L'AMBASSADE DES ÉTATS-UNIS MONTE AU CRÉNEAU APRÈS LE REFUS DE VISA AUX LIONNES DE BASKET
Plus de 15% des étudiants sénégalais dépassent la durée légale de leur séjour aux États-Unis. Ce chiffre révélé par l'ambassade américaine explique en partie le durcissement des conditions d'obtention de visa, même pour l'équipe nationale de basket
Ruth Anne Stevens-Klitz, Conseillère aux Affaires Publiques de l'ambassade des États-Unis à Dakar, était l'invitée de RFM pour clarifier la polémique autour des refus de visa accordés aux joueuses de l'équipe nationale féminine de basketball du Sénégal.
Face aux critiques, notamment du Premier ministre Ousmane Sonko, la diplomate américaine a rappelé que "seuls les agents consulaires des ambassades américaines sont habilités à déterminer si un demandeur remplit les conditions requises pour l'obtention d'un visa". Elle insiste sur le fait que chaque décision est prise au cas par cas, même pour une équipe nationale disposant d'invitations officielles.
Stevens-Klitz a révélé un chiffre préoccupant : plus de 15% des Sénégalais titulaires de visa étudiant dépassent la durée légale de leur séjour aux États-Unis. "Cela pose un problème de confiance et fragilise la crédibilité des candidats futurs", a-t-elle expliqué, soulignant que ces dépassements privent également le Sénégal de compétences nécessaires à son développement.
La conseillère a fermement démenti l'existence d'une interdiction de voyage (travel ban) visant le Sénégal, malgré les rumeurs dans la presse. Cependant, elle a confirmé que les États-Unis évaluent régulièrement leurs politiques migratoires en fonction de plusieurs critères : qualité des contrôles, coopération sur le partage d'informations, fréquence des dépassements de visa et acceptation du retour des ressortissants en situation irrégulière.
Malgré ces tensions sur les questions de visa, Stevens-Klitz a souligné que le partenariat économique entre les deux pays se renforce. Des entreprises américaines comme Cosmos continuent d'investir au Sénégal, en phase avec la Vision 2050 du président Bassirou Diomaye Faye. Les discussions se poursuivent également concernant la reprise de certains programmes suspendus comme ceux de l'USAID.
La diplomate a conclu en rappelant que le Sénégal reste "l'un des partenaires les plus importants des États-Unis en Afrique", tout en maintenant que les politiques d'immigration américaines s'appliquent uniformément à tous les pays du monde.
SAMBA SY DÉSIGNÉ NOUVEAU COORDONNATEUR DU FDR
Réunis au siège de Taxawu Sénégal, les leaders du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République ont porté leur choix sur le secrétaire général du PIT pour coordonner la coalition à compter du 1er juillet 2025.
À l’issue d’une réunion tenue au siège de Taxawu Sénégal, les leaders du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) ont unanimement désigné Samba Sy, Secrétaire général du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), comme nouveau coordonnateur du Front à compter du 1er juillet 2025. Cette nomination, conforme à la charte interne du FDR, marque une étape importante dans la continuité et la structuration de cette coalition politique née il y a six mois.
La Conférence des Leaders a justifié ce choix par les qualités humaines et politiques reconnues de Samba Sy : un sens affirmé du dialogue et du rassemblement, une solide expérience militante et institutionnelle, ainsi qu’une écoute attentive des différentes composantes de la société. Ces atouts sont jugés essentiels pour conduire le Front dans un contexte national jugé préoccupant.
Le FDR a saisi l’occasion pour saluer le travail accompli par Khalifa Ababacar Sall, coordonnateur sortant, dont le mandat s’achève le 30 juin. L’ancien maire de Dakar a été chaleureusement remercié pour sa gestion jugée « exemplaire » et pour avoir posé les bases solides d’un cadre unitaire de défense des valeurs démocratiques.
L’APR ACCUSE LE POUVOIR D’ENDETTEMENT EXCESSIF ET D’AUTORITARISME
Le parti de l’ancien président Macky Sall dénonce un endettement jugé excessif, une loi de finances rectificative inquiétante, et fustige des atteintes aux libertés publiques, tout en appelant à une réforme de la dette à l’échelle internationale.
Réuni ce jeudi 26 juin, le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) a examiné en session ordinaire la situation nationale et internationale. À l’ordre du jour : la gouvernance économique jugée préoccupante, la gestion de la dette publique, la situation politique nationale et les enjeux internationaux.
