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17 septembre 2025
ACCUSATION POST-MORTEM
Pour Muhammadu Buhari, la mort de Mouammar Kadhafi a certes amplifié les menaces mais bien avant, il avait formé et armé de jeunes ressortissants de l'Afrique occidentale qui constituent aujourd’hui les principaux groupes armés actifs dans la sous-région.
La Tribune Afrique |
Aboubacar Yacouba Barma |
Publication 10/01/2019
Le président nigérian a de nouveau accusé l’ancien guide libyen d’être le principal responsable de la dégradation de la situation sécuritaire dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. Pour Muhammadu Buhari, la mort de Mouammar Kadhafi a certes amplifié les menaces mais bien avant, il avait formé et armé de jeunes ressortissants de l'Afrique occidentale qui constituent aujourd’hui les principaux groupes armés actifs dans la sous-région.
Muhammadu Buhari ne décolère pas du lourd héritage laissé par Mouammar Kadhafi dans la sous-région. Confronté de nouveau à une montée en puissance de la secte islamique Boko Haram, le chef de l'Etat nigérian a de nouveau indexé l'ancien guide libyen d'être le principal responsable de la crise sécuritaire que vivent plusieurs pays de la sous-région.
« Les bandits, qui se sont échappés de Libye après la mort de leur chef en 2011, sont passés au terrorisme, dont le Nigéria et certains autres pays africains sont aujourd'hui les principales victimes », a déclaré Buhari, dans un long entretien qu'il a accordé à la chaîne Arise TV et qui a été diffusé cette semaine.
Le président nigérian a remis en cause les accusations selon lesquelles les meurtres commis dans certaines régions sont l'œuvre de bergers, les « Fulani », et de terroristes nigérians. Pour Buhari, c'est « l'héritage peu recommandable de Kadhafi qui hante toujours le Nigeria et d'autres pays ».
«Kadhafi a dirigé la Libye pendant 43 ans. Il a décidé à un moment donné de recruter des personnes originaires du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Nigéria, du Tchad, de la République centrafricaine, et ces jeunes hommes n'ont pas été formés pour devenir des maçons, des électriciens, des plombiers ou autres, mais pour tirer et tuer », a de nouveau accusé Buhari.
Selon Muhammadu Buhari, ce sont ces hommes formés et armés par Khaddafi et qui ont pu s'échapper à la suite de sa disparition en 2011, qui mènent actuellement des attaques notamment dans le nord-est Nigéria et plusieurs pays de la région.
Lourd héritage
Ce n'est pas la première fois que le président nigérian tient de telles déclarations qui soulèvent parfois la polémique dans le pays. Jusque-là pourtant, il s'est plus limité à imputer la responsabilité de la dégradation de la situation sécuritaire dans son pays, aux répercussions de la guerre en Libye. Un fait que toutes les analyses d'experts confirment et qui est un secret de polichinelle au regard des armes qui circulent dans le Sahel et même en Afrique centrale, depuis la chute de Kadhafi en plein tourbillon du printemps arabe. Cette fois pourtant, Buhari a insisté sur la responsabilité de l'ancien guide libyen, afin de justifier pourquoi malgré ses promesses, Boko Haram continue à perpétrer des attaques meurtrières au Nigéria.
Le candidat de l'APC a profité de l'entretien pour rappeler les efforts de son administration à éradiquer Boko Haram et à mettre fin aux violences entre communautés, estimant que c'est un lourd héritage que son régime est en train de gérer. « Le problème est encore plus ancien que nous », s'est justifié Buhari qui a toutefois reconnu que la menace est encore ambiante malgré ses déclarations. « Cela a toujours été le cas, mais l'afflux d'hommes armés dans la région du Sahel et dans différentes parties de de l'Afrique de l'Ouest, a aggravé la situation », a poursuivi Buhari. « Ces hommes armés ont été formés et armés par Mouammar Kadhafi de Libye. Quand il a été tué, ils se sont échappés avec leurs armes. Nous en avons rencontré certains qui se battaient avec Boko Haram », a insisté le chef de l'Etat nigérian qui est en pleine campagne pour une réélection à un second mandat.
PAR MAMADOU SAKHO
SÉNÉGAL VERT, HORIZON 2035
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Pourquoi ne pas prendre Diamniadio comme nouveau départ et s’interdire de refaire les erreurs du passé ? A chacun de voir si vivre dans un Sénégal vert pour soi et pour la postérité est une priorité
#Enjeux2019 - Cette contribution aurait pu commencer par « Ce n’était pas comme cela dans mon enfance ». Beaucoup de personnes ne reconnaissent plus la capitale Sénégalaise, tant son environnement naturel s’est métamorphosé et pas vraiment dans le bon sens.
Lorsque l’on parle d’un Sénégal vert d’un point de vue écologique, il serait effectivement plus juste de traiter l’ensemble du territoire mais Dakar reste la capitale et la vitrine du pays. Toute initiative ou résolution prise en son sein serait de facto à appliquer sur l’ensemble du territoire. Quelle est donc la situation environnementale de notre capitale ? Comment avons-nous fait pour nous retrouver dans cette situation ? Et enfin quelles perspectives se dressent devant nous afin que l’horizon 2035 qui nous promet l’émergence, prenne également en compte les aspects de protection de l’environnement ?
Bien qu’étant situé dans la zone sahélienne, le Sénégal dispose d’une diversité naturelle comprenant les savanes, les steppes et les forêts avec pour chacune, une diversité élevée. Plus de 3 641 espèces végétales y sont répertoriées dans une répartition de 1 277 genres.
