SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 juillet 2025
MACRON SOURD À L'AFRIQUE
Dans un documentaire diffusé sur France Télévisions, le président français a de nouveau tenté de justifier sa politique africaine en invoquant son âge. Il s'agit selon AfriqueXXI, d'un "mari violent incapable de reconnaître les cicatrices laissées"
(SenePlus) - Dans un documentaire diffusé le 22 juin dernier sur France Télévisions, Emmanuel Macron a une nouvelle fois tenté de justifier sa politique africaine en se retranchant derrière son âge. « Je suis le premier président français à être né après les décolonisations, donc on ne va pas être enfermé dans notre passé », a-t-il déclaré, reprenant presque mot pour mot ses propos de 2017. Cette défense par l'innocence générationnelle révèle, selon l'éditorial du magazine AfriqueXXI, un président « toujours aussi déconnecté, qui n'a appris aucune leçon de ses errances et qui préfère accuser les autres plutôt que de se remettre en question ».
Le président français se présente comme la victime d'un héritage qu'il aurait courageusement démoli. « Mes prédécesseurs avaient progressivement changé ce système et je l'ai peut-être arrêté de manière plus radicale, ce qui parfois d'ailleurs n'a pas été compris », affirme-t-il dans le documentaire "Afrique-France : le divorce ?". Une posture que dénonce fermement AfriqueXXI : « Ce n'est pas sa politique qui est mauvaise : ce sont ceux qui la commentent et qui la subissent qui ne la comprennent pas. »
Pourtant, les faits contredisent cette vision. Le magazine rappelle les « langoureuses accolades avec un dictateur sans âge qui s'attaque à toutes les voix discordantes de son pays, le président camerounais Paul Biya », ou encore « l'adoubement sans ciller du fils d'Idriss Déby Itno, Mahamat, après un coup d'État constitutionnel en 2021 ». Ces compromissions révèlent la persistance d'une Françafrique que Macron prétend avoir enterrée.
L'éditorial souligne également le « double standard pour condamner ou non les coups d'État de ces dernières années : le Gabon et la Guinée, qui ne remettent pas en cause la présence française, n'ont pas été traités de la même manière que le Mali, le Burkina Faso et le Niger ». Une sélectivité qui trahit les véritables priorités de l'Élysée.
L'analyse du cas nigérien révèle les contradictions du discours présidentiel. Quand Macron affirme « Nous ne faisons plus ça » en parlant d'interventions militaires, AfriqueXXI rappelle que « plusieurs journaux ont pourtant révélé les tentatives avortées de l'armée française ». Plus troublant encore, « en novembre 2024, devant la Commission de la défense nationale à l'Assemblée, Jean-Marie Bockel, envoyé personnel du président de la République pour l'Afrique, a lui-même affirmé que 2 000 hommes avaient été mobilisés en Côte d'Ivoire dans l'hypothèse d'une intervention au Niger ».
Une rhétorique victimaire face aux nouvelles influences
Le documentaire évoque les menaces contre un diplomate français, mais AfriqueXXI questionne cette présentation : « face à des militaires français surarmés et au millier de soldats stationnés non loin, des jeunes Nigériens munis de bâtons et de pierres risquaient-ils de faire le poids ? La réponse est non. »
Le film met largement l'accent sur les influences russe et turque en Afrique, présentant la France comme victime d'une « guerre idéologique, civilisationnelle même, menée par des pays qui auraient des comportements pires que ceux de l'ancienne puissance coloniale ». Pour AfriqueXXI, cette approche vise à « effacer deux cents années de colonisation et de pillage ».
La métaphore utilisée par le magazine est saisissante : « si mariage il y eut, ce fut une union forcée, avec viols et abus répétés. Et Emmanuel Macron de se comporter comme le mari violent qui est incapable de reconnaître les cicatrices laissées par les coups portés ».