Des inquiétudes sur la Loi de Finances rectificative 2025
Le SEN a exprimé sa vive inquiétude face au projet de Loi de finances rectificative 2025, qu’il qualifie de symbole d’une « gouvernance économique et financière défaillante ». Selon l’APR, les priorités du régime actuel semblent davantage centrées sur son confort que sur le bien-être des populations.
Dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre, le parti dénonce un niveau d’endettement jamais atteint : 10 200 milliards FCFA contractés en seulement 14 mois, dont 4 500 milliards en 2024 et 5 700 milliards prévus pour 2025. À titre de comparaison, l’APR rappelle que de 2012 à 2024, en pleine crise sanitaire mondiale et dans un contexte économique international tendu, le montant total emprunté était de 10 115 milliards FCFA.
Une dette « sans projet visible »
L’APR critique l’absence de projets visibles ou d’effets concrets sur la vie des Sénégalais, malgré ce recours massif à l’endettement. La dette intérieure reste élevée, et les conditions d’emprunt jugées périlleuses (coûts élevés, échéances courtes) menaceraient, selon le parti, la stabilité financière du pays.
Le SEN dénonce également une orientation quasi exclusive du ministère des Finances vers les marchés obligataires de la zone UEMOA, au détriment d’autres missions essentielles. Il ironise en parlant d’un « ministère exclusivement chargé de l’endettement dans la zone UEMOA ».
Le parti exige par ailleurs la publication immédiate du Bulletin statistique de la dette publique, dont le dernier numéro remonte à juin 2024, en application des principes de la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF).
Soutien aux responsables politiques et dénonciation des atteintes aux libertés
Sur le plan politique, le SEN salue la mobilisation des militants à Saint-Louis, lors de la marche du 21 juin, en soutien à Mansour Faye, ancien maire de la ville, ainsi qu’aux figures politiques Farba Ngom, Lat Diop, Aïssatou Sophie Gladima, Moustapha Diop et Abdoulaye Ndiaye, tous visés par des procédures judiciaires.
Le parti réclame également la levée du placement sous bracelet électronique de l’ancien ministre Ismaïla Madior Fall, et exige la libération immédiate des détenus politiques et d’opinion : Moustapha Diakhaté, Abdou Nguer, Assane Diouf et Jérôme Bandiaky.
Le SEN s’indigne aussi de l’arrestation du journaliste Bachir Fofana, y voyant une volonté manifeste du pouvoir de restreindre les libertés fondamentales et de faire taire les voix dissidentes.
« Le régime veut instaurer un climat de terreur, incompatible avec les principes d’un État de droit », accuse l’APR.
Sur le plan international : un appel pour une réforme de la dette
À l’international, le SEN salue le cessez-le-feu obtenu entre l’Iran et Israël, et exprime son soutien aux initiatives de Donald Trump en faveur de la paix à Gaza et en Ukraine.
Enfin, en vue de la réunion de Séville sur le financement du développement, l’APR appelle les partenaires techniques et financiers à prendre des mesures audacieuses pour alléger la dette des pays en développement, et plaide pour une réforme profonde de l’architecture financière mondiale, jugée inéquitable et excluante.
LE JARAAF ET GORÉE DOS À DOS AVANT L'ULTIME JOURNÉE
Le championnat sénégalais de Ligue 1 connaîtra son épilogue dimanche, après une avant-dernière journée pleine d’enjeux. Les deux clubs restent au coude-à-coude avec 51 points chacun. Dans le bas du tableau, Oslo FA entretient l’espoir du maintien.
Le suspense continue à la tête du championnat de Ligue 1, après les victoires du leader, le Jaraaf de Dakar et de sa dauphine, l’Union sportive de Gorée, jeudi, en matchs comptant pour la 29e et avant-dernière journée.
Le Jaraaf de Dakar a battu la SONACOS de Diourbel (2-0) au stade municipal de Ngor. Serigne Moctar Koite a inscrit le premier but du Jaraaf à la 45e mn et Souleymane Cissé à la 74e minute de jeu.
Devant un public nombreux, l’équipe de la Médina a mis la pression sur les visiteurs déjà assurés de leur maintien dans l’élite.
Il a fallu attendre la fin du temps réglementaire pour que la situation se débloque pour les ”vert et blanc”.
