Le Ghana envisage de mobiliser au moins 3 milliards de dollars en 2019 sur les marchés financiers contrairement aux 2 milliards annoncés initialement. Sans la tutelle du FMI, l’objectif semble toutefois assez ambitieux pour le gouvernement d’autant que les marchés n’écartent pas les risques d’un nouveau cycle d’endettement pour le pays.
Ce n'est plus 2 milliards mais au moins 3 milliards de dollars que le Ghana compte mobiliser en 2019 sur le marché international de la dette. Dans le cadre de sa nouvelle stratégie d'endettement, le gouvernement vient de procéder à une modification du montant visé dans le projet initial de loi des finances, aux fins de revoir l'enveloppe à mobiliser à titre d'emprunt sur les marchés financiers. Selon les autorités, cette somme va servir à financer le déficit budgétaire à hauteur des 2/3 du montant et le reste sera destiné au refinancement de la dette.
Avec la fin de la tutelle du FMI, le Ghana a en effet de nouvelles marges pour financer son développement en faisant appel à l'endettement privé. Toutes fois, le marché local ne lui offre pas suffisamment d'opportunité au regard du coût des emprunts notamment à long terme, des banques locales. L'alternative c'est donc les marchés financiers internationaux que compte solliciter le gouvernement, qui a également envisagé d'autres mécanismes, notamment des deals contre des matières premières, pour financer le programme d'infrastructures.
Marges réduites
Si le pays a retrouvé sa souveraineté économique avec la fin de la tutelle du FMI, comme le met en avant le président Nana Akufo-Addo, le recours aux marchés internationaux de l'emprunt risque de s'avérer une vraie gageure. En dépit de la bonne dynamique de croissance que connait le pays, 8% en 2018, le pays fait face à une situation macroéconomique encore difficile. Selon la Banque centrale du Ghana, le taux d'endettement est estimé à plus de 67% en 2018 et le pays fait face à un déficit estimé à 4,5% en 2017 et que le gouvernement compte ramener à 4.2 % en 2019 selon les détails donnés au Parlement par le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta.
Les analystes et marchés financiers se sont par le passé montré assez inquiets de la décision du président ghanéen de mettre fin au programme avec le FMI, qui en plus de permettre la mise en œuvre de certaines réformes structurelles, constitue un signal fort et une garantie pour les investisseurs. De passage à Accra, en décembre dernier, la directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, n'a pas manquer de vanter le mérite du maintien de l'accord avec l'institution qu'elle dirige.
« Le programme soutenu par le FMI a été un point d'ancrage pour un ajustement économique ordonné et un signal positif pour le marché. Au cours de cette période, les autorités ghanéennes ont réalisé d'importants progrès en matière de stabilité macroéconomique, l'inflation étant tombée à un seul chiffre et se situant désormais dans la fourchette de la Banque du Ghana », a fait savoir Christine Lagarde.
Dispositifs anti-dérapages
Afin de rassurer les marchés, le gouvernement ghanéen a mis en place toute une série de mesures destinées à enrayer les risques de dérapages budgétaires. Après les réformes menées avec le soutien du FMI notamment l'adoption de la loi sur la gestion des finances publiques, l'amélioration de la gestion de la dette et le renforcement du secteur bancaire, deux nouvelles institutions viennent d'être créer.
Il s'agit du conseil fiscal et du conseil pour la stabilité qui viennent renforcer les actions des autres instances de régulation notamment la Banque centrale, la Commission nationale d'assurance (NIC), l'Autorité en charge des pensions (NRPA) et le Régulateur des marchés financiers (SEC). Ces instances auront comme principal objectif de veiller à l'assainissement du cadre macroéconomique et à empêcher tout creusement des déficits budgétaires en limitant l'impact des politiques publiques notamment d'au-delà d'un seuil de 5% du produit intérieur brut (PIB).
Il en va de même pour l'endettement lorsque le ratio dettes/PIB dépasse le seuil de 65% du PIB. Des mesures que le marché appréciera lors de la sortie du Ghana, une échéance décisive pour le gouvernement qui a besoin de mobiliser davantage de ressources financières pour poursuivre la mise en œuvre de son programme de développement.
