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10 juin 2025
Par Baba DIENG
LA GRANDE PLAISANTERIE DES MILITAIRES DE L’AES
Les différentes transitions - ou intronisations - s’éternisent. Les militaires ne veulent pas lâcher, pour rien au monde, le pouvoir. Les libertés, au nom d’une soi-disant refondation, sont systématiquement bafouées
En mars 2024, dans la revue Global Africa, le politologue Abdoul Karim Saidou a publié un article intitulé «Démocratie et insécurité au Sahel : une cohabitation impossible ?». Dans ce texte qui «analyse les effets de l’insécurité sur l’ordre démocratique à partir des terrains sahéliens», le chercheur décrypte la manière dont les militaires, riches de leurs baïonnettes, se sont arrogé le droit d’arracher le pouvoir aux civils. L’argument de restaurer la sécurité que ces derniers, à cause de leur incompétence, ont sacrifiée au profit des factions terroristes, ne trompe personne. En réalité, pense-t-il, ces militaires, qui ont l’ambition inavouée de prendre leur «revanche», traduisent, par le truchement des coups d’Etat, «l’expression d’une mise à l’écart politique mal digérée par les militaires qui se targuent d’une légitimité historique dans la formation des Etats». C’est dire que ces militaires, qui ont déserté les champs de bataille pour roupiller dans les palais présidentiels, ne sont obnubilés que par le pouvoir politique et le «sentiment de prestige» (Max Weber) qu’il confère.
Les différentes transitions -ou intronisations- s’éternisent. Les militaires ne veulent pas lâcher, pour rien au monde, le pouvoir. Les libertés, au nom d’une soi-disant refondation, sont systématiquement bafouées.
Les populations, qui ont acclamé les militaires au moment des différents coups d’Etat, voient aujourd’hui toutes leurs libertés remises en cause. Les journalistes sont traqués et envoyés en prison ; les formations politiques sont dissoutes ou suspendues ; les sociétés civiles sont tout simplement supprimées de la vie politique nationale. Il n’y a que les pouvoirs militaires qui décident, au bout des fusils et en dehors de toute force d’opposition, du sort de ces peuples.
Malgré leurs maigres succès dans la lutte contre les groupes terroristes, notamment au Mali, l’insécurité est de plus en plus tragique dans les pays de l’Aes. Les victimes, civiles comme militaires, ne se comptent plus. Les populations sont hantées par les agissements inopinés et dramatiques des terroristes. Ces derniers -qui sévissent dans la mobilité et réinventent au quotidien leurs méthodes de tuer bivouaquent partout et échappent au contrôle de ces Etats dont les armées, squelettiques, ont montré toutes leurs limites. Les services des mercenaires russes, ces chevaux de Troie de la Russie, n’ont apporté aucune satisfaction face à cette quadrature du cercle qu’est la restauration de la sécurité. Et, pis encore, ces mercenaires, qui n’agissent qu’au nom du profit, participent parfois à la persécution de certaines populations civiles. La communauté peule, régulièrement accusée de renflouer les rangs des terroristes, est généralement victime de ces attaques systématiques qui s’apparentent à du nettoyage ethnique.
Les militaires n’ont pas de solutions aux différents problèmes qui minent ces peuples. Leur incapacité de gouverner a plongé leurs pays respectifs dans une indigence dont rien n’augure ne serait-ce que la diminution. Incapables de faire mieux que les civils accusés de tous les maux d’Israël, ils cherchent, par tous les moyens, à dénicher des boucs émissaires, pour imputer la responsabilité de leurs déconfitures aux autres. La France est leur tête de Turc. L’ancienne puissance coloniale et «sa» langue, aidées par leurs suppôts de l’impérialisme françafricain, alimentent leur rengaine victimaire. Celle-ci, on le sait, n’est que le moyen d’éluder les énormes défis qui se posent à leurs peuples.
Toujours est-il que les slogans ne résistent pas au temps et à la réalité. Au Burkina Faso, par exemple, les autorités accusent la Côte d’Ivoire, présentée comme un des derniers rebuts de la Françafrique, de fomenter des manœuvres pour déstabiliser le régime de Ibrahima Traoré.
Ces militaires n’aiment pas leurs pays ; ils n’ont qu’une seule obsession : le pouvoir. Au regard de leur incompétence et de leur incapacité à saisir les vrais enjeux de notre monde, on peut constater, et fort aisément, que l’échec est leur finalité. Mais à quel prix ?
Au prix de l’intégration africaine. Au prix de la diplomatie. Au prix de l’économie. La Cedeao, considérée à tort comme un cartel de chefs d’Etat au service de la France, en a déjà subi les premiers assauts. Il faut s’attendre à d’autres ravages.
Notre pays, et fort heureusement, a une vocation universaliste.
Celle-ci, comme toutes les grandes nations, constitue notre destinée manifeste, la manifestation éloquente de notre grandeur.
Nous ne devons jamais nous lasser de remercier le poète-Président Léopold Sédar Senghor…
POST-SCRIPTUM : Notre monde a récemment perdu l’une de ses grandes voix de sagesse, Sa Sainteté le Pape François. Une voix contre les différentes guerres qui menacent les équilibres du vivant. Une voix contre la pauvreté et les logiques de prédation orchestrées par les grandes puissances. Une voix pour la fécondation de nos inépuisables possibles de vivre-ensemble et d’en-commun. Que ses prêches -marqués par la célébration de l’autre, l’amour et l’humilité- continuent de nous inspirer pour la constitution d’une commune terrestre.
