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8 juin 2025
PAR Astou Dione
ÉMIGRATION CLANDESTINE : DES VIES EN JEU, UN DÉBAT À DÉPOLITISER
Il est essentiel de cesser de traiter ce phénomène comme une affaire de régime. Il s’agit d’un drame social qui engage la responsabilité de tous et qui mérite d’être analysé sous différents angles
Il est impératif d’instaurer un débat dépassionné et collectif, plutôt que de transformer ce drame en une tribune politique où pouvoir et opposition cherchent à s’écraser mutuellement, tandis que les morts continuent de s’accumuler. La politisation de l’émigration clandestine détourne trop souvent l’attention des causes profondes et contribue à aggraver le problème. Il est essentiel de cesser de traiter ce phénomène comme une affaire de régime. Il s’agit d’un drame social qui engage la responsabilité de tous et qui mérite d’être analysé sous différents angles : familial, sociétal, culturel et spirituel.
Ce sont principalement de jeunes sénégalais qui, en quête de réussite, prennent des risques extrêmes. Une pression considérable pèse sur des jeunes par des familles qui voient dans l’émigration une solution, voire un sacrifice indispensable pour échapper à la pauvreté.
Culturellement, l’idée que la réussite ne peut être obtenue que par l’émigration, même illégale, reste profondément enracinée dans l’imaginaire collectif. Cette perception mérite une analyse plus poussée, notamment en ce qui concerne l’influence des médias, des réseaux sociaux. Sans oublier l’influence des parcours de certains émigrés, l’exubérance de leur “lifestyle” lors de leur retour au bercail. Le message doit passer chez ceux-là qui sont aussi responsables que les passeurs par la vie de fausses prétentions qu’ils projettent chez les jeunes en manque de repères.
Il est également nécessaire de porter une attention particulière à la dimension spirituelle. Dans certains cas, des jeunes se tournent vers l’émigration par désespoir ou par perte de foi en l’avenir dans leur propre pays. Cela soulève des questions sur le rôle que peuvent jouer les guides religieux et les leaders communautaires dans l’accompagnement et la réorientation des aspirations de la jeunesse.
Il est donc important d’adopter une approche collective, dépolitisée, pour apporter des solutions durables. Cela inclut la révision des partenariats internationaux afin de mettre en place des mécanismes plus humains et plus sécurisés pour réguler les flux migratoires.
Astou Dione est journaliste.
par Ousseynou Nar Gueye
LA FRANCE TOUSSE, LE SÉNÉGAL S'ENRHUME
Macron aura-t-il donné des idées à Diomaye, en matière de dissolution de l'Assemblée nationale ? Va-t-on alors vers la tenue d'élections législatives seulement dans six mois ? Quid du vote du Budget 2025 ?
Le président Diomaye a désormais le droit, depuis les 12 coups de minuit, de cette nuit du mercredi 11 au jeudi 12 septembre, de "dissoudre les députés".
Le sabre diomayesque va-t-il s'abattre dès aujourd'hui sur la tête des résidents habituels, dits "Honorables", de la Place Soweto ?
Les paris sont pris, en tous les cas !
Personnellement, je parie jusqu'à ma dernière chemise, que l'Assemblée nationale sénégalaise, en sa 14e législature élue en juin 2022 et installée en septembre de la même année, sera dissoute aujourd'hui jeudi 12 septembre 2024.
Le drame de la migration "piroguatoire" de Mbour, avec encore hier, 36 dépouilles mortelles installées sur la plage là-bas et plus de 100 disparus non encore retrouvés depuis le naufrage migratoire du 8 septembre ? Le déplacement subséquent hier du président Diomaye à Mbour avec présentation de ses condoléances officielles aux familles éplorées et à la Nation ? La déclaration présidentielle selon laquelle le "Sénégal est en deuil" ? (bien qu'un décret instituant officiellement ce deuil national n'a pas été pris). La question est donc : tout cela pourrait-il retenir le bras à sabre du président Diomaye dans l'intention évidente qui le démange depuis son élection le 24 mars, de couper la tête des députés - et en premier -, (même si cest "en même temps" pour tous les députés) de ceux d'entre eux qui appartiennent à la majorité parlementaire Benno Bokk Yaakar apérisée ?
Je penche pour le "non": à mes yeux, tout cela pourrait constituer des justifications supplémentaires (comme s'il en fallait encore...) pour une dissolution-blitzkrieg dès que possible de droit, soit aujourd'hui.
Ce matin, dans la presse, plusieurs leaders politiques de l'opposition ont appelé à ce que "le pouvoir exécutif Pastef ne politise pas les morts du naufrage au large de Mbour.
Avec le drame cruel encore frais de Mbour, le président sénégalais a encore plus de raisons de dissoudre au plus vite (avec des éléments de langage distillés depuis des mois pour convaincre les populations de cette urgence impérieuse de disposer de "ses" députés), pour que le peuple lui donne (si possible) une majorité de députés à l'hémicycle : c'est le seul levier, détenir une nouvelle majorité parlementaire, qui lui permettra de faire voter sans encombres les lois de ses projets de réformes, dont les projets économiques et de développement justement, pouvant retenir au Sénégal les milliers de candidats à l'émigration irrégulière sur les flots de l'Atlantique, candidats migrants qui ne semblent jamais tarir : c'est ce qui a été la promesse du président Diomaye hier à Mbour, à la jeunesse "dont la valeur de la vie est inestimable", - pour reprendre les mots du président -, et aux moins jeunes, hommes et femmes. Leur "donner les moyens de se réaliser ici au Sénégal", ce qui est possible, mais "prendra toutefois du temps", dit Diomaye Faye.
Tous les précédents dépôts de projets de loi par le GOS (Gouvernement Ousmane Sonko), ces dernières semaines (dont notamment les projets de loi portant dissolution du HCCT et du CESE) ne l'ont été que pour démontrer que cette Assemblée nationale empêche le régime Diomaye de gouverner et lui met des bâtons dans les roues, alors que le président et son GOS veulent donner corps, au plus vite, aux réponses étatiques à apporter face aux urgences sociales et économiques du moment et de l'avenir.
Bref : comme on accusait le président français Macron de toujours faire du "en même temps", le président Diomaye a beaucoup fait du "en même temps" dernièrement : notamment, faire ficeler des projets de loi et les envoyer à une Assemblée nationale dont il sait pertinemment qu'elle ne les votera pas. Un "en même temps" diomayesque qui culmine avec cette annonce d'une Déclaration de Politique (ou de Polémique?) Générale par le Premier ministre Sonko devant les ďeputés demain vendredi 13 septembre ; alors que cette 14e législature aura cessé d'exister la veille.
