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26 juillet 2025
AUCUN OBSTACLE, NI POLITIQUE, NI TECHNIQUE, NE SAURAIT EXPLIQUER CETTE LENTEUR
"Aucune excuse valable" : Mondiaye Cissé ne mâche pas ses mots pour dénoncer les retards de Diomaye dans la mise en œuvre des réformes judiciaires. Sept mois après l'obtention d'une majorité parlementaire, les promesses peinent toujours à se concrétiser
« Le retard constaté dans la mise en œuvre des réformes annoncées par le chef de l’État ne peut être justifié, ni politiquement, ni techniquement. Sur le plan politique, il n’existe aucun blocage institutionnel : le pouvoir en place dispose de la majorité à l’Assemblée nationale depuis maintenant sept mois. Autrement dit, rien n’empêche, sur le plan parlementaire, l’adoption des textes nécessaires à la concrétisation de ces réformes. Sur le plan technique, les Assises de la justice ont été tenues depuis plus d’un an. Une commission ad hoc, composée d’experts du droit ayant activement participé à ces assises – sous la présidence du professeur Babacar Gueye – a été mise en place pour élaborer les textes de réforme. Ces derniers sont prêts et validés par consensus sur la majorité des recommandations. Il n’y a donc, là encore, aucune excuse valable pour justifier le retard.
En résumé, aucun obstacle, ni politique, ni technique, ne saurait expliquer cette lenteur dans la mise en œuvre des réformes. C’est pourquoi nous appelons le chef de l’État à accélérer le processus, afin de redorer le blason de notre justice. Ces réformes sont cruciales : elles permettront de supprimer les articles liberticides encore présents dans notre Code pénal et notre Code de procédure pénale. Par exemple, la création d’un juge des libertés et de la détention permettrait de réguler les pouvoirs du procureur. Il en va de même pour la mise en place d’une Cour constitutionnelle, ainsi que pour les autres mesures annoncées. À ce jour, l’absence d’un juge des libertés contribue au recours systématique aux mandats de dépôt, alimentant le sentiment, largement partagé au sein de l’opinion, d’une judiciarisation des affaires politiques.
Par ailleurs, l’introduction d’une loi sur l’accès à l’information, une revendication de longue date de la société civile, fait également partie de cette batterie de réformes. Lorsqu’elles ont été annoncées, ces mesures ont suscité un large enthousiasme populaire et une adhésion unanime des parties prenantes. Mais il ne suffit pas d’annoncer des réformes, encore faut-il passer à l’acte. À chaque discours solennel, le président de la République réaffirme ces engagements. La question désormais est de savoir ce qu’il dira la prochaine fois. Car ce qu’attendent les Sénégalais aujourd’hui, ce n’est plus une énième déclaration d’intention, mais l’application concrète de ces réformes, attendues pour consolider durablement notre État de droit ».
ENGAGEMENTS PRÉSIDENTIELS ET RÉALITÉS DU POUVOIR
Six mois après ses promesses du 31 décembre, le président n'a toujours pas déposé les quatre lois sur la transparence annoncées à la Nation. Pire encore : l'Inspection générale d'État, sous sa tutelle directe, n'a publié aucun rapport depuis 2020
Le 31 décembre 2024, dans son discours à la Nation, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye promettait de soumettre à l’Assemblée nationale un train de quatre lois sur la transparence et la bonne gouvernance. Six mois plus tard, cet engagement reste sans concrétisation. Aucun texte n’a été déposé à l’Assemblée nationale, et l’Inspection générale d’État (IGE), pourtant rattachée directement à la présidence, n’a publié aucun rapport depuis 2020.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a présidé hier, mercredi 25 juin, la 23ème réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. Dans le communiqué officiel ayant sanctionné cette rencontre avant la clôture de la session ordinaire du Parlement prévue le lundi 30 juin prochain, aucun projet de loi relatif à la mise en œuvre des réformes systémiques visant à ériger les pratiques de la bonne gouvernance au cœur dans la gestion de l’Etat, conformément à l’esprit de la transformation nationale, dans la droiture, la probité et l’exemplarité « Jub, jubal, jubbanti » n’a été adopté. Pourtant lors de son adresse à la Nation du 31 décembre 2024, le chef de l’Etat, avait annoncé une série de quatre (04) lois sur la transparence et la bonne gouvernance. Il s’agit de la modification de la loi portant statut général de la fonction publique, de la loi sur la protection des lanceurs d’alerte, de la réforme de l’organe de lutte contre la corruption, de l’accès à l’information et la déclaration de patrimoine.