Comme face à l’USO lors de la journée précédente, Serigne Moctar Koite a ouvert le score sur un coup de tête.
Au retour des vestiaires, l’équipe de la Médina va accentuer la domination. A la 74e mn, Souleymane Cissé double la mise.
Avec cette victoire, le Jaraaf conforte son fauteuil de leader avec 51 points (14). Il devance l’Union sportive de Gorée au goal-average. Les insulaires ont battu AJEL de Rufisque (2-1) et comptent 51 points (10).
Le titre va se jouer dimanche lors de la dernière journée.
L’Union sportive de Ouakam (USO) est la grande perdante de la 29e journée. Les ouakamois ont été battus, 1-2, par Teungueth FC. Avec ce succès, les Rufisquois, champions sortants, assurent leur maintien en Ligue 1.
Dans le bas du classement, Oslo a signé un résultat important en allant battre la Linguère de Saint-Louis (2-1).
Du coup, les académiciens d’Oslo (28 points,-17), avant-derniers au classement, sont à trois points du premier non relégable HLM (31 points,-6).
Ils espèrent une large défaite des Hlmois face au Jaraaf.
L’équipe de Jamono de Fatick n’a pas réussi comme la saison dernière à rester dans l’élite.
Les Fatickois ont été dominés, 2-3, par Génération foot.
-Voici les résultats enregistrés à l’issue de la 29e journée de Ligue 1:
POUR UN FORUM NATIONAL SUR LE LIVRE ET LA LECTURE RÉELLEMENT REPRÉSENTATIF ET INCLUSIF
EXCLUSIF SENEPLUS - Il ne saurait y avoir de réforme authentique, de vision partagée, ni de stratégie nationale cohérente, si les principaux protagonistes de la chaîne du livre sont tenus à l’écart ou négligés
À l’heure où se dessine le Forum national sur le Livre et la Lecture, événement d’envergure censé tracer les perspectives futures du secteur, il nous paraît essentiel d’interpeller les autorités, dans un esprit républicain et constructif, sur l’importance d’une identification rigoureuse et équitable des véritables acteurs du monde du livre au Sénégal.
Nous ne doutons ni des intentions ni de la volonté de bien faire. Mais une chose est certaine : il ne saurait y avoir de réforme authentique, de vision partagée, ni de stratégie nationale cohérente, si les principaux protagonistes de la chaîne du livre sont tenus à l’écart ou négligés.
L’organisation d’un tel forum, s’il se veut légitime et utile, doit reposer sur une cartographie honnête, plurielle et dynamique des forces vives du secteur. Cette cartographie existe. Elle ne demande qu’à être reconnue, valorisée, intégrée dans les processus de décision.
Plusieurs initiatives collectives, organisations professionnelles, associations et projets citoyens se sont déjà distingués par leur engagement concret, leur expertise de terrain et leur impact culturel avéré. À ce titre, nous appelons humblement à ne pas occulter les entités suivantes, sans lesquelles tout débat sur le livre serait incomplet, voire désincarné.
Fonk Sunuy Làmmiñ
Collectif rassemblant chercheurs, enseignants, bibliothécaires, journalistes, éditeurs et militants des langues nationales, Fonk Sunuy Làmmiñ œuvre avec rigueur et créativité à la promotion de nos langues comme instruments de savoir, de lecture et de citoyenneté. Leurs axes d’action – enseignement, graphie correcte dans l’espace public, et animation littéraire – touchent au cœur des enjeux du Forum : langues nationales, éducation, production écrite et lecture publique.
La Convention nationale des écrivains et éditeurs du Sénégal (CONEES)
Après une première rencontre fondatrice à Guédiawaye en octobre 2023, la CONEES a initié des réflexions d’une grande profondeur sur le rôle du livre dans le développement culturel, politique et économique. Leurs conclusions ont même nourri le programme « Sénégal Horizon 2050 ». Le séminaire de Diakhao en juin 2025 a confirmé leur capacité à mobiliser et structurer le débat littéraire national. Comment parler du livre sans ces artisans de la réflexion collective ?
L’Association Sénégalaise des Éditeurs (ASE)
Organe professionnel majeur du secteur, l’ASE réunit les maisons d’édition généralistes, scolaires et littéraires du pays. Elle a organisé la première Rentrée littéraire du Sénégal sur le thème central de la souveraineté littéraire. Ignorer l’ASE reviendrait à vouloir réguler la pêche sans les pêcheurs, ou planifier une agriculture sans les paysans.