L'éditorial conclut en citant l'écrivain Armand Gauz, qui ouvre et clôture le documentaire : « On a l'impression que quand la France a un problème, c'est toute l'Afrique qui a un problème ». Sa conclusion résonne comme un appel au réalisme : « Calmez-vous les Blancs, tout va bien, la France n'est en perdition nulle part, on parle votre langue et on la parle plutôt bien, on dit vos poèmes, donc calmez-vous, collez-nous la paix un peu, on va faire deux trois trucs entre nous là, ça va bien se passer. »
Cette analyse d'AfriqueXXI révèle un président français arc-bouté sur une vision dépassée, incapable d'admettre que « ceux qui ont mis la France dehors sont tous nés bien après la colonisation, les indépendances et parfois même après le président français ». Une myopie politique qui ne peut que creuser le fossé entre Paris et ses anciens territoires africains.
BUDGET RECTIFICATIF ADOPTÉ
L'État sénégalais fait face à un défi budgétaire de taille avec un besoin de financement additionnel de 1 141,7 milliards FCFA. La dette publique pèse désormais 4,9% du PIB, contraignant le gouvernement à réviser ses ambitions
L'Assemblée nationale a adopté samedi 28 juin la Loi de finances rectificative (LFR) 2025 par 126 voix pour, 11 contre et 2 abstentions sur 139 votants. Ce budget révisé traduit une approche plus réaliste des capacités financières du pays, marquée par une révision à la baisse des principales projections économiques.
Le taux de croissance du PIB a été révisé à 8,0% contre 8,8% initialement prévu dans la loi de finances initiale, soit un ajustement de 0,8 point de pourcentage. "Cette révision maintient néanmoins un objectif de croissance ambitieux, avec une croissance hors hydrocarbures estimée à 3,8%", a souligné le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba.
Le PIB nominal subit également une correction significative, passant de 22 597,7 milliards FCFA à 21 690,5 milliards FCFA, soit une contraction de 907,2 milliards FCFA (-4,0%). Cette révision a des répercussions directes sur les prévisions de recettes de l'État.
Les recettes du budget général s'établissent désormais à 4 794,6 milliards FCFA contre 4 668,9 milliards initialement prévus, soit une baisse de 125,7 milliards FCFA (-2,6%). Le taux de pression fiscale est projeté à 18,9% du PIB, contre 19,3% dans la loi de finances initiale.
Du côté des dépenses, le budget général affiche 6 395,1 milliards FCFA contre 6 364,8 milliards FCFA prévus initialement, soit une légère réduction de 30,3 milliards FCFA (-0,5%). Cependant, le déficit budgétaire se creuse, passant de 1 600,4 milliards FCFA (7,08% du PIB) à 1 695,9 milliards FCFA, soit 7,82% du PIB. Cette dégradation représente 95,5 milliards FCFA supplémentaires en valeur absolue (+6,0%).
"Ces ajustements, bien que contraignants, traduisent notre volonté de maintenir un équilibre entre réalisme budgétaire et ambition de développement", a défendu le ministre Cheikh Diba. Le gouvernement s'engage fermement à revenir progressivement vers la cible de déficit communautaire de 3% du PIB à moyen terme.
L'explosion des charges de la dette
L'un des défis majeurs de cette rectification réside dans la gestion de l'augmentation substantielle des charges financières sur la dette publique. Ces dernières ont presque doublé, passant de 932,08 milliards FCFA dans la loi de finances initiale à 1 057,1 milliards FCFA dans cette rectification, représentant désormais 4,9% du PIB.
"Cette évolution, directement liée à la révélation de la dette réelle de l'État, illustre l'ampleur des ajustements nécessaires et justifie pleinement notre démarche de transparence et de responsabilisation", a expliqué M. Diba.
Le besoin de financement additionnel s'élève à 1 141,7 milliards FCFA par rapport à la loi de finances initiale, portant le besoin de financement global à 5 715,54 milliards FCFA.
La structure des investissements connaît également un réajustement significatif. Les investissements financés sur ressources extérieures passent de 3,26% du PIB dans la loi de finances initiale à 6,22% du PIB dans cette LFR. Cette hausse est compensée par une contraction des dépenses d'investissements financées sur ressources internes, qui chutent de 5,3% à 2,7% du PIB.
"Cette réorientation reflète notre volonté d'optimiser l'utilisation de nos ressources tout en maintenant un niveau d'investissement public soutenu", a conclu le ministre des Finances et du Budget.