LA PAIX SOCIALE, UNE TRÊVE PRÉCAIRE
Si l'année scolaire 2024-2025 connaît peu de mouvements de grève, le front syndical reste vigilant. Les enseignants attendent toujours la digitalisation des actes administratifs, l'amélioration du portail e-carrière et la signature de décrets cruciaux
À l’occasion de la Journée internationale du travail, célébrée demain, jeudi 1er mai, les syndicats sénégalais s’apprêtent à faire front commun pour porter leurs revendications auprès des autorités. Fidèle à la tradition, cette journée sera marquée par le dépôt de cahiers de doléances dans tous les secteurs d’activité. Dans celui de l’éducation et de la formation, les attentes restent nombreuses, malgré les avancées enregistrées ces dernières années. Enseignants, formateurs et agents du système éducatif continuent de réclamer de meilleures conditions de travail, une revalorisation salariale et l’application effective des accords signés avec l’État. Si des efforts ont été consentis, ils sont jugés insuffisants par une bonne partie des acteurs qui souhaitent que cette journée soit un nouveau point de départ vers un dialogue social plus sincère et plus structurant.
Si l’année scolaire 2024- 2025 se déroule dans un climat relativement apaisé, avec peu de mots d’ordre de grève, le front syndical de l’éducation reste en alerte. Les revendications portées par les enseignants sont loin d’être épuisées. Parmi les principales doléances figurent l’achèvement de la digitalisation des actes administratifs, l’optimisation du portail e-carrière du ministère de la Fonction publique, ou encore la signature attendue des décrets n° 2006-392 du 27 avril 2006 et n° 74-347 du 12 avril 1974, nécessaires à la régularisation définitive du statut des enseignants dits « décisionnaires ».
Les syndicats réclament également la finalisation de la réforme du système de rémunération, au nom de l’équité salariale entre les différents corps de l’éducation et de la formation. Autre point central : la généralisation de la formation diplômante pour tous les enseignants, perçue comme un levier crucial pour la qualité de l’enseignement .
Intervenant à la suite du discours du Président de la République prononcé le 3 avril dernier, le secrétaire général du Saemss, El Hadj Malick Youm, a tenu à rappeler les responsabilités du gouvernement dans le malaise social persistant. « Le surchauffement du front social est la conséquence d’actes posés depuis l’arrivée au pouvoir de la troisième alternance », a-t-il déclaré, dénonçant la rupture du dialogue social et des « manœuvres dilatoires » dans le traitement des préoccupations syndicales. Il a également pointé « des licenciements tous azimuts, notamment dans le secteur public, une pratique peu courante jusque-là ».
Face à ces tensions, le ministère de l’Éducation nationale tente de rassurer. Le jeudi 18 avril dernier, le ministre Moustapha Guirassy a signé 21 arrêtés entérinant l’admission de 2 432 enseignants aux examens professionnels du CAP et du CEAP. Dans la foulée, il a annoncé la mise en place d’une plateforme numérique baptisée XPV. Objectif : dématérialiser les procès-verbaux des examens professionnels, dans le cadre plus global de la digitalisation de la gestion des examens et concours. Un pas dans la bonne direction, estiment certains, mais qui ne saurait faire oublier l’ampleur des attentes encore en suspens.
NICOLAS JACKSON SE CONFIE
Invité dans l’émission Talents d’Afrique sur Canal+, l’ancien buteur de Villarreal est revenu sur une saison marquée par des hauts, mais aussi de nombreux obstacles, à commencer par une blessure survenue début février,
«Cette saison n’a pas été facile, j’ai traversé pas mal d’épreuves, aussi bien sur le plan sportif que personnel»
L’attaquant sénégalais de Chelsea, Nicolas Jackson, a retrouvé le chemin des filets en Premier League ce weekend contre Everton, inscrivant son 10ᵉ but de la saison en championnat. Une réalisation importante pour le joueur, qui mettait ainsi fin à une série de 13 matchs sans marquer toutes compétitions confondues.
Invité dans l’émission Talents d’Afrique sur Canal+, l’ancien buteur de Villarreal est revenu sur une saison marquée par des hauts, mais aussi de nombreux obstacles, à commencer par une blessure survenue début février, qui l’a tenu éloigné des terrains pendant plusieurs semaines. Il avait notamment manqué la trêve internationale de mars avec les Lions du Sénégal. « Jusqu’à maintenant, ma saison est plutôt bonne. Elle n’est pas mauvaise, même si cela a été dur, car je me suis blessé, et avec le club on est toujours là, on se bat pour le Top 4 et on essaye d’y parvenir», a-t-il déclaré.
Auteur de 14 buts en Premier League la saison dernière, l’attaquant sénégalais traverse une deuxième campagne anglaise plus complexe, mais pas moins instructive. « Cette saison n’a pas été facile, car j’ai traversé pas mal d’épreuves, aussi bien sur le plan sportif que personnel. Tout cela a forcément eu un impact sur mon jeu. Je n’ai pas eu beaucoup de chance dans ma vie privée, mais c’est la vie, ça arrive. Il faut savoir rester concentré, tirer un trait sur le passé et avancer. On a tous besoin de soutien dans ces moments-là. Je me suis battu, et plusieurs de mes coéquipiers m’ont beaucoup aidé. Aujourd’hui, je me sens mieux »
Heureusement, le soutien du vestiaire a pesé dans la balance. « On a tous besoin des autres. Je me suis battu. Beaucoup de mes coéquipiers m’ont aidé. Mais aujourd’hui, je suis heureux. Je reste concentré, et on va se battre tous ensemble. En début de saison, j’étais en confiance, je savais ce qui m’attendait, j’étais vraiment heureux et le coach me faisait beaucoup jouer. Mais ensuite, tout a changé. J’ai perdu confiance, et c’est toujours plus dur sur le terrain dans ces caslà. Pourtant, j’ai eu beaucoup d’occasions, j’ai touché les montants à plusieurs reprises. Ce n’est qu’une question de momentum, de confiance en soi. »
Alors qu’il reste quatre journées de Premier League, Nicolas Jackson veut boucler la saison en beauté. « Il nous reste 4 matchs de championnat. Avec un peu de chance, je vais marquer à nouveau et revenir à mon meilleur niveau. J’espère encore marquer beaucoup. Je veux aller en Ligue des champions et aussi remporter la Conference League. Et aller le plus loin possible en Coupe du monde des clubs. Si on y parvient, ce sera une très bonne saison pour le club« , ajoute-t-il.