L’Association des Écrivains du Sénégal (AES)
Renouvelée en 2025, l’AES fédère aujourd’hui des écrivains confirmés et émergents. Elle joue un rôle clé dans la défense de la création littéraire, la transmission et la valorisation de notre patrimoine écrit. Dans un forum sur le livre, leur présence n’est pas symbolique : elle est structurelle.
Le Cénacle des Jeunes Écrivains du Sénégal (CJES)
Meneur de la Grande Nuit de la Littérature Sénégalaise – l’un des événements les plus inclusifs et populaires du secteur – le CJES incarne la jeunesse, la vitalité et la diversité du monde littéraire sénégalais contemporain. Leur capacité à réunir tous les corps de métier du livre mérite une place à la table des réflexions.
Parlons Poésie
Né d’un élan spontané entre jeunes poètes, le collectif a grandi pour devenir un espace de création, de publication (avec Alfaruq Éditions) et de célébration de la poésie moderne. Le Grand Prix Ibrahima Sall pour la poésie, organisé chaque année, fait aujourd’hui référence. Les formes orales et contemporaines de la littérature doivent être intégrées aux discussions du Forum.
Les organisateurs d’événements littéraires
Ils œuvrent avec abnégation, souvent sans soutien institutionnel, pour faire vivre le livre au-delà des centres urbains. Citons :
Amina Seck (Salon du Livre Féminin de Dakar),
Moustapha Ndéné Ndiaye (Salon International du Livre de Thiès),
Abdoulaye Fodé Ndione (FILID),
Alassane Cissé (Festival du Livre Jeunesse),
Massamba Gueye (Grande Nuit du Conte).
Salamata Ousmane Diallo (Miss Littérature)
Ces événements tissent un lien essentiel entre les livres, les publics et les territoires.
Les bibliothécaires, libraires et diffuseurs
Souvent les grands oubliés des politiques publiques, ils sont pourtant le dernier maillon – et parfois le seul – entre le livre et le lecteur. On pense ici à :
BIBLIOVÉLO d’Idrissa Sow (bibliothèques itinérantes à vélo),
Plumes du Monde, espace littéraire vivant à Dakar,
Afrothèque, une bibliothèque privée, riche et ouverte, dédiée aux auteurs du Sud.
La Bibliothèque Nomad, des « escales » littéraires à Dakar et des livres qui circulent.
Les éditeurs, imprimeurs, diffuseurs et distributeurs indépendants
Ils s’appellent Moukat, L’Harmattan Sénégal, Maîtres du jeu, et d’autres encore. Ils publient, diffusent, impriment, soutiennent, débattent, innovent. Ils donnent corps aux manuscrits et vie aux idées.
La presse culturelle et les critiques littéraires
Sans eux, les livres ne rencontreraient pas leurs lecteurs. Les journalistes culturels de la APCS ou les critiques regroupés autour de Waly Ba sont des transmetteurs essentiels. Ils analysent, valorisent, critiquent, encouragent. Leur regard éclaire, leur plume oriente.
Les centres culturels régionaux et les gestionnaires de CLAC
Nous souhaitons également souligner le rôle crucial des centres culturels régionaux et des gestionnaires des Centres de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC). Ces structures, présentes sur le territoire, abritent souvent des bibliothèques et assurent un travail fondamental d’animation et d’accès à la lecture dans des zones souvent peu dotées. Leur connaissance du terrain et leur proximité avec les populations sont des atouts inestimables pour une politique nationale du livre.
Et tous ceux que nous n’avons pas pu nommer…
Ce texte, aussi long soit-il, n’embrasse pas toutes les initiatives existantes. Il est probable que d’autres structures, personnalités ou collectifs méritent tout autant d’être cités. Cette omission n’est ni un oubli ni une négligence, mais plutôt un signe de la vitalité foisonnante du secteur du livre au Sénégal. Que chacun sache que sa voix, son travail, ses efforts comptent.
Ce rappel à la lucidité n’est ni une attaque, ni un repli identitaire : il est un appel citoyen à la cohérence. Le Forum national sur le Livre et la Lecture doit être l’occasion d’un diagnostic honnête, d’un débat ouvert et d’une refondation ambitieuse. Cela exige d’y associer les vrais acteurs – pas seulement ceux qui ont un titre, mais ceux qui ont une action.