Macron aura-t-il donné des idées à Diomaye, en matière de dissolution de l'Assemblée nationale ? Ce n'est pas exclu, vu le calendrier politique dernièrement observé dans les deux pays : c'est kif-kif, dans l'ex-pays colonisateur du Sénégal, et chez ce dernier.
Le remaniement gouvernemental post-dissolution et post-élections est en cours chez nos cousins gaulois, après près de 50 jours sans autre chose qu'un gouvernement interimaire. 50 jours qu'aura pris Macron pour trouver un Premier ministre en la personne de Michel Barnier (droite modérée), supposé peu censurable par l'actuelle législature française issue des urnes depuis le....7 juillet dernier.
"Dans les coulisses, les tractations battent leur plein. Trois à quatre ministres démissionnaires pourraient être reconduits, tandis que les autres seraient écartés. Parmi les portefeuilles les plus convoités figure celui de l'Intérieur, actuellement tenu par Gérald Darmanin. La bataille pour Beauvau est particulièrement acharnée, notamment chez Les Républicains, où deux noms reviennent sans cesse : Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau", indique le JDD français, Journal du Dimanche, aujourd'hui jeudi 12 septembre.
À Dakar, nous attendons donc impatienmment la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Diomaye, pour aujourd'hui, sans coup férir, tel que pronostiqué publiquement sans grand risque de se tromper, par le patron du GOS (Gouvernement Ousmane Sonko).
Quid du vote du Budget 2025 de l'État sénégalais avant la fin de l'année 2024, dans un processus de session parlementaire qui aurait dû commencer en début octobre ? On verra après !
Quelle date après la dissolution de l'Assemblée nationale sénégalaise, pour la tenue de nouvelles élections législatives ? La radio RFI et d'autres observateurs/commentateurs/gens de médias, nous disent en novembre ou en décembre, soit donc, dans le délai de 60 jours minimum et 90 jours maximum (tel que le dispose la Constitution sénégalaise).
Mais alors, que fait-on de la disposition du Code électoral qui donne 150 jours (soit cinq mois) aux listes de candidats à la députation pour récolter des parrainages ? Lesquels parrainages devront être contrôles par le Conseil Constitutionnel.
Va-t-on alors vers la tenue d'élections législatives seulement dans six mois ? Si c'est le cas, ce sera une très longue campagne électorale pour les acteurs économiques de ce pays et pour nos investisseurs, nationaux comme étranger.
Et à la différence de la France de Macron, nous n'avons pas de Jeux Olympiques, pour faire marcher l'économie nationale durant la (longue ?) période électorale et post-électorale qui s'annonce. Nous n'aurons des ersatz de Jeux Olympiques que dans deux ans (les JOJ 2026)...
Ma conclusion un peu leste ? La France tousse, le Sénégal s'enrhume.
Ousseynou Nar Gueye est éditorialiste, fondateur-éditeur du site d'info Tract.sn, communicant (Axes & Cibles Com).
CORRUPTION POLICIÈRE, UNE ENQUÊTE OUVERTE APRÈS DES RÉVÉLATIONS DE GUY MARIUS SAGNA
Le ministère de l’Intérieur dit avoir ouvert une enquête sur un agent de police de la circulation qui serait impliqué dans un acte de corruption. il en a profité pour lancer un appel sur le phénomène devenu banalisé aujourd'hui.
Le ministère de l’Intérieur dit avoir ouvert une enquête sur un agent de police de la circulation qui serait impliqué dans un acte de corruption. Il en a profité pour lancer un appel sur le phénomène devenu banalisé aujourd'hui.
Dans une de ses tribunes, Guy Marius Sagna a révélé qu’un policier garé au niveau du pont de l'émergence, se serait adonné à un acte de corruption. L’agent, selon le député, a arrêté un taxi et lui aurait demandé des pièces.
«Il s'en va, puis le chauffeur prend de l'argent et le suit. Il revient et rallume sa voiture (…) Le chauffeur dit lui avoir remis de l'argent. Je n'ai aucune raison d'en douter. Nous sommes des millions à en être témoins tous les jours devant notre indifférence», a déclaré M. Sagna.
Le ministère de l’Intérieur vient de réagir. Il déclare qu’une enquête est en cours pour identifier les personnes en cause et appliquer les sanctions nécessaires le cas échéant.
«Nous restons fermement engagés contre la corruption et invitons les citoyens à signaler de tels actes sur notre ligne dédiée», déclare le département dirigé par le Général Jean Baptiste Tine.
De l’avis du député, tant que cette corruption de certains agents des forces de défense et de sécurité, du service des visites techniques, du passage du permis de conduire continueront, «nous continuerons à compter nos morts dans les accidents.»
INCIDENT AU POSTE DE HANN, UNE PERTE DU RÉSEAU INTERCONNECTÉ DE L’OMVS
La Senelec a annoncé que ses équipes sont pleinement mobilisées pour assurer une remise en service progressive des clients affectés et pour stabiliser l’ensemble du réseau.
Un incident majeur est survenu ce jeudi au poste électrique de Hann, provoquant la perte temporaire du réseau interconnecté de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Cet événement a entraîné des perturbations importantes dans la fourniture d’électricité, affectant les clients desservis par ce réseau.
La Senelec, en coordination avec ses partenaires de l’OMVS, a immédiatement pris des mesures pour contenir la panne. Grâce à la réactivité des équipes techniques, le plan de reprise de service a été aussitôt déclenché pour rétablir l’alimentation électrique dans les zones touchées.
La Senelec a annoncé que ses équipes sont pleinement mobilisées pour assurer une remise en service progressive des clients affectés et pour stabiliser l’ensemble du réseau.
Dans son communiqué, la Senelec a exprimé ses regrets pour les désagréments causés par cet incident et a réaffirmé son engagement à garantir une fourniture d’électricité fiable à l’échelle nationale.
DIOMAYE EN VISITE À TIVAOUANE EN PRÉLUDE AU GAMOU
Arrivé peu après 12 heures au domicile du khalife, en compagnie de son épouse, le président Faye a été accueilli par les dignitaires religieux Serigne Abib Sy, Serigne Moustapha Sy Al Amine, Serigne Mansour Sy Djamil, entre autres.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, est arrivé à Tivaouane (ouest) pour une visite de courtoisie au Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, en prélude à la célébration du Maouloud, la naissance du prophète Mohamed (PSL), a constaté un reporter de l’APS.
Arrivé peu après 12 heures au domicile du khalife, en compagnie de son épouse, le président Faye a été accueilli par les dignitaires religieux Serigne Abib Sy, Serigne Moustapha Sy Al Amine, Serigne Mansour Sy Djamil, entre autres.
Le chef de l’État devra se recueillir aux mausolées de Seydi El Hadj Malick Sy et de Serigne Babacar Sy avant de se rendre à la grande mosquée El Hadj Malick Sy.