Grandir à Dakar entre la fin des années 80 et les années 90, était tous les jours une expérience au plus près de la nature. Cependant, beaucoup d’insectes que l’on voyait auparavant semblent ne plus exister aujourd’hui. Les deux saisons s’annonçaient avec des odeurs, des sensations et des transformations palpables de l’écosystème. Les potagers urbains perçus comme une révolution en occident, étaient chose commune à Dakar. Mais qu’a-t-on fait de tout cela ? La frénésie immobilière au détriment de la nature est sans aucun doute une des causes principales de la disparition de certaines espèces et pratiquement de la nature de notre cadre de vie. On a du mal à imaginer que des zones comme le quartier de Sacré-Cœur abritaient encore dans les années 70, des meutes de singes. Tout ceci est un patrimoine naturel qui fait partie de l’identité d’un peuple et d’une nation.
- En l’an 2000, Dakar sera comme Paris -
Cette phrase que l’on attribue au président Léopold Sédar Senghor était certainement plus un souhait qu’une prémonition, au vu de l’état de la capitale Sénégalaise presque 20 ans après le passage à l’an 2000.
A l’image de Paris qui fut rebâtie par le Baron Haussmann au 18ème siècle, pour en faire une des plus belles capitales du monde, voire la plus belle pour certains, le Sénégal doit se doter d’une détermination farouche de redessiner son environnement et créer une touche personnelle qui ravira le monde entier, d’autant plus que le tourisme fait partie des pourvoyeurs les plus importants de notre économie. Etre comme Paris ne se fera pas à coup de baguette magique. De Napoléon III à nos jours, des efforts sont faits pour définir un cadre de vie le plus sain possible.
En effet, Haussmann avec l’aide d’Alphand, son ingénieur paysagiste, a réorganisé la ville de Paris avec comme objectif, entre autres, de mettre à la disposition des habitants, des espaces verts. De 50 000 arbres avant les travaux, Paris était passé à 100 000 arbres.
Aujourd’hui, la ville des lumières est un exemple dans le monde, pour la gestion de l’environnement avec un plan climat institué en 2007 qui prévoit plus de 500 mesures dans plusieurs domaines d’actions (bâtiments, transports, gestion de déchets, énergie, alimentation, cadre de vie etc). Le Sénégal peut au moins s’inspirer de l’accroissement des énergies renouvelables surtout pour un pays ensoleillé tout au long de l’année, des rues piétonnes, du système des Vélib ou encore de la conduite alternée.
- La place de l’indépendance ou le devenir d’un état post colonial -
Lieu symbolique de Dakar, La Place de l’indépendance est le centre névralgique de la capitale où on retrouve à la fois des ministères, des banques et un certain nombre d’autres acteurs de l’économie du pays. Située à deux pas du palais présidentiel, c’est en ce lieu que le général de Gaulle s’écria devant plus de 60 mille personnes « Ceux qui veulent l’indépendance, qu’ils la prennent ». Cette déclaration à elle seule, nous oblige à faire de cette place un symbole de la nation dans ce qu’elle peut proposer de meilleur. Il est rare, voire impossible de trouver à Dakar un espace vert, un parc ou un jardin où se promener. La place de l’indépendance, lieu prévu pour un aménagement paysager, se doit d’être maintenue dans un haut standing d’entretien et de présence d’espèces végétales locales, symboles de notre nation mais aussi d’espèces importées à travers les échanges culturels faisant partie intégrante de notre histoire. Abandonner la Place de l’indépendance est un aveu d’échec et une défaillance de notre état post colonial.
Ce constat que l’on peut faire ça et là sur certains lieux de la capitale sénégalaise, pousse forcément à se demander s’il existe un plan d’urbanisme de nos villes. Si on prend l’exemple du Maroc, un pays ami et dont le niveau économique devrait se rapprocher du Sénégal, on retrouve une forte identité culturelle dans l’architecture et la modélisation des villes. De Marrakech à Agadir, de Rabat à Tétouan, la culture du royaume Chérifien est fortement présente dans l’expression architecturale des villes.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, il existe bel et bien un plan d’urbanisation qui porte même le titre complet de « Plan directeur d’urbanisme de la région de Dakar et ses environs horizon 2035 ». L’idée de ce projet consiste à se fonder sur un des points forts du Sénégal, la « Teranga » ou en encore l’hospitalité en français. Dans une liste non exhaustive, il s’agit de proposer une ville répondant aux besoins élémentaires, sans la crainte des catastrophes naturelles, des problèmes de sécurité, d’assainissement, d’approvisionnement en eau, le tout dans un environnement avec des espaces verts et parcs.Sans être pessimiste, on peut dire que jusque là, il n’y a rien de nouveau en termes de projet. Il est également prévu d’augmenter la superficie d’espaces verts par personne de 0.15 m2 à 1 m2 d’ici 2035.
Les points qui peuvent nous interpeller concernent par exemple le réseau d’assainissement prévu d’après le plan de faire passer de 25 à 63%, ou encore l’accès aux toilettes de 54 à 100%. La question cruciale de la collecte des déchets solides devrait également passer de 67 à 88 % et de 0 à 4% pour le taux de recyclage.
Le désordre sans nom que l’on voit à Dakar, nous pousse néanmoins à vouloir en savoir plus sur ce plan d’urbanisation confié à une agence japonaise, en tout cas pour ce qui est de la rédaction du compte rendu de discussion. En tout état de cause, la capitale Sénégalaise étouffe. L’exode rural dû notamment aux effets des changements climatiques et de ce fait aux difficultés survenues dans le domaine de l’agriculture font de Dakar une ville surpeuplée. On ne compte plus le nombre de voitures avec pour conséquence d’être parmi les villes les plus polluées du monde selon l’Organisation Mondiale de la Santé, avec plus de 900 mg de particules fines par mètre cube d’air quand la norme mondiale est de 50mg par m3 d’air.
Aujourd’hui, l’actualité est dominée par un autre phénomène : l’érosion côtière et l’avancée de la mer. Le Sénégal ne fait effectivement pas partie des pays responsables des changements climatiques mais en est un des premiers impactés avec des difficultés techniques et financières pour y faire face. Il y a cependant des cas où les conséquences sont de notre faute. Comment imaginer une presqu’île où il devient de plus en plus difficile de voir la mer ?