Direct Info, la Une de ce vendredi 11 janvier 2019
EFFUSION SPIRITUELLE AUTOUR DES DIVINITÉS
La mythique ville de Ouidah, terre de cohabitation pacifique des cultures et des cultes, a célébré dans l’allégresse, ce jeudi 10 janvier, la vingt-sixième édition de la fête des religions traditionnelles.
La Nation |
Claude Urbain PLAGBETO |
Publication 11/01/2019
La mythique ville de Ouidah, terre de cohabitation pacifique des cultures et des cultes, a célébré dans l’allégresse, ce jeudi 10 janvier, la vingt-sixième édition de la fête des religions traditionnelles. Comme à l’accoutumée, les dignitaires et adeptes de diverses divinités, des personnalités et autres touristes se sont joints au pontife Daagbo Hounon Tomandjèhoukpon Houwamènou II pour honorer le vodoun.
Ouidah, ville-musée. 9 h 40. Ruée vers le marché Zobè. Perles au cou, aux poignets, à la cheville, les dignitaires et adeptes de divinités traditionnelles paraissant majestueux dans leurs accoutrements, conduits par le pontife
Daagbo Hounon Tomandjèhoukpon Houwamènou II, procèdent à une prière au vodoun Aïzan pour implorer la paix et la prospérité. Au bout d’une dizaine de minutes, le cortège de Daagbo s’ébranle vers le Temple des pythons à Dangbéhouè, situé juste en face de la basilique de l’église catholique de la ville : tout un symbole de tolérance et de cohabitation pacifique entre les religions au Bénin en général et dans la cité de Kpassè en particulier.
10 h 10, les libations prennent fin au Temple des pythons. La foule d’adeptes et de curieux composée de nombreux touristes et têtes couronnées venus du Brésil, d’Haïti, des Caraïbes, de la Guinée, du Cameroun, de la France, emprunte la cahoteuse et historique Route des esclaves jusqu’à la Porte du non-retour de Djègbadji, lieu symbolique de la traite négrière transatlantique du XVIe au XIXe siècle. Là se dérouleront les manifestations officielles. Sur les lieux, le festival de rythmes et danses cérémoniels est assuré par une vingtaine de groupes. Le groupe Kolébajè de la Fraternité Egun-gun du Littoral avec le rythme gbon accompagné d’une longue file d’anonymes en pagne uniforme distille des sonorités envoûtantes de tambours parlants, fait le tour pour ravir momentanément la vedette aux autres installés sous les bâches.
Un désordre indescriptible s’installe par la suite avec la masse qui se jette dans les allées réservées aux officiels et aux reporters. Policiers et sapeurs-pompiers semblent dépassés par l’entêtement des curieux, sous les objectifs des chasseurs d’images qui paraissent plus nombreux avec la prolifération des caméras bon marché et autres smartphones et téléphones à camera. Personne ne veut se faire conter l’événement; tout le monde s’improvise reporter. Dignitaires et adeptes des divinités Thron, Egun-gun, Mami, Ogou, Sakpata Kokou (Gambada), Dan, Atchina, Hèviosso (Shango) et autres divinités traditionnelles n’y trouvent aucun inconvénient et s’offrent avec plaisir pour les poses.
Seing du vodoun
A 11 h, Daagbo Hounon, dans son costume d’apparat, les yeux cachés derrière des verres fumés, fait son entrée sur le site. Les maîtres de cérémonie arrivent vaille que vaille à obtenir une accalmie précaire auprès des « artistes endiablés » envoûtés par les sonorités vodoun.
Le maire de Ouidah, Célestine Adjanohoun, appelée à ouvrir le bal des allocutions, insistera sur les valeurs positives du vodoun. «Contrairement aux idées reçues, souligne-t-elle, nous pouvons affirmer avec fierté que la religion vodoun est porteuse de valeurs comme la paix, l’amour, la tolérance, la solidarité ; le vodoun n’est pas synonyme de méchanceté encore moins de sorcellerie ». Pour elle, le vodoun mérite d’être valorisé afin d'en donner une bonne image et chacun, à quelque niveau qu’il soit, doit en prendre conscience et jouer la partition qui est la sienne. « Le vodoun peut aider l’humanité à soigner les multiples dérives observées dans nos sociétés », selon Célestine Adjanohoun.