Le Maouloud sera célébré dans la nuit du dimanche au lundi.
CELEBRER LA CREATION AFRICAINE ET DECONSTRUIRE LES STEREOTYPES
La troisième édition du festival «Africamía» est prévue du 27 au 29 septembre 2024 à Tenerife dans les îles Canaries (Espagne).
La troisième édition du festival «Africamía» est prévue du 27 au 29 septembre 2024 à Tenerife dans les îles Canaries (Espagne). Cet événement, dirigé par la Franco-Sénégalaise Sara Maurin Kane, filleule de l’artiste Joe Ouakam, a pour but de bâtir un pont culturel entre l’Afrique et les Canaries. A l’occasion de cet événement qui vise également à surmonter les inégalités sociales et culturelles, le rappeur sénégalais Nix et son groupe, ainsi que le film «L’Appel à la danse» de Diane Fardoun, tourné au Sénégal avec notamment Germaine Acogny, seront à l’affiche.
Après un franc succès des deux premières éditions, Tenerife, dans les îles Canaries, s’apprête à accueillir la troisième édition du festival Africamía. Ainsi, pendant 3 jours (27, 28 et 29 septembre 2024), cette édition va mettre en lumière des artistes africains, mais aussi renforcer les liens culturels entre l’Afrique et les îles Canaries, une région où les populations migrantes sont de plus en plus nombreuses. Dirigé par la Franco-Sénégalaise Sara Maurin Kane, filleule de l’artiste Joe Ouakam, le festival ambitionne de bâtir un pont culturel entre l’Afrique et les îles Canaries. «Bien qu’elles fassent partie de l’Union européenne, les îles Canaries sont situées dans l’archipel de Macaronésie, qui appartient géographiquement au continent africain. Tenerife a toujours accueilli des migrants du monde entier. Mais ces dernières années, elle a également accueilli une nouvelle catégorie de migrants originaires d’Afrique qui fuient une vie économique et/ou sociale difficile», explique dans un document, Sara Maurin Kane, la directrice artistique du festival. Alors, par ce festival, les organisateurs veulent également déconstruire les stéréotypes et préjugés qui perdurent à propos de la création africaine. «Nous souhaitons créer un moment d’échanges entre les différentes populations de l’île, migrants et locaux, en invitant des artistes de grande qualité, déconstruisant les stéréotypes et préjugés qui perdurent à propos de la création africaine. L’événement Africamía vise aussi à surmonter les inégalités sociales et culturelles, à promouvoir la diversité et à traiter spécifiquement du rôle des femmes dans le monde artistique», précise Sara Maurin Kane.
Avec cette édition 2024, Africamía propose une programmation pluridisciplinaire avec des expositions, des projections de films en Vo, de la gastronomie, des spectacles de danse, des concerts, des Dj set et des ateliers pour le jeune public, a fait savoir la Directrice artistique de l’événement. Evidemment, les activités prévues lors de ce festival de 3 jours vont mettre en valeur le métissage culturel qui existe sur l’île de Tenerife grâce à sa position géographique sur l’axe Afrique-Europe et de dépasser les frontières géographiques et artistiques. Cependant, l’édition précédente, rappelle la médiatrice culturelle Sara Maurin Kane, avait déjà accueilli des artistes tels que la chanteuse congolaise Fanie Fayar, le photographe sénégalais Antoine Tempé, l’artiste Audrey d’Erneville, le commissaire d’exposition Mohamed Cissé, la styliste Adama Paris ou encore la styliste Khadija Ba de l’Artisane. «Cette année, nous programmons le rappeur Nix et son groupe pour une résidence artistique, des ateliers scolaires et un concert, la danseuse Nshoma Nkwabi de la Tanzanie pour un spectacle de danse et des ateliers scolaires, le film L’Appel à la danse de Diane Fardoun tourné au Sénégal avec notamment Germaine Acogny et la Dj Tysha Cee du Congo pour un Dj set», a annoncé Sara Maurin Kane. «En plus du public de Tenerife, il est très important pour nous d’inviter des immigrants d’Afrique à participer à cet événement», a-t-elle précisé, soulignant l’absence notable de racisme dans cette zone cosmopolite. Outre la célébration des arts, Africamía vise également à ouvrir un dialogue sur la situation des migrants. «Nous voulons créer un moment de convivialité et d’échanges autour des cultures du continent africain si proche et pourtant si lointain en connectant les îles Canaries à d’autres territoires», fait-elle savoir.
Par Ibou FALL
SEGA SAKHO EST MORT
La triste nouvelle est tombée au milieu d’une actualité dont la fureur le dispute à sa folie. L’hécatombe se poursuit gaillardement sur les routes comme en pleine mer.
La triste nouvelle est tombée au milieu d’une actualité dont la fureur le dispute à sa folie. L’hécatombe se poursuit gaillardement sur les routes comme en pleine mer. Nos enfants continuent de braver les tempêtes des mers démontées, pendant que le bitume prélève ses macabres quotas d’hémoglobine, pareil à un impôt sanglant sur la mauvaise éducation et l’ignorance.
Pendant ce temps, la classe politique croise les quolibets pour décider si le Premier ministre doit se conformer à la Constitution en se présentant le vendredi 13 devant une Assemblée qui lui est majoritairement hostile, ou si c’est le président de la République qui se charge de dynamiter le Parlement pour que son alter ego ne passe pas des nuits agitées cette semaine.
Certes, tout ça ne manque pas de piquant, si on y rajoute les intentions prêtées au ministre de la Santé : recruter en priorité les agents du «Projet» dans son département. Après ça, sans doute, quand ils occuperont les points stratégiques du petit monde coloré de la santé, se faire piquer en catastrophe contre le tétanos, ou passer la nuit sous perfusion aux urgences histoire d’échapper au palu meurtrier demandera de posséder, en plus d’une assurance-maladie, une carte de militant.
C’est durant cette semaine surréaliste que le destin choisit d’arracher Séga Sakho à l’affection des siens.
A l’époque où il virevolte sur les terrains, il y a les grands joueurs, obnubilés par l’exploit inédit, et puis, il y a lui, l’artiste qui préfère amuser le public. Gagner ou perdre, certes, ça compte pour un sportif, qui peut passer du nirvana à la tragédie. Avec Séga Sakho, passionné de ce foot qui a si joliment rempli sa vie, l’art du ballon rond s’est élevé depuis son piédestal de sport-roi à la magie surréelle du jeu de cirque. Jongleur ambidextre auquel la balle colle aux pieds, clown facétieux qui déclenche l’hilarité dans les tribunes, dresseur de défenseurs sauvages, magicien du dribble, et trapéziste cassecou qui passe de club en club, sans filet…
Le spectacle par intermittence, c’est lui.