Avec 700 km de littoral, composé de plages, de côtes rocheuses basses et d’estuaires, le littoral proche de la mer est soumis à une pression et une agression immobilière de plus en plus forte, ce qui engendre une avancée significative de la mer. A Saint-Louis, afin de pallier aux inondations sur la langue de Barbarie, la brèche de 4m ouverte en 2003 atteignait 2400 mètre en 2011.
La protection de l’environnement ne semble pas être une priorité au Sénégal malgré les nombreux programmes internationaux présents et les organismes de l’Etat. Il manque simplement la volonté politique au-delà des bonnes intentions.
- Quel avenir pour notre environnement -
Comme il a été indiqué, le plan d’urbanisation entre dans un vaste projet de restructuration de l’économie appelé Plan Sénégal Emergent, avec comme épilogue 2035. Un des axes stratégiques du PSE est « La promotion du capital humain, élargir l'accès à la protection sociale et notamment préserver les conditions d'un développement durable ». Après 7 ans de mise en œuvre et à la veille des élections, il est légitime de faire un bilan et voir si les choses ont avancé ou non. Il suffit en tout cas de faire un tour du Sénégal pour se rendre compte de ces arcs-en-ciel de sachets plastiques qui jonchent nos villes. Les maladies respiratoires dues à la pollution sont de plus en plus courantes et la mauvaise qualité de l’air est mesurable à vue d’œil. Il est évident que ces manquements de prise en compte des aspects écologiques, se retrouvent à tous les niveaux, d’où une interrogation quant à la prise de conscience réelle de ce que peuvent représenter les défis environnementaux.
Le Sénégal est aujourd’hui à la croisée des chemins avec des facteurs de différenciations tels que le pétrole et le gaz, la construction d’une ville nouvelle avec toutes les infrastructures et les mouvements de populations à prévoir. Pourquoi ne pas prendre Diamniadio comme nouveau départ et s’interdire de faire les mêmes erreurs commises par le passé dans nos villes ?
L’aéroport Léopold Sédar Senghor qui a laissé place à un nouvel aéroport devrait être la symbolique d’une nouvelle vision écologique non seulement sénégalaise mais tout simplement africaine, d’autant plus que le Sénégal jouit d’une aura auprès de ses homologues et à travers le monde. Les 600 hectares dont il est prévu de faire un centre d’affaires confié à des étrangers, serait plus approprié à devenir une zone de réserve naturelle. Ce serait une occasion donnée aux scientifiques de réintroduire les espaces végétales et animales en voie de disparition et de placer le Sénégal au rang de nation soucieuse de son environnement à l’instar du Rwanda qui a aujourd’hui créé un tourisme écologique.
Enfin, les récentes découvertes en hydrocarbures et gaz nous permettraient de financer un certain nombre de projets dont celui précédemment cité mais surtout de financer globalement notre transition écologique. Il en est de même pour la crise de l’éducation et de l’emploi qui peuvent être résolues avec la création de formations et d’emplois verts, dans l’agriculture, le recyclage, l’assainissement, les transports pour ne citer qu’eux, afin également de désengorger l’université où beaucoup d’étudiants sont par défaut.
2035 n’est finalement pas si loin que cela lorsque l’on voit l’étendue du chemin à parcourir. Il y a auparavant, les échéances de 2019, qui vont être déterminantes dans la poursuite ou pas de la trajectoire prise au niveau environnemental depuis ces dernières années. A chacun alors de voir si vivre dans un Sénégal vert pour soi et pour les générations futures est une priorité ou pas et par conséquent, choisir nos dirigeants en tenant compte de cet aspect.
Mamadou Sakho est un entrepreneur et activiste dans le domaine de l’environnement. Sa société Janna œuvre dans les espaces verts et met en place des actions de sensibilisation à la protection de l’environnement avec notamment, un court métrage et un livre jeunesse intitulé "La terre des enfants". En dehors de l’entreprenariat, il travaille dans le marketing pour le compte d’un grand laboratoire pharmaceutique.
BARGNY : TOUCHE PAS MES TERRES !
Des affairistes de la pire espèce se cachant derrière le Pôle urbain de Diamniadio veulent faire main basse sur les terres de Bargny. Le Collectif pour la sauvegarde des terres de Bargny et le Frapp France Dégage prennent l’opinion à témoin -
Des affairistes de la pire espèce se cachant derrière le Pôle urbain de Diamniadio veulent faire main basse sur les terres de Bargny. Le Collectif pour la sauvegarde des terres de Bargny et le FRAPP FRANCE DEGAGE prennent l’opinion à témoin face à cette entreprise qui ne passera pas.
Rappelons déjà que le lotissement de Médinatoul Mounawara d’une superficie de 241 ha (soit 6.000 parcelles) a été octroyé à Sococim-Industrie sans l’avis des attributaires des parcelles. Une bonne partie du domaine foncier a été annexée par cette firme pour constituer ses réserves de carrières.
A cela, il faut ajouter l’installation de la centrale à charbon d’une superficie de 75 ha sur le site des lotissements de Minam I et Minam II de plus de 1.410 parcelles, loties et attribuées pour le recasement des populations victimes de l’érosion côtière.
A cela il faut ajouter la création du Port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou de 650 ha dont plus de 150 ha appartiennent à Bargny.
A cela il faut ajouter la création du Pôle urbain de Diamniadio, d’une superficie de 1.644 ha dont la majorité se trouve dans les limites du périmètre communale de Bargny.
Bargny et ses plus de 60.000 habitants sont étouffés par l’érosion côtière, le Pôle urbain de Diamiadio, la Sococim, la Centrale à charbon, le Port minéralier et vraquier. Trop c’est trop !
Comment les autorités peuvent-elles savoir tout cela et permettre la vente des 200 ha qui restent à raison de 17.500 franc CFA le m2 au détriment des populations locales vivant de l’agriculture?