Le livre est un bien public, un ferment de citoyenneté, un vecteur de souveraineté. Il mérite d’être pensé avec celles et ceux qui l’aiment, le servent, le protègent et le diffusent chaque jour.
Que ce Forum soit à la hauteur de ce que le Sénégal littéraire espère : un rendez-vous de lucidité, de courage et d’inclusion.
À bon entendeur.
DIOMAYE PRESSE D'AGIR APRÈS LE DIALOGUE
Le dialogue national a permis des avancées historiques selon la Convergence pour la défense des Valeurs Républicaines. Celle-ci met cependant en garde contre les blocages persistants et exhorte le président à poursuivre les négociations
La Convergence pour la défense des Valeurs Républicaines tire la sonnette d'alarme. Après avoir salué les "accords de principe majeurs" du dialogue national, l'organisation politique appelle le président de la République à agir d'urgence pour éviter que "les problèmes politiques dégénèrent en crises".
"La Convergence pour la défense des Valeurs Républicaines (CVR) s'est réunie le 24 juin 2025, sous la présidence de son coordonnateur Déthié Faye, pour évaluer les conclusions du dialogue national.
La CVR a répondu favorablement à l'invitation du président de la République à cette édition 2025 du dialogue national, consciente des vertus du dialogue politique sincère et inclusif pour l’avenir du Sénégal,
La CVR a noté avec une grande satisfaction la forte participation et l'engouement manifeste des forces vives de la nation. Cet élan témoigne d'une conscience collective croissante quant à la nécessité impérieuse du dialogue pour préserver la stabilité démocratique de notre pays.
Ce dialogue a permis, certes, d'enregistrer des accords de principe majeurs sur des questions électorales sensibles, qui ont longtemps mobilisé les acteurs politiques, telles que :
• L'adoption du bulletin unique.
• La création d'un organe indépendant de gestion des élections qui ne sera pas sous la tutelle du ministère de l'Intérieur.
• L'établissement d'une Cour constitutionnelle.
• L'inscription permanente dans le fichier électoral.
• La dématérialisation du processus électoral.
La définition consensuelle des modalités de mise en oeuvre de ces accords constituera un pas décisif pour la démocratie sénégalaise.
Cependant, la CVR constate que des divergences persistent sur des questions importantes, telles que :
• Le mode de scrutin.
• Le prononcé exclusif de la déchéance électorale.
• La revue de l'article 80 et suivants du Code pénal.
• Le droit d'organiser des marches dans toutes les communes.
• Le statut du chef de l'opposition.
La CVR invite instamment le président de la République, qui a certainement compris l'importance de ne pas attendre que les problèmes politiques dégénèrent en crises, à prendre d'urgence les initiatives nécessaires pour la poursuite des travaux du dialogue.
À cette fin, il est impératif de mettre sur pied, dans les meilleurs délais, un comité de suivi inclusif. Ce comité aura pour mission cruciale de se pencher sur les modalités de mise en oeuvre des accords de principe et d'approfondir l'examen des points de désaccord.
Par ailleurs, le contexte social, économique et politique actuel du Sénégal exige du Président de la République des initiatives idoines pour apaiser l'espace public. Il est essentiel que la priorité soit désormais donnée aux préoccupations réelles des citoyens.
La CVR rappelle que le respect des libertés et des droits humains, ainsi qu'une justice indépendante et équitable, demeurent des ruptures fondamentales attendues des nouvelles autorités."
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AU NOM DE LA FOI, AU PRIX DE L’ENFANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce que nous voyons aujourd’hui, dans certains daaras est une trahison spirituelle. Un apartheid silencieux entre les enfants protégés et les enfants abandonnés
Un drame de plus. Il y a quelques jours, à Mbour, des enfants écrasés sous les roues d’un véhicule, vidant leur sang sur le bitume sénégalais, pendant que la presse, comme pour s’absoudre d’une longue cécité collective, s’émeut de leur sort. Ces enfants étaient des talibés. Ils portaient sur leurs frêles épaules le poids d’un système ancien devenu inhumain, une déviance historique devenue norme sociale, une violence institutionnalisée que plus personne ne s’étonne de voir déployée au grand jour.