Ancré dans les habitudes et les modes de vie, le culte vodoun constitue « la racine pivotante » des valeurs endogènes, renchérit le préfet de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia. Il insistera sur la sagesse et le sens élevé qui doivent caractériser la promotion de ce « bien commun ».
En tout cas, conscient que le vrai pétrole dont dispose le Bénin, ce sont les arts et la culture, le gouvernement a conçu des projets ambitieux pour leur valorisation et entend jouer sa partition, laisse entendre José Pliya, directeur de l’Agence nationale de promotion des patrimoines et de développement du tourisme (Anpt). Au nom du ministre en charge du Tourisme et de la Culture, c’est lui qui procédera à l’ouverture du Festival vodoun, en présence de trois ministres Jean-Claude Dona Houssou, Aurélien
Agbénonci et Gaston Dossouhoui représentant le chef de l’Etat, des députés Lucien Houngnibo, Marcellin Ahonoukoun et autres personnalités. Il saisit l’occasion pour inviter les touristes à visiter le parc animalier de la Pendjari ; la cité lacustre Ganvié, les palais royaux d’Abomey, les trésors architecturaux de Porto-Novo, etc.
Pour que vive le vodoun !
Finie la partie protocolaire faite de discours, place au volet cultuel sous l’égide du pontife Daagbo Hounon
Tomandjèhoukpon Houwamènou II. Il sonnait midi pile. Accompagné de Nangbo Hounon et autres initiés, il entrera dans le couvent improvisé au milieu de la scène, un enclos d’une vingtaine de mètres-carrés contenant un autel entouré de nattes. Le rituel qui a duré vingt minutes chrono fait de jets de colas et d’immolation d’un cabri se déroulera à l’abri des regards. Seuls les échos sonores des libations : invocations, panégyriques claniques, chants et autres parviendront à la foule qui s’impatientait de voir le défilé des adeptes des divinités sur le podium. Le public acclame quand il est annoncé depuis le ‘’couvent’’ que les ancêtres ont accepté les libations et prières et que celui qui sème récoltera.
Le volet artistique et culturel de cette fête des religions traditionnelles sera marqué par des parades spectaculaires des adeptes des divinités de la terre, du fer, du ciel et de la foudre, etc.: Sakpata, Atchina, Kokou
(Gambada), Bossikpon, Dan, Mami, et autres qui ont tenu en haleine le public. Pour les habitués, la fête semble avoir perdu quelque peu de son charme en l’absence des démonstrations mystiques et mythiques des garants de la tradition. Cependant, ces artistes ayant dédié tout leur corps et tout leur être à leurs divinités respectives ont gratifié le public de belles chorégraphies et de beaux gestes dont ils ont seuls le secret.
Ciment des générations et des traditions
Au-delà des rites et sacrifices en guise de devoirs envers les ancêtres, la fête des religions traditionnelles plus connue sous l’appellation de « fête du vodoun», offre l’opportunité de jeter un regard sur l’apport du panthéon vodoun dans le développement. Occasion de retrouvailles des peuples béninois et de l’Afrique avec leur diaspora, la fête des religions traditionnelles constitue une plate-forme d’effusion spirituelle dans le cadre de la réconciliation avec les frères déportés de l’autre côté de l’Atlantique. Des membres de la diaspora du Brésil, d’Haïti, des Caraïbes effectuent un pèlerinage au Bénin, dans ce cadre, pour se rappeler leurs origines. Le vodoun constitue de ce fait le ciment qui lie les traditions les plus anciennes aux générations actuelles au Bénin et en Afrique.
Initiée en 1994, suite au festival Ouidah 92, la fête des religions traditionnelles permet de célébrer la diversité des expressions culturelles et cultuelles, sous la bannière des divinités. Elle est consacrée par le président Nicéphore Soglo et instituée par la loi 97-031 du 30 août 1997 par le président Mathieu Kérékou. Elle redonne en effet aux cultes endogènes toute leur place, après l’invasion des religions dites révélées qui les condamnaient à une disparition lente, mais assurée.