Ce nouveau cadrage budgétaire illustre les défis auxquels fait face le Sénégal pour concilier ambitions de développement et contraintes financières, dans un contexte de révélation progressive de l'ampleur réelle de l'endettement public.
PAR CHEIKH TIDIANE MBAYE
LECTURE SOCIOLOGIQUE DU RAPPORT D'EXÉCUTION BUDGÉTAIRE
Le rapport d'exécution budgétaire du premier trimestre 2025 offre bien plus qu’un simple aperçu technique des finances publiques. Il est, en filigrane, le miroir sociologique d’un comportement collectif : celui d’un État qui consomme plus qu’il n’investit
Le rapport d'exécution budgétaire du premier trimestre 2025, publié récemment par le ministère sénégalais des Finances et du Budget, offre bien plus qu’un simple aperçu technique des finances publiques. Il est, en filigrane, le miroir sociologique d’un comportement collectif : celui d’un État qui consomme plus qu’il n’investit, et d’une société qui semble reproduire cette logique à tous les niveaux. En cela, la tendance structurelle de l’État à privilégier les dépenses de fonctionnement au détriment des investissements productifs s’apparente à un mode de vie généralisé au sein de la population.
Une économie budgétaire centrée sur le passif
Le rapport indique que plus de 75 % des dépenses réalisées au T1-2025 relèvent du fonctionnement courant, incluant les salaires, les subventions, et les charges de la dette. En revanche, les investissements directs de l’État n’atteignent même pas 1 % des prévisions annuelles. Cette disproportion interpelle. Elle signale un déséquilibre profond dans la vision de la gestion des ressources publiques : l’État semble consommer ses moyens plutôt que de les transformer en leviers de production durable.
Un État « consommateur » plus que « bâtisseur »
Ce comportement de l’État n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une culture sociale plus large où l’urgence du présent prime sur la planification de l’avenir. Entretenir un appareil administratif hypertrophié, maintenir des subventions de confort, multiplier les charges récurrentes non productives : tout cela témoigne d’un souci de confort immédiat au détriment de la création d’infrastructures ou d’actifs économiques.
On observe ici un rapport au temps particulier : l’avenir est incertain, presque secondaire. Il faut donc profiter maintenant, consommer maintenant, satisfaire maintenant. Ce qui est paradoxal pour un État qui devrait, par essence, incarner la projection stratégique et la responsabilité générationnelle.
Un comportement qui reflète celui d'une majorité de citoyens
Cette tendance de l’État reflète un phénomène social plus global. Dans une grande partie des ménages sénégalais, les revenus sont majoritairement consommés pour des dépenses courantes : habillement, cérémonies, alimentation, mobilité. L’épargne est faible, et l’investissement – dans l’immobilier, l’agriculture, la formation ou l’entrepreneuriat – reste marginal.
De même que l’État peine à créer des actifs publics structurants, les citoyens peinent à transformer leurs revenus en richesses productives. Dans les deux cas, on observe un rapport émotionnel à la dépense, souvent justifiée par des normes sociales (répondre aux demandes, paraître généreux, célébrer l’instant) plutôt qu’économiques (rentabilité, durabilité, transmission).
Une culture de la dépense statutaire
Derrière ces choix budgétaires se cache une logique statutaire : dépenser pour asseoir ou entretenir un statut. Pour l’État, il s’agit de maintenir une image de puissance ou de générosité. Pour le citoyen, c’est souvent une question d’honneur ou de reconnaissance sociale. Dans les deux cas, la dépense devient un outil de communication identitaire plus qu’un instrument de production.
Réconcilier consommation et investissement : un impératif sociétal
Cette analyse suggère que le rééquilibrage budgétaire au Sénégal ne pourra être strictement technique. Il doit être sociologique. Changer la manière dont l’État dépense suppose de transformer les mentalités collectives vis-à-vis de l’argent, du temps, du statut et de la responsabilité.
Il est urgent de promouvoir une culture de l’investissement, de la planification, de l’accumulation d’actifs à tous les niveaux de la société. L’État doit donner l’exemple en orientant les ressources vers l’éducation, les infrastructures, l’innovation. Et les citoyens doivent être encouragés à épargner, à entreprendre, à transmettre.