Aujourd’hui, six mois après cette déclaration, cet engagement du chef de l’État demeure sans suite. Et ce, malgré le fait que la plupart de ces réformes ont été discutées et validées lors des concertations nationales sur la justice, tenues en 2024. Mais ce retard dans l’exécution des réformes ne constitue pas l’unique couac du nouveau pouvoir. Dès sa prise de fonction, le 2 avril 2024, le président Bassirou Diomaye Faye avait ordonné la publication des rapports de l’Ofnac et de la Cour des comptes, longtemps enfouis dans les tiroirs de ces institutions. À ce jour, cette promesse reste elle aussi en attente
Mais l’instruction n’a été que partiellement appliquée. En effet, l’Inspection générale d’État (IGE), pourtant sous tutelle directe du chef de l’État, fait toujours exception. Cet organe qui a pour mission de vérifier l’ensemble des services administratifs et des circonscriptions territoriales, et de produire des rapports assortis de recommandations à valeur de directives présidentielles, est le seul à n’avoir pas encore publié ses rapports. Le dernier rapport de l’IGE sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes remonte à la période 2018-2019. Autrement dit, depuis 2020, aucun rapport de cet organe n’a été rendu public par le président de la République. Depuis lors, les citoyens demeurent dans l’attente de leur publication.
APPUI DECISIF DE LA BANQUE MONDIALE
L a Banque mondiale a approuvé un financement concessionnel de 115 millions de dollars pour soutenir les efforts du Sénégal visant à améliorer la viabilité de la dette publique, renforcer la gestion des finances publiques
Pour soutenir les réformes budgétaires et renforcer la gestion des finances publiques, la Banque mondiale approuve un financement de 115 millions de dollars. Ce financement contribuera à la mise en œuvre du programme phare de réforme du gouvernement, à savoir le Programme pour la transparence dans la gestion des finances publiques et l'assainissement des finances publiques (SENFINTRAC) 2025- 2029.
L a Banque mondiale a approuvé un financement concessionnel de 115 millions de dollars pour soutenir les efforts du Sénégal visant à améliorer la viabilité de la dette publique, renforcer la gestion des finances publiques et accroître la mobilisation des ressources intérieures.
Ce financement, par l'intermédiaire de l'Association internationale de développement (IDA), contribuera à la mise en œuvre du programme phare de réforme du gouvernement, à savoir le Programme pour la transparence dans la gestion des finances publiques et l'assainissement des finances publiques (SENFINTRAC) 2025-2029, qui est aligné sur la Vision 2050 du pays. Selon un communiqué de la Banque mondiale qui nous est parvenu, ce programme de renforcement de la viabilité budgétaire du Sénégal (SEN-FISCALE), témoigne d'un partenariat solide entre le gouvernement sénégalais et la Banque mondiale visant à faire avancer des réformes budgétaires essentielles aux ambitions de développement du pays. « En améliorant la manière dont les ressources publiques sont collectées, gérées et dépensées, le programme devrait contribuer à créer les conditions d'une croissance plus inclusive, d'une meilleure prestation de services et d'une plus grande résilience aux chocs économiques et climatiques, contribuant ainsi aux objectifs plus larges du Sénégal de prospérité partagée et d'opportunités élargies pour tous », rapporte le communiqué.