Comme tous les bohémiens, sa roulotte ne reste nulle part. Des Navétanes, il passe à l’Us Gorée avant de bivouaquer à la Jeanne d’Arc, qu’il quitte sans se retourner pour la séduisante Linguère saint-louisienne, avant d’embarquer pour l’Hexagone où sa carrière fait long feu. Finalement, il rejoint la famille du Jaraaf, malgré ses épiques confrontations avec Edouard Gnaccadia, inoubliable latéral droit aussi polyvalent qu’un couteau suisse.
Le signal qu’il nous adresse, à nous autres Sénégalais, alors qu’il fait se lever les tribunes dans les années soixante et soixante-dix, est post-moderne ; le foot est un spectacle hebdomadaire dont les acteurs nous font oublier les misères ordinaires de notre condition de sousdéveloppés. Ses acteurs méritent bien plus que la condescendance des riches, le mépris des intellectuels constipés et les manigances populistes des politiciens en mal d’affection.
Séga Sakho est le premier numéro 11 et, à mes yeux, le seul, qui mérite de déclencher nos passions. Parce qu’il n’a eu aucune chance et il l’a saisie. Bien entendu, en dedans de nos frontières, personne ne le comprend. Sinon, les championnats nationaux seraient devenus, avant la lutte, les ascenseurs sociaux les plus accessibles pour toutes ces générations que l’école a vomies, et qui ne veulent pas finir en paysans sous-payés, mal fagotés et toisés au quotidien… Et lui finirait élevé au rang des légendes inoubliables des bâtisseurs de la Nation.
En ce 9 septembre 2024, Séga Sakho emporte dans sa tombe le bonheur ineffable de l’instant magique où le foot sénégalais, il y a de cela deux années, s’installe sur le toit de l’Afrique. Après ça, comme dirait l’autre, on peut mourir tranquille.
Le football, pour l’immense majorité de ses inconditionnels, est un sport, que dis-je, c’est le sport-roi, à propos duquel un penseur affirmera «qu’il a donné à l’Humanité le seul souverain qu’elle s’est librement choisi», le Roi Pelé. Le foot règne sur nos passions, depuis le président de club jusqu’au supporter. Il est à l’image de notre monde dont l’élite décide du destin, pendant que les prolétaires s’estiment heureux d’assister au spectacle qui se joue sous leurs yeux. Les grands joueurs, qui parsèment sa légende, rivalisent d’adresse sur les pelouses du monde entier, se passionnent de statistiques, se musclent le talent en s’abrutissant d’entraînements, mènent une vie quasiment monacale, alors qu’explose leur égocentrisme, leur rage de marquer l’Histoire en repoussant les limites du possible et du faisable.
Un entraîneur de Liverpool, Bill Shankly, pousse l’œcuménisme jusqu’à professer que «le football n’est pas une question de vie ou de mort; c’est quelque chose de bien plus important que cela». Durant les années de Guerre froide, où le monde ouvrier ne fait aucun cadeau à la bourgeoisie, en Italie, les communistes s’identifient à un club de foot, l’Inter de Milan, qui met un point d’honneur à barrer la route au capital sur un terrain de foot. En naît le cadenas défensif italien, le «verrou de porte» catenaccio, qui vous tue le jeu. Le poste de libéro en est la trouvaille la plus répandue.
Si ce n’était que ça…
Quand les esclaves brésiliens ont le privilège de jouer au foot avec leurs maîtres blancs, l’arbitre ne voit jamais les agressions dont ils sont victimes. Pensez donc, un esclave… De là surgit la feinte, le dribble, qui sont juste la parade à la brutalité, à l’agression. Sur un autre continent, un intellectuel ose expliquer que le football total, à son apogée avec l’Equipe du Brésil du Mondial 70, que la Hollande durant la décennie suivante illustre à la perfection sous le commandement du «Général» Rinus Michels et la houlette de Johann Cruyff, ne serait que la version sportive de la philosophie des arts picturaux bataves.
Dans un documentaire diffusé par Canal +, un sociologue établit le parallélisme entre le monde du foot et la société humaine… Le Peuple est dans les tribunes ou devant son poste téléviseur à se faire l’illusion de peser sur le sort de l’Humanité ; l’élite est dans les coulisses à jouer sur le destin de tout ce petit monde en faisant et défaisant les fortunes. Et puis, il y a les acteurs, qui vont de l’équipe d’encadrement jusqu’au dernier des remplaçants.
Le but, comme la réussite, serait l’exception. La règle générale est la routine qui finit par l’échec. Comprenez les passes interceptées et les tirs hors cadres. Les défenseurs et le goal sont là, tâches ô combien ingrates, pour éteindre la créativité, la réussite ; les stars du ballon rond dont le destin est exceptionnel, sont surtout ces extraterrestres qui surmontent les difficultés, esquivent les obstacles et marquent les buts. Il y a les stratèges, au milieu du terrain, ces penseurs qui distribuent les rôles ; et puis, il y a les artistes, en marge de ce petit monde, qui longent les limites à ne pas franchir, les ailiers qui créent la folie dans les joutes.
Par Aubin Félix AMANI
L’OMBRE DE LA FRANCE DANS LES DEMOCRATIES AFRICAINES
Le leader idéal actuel en Afrique contemporaine est celui de la « juste distance » qui ne sera pas d’office révolutionnaire, réfractaire, ennemi ou réactionnaire contre l’occident. Il ne sera pas non plus le soumis, mais acteur de la juste relation
Notre monde actuel est en pleine effervescence : depuis les guerres jusqu’aux catastrophes naturelles en passant par les crises politiques, toute l’humanité semble être engagée dans un processus d’incertitudes sans précédent. Ce qui emmène à réfléchir sur la gestion du quotidien de nos pays, surtout de notre Afrique francophone en particulier. C’est dans cette mutation que la question du rapport entre les pouvoirs de l’ancien colon incarné par la France, et ceux des anciennes colonies incarnées par les pays africains, se pose. Il s’agit de la perception du rapport de l’un face à l’autre en ces temps nouveaux, après plus de 60 ans d’indépendance. En d’autres termes, vu l’étroitesse des relations entre eux, quel modèle de relations entretenir dans tous les domaines y compris celui de démocratie ?
Notre réflexion se basera sur le rapport d’information sur la politique française de défense en Afrique publié en 2024, les reportages de presse tels que l’article de François Soudan dans JA n°3137 de juin 2024 et des cas pratiques sur le continent africain.
Le mouvement du sentiment antifrançais
Dans « La France face au choc du souverainisme africain », François Soudan résume les travaux de la commission de la défense nationale et des forces armées portant recueil d’auditions de la commission sur la politique française de défense en Afrique (M. Thomas Gassilloud), déposés le mercredi 10 avril 2024. L’axe central de son résumé est que la France a des difficultés en Afrique, parce qu’elle est mal perçue dans l’opinion publique de plus en plus jeune qui, veut se libérer du lourd poids du colon encore présent trop longtemps sous les tropiques. Ce mouvement désormais appelé « souverainiste » fait le chou gras de toutes les presses et chapelles politiques en hexagone comme en Afrique, et semble être utilisé à tort et à raison en fonction du positionnement et objectif des acteurs. Partant des réactions des officiels français dans des différentes crises politiques en Afrique francophone, il met le doigt sur les facteurs qui encouragent ce qu’il est convenu d’appeler le « sentiment antifrançais repose sur une vision néo souverainisme qui gagne en ampleur non seulement auprès des jeunes mais aussi au sein des classes moyennes, voire de certaines sphères dirigeantes, et s’étend à toutes les couches de la société. ».
Ainsi, l’échec des mouvements citoyens et l’impasse de la majorité des transitions démocratiques sont devenus la lame de fond de ce phénomène plus ou moins populiste qui met la France au bac de l’accusé et faisant d’elle le bouc émissaire de proximité sur qui l’opprobre est jeté tous azimuts. Le néo souverainisme est très répandu sur les RS à cause de l’échec du système éducatif : « ce néo souverainisme utilise massivement les réseaux sociaux avec d’autant plus de facilité qu’il émerge au terme de deux décennies de faillite éducative des Etats, lesquels ont produit des légions d’analphabètes numérisés prompts à ingérer n’importe quelle fakenews. » Les facteurs qui encouragent la radicalisation de plus en plus brutale de cette opinion africaine sont nombreux dont les principaux sont : les bases militaires, le franc CFA, la pratique restrictive, voire humiliante, de délivrance des visas mais aussi et surtout le jeu clair-obscur des officiels français face aux crises politiques en Afrique francophone. Pour preuve, des coups d’Etats militaires et constitutionnels sont applaudis pendant que d’autres non. C’est à croire que l’intérêt de la France prédominerait contre toute norme et principe de vérité, de justice et de démocratie. En fonction de son intérêt, elle pivote dans un sens ou dans l’autre sans se soucier des conséquences de l’autre côté de la mer Méditerranée. Ce qui amène Alain Antil à appeler « l’asymétrie des connaissances », entendu comme : « nos partenaires, dit-il, nous connaissent beaucoup mieux que nous ne les connaissons. Ils savent travailler la relation du faible au fort. » Voilà l’attitude de la France envers ses partenaires africains.
Quelle France et quel occident pour la démocratie en Afrique ?
De quelle France parle-t-on ici ? Deux possibilités peuvent être évoquées : il y a d’un côté la France officielle qui est représentée par l’Etat et qui peut traiter avec tout autre Etat quel que soit le régime et les circonstances pour un intérêt gagnant-gagnant. Cette relation se construit par la voie légale de la diplomatie. Il y a ensuite le réseau clair-obscur qui est le pouvoir de couloir des palais, qui manœuvre afin que les choses se passent comme voulu pour un intérêt privé généralement financier et économiste. C’est ce très puissant réseau anciennement appelé « françafrique » qui est à l’œuvre, (que l’opinion africaine critique) quand on parle de « France » dans les crises politiques que traversent les pays africains. Il s’agit d’un réseau pour de servir tout autre intérêt autre que celui le bien commun. Il procède en tirant les ficelles en arrière, afin de mettre leurs hommes où il faut pour servir un intérêt particulier, peu importe ce que cela pourrait coûter au bien commun du pays africain en question. Ce réseau part des cabinets faiseurs d’opinion, jusque dans les milieux très fermés de la gouvernance du monde, en passant par la presse, sans oublier certains courants humanistes et spiritualistes. Cette « France » fait et défait les hommes politiques en fonction de leur choix au mépris des lois et règles élémentaires de la démocratie que la jeunesse africaine condamne. Car, certains hommes politiques véreux qui ont perçu cette faille dans le système en profitent pour s’adonner à toute sorte de pratiques immorales et rapports incestueux entre le pouvoir étatique, le monde de l’économie et des finances pour assouvir leurs instincts de dictature et de tyrannie d’une manière ou d’une autre. Quand en Afrique il s’agit du viol des constitutions, en Europe on trouve le moyen de faire avaler facilement la pilule à l’opinion. Cela met en lumière le double discours des deux faces de la même médaille.
C’est ce que dénonce l’analyste politique Yan Gwet dans sa contribution « une démocratie à géométrie variable » en étendant la question entre les pays « démocrates » et « autoritaristes » lors du Sommet pour la démocratie de Copenhague tenu en mai dernier. Il s’explique difficilement, le fait que les pays dits démocratiques acceptent facilement les décisions politiques dans l’actuelle Ukraine en guerre contre la Russie, contrairement aux pays de l’AES dont les décisions et contextes sont plus ou moins similaires. Ainsi, la loi martiale de Zelensky prolongée systématiquement, la suspension de 11 partis politiques de l’opposition et l’annulation pure et simple de l’élection présidentielle sont plus accueillies par les pays démocratiques que certains pays africains dans les mêmes conditions de température et de pression. « Ce qui ressemble fort à un deux poids, deux mesures prévaut sur une série de sujets et suscite l’indignation croissante des populations africaines. Cela contribue à saper la crédibilité des défenseurs de la démocratie et à affaiblir l’adhésion au projet démocratique. » Face à cela, quelles solutions proposer et quel profil pour le leader africain d’aujourd’hui ?
Propositions
La première solution est que la France et l’occident fassent preuve d’humilité et de respect ; une espèce de « juste distance » où il s’agit d’une politique en Afrique sans ingérences, ni leçons. Pour Gwet, « au vu de la piètre idée que leurs citoyens se font de leurs performances, les gouvernements de pays qui s’arrogent le droit de distribuer des brevets de démocratie à travers le monde gagneraient à faire preuve d’humilité, sauf si on considère que les leçons de démocratie visent des intérêts troubles »
La deuxième solution est d’accepter que les aspirations sociétales diffèrent selon les pays et les régions du monde. Dans les marchés de nos villes d’Afrique francophone, dans les bars de nos quartiers populaires, derrière les murs des résidences de nos quartiers huppés, la même demande d’une gouvernance compétente, intègre et attentive s’exprime.
La troisième solution est la capacité pour les africains d’affirmer leurs aspirations sans complexe et se donner les moyens d’y arriver. Les africains ont le droit de souhaiter vivre mieux, de scolariser leurs enfants, d’avoir accès à des soins de qualité, de bénéficier d’une justice honnête et impartiale, de posséder une maison, un véhicule, et si c’est cela vivre « à l’occidentale », alors ils ont le droit d’y aspirer.
De ces trois solutions, le profil du vrai leader africain devrait se dégager par les critères suivants :
Son immersion, hibernation et back grounds politiques très profondément ancrés dans le peuple ;
Son intégrité, sa loyauté et son amour sans faille envers le peuple ;
Sa connaissance sociologique et anthropologique approfondie et réelle de la société ;
La clarté de sa position face à la machine cynique et sournoise du monde global (exemple du franc CFA et des bases militaires) ;
Sa capacité à défendre sans faux fuyant les intérêts du pays ;
Son esprit profondément républicain, patriotique voire panafricain ;
Son amour exclusif et sans partage envers le pays qu’il aspire gouverner.
Conclusion :
Le leader idéal actuel en Afrique contemporaine est celui de la « juste distance » qui ne sera pas d’office révolutionnaire, réfractaire, ennemi ou réactionnaire contre l’occident. Il ne sera pas non plus le soumis, mais acteur de la juste relation d’égal à égal dans le seul et unique intérêt de son peuple. Cela résultant de ce que les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts
Aubin Félix AMANI
Analyste politique citoyen ivoirien & africain
Pénurie d'eau dans plusieurs quartiers de Kaolack
A moins d'une semaine du Gamou célébrant la Naissance du Prophète Mohammad (PSL), le 15 septembre prochain, l’eau se fait rare dans certains quartiers de Kaolack. Les habitants des quartiers de Léona Niassène, Fass Cheikh Tidiane, Dialègne, Médina Baye etc. sont très préoccupés par les coupures d'eau fréquentes à quelques jours du Gamou. L'inquiétude et la frustration sont au rendez-vous chez ces habitants qui interpellent les autorités. Selon Sylvie Ndiaye, restauratrice, cette situation est déplorable. « C'est très difficile pour nous de travailler sans eau. Cela risque de retarder nos activités au moment où nous avons pris des commandes que nous devons livrer en cette période. Notre activité dépend fortement de l’eau pour servir les fidèles et les clients. Depuis jeudi, nous avons un problème d'eau. La situation n'est pas stable. On constate qu’à chaque fois qu’on commence à installer les bornes fontaines gratuites dans les rues, nous qui sommes dans les maisons rencontrons des difficultés de pression et d'alimentation de l'eau», a dénoncé cette restauratrice. Maguèye Guèye habitant Léona Niassène est très furieux. « Les autorités étatiques ne semblent pas accorder une importance à notre quartier. Depuis des années, nous vivons cette situation. Le Président Macky Sall n’a rien pu faire. Nous espérons que les nouvelles autorités vont prendre des mesures pour alléger notre souffrance. Pour un événement comme le gamou, les mesures et autres dispositions prises dans ce sens doivent être effectives. Malheureusement, c'estla même situation chaque année », se désole-t-il. Awa Diop déplore cette situation qu'elle juge très difficile, surtout pour les femmes.
Cheikh Issa Sall a perdu 20 membres de sa famille
Le maire de la ville de Mbour qui a accueilli la délégation gouvernementale pour la première fois depuis l'élection du président Diomaye, a révélé avoir perdu 20 membres de sa famille. Il se dit préoccupé par ce fléau qui ne cesse de causer des drames. «C'est triste ce qui nous arrive. Parmi les victimes, il y a des Maliens et des Guinéens. Pour ce qui nous concerne directement, il y a plus d'une vingtaine de membres ; cela prouve que le capitaine n'avait pas une mauvaise intention. Personne au monde ne mettra ses beaux fils, belles filles et ses frères dans une pirogue pour aller les tuer », a soutenu le maire dont le frère est le convoyeur et capitaine de la pirogue qui a chaviré. Toutefois, Cheikh Issa Sall précise que cela ne justifie pas l'acte. C'est pourquoi il demande au chef de l'État une concertation nationale pour analyser le phénomène et mettre fin à cette tragédie. «Nous présentons nos condoléances à nos familles et nous remercions les agents de l'État, la gendarmerie, la police, le personnel médical, les sapeurs-pompiers qui ont tout donné pour mener à bien les opérations. Nous prions Dieu pour que ce drame ne se reproduise plus jamais à Mbour », a déclaré le premier magistrat de la ville. La cérémonie de présentation de condoléances s’est tenue au quartier Thiocé qui a connu un lourd tribut.
Un accident fait un mort et 11 blessés
Alors qu’on pleure encore les morts de l’accident de Ndama, un autre est enregistré hier sur l’autoroute à péage Illa Touba. Un minicar qui roulait à vive allure a dérapé avant de se renverser sur l'autoroute. Le bilan est d’un décès et 11 blessés qui sont évacués à l’hôpital par les sapeurs-pompiers.
Les populations sensibilisées sur les mines et engins explosifs
L’armée a entamé une campagne de sensibilisation des populations en Casamance sur les dangers des mines et autres engins explosifs. Selon la Dirpa, les populations de Effock, Youtou et Emaye de la commune de Santhiaba Manjacque ont participé massivement aux séances de sensibilisation des soldats de la zone militaire N°5. Ces derniers ontinvité les habitants à toujours signaler les objets suspects rencontrés et à ne jamais les manipuler. Ces activités sont à inscrire dans le cadre de l'accompagnement pour le retour des populations dans leurs villages, renseigne la Dirpa.
Des assises nationales sur l'émigration irrégulière
Le Forum du justiciable a tiré la sonnette d'alarme sur la situation macabre des Sénégalais de plus en plus nombreux à l'émigration clandestine. Dans son communiqué reçu à «L’As », l’organisation a exhorté les potentiels candidats à prendre conscience de la dangerosité de cette aventure. Elle a rappelé, à cet effet, que peu importe les raisons qui poussent les uns et les autres à s'embarquer dans cette aventure meurtrière, la vie humaine est sacrée et personne n'a le droit de mettre sa vie en danger quels que soient les motifs. Le Forum du justiciable convient, en outre, qu’il est grand temps que des assises nationales sur l'immigration irrégulière soient organisées afin que ses causes multiples et multiformes soient diagnostiquées et que des solutions idoines et durables soient déclinées pour mettre un terme à ces scènes désolantes et déchirantes. En attendant que des mesures efficaces puissent être déployées pour stopper ces aventures meurtrières, le Forum du justiciable qui a déjà présenté ses condoléances aux familles des victimes a exhorté l’Etat à prendre toutes les mesures nécessaires pour sécuriser les frontières maritimes et rechercher, poursuivre et condamner tous les entrepreneurs-convoyeurs de migrants. Boubacar Ba et Cie recommandent à l'État de concevoir et déployer des programmes pourvoyeurs d'emplois mais également de formations professionnelles et techniques pouvant faciliter l'insertion des jeunes dans le monde du travail. Enfin, ils demandent à l'Etat de s'attaquer de façon durable à la cherté de la vie et plus particulièrement des denrées de première nécessité et encouragent les parents à davantage sensibiliser leurs enfants sur la dangerosité de l'émigration clandestine et irrégulière.