Car un pays où l’on consomme plus qu’on ne crée est un pays qui se condamne à vivre toujours à crédit, matériellement et symboliquement.
Quelles conditions pour une rupture ?
La réussite de tout programme de développement véritablement transformateur au Sénégal suppose une série de préalables structurels et sociopolitiques que voici :
1. Une réconciliation nationale sans compromission, fondée sur la vérité, la justice, et l'inclusion, pour asseoir une paix durable et restaurer la confiance dans les institutions.
2. Une vision claire et partagée du devenir national, portée par un leadership éthique et responsable, capable d’unir les énergies autour d’un horizon collectif.
3. Un modèle économique renouvelé, basé sur la valorisation des ressources locales, la souveraineté productive et la création d’actifs durables, rompant avec les logiques de dépendance ou d’importation excessive.
4. Une implication structurante du secteur privé national, non pas comme simple sous-traitant ou accompagnateur, mais comme co-acteur central des politiques publiques de développement et des programmes sociaux.
5. Une plus grande transparence et efficacité dans la mobilisation et l’exécution budgétaire, avec des audits publics, des critères de performance et des mécanismes de redevabilité renforcés.
6. Un rééquilibrage des dépenses publiques, avec plus d’investissements orientés vers les actifs productifs (infrastructures, recherche, formation, santé, agriculture) et une réduction drastique de la consommation improductive.
7. Une réduction du train de vie de l’État, afin que les dirigeants vivent et agissent en fonction des réalités et conditions des citoyens ordinaires.
Conclusion : Le rapport budgétaire 2025 est donc plus qu’un tableau de chiffres. Il est le reflet d’un rapport social et culturel à l’argent, au pouvoir et au temps. Comprendre cette dynamique est une étape nécessaire pour refonder une économie plus saine, mais aussi une société plus responsable. Le Sénégal ne pourra se construire durablement que s’il transforme son rapport collectif à la dépense en un projet commun de création, d’investissement et de transmission.
Par Bocar SAKHO
FREE BACHIR FOFANA !
Sur cette page aujourd’hui, c’est un autre article qui aurait dû être publié, sous une autre signature. Mais la machine répressive du pouvoir a pensé sans doute pouvoir priver les lecteurs de leur Contrepoint, en cachant à Bachir Fofana la lumière
Sur cette page aujourd’hui, c’est un autre article qui aurait dû être publié, sous une autre signature. Mais la machine répressive du pouvoir a pensé sans doute pouvoir priver les lecteurs de leur Contrepoint hebdomadaire, en cachant à Bachir Fofana la lumière. Au journal Le Quotidien, nous avons estimé que cela ne devait pas être. Et nous ferons tout pour que notre chroniqueur retrouve sa famille, ainsi que son espace dans notre journal.
Ils avaient promis d’ouvrir une page blanche pour construire un Sénégal juste et prospère. Mais, le monstre est revenu, et c’est comme s’il ne nous avait jamais quittés : il est réapparu avec un appétit plus gargantuesque. Bachir Fofana a été donc écroué hier. Alors qu’il aurait dû être au rendez-vous du Contrepoint de ce week-end, la chronique hebdomadaire qu’il tient dans Le Quotidien depuis plusieurs mois. Mais, le procureur l’en a empêché en le plaçant sous mandat de dépôt pour diffusion de fausses nouvelles. Il sera jugé mercredi en flagrant délit, une pratique que certains semblent considérer comme un cadeau fait aux justiciables ou un signal de changement dans le traitement judiciaire des dossiers. Qu’est-ce qui différencie ce pays de la république de Gondwana, schématisée par l’humoriste Mamane pour caricaturer les Etats dirigés d’une main de fer par des dictateurs mégalomanes ? Entre le virtuel et le réel, il n’y a plus d’écart. Ou même, comme on dit, la réalité dépasse la fiction.