Les religions traditionnelles constituent par ailleurs une source d’inspiration pour nombre de créateurs d’œuvres de l’esprit (musiciens, danseurs, plasticiens, écrivains) qui prennent à cœur la valorisation du patrimoine cultuel et culturel et façonnent la conscience sociétale collective. Les œuvres des chanteurs Danialou Sagbohan, Frères Guèdèhounguè, Vi-Phint ou du plasticien Basile Moussougan alias Bamouss, en disent long.
Avec les dignitaires et autres intellectuels qui s’échinent à dépouiller le vodoun de pratiques abominables des hommes qui l’adorent, les divinités traditionnelles résistent au temps et retrouvent peu à peu leurs lettres de noblesse, en dépit des railleries, du discrédit et du matraquage parfois violent orchestrés par les fidèles d’autres religions.
C. U. P.
PAR IBRAHIMA SILLA
FIPPU, NOUS VOUS AVIONS DIT !
Vous aviez pris le choix de ne pas venir ou de partir de Fippu, la seule initiative qui ait envisagé d’affronter le régime en place en ordre regroupé, et donc non dispersé - Soit ! Assumez maintenant vos échecs
Pendant longtemps, j’ai haï la vie politique et les politiciens démagogues, manipulateurs, trompeurs, individualistes, cyniques, retors, corrompus et indignes, qui polluent le champ politique, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition au sein de laquelle chacun pense naïvement maîtriser l’esprit du corps électoral, voire être investi par le destin à devenir député, ministre ou président de la République, alors que rien ne les y prédestine. Ni les vertus, ni les talents attendus dans de telles fonctions. Il faut plus que de la fortune, de l’esprit ou un nom pour devenir président de la République. Le nombre est passé par là pour faire de la démocratie une tromperie et une illusion en Afrique comme partout ailleurs.
Cette haine des politiciens de métier s’est muée en mépris de ces individus obsédés par leurs aspirations égoïstes et dévorés par leurs réflexes individualistes, s’affichant au gré des circonstances, des évènements, des combines et combinaisons avec ceux qu’ils ont auparavant rejetés et qui sont devenus entre temps des compagnons d’infortune. Ils se veulent des créanciers ou actionnaires de l’alternance, guettant l’heure du partage des postes et privilèges, après les frais investis dans une lutte qu’ils ne voulaient pas mener auparavant, tant qu’ils tiraient profit de leurs accointances opportunistes avec le régime en place.
Je hais ceux qui scandent les appels qu’ils ne voulaient pas entendre, autant que ceux qui nouent aujourd’hui des liens qu’ils ne voulaient point tisser, l’unité qu’ils ne voulaient pas construire, l’objectif qu’ils ne voulaient pas atteindre par une dynamique solidaire pour une alternative politique et citoyenne crédible. Tout cela est à mettre dans les égarements de l’ambition.
Ce mépris ne cesse de s’amplifier avec le manque de générosité, d’humilité et de lucidité de la part de tous ceux-là qui prétendent n’avoir d’autre ambition que de servir le Sénégal. Jamais je n’ai voulu m’afficher et manifesté publiquement à côté de ces individus qui font tout le contraire de ce qu’ils disent. A la stérilité de leurs certitudes et convictions s’ajoute la vanité de leurs prétentions et aspirations.
Quand tout était encore possible et souhaitable, ils ont privilégié les échappées solitaires. Au moment où les candidatures ont été invalidées par préméditation consentie, ils retrouvent du coup le sens de l’unité pour le sursaut (FIPPU). Je doute de leur honnêteté, de leur intégrité et de leur loyauté. Terrassés par le parrainage, brisés par le ridicule, ils cherchent à survivre politiquement et électoralement.
Après avoir trahi ou ignoré l’Appel de Fippu pour une initiative politique et citoyenne concertée et consensuelle, ancrée dans des vertus républicaines, citoyennes et démocratiques solides, les voilà aujourd’hui militants pour un sursaut révolutionnaire (Fippu). Une piqûre de rappel s’impose pour leur rafraîchir la mémoire par rapport à la philosophie et à la pédagogie politique de l’Appel de Fippu.
Dans FIPPU, ils pouvaient y trouver un cadre de convergence politique, idéologique et doctrinal. Dans Fippu, ils pouvaient y retrouver des affinités de méthode, d’organisation et d’objectif. Dans Fippu, il était possible de mettre ensemble à profit notre indignation, notre détermination et notre volonté à conquérir le pouvoir. Dans Fippu, il était possible de s’inscrire dans une posture où l’oubli de soi primerait sur toute autre considération narcissique ; avec comme seule préoccupation, seul centre d’intérêt, seule motivation, seule feuille de route, seul plan, seul projet politique, le Sénégal et les Sénégalais. Dans Fippu, nous pouvions nous mesurer à travers des primaires devant le jury de présélection et d’honneur mis en place. Nous étions nombreux à un moment ; puis deux candidats à la candidature seulement se sont retrouvés devant ce jury.
Dans Fippu, il y avait le revers de la médaille qui explique cette fuite en avant stoppée par le fouet du parrainage. Dans Fippu, les masques seraient tombés, dévoilant les vrais visages. Dans Fippu, les CV auraient été dévoilés et auraient mis à nu les compétences et expériences maquillées ou surévaluées des plus fougueux. Dans Fippu, les individualités auraient été dissoutes dans une équipe ne tolérant aucune hiérarchie de départ pour quelque motif que ce soit. Dans Fippu, la vérité aurait été rétablie et le blanchiment de CV, d’exemplarité et de probité découvert.
Pour toutes ces raisons, certains ont décidé de se mettre en dehors du sursaut et donc du Fippu et d’une dynamique collective inclusive. Qu’à cela ne tienne. Hors de Fippu, l’attitude n’a pas été ainsi celle d’un homme ou d’une femme conscient que le pays est en danger et qu’il faut le sauver. Hors de Fippu, beaucoup d’entre vous pensaient que l’unité était impossible ; que le divorce était fatalement l’horizon indépassable et inévitable. Hors de Fippu, vous pensiez que le miracle de votre élection serait possible. Aujourd’hui, vous cherchez à figurer dans le dernier carré d’as des « recalés », pour mieux figurer dans une coalition gagnante ou de survie politique. L’objectif est clairement affiché comme votre visage à côté des « validés » pour pouvoir négocier demain, en cas de victoire, un poste de responsabilité. Personne n’est dupe de cette mise en scène effrontée de la contrebande politicienne qui vient souiller, une fois de plus, l’idéal de la démocratie représentative.
Vous aviez pris le choix de ne pas venir ou de partir de Fippu, la seule initiative qui ait envisagé d’affronter le régime en place en ordre regroupé, et donc non dispersé. Soit ! Assumez maintenant vos échecs. Il y a une vertu dans l’échec : la dignité.
Pourquoi devrions-nous vous suivre aujourd’hui dans ce qui ressemble à un dernier baroud d’honneur ? Pourquoi devrions-nous aujourd’hui faire preuve de solidarité à l’égard de votre égo surdimensionné, sans que rien ne puisse le justifier ? Pourquoi devrions-nous vous aider à maquiller votre échec en injustice ? Pourquoi devrions-nous vous soutenir aujourd’hui que vous êtes éliminés, justement ou à tort ? Comment pouvons-nous vous faire confiance ? Peu importe. Quelle est votre légitimité aujourd’hui vous qui avez préféré vous inscrire dans une dynamique solitaire, à l’encontre d’une dynamique unitaire autour de l’essentiel, avec un programme consensuel, une équipe diversifiée et partageant les mêmes valeurs et vertus politiques qui devait aboutir au choix d’un candidat non seulement le plus volontaire, mais aussi le moins chargé et le moins exposé politiquement au regard de son parcours, de son passé, de ses compétences, de son expérience et de son profil.
Certains d’entre vous sont ainsi partis de Fippu lâchement sur la pointe des pieds, sans un mot d’explication, sans un au-revoir, sans un merci, sans l’élégance des manières. Dans le silence parfois. Grossièrement souvent. Pour un rien toujours.
D’autres parmi vous ne voulaient ou ne pouvaient croire à ce type d’ouverture vers l’utile, préférant s’enfermer dans une entreprise perdue d’avance. Avec ou sans l’aide du Conseil Constitutionnel, vous avez échoué comme des grands…prétentieux.