L’AS VILLE DE DAKAR TERRASSE LE TENANT DU TITRE PETRO DE LUANDA
Surpris par le Kriol du Star lors de sa deuxiéme sortie, l’As Ville de Dakar a remis les pendules à l’heure en remportant hier, mardi 29 avril à Dakar Arena, le dernier match de la phase aller de la Conférence du Sahara de la Basketball Africa League BAL
L’AS Ville de Dakar s’est relancée en remportant hier, mardi 29 avril, à Dakar Arena, le choc qui l’a opposé à l’équipe angolaise de Petro Luanda (65-64). Les champions du Sénégal ont arraché leur succès au bout d’un duel indécis d’un bout à l’autre et plein de suspense. Cette deuxième victoire permet à l’équipe dakaroise de s’emparer de la première place et de préparer avec plus de confiance la phase retour qui s’annonce encore cruciale pour les deux places qualificatives aux play-offs ou « Final 8 » de la compétition prévue en Afrique du Sud.
Surpris par le Kriol du Star lors de sa deuxiéme sortie, l’As Ville de Dakar a remis les pendules à l’heure en remportant hier, mardi 29 avril à Dakar Arena, le dernier match de la phase aller de la Conférence du Sahara de la Basketball Africa League ( BAL). C’était aux dépens du Pétro Luanda qu’elle a battu sur le score de 65-64. Une victoire d’une courte tête qui reflète une partie âprement disputée et plein de rebondissements. L’As Ville de Dakar a vite annoncé la couleur et ses envies de reprendre la main dans le tournoi. La bonne présence sous la raquette, ajoutée à l’adresse Matar Guèye, lui permettra d’attaquer la partie avec le bon bout et d’infliger d’entrée (7-0).
L’équipe angolaise va toutefois réagir en profitant des espaces laissés par son adversaire en défense pour recoller au score (10- 10e : 7e) et même de passer devant (10- 13; 8e). Ils se feront fort d’arracher le premier acte de jeu avec une avance de deux points (18-16). Le mano a mano se poursuit dans le deuxième quart temps (20-18e 2e). Dominés dans les rebonds aussi bien défensif qu’offensif, les Dakarois marquent vite le pas. Dans le sillage du pivot Patrick Gardner (meilleur marqueur avec 19 points, 9 rebonds), impérial sous la raquette et sur les tirs), les Luandais ne tardent pas à prendre l’avantage devant (22-28 5e) et de rejoindre les vestiaires avec une avance de 4 points (33-37). Au retour des vestiaires, l’équipe de Pétro de Luanda repose sur un rapide jeu de transition pour creuser l’écart (38-46, 3eme). En resserrant sa défense, l’As Ville de Dakar mise sur la puissance de son pivot Soudanais Atar Majok en feu pour sonner la révolte. Le pivot soudanais montre la voie avec un contre et un smash rageur qui remet son équipe à flot et lui permet de repasser devant( 43-46. 6e ). La rencontre s’emballe et laisse place à un chassé-croisé au score.
Avec une adresse retrouvée, Abdoulaye Harouna va conclure une succession de tirs primées qui redonnent le gain du 3e quart temps au club Dakarois (52-50).
Le suspense reste entier dans le dernier quart temps. Après le rappel sur le banc du meneur Will Perry auteur de 4 fautes, l’As Ville de Dakar s’adosse sur ses ailiers Matar Guèye auteur d’un double double (16 points, 11 rebonds), pour maintenir son équipe et surtout sur Harouna pour répondre aux coéquipiers de Patrick Gardner, qui ont réussi à ( 63-63 ; 9e ). À 31 secondes de la fin, malgré une dernière possession angolaise à 8 secondes du sifflet final, l’AS ville de Dakar aura le dernier mot en s’imposant au forceps (65-64) . Un succès précieux qui place les champions du Sénégal à la tête du classement et lui permet d’engranger de la confiance en direction de la phase retour de cette conférence du Sahara qui s’annonce encore cruciale. Dans l’autre rencontre, l’Us Monastir s’est imposée devant le Kriol Star sur la marque de ( 88-72)
Par Henriette Niang KANDE
LE VRAI COMBAT COMMENCE APRÈS LE DÉPART FRANÇAIS
Le retrait des forces françaises libère des sites militaires prestigieux dans des zones prisées de Dakar. Des fonctionnaires reconvertis en intermédiaires, des investisseurs aux promesses tapageuses et autres "seigneurs du foncier" sont déjà en embuscade
C’est une scène aussi historique que symbolique : le lundi 28 avril 2025, un convoi militaire français a quitté Dakar, amorçant ainsi le démantèlement des Éléments français au Sénégal (EFS). La France, par cette opération, tourne une page, vieille de plus de soixante ans de présence militaire continue dans le pays. Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, c’est au tour du Sénégal de faire tomber les derniers bastions de l’armée tricolore en Afrique de l’Ouest. Mais une autre bataille se profile déjà, plus sournoise, plus silencieuse : celle du foncier.