C’est pourquoi, le Collectif pour la sauvegarde des terres de Bargny et le FRAPP mettent en garde les autorités sur tout accaparement de la bande de terre située entre le Pôle urbain de Diamniadio et Bargny ville verte. Le Collectif et le FRAPP tiendront les autorités pour responsables de tout qui arrivera. En cela, nous leur rappelons les scandales fonciers de Mbane, de Sangalkam, de Fanaye…
Le Collectif et le FRAPP proposent :
1- Un moratoire sur le foncier de Bargny
2- Un audit foncier à Bargny
3- Les assises environnementales et foncières de Bargny
Le Collectif et le FRAPP appellent les populations de Bargny à la vigilance et à enlever toute nouvelle installation sur les terres qui restent.
Dakar, le 10 janvier 2019
Collectif pour la sauvegarde des terres de Bargny
PAR ADAMA GAYE
SPORTICS, LE NOUVEAU JEU POLITIQUE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le simple fait que la Caf, sous le regard d’une personnalité de la Fifa, ait attribué son prestigieux prix Platinum à Macky Sall est la preuve la plus claire que le football se mêle à la vie politique du Sénégal
Ahmad Ahmad de la Caf et Fatma Samoura de la Fifa ne semblent pas s’être rendus compte qu’ils participent à la trivialisation rapide de la vie politique sénégalaise, en associant la réputation de leurs institutions à celle de Macky Sall, impopulaire président sortant de la République du Sénégal. Ce faisant, ils bradent aussi l'énorme popularité du sport-roi, le football, unique en son genre par l’attrait puissant qu’il exerce à travers le continent. Coupables ? Eux et leurs acolytes locaux, ils doivent donc être arrêtés, ici, maintenant et tout de suite !
À peine moins de deux mois avant une élection présidentielle à haute tension au Sénégal, tous les stratagèmes sont utilisés par les prétendants à la fonction suprême, en particulier par le président sortant, Macky Sall, qui risque d’en ressentir le plus violent choc. Il ne lésine devant aucune méthode pour sauver sa peau. Sa stratégie la plus récente a donc consisté à organiser une prestigieuse cérémonie de remise des prix du football africain, à Dakar, en y faisant venir les joueurs les plus connus, passés et présents, tous réunifiés dans ce qui est le sport le plus populaire sur le continent.
L’objectif visé n’a pas échappé aux plus attentifs observateurs. De la même manière que l'intrusion des militaires dans le champ politique au Nigéria a conduit à l’invention du concept militics pour définir le rôle des militaires dans la politique nigériane, il est raisonnable de considérer que, parmi d'autres manigances, le sport, donnant droit au sportics, la politique par le sport, soit devenu, ces jours-ci, la nouvelle règle du jeu politique au Sénégal. Du moins si on constate à quel point il a inhibé le processus politique l’encadrant.
Près d’un milliard cfa a été dépensé pour organiser cet événement, notamment pour accueillir les joueurs de football, allant de Drogba à Essien, Salah, Mane, Kano, pour n'en citer que quelques-uns. La Confédération africaine de football (CAF), par son président Ahmad Ahmad, était également présente à Dakar. Comme l’était l’instance mondiale du football, la FIFA, représentée par sa secrétaire générale, la Sénégalaise Fatma Samoura.
Il est tentant de se féliciter de l'organisation de cet événement dans un pays fou du football, comme l’est le Sénégal, mais il faut s’en abstenir. C’est qu’il s'agissait en réalité d'une manipulation du football, de sa politisation, à son extrême, dans un contexte pré-électoral tendu, décisif, en direction du scrutin présidentiel dont le premier tour est prévu le 24 février.
Cela se produit à la suite d’autres événements lorsque le président sortant a utilisé des noms et institutions connus dans le cadre de sa tentative désespérée de redorer son image ternie. En décembre, en se présentant comme candidat, il a réussi à recruter des personnalités comme le président ivoirien Alassane Ouattara ainsi que l’institution regroupant les partis libéraux, à savoir l’International Liberal. Tous ont pris part, à leur insu, à son investiture en marge de la réunion des libéraux qu’il avait convoqué à Dakar pour coïncider précisément avec sa déclaration de candidature.
C’est maintenant au tour du monde du football d’être entraîné dans sa pièce. Mais il se peut que certains de ses dirigeants aient peut-être agi sciemment, en tant que complices de son stratagème. C'est dommage. Serait-ce juste alors qu’un autre échantillon des pratiques corrompues qui secouent le monde honteux du football ? Peut-être !
À la mi-janvier, un autre événement prestigieux se tiendra à Dakar dans le but implicite de renforcer la position de Macky Sall. Ce sera la réunion des adeptes de l’émergence économique, une coquille vide, revendiquant l’avènement d’un nouveau jour en Afrique.
Pour être vrai, en revenant sur l’événement de la CAF, peu de gens ont remarqué que l’Égyptien Mohamed Salah avait été déclaré meilleur joueur africain de l’année 2018 et que son pays accueillerait la Coupe du Monde de Football Africain 2019, deux exploits marquant le retour du pays des Pharaons dans la vie politique africaine.
Cependant, le simple fait que la Caf, sous le regard d’une personnalité de la Fifa, ait attribué son prestigieux prix Platinum à Macky Sall est la preuve la plus claire que le football se mêle à la vie politique du Sénégal. C'est inacceptable.
Le sport est trop vain pour être le nom de la politique au Sénégal. Les enjeux sont trop importants pour permettre une évolution aussi superficielle. Lutter contre la corruption, défendre des élections libres et équitables, la justice, le progrès économique, le positionnement diplomatique du Sénégal et d’autres priorités majeures ayant tous souffert de la mauvaise gouvernance de notre pays sous Sall au cours des sept dernières années, afin de mener à cette banalisation de la politique, voilà qui serait une dangereuse dérive éloignant notre pays du débat sérieux qu’il lui faut...