Mais aujourd’hui, le sursaut (Fippu) organisationnel ou stratégique semble être d’actualité. On cède à toutes les propositions sans condition. On fait toutes les concessions pour continuer d’exister à côté des leaders dont les candidatures ont été validées. Vous semblez enfin vous inscrire dans le sursaut (Fippu). Par pur opportunisme.
Mais il convient de préciser que ce Fippu-là, de dernière minute, est un Fippu réactif, presque tardif qui n’a rien à voir avec le Fippu préventif de la première heure, collectif, concerté, constructif, inclusif et actif que nous vous proposions.
Il n’est jamais trop tard certes pour rectifier le tir ; seulement je crois fondamentalement que toute la disponibilité dont vous faîtes preuve aujourd’hui n’est que du cinéma. Il ne sert à rien de sursauter, il fallait partir à point dans le Fippu. C’était un cadre idéal pour, non pas souffrir de la différentielle concurrentielle entre les parties prenantes, mais pour bâtir une alternative exceptionnelle face à l’adversité du camp d’en face. Notre unique adversaire.
Une fois, votre susceptibilité épargnée et votre lucidité retrouvée, vous galoperez de plus belle dans ce naturel qui vous caractérise et qui ne fait de vous que des politiciens sans valeur et sans vertu ; pires que l’original que vous prétendez combattre. Ma conviction est qu’il n’y a plus rien à espérer de vous. Et ce rien, on vous le laisse… Irrévérencieusement.
Ibrahima Silla est président du Mouvement Lénène Ak Niénène, Membre du Directoire de Fippu
UN DÉBAT ENTRE LES CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE ?
De nombreux internautes ont donc lancé #SunuDébat, afin de faire réagir les prétendants à la magistrature suprême - Jamais un tel débat n’a été organisé au Sénégal et visiblement la présidence ne voit pas l’intérêt d’en organiser un
Une fois de plus, ce sont les réseaux sociaux qui ont fait bouger les lignes. Cette idée d’un débat entre prétendants à la présidence a été lancée par Awa Mbengue, 21 ans, étudiante à Sciences Po Paris : « Pourquoi pas nous. Symboliquement, ce serait énorme. Je veux dire par là, j’ai 21 ans, et je pense que c’est toute une génération qui aspire à changer la pratique politique en variant ces exercices ».
En accusant l’opposition de n’utiliser que la calomnie, le conseiller de Macky Sall, le ministre El Hadj Hamidou Kassé, a répondu sur les réseaux sociaux : « Ce type de débat ne nous intéresse pas ».
Journaliste, blogueur, activiste, Papa Ismaila Dieng estime au contraire qu’un débat obligerait les candidats à s’expliquer : « Devant les Sénégalais où chacun aura le même temps d’antenne, la même liberté de défendre son programme, cela permettra aux Sénégalais d’évoluer vers autre chose que cette campagne d’invectives, de fausses nouvelles, de fake news, d’accusations… ».
Pour Awa Mbengue, la pression des électeurs doit donc continuer pour permettre l’organisation de ce débat : « En tout cas, j’ai espoir. La question ne se posait même pas il y a deux jours. Et là, on se dit, il y a peut-être une éventualité ».
Madické Niang et Ousmane Sonko ont accepté cette proposition de débat télévisé. D’autres candidats à la présidentielle devraient suivre. La balle est donc dans le camp du chef de l’Etat Macky Sall.
FORTUNES : MOINS DE MILLIARDAIRES AFRICAINS EN 2019
Au nombre de 23 l’an dernier, les milliardaires africains ne sont plus que 20, pour une fortune globale de 68,7 milliards de dollars, selon le dernier classement de Forbes publié hier, mercredi 9 janvier 2019. Le Nigerian Aliko Dangote reste tête de liste
La Tribune Afrique |
Ristel Tchounand |
Publication 10/01/2019
Au nombre de 23 l’an dernier, les milliardaires africains ne sont plus que 20, pour une fortune globale de 68,7 milliards de dollars, selon le dernier classement de Forbes publié hier, mercredi 9 janvier 2019. Le Nigerian Aliko Dangote reste tête de liste et désormais, son compatriote Mike Adenuga lui emboite le pas au deuxième rang trusté depuis quelques années par le Sud-africain Nick Oppenheimer. Si quatre personnalités quittent ce cercle très fermé, l’industriel nigérian Abdulsamad Rabiu revient après trois ans d’absence, tandis que l’angolaise Isabel dos Santos et la nigériane Folurunsho Alakija y restent les seules femmes.
Indétrônable ? Pour la huitième année consécutive, Aliko Dangote est la personnalité la plus riche d'Afrique en 2019, avec une fortune en baisse, estimée à 10,3 milliards de dollars, contre plus de 12 milliards de dollars en 2018, selon Forbes qui a révélé hier, mercredi 9 janvier son classement 2019 des milliardaires africains. L'homme le plus riche du Continent perd ainsi près de 2 milliards de dollars en un an, « principalement, en raison d'une chute d'environ 20% de l'action de Dangote Cement, son actif le plus précieux », explique le magazine américain.
Nicky Oppenheimer déclassé au profit de Mike Adenuga
Une perte de vitesse constatée tend sur la liste des milliardaires que sur la valeur globale de leur richesse. En ce début d'année en effet, Forbes n'a pu recenser que 20 milliardaires en Afrique pour une fortune globale de 68,7 milliards de dollars, contre 23 milliardaires pour 75,4 milliards de dollars il y a un an, « selon les cours des actions et les taux de change de la fermeture des bureaux le vendredi 4 janvier 2019 », précise la même source. En cause de manière générale, la chute des cours des actions pour certains ou la dépréciation des devises pour d'autres.
Le diamantifère sud-africain Nicky Oppenheimer qui trustait le deuxième rang du classement depuis quelques années, passe troisième avec 7,3 milliards de dollars d'avoirs. Il est désormais devancé par le Nigérian Mike Adenuga. Patron dans les télécommunications, le pétrole et l'immobilier, le compatriote de Dangote a vu sa fortune doubler à 9,2 milliards de dollars.
Chez les Sawiris, le patriarche Onsi laisse ses fils en lice
Le top cinq du classement est bouclé par l'Égyptien Nassef Sawiris et le magnat sud-africain du luxe Johann Rupert dont les fortunes se chiffrent respectivement à 6,3 milliards de dollars et 5,3 milliards de dollars. A noter que chez Les Sawiris, le patriarche Onsi quitte le club des milliardaires africains, ses avoirs ayant pâti de la baisse des cours des principaux actifs. Naguib Sawiris, son fils aîné, arrive septième avec 2,9 milliards de dollars de richesse.
5 personnalités pèsent 2,3 milliards de dollars chacune
Pour détenir une fortune équivalente, selon l'estimation de Forbes faite au 4 janvier 2019, à 2,3 milliards, cinq milliardaires partagent la huitième marche du podium : le magnat sud-africain des médias Koos Bekker, l'investisseuse et fille de l'ex-président angolais Isabel dos Santos, l'homme d'affaires égyptien Mohamed Mansour, le tycoon zimbabwéen Strive Masiyiwa et le minier sud-africain Patrice Motsepe.
Le plus jeune milliardaire du Continent, le tanzanien Mohammed Dewji d'adjuge voit sa fortune légèrement grimper à 1,9 milliards de dollars, tandis que les Marocains Aziz Akhannouch et Othman Benjelloun sont respectivement à 2,1 milliards de dollars et 1,7 milliard de dollars.
L'industriel nigérian Abdulsamad Rabiu en mode come-back
Cette année par ailleurs, l'industriel nigérian Abdulsamad Rabiu fait son come-back dans la petite famille des milliardaires, trois ans après sa sortie. En 2018, il a vu sa fortune s'apprécier à 1,6 milliard de dollars. Sa compatriote, Folorunsho Alakija (1,1 milliard de dollars) et Isabel dos Santos restent les seules femmes de ce classement.
Outre Onsi Sawiris, trois hommes d'affaires sud-africain ont quitté le navire des richissimes africains : Stephen Saad d'Aspen Pharmacare, Desmond Sacco, d'Assore Group et Christoffel Wiese qui a récemment démissionné de la président de Steinhoff International.