Selon la source, l’opération soutient les réformes dans trois domaines clés notamment la gestion des finances publiques, la viabilité de la dette publique et la mobilisation des ressources intérieures. Ces efforts sont étroitement alignés avec le programme de réforme plus large du gouvernement, y compris la prochaine série de financements de politiques de développement RESET (Réformes pour la stabilisation économique, la transformation et la transparence). Le programme contribuera à améliorer l'efficacité et la transparence des dépenses publiques grâce au déploiement d'un système moderne de gestion financière et à l'utilisation accrue d'outils électroniques de passation des marchés. Il soutiendra également la mise en place d'un système unifié d'enregistrement de la dette et la consolidation des fonctions de la dette améliorant la transparence et la gestion de la dette.
En ce qui concerne les recettes, le programme soutiendra les réformes visant à moderniser l'administration fiscale et douanière, y compris la mise en œuvre de la facturation électronique pour les contribuables de la TVA et l'introduction d'approches basées sur la performance dans les opérations douanières. Ces réformes seront soutenues par un solide programme de transformation numérique visant à améliorer le suivi en temps réel des finances publiques ainsi qu’à renforcer la gouvernance globale. Le financement de 115 millions de dollars comprend un volet de 105 millions de dollars axé sur les résultats et un volet d'assistance technique de 10 millions de dollars destiné à soutenir la gestion du changement, la transformation numérique et le renforcement des capacités institutionnelles. Le programme s'aligne sur le prochain cadre de partenariat de la Banque mondiale avec le pays.
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE PRESSE SENEGALAISE DU JEUDI 26 JUIN 2025
La scène politique, la justice et les enjeux économiques restent au cœur des préoccupations, tandis que les secteurs de la santé, de l’habitat et du sport animent les débats citoyens.
L’actualité du jour dans les quotidiens sénégalais est marquée par une richesse de sujets allant des grandes orientations de l’État à la crise du logement, en passant par la santé publique, les tensions politiques, la justice et le sport. Voici ce qu’il faut retenir de cette dense actualité rapportée par les principaux titres de la presse nationale.
LES GRANDES MANŒUVRES DE L’ÉTAT : DIRECTIVES PRESIDENTIELLES ET CONTRADICTIONS INSTITUTIONNELLES
En une de Le Soleil, le journal titre : « Les directives du chef de l’État ». Le président de la République a formulé de nouvelles orientations visant à renforcer la stabilité macroéconomique du pays, avec un accent sur la transparence budgétaire et l’attractivité des investissements. Une démarche saluée, mais qui semble peiner à s’harmoniser avec la réalité du terrain.
EnQuête s’interroge quant à lui sur « L’État face à ses contradictions », soulignant des décisions parfois incohérentes au sommet de l’appareil étatique. Entre volonté de réformes et absence de rigueur institutionnelle, l’équation reste difficile à résoudre.
Sud Quotidien propose une lecture politique plus tranchée avec sa une intitulée : « Diomaye face aux réalités du pouvoir ». Le quotidien observe que le président, fraîchement élu, doit désormais confronter ses idéaux à la complexité du système administratif sénégalais.
FINANCES PUBLIQUES : REVELATIONS ET INTERROGATIONS AUTOUR DU BUDGET RECTIFICATIF
Sur le front budgétaire, L’Observateur fait des révélations avec « Les secrets de la loi de finances rectificative », mettant en lumière les ajustements opérés par l’État pour faire face à de nouvelles priorités économiques. Ces révisions budgétaires, parfois contestées, sont également analysées par Les Échos, qui parlent de « points curieux au cœur des modifications ». Le journal accuse certaines institutions de dépenses excessives et inconsidérées, qualifiant leur attitude de « mode obésité ».
PRESSE ET JUSTICE : CLIMAT DE TENSION POUR LES JOURNALISTES
L’espace médiatique sénégalais semble sous pression. WalfQuotidien s’alarme avec ce titre fort : « Presse en danger ». Le journal dénonce les multiples menaces contre la liberté de la presse, notamment avec la convocation de journalistes dans le cadre d’enquêtes judiciaires.
Dans le même ton, Tribune avertit : « La presse plus que jamais en danger », illustré par l’affaire Bachir Fofana, chroniqueur visé par la justice. Le Quotidien précise : « Bachir Fofana atteint le bouclage du parquet », laissant entendre que l’étau judiciaire se resserre autour du journaliste.
URBANISME EN CRISE : EFFONDREMENTS ET DRAMES HUMAINS
Le pays continue de faire face à une série noire d’effondrements d’immeubles. Pop annonce un nouveau drame : « Nouvel effondrement à Touba : 3 morts et 2 blessés ». Le journal souligne la fragilité du bâti dans plusieurs villes sénégalaises.
Source A confirme la gravité de la situation avec : « 3 morts et des blessés ». Les autorités peinent à trouver des solutions durables pour prévenir ces catastrophes, tandis que Libération évoque « 39.846 victimes répertoriées à ce stade », chiffre cumulatif des impacts liés aux défaillances dans le secteur du logement, selon des sources officielles.
CRISE SANITAIRE : L’ALERTE VIRALE EN COURS
Sur le plan sanitaire, L’Info met en garde contre une propagation virale à Dakar avec pour titre : « Dakar tousse sous la vague virale ». Le quotidien décrit une recrudescence inquiétante de cas de maladies respiratoires, notamment dans les quartiers à forte densité.
En parallèle, Le Témoin publie une enquête alarmante sur l’alimentation : « À la découverte de la malbouffe », dénonçant les conditions d’hygiène déplorables dans certains lieux de restauration.
SONKO SUR LA SCENE INTERNATIONALE : UNE VISION POUR 2050
Au Forum Économique Mondial de Tianjin, le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté les ambitions du Sénégal à l’horizon 2050. Yoor-Yoor titre en une : « Sonko expose la Vision Sénégal 2050 ». Ce discours, axé sur la transition économique, la souveraineté énergétique et l’innovation, a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux comme dans la presse.
ENQUETES JUDICIAIRES ET INTRIGUES POLITIQUES
Les Nouvelles du Jour consacre sa une à un sujet polémique : « Ce qu’on lui colle », en évoquant les accusations peu claires visant une personnalité politique. L’affaire suscite des remous dans la classe politique.
Rewmi Quotidien revient sur la demande de Papa Djibril Fall qui réclame « une enquête parlementaire » sur les marchés d’électrification rurale passés avec des opérateurs comme Aser et Are Power.
SPORTS : PREPARATION INTENSE ET TRANSFERTS ATTENDUS
L’actualité sportive est dominée par les préparatifs des équipes nationales. Point Actu Sport et Record rapportent que « les Lionnes lancent leur préparation » en vue des prochains tournois internationaux.
En football européen, Rewmi Sports informe que « Chelsea ne retient pas Nicolas Jackson », ouvrant la porte à un probable transfert de l’international sénégalais.
Dans le monde de la lutte, Sunu Lamb annonce que « Niang Bu Ndaw met en garde Amanekh », annonçant un duel explosif sur l’arène sénégalaise
L'hypercentralisation voulue par le Premier ministre étouffe l'économie. Obligés de solliciter l'autorisation pour le moindre déplacement, les fonctionnaires voient leur action entravée tandis que les investissements publics plongent
Si l'argument relatif aux lourdeurs du Code des marchés publics n'est pas dénué de tout fondement, les experts épinglent aussi la volonté du Premier ministre à vouloir tout centraliser, mais aussi, et surtout le grand défi du financement des grands projets de l'agenda Sénégal 2050.
Il faudrait peut-être surveiller l'avenir de la législation en matière de commande publique. Ces derniers mois, l'autorité n'a pas raté d'occasion pour fustiger de supposées contraintes liées au Code des marchés publics, soit pour justifier ses échecs soit pour légitimer quelques actes passés en méconnaissance de la réglementation en vigueur. L'on se rappelle encore la défiance ouverte d'un directeur général envers le directeur général de l'Autorité de régulation de la commande publique, avec le soutien public du Premier ministre. Dans le même sillage, la chronique a soulevé dernièrement l'annonce de marchés importants sans passer par un appel d'offres ouvert, souvent en violation flagrante des règles du Code des marchés publics.
