, s’il y a lieu. Ils pourraient s’accompagner, s’ils acceptent ma proposition, d’un journaliste muni d’une caméra, pour fixer les images hideuses, qui devraient indigner tous les passants. Si, au contraire, ils trouvent ma proposition prétentieuse et saugrenue, je lance le même appel à toutes les télévisions de nos différents groupes de presse. » Et j’ajouterai, aujourd’hui : « A toutes les organisations de la société civile qui se préoccupent de la dégradation continue de notre environnement. »
Nous ne devrions pas rester les bras croisés face à la défiguration continue de la ‘’capitale de l’émergence’’, du fait des ordures ménagères, des eaux usées nauséabondes et des gravats partout déversés. Ce n’est pas tout d’ailleurs : cette ‘’capitale de l’émergence’’ traîne une autre plaie, celle-là aussi béante que les autres : l’indiscipline et l’incivisme notoires des populations, pratiquement encouragés par la frilosité des autorités publiques, et dont l’ampleur dépasse même nos frontières. Cette plaie béante fera d’ailleurs l’objet de notre prochaine contribution, si notre SEIGNEUR l’agrée.
Dakar, le 18 mars 2019
Mody Niang
[1]Les vieux camions comme les ‘’cars rapides’’ et les ‘’Ndiaga Ndiaye’’ qui sont des cinquantenaires pour nombre d’entre eux en rajoutent par les fumées épaisses que dégagent leurs échappements.
[2]Les nombreuses charrettes circulant désormais partout à Dakar rendent aussi la circulation plus difficile encore.
[3]On me rétorquera sûrement qu’ils travaillent, les chauffeurs de ces véhicules, da ñuy daan séen doole. Oui, ils travaillent, ils gagnent leur vie. Mais qu’ils le fassent en conformité avec les lois et règlements vigueur ! L’émergence dans le laisser-aller est une vue de l’esprit.
«BATTRE LA GUINEE A L’ALLER COMME AU RETOUR»
Auteur de 8 réalisations en 26 matchs cette saison en Ligue 2 française avec Metz, Ibrahima Niane est l’un des jeunes hommes les plus attendus pour la double confrontation contre la Guinée pour le 2ème tour des éliminatoires de la CAN U23.
Serein, l’ancien pensionnaire de Génération Foot a tenu à rassurer le public sénégalais, avant la manche aller prévue ce mercredi à Conakry
Présent lors de la remise de la charte de l’équipe aux u23 de koto hier, lundi, l’ancien meilleur buteur du championnat sénégalais s’est montré résolument combattif et optimiste quant à la double confrontation contre la sélection guinéenne. «Tout d’abord, j’aimerais remercier le président de la Fédération pour le déplacement qu’il a eu à faire pour venir nous voir. C’est une source de motivation. Cela fait plaisir de le voir. Nous sommes conscients de ce qui nous attend. Nous sommes prêts pour faire face à la Guinée. On sait que ce ne sera pas facile.
De toute façon, il n’y a pas de match facile. Nous savons que tout le peuple sénégalais est derrière nous. Nous ferons le maximum pour gagner ces deux rencontres. Et après, on verra pour la suite», a rassuré l’ancien joueur de Génération foot. avec son 1m95, ses 77 kg, sa vitesse et son mental, Ibrahima Niane ne sera nullement impressionné par le public guinéen, réputé chaud bouillant. «Je pense que le public guinéen ne peut pas nous empêcher de jouer notre football. Cela va plus nous motiver. On n’a pas de pression. On a déjà disputé une finale de Coupe d’Afrique (2017) contre le pays organisateur. Il y avait plus de 60.000 personnes dans le stade. C’est beaucoup plus impressionnant que d’aller jouer en Guinée. On fera tout pour avoir un bon résultat là-bas», a confié le jeune Mbourois de 20 ans.
Cette nouvelle sélection des u23 regroupe deux générations (2017 et 2019) qui ont déjà disputé une finale de la can u20. C’est pourquoi l’attaquant du fc Metz n’a pas eu des difficultés pour s’intégrer à son arrivée. Il a retrouvé ses anciens partenaires comme le capitaine Lamine Sarr, Souleymane Aw, Bamba Kane, entre autres. «Je me sens bien. J’ai été bien accueilli. On s’entend bien. Il y a un esprit d’équipe. Nous avons un nouveau challenge. Nous avons été jusqu’en finale de la CAN U20. Malheureusement, nous l’avons perdue. Nous allons nous battre pour nous qualifier à la CAN U23 et gagner cette fois-ci le trophée», a promis Niane.
SADIO, DES RECORDS A LA PELLE
Joueur de 26 ans ne s’en arrête pas là puisqu’il détient pas moins de 10 records dont celui de meilleur buteur sénégalais de l’histoire de la Premier League, du triplé le plus rapide de l’élite anglaise, entre autres.
Dans la forme de sa vie, Sadio Mané multiplie les grosses performances avec Liverpool. Son récent but contre Fulham (1-2) lui permet de devenir le Lion le plus prolifique en une saison de Premier League avec 17 buts. Mais, le joueur de 26 ans ne s’en arrête pas là puisqu’il détient pas moins de 10 records dont celui de meilleur buteur sénégalais de l’histoire de la Premier League, du triplé le plus rapide de l’élite anglaise, entre autres. Le N°10 des Reds a le vent en poupe.
17 buts, meilleur total en une saison de Premier League
Auteur de 11 buts en autant de matchs toutes compétitions confondues, Sadio a, après son doublé à Munich, fait parler la poudre en Championnat. Avant le coup d’envoi du match contre Fulham, il comptait 16 buts, le même total que Demba Ba lors de la 2011- 2012 avec Newcastle. Buteur et à l’origine du penalty du succès face aux Cottagers, Mané c o m p t e désormais 17 buts. À une réalisation de l’acteur meilleur artificier, Agüero (18), Mané détient maintenant, à lui tout seul, le record de buts inscrits en une saison en Angleterre pour un Lion. Record qu’il devrait améliorer car il reste encore 7 journées à disputer.
61 buts, meilleur buteur sénégalais en Premier League
«Le jeune Sadio a vraiment décidé de me faire oublier dès cette saison», déclarait Demba Ba la saison dernière. Il ne pensait pas si bien dire. L’année dernière, Sadio Mané est devenu le meilleur buteur sénégalais de l’histoire de la Premier League anglaise en effaçant Demba Ba des tablettes. Le compteur de l’ancien attaquant de Chelsea était bloqué à 43 réalisations inscrites avec West Ham (7), Newcastle (29) et Chelsea (7). En ouvrant le score face à Bournemouth (3-0), le 14 avril dernier, Sadio Mané atteignait la barre des 44 réalisations depuis son arrivée au pays de la reine Elisabeth II. Loin de s’arrêter en si bon chemin, l’enfant de Bambaly a encore plus gonflé ses stats cette saison. Auteur de 21 buts avec Southampton et 40 avec Liverpool dans l’élite anglaise, il en est maintenant à 61 buts inscrits dans le plus prestigieux Championnat au monde. Un record difficile à battre.
13 buts, meilleur artificier sénégalais en C1
Pendant 7 ans, Dame Ndoye a dé- tenu le record de buts inscrits par un Sénégalais en C1. Entre 2009 et 2011, alors qu’il évoluait à Copenhague, le Thiessois avait marqué 9 buts. En 2017-2018, Sadio Mané a inscrit 10 buts. Cette saison, il est à 3 réalisations dont son doublé décisif sur la pelouse du Bayern Munich (1- 3). Il compte ainsi 13 buts. Contrairement à Dame qui avait inscrit 7 de ses 9 buts en phase de qualification, Sadio a inscrit tous ses buts en phase finale. MamadouNiang est le 3ème meilleur artificier sénégalais en C1 avec 6 réalisations
7, record de buts à l’extérieur en C1
Sadio Mané n’est pas du genre à trembler loin d’Anfield. La preuve, sur la pelouse du Bayern Munich (1-3), il a trompé la vigilance de Neuer à 2 reprises, offrant ainsi la qualification en quarts de finale aux Reds. Avec 7 réalisations, Sadio est le joueur le plus prolifique de l’histoire de Liverpool, en C1, à l’extérieur. Des légendes comme Robbie Fowler, Michael Owen, Luis Suarez, Fernando Torres ou encore Steven Gerrard n’ont pas pu réaliser cet exploit significatif. Avant son doublé à Munich, Sadio Mané avait réalisé un triplé à Porto (0-5) l’année dernière. Il avait aussi marqué sur la pelouse de l’AS Rome (4-2) en demi-finale et contre le Real Madrid (3-1) en finale. Le 17 avril prochain, encore à Porto, en 8ème de finale retour, il pourrait récidiver.
Triplé le plus rapide de l’histoire de la Premier League
Après deux saisons passées à Salzbourg, Sadio Mané rejoignait Southampton en 2014 contre une indemnité de transfert de 12millions d’euros (7,8 milliards FCFA). Le feu follet sénégalais a rapidement posé ses empreintes indélébiles dans l’histoire des Saints. Face à Aston Villa, le 16mai 2015, à l’occasion de la 37ème , Mané avait fait vibrer toute l’Angleterre en marquant le hat-trick le plus rapide de l’histoire du Championnat. L’attaquant international sénégalais n’avait eu besoin que de 2 minutes 56 secondes pour faire plier les Villans sur la marque de 6 buts à 1. Le Sénégalais battait ainsi le précédent record détenu par la légende de Liverpool, Robbie Fowler. En 1994, face aux Gunners d’Arsenal, l’ancien international anglais avait réalisé un triplé en 4 minutes 33 secondes.
26,2 milliards, Lion le plus cher au monde
Après deux saisons à Southampton, 67 rencontres disputées et 21 buts marqués, Sadio Mané pouvait s’offrir un nouveau challenge. Sollicité par de grosses cylindrées européennes, c’est à Liverpool qu’il déposera ses valises. Pour obtenir la signature de l’international sénégalais, les Reds mettent sur la table la rondelette somme de 40 millions d’euros(26,2milliards de FCFA). Il devenait ainsi le joueur africain le plus cher de l’histoire du foot avant les transferts de Cédric Bakambu à Beijing Guoan, Naby Keita à Liverpool, Mohamed Salah à Liverpool et Riyad Mahrez à City. Sadio Mané est actuellement le footballeur sénégalais le plus cher de la planète.
1er Sénégalais élu meilleur joueur de Liverpool
Les dirigeants de Liverpool n’ont pas regretté d’avoir investi 26,2 milliards FCFA pour recruter Sadio Mané. Pour sa première saison à Liverpool, il est rapidement entré dans le bain avec 27 apparitions pour 26 titularisations et un temps de jeu de 2247minutes. Il a fait trembler les filets adverses à 13 reprises, devenant ainsi le meilleur artificier de la saison des Reds. Principal artisan de la qualification de Liverpool pour la Ligue européenne des champions, Sadio est plébiscité par ses partenaires et les supporteurs du club qui l’élisent meilleur joueur de la saison 2016-2017.
Triplé historique en Champions League
Porto, qui sera encore opposé à Liverpool cette saison, en 8ème de finale de la C1, garde les stigmates de l’ouragan Sadio Mané. Le joueur formé à Génération Foot avait, à lui tout seul, abrégé le parcours des Portugais avec un retentissant triplé qui refroidissait le bouillant stade du Dragon, le 14 février 2018. Premier et seul Sénégalais à inscrire un triplé lors d’un match de C1, Sadio marquera encore en quart contre City, en demi-finale contre l’AS Rome et en finale face au Real Madrid.
10 buts, record en une saison de C1 pour un Africain
Sadio Mané n’épargne pas les monstres sacrés du football africain. L’année passée, Samuel Eto filsl’a appris à ses dépens. La légende camerounaise détenait, avec 8 réalisations, le record de buts inscrits par un Africain en une saison de C1. Il avait fait trembler les filets à 8 reprises en 2010-2011 avec l’Inter Milan. La saison écoulée, l’attaquant sénégalais et son coéquipier égyptien Mohamed Salah ont inscrit la bagatelle de 10 buts chacun. Ils partagent ainsi le record du plus grand nombre de buts en une saison de C1 pour un footballeur africain.
1er Sénégalais acteur et buteur en finale de C1
En 2004, lors de la défaite de Monaco contre Porto (3-0), Tony Silva était resté sur le banc de touche. L’année dernière, Sadio était donc le 1er Sénégalais à être aligné à l’occasion d’une finale de Champions League. Face au Real Madrid, il avait égalisé pour les Reds après l’ouverture du score de Benzema. Gareth Bale, auteur d’un doublé, avait finalement donné la victoire aux Espagnols (3-1).
ALIOU CISSÉ DÉSAVOUE KLOPP
Repositionné comme avant centre, Sadio Mané brille avec Liverpool - Toutefois, cela ne semble pas convaincre le sélectionneur national, qui le préfère comme excentré
Repositionné comme avant centre, Sadio Mané brille avec Liverpool. Toutefois, cela ne semble pas convaincre le sélectionneur national aliou Cissé, qui le préfère comme excentré.
Aliou Cissé est catégorique. Sadio Mané donne plus de satisfaction, quand il joue comme excentré gauche ou droit. Interpellé sur la question, le coach des « Lions » a été clair. « Sadio est pour moi un excentré droit ou gauche. C’est son poste de prédilection. Maintenant, il est un grand joueur », a fait savoir Aliou Cissé, lors de son face à face avec la presse à Thiès. Intenable avec Liverpool cette saison où il a marqué 20 buts dont 17 buts, Sadio Mané peine à encore à répondre aux attentes avec l’équipe nationale. Un avis que Aliou Cissé ne partage pas. « Il faut aller voir les statistiques de Sadio Mané en équipe nationale depuis quatre ans. Tout ce qui se fait de décisif passe par lui. On a parfois l’habitude de confondre la structure d’une équipe nationale à celle d’un club. Vous voyez qu’il n’est pas présent en ce premier jour de regroupement », a ajouté le sélectionneur national. Repositionné comme avant centre par son entraineur à Liverpool, Sadio Mané brille et porte son club sur les épaules. Mais pour Aliou Cissé, le couloir reste la zone adéquate pour le natif de Bambali. « Ce replacement prouve tout simplement qu’il est talentueux. Il est capable de s’adapter à tous les postes offensifs », a argumenté coach Cissé.
«MOD’LO VA VERS UN COMBAT DIFFICILE FACE A EUMEU»
Expert en sports de combat, Habib Diabong passe à la loupe le prochain choc royal. Ce spécialiste, établi en France où il donne des cours de boxe et de judo, partage avec les deux monstres physiques du choc royal des recettes pour se tirer d’affaire.
«Eumeu Sène / Modou Lô sera une opposition de styles. Modou Lô met devant le pied gauche, Eumeu Sène celui droit. En boxe anglaise, on appelle cela garde-miroir. Les deux lutteurs ont presque le même gabarit. Ce sera un combat difficile pour Modou Lô. Car il a perdu lors de son combat contre Balla Gaye2. Eumeu Sène, quant à lui, a décroché la couronne du Roi des arènes contre Bombardier. Le champion pikinois a en effet battu le B52 avec la manière. C’est le lieu de dire qu’Eumeu Sène mérite franchement ce titre royal»
RECETTE POUR EUMEU SENE
Au sujet de ce combat, il doit changer de stratégie pour battre Modou Lô. Le Roi des arènes doit bien maîtriser ses crochets larges. Il doit faire moins de musculation aussi. Ce, pour avoir plus de rapidité au cours du duel. Une moindre musculation lui sera bénéfique lorsqu’il aura besoin de placer des coups. Un lutteur qui fait trop de musculation, notamment au niveau des biceps et des bras, ses coups sont téléphonés. C’est ce qui s’est passé lors de leur premier affrontement. Les crochets larges du fils de Pikine étaient téléphonés. Il levait sa garde. C’est la raison pour laquelle, Eumeu Sène doit travailler sa rapidité et sa condition physique. Il doit aussi beaucoup travailler sur le plan psychologique. Car une défaite n’est jamais facile à digérer. Surtout lorsque le lutteur doit croiser le fer avec l’adversaire qui l’a déjà battu. Mais Eumeu Sène a des qualités techniques solides. Il est d’un talent technique exceptionnel. Il a ses prises favorites: le ouchi gari qui est une technique de judo. On l’appelle thiabakhal en Wolof. Il est aussi fort en tmboot (hancher). Cependant, le chef de file de Tay Shinger doit éviter de commettre les mêmes erreurs que lors de son premier combat perdu contre Modou Lô. Le Roi des arènes fait partie des lutteurs les plus fair-play. Je lui souhaite une bonne chance. Que le meilleur gagne !»