ACCUSATION POST-MORTEM
Pour Muhammadu Buhari, la mort de Mouammar Kadhafi a certes amplifié les menaces mais bien avant, il avait formé et armé de jeunes ressortissants de l'Afrique occidentale qui constituent aujourd’hui les principaux groupes armés actifs dans la sous-région.
La Tribune Afrique |
Aboubacar Yacouba Barma |
Publication 10/01/2019
Le président nigérian a de nouveau accusé l’ancien guide libyen d’être le principal responsable de la dégradation de la situation sécuritaire dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. Pour Muhammadu Buhari, la mort de Mouammar Kadhafi a certes amplifié les menaces mais bien avant, il avait formé et armé de jeunes ressortissants de l'Afrique occidentale qui constituent aujourd’hui les principaux groupes armés actifs dans la sous-région.
Muhammadu Buhari ne décolère pas du lourd héritage laissé par Mouammar Kadhafi dans la sous-région. Confronté de nouveau à une montée en puissance de la secte islamique Boko Haram, le chef de l'Etat nigérian a de nouveau indexé l'ancien guide libyen d'être le principal responsable de la crise sécuritaire que vivent plusieurs pays de la sous-région.
« Les bandits, qui se sont échappés de Libye après la mort de leur chef en 2011, sont passés au terrorisme, dont le Nigéria et certains autres pays africains sont aujourd'hui les principales victimes », a déclaré Buhari, dans un long entretien qu'il a accordé à la chaîne Arise TV et qui a été diffusé cette semaine.
Le président nigérian a remis en cause les accusations selon lesquelles les meurtres commis dans certaines régions sont l'œuvre de bergers, les « Fulani », et de terroristes nigérians. Pour Buhari, c'est « l'héritage peu recommandable de Kadhafi qui hante toujours le Nigeria et d'autres pays ».
«Kadhafi a dirigé la Libye pendant 43 ans. Il a décidé à un moment donné de recruter des personnes originaires du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Nigéria, du Tchad, de la République centrafricaine, et ces jeunes hommes n'ont pas été formés pour devenir des maçons, des électriciens, des plombiers ou autres, mais pour tirer et tuer », a de nouveau accusé Buhari.
Selon Muhammadu Buhari, ce sont ces hommes formés et armés par Khaddafi et qui ont pu s'échapper à la suite de sa disparition en 2011, qui mènent actuellement des attaques notamment dans le nord-est Nigéria et plusieurs pays de la région.
Lourd héritage
Ce n'est pas la première fois que le président nigérian tient de telles déclarations qui soulèvent parfois la polémique dans le pays. Jusque-là pourtant, il s'est plus limité à imputer la responsabilité de la dégradation de la situation sécuritaire dans son pays, aux répercussions de la guerre en Libye. Un fait que toutes les analyses d'experts confirment et qui est un secret de polichinelle au regard des armes qui circulent dans le Sahel et même en Afrique centrale, depuis la chute de Kadhafi en plein tourbillon du printemps arabe. Cette fois pourtant, Buhari a insisté sur la responsabilité de l'ancien guide libyen, afin de justifier pourquoi malgré ses promesses, Boko Haram continue à perpétrer des attaques meurtrières au Nigéria.
Le candidat de l'APC a profité de l'entretien pour rappeler les efforts de son administration à éradiquer Boko Haram et à mettre fin aux violences entre communautés, estimant que c'est un lourd héritage que son régime est en train de gérer. « Le problème est encore plus ancien que nous », s'est justifié Buhari qui a toutefois reconnu que la menace est encore ambiante malgré ses déclarations. « Cela a toujours été le cas, mais l'afflux d'hommes armés dans la région du Sahel et dans différentes parties de de l'Afrique de l'Ouest, a aggravé la situation », a poursuivi Buhari. « Ces hommes armés ont été formés et armés par Mouammar Kadhafi de Libye. Quand il a été tué, ils se sont échappés avec leurs armes. Nous en avons rencontré certains qui se battaient avec Boko Haram », a insisté le chef de l'Etat nigérian qui est en pleine campagne pour une réélection à un second mandat.