Dans le rapport d'exécution budgétaire pour le premier trimestre 2025, pour justifier le niveau très faible des investissements sur ressources internes, les services du ministère des Finances déclarent : “En termes de volume, les investissements exécutés par l’État constituent la catégorie de dépenses la plus faible. Cette situation s’explique par des procédures de passation de marchés qui ne se dénouent généralement qu’à la fin du premier semestre pour cette catégorie de dépense.”
À la fin du premier trimestre 2025, les dépenses en capital sont ainsi ordonnancées à hauteur de 288,57 milliards F CFA. “En glissement annuel, elles sont en baisse de 42,21 milliards. Ces dépenses sont réparties entre, d'une part, les dépenses financées sur ressources internes, exécutées à hauteur de 103,37 milliards, contre 173,52 milliards un an auparavant ; d'autre part, les dépenses financées sur ressources externes exécutées à 185,20 milliards contre 157,26 milliards un an auparavant”.
Là où l'État a fait les pires performances, c'est au niveau des investissements exécutés par l’État. Lesquels “ont été ordonnancés pour un montant de 2,64 milliards F CFA, contre 20,64 milliards à la fin du premier trimestre de l’année 2024”.
Les cellules de passation des marchés au banc des accusés
Il faut noter que l'argument sur les marchés publics n'est pas du tout nouveau. Dans le rapport pour le premier trimestre 2024 également, les services du ministère des Finances invoquaient la même rengaine. Même si, à l'époque, les services avaient pu faire bien mieux.
Interpellé, ce spécialiste des marchés publics explique : “Il faut savoir qu'une procédure de marché normale prend au moins trois mois ; cela peut aller jusqu'à six mois pour les grands marchés de travaux par exemple. Donc, si vous lancez le marché en janvier, vous ne pouvez pas avoir le contrat avant mars. Ce n'est pas possible. Le contrat ne saurait donc être exécuté au premier trimestre. Généralement, les marchés exécutés au premier trimestre sont des marchés dont la signature a eu lieu l'année précédente.”
Cela dit, une application correcte et effective du budget programme pourrait offrir un début de solution et permettre de lever certaines contraintes, analyse notre interlocuteur, qui précise : “Par le passé, l'autorité contournait aussi cet obstacle à travers ce que l'on appelle les lettres de couverture budgétaire. À mon avis, ce n'est pas une pratique légale, parce qu'une dépense, elle est autorisée par l'Assemblée nationale. Ce n'est donc pas au ministre de prendre la garantie à l'année N-1, qu'il y aura des crédits. Mais c'était une pratique pour faire face à certaines contraintes.”
Certaines sources ne manquent pas cependant d'interpeller les cellules de marchés publics, qui ont un rôle clé pour un déroulement efficace des procédures. “Normalement, cela ne devrait pas constituer un problème majeur. Je pense que jusque-là, ceci a été plus ou moins bien géré”, relève un autre acteur des marchés publics.
La centralisation des décisions à la primature : l'autre écueil sur les investissements
Ces contraintes ne justifient cependant pas toutes les lenteurs actuelles dans le déroulement des investissements de l'État. La preuve, malgré les difficultés alléguées, les autorités contractantes ont su mener correctement les marchés relevant de leur fonctionnement.
Il en est, par exemple, des dépenses d’acquisition de biens et de services ordonnancées à hauteur de 84,65 milliards F CFA, soit 20,35 %. Idem pour les transferts courants estimés à 463,93 milliards F CFA, soit un taux d’exécution de 30,63 % contre 402,74 milliards F CFA un an auparavant. Cela montre que quand l'autorité veut, il peut.
Au-delà du Code des marchés publics, ils sont nombreux à remettre en cause l'efficacité de cette volonté primatoriale à vouloir tout contrôler, même les voyages des fonctionnaires. Ce qui n'est pas sans conséquence sur la mise en œuvre de l'action publique. D'ailleurs, beaucoup d'agents de l'Administration se plaignent de cette décision. Aujourd'hui, même pour voyager, participer à des rencontres importantes pour leur secteur, ils ont besoin de l'autorisation de la primature.