En un mot, Caf, Fifa et autres marionnettes, sciemment ou non instrumentalisés, veuillez-vous écarter de notre chemin. Nous voulons agir en profondeur ! Il s’agit en vérité de reprendre notre pays - afin de rebâtir son présent et de lui forger un meilleur futur, bref de le remettre debout !
Sous ce rapport, nous ne pouvons pas tolérer que Samuel Et'oo-fils, venu en goguette au Sénégal, profite d'un banal événement de football pour exprimer son soutien politique à Macky Sall, dont notre classe politique, et la société en général, veulent se débarrasser.
Le fait qu’il puisse se mêler de la vie politique dans son Cameroun natal au dégoût total de ses compatriotes, c’est une chose, mais vouloir exporter un comportement aussi imprudent dans une démocratie aussi ouverte comme celle du Sénégal est plus qu’une insulte. Il n'est malheureusement pas le seul à utiliser une plate-forme créée de manière opportuniste pour exposer des positions politiques non souhaitées, inopportunes.
Soyons francs. Nous ne permettrons pas que le sport le plus populaire, ainsi que d’autres nobles institutions, servent de tremplins à certains pour atteindre nos idéaux, le sauvetage de notre pays, en particulier.
Le reste du monde devrait prêter une attention particulière à la criminalisation politique d'un si beau jeu par les petits marchands politiques sénégalais au pouvoir ici et leurs acolytes internationaux.
Adama Gaye, journaliste et auteur sénégalais, est un ancien rédacteur en chef du West Africa Magazine, basé à Londres.
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LE COUP DE BALAIE DE MADANI
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Le patron du syndicat du nettoiement regrette la portion congrue accordée aux siens dans le budget de l'Etat et appelle à plus de responsabilité dans la prise en compte des problèmes de ce secteur - VIDÉO EN PULAAR
#Enjeux2019 - "On ne peut pas comprendre que sur un budget de 17 milliards, la masse salariale de 1 600 agents du nettoiement ne dépasse pas 3 milliards". Madani Sy est désolé du peu de considération dont bénéficient les agents affectés à la propreté urbaine de la part de l'Etat.
Le responsable du syndicat du nettoiement évoque les difficiles conditions de travail des siens et interpelle les candidats à la présidentielle pour un changement de paradigme dans la gestion des ordures au Sénégal, à travers la tenue d'une assise qu'il souhaite de ton son voeu.
Regarder notre vidéo en Pulaar.
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ADELINE BECK : «NOUS ESSAYONS DE FAIRE VIVRE LE VODOU»
Une religion qui entretient mythes et fantasmes, secrets et soupçons. Avec l’avènement des religions importées, notamment le christianisme, le vodouisme est devenu presque un cercle d’initiation tourné vers le bien être et la pharmacopée traditionnelle -
10 janvier. Jour férié au Bénin où depuis bientôt trois décennies, cette date est dédiée au culte vodou. A 6000 kilomètres dans l’Alsace, le Château vodou trône à Strasbourg. A la fois un musée mais aussi un sanctuaire de rencontre qui a accueilli près de 30.000 visiteurs en 5 ans. Ce qui dénote d’un retour à la source et aux racines, un intérêt pour le monde invisible qu’incarne le vodou. Une religion qui entretient mythes et fantasmes, secrets et soupçons. Avec l’avènement des religions importées, notamment le christianisme, le vodouisme est devenu presque un cercle d’initiation tourné vers le bien être et la pharmacopée traditionnelle. Les plantes ont pris progressivement le dessus des sacrifices. Ce qui a favorisé dans plusieurs pays comme le Bénin, une cohabitation entre l’animisme en général et les autres religions, au point où, en face de la seule basilique du pays, règne le Temple des pythons, une divinité locale à Ouidah. A l’occasion de la fête du vodou, Afrika Stratégies France donne la parole à Adeline Beck. Diplômée de Sciences Po Strasbourg en Politique et Gestion de la Culture, cette percussionniste française et danseuse africaine à ses heures est depuis 2014 administratrice du Château Vodou. Une si belle interview.
Il y a un lien fort entre le Bénin et le vodou. Le 10 janvier c’est la fête nationale du vodou là bas. Quel lien existe-t-il entre le Musée et le Bénin ?
L’histoire du musée est forcément très liée à celle du Bénin et celle du royaume du Dahomey. La collection installée dans le musée, appartenant à Marie-Luce et Marc Arbogast est originaire du Togo, du Bénin, du Ghana et du Nigéria. Il est donc évidemment nécessaire pour l’équipe de rester en lien avec ces pays et notamment le Bénin. Le vodou est une culture riche dont nous sommes loin de connaître tout les tenants et aboutissants. Continuer à étudier son histoire, ses spécificités est un incontournable pour le Château Vodou. L’équipe du musée se rend ainsi régulièrement au Bénin pour poursuivre les recherches sur les œuvres qui constituent ses réserves. Nous avons encore beaucoup à apprendre et à découvrir sur chaque pièce, son utilisation dans les rites, ses ingrédients, les paroles magiques qui l’entourent, la pharmacopée traditionnelle… c’est une culture assez secrète et basée sur l’oral, les anthropologues et historiens ont encore de nombreux mystères à lever ! Proposer de l’émerveillement, ouvrir des portes sur d’autres cultures, être passeur de mémoire et pilier de découvertes : le musée est chargé de nombreuses missions et tente au quotidien d’offrir une expérience unique à chaque visiteur.