Dans les lignes qui suivent, cette modeste contribution tente de s’ajouter aux illustres voix sénégalaises (Amadou Thior avec le film Almodou, Elgas à travers le livre Un Dieu et des Mœurs…) qui n’ont de cesse, depuis plusieurs années, de nommer le scandale, de briser les silences complices, de regarder en face la faillite morale que constitue le sort des talibés au Sénégal.
Le mot talibé, emprunté à l’arabe ṭālib, signifie « étudiant ». Dans le contexte historique sénégalais, il désignait l’enfant confié à un maître religieux, le serigne daara, pour y apprendre le Coran, la rigueur morale, les codes du vivre-ensemble et l’humilité. Le daara n’était pas un bagne, mais une école traditionnelle. Le maître y exerçait une autorité spirituelle, dans un cadre communautaire, souvent rural, où l’apprentissage s’intégrait à la vie quotidienne, faite de travaux agricoles, de prières et d’enseignement oral. Mais ce modèle, qui pouvait être légitime dans une société précoloniale, a sombré dans une déchéance silencieuse. L’urbanisation rapide, la pauvreté endémique, la perte d’autorité des communautés villageoises, la marchandisation du religieux et l’inaction des pouvoirs publics ont transformé cette institution en machine à broyer les enfances.
Aujourd’hui, le talibé est une silhouette familière dans le paysage urbain sénégalais. Il hante les marchés, les stations-service, les parkings, les entrées de mosquées et les carrefours. Pieds nus, pot en main, regard fuyant ou résigné, il devient l’enfant de tout le monde et de personne. Derrière cette omniprésence se cache une économie de la mendicité, à peine dissimulée, où des milliers d’enfants sont forcés chaque jour de rapporter un quota d’argent à leur maître, sous peine de châtiments corporels. Le mot daara devient alors synonyme de lieu de détention. Il y a là une mutation perverse. De la quête du savoir à l’exploitation systémique. Une éducation de survie qui nie tout droit à l’enfance.
Ce drame est d’autant plus insupportable qu’il se réclame du religieux. Mais rien, absolument rien, dans les textes sacrés de l’Islam, ne peut justifier la maltraitance d’un enfant. Au contraire, le Coran appelle à la protection des enfants, non à leur exposition à la rue. Le verset « Et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté, c'est Nous qui attribuons leur subsistance, tout comme à vous. Les tuer, c'est vraiment, un énorme péché » (Sourate 17, verset 31), ne parle pas seulement du meurtre physique mais de toute forme de négligence destructrice, y compris le fait de sacrifier l’enfance sur l’autel de traditions dévoyées. Le Prophète Mouhammad (Paix et Salut sur Lui) fut sensible à la condition des plus faibles, et recommanda la bienveillance, l’amour, la protection. Il fut un éducateur miséricordieux, non un bourreau d’enfants. Il n’a jamais enseigné le Coran dans des conditions inhumaines. Le Hadith n° 2319 du Sahîh Muslim nous rappelle ces propos du Prophète Mouhamad (Paix et Salut sur Lui) : « Celui qui n’a pas de miséricorde pour les enfants et ne respecte pas les anciens n’est pas des nôtres ».
Ce que nous voyons aujourd’hui, dans certains daaras, n’est pas un excès de zèle religieux, mais une trahison spirituelle. L’enseignement du Coran ne devrait pas rimer avec douleur, humiliation et peur. Un daara qui ne garantit pas à l’enfant un toit digne, une alimentation suffisante et une protection contre la violence est en contradiction avec la responsabilité éducative prescrite par l’Islam. Et pourtant, le système perdure, sanctuarisé par une partie de l’opinion, toléré par les autorités religieuses, avalisé par des politiques frileux. On évoque la tradition, on invoque le respect dû aux marabouts, on détourne le regard au nom de la stabilité sociale. Et l’enfant reste là, dans le silence de la rue, oublié.
Il est devenu banal, au Sénégal, de croiser des talibés en détresse. Leurs corps amaigris, leurs pieds blessés, leurs vêtements en lambeaux n’émeuvent plus vraiment. L’œil s’est habitué. L’indignation s’est tue. L’aumône, paradoxalement, devient l’outil de perpétuation du système. Car chaque pièce donnée dans la rue, chaque geste que l’on croit charitable, est une caution à la mendicité organisée. Ce n’est plus la solidarité, c’est l’alimentation d’un marché cynique où l’enfant n’est plus un sujet, mais un outil. Dans un pays où la famille est une valeur sacrée, où l’enfance est célébrée dans les discours, il est étrange que tant d’enfants soient ainsi livrés à la rue, sous un soleil de plomb, sans réaction massive. Il y a là une fracture morale inquiétante. Un apartheid silencieux entre les enfants protégés et les enfants abandonnés.