En effet, lors du Conseil des ministres du 8 janvier 2025, le porte-parole du gouvernement revenait sur les mesures prises par le Premier ministre et qui aujourd'hui pèsent sur les administrations. “Soucieux d'une exécution efficace des politiques publiques, le Premier ministre a annoncé la mise en place d'un dispositif renforcé pour le pilotage, le suivi et l'évaluation des projets et programmes découlant des 26 objectifs stratégiques et des réformes du plan quinquennal 2025-2029”, informait Sarré, qui précisait : “La rationalisation, la priorisation et l'efficience dans l'utilisation des ressources publiques restent un enjeu majeur pour le gouvernement. C'est pourquoi le PM a décidé que toutes les dépenses d'investissement seront validées à son niveau. Un tableau prévisionnel des opérations financières de l'État sera soumis par quinzaine.” D'ailleurs, certains n'avaient pas manqué de constater, pour le regretter, que le Premier ministre s'immisce dans les prérogatives du ministère des Finances qui exerçait jusque-là ce rôle.
Le défi du financement pour matérialiser les investissements
Dans une autre note qui avait soulevé pas mal de vagues, le Premier ministre rappelait l'exigence d'une autorisation avant tout déplacement. “Tout déplacement à l'étranger des membres du gouvernement, magistrats, militaires, fonctionnaires et autres agents de l'État nécessite l'accord préalable du Premier ministre. Les justificatifs démontrant la nécessité absolue de la mission doivent être fournis”, soulignait le Premier ministre, qui rappelait aussi l'obligation d'introduire “un calendrier trimestriel des missions” à soumettre “15 jours avant le début du trimestre”.
En sus de cette centralisation des décisions et des contraintes liées aux règles de passation des marchés, il y a aussi un sérieux problème de disponibilité des financements, malgré les tentatives de dédramatisation.
En effet, en raison de la situation difficile des finances publiques, le gouvernement peut difficilement lever des financements sur le marché financier international. Soumis à des taux d'intérêt exorbitants - entre 10 et 13 % - il est obligé, depuis quelques mois, à se rabattre sur le marché régional avec des taux certes plus intéressants, mais qui peuvent difficilement permettre de lever certains montants.
L'autre alternative reste le Fonds monétaire international qui refuse, depuis juin-juillet, de signer un nouveau programme avec l'État du Sénégal.
À ce rythme, c'est tout l'agenda Sénégal 2050 qui risque d'être remis en cause.
« BANQUE MONDIALE » LEBAL NA SENEGAAL 65I MILIYAARI CFA
Ci talaatay démb ji la “Banque mondiale” siiwal ne nangu na a lebal Senegaal koppar yu tollu ci 115i miliyoŋ ciy dolaar, yemook 65i miliyaari CFA.
Ci talaatay démb ji la “Banque mondiale” siiwal ne nangu na a lebal Senegaal koppar yu tollu ci 115i miliyoŋ ciy dolaar, yemook 65i miliyaari CFA. Bor boobu, li mu ko duggee mooy dooleel caytug koppari bokkeef gi te yokk anam yi ñuy dajalee xaalis bi ci biir réew mi. Bor boobu nag, jaarees na ko ci kurél gees duppee IDA (Association internationale de développement). Ba tay, bor bi day dugg ci naaluw SEN-FINTRAC 2025-2029 (Programme pour la transparence dans la gestion des finances publiques et l’assainissement des finances publiques). Naal woowoo ngi wéeru ci “Sémbuw Senegaal 2050” te jubluwaayam mooy fexe ba leeral anam bees di saytoo koppari réew mi.
Bor bi “Banque mondiale” lebal Senegaal a ngi aju ci naaluw SEN-FISCALE (Programme de renforcement de la viabilité budgétaire du Sénégal). Loolu day firndeel kóolute gi campeefu koppar gi am ci Càmmug Senegaal. Xaalis boobu ñu lebal Senegaal nag, lees ko dugge mooy dëgëral ak a ñoŋal coppite yi Càmm gi war a amal ngir suuxat yokkute gu daj, yombal liggéeyu banqaasi Bokkeef gi te dëgëral koom-koom gi ba muy mën di dékku jafe-jafey koom-koom yeek njuux yi ñu mën a gaar.