Conserver et pouvoir présenter ce patrimoine en Europe est précieux. Notre souhait est de faire disparaître les clichés qui entourent cette philosophie de vie et présenter à nos visiteurs une culture pratiquée par des millions de personnes, très vivante, positive et à l’esthétique particulière. Au Château Vodou, nous souhaitons établir des partenariats entre les artistes, photographes, danseurs, vidéastes, comédiens, chercheurs, enseignants qui le souhaitent. Nous essayons au quotidien de faire vivre le vodou dans nos murs en proposant des évènements qui permettent de partager le vodou autrement : au travers d’ateliers plastiques, de concerts, de visites à thèmes et d’expositions temporaires. Pour le 10 janvier, fête du vodou au Bénin, nous organisons un temps fort au musée. Cette année nous lançons ce jour là la programmation culturelle 2019 et nous installerons un Legba (un vodou très populaire au Bénin, Ndlr) au rez de chaussée du musée. Il était jusqu’à présent non visible pour les visiteurs et nous souhaitons désormais le présenter à la vue de tous.
Comment vous définissez le vodou ? Comme un culte, une culture ou carrément autre chose ?
Le vodou c’est un peu tout cela. C’est un moyen de tisser des liens entre le monde visible et invisible. C’est une religion née et pratiquée en Afrique de l’Ouest au Bénin, Togo, Ghana et Nigéria et qui s’est exportée dans de nombreux autres pays. Aujourd’hui encore très actif, il a su mêler à ses propres croyances et ses propres représentations celles du christianisme, de l’islam et de l’hindouisme. Vodou fait référence au monde invisible. Par analogie, il désigne toutes les entités qui habitent le monde invisible : l’inconnu, l’incompréhensible, l’insaisissable. Plutôt que de chercher à expliquer le mystère de l’origine et de la création, le vodou s’intéresse au fonctionnement des forces à l’œuvre dans le monde et accorde pour cela une grande importance au culte des ancêtres. Le monde se compose alors d’un monde visible et d’un monde invisible. C’est une culture qui encadre de manière complète les moments de la vie humaine.
Comment est née l’idée d’un musée vodou ?
Le Château Vodou est l’aboutissement de la passion de Marc et Marie-Luce Arbogast pour l’Afrique, qui combine une curiosité pour les savoirs traditionnels, la chimie et une collection de toute une vie. C’est un musée privé. A leurs 20 ans, Madame et Monsieur Arbogast ont pris un vol pour l’Afrique, qui sera le premier d’une longue série. Lors de leurs voyages ils ont pu participer à des cérémonies impressionnantes et ont aussi testé l’efficacité des pharmacopées traditionnelles, dont les secrets parvinrent plus d’une fois à les sortir d’affaire. L’art de guérir est souvent associé à un pouvoir mystique, dont témoignent justement les objets vodou qu’ils ont commencé à collecter dans les années 1960. Bon nombre de ces objets furent acquis au cours de ces voyages. D’autres auprès de marchands européens. Aujourd’hui, il leur importe de partager leur passion pour le continent africain et ses objets avec le public, à commencer par les habitants de leur ville natale, Strasbourg. Pour cela, ils ont acquis en 2008 un château d’eau désaffecté de la fin du XIXe siècle afin qu’il soit rénové et transformé en musée.
Plusieurs années après sa création, quel bilan faites-vous de ce Château Vodou ?
Le musée est une réussite. Il entre dans sa 5ème année de vie et nous avons pu accueillir plus de 27 700 visiteurs ! L’équilibre financier reste cependant compliqué et cela nous inquiète pour l’avenir. Notre association fonctionne en auto-financement, nous n’avons que très peu de subventions publiques. Mais nous gardons un réel plaisir à faire vivre les fétiches au quotidien et à conter leur histoire. L’an dernier l’équipe a monté sa première exposition temporaire sur la place de la femme dans le vodou, des prêtresses et des divinités féminines. Aujourd’hui nous n’avons qu’une hâte : c’est de réaliser une nouvelle exposition à thème pour 2020 ! En 2018 encore, nous avons accueilli des visiteurs de plus de 131 nationalités différentes. Le défi d’ouvrir nos portes à un large public, de tous âges et toutes nationalités est en passe d’être réalisé !
Comment est né le besoin d’un tel musée et de quelle utilité est-il aujourd’hui pour les pays sanctuaires du vodou (Bénin, Haiti, Ghana, Nigeria…) ?
Nous pensons que ce musée est une vitrine et fait rayonner cette culture à l’international, dans une capitale européenne. C’est aussi la chance de participer au développement des recherches scientifiques autour du vodou, de créer un dialogue entre nos continents et de bénéficier d’enrichissements des uns par les autres et vice versa. Nous travaillons régulièrement avec des professeurs et enseignants béninois, médecins, guérisseurs et hounons (prêtres vodou, Ndlr). Nous observons également un intérêt fort de la part de la diaspora haïtienne, brésilienne, qui vient visiter le musée pour un retour aux sources, aux origines.
Pensez-vous que le culte vodou peut apporter quelque chose de concret au développement de l’Afrique notamment des pays vodouisants ?
Le vodou est selon moi un support intéressant pour aborder de nombreux sujets et en tirer des enseignements. Du point de vue de la pharmacopée et des vertus des plantes les connaissances des bokonos et guérisseurs sont vastes. En Europe on voit actuellement un souhait de retour aux sources de ces médecines dites « parallèles », mais beaucoup a été perdu. Concrètement le vodou est une école de la diversité et promeut des valeurs primordiales de tolérance. Le vodou parvient à évoluer, à vivre « dans son temps », tout en restant une tradition. C’est fascinant et cela n’empêche pas le progrès. Il n’est pas obscurantiste.
Quel peut être l’avenir du vodou dans le monde avec la vague de sécurisation et de moins de foi qui caractérise notre époque ?
Il me semble que le culte vodou a encore de beaux jours devant lui. En effet comme je le disais précédemment c’est une religion très vivante, qui s’adapte aux évolutions du temps malgré le fait que c’est un patrimoine historique de plusieurs siècles. Il est donc assez facile d’imaginer qu’elle continuera à s’adapter. Je crois même qu’il y a un retour vers celle ci, notamment au Bénin, face aux religions arrivées plus tard dans cette aire géographique. La tolérance qui existe dans cette culture explique peut être cela. C’est peut être également cette période de questionnement sur la morale et les croyances qui entraine un retour vers la divination du Fa et ses apports ? En tous les cas nous espérons contribuer à notre petit niveau à sa survivance et sa protection.