Pour un régime élu sur ses promesses de rupture, il est triste de constater que la démagogie et la gouvernance de la menace et de l’intimidation font partie intégrante des règles de gestion. Il n’y a même pas eu de temps de jouissance, mais un enchaînement de coups de marteau sur des acquis arrachés par une génération d’hommes politiques. Les mêmes qui ont renoncé à tout pour façonner la trajectoire de ce pays. Ils ont vécu la prison, la clandestinité pour créer ce modèle miroir en Afrique francophone. Mais, tout a changé. On voit même certains communistes, las d’attendre le grand soir, se transformer en laquais du souverainisme et se faire complices d’actes dignes des régimes du parti unique. Il faut ajouter au décor une Société civile enveloppée dans sa lâcheté et l’espoir d’être invitée au banquet des «Patriotes». On voit surtout des médias qui ont cédé opportunément quand la nuit tombait sur eux. D’autres tentent de se défendre avec le courage d’un taureau sur le chemin de l’abattoir. Alors que la répression s’intensifie sous le régime de la diffusion de fausses nouvelles, d’offense au chef de l’Etat.
Pourtant, on avait promis l’abrogation de l’article 80, la fin des retours de Parquet. On a recours désormais aussi à l’article 254 du Code pénal pour protéger «une personne exerçant une ou des prérogatives du chef de l’Etat». Une évolution juridique que même George Orwell, dans son célèbre ouvrage 1984, n’aurait pas imaginée. Macky Sall n’est pas un sain, mais son pouvoir n’était pas allé aussi loin pour punir certains délits, en ayant recours à cet article liberticide afin d’offrir une protection judiciaire à une personne nommée par un simple décret. L’argument de l’establishment de Pastef pour maintenir les articles 80 et 254 ? Il faut protéger les institutions de la République. Une pirouette pour des girouettes. Souriez ! Depuis son discours de Président élu, Bassirou Diomaye Faye s’acharne à insister sur l’importance de la réconciliation nationale. Jusqu’ici, ses déclarations ne sont suivies d’aucun acte pour refermer une fracture née en 2021. Au lendemain du Dialogue politique, il l’avait encore ressassée du haut de la tribune, mais quelques jours plus tard, Moustapha Diakhaté a été envoyé en prison pour avoir prononcé le mot «gougnafier».
Aujourd’hui, les gens peuvent décider de fermer les yeux ou de détourner le regard sur ce Sénégal qui se déforme. L’échaudage de notre société vacille. Mais, les ingénieurs politiques ne font rien pour éviter son écroulement, à l’image de ces immeubles qui s’effondrent à Touba et à Dakar. Il y a deux entités, inoculées du virus de la haine, qui regardent vers des horizons différents, comme si la devise de notre pays, «Un peuple, un but, une foi», était devenue juste des écritures sur nos emblèmes. Sur les plateaux de télévision et les Web Tv, les codébatteurs se jettent l’anathème dans une aisance assumée.
Dans les grands-places, les bus et les chaumières, les discussions s’achèvent par des mots aigres-doux, montrant la profondeur de la cassure. D’un côté, il y a les hommes intègres, et de l’autre, les «kulunas» et les «neutres», qui sont contraints de regarder un film indigeste sur leurs écrans de téléphone.
Or, rien de grand ne se construit dans ce climat délétère où tout semble faire croire qu’un simple accroc peut faire exploser les équilibres. Si Bassirou Diomaye Faye ne réussit pas durant son quinquennat à matérialiser cette réconciliation, son mandat n’aura pas impacté le pays. Ce sera une simple parenthèse qui viole les promesses d’un Sénégal différent, avec une Justice expurgée de ses articles rédigés du temps colonial ou du parti unique pour casser des opposants ou des journalistes critiques. Pour l’instant, le régime Pastef n’a pas emprunté cette route. Il préfère rester sur la voie de ses prédécesseurs pour montrer sa toute-puissance, qui écrase les voix discordantes. Sous les ors de la République.
Au Quotidien, tout le monde sait que je n’aime pas les commentaires de ce genre. C’est un point de vue. Aujourd’hui, ce sont les opinions qui sont réprimées de manière abrupte et sans discernement pour raboter nos acquis, bouleverser un modèle qui a enchanté des millions de personnes.
Je suis Bachir Fofana. Ce n’est pas un combat de solidarité rédactionnelle ou corporatiste, mais une bataille contre la judiciarisation de l’espace public, de la liberté de la presse et la pensée unique.
J’ai décidé de faire le Contrepoint de ce samedi pour montrer que personne ne peut emprisonner une idée, une liberