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23 août 2025
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, DEMBA NDIAYE
LE FESTIN DES CHAROGNARDS
EXCLUSIF SENEPLUS - Radios, journaux et autres réseaux sociaux bruissent des gargouillis des ventres affamés qui piaffent d’impatience - Ils veulent équilibrer leurs comptes bancaires saignés par une orgie distributive pour acheter des votes
Après la rapine électorale, c’est l’heure du festin autour de la « dépouille-Sénégal ». C’est le propre des brigands après leur forfait : le partage du butin. Et en règle générale, ça dégénère à coups de chevrotines. Sous le regard du « chef brigand ». Qui, après un regard satisfait sur les blessés et les morts, procède au partage inégal du butin. C’est le sens du lourd silence que fait peser sur son armée mexicaine, le « vainqueur au premier tour », avec un deuxième mandat qui s’annonce encombrant.
Radios, journaux et autres réseaux sociaux bruissent des gargouillis des ventres affamés qui piaffent d’impatience. Ils envoient au front leurs « armées-militants-marrons du feu » pour faire pression et peur au chef : "renvoie l’ascenseur ou on va déballer". Le plus misérable dans cette ronde macabre des rapaces, c’est qu’en ces heures fratricides, les particularismes électoraux qu’on dénonce sont utilisés outrancièrement : « ma » commune, « mon » département, « ma » région, ont fait les meilleurs scores, alors nous attendons une grande récompense...
À l’activisme-chantage des « vainqueurs » de leurs communes, départements, régions, s’oppose le silence meurtri des battus territoriaux et autres transhumants « fétus de paille » : ils ont vendu leur âme avec un chèque en bois. Parce que voyez-vous, leur bétail électoral n’est finalement pas si bête que ça ; il peut avoir sa dignité, son orgueil ou, tout simplement le sens des affaires en préférant l’original à la copie. Pourquoi diantre ne pas tout simplement aller négocier directement ma potence, avec le chef au lieu de servir de serpillère à un leader défroqué ?
Mais comme l’activisme et le chantage peuvent ne pas suffire pour faire partie de l’armée des carnivores de la « dépouille-Sénégal » pendant les cinq prochaines années, alors on usera et abusera aussi et surtout du mystique : c’est la traite des vrais et faux marabouts, et autres charlatans. Nos armées de « régulateurs sociaux » (ces héros religieux, grands dignitaires, les « civilistes sociétaux » autoproclamés, tout ce beau monde se met en mode « attente-part du gâteau »). Tout s’achète, et surtout en démocratie. C’est l’ADN du libéralisme politique : la marchandisation des valeurs...
Mais on le sait, le « chef-distributeur » est un malin. Sinon, il ne serait pas le chef. Il se mure dans un silence bruissant de mille futurs laissés en rade de sa table festive. Il entre « en résidence » comme les écrivains en « résidence-retraite d’écriture ». Seulement lui, il a la plume meurtrière pour les rêves et les espoirs des ministrables et autres DG d’Agences et directeurs de Sociétés nationales. D’un trait de plume, d’une rature dans son brouillon, d’une ponctuation mal placée, c’est le deuil assuré dans les communes, départements, régions et autres confréries !
C’est l’heure où le chef navigue entre générosité et justice, entre combinaisons politiques et équilibrismes sociétaux. Pendant la campagne, on se bombait le torse en se vantant d’avoir la « plus grosse coalition » du Sénégal et même d’Afrique. Maintenant, on a la plus grande m... pour distribuer les strapontins, satisfaire et/ou mécontenter alliés et autres souteneurs. Quand on vous disait que tout s’achète et se paie...cash en démocratie. Ils font la queue à la « caisse-distribution » de sucettes ; ils réclament leur éco, ils veulent équilibrer leurs comptes bancaires saignés par une orgie distributive pour acheter des votes. Maintenant, ils réclament au bénéficiaire de leurs largesses intéressées, de garnir leurs comptes bancaires pour les cinq prochaines années...
C’est ce qui très vulgairement, s’appelle le renvoi d’ascenseur...Mais pour cela, il faudra s’armer de patience, parce que le rusé chef, sait qu’il ne faut pas mécontenter les troupes à la veille d’une campagne. Sinon c’est la désertion, la démobilisation. Rien ne se passera (en toute logique militaire) avant la prestation de serment et le cérémonial du 4 Avril. Faire durer la douleur, le calvaire, pour mieux tenir en mains les hordes d’affamés, fait partie de l’art et de la science de la guerre...politique.
Ps: Détestent-ils donc tant le chef, qu’a peine élu, ils lui demandent de casser sa principale béquille pour traverser un quinquennat semé d’embûches. Dissoudre l’Assemblée ? Des élections anticipées ? Allons donc ! Le chef, n’est pas chef pour rien : c’est parce qu’il est le plus malin en calcul mental, en calculs tout court : on ne va pas en guerre en ordre dispersé. Surtout s’il s’agit d’une armée de légionnaires sans éthique. Sous contrat et payés après les campagnes pour lesquelles ils ont été embauchés, engagés. Et dont la devise est : survivre. Allez, laissez le lion aller dormir du sommeil du juste, après une si épuisante campagne. Ça peut être long, épuisant et usant un quinquennat...
Le candidat malheureux à la présidentielle, Idrissa Seck convie l’opposition à s’unir pour barrer la route à Macky Sall qu’il continue d'accuser de «confiscation de la volonté populaire»
Dans son visage se lisent la fermeté et la détermination. A l’image d’un général flanqué de ses soldats, Idrissa Seck, muet depuis la proclamation des résultats, a lancé le combat contre la «confiscation de la volonté du Peuple» à la suite de l’élection présidentielle du 24 février dernier. Classé second avec 20,51%, derrière Macky Sall, le candidat de la coalition Idy2019 a rejeté les résultats de la Présidentielle et réuni ses soutiens hier pour définir son plan de guerre contre le pouvoir en place. Ont répondu à son appel : Malick Gackou, Pape Diop, Cheikh Hadjibou Soumaré, Moustapha Guirassy, Amsatou Sow Sidibé, Hélène Tine, Barthélemy Dias, Malick Ndiaye, Bougane Guèye Dany, entre autres… «Notre victoire ne souffre d’aucune ambiguïté mais nous sommes face à un régime déterminé à confisquer la volonté du Peuple», a regretté le leader de Rewmi en s’adressant à la presse.
A la salle de conférence de Bokk gis gis bondée de journalistes, Idrissa Seck a juré devant le Peuple à consentir tous les sacrifices pour l’organisation d’un second tour entre lui et Macky Sall. «Avec responsabilité mais avec fermeté et détermination, nous entendons rester mobilisés pour la prise en charge de ce désir de changement et pour la défense des acquis démocratiques de notre Peuple. Acquis qui ont coûté à travers l’histoire à tant de générations en termes de sacrifices, y compris des sacrifices en vies humaines», a rappelé l’ancien Premier ministre. Selon lui, l’opposition avait les moyens de faire basculer le pays dans une spirale de violence à la suite de la proclamation des résultats. Mais a-t-il précisé, la «maturité» et la «responsabilité» ont prévalu en leur sein. Il informe qu’un livre blanc sera écrit par sa coalition pour «démontrer les différentes manœuvres du pouvoir pour la confiscation de la volonté populaire».
«Unité de l’opposition»
Le président de Rewmi n’a pas évoqué la question du Statut du chef de l’opposition. Mais il l’a effleurée en appelant l’opposition à resserrer les troupes face à Macky Sall et son régime. «Je voudrais lancer un appel pour la protection des acquis démocratiques, à l’ensemble des forces politiques et sociales du pays à l’unité. D’abord au sein de notre coalition et au niveau de l’ensemble de la classe politique, de l’opposition en particulier, pour que nous puissions faire face à cette volonté de confiscation de la volonté populaire», a-t-il invité. Par ailleurs, Idrissa Seck a exprimé son «indignation face aux intimidations et aux agressions» des membres de sa coalition arrêtés après la publication des résultats de l’élection présidentielle. «Certains d’entre eux sont encore dans les liens de la détention. Nous exigeons leur libération immédiate et sans condition. Je voudrais exprimer une pensée à l’endroit d’un grand absent de notre coalition, notre frère et ami Khalifa Ababacar Sall dont nous exigeons encore la libération immédiate et sans condition», a conclu le président du Conseil départemental de Thiès.
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AMADOU FALL DECRYPTE «LE DISPOSITIF COLONIAL D’ALIENATION»
«L’enseignement, arme de domination», ouvrage paru aux éditions Edilivre, fournit un monceau d’informations sur une histoire de l’enseignement et, sans en être l’objet, donne en filigrane des éléments d’appréciation des préoccupations de notre temps
«L’enseignement, arme de domination», ouvrage paru aux éditions Edilivre, fournit un monceau d’informations sur une histoire de l’enseignement et, sans en être l’objet, donne en filigrane des éléments d’appréciation des préoccupations de notre temps y ayant trait. L’auteur, Amadou Fall, Docteur en «Histoire économique et social» et ancien directeur des Rédactions du quotidien national « Le Soleil », s’y est employé à situer l’école française dans « le dispositif colonial d’asservissement et d’exploitation ».
Ce livre qui reprend le mémoire de Maîtrise d’Histoire du Dr Amadou Fall, soutenu en 1978, à l’Université de Dakar, est une œuvre utile en cela qu’il fixe des chapitres du roman national et, par les questions qu’il aborde, permet une interaction du passé avec le présent et l’avenir. Les réalités et les enjeux d’aujourd’hui se sont situés au premier rang des préoccupations d’une autre époque. C’est l’une des belles leçons que l’on peut tirer de la lecture de cette production scientifique fleurie de sources de première main, au style noble mais dépouillé de fioritures. Le livre de M. Fall, qui a eu à occuper aussi le poste de coordonnateur général de l’administration du SSPP « Le Soleil », montre, pour ainsi reprendre une note tirée de la quatrième de couverture, « comment l’enseignement, dispensé durant la période (coloniale), a exclusivement été au service des intérêts métropolitains, sous le couvert fallacieux d’une mission éducative et civilisatrice ». Nous vous en livrons, ici, quelques extraits.
A l’origine, le prétexte de la civilisation
« Aujourd’hui que l’école française a atteint les endroits les plus reculés du Sénégal, on imagine difficilement que c’est à une époque relativement récente que le premier établissement scolaire a été ouvert dans ce pays. L’événement survint en 1817, un siècle et demi après les premières implantations françaises, dont celle, en 1638, du Dieppois Thomas Lambert sur l’île de Bocos, au milieu du fleuve Sénégal, et la fondation, en 1659, de Saint-Louis sur l’île de Ndar par Louis Caullier, un autre marin normand. Jusqu’alors, les familles coloniales, en fait, celles les plus nanties de Saint-Louis et de Gorée, confiaient l’instruction de leurs enfants mâles à des militaires, moyennant rétribution. Une telle situation ne pouvant perdurer, car non seulement la demande était de plus en plus forte avec la présence accrue des métropolitains à Saint-Louis, puis Gorée, Dakar et Rufisque, mais encore le colonisateur entendait exercer son pouvoir de contrôle sur le savoir qui était inculqué aux enfants de ses administrés blancs, métis et noirs. Il voulait que cela fût d’emblée en suivant le modèle en vigueur en France, sous prétexte d’étendre sa civilisation au-delà des siens, aux peuples africains. Ainsi, après le traité de Vienne, signé en 1815 avec les Anglais, et la rétrocession des possessions françaises sur lesquelles la « Perfide Albion » avait fait main basse, le gouvernement de la Restauration décida d’envoyer un instituteur au Sénégal, en la personne de Jean Dard, un Dijonnais (il est l’arrière grand-père de Frédéric Dard, l’écrivain français plus connu sous le pseudonyme de San-Antonio). Il débarqua à Gorée le 9 octobre 1816. Le colonel Julien Désiré Schmaltz, nommé commandant et administrateur pour le Roi du Sénégal, l’envoya, un mois plus tard, à Saint-Louis avec le premier détachement militaire et les autres fonctionnaires chargés de se faire remettre les services par les Anglais. Jean Dard ouvrit son école le 7 mars 1817 à Saint-Louis, dans un local qu’il avait pris en bail. Une autre fut concomitamment ouverte à Gorée ».
Instruire les Noirs dans leur langue maternelle
« L’enseignement dispensé dans ces deux établissements était, au départ, principalement destiné à une toute petite minorité d’enfants chrétiens. A Saint-Louis, Jean Dard expérimentera l’enseignement mutuel selon la méthode mise à jour par deux Anglais : Andrew Bell et Joseph Lancaster. Elle était basée sur un principe assez simple…Jean Dard, avec Dominique Daspres, l’adjoint venu de France qu’on lui affecta en 1818, tenta d’appliquer la méthode Bell-Lancaster, mais en associant au français le wolof, la langue maternelle de la plupart de ses élèves… (Et les progrès furent notables). [Après moult mésaventures causées par une église désireuse de prendre en main l’enseignement dispensé dans les colonies], Jean Dard adressa au ministre de la Marine et des Colonies un rapport dans lequel il proposait la création d’une école typiquement africaine où le wolof serait le véhicule de tout l’enseignement et où on apprendrait à l’enfant à penser et à agir en Africain. Il développa cette thèse dans l’avant-propos de son autre ouvrage, sa « Grammaire wolof », dont un large extrait est publié ci-après : « …Et si l’on se donnait la peine de leur apprendre à lire, à écrire et à calculer dans leur propre langue, ils pourraient, en peu de temps, prendre place parmi les nations civilisées…Que dis-je la civilisation des Wolofs est plus que négligée ; elle est mise en oubli puisque l’on a cessé d’instruire les Noirs du Sénégal dans leur propre langue. Car quoi que l’on en dise, il faut que les Noirs soient instruits dans leur langue maternelle. Sans cela, point d’établissements durables, point de civilisation. En effet, de quelle utilité peuvent être des mots français ou anglais répétés par un jeune africain quand il ne peut comprendre ce que ces mots signifient dans son propre langage ! »
L’école pour endiguer la vague islamique
Louis Léon César Faidherbe, nommé gouverneur en 1854, en remplacement d’Auguste-Léon Protêt (1850-1854), voulut contribuer à l’expansion de l’enseignement à Saint-Louis. Il ouvrit, en 1857, une école laïque au quartier Nord et une autre, en 1864, dans le quartier Sud. Convaincu qu’il ne pouvait arriver à ses fins sans les religieux chrétiens, surtout à Saint-Louis, Faidherbe mit les frères de Ploërmel à contribution, dans le souci de rendre complémentaire leur objectif de gagner le maximum d’autochtones à la foi chrétienne ainsi qu’à l’autorité coloniale, et de leur faire accepter le fait de l’occupation par un enseignement visant à former des résignés. Il ouvrit donc un front pour endiguer la vague islamique qui submergeait Saint-Louis et raffermissait ses bases dans le reste du Sénégal, nonobstant la puissance invasive de la France et de son église. « Nous sommes débordés de toutes parts par l’islamisme. Depuis deux ans, le nombre des musulmans de la Sénégambie a doublé et cela est vrai à Saint-Louis même. Tous les indifférents se font musulmans et même des Noirs élevés dans la religion chrétienne l’abandonnent. Cela s’est passé plusieurs fois sous mes yeux », s’inquiétait-il, le 11 avril 1856, dans une lettre adressée au ministre de la Marine.
L’église contre la prolifération des écoles coraniques
En prenant l’arrêté du 22 juin 1857 réglementant les écoles coraniques, Faidherbe donna amplement satisfaction aux responsables locaux de l’église catholique qui, depuis 1850, n’avaient de cesse de dénoncer leur prolifération. Avec les nouvelles dispositions légales édictées, ne pouvaient plus diriger des écoles coraniques que les ressortissants de Saint-Louis dûment autorisés et capables de donner à leurs élèves des rudiments de français. Ces mesures excluaient, de fait, de Saint-Louis les marabouts tidjanes qui fédéraient autour d’eux un nombre croissant de fidèles à Elhadj Omar Tall et à son combat. Faidherbe avait inauguré une école franco-musulmane dans la ville le 7 avril 1857. Les marabouts étaient obligés d’y envoyer leurs talibés âgés de plus de 12 ans, pour des classes du soir. Il se proposait de transformer progressivement les écoles coraniques pour en faire des instruments de rapprochement entre le colonisateur et les populations musulmanes… La réforme du 24 novembre 1903 stipulait que l’arabe fût enseigné dans les écoles de villages et régionales. Mais, il n’en fut jamais ainsi dans les faits, car le contraire aurait « dangereusement » accordé trop de place aux maîtres coraniques qui étaient quasiment les seuls à enseigner cette matière. La décision prise, en 1911, par le gouverneur général William Ponty et relative à l’emploi exclusif du français dans tous les actes et correspondances administratifs finit par exclure totalement les marabouts de l’instruction publique. Les écoles coraniques n’en continuaient pas moins de prospérer, malgré toutes les mesures draconiennes de contrôle édictées et mises en œuvres depuis Faidherbe… Partout le nombre d’écoles coraniques augmenta de façon exponentielle, comme pour défier l’administration coloniale. Ni la contrainte, ni la laïcisation de l’école française, ni l’introduction de l’arabe dans ses cours ne furent efficaces contre la prolifération et l’audience des écoles coraniques.
La pérennisation de l’état de domination
Si la fonction première de l’enseignement était de dresser l’indigène pour en faire une force d’exploitation opérationnelle et docile, le degré d’instruction et d’aliénation apportant la nuance, la seconde avait été de pérenniser au maximum cet état de fait au bénéfice du colonisateur. Dans cette intention, l’école, tout en contribuant à la destruction de l’économie domestique et à l’insertion des populations dans l’économie de marché, se devait d’empêcher ceux qu’elle avait instruits et formés d’avoir un esprit et des positions critiques envers le système, de retourner leur savoir et leur intelligence contre la France, d’avoir des velléités indépendantistes. Pour rassurer sa conscience, se donner bonne conscience, se justifier devant l’opinion publique métropolitaine qui n’était pas uniformément en sa faveur, mais également persuader les peuples sous domination qu’il n’avait d’autre finalité que d’améliorer leurs conditions de vie, le colonisateur ne pouvait brandir meilleur alibi que l’école. Après la conquête par les armes, la pacification, l’évangélisation, il n’eut pas de peine à trouver le prétexte de « l’éducation de la race entière », au nom de la mission civilisatrice de la « France éternelle, fille ainée de l’Eglise », et la nécessité impérative de porter le progrès au-delà des mers. Ce double alibi était fallacieux… L’on ne saurait passer sous silence la sincérité d’un Charles Régismanset, un haut fonctionnaire du ministère des Colonies et auteur d’un essai sur la colonisation. Il y notait ceci : « Nous attendons que les races africaines rapportent le maximum. Mais, que viennent faire ici la science, la justice, la bonté et surtout le progrès. Je ne souhaite point que l’éducation noire soit poussée trop en avant… ».
«IL FAUT DEVELOPPER LE PARTENARIAT EN INTELLIGENCE ARTIFICIELLE POUR REDUIRE L’ANALPHABETISME»
Le président de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous (Cnept), Silèye Gorbal Sy, a pris part, du 4 au 8 mars dernier, à Paris, à la conférence sur l’intelligence artificielle. Il revient sur les conclusions
Le président de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous (Cnept), Silèye Gorbal Sy, a pris part, du 4 au 8 mars dernier, à Paris, à la conférence sur l’intelligence artificielle. Dans cet entretien, il revient sur les conclusions de cette rencontre. M. Sy, expert en éducation et développement local, estime que le Sénégal doit développer des dynamiques partenariales dans le domaine de l’intelligence artificielle pour réduire l’analphabétisme.
M. Sy, vous avez pris part à la Conférence sur l’intelligence artificielle à Paris ? Qu’est-ce qui explique votre participation à cette rencontre ?
Notre participation à cette rencontre est liée à notre engagement au service de l'éducation d'une manière générale et de l'apprentissage mobile en particulier, en rapport avec les missions traditionnelles de plaidoyer de notre Coalition pour une éducation pour tous de qualité. Pour ce faire, l'Unesco, qui coordonne la définition et la mise en œuvre des politiques éducatives nous a conduit à cette conférence qui s'inscrit dans la mise en œuvre de l'Objectif du développement durable (Odd) n° 4 qui consiste à assurer une éducation inclusive de qualité, sur un pied d'égalité, et promouvoir l'apprentissage. C'est aussi le prolongement de notre combat permanent pour l'éducation numérique.
Quelles sont les conclusions de cette rencontre ?
Cette conférence qui a réuni des experts du monde propose l’utilisation des technologies pour accélérer l’apprentissage pour tous, en particulier les personnes appartenant à des groupes défavorisés. Il est fortement recommandé aux gouvernements et aux parties prenantes, comme les acteurs de la société civile, de suivre l'impact des technologies de pointe dans l'éducation et de faire naître des stratégies au niveau local, régional et national. La rencontre recommande aussi l’utilisation de technologies innovantes pour améliorer l’accès à une éducation de qualité pour les groupes vulnérables qui en sont privés en raison d’obstacles culturels et économiques, de handicaps, d’inégalités de genre ou de situations de crise. Elle propose aussi des projets qui utilisent des solutions intégrées mêlant technologies couramment utilisées et applications de pointe.
Quels sont les défis liés à l’intelligence artificielle ?
L'intelligence artificielle est reconnue pour sa technologie d'apprentissage visuel. Cet outil numérique novateur et abordable favorise l'apprentissage pour tous, y compris les personnes handicapées ou à capacité d'expression limitée. Des élèves et des professionnels du milieu éducatif dans le monde ont utilisé l'outil pour relater leurs expériences d'apprentissage, mettre en pratique leurs compétences en alphabétisation numérique et développer leur conscience culturelle par des visites virtuelles. L’intelligence artificielle prend en charge différents styles d'apprentissage et, par conséquent, aide à personnaliser les leçons pour répondre aux besoins individuels des apprenants. Elle est reconnue pour sa rapidité, son efficacité et sa rentabilité permettant de dispenser une éducation de qualité dans les situations d'urgence. Elle offre aussi aux enfants touchés par les conflits la possibilité d'apprendre sur les tablettes par le biais de jeux éducatifs sur mesure. Grâce aux nouvelles technologies, l’intelligence artificielle permet d'améliorer l'enseignement, l'apprentissage et la performance éducative mondiale.
Que doit faire le Sénégal pour bénéficier des avantages de cette technologie ?
Le Sénégal ne doit ménager aucun effort pour bénéficier des avantages de l'intelligence artificielle en prenant des engagements internationaux, notamment pour l'atteinte de l'Odd 4. Pour développer cette technologie, le Sénégal devrait favoriser une synergie et une articulation entre les ministères de l'Education et du Numérique afin de favoriser la promotion de cette forme d'éducation. Le Sénégal devrait aussi développer des dynamiques partenariales dans le domaine de l'intelligence artificielle, par le biais de l'alphabétisation et l'éducation numériques, pour réduire particulièrement le taux d'analphabétisme. Et ce sera à moindre coût.
«NOUS AVONS BESOIN D’UN INDEX QUI MESURE LES FLUX FINANCIERS ILLICITES»
Trois questions à… Ebrima Sall, directeur exécutif de Trust Africa
Ancien directeur exécutif du Codesria, l’universitaire gambien Ebrima Sall, est aujourd’hui à la tête de Trust Africa, organisme spécialisé dans le renforcement des capacités des agences africaines intervenant dans le domaine de la justice politique, économique et sociale, etc. Il revient, dans cet entretien, sur les enjeux liés aux flux financiers illicites.
Quelle est la prochaine étape dans la lutte contre les flux financiers illicites en provenance d’Afrique ?
Il faut agir à quatre niveaux. Premièrement, il faut avoir des instruments d’évaluation pour savoir ce qu’il faut entendre par Flux financiers illicites, comment les mesurer selon les contextes et les différents circuits empruntés par ces flux. Deuxièmement, pour le côté plaidoyer, il faudrait que la société civile fasse plus que ce qu’elle a fait jusque-là. Il faut aller plus loin, saisir les gouvernements pour avoir les informations, oser même produire des rapports alternatifs là où les gouvernements sont frileux, parce qu’il a été constaté que le panel de haut niveau mis en place par l’Union africaine et dirigé par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, n’a pas réussi à produire un seul rapport depuis trois ans, parce que les gouvernements se montrent réticents à lui fournir les données. La société civile pourrait non seulement sensibiliser, mettre la pression sur les gouvernements, mais aussi produire ses propres documents afin de donner une idée de l’évolution de ces flux. Troisièmement, il faut renforcer les capacités techniques sur le plan juridique (l’analyse et le suivi), la maîtrise des circuits empruntés, etc. On sait que 65% de ces flux se font dans le commerce (avec de fausses facturations dans certaines transactions afin de minorer les taxes à payer aux gouvernements). Quatrièmement, il faut renforcer la coopération internationale entre les Etats, parce que ces flux financiers illicites atterrissent généralement dans les pays du Nord ou dans des paradis fiscaux.
Les hydrocarbures constituent l’un des secteurs les plus exposés. Comment voyez-vous l’arsenal juridique et institutionnel mis en place par le Sénégal pour encadrer l’exploitation de ses gisements de pétrole et de gaz ?
Je n’ai pas étudié de près l’arsenal juridique et institutionnel pour le cas spécifique du Sénégal, mais je sais qu’il devrait être assez robuste. Pour deux raisons. D’abord, la capacité technique existe au Sénégal, avec des juristes parmi les plus performants sur les plans africain et mondial. Deuxièmement, il y a maintenant des pratiques établies et des acquis sur ce plan. Le Sénégal peut tirer des leçons sur l’expérience des autres pays producteurs d’hydrocarbures. A mon avis, il n’y a pas de problème de capacités techniques pour le Sénégal. Cependant, il faut une cohérence des politiques, notamment en matière fiscale. Parfois, ce sont les incitations fiscales qui ouvrent la voie à certaines pratiques menant aux flux financiers illicites.
Qui sont les bons et les mauvais élèves en Afrique dans la lutte contre les Ffi ?
Les chiffres donnent une idée des pays et même les secteurs où le phénomène est le plus grave. Mais, il faut être très prudent avec les chiffres dans la mesure où quand il n’y a pas de reporting sur un pays parce que l’appareil statistique ne permet pas d’avoir les données, on peut se retrouver avec des chiffres très faibles, alors que la réalité est souvent très différente. Ce qu’il faut, c’est travailler sur la mise en place d’un index, un instrument de mesure fiable, qui peut être appliqué dans plusieurs contextes et qui permet de faire des comparaisons entre pays et les secteurs. Ce qui est sûr, c’est que le secteur minier et celui des hydrocarbures sont les plus touchés par le fléau. Il suffit de regarder les pays qui ont des ressources minières pour se faire une idée.
AWA MARIE COLL SECK BRILLE SOUS LE SOLEIL LEVANT
L'ancienne ministre de la Santé intègre le jury du ’’Prix africain Hideyo Noguchi’’, distinction récompensant des hommes et femmes aux réalisations remarquables dans la recherche médicale, entre autres
Le professeur Awa Marie Coll Seck, ancienne ministre sénégalaise de la Santé et de l’Action sociale, a intégré le jury du ’’Prix africain Hideyo Noguchi’’, distinction récompensant des hommes et femmes aux réalisations remarquables dans la recherche médicale et la lutte contre les maladies infectieuses en Afrique, a appris l’APS.
Le professeur Seck, première femme agrégée de médecine et spécialiste des maladies infectieuses et tropicales au Sénégal, prend ainsi part à la réunion du jury ouverte ce mercredi sous la présidence du Premier ministre du Japon, Shinzo Abé, indique un communiqué parvenu à l’APS.
Au terme de cette rencontre prévue sur deux jours, le jury devrait désigner les deux personnalités mondiales qui ont le plus marqué leur époque dans le développement de la médecine, des sciences et de la technologie dans le monde à travers leurs publications, précise la même source.
Les distinctions seront remises par les plus hautes autorités nippones à l’occasion d’une cérémonie qui sera retransmise en direct par plus de cent cinquante chaînes de télévisions du monde durant le sommet du TICAD, prévu en août prochain au Japon.
Le Prix africain Hideyo Noguchi a été lancé en 2006 par le gouvernement du Japon pour récompenser des hommes et femmes aux réalisations remarquables dans la recherche médicale et la lutte contre les maladies infectieuses sur le continent africain.
LES PETITS METIERS AU FEMININ
A Ziguinchor, les femmes refusent la fatalité de la pauvreté. Elles se battent pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Elles sont lavandières, vendeuses de fruits, d'arachides, s'activent dans la restauration dans la rue.
Aboubakry KANE (Direct Info) |
Publication 13/03/2019
A Ziguinchor, les femmes refusent la fatalité de la pauvreté. Elles se battent pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Elles sont lavandières, vendeuses de fruits, d'arachides, s'activent dans la restauration dans la rue. Dans l'univers des petits métiers au féminin.
Anna est une jeune femme divorcée et mère de deux enfants. Son ex conjoint ne s'occupe pas de ses rejetons. Elle est contrainte de le faire. "Le mois dernier, je suis tombée malade. Le médecin m'a fait savoir que je souffrais d'asthénie et que je devais diminuer mes efforts physiques, mon volume de travail. Le travail de lavandière est trop pénible et n'est pas payant. Mais, on n'a pas de choix. Il faut s'occuper des enfants", nous confie-t-elle. Jouissant des largesses de ses amants, Fatou pensait avoir le monde sur ses épaules. Cette belle femme dont les formes généreuses attiraient bien d'hommes se la coulait douce. Toutefois, elle a fini par comprendre la nécessité de se trouver une activité génératrice de revenus. "Les hommes ne sont pas sincères. Ils ne cherchent qu'à se jouer de nous. C'est pourquoi je me suis dévidée à m'activer dans la vente de petit déjeuner pour les élèves. Je me lève tous les jours à 5 heures pour la préparation. Avec cela, Dieu merci j'arrive à régler mes problèmes, à me passer de l'aide des hommes", nous dit Fatou qui ne se décourage pas de trouver un homme qui voudra l'épouser.
En attendant, elle s'attèle quotidiennement à satisfaire à sa clientèle friande d’« akara" et de marinade. "C'est par amour pour mon mari que j'ai renié la religion de mes parents pour épouser la sienne. Ma famille m'a rejetée. Aujourd'hui, je me sens trahie. Mon mari m'a trouvé une coépouse. Je suis comme abandonnée de toutes parts. Pour subvenir à mes besoins et à celle de mes enfants, je me suis lancée dans le petit commerce. Je suis toujours jeune. Mais, je n'ai plus le temps de me faire belle. Tout ce qui compte dorénavant pour moi, ce sont mes enfants", lance pour sa part Binta. Qu'elles soient jeunes ou d'un âge avancé, les femmes de Ziguinchor qui ont subi le lourd tribut d'un conflit trentenaire tiennent à se battre pour la survie de progéniture. Elles sont dans les rizières (faro) bravant la chaleur, la faim et la soif, dans les marchés, sur les trottoirs des avenues où elles déposent leurs tables. Cette bravoure dont elles font preuve ne les épargne pas de brimades particulièrement au sein de leur couple.
LE SENEGAL, UN EXEMPLE DE LIBERTE D’EXPRESSION
Chaque année, la journée du 12 mars marque particulièrement la vie des internautes. En fait, cette date permet essentiellement de dénoncer la cyber-censure dans le monde
Chaque année, la journée du 12 mars marque particulièrement la vie des internautes. En fait, cette date permet essentiellement de dénoncer la cyber-censure dans le monde. L’édition 2019 renouvelle une fois encore la liberté d’expression sur Internet. Cependant au Sénégal, malgré les mesures prises par les autorités étatiques, la censure n’est pas encore de mise.
La journée du 12 mars porte la dénomination « Journée mondiale contre la censure sur internet ». Toutefois, d’aucuns l’appelle également « Journée internationale pour la liberté d’expression sur Internet ». A priori, la célébration de cette journée se fait chaque année à la même date depuis 2008. Et cela reste une initiative phare de l’organisation RSF (Reporters sans frontières). En fait, l’origine de cette journée se rapporte essentiellement à la Chine et ses lois concernant le contrôle d’internet. Et aujourd’hui, elle se présente avant tout comme une occasion de dénoncer la cyber-censure dans le monde entier. Aussi, précisons que la censure sur internet reste étroitement liée aux Etats de régimes autoritaires. Et cela va à l’encontre des droits de l’homme. En effet, les techniques les plus souvent utilisées se résument à des coupures d’Internet ou à des ralentissements massifs. Bref, chaque 12 mars demeure une occasion de dénoncer ceux qui empêchent des citoyens d’accéder à Internet ou qui musellent la parole en ligne. Ce mardi, 12 mars, est une occasion pour Ndiaga Gueye, président de l’Association sénégalaise des utilisateurs des technologies de l’information et de la communication pour faire le point sur la situation au Sénégal. Ce dernier estime que sur le plan de la censure, le Sénégal est, jusqu’à présent, dans une situation de totale de liberté. « Nous n’avons pas encore constaté des restrictions sur la liberté d’information et d’expression », a-t-il déclaré. A l’en croire, le Sénégal est loin de certains pays africains où il y une censure d’informations. « Nous disons que le Sénégal constitue une référence, un exemple de pays de liberté sur internet », soutient l’Asutic. Qui avait des préoccupations à la veille de l’élection présidentielle eu égard au nouveau code qui avait été voté et aux discours des autorités sur le contrôle de l’information pour faire face aux Fake news. Mais, se réjouit Ndiaga Gueye : « À l’arrivée nos inquiétudes ne se sont pas réalisées. Donc, c’est avec beaucoup de satisfaction que le Sénégal est loin des pays africains où les libertés d’internet sont contrôlées ».
Toutefois, il rappelle qu’il y a un cadre légal pour la censure d’internet au Sénégal qui est encore source de préoccupation. Ce, tant que les lois ne sont pas amendées. Il s’agit, à son avis, de l’article 27 du code des communications électroniques qui a été voté le 30 novembre 2018 et promulgué en décembre 2018 par le président de la République. Il y ajoute le Code de la presse qui contient deux dispositions : l’article 180 et l’article 181 qui créent une censure de la liberté de la presse en ligne au Sénégal. « Ces dispositions constituent une source de préoccupation. Mais, nous constatons avec beaucoup de satisfaction qu’elles ne sont pas encore mises en œuvre au Sénégal. Nous souhaitons que le gouvernement continue dans cette voie de laisser les sénégalais s’exprimer librement tant qu’on respecte les droits et libertés des individus », indique Ndiaga Gueye. Par ailleurs, il a fait savoir qu’ils avaient exprimé leurs inquiétudes quant à une éventuelle censure d’internet par le Sénégal le jour du scrutin ou au moment de la proclamation des résultats. Il se réjouit qu’il n’y a pas eu de coupures d’internet encore moins de censure des réseaux sociaux lors de la présidentielle. Ce qui, à son avis, est à l’avantage de la démocratie sénégalaise.
Bilan et évolution des actions engagées dans le monde
Il faut rappeler que durant ces dernières années, les censures sur internet ont connu une ascendance notoire. Ainsi, à travers le monde, bien de bloggeurs auraient essuyé des sanctions et de nombreux sites web ont été fermés. En outre, aujourd’hui, plusieurs internautes demeurent derrière les barreaux pour avoir usé du droit à la liberté d’expression sur internet. Cependant, parmi les victimes de censure, il y a également des journalistes et surtout ceux du web. Ce fut encore le cas à Alger durant le mois de février 2019. Par ailleurs, il faut préciser que malgré les efforts consentis de part et d’autres, la situation peine à s’améliorer. En fait, bon nombre de pays continuent de détenir un record important de censure sur internet. C’est le cas de la Turquie, du Cameroun et de l’Inde. En plus, bien de pays tentent également d’ériger de véritables murailles numériques en vue d’avoir un contrôle absolu sur les diffusions. Et dans ce cas, la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite ou la Corée du Nord restent des exemples très illustratifs. Enfin, pour tenter d’endiguer la censure sur internet, Reporters sans frontières veille à remettre en ligne quelques sites censurés. L’organisation RSF y parvient via l’opération #CollateralFreedom en utilisant la technique de “mirroring” (miroir). Espérons que ses efforts finiront par porter des fruits. Pour l’instant, la lutte semble difficile.
PAR EL HADJI AYÉ BOUN MALICK DIOP
POUR UNE MEILLEURE CONDITION DE TRAVAIL DU SECTEUR DE LA JUSTICE
La fenêtre des joutes présidentielles donne une bien meilleure compréhension de la pertinence des revendications posées par le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) qui vont dans le sens de la valorisation des fonctions de greffier
El Hadji Ayé Boun Malick Diop |
Publication 13/03/2019
En voyant un juge d'une grande notoriété, en l'occurrence Monsieur Demba KANDJI, illustre magistrat, proclamer les résultats provisoires des élections présidentielles du 24 février 2019, j'ai pu, en un instant, saisir l'immensité de l'imperium et de la responsabilité du juge.
Dans les mêmes circonstances, quelques jours plus tard, l'image de la greffière anonyme qui proclame les résultats définitifs de ces joutes présidentielles, au nom du Conseil constitutionnel, a permis aux observateurs avertis d'avoir un aperçu saisissant de la gravité et de la solennité des charges de greffier, tout comme l'importance de son concours à l'exercice du pouvoir judiciaire.
Cette fenêtre ouverte donne une bien meilleure compréhension de la pertinence des revendications posées par le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) qui vont dans le sens de la valorisation des fonctions de greffier dans la Justice qui ne peut se faire qu'à travers l'adoption d'un statut qui tient réellement compte de la technicité et des responsabilités inhérentes aux fonctions dévolues par les lois et les règlements au corps des greffiers en général.
Cet exercice de reconnaissance et de valorisation doit aussi être fait à l'endroit de tous les agents du ministère de la Justice qui apportent, de prêt ou de loin, leurs précieux concours à l'exercice du pouvoir judiciaire et qui, par ailleurs, assurent le bon fonctionnement du service public de la Justice.
Cette valorisation doit aussi se traduire par une justice sociale dans l'Institution judiciaire à travers une équité dans les rémunérations qui devraient refléter la dignité qui s'attache aux différentes fonctions qui concourent à l'exercice du pouvoir judiciaire.
Telle est la compréhension, à mon humble, avec laquelle le gouvernement devrait appréhender les doléances du SYTJUST pour poser des actes efficaces à même de garantir définitivement la paix sociale dans les juridictions sénégalaises et assurer ainsi un égal accès à la Justice pour tous.
Maître El Hadji Ayé Boun Malick Diop est Secrétaire Général du Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST)
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IL FAUT QUE CELA CESSE !
EXCLUSIF SENEPLUS - Je ne peux pas concevoir que celui qui hier m’a aimée, délogée du cocon familiale en me promettant une protection sans faille, se retourne contre moi pour m’humilier - Oumy Barro Diop s'insurge contre les violences faites aux femmes
Alioune G Sall et Fatoumata Fall |
Publication 13/03/2019
Les violences faites aux femmes constituent selon Oumy Barro Diop, le danger principal qui guette la gent féminine. ‘’ Les violences faites aux femmes sont devenues une mode affreuse dans notre société. Je ne peux pas concevoir que l’homme qui hier m’a amadouée, aimée, délogée de mon environnement familiale en me promettant une protection sans faille, se retourne contre moi pour m’insulter, m’humilier, me tuer ou encore me décapiter. C’est inconcevable’’, a t-elle dénoncé.
Oumy plaide pour un diagnostic approfondi qui inclue les hommes. ‘’ A mon avis, il faut prendre le problème à la source. Quand on parle de violences faites aux femmes, c’est immédiatement une violence exercée par les hommes. Donc ces derniers doivent être sensibilisés sur les sanctions encourues s’ils portent préjudice à une femme’’, a t-elle déclaré.
Cinquième rencontre de notre rubrique de mars consacrée spécialement à la femme sur www.seneplus.com, Oumy Barro Diop, coordinatrice départementale du cadre de concertation des organisatrices féminines de la Dakar, s’indigne contre les violences faites aux femmes.