Le retrait progressif des Éléments français au Sénégal (EFS), amorcé en mars 2025, a entraîné la rétrocession de plusieurs sites militaires stratégiques à l'État sénégalais. Parmi ces sites figurent les quartiers Maréchal et SaintExupéry. Ces installations, comprenant des logements et des hangars, étaient inoccupées depuis l'été 2024 et ont été officiellement remises aux autorités sénégalaises le 7 mars 2025, conformément à un calendrier établi par la commission conjointe franco-sénégalaise.
Les quartiers militaires français de Maréchal et Saint-Exupéry, ainsi que d'autres infrastructures logistiques stratégiques situées à Ouakam, Bel Air ou encore Hann, vont-ils désormais tomber dans le giron de l’armée sénégalaise, ou glisser dans les mains expertes des spéculateurs ? La question n’est pas anodine. Elle est même brûlante, tant les terrains libérés excitent déjà les convoitises. Car ici, chaque mètre carré libéré n’est pas vu comme un héritage militaire à valoriser, mais comme un gisement d’or foncier.
À ce jour, aucune communication officielle n’a précisé la destination des sites libérés. Le ministère des Forces armées reste mutique. L’état-major sénégalais, lui, intégrera-t-il ces installations dans ses plans ? Pourquoi toutes ces questions ? Parce que l’histoire récente incite à la méfiance.
En 2010 déjà, à la suite de la fermeture de la base française de Ouakam, le terrain avait rapidement été réaffecté… à des promoteurs immobiliers proches du pouvoir de l’époque. Des résidences de standing y ont poussé comme des champignons, dans une zone jadis classée d’utilité publique. Aucune enquête n’a jamais permis d’identifier clairement les bénéficiaires de ces transactions. Le même scénario pourrait bien se reproduire à plus grande échelle.
L’appétit vorace des prédateurs fonciers
Le Sénégal est en proie à une fièvre foncière endémique. La prédation foncière demeure un enjeu majeur, exacerbant les tensions sociales et économiques. Malgré la loi sur le domaine national de 1964, qui visait à encadrer l'utilisation des terres, des dérives ont compromis l'accès équitable au foncier. En 2023, la Cour des Comptes avait recensé pas moins de 137 cas de litiges fonciers liés à des cessions irrégulières de terrains publics, notamment à Dakar et sur la Petite-Côte. Les zones militaires qui ont échappé au contrôle public, sont des proies faciles.
Il n’est donc pas illusoire de penser que les anciens locaux des EFS, situés dans des zones hautement valorisées attirent déjà la convoitise de groupes immobiliers bien introduits. Certains pourraient évoquer des projets de « smart city » ou de résidences diplomatiques ». Les mots sont toujours beaux, les intentions toujours opaques.
Et les « seigneurs du foncier » ? Ils opèrent loin des projecteurs, dans le silence épais des bureaux administratifs et des terrains oubliés, déguerpis ou rendus. Ils n’ont ni fusils ni cagoules. Leurs armes sont plus discrètes : tampons officiels, complicités locales, promesses vides et actes truqués. Leur terrain de chasse est immense : partout où la terre n'a pas encore de titre clair, partout où le vide juridique laisse place à toutes les prédations.
Chacun son style, chacun son terrain de chasse, mais tous obéissent à la même règle tacite : aller vite, très vite, avant que les citoyens ne comprennent, avant que l’État n'actualise ses cadastres, avant que les projets de réforme foncière ne deviennent réalité.
Ils n’ont ni les mêmes parcours, ni les mêmes accents, ni les mêmes costumes. Certains roulent en berlines sombres, d'autres arrivent à moto, une mallette à la main. Mais derrière ces silhouettes disparates, un objectif commun les rassemble : conquérir la terre. Dans l’arrière-cour des affaires foncières, ces hommes si différents affichent pourtant une même avidité tranquille, méthodique, et souvent dévastatrice.
Parmi eux, on peut trouver, un fonctionnaire « reconverti » en intermédiaire influent, passé maître dans l’art de se glisser dans les labyrinthes de l’administration. Il sait ce que valent les terrains et quels titres fonciers traînent encore dans les méandres de la bureaucratie. Lui ne parle jamais fort. Il fait circuler des dossiers épais et obtient, en douce, les signatures qui comptent.
On peut aussi remarquer un "investisseur", costume ajusté et téléphone greffé à l’oreille, qui vend du rêve en multipliant les promesses de lotissements modernes, de "villes nouvelles" à prix cassés. Ce dernier arpente les territoires en friche, flairant la valeur des sols. Ses méthodes sont plus bruyantes : séminaires éclairs, petites publicités tapageuses et contrats d'engagement précipités, sous la promesse d’une part hypothétique du gâteau futur. Puis, la mutation juridique est enclenchée : un terrain collectif devient subitement "libre et à vendre", sans que les véritables propriétaires en soient vraiment informés. À l’arrivée, le terrain est fractionné, titré, et revendu à prix d’or aux promoteurs immobiliers. La spoliation n’est découverte qu’aux bruits des premiers bulldozers. Trop tard : la loi des papiers a triomphé sur celle des aïeux. C’est souvent le cas dans les régions.