RECETTE POUR MODOU LO
«Avant la fin de cette saison, Modou Lô a la chance de lutter une seconde fois cette saison. C’est un grand avantage. Il est jeune. Et un combattant doit toujours compétir. Contrairement à ce que pensent d’autres qui affirment que Modou Lô ne doit pas accepter cette deuxième confrontation. Modou Lô va tout de même disputer un combat difficile face à Eumeu Sène. Pour ce faire, le Roc des Parcelles Assainies doit être prêt psychologiquement. Parce qu’il sort d’une cuisante défaite contre Balla Gaye 2. Sous ce rapport, il doit avoir une bonne préparation mentale pour affronter Eumeu Sène. Quand on l’attaque, il éprouve souvent d’énormes difficultés à se défendre. Il doit aussi bien travailler sa défense. Je pense qu’il doit travailler ses esquives rotatives. Face à ses adversaires, le chef de file de Rock Énergie regarde souvent en bas. Mais il faut noter que Modou Lô a beaucoup de qualités en lutte. Il peut toujours faire mal avec les uppercuts qu’il enchaîne ainsi que ses crochets. Je lui souhaite bonne chance. Que le meilleur gagne !»
NOS ADVERSAIRES ONT UTILISÉ DES MOYENS NON CONVENTIONNELS
Le Ministre-Conseiller Ablaye Badji revient sur la défaite de BBY à Bignona
Plus de trois semaines après la défaite de leur candidat Macky Sall, les responsables de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) du département de Bignona restent toujours groggys. Ils se sont réunis hier pour tirer le bilan de leur participation à la présidentielle du 24 février. Selon le coordonnateur départemental du comité électoral Bby de Bignona ablaye Badji, leurs adversaires ont faussé les règles du jeu car ils ont fait recours à des moyens non conventionnels
La pilule reste toujours amère pour les responsables de Bby du département de Bignona. Après un mois de silence, ils sont sortis de leur réserve pour procéder à l’évaluation de leur participation à la présidentielle. A cette occasion, ils ont tenu à connaitre les véritables raisons de leur défaite qu’ils n’imaginaient pas à quelques jours du scrutin. Pour le ministre conseiller du président de la République, Ablaye Badji, Benno Bokk Yakaar a mené une campagne exceptionnelle dans le département de Bignona. «Toutes les stratégies ont été mises en œuvre, bien déroulées sans entraves. Malheureusement, les résultats n’ont pas suivi », se désole Ablaye Badji qui accuse certains militants de Benno Bokk Yakaar d’avoir battu campagne pour le compte de la coalition Sonko Président. Très remonté, il annonce que des enquêtes sont en cours pour démasquer les taupes. Revenant sur les autres raisons de leur chute dans le département de Bignona qu’ils contrôlaient depuis la mise en place de la coalition majoritaire, les responsables de Bby pointent du doigt plusieurs facteurs. «La coalition Sonko Président a utilisé des armes non conventionnelles contre nous. Ce qui n’est pas normal. Elle a complètement faussé les règles du jeu. Des pressions énormes ont été faites sur nos militants. Il y aussi le vote affectif», clame M. Badji qui a quand même tenu à félicité le leader de Pastef Ousmane Sonko pour sa victoire. Pour terminer, il s’est beaucoup réjoui de la victoire du Président Macky Sall lors de la présidentielle du 24 février dernier.