Comment fonctionne le musée au quotidien ?
Il est ouvert en visite audio-guidée du mercredi au dimanche, de 14H à 18H et tous les jours, sur réservation pour les groupes de plus de 8 personnes (enfants ou adultes). Un médiateur est alors à leur disposition pour une visite guidée commentée. Régulièrement nous organisons des nocturnes guidées ainsi que des visites thématiques tous les 3ème dimanches du mois. Un moyen d’approfondir ses connaissances et de revenir au musée. Plus d’informations sur : www.chateau-vodou.com
Propos recueillis par Yasmina Fadhoum,
Afrika Stratégies France
LE BILLET DE DEMBA
MAUVAIS AUGURES
EXCLUSIF SENEPLUS - Quand le ministre des Affaires étrangères de Macron décrète que les résultats en RDC ne sont pas ceux attendus, que feront-ils demain à Sunugaal lorsque celui qu'ils aident de temps en temps à payer des salaires, sera recalé ?
C’est quoi ces fumées toxiques qui suintent un peu partout du pays à l’aube de choix majeurs pour le pays du 24 février ? Une loi qui parraine des exclusions massives ; des recalés estomaqués qui nagent en eaux troubles entre résignation et révolte ; des admissibles presque honteux de leur réussite miraculeuse ; un président-candidat qui jouit des prédictions advenues de son camp : Il n’y aura pas plus de 5-6 candidats », avaient vu en rêve onirique, son Premier ministre, repris par celui qui est chargé de veiller à l’intégrité de notre Justice. Désormais, ils ne doutent plus de rien, même pas à la possibilité que la majorité des sénégalais, disent n’avoir rien vu du bilan dont ils parlent et les envoient à la retraite anticipée.
C’est quoi ces effluves de sourdes révoltes qui sourdent un peu partout des banlieues (lieux bannis ?), ces cimetières d’espoirs déçus, de rêves brisés, de misères entassées comme des décharges de vies foutues ? Cela s’appelle l’échec d’une politique proclamée « sociale » parce qu’on a augmenté le nombre des « bourses de la pauvreté», soigné plus de malades parce que leur nombre a augmenté ; jeté sur les trottoirs quelques quarante mille de sa jeunesse estudiantine...
C’est quoi ces victoires honteuses d’un camp qui aspire non seulement à rempiler, mais rêve de perpétuité. C’est quoi ces meutes de courtisans et de parasites de la République abimée, qui se ruent sur une frêle proie (Sonko) qui a la prétention de détrôner le Prince, celui-là même qui usa de subterfuges juridiques légitimées par des juges auxquels la « populace » a dénié toute « sagesse », et d’un tailleur d’un genre nouveau de costumes de princes : il confectionne, selon la mode et les commandes, des régimes des frelons et des Républiques abimées. Et le Prince, à l’occasion d’une de ces rencontres inutiles qu’il affectionne pourtant tant, leur promis : « je ne permettrais plus qu’on vous vilipende ». Autrement dit, citoyens fermez-là et laissez vos juges toute injustice assumée.
Je sens sourdre des complicités « françafricaines » d’un Hexagone mis à genoux par des sans culottes affabulés d’un jaune fluo aux quatre coins des carrefours du pays de Marianne. C’est d’abord son ministre des sous, ancien facho étudiant, mué en une droite à la lisière de l’extrême, qui tisse des lauriers au « Prince du Macky » et s’invite au pays de la « Téranga » au mois d’avril quand celui-ci sera réélu. A n’importe quel prix ! Oui, pourquoi ne pas tout faire pour garder à son poste celui qui est venu au secours d’un grand moribond économique de France en lui offrant un marché léonin d’un TER à l’utilité improbable ? User de subterfuges pour offrir nos futurs gaz et pétrole à une multinationale de Marianne qui n’avait aucune chance si les règles d’appels d’offres en la matière avaient été respectées. Mais qui respecte encore des règles dans ce pays dont les dirigeants font tout pour tout dérégler ?
Demain, ils feront comme en RDC aujourd’hui : ils diront qui a gagné et feront tout pour l’installer. Parce que voyez-vous, quand l’ex ministre de la guerre au Sahel, de deals avec certains seigneurs de guerre du Sahel, devenu ministre des Affaires étrangères et européennes de Macron, à la faveur d’une honteuse transhumance, (il était un baron socialiste de la Bretagne), décrète que les résultats fournis par la Ceni de « KIN » (en RDC) ne sont pas ceux attendus, que feront-ils demain à Sunugaal, quand celui qu’ils aident, parait-il, de temps en temps à payer des salaires, sera déclaré recalé ?
Voilà pourquoi tout cela n’augure rien de bon. De Kinshasa aujourd’hui, à Dakar dans quelques semaines, la politique du pré-carré « is coming back ». Résistance !
Retrouvez chaque semaine, le billet hebdomadaire de Demba Ndiaye sur les élections.
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DIP ÉTALE SON TALENT
Il avait promis à ses fans un concert de ‘’Oufff’’ et il a tenu sa promesse. Dans une salle du Cices pleine à craquer, le rappeur Dip Doundou Guiss a fait le show
Il avait promis à ses fans un concert de ‘’Oufff’’ et il a tenu sa promesse. Dans une salle du Cices pleine à craquer, le rappeur Dip Doundou Guiss a fait le show.
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FAUT-IL DES ASSISES DE LA JUSTICE?
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Le traitement des dossiers de Khalifa Sall et Karim Wade, la nomination des juges par le chef de l'Etat, accroissent les soupçons d'une justice soumise - VIDÉO EN DIOLA
#Enjeux2019 - La justice sénégalaise est de plus en plus mise au banc des accusés.