“Noo ngi rafetlu dogu bi Càmm gi dogu ci wàllu leeral ñeel bor bi ak ci caytuwiinu koppari réew mi. Ndogal lii dafay jàppale Senegaal ngir mu tëral ag nosteg caytu ñeel koppari réew mi ci anam bu leer, dëppoo ak yoon te dëgër.” (Kàdduy Keiko Miwa, njiitul banqaasu Banque Mondiale fi Senegaal)
Naal wi dafa aju ci ñetti fànn :
– Caytug koppari réew mi
– Jàppandal boru réew mi
– Dajale alali réew mi
115i miliyoŋi dolaar yooyu “Banque mondiale”, day séddaliku ci : 105i miliyoŋ yuy aju ci njureef yi, kopparal naali coppite yi ; 10i miliyoŋ ci fànnu ndimbalug xarala, caytug coppite gi, copparñi nimerig bi ak dooleel campeef yi.
DÉBUT D’HIVERNAGE CONTRASTÉ
Le dernier bulletin agrométéorologique du Groupe de travail pluridisciplinaire signale un début d’hivernage déficitaire à l’extrême Nord, à l’Ouest et au Sud-Ouest du Sénégal.
La situation pluviométrique de ce début d’hivernage est ”déficitaire” à l’extrême Nord et Ouest et sur la partie Sud-Ouest, et ”excédentaire” à normale sur le reste du pays, indique le dernier bulletin agrométéorologique du Groupe de travail pluridisciplinaire (GTP) correspondant à la décade du 11 au 20 juin.
”Le cumul pluviométrique saisonnier varie entre 0.4 mm à Saint Louis et 265.2mm à Kédougou à la date du 20 juin 2025. Ce cumul comparé à la situation normale de reférence1991-2020, est déficitaire à l’extrême Nord et Ouest, sur la partie Sud-Ouest et est cependant excédentaire à normale sur le reste du pays’’, rapporte le document dont l’APS a eu connaissance.
Quant au cumul pluviométrique décadaire par zone géographique du pays, ”il a généralement été inférieur à 20 mm à l’exception de Vélingara qui a enregistré 31.7 mm, Sédhiou avec 22.5 mm) et Cap Skirring 20.2 mm”.
Selon le bulletin, le rythme des activités pluvio-orageuses est ‘’demeuré timide au cours de cette décade, malgré l’arrivée précoce des premières pluies” dans quelques localités au centre, nord-est et sud-est du pays. Il précise ”qu’au nord du pays, les événements pluvieux ont été notés en début de décade, particulièrement dans la région de Matam avec 29.2mm à Ranérou, 19.0mm à Matam, 16.2mm à Kanel’’.
‘’Des pluies faibles, ont été notées dans les régions de Saint-Louis et Louga, avec notamment 6.0mm à Podor, 12.6mm à Linguère, 4.5mm à Déaly et 2.0mm à Louga’’, ajoute le rapport, signalant que plusieurs localités du Centre-Ouest du pays ont enregistré leurs premières pluies durant la journée du 13 juin.
”Ces pluies ont été mal réparties dans l’espace, surtout dans la région de Dakar où une forte disparité a été notée entre la partie Nord (en banlieue: Mbao, Rufisque) avec des quantités de pluies variant entre 20 et 16 mm reçues et aucune pluie enregistrée au Sud par la station de Dakar Yoff’’, précise le document.
Au Centre-Sud, notamment dans les régions de Fatick, Kaolack et Kaffrine, poursuit-il, les précipitations notées les 11 et 13 juin sont venues renforcer celles déjà enregistrées.