Et que dire de l’État ? La loi sénégalaise interdit la mendicité forcée (article 3 de la loi n° 2005-06). Des campagnes ponctuelles sont lancées, des discours officiels se veulent compatissants. Mais rien de structurel ne bouge. Pourquoi ? Parce que les maîtres coraniques représentent des blocs d’influence électorale. Parce que s’attaquer à la mendicité des talibés, c’est risquer la rupture avec certains segments du pouvoir religieux. Alors on compose, on recule, on édulcore. Et les rapports s’entassent sur les bureaux ministériels pendant que les enfants dorment sur les trottoirs. Même les tentatives de réforme, comme les projets de daaras modernes, peinent à prendre. Faute de volonté réelle, faute de courage politique, faute de rupture assumée avec l’hypocrisie ambiante. Ce ne sont pas les moyens qui manquent, c’est l’engagement.
Le drame des talibés n’est donc pas un accident. Il est le produit d’un consensus criminel entre l’indifférence sociale, la lâcheté politique et la complicité religieuse. Il n’est pas une fatalité, mais une construction. Et ce que les sociétés construisent, elles peuvent le déconstruire. Il faut rompre avec l’acceptation sociale de cette horreur. Il faut rééduquer l’opinion, dire que le respect des maîtres coraniques ne signifie pas la soumission à la maltraitance. Il faut criminaliser, sans exception, toute forme de mendicité forcée. Il faut soutenir les maîtres vertueux, en les insérant dans un cadre éducatif digne, contrôlé, rémunéré. Il faut donner à ces enfants des alternatives, des refuges, des écoles.
Lorsque des talibés meurent, écrasés sur la route, ce n’est pas une simple tragédie routière. C’est le miroir de notre échec collectif. Chaque goutte de leur sang est une interpellation. Que vaut une société qui laisse ses enfants mendier, errer, souffrir, mourir, au nom de traditions qu’elle ne questionne même plus ? Il ne s’agit plus d’émotion. Il s’agit de justice. Il s’agit d’humanité.
Le projet de ville futuriste du chanteur sénégalo-américain n'existe plus, la SAPCO et le promoteur ayant trouvé un accord à l'amiable pour y mettre fin, selon le directeur général de la société d'aménagement
Le projet de ville futuriste Akon City, une initiative du chanteur et entrepreneur sénégalo-américain Alioune Badara Thiam Akon, alias, n’existe plus, son promoteur et la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO) ayant trouvé un accord à l’amiable, qui y met fin, a appris l’APS de son directeur général, Serigne Mamadou Mboup.
”Le projet Akon City n’existe plus. Fort heureusement, un accord a été trouvé entre la SAPCO et le promoteur Alioune Badara Thiam’’, a déclaré M. Mboup.
Un nouveau projet immobilier du même promoteur, Akon, sera mis en oeuvre sur le même site qui devait accueillir Akon City, selon le directeur général de la SAPCO.
Le projet Akon City, lancé en grande pompe en 2020, à Mbodiène, sur la Petite-Côte (ouest), a connu une longue période de stagnation, qui a suscité des interrogations et des critiques, certains Sénégalais doutant de sa faisabilité ou de la possibilité du chanteur et entrepreneur à le mettre en oeuvre.
‘’Ce qu’il prépare avec nous est un projet réaliste, que la SAPCO accompagnera pleinement’’, a ajouté Serigne Mamadou Mboup dans un entretien avec l’APS, en parlant du nouveau projet immobilier et d’Alioune Badara Thiam.
‘’Le dossier se termine bien’’, a-t-il poursuivi en faisant allusion à Akon City, aujourd’hui abandonné, tout en évoquant ‘’une bonne collaboration à venir’’ entre Thiam et la SAPCO.
Akon City devait abriter des hôtels, des centres commerciaux, des hôpitaux et des studios de cinéma, selon son promoteur.