Seydou Badian et Bassirou Diatta considèrent que les décisions rendues, surtout celles concernant des personnalités politiques font penser à une politique de deux poids, deux mesures.
Dans leur langue maternelle, le diola, ils évoquent les différents défis d'un pouvoir judiciaire qui n'est pas exempt de tout soupçon.
‘’Je pense que la justice est très dépendante de l’exécutif. C’est pourquoi il faut faire des assises de la justice pour couper définitivement ce cordon ombilical entre les juges et le président qui les nomme’’, plaide Seydou Badian.
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PAR MEDHI BA
DU TROP-PLEIN DE CANDIDATS À LA PÉNURIE
En réduisant à la portion congrue la représentation de l’opposition, le Conseil constitutionnel ne permet-il pas aux rares « rescapés » d’espérer voir l’un d’entre eux se détacher au premier tour et mettre le président sortant en ballottage ?
Face au président sortant, Macky Sall, rares seront les challengers encore en lice lors du premier tour de la présidentielle, le 24 février. Une retombée de la loi sur les parrainages citoyens qui provoque la colère de l’opposition.
Pour les autres, comme l’avocate Aïssata Tall Sall, la campagne s’achève prématurément et dans l’incompréhension. « Certains parrainages refusés émanaient de membres de sa famille, d’élus de son conseil municipal, bref, de gens qui avaient voté en 2017 lors des législatives », glisse, incrédule, un proche de la maire de Podor, recalée par le Conseil constitutionnel, résumant le malaise qui s’est emparé de la classe politique au lendemain du Nouvel An.
Objet de polémiques depuis son adoption en avril 2018, la nouvelle disposition de la loi électorale généralisant à l’ensemble des candidats à la présidentielle le dispositif de parrainages – qui ne s’appliquait jusque-là qu’aux indépendants – a montré, tout à la fois, sa pertinence et ses faiblesses.
Aberration
Pertinence quant à son objet. Le Sénégal est en effet passé maître dans la création compulsive de partis politiques, ce qui se traduit à chaque élection par une compétition entre une multitude de listes ou de candidats – pour certains microscopiques. Une situation aberrante, et fort coûteuse, pour un pays qui compte seulement 6,6 millions d’électeurs. Lors des législatives de juin 2017, 47 listes s’affrontaient. Quelques mois plus tard, à l’ouverture de la course à la magistrature suprême, pas moins de 81 dossiers de candidature étaient retirés – selon certains, le chiffre aurait même atteint 139 par la suite. N’eût été la loi sur les parrainages, qui sait combien de présidentiables auraient tenté d’accéder au palais de la République ?
En les contraignant à recueillir, chacun, quelque 53 000 signaturesréparties dans au moins sept des quatorze régions du pays, à raison d’au moins 2 000 signatures par région, la loi a permis d’opérer un ménage opportun. De nombreux candidats virtuels se sont en effet volatilisés à l’heure du dépôt de dossier.
Doublons en série
Quant à sa mise en œuvre, le bilan de la nouvelle loi semble moins convaincant. Avec 27 postulants en lice, le Conseil constitutionnel a dû examiner la conformité avec le fichier électoral de 1,4 million de parrainages sur la base de fichiers informatiques fournis par chacun. Et de sérieux problèmes n’ont pas tardé à surgir.
Passons sur les invalidations pour motifs techniques, le fichier fourni étant défectueux. Au hit-parade de la cacophonie logistique, les « doublons » se sont distingués. Le législateur avait en effet imaginé que, par un subtil mélange de pédagogie et de répression (d’un mois à un an de prison et une amende pour les contrevenants), les électeurs seraient dissuadés d’apporter leur parrainage à plusieurs candidats. Or ils s’en sont au contraire donné à cœur joie ! Au total, près de 175 000 parrains ont fait preuve de duplicité, sans se préoccuper des risques encourus.
Dernier couac, et non des moindres : de nombreux électeurs considérés comme des parrains fiables par les candidats ne figuraient pas sur le fichier du Conseil constitutionnel, ainsi qu’Aïssata Tall Sall en a fait l’amère expérience.
Bilan de l’opération : sur 1,4 million de parrainages déposés, 721 750 ont été acceptés et 832 742 rejetés (dont 174 637 doublons). Un maximum de sept candidats pourront donc concourir le 24 février, mais chacun au Sénégal s’attend à ce qu’ils soient cinq, peut-être même moins – les candidatures de Karim Wade et Khalifa Sall risquant d’être invalidées du fait de leur condamnation judiciaire. Aucune femme ne pourra se présenter (alors qu’elles étaient deux en 2012), et la société civile sera elle aussi absente du scrutin.
Bilan en demi-teinte
Recalés et miraculés confondus, l’opposition fulmine. Tandis que certains candidats malheureux ont introduit un recours de la dernière chance devant la Cour suprême, d’autres défilent place de l’Obélisque, à Dakar. Il est vrai que la loi sur les parrainages, théoriquement destinée à éconduire les candidatures fantaisistes, est allée bien au-delà de son objectif affiché. Parmi les recalés figurent notamment des chefs de parti reconnus (comme Malick Gakou ou Pape Diop), ainsi que d’anciens ministres et Premiers ministres.
Mais pour les challengers de Macky Sall, incapables de resserrer les rangs à la veille de l’échéance et de promouvoir des candidatures d’union, le bilan est-il, au fond, si dramatique ? En réduisant à la portion congrue la représentation de l’opposition, le Conseil constitutionnel ne permet-il pas aux rares « rescapés » d’espérer voir l’un d’entre eux se détacher au premier tour et mettre le président sortant en ballottage ? Un scénario largement improbable dans un scrutin à 26 concurrents.
Mehdi Ba est rédacteur en chef du site internet de J.A. Anciennement correspondant à Dakar, il continue de couvrir l'actualité sénégalaise et ouest-africaine (Mauritanie, Gambie, Guinée-Bissau, Mali), et plus ponctuellement le Rwanda et le Burundi.