Dans l’ombre, il y a aussi "le discret" homme de droit au visage fermé, garant juridique de toutes ces transactions douteuses. Son rôle est simple : donner au doute des formes légales. Actes signés à la va vite, faux héritiers présentés en toute confiance, duplicatas créés pour brouiller les pistes.
Ainsi va le ballet discret, mais implacable, de ces hommes aux visages différents mais au dessein identique. Ils avancent masqués par leurs différences, mais, dans les archives foncières, leur empreinte est désormais indélébile.
Le retrait français, réclamé de longue date par une frange panafricaniste, est présenté par les nouvelles autorités comme une victoire symbolique. Mais que vaudra cette souveraineté retrouvée si elle se transforme en braderie organisée ?
Dans d'autres pays, les précédents sont éclairants. À Abidjan, la restitution de la base française de Port-Bouët en 2015 a donné lieu à un vaste projet d’aménagement en partenariat avec l’armée ivoirienne. Mais à Bamako, après le départ de Barkhane, plusieurs anciens sites français ont été réaffectés à la hâte, avant de faire l’objet de soupçons de corruption ayant impliqué de hauts gradés.
Le Sénégal est donc à un tournant. Il peut choisir de réaffirmer la souveraineté militaire en réutilisant ces bases dans une logique stratégique, ou bien céder à la tentation du court-termisme, du béton roi, et des arrangements discrets entre amis.
La restitution de ces terrains appelle à une grande vigilance quant à leur devenir, notamment en raison des antécédents de spoliation foncière. Dans un passé récent des cas de litiges fonciers impliquant des terrains militaires ont donné lieu à des conflits.
De manière plus générale, le pays est confronté à une recrudescence des conflits fonciers, alimentés par des opérations immobilières et des projets agro-industriels qui entraînent des dépossessions, légales ou illégales, des populations.
En somme, la gestion des anciens sites militaires français constitue un enjeu majeur pour le Sénégal, tant sur le plan de la souveraineté que de la justice foncière. Il appartient désormais aux autorités de faire preuve de vigilance et de transparence pour transformer cette transition en une réussite collective. Il est essentiel que les autorités sénégalaises mettent en place des mécanismes de suivi et de contrôle pour garantir que ces terrains soient utilisés dans l'intérêt public, en évitant toute forme de spéculation ou de détournement.
Par Aliou BA
L’ESSOR DES AGENTS IA VERS L’AUTONOMIE DE LA MACHINE
L’intelligence artificielle (IA) connaît un tournant majeur avec l’arrivée des agents IA autonomes. Fini le simple chatbot qui répond à la volée : ces agents peuvent poursuivre un objectif, prendre des décisions et enchaîner des actions sans intervebtions
L’intelligence artificielle (IA) connaît un tournant majeur avec l’arrivée des agents IA autonomes. Fini le simple chatbot qui répond à la volée : ces agents peuvent poursuivre un objectif, prendre des décisions et enchaîner plusieurs actions sans intervention. Comme l’a prédit Demis Hassabis (DeepMind), «2025 sera l’année des agents IA». D’ores et déjà, OpenAI propose Operator, capable de réserver de bout en bout un voyage ou un achat en ligne, tandis qu’en Chine l’agent Manus a défrayé la chronique en pilotant un navigateur pour remplir des formulaires complexes et lancer des designs sur Canva.
Ces exemples illustrent comment l’IA franchit aujourd’hui un cap : utiliser des logiciels comme le ferait un humain, preuve d’une véritable agentivité.
Un agent IA est un programme autonome conçu pour accomplir des tâches spécifiques en s’appuyant sur des algorithmes d’IA. Ces systèmes peuvent interagir avec leur environnement, apprendre en continu et simuler des comportements intelligents (analyse de données, recommandations, prise de décisions, etc.), ce qui les rend utiles dans de nombreux domaines d’activité. Cette émergence s’appuie sur les progrès récents des modèles de langage et d’autres techniques avancées, qui permettent désormais d’automatiser des workflows entiers.
DEFINITION ET APPARITION DES AGENTS IA
Le concept d’« agent IA » (ou IA agentique) apparaît quand l’IA ne se contente plus de générer du texte ou de l’image à la demande, mais agit de façon autonome pour atteindre un but. Deloitte définit ces agents génératifs autonomes comme des solutions logicielles conçues pour accomplir des tâches complexes et atteindre des objectifs avec peu ou pas de supervision humaine. Ils combinent des modèles de langage étendus (LLM) avec des capacités supplémentaires : planification, décomposition de tâches, appels à des outils externes…
En pratique, un agent IA peut, par exemple, analyser un problème, scinder l’objectif en sous-tâches, exécuter chaque étape (recherche internet, remplissage de formulaires, exécution de code…) et gérer les imprévus, le tout sans qu’on lui dicte pas à pas son comportement . Contrairement aux chatbots traditionnels, qui répondent «réactif», ces agents «raisonnent et prennent des décisions de manière plus efficace au nom de l’utilisateur».
Cette «agentivité» implique qu’ils choisissent eux-mêmes comment atteindre les objectifs que les humains leur fixent Techniquement, l’essor de ces agents est lié aux progrès des LLM (comme GPT-4) et à l’apparition de frameworks pour leur faire exécuter plusieurs requêtes en boucle. Les pionniers sont souvent issus de la communauté open source : AutoGPT (GitHub) a lancé la tendance en donnant à GPT-4 la capacité de se créer automatiquement des sous-tâches et même de générer et corriger son propre code. BabyAGI, créé par Yohei Nakajima, est un agent minimaliste (une centaine de lignes de code) qui gère une «to-do list» : il exécute une tâche, en crée de nouvelles, et réorganise constamment ses priorités, mimant le workflow quotidien de son auteur.