Une fausse militaire gruge 1,3 million à un gendarme
N. Mbengue a toujours rêvé de devenir une femme de tenue. Mais après sa visite médicale en 2020 pour participer au concours militaire, on lui a fait savoir qu’elle était inapte. Amoureuse de cette profession, elle s’est procuré une tenue qu’elle portait tous les jours. Elle se surnommait même « soldat ». C’est dans ces circonstances qu’elle a fait la connaissance du gendarme A. Ba. La prévenue qui s’est présentée comme militaire lui a fait croire que sa mère était gravement malade et qu’elle avait besoin d’argent pour assurer ses soins. C’est ainsi que la victime lui a remis la somme de 1,3 million de nos francs. C’est plus tard que la victime a su que la fille n’était pas une militaire. Sur ce, il a enclenché une procédure judiciaire contre la mise en cause pour usurpation de fonction et escroquerie. N. Mbengue a comparu hier devant la barre des flagrants délits de Dakar. Elle a reconnu le premier délit mais a contesté le second. A l’en croire, elle entretenait une idylle avec le plaignant. C’est ainsi qu’il lui avait prêté 1,300 million de francs pour son commerce. La prévenue a déjà remboursé 700 mille. Le ministère public a sollicité l’application de la loi. La défense a plaidé la relaxe pour l’escroquerie et une application bienveillante de la loi pour le délit d’usurpation de fonction. N. Mbengue a été condamnée à 3 trois mois assortis sursis.
Conducteurs de bus Aftu invités à boycotter l’interurbain
Le syndicat des professionnels des transports (Spt) demande aux conducteurs de bus Aftu de ne pas s’aventurer à aller à Tivaouane durant la période du Gamou. Ce, pour éviter tout problème avec les policiers et les gendarmes sur les routes. Selon le secrétaire général dudit syndicat, Adama Ngom qui regrette l’arrestation récente d’un des leurs pour surcharge durant cette période, les chauffeurs des bus Aftu doivent éviter de tomber dans le piège des transporteurs qui imposent parfois des surcharges pour acheminer les pèlerins. Adama Ngom alerte le ministre des Transports Terrestres, El Malick Ndiaye, sur cet état de fait et sur les dures conditions de travail des conducteurs des bus Aftu. Il l’invite à prendre en compte leur situation lors des états généraux du secteur. Il menace de déposer un préavis de grève dans les semaines à venir.
Insécurité à la Cité Soprim
Les populations de la Cité Soprim ne dorment plus du sommeil du juste à cause de la récurrence des agressions par des conducteurs de motos et les tapages nocturnes des fumeurs de chanvre indien qui mettent la musique à fond dans certains coins de rue. Car mardi, une dame a été sauvagement agressée. Une situation qui inquiète les habitants de cette cité qui pointent du doigt la démission de certains parents qui laissent librement leurs enfants déambuler dans les rues.
Une délégation béninoise à l’école du Sénégal
Le modèle du Système Financier Décentralisé (SFD) du Sénégal semble beaucoup charmer le Bénin. C’est pourquoi une délégation béninoise effectue depuis lundi une visite au Sénégal. L’objectif de cette mission est d’approfondir les aspects pratiques et surtout de s’inspirer du modèle sénégalais dans la digitalisation des services financiers décentralisés afin de renforcer l’inclusion financière. La mission est dirigée par le Directeur Général de l’Agence Nationale de Surveillance des Systèmes Financiers Décentralisés (ANSSFD) du Bénin, Philippe DAHOUI. Il dit venir au Sénégal au nom du Bénin pour s’inspirer du Sénégal qui est le premier pays de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) à avoir lancé une plateforme de mobile Banking mutualisée dédiée aux SFD en janvier 2024, « SUNU NAFA », issue d’un partenariat publicprivé. Le Gouvernement du Bénin qui, selon lui, a fait des réformes ayant conduit à des investissements importants en matière de digitalisation des services, est confronté à une problématique liée à l'utilisation et à l’appropriation des outils pour permettre de tirer parti de tout le potentiel de croissance de la finance digitale. A cet égard, le groupe de travail pour la promotion de la finance digitale dans les projets et secteurs prioritaires de croissance au Bénin a été mis en place par arrêté interministériel, a ajouté le Directeur Général de l’Agence Nationale de Surveillance des Systèmes Financiers Décentralisés (ANSSFD) du Bénin. Ainsi, la mission béninoise va-t-elle s’imprégner des réalités et connaître les difficultés rencontrées par le Sénégal. Pour sa part, le Directeur Général de GSIE Technology, par ailleurs partenaire technique du Sénégal, Antoine Ngom, s’est félicité du choix porté sur le Sénégal
DES SÉNÉGALAIS PROPOSENT DES TRAITEMENTS DE CHOC POUR LES CHAUFFARDS
Faire vivre une rencontre entre accidentés et chauffards pourrait faire réfléchir et ramener un peu d’humanité dans le monde de la route devenu très dangereux et mortel
Par exemple, emmener les responsables d’accidents graves ou mortels dans les urgences des hôpitaux, voire dans les morgues, les confronter à des victimes clouées dans des fauteuils roulants ou avec les familles des personnes décédées…
Faire vivre une rencontre entre accidentés et chauffards pourrait faire réfléchir et ramener un peu d’humanité dans le monde de la route devenu très dangereux et mortel. Cela devrait être obligatoire et systématique au niveau des auto-écoles, dans les hôpitaux, en compagnie du Samu, des sapeurs-pompiers, des secouristes sur les lieux des accidents pour mettre les «délinquants» face à leurs responsabilités. Les Sénégalais proposent cette «loi de l’électrochoc».
La route a encore tué dans notre pays. Seize personnes ont trouvé la mort lundi dernier dans un accident sur la route de Diourbel. Le capitaine Khoudia Ibra Mar, commandant de la 21e compagnie d’incendie et de secours de Thiès, parle d’une collision entre un bus et un camion qui a occasionné 52 victimes dont 16 blessés légers, 20 blessés graves et 16 corps sans vie complètement calcinés. Tous les blessés ont été évacués au niveau du district sanitaire de Khombole et les corps à la morgue de l’hôpital régional de Diourbel. Un accident tragique qui vient ainsi allonger la très longue liste des drames survenus sur nos routes ces dernières années. Le ministre des Transports, El Malick Ndiaye, indexe l’indiscipline des chauffeurs dans cette série macabre. A l’en croire, le comportement humain reste un facteur clé dans ces accidents de la route.