”Mais depuis le 14 juin, une pause s’est installée jusqu’en fin de période”, indique l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), tandis que du côté des régions de Tambacounda et Kédougou ”une bonne dynamique des activités pluvio orageuses est maintenue sur toute la décade du 11 au 20 juin”. Elle précise que ‘’les cumuls ont varié entre 4.5mm à Kidira et plus de 100.0mm à Fongolimbi’’.
Au Sud du pays, durant la même décade, de faibles pluies ont été recueillies les 12 et 17 juin. ‘’Les localités de Diouloulou et Bounkiling n’ont cependant enregistré aucune pluie durant cette décade’’, mentionne la même source.
Le GTP publie à la fin de chaque décade un Bulletin agrométéorologique décadaire destiné aux autorités nationales, aux bailleurs de fond et aux techniciens. Ce document sert aussi à alerter les autorités sur la sécurité alimentaire, sur la campagne agricole, sur les prévisions météorologiques.
Composé de différents services publics, le GTP est placé sous la coordination technique de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
VERS UN RECENSEMENT COMPLET ET UNE NOUVELLE POLITIQUE D’OCCUPATION DU PATRIMOINE DE L'ÉTAT
Le chef de l’État a chargé le Premier ministre de proposer une politique claire d’occupation, de réhabilitation et de construction des bâtiments publics.
Le Président de la République a insisté, lors du Conseil des ministres, sur l’urgence de renforcer la gestion du patrimoine bâti de l’État. Il a souligné que l’inventaire, l’entretien et la gestion rigoureuse des bâtiments administratifs et édifices publics constituent des leviers essentiels pour une gouvernance transparente et efficiente.
Le Chef de l’État a chargé le Premier Ministre de proposer une politique claire d’occupation, de réhabilitation et de construction des bâtiments publics. Cette stratégie devra s’appuyer sur les missions respectives de la Société de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine bâti de l’État (SOGEPA) et de l’Agence de Construction des Bâtiments et Édifices Publics (ACBEP).
Dans cette perspective, un inventaire exhaustif des bâtiments administratifs et des terrains affectés à chaque ministère sera lancé. Il s’agira également d’évaluer les besoins réels en bureaux, d’identifier les projets de construction inachevés, et de rationaliser les conventions de location en cours pour les services publics.
Cette démarche vise une meilleure maîtrise du parc immobilier de l’État, la réduction des coûts liés aux locations et une optimisation de l’usage des infrastructures publiques.
THIERNO ALASSANE SALL DÉNONCE UNE DÉRIVE AUTORITAIRE APRÈS L’ARRESTATION DE BACHIR FOFANA
Le leader de la République des Valeurs s’est insurgé contre la vague d’interpellations visant des figures publiques. Il fustige une répression grandissante à l’encontre des voix dissidentes et appelle à défendre la liberté d’expression.
Le député et leader de la formation politique, »République des Valeurs » Thierno Alassane Sall, s’est exprimé sur les arrestations de plusieurs figures publiques, dont celle de Bachir Fofana, actuellement placé en garde à vue. Dans une déclaration au ton acerbe, il dénonce une dérive autoritaire des autorités à l’encontre de ceux qui expriment des opinions divergentes.
« Au tour de Bachir », lance-t-il en ouverture, estimant que « tout le monde va finir par y passer » si le rythme actuel des interpellations se poursuit. Selon lui, des faits mineurs, qui pourraient être facilement clarifiés par un simple démenti, se soldent désormais par des placements en garde à vue, voire des séjours à la prison de Reubeuss.
Thierno Alassane Sall évoque également la situation d’autres personnalités comme Moustapha Diakhaté et Abdou Nguer, déjà concernées par des procédures similaires, et ironise : « Un plateau spécial pourrait se tenir dans les geôles ».
Il critique par ailleurs l’attitude de ceux qu’il qualifie d’« ex-opposants », aujourd’hui au pouvoir, qui, selon lui, se montrent bien plus intransigeants avec la critique qu’ils ne l’étaient face aux accusations qu’ils formulaient jadis. « Pour faire taire tout le monde ? Peine perdue », conclut-il, appelant implicitement à la liberté d’expression et à la tolérance démocratique.