De leur côté, les géants du web misent sur les agents pour aller plus loin que le simple dialogue : ainsi Google expérimente Gemini Projets (Project Mariner), OpenAI pilote GPT Agents privés (Simulators, Leaders…), Amazon travaille sur des assistants autonomes, etc.
ROLES ET AUTOMATISATION
Les agents IA servent principalement à automatiser des processus de bout en bout et à soulager l’humain des tâches répétitives. Par exemple, un agent peut trier vos e-mails entrants, planifier automatiquement vos réunions et analyser les performances de votre équipe, dégageant ainsi des heures de travail humain. En pratique, de nombreux assistants vocaux (Siri, Alexa) ou chatbots utilisent déjà des technologies d’agents IA pour répondre à nos requêtes quotidiennes. Dans les entreprises, ces agents commencent à s’intégrer dans les logiciels métier (CRM, ERP, etc.), augmentant ainsi les fonctionnalités intelligentes de ces outils. L’objectif est de prendre en charge les tâches linéaires et routinières, ce qui permet aux salariés de se concentrer sur des activités nécessitant jugement, créativité ou relationnel.
EXEMPLES CONCRETS D’AGENTS IA
Plusieurs projets récents illustrent ces capacités. AutoGPT (plateforme open source basée sur GPT) peut prendre un objectif défini en langage naturel et le décomposer en une série de sous-tâches qu’il exécute de manière séquentielle. Par exemple, AutoGPT peut servir d’assistant marketing en collectant en continu des informations en ligne, en générant du contenu et en réévaluant son plan d’action. BabyAGI, quant à lui, est un système expérimental qui crée lui-même de nouveaux objectifs de façon autonome, apprenant de ses expériences pour résoudre des problèmes de plus en plus complexes . D’autres initiatives (AgentGPT, assistants d’entreprise, prototypes de recherche) explorent des approches similaires d’IA autonome. Ces agents sont à la pointe des recherches actuelles et témoignent des promesses futures de l’IA agentique.
AVANTAGES POUR LES ENTREPRISES : GAIN DE TEMPS ET REDUCTION DES COUTS
Le principal bénéfice des agents IA est le gain de productivité. Ces systèmes peuvent ingérer des volumes gigantesques d’informations et fonctionner 24h/24 sans fatigue. Ainsi, ils accélèrent les processus de décision : par exemple, une étude du Boston Consulting Group rapporte qu’un agent IA marketing a permis de réduire de six à un le nombre d’analystes requis pour optimiser une campagne, délivrant un rapport complet en moins d’une heure . La réduction des coûts opérationnels est tout aussi significative. En automatisant les tâches répétitives, les agents IA diminuent le besoin en personnel sur ces activités, ce qui se traduit par des économies sur les salaires et la maintenance. Ils libèrent en même temps les collaborateurs pour des missions à plus forte valeur ajoutée (créativité, relation client, stratégie, etc.). Ce tandem efficacité/économie permet souvent de dégager des marges et des budgets de développement nouveaux, renforçant la compétitivité globale de l’entreprise.
INCONVENIENTS ET IMPACTS NEGATIFS
Malgré ces bénéfices, l’essor des agents IA n’est pas sans conséquences indésirables. D’abord, l’emploi est directement menacé : l’automatisation de tâches analytiques et répétitives risque de supprimer de nombreux postes. Dans l’industrie, la logistique ou les services administratifs, l’IA et la robotisation ont déjà réduit la demande de main-d’œuvre pour les tâches peu qualifiées. Certaines études indiquent même que des millions d’emplois pourraient disparaître dans les prochaines décennies, frappant surtout les emplois intermédiaires.
Ensuite, la dépendance technologique représente un autre défi. S’appuyer excessivement sur des agents IA peut éroder la capacité critique des équipes : elles risquent d’oublier d’analyser les données par elles-mêmes si «tout» est géré par la machine. D’autre part, ces agents ne sont pas infaillibles : ils peuvent mal interpréter des requêtes ambiguës et générer des réponses inappropriées. De plus, aucun système automatisé n’égale encore l’intuition ou l’empathie humaines, ce qui souligne l’importance de maintenir un contrôle humain sur les processus critiques. La maîtrise de ces outils suppose aussi une vigilance éthique : ils peuvent amplifier des biais algorithmiques et poser des questions de responsabilité en cas d’erreur, ce qui souligne l’importance de conserver l’Homme dans la boucle.
VERS L’AUTONOMIE DE LA MACHINE : RISQUES ET NECESSITE DE FORMATION
Les agents IA évoluent vers une autonomie croissante. Selon Deloitte, il s’agit de solutions capables d’atteindre des objectifs complexes avec très peu de supervision humaine. Grâce à l’accès à des données en temps réel, à des outils externes et à des mémoires sophistiquées, un agent peut observer son environnement, planifier plusieurs étapes et ajuster sa stratégie sans intervention constante. Autrement dit, la machine prend de plus en plus d’initiatives « intelligentes » dans l’exécution des tâches métier. Ce bond vers l’autonomie pose un enjeu de taille : la plupart des entreprises et des salariés ne sont pas encore prêts à le gérer. Deloitte souligne que beaucoup d’organisations sont mal équipées pour l’IA agentique, et celles qui n’ont pas amorcé leur transition vers l’IA générative risquent d’être rapidement dépassées. Sans formation adéquate et adaptation des processus internes, les agents IA pourraient conduire à des dysfonctionnements (erreurs non détectées, perte de savoir-faire humain, etc.). Il est donc urgent de former les collaborateurs aux nouvelles compétences numériques (données, IA) et de repenser les organisations pour accompagner cette révolution.