NATHALIE YAMB BANNIE DE L'EUROPE
L'Union européenne a sanctionné ce jeudi l'activiste suisso-camerounaise Nathalie Yamb, l'inscrivant sur sa liste noire pour ses liens avec le groupe Wagner et ses activités pro-russes en Afrique
(SenePlus) - Ce jeudi 26 juin, le Conseil européen a inscrit l'influenceuse suisso-camerounaise Nathalie Yamb sur la liste des personnalités interdites de séjour dans l'espace européen, lui reprochant ses liens étroits avec le groupe Wagner et ses activités de déstabilisation, selon les informations rapportées par Jeune Afrique.
La mesure, publiée au journal officiel de l'Union européenne, va au-delà d'une simple interdiction de territoire. Elle s'accompagne également d'un gel des avoirs de l'activiste au sein de l'UE, marquant ainsi l'intensification de la pression occidentale sur les relais de l'influence russe sur le continent africain.
Cette décision s'inscrit dans la continuité d'une politique de sanctions initiée le 8 octobre 2024, lorsque le Conseil européen avait imposé des mesures restrictives à une série de personnalités accusées d'appuyer des "activités déstabilisatrices menées par la Russie". Nathalie Yamb rejoint désormais un groupe de quarante-six personnalités et entités sanctionnées par l'UE pour leurs activités pro-russes présumées, leur soutien à la guerre en Ukraine ou aux opérations de guerre hybride ciblant les pays européens.
Selon Jeune Afrique, la liste concerne presque exclusivement des citoyens russes, incluant des militaires et des officiers du renseignement, ce qui rend d'autant plus notable l'inclusion de cette activiste africaine dans ce dispositif répressif.
Le Conseil européen justifie sa décision en soulignant qu'elle "entretient des liens spécifiques avec l'Association for free research and international cooperation (Afric), une organisation liée à des sociétés militaires privées russes". Sans le mentionner formellement, cette référence désigne clairement le groupe Wagner, dont Nathalie Yamb a ouvertement encouragé le déploiement sur le continent africain, particulièrement au Mali.
Les liens entre l'influenceuse et la nébuleuse Wagner ne relèvent pas de simples soupçons. Selon les informations de JA, l'activiste a participé à plusieurs reprises à des événements organisés par la structure Afric, où elle a été vue aux côtés de personnalités clés de cette organisation, notamment Alexander Malkevich, l'un de ses dirigeants.
Cette proximité, Nathalie Yamb ne l'a jamais dissimulée. Dans un entretien accordé à la Radio télévision suisse en mars 2023, rapporte Jeune Afrique, elle "assurait ainsi être favorable à percevoir une rétribution financière de la part du président russe Vladimir Poutine et d'Evgueni Prigojine, fondateur du groupe de Wagner, tué le 23 août 2023 dans un accident d'avion".
Le Conseil européen dresse un portrait sans complaisance de son évolution idéologique : "Depuis le sommet de Sotchi, auquel elle a assisté en 2019, Nathalie Yamb soutient ouvertement la Russie, adoptant le langage de Moscou et prenant notamment pour cible la France et l'Occident, dans le but de les évincer du continent africain".
L'Europe accuse l'activiste de participer à une vaste entreprise de manipulation informationnelle. Selon le document du Conseil européen cité par JA, "Nathalie Yamb soutient des actions et des politiques imputables au gouvernement de la Fédération de Russie qui compromettent ou menacent la démocratie, l'État de droit, la stabilité ou la sécurité de l'Union ou de ses États membres en recourant à la manipulation de l'information".
Cette analyse rejoint celle formulée plus tôt par Washington. Le Département d'État américain avait déjà qualifié Nathalie Yamb d'"agent d'influence de l'écosystème de désinformation et de propagande lié à Prigojine" dans une note de novembre 2022, selon Jeune Afrique.
La France avait pris les devants en sanctionnant l'influenceuse dès le 12 janvier 2022. Le ministère français de l'Intérieur lui avait alors interdit l'entrée et le séjour sur le territoire, invoquant "des diatribes récurrentes qu'elle profère contre la France et ses autorités et dans lesquelles elle cautionne, voire encourage, le recours à la violence à l'encontre des symboles de la présence française en Afrique".
Les autorités françaises estimaient que ses positions étaient "susceptibles de favoriser l'entrisme des puissances étrangères hostiles à la France sur le continent africain et d'alimenter le développement d'un ressentiment populaire anti-français en Afrique, mais également parmi les diasporas africaines en France", rapporte Jeune Afrique.