Au Sénégal, la vie ne tient qu’à un fil
Au Sénégal, la vie ne tient qu’à un fil sur nos routes. Elle ne tient à rien même. En une fraction de seconde, tout peut basculer. Chaque accident de la circulation produit des patients souvent paralysés, des victimes grièvement atteintes, en plus bien sûr des nombreux morts… La plupart des blessés traînent des séquelles irréversibles. Certains sont lourdement handicapés. D’autres ont des séquelles morales. C’est le cas de Assane Diop, un jeune motard de 23 ans qui s’est fait renverser par un chauffard. L’accident était survenu à hauteur du lieudit Km 50 sur la route de Thiès. Il avait eu une fracture ouverte au niveau de la cheville. Depuis lors, il marche en boitant avec une plaie cicatrisée au niveau de son front. Il confie avoir réappris à marcher après des mois passés en rééducation. Cheikh est une autre victime. Il a déjà vécu ce moment de choc brusque, inattendu et a même frôlé la mort dans un grave accident de la route il y a cinq ans. Il se considère comme un miraculé. A l’époque, il était mécanicien dans un garage. «J’ai failli perdre l’usage de mes deux mains. J’avais des fractures. Le choc était violent. Un de mes bras a été presque complètement arraché de mon corps. Je voyais une partie de moi inerte». S’il n’a heureusement pas perdu la vie dans ce choc, il avait été admis aux urgences et a subi une opération chirurgicale.
Quant à la nommée Astou dite «Thitou», elle se souvient encore de ce terrible accident qui lui a arraché une «partie» d’elle. Son père ! «Le chauffeur, dit-elle, avait perdu le contrôle de son véhicule. Mon papa est décédé sur le coup ». Donc, en une fraction de seconde, on peut finir avec un handicap ou perdre un être cher à cause d’un inconscient qui ne respecte pas le code de la route. L’excès de vitesse, la négligence dans la visite technique ou encore le téléphone au volant sont les autres causes de ces accidents qui brisent énormément de destins et de vies.
Pas de peines, mais toucher la sensibilité des « délinquants »
Maintenant comment corser les peines ? Quel type de condamnation pour limiter la vitesse sur nos routes ? Quelle sanction qui permettraient de freiner cette hécatombe ? Pour bon nombre de Sénégalais, l’heure n’est plus aux condamnations mais de réussir à toucher la sensibilité des «délinquants» de la route en les mettant devant leurs responsabilités à travers des rencontres et confrontations bouleversantes avec les victimes dans les services des urgences, dans les centres de rééducation, dans les familles.... «Il faut choquer la sensibilité de ces automobilistes. Il faut accueillir les chauffards dans les hôpitaux auprès des blessés graves pour en faire de bons conducteurs conscients et responsables. Ce pour frapper leurs esprits. Surtout leur montrer les situations terribles dans lesquelles vivent les accidentés», soutient le nommé Pape Moussa Dione. Qui pense que c’est plus intelligent que les retraits de permis de conduire qui, selon lui, n’empêchent pas les chauffards de recommencer. «Ça peut créer un électrochoc pour les empêcher de récidiver. Il faut surtout les inviter à la télé pour faire le compte rendu de leurs visites à l’hôpital, et leurs discussions avec les victimes en hospitalisation. Ce sera de dures expériences qui vont ouvrir les yeux à ces hommes ou femmes qui ont cloué beaucoup de personnes dans des fauteuils roulants et sur des lits d’hôpitaux des mois durant. Qui ont surtout endeuillé des familles. Cela va les marquer beaucoup plus qu’une simple amende ou une condamnation judiciaire à quelques mois de prison. Aussi faudra-t-il inviter des victimes à raconter leur vie post accident avec une discussion autour de ça pour mieux toucher la sensibilité des Sénégalais. Cela pourrait aider à être plus vigilants, plus responsables dans nos attitudes et habitudes. Parce que, après une condamnation, le chauffard peut renoncer à conduire sans avoir pris conscience de son acte. Mais quand on touche sa sensibilité, là, il peut même engager la lutte à travers des activités de sensibilisation».
La proposition de Pape Moussa semble être une piste de solution à ces drames sur nos routes. Ibrahima Fall pense qu’il faut surtout accueillir les chauffards dans les blocs opératoires et, par exemple, opérer un œil ou ouvrir un crâne en leur présence pour qu’ils se rendent compte des conséquences potentielles de leur insouciance. Ils doivent aussi être condamnés et systématiquement à passer plusieurs mois dans des centres de rééducation fonctionnelle pour leur faire voir la réalité. Cela doit être un passage obligé pour les chauffards qui doivent aider leurs victimes dans la vie de tous les jours pendant quelques temps, au lieu de les laisser en prison. Cela doit être leur prison avec des gardes en permanence. Pour son collègue Ndongo Faye, «cela devrait même être une obligation pour toute personne au moment de passer le permis de conduire. Ça doit marquer les mémoires dès le début. On aura déjà appris. Cela peut aussi calmer un chauffard qui tenterait de rouler à vive allure. C’est de la prévention efficace. Il y a cette recrudescence des accidents parce qu’il y a aussi trop d’impunités sur nos routes».
Idrissa Diallo dit approuver cette thérapie consistant à voir et parler avec les victimes des accidents de la route. Mais il vise plus loin. «L’initiative, c’est bien, mais elle doit être un complément de la peine. Il faut amener les chauffards à savoir lever le pied quand le danger guette». De son point de vue, le simple accueil à l’hôpital et dans les centres de rééducation ne suffit pas. «Il faut aussi les amener à la morgue et leur montrer des victimes de la route. Une visite de la morgue sera encore plus choquante pour certains automobilistes qui s’amusent avec le téléphone au volant et certains chauffards qui font n’importe quoi sur la route. C’est un passage obligé duquel ils vont ressortir différents, plus conscients et plus humains. Cela devait d’ailleurs être une méthode de prévention officielle». Une méthode à «officialiser» aussi dans les auto-écoles. «Il faudra sensibiliser avant même d’avoir le permis pour prévenir les drames. On devrait l’introduire aussi dans les cours de code ou de conduite. Obliger les apprenants à aller rendre visite à des accidentés parce que les amendes ne servent pas grand-chose. C’est plus pertinent et beaucoup plus choquant», suggère-t-il. Il pense que cette méthode devrait aussi être enseignée à l’école notamment dans tous les lycées.
En tout cas, et quelle que soit la préconisation retenue, El Hadj Malick Koundoul pense qu’il faut aussi «une sentence plus sévère avec plus de 20 ans de prison pour avoir mis quelqu’un dans fauteuil roulant, et la perpétuité directe et sans condition pour un seul mort car les dommages causés sont irréversibles».
Bref, pour nos interlocuteurs, la sentence frappant les conducteurs responsables d’accidents graves ou mortels doit être plus sévère. Des conducteurs auxquels il faudrait aussi exposer les souffrances des victimes et leurs familles pour leur faire prendre conscience de la gravité de leurs actes.