CONCLUSION : anticiper et s’adapter L’essor des agents IA est une révolution technologique à double tranchant. Il offre des gains considérables en efficacité et en innovation, mais il entraîne aussi des bouleversements profonds dans les organisations et les métiers. Ni panique ni euphorie : la clé réside dans l’anticipation et l’équilibre. Les entreprises doivent d’ores et déjà former leurs équipes, repenser leurs processus et instaurer une gouvernance responsable (ex. contrôles réguliers, audit des systèmes, supervision humaine renforcée, etc.) pour encadrer ces outils. Cette vigilance collective et cette adaptation continue permettront de concilier innovation technologique et protection des compétences humaines.
CE QUE MIA GUISSE A DIT AUX ENQUÊTEURS DE LA CYBERSÉCURITÉ
Selon nos sources, c’est une Mia Guissé plutôt sereine qui s’est présentée devant les enquêteurs, répondant à toutes leurs questions relatives à la chanson « Na Dougue ».
Suite à une plainte de l’ONG Jamra concernant les propos de sa chanson « Na Dougue », la chanteuse Mia Guissé a été auditionnée ce mardi par les agents de la cybersécurité.
Son interrogation a duré plus de six heures. Débutée à 15 heures, l’audition s’est terminée presque à 22 heures. Selon nos sources, c’est une Mia Guissé plutôt sereine qui s’est présentée devant les enquêteurs, répondant à toutes leurs questions relatives à la chanson « Na Dougue ».
Elle a expliqué le sens de la phrase incriminée en soutenant avoir utilisé une métaphore footballistique. Elle a également précisé que la chanson date de six mois et qu’elle a été réalisée en duo avec le chanteur Basse Thioung. Par ailleurs, elle a ajouté qu’un autre artiste, Axel Merry, a également interprété cette chanson.
Dans ses réponses, Mia Guissé a affirmé n’avoir jamais eu d’intentions perverses en chantant cette chanson, insistant sur le fait qu’elle n’a aucune volonté de nuire, d’autant plus qu’elle est consciente que son public est très jeune.
Joint au téléphone, son avocate, Me Rama Ba, a indiqué que l’audition s’est bien déroulée malgré qu’elle ait été longue à cause des pauses observées. « Mia a été sereine et a répondu à toutes les questions. Elle est un peu fatiguée mais elle est rentrée chez elle », a-t-elle précisé. Elle a également souligné que les agents de la brigade de la cybersécurité ont conclu que Mia Guissé est « respectueuse des lois et très correcte ».
La robe noire a regretté que certaines personnes, dans un but de nuire, envoie à Mame Matar Gueye juste la phrase « Na dougue ».
TRAFIC DE DROGUE AU « WHITE DREAM » , LE PROPRIETAIRE ET DEUX COMPLICES ECROUES
L’ambiance feutrée et festive du « White Dream », célèbre restaurant-bar niché sur la Corniche des Almadies, a laissé place au silence et à l’indignation.
L’ambiance feutrée et festive du « White Dream », célèbre restaurant-bar niché sur la Corniche des Almadies, a laissé place au silence et à l’indignation. Le propriétaire des lieux, Ousmane Diatta, plus connu sous le surnom de « Soundiata », a été arrêté pour son implication présumée dans un vaste réseau de trafic de drogue.
Selon des informations de Seneweb, l’enquête menée par l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) a révélé une organisation bien structurée, au sein même de l’établissement. Deux autres personnes ont également été mises en cause : Mouhamadou Sanoussi Barry, le comptable de l’établissement, et Magatte Pathé Guèye Thiandoum, livreur de profession.
Les trois hommes ont été présentés ce lundi devant le parquet financier. À la suite de leur audition, le dossier a été confié au juge d’instruction du 4e cabinet, chargé d’ouvrir une information judiciaire. Ousmane Diatta et ses présumés complices ont été inculpés et placé sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, trafic international de drogue et blanchiment de capitaux.
PARQUET FINANCIER, CES NOUVELLES CHARGES RETENUES CONTRE FARBA NGOM
Les chosent se corsent pour le député-maire de Agnam. Ce mardi 29 avril 2025, le Doyen des juges d’instruction du Pool judiciaire financier a ajouté de nouvelles accusations contre Mouhamadou Ngom dit Farba.
Les chosent se corsent pour le député-maire de Agnam. Ce mardi 29 avril 2025, le Doyen des juges d’instruction du Pool judiciaire financier a ajouté de nouvelles accusations contre Mouhamadou Ngom dit Farba.
Selon nos sources, celui-ci a été inculpé pour « avoir en connaissance de cause, converti, transféré, dissimulé, acquis, détenu ou utilisé des biens provenant d’un délit avec cette circonstance que ces faits ont commis en bande criminelle organisée ».
Des faits survenus courant 2020-2024 et que Farba Ngom, rapportent nos sources, « a catégoriquement rejetés ». La même source confie que le responsable « apériste » parle de « cabale » contre sa personne.
En prison depuis le 27 février 2025 pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux et escroquerie portant sur des deniers publics d’un montant de 31 milliards de francs CFA, Farba Ngom a été extrait ce mardi 29 avril pour être inculpé à nouveau. Les poursuites dont il fait l’objet, résultent d’un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), qui a mis en évidence des transactions suspectes estimées à 125 milliards de francs CFA.
Tahirou Sarr inculpé pour le même rapport risque également de subir le même sort puisque lui aussi devra être extrait ce mercredi et présenté au Pjf.
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE PRESSE DU MERCREDI 30 AVRIL 2025
La presse sénégalaise semble entrer dans une phase de confrontation ouverte avec les autorités. Plusieurs titres mettent en exergue la montée au créneau de la Coordination des Associations de Presse (CAP).
(SenePlus) L’actualité nationale, telle qu’elle ressort des différentes unes de la presse sénégalaise ce matin, est dominée par une montée de la tension entre les professionnels de l’information et les autorités, les alertes d’Amnesty sur la situation des droits humains, des remous judiciaires, ainsi qu’un coup d’éclat sportif signé par le Paris Saint-Germain sur la scène européenne.
PRESSE ET LIBERTES : LA CAP SONNE L’ALARME
La presse sénégalaise semble entrer dans une phase de confrontation ouverte avec les autorités. Plusieurs titres mettent en exergue la montée au créneau de la Coordination des Associations de Presse (CAP).
L’Info barre sa une avec : « La CAP sonne la résistance », traduisant une posture déterminée face à ce que les professionnels considèrent comme des atteintes répétées à la liberté de la presse. POP enchaîne avec un avertissement clair : « Si on ne veut pas tomber dans les mêmes dérives que sous Macky, il faut relâcher les prisonniers », citant les propos du coordonnateur de la CAP qui appelle à des actes concrets.
Dans Tribune, le ton est tout aussi combatif : « La CAP lance la riposte contre le ministère », en référence à une conférence de presse organisée pour dénoncer des dysfonctionnements institutionnels.
De son côté, Le Quotidien évoque un démarrage difficile du nouveau régime vis-à-vis de la presse avec son titre : « 1er mets amer », illustrant l’amertume des professionnels face à des signaux jugés peu rassurants. L’AS s’inscrit dans cette dynamique avec : « La CAP mobilise, Amnesty met en garde le régime », introduisant une autre voix dissonante dans le paysage institutionnel.
AMNESTY ET LES DROITS HUMAINS : DES SIGNAUX ROUGES
Rewmi Quotidien fait écho au dernier rapport d’Amnesty International avec un titre sans appel : « Un rapport accablant ! » dénonçant les abus, les arrestations arbitraires et les intimidations subies par les activistes et journalistes.
WalfQuotidien, en citant Jean Michel Sené, directeur général de la LASER, affirme : « Nous sommes dans l’action et non dans le bavardage », une tentative de rassurer face aux critiques grandissantes.
JUSTICE ET DERIVES : FARBA NGOM ET L’AFFAIRE MOUSSA DELI
Sur le front judiciaire, Les Échos rapporte une information de taille : « Farba Ngom inculpé à nouveau hier avec une lourde infraction », sans en dévoiler tous les détails, mais suggérant un rebondissement notable dans cette affaire suivie de près.
Yoor-Yoor, pour sa part, remet sur la table l’affaire du juge Moussa Deli et s’interroge : « Le juge Moussa Deli, victime de ladite affaire, ne doit-il pas être réhabilité ? », plaidant pour une réparation morale dans un contexte où la justice cherche à redorer son image.
INSTITUTIONS ET GOUVERNANCE : LA COUR DES COMPTES SOUS TENSION
Point Actu attire l’attention sur une institution clé avec sa une : « La Cour des Comptes au cœur d’une nouvelle tempête ? », suggérant des tensions internes ou des pressions externes. EnQuête va plus loin et évoque une situation où certaines vérités deviennent dangereuses : « Libération au prix fort », illustrée par une image d’une cellule de détention.
ÉDUCATION ET MEDIAS : UN CRI DE DETRESSE COLLECTIF
Sud Quotidien regroupe les revendications croissantes dans les secteurs de l’éducation et des médias sous un même titre : « École et médias, ces fortes doléances ». Le Soleil, dans une tonalité plus institutionnelle, appelle au professionnalisme dans le monde économique : « Les entreprises appelées au respect des normes ».
ÉCONOMIE : UNE DESTINATION QUI VEUT SEDUIRE
Dans un registre plus optimiste, Le Marché met en lumière le potentiel du Sénégal en matière d’attractivité économique avec : « Le Sénégal, une destination attractive », à l’occasion d’un forum sur les investissements. Un message porté pour rassurer les partenaires internationaux dans un contexte national agité.
SPORTS : LE PSG BRILLE A LONDRES, LES LIONS EN ROUTE
Sur la scène sportive, la presse célèbre un véritable exploit français. Rewmi Sports titre en grand : « Exploit du PSG à Arsenal ! », soulignant la performance du club parisien en Ligue des champions. Point Actu Sport renchérit avec : « Le PSG réalise un gros coup sur la pelouse d’Arsenal », pendant que Record donne une coloration plus épique à l’événement : « Contre un Barça en feu, hier, duel majuscule ! ».
Côté local, Stades célèbre aussi la victoire du Jaraaf face au Petro de Luanda (2-1) en Ligue des Champions africaine : « Le Jaraaf de Dakar s’offre Petro de Luanda ».
CRIMINALITE : LA DIC FRAPPE FORT
Enfin, dans le domaine de la sécurité, Libération révèle une nouvelle opération policière : « La DIC frappe encore au cœur de la mafia », évoquant une action ciblée contre le crime organisé qui serait en lien avec des réseaux nationaux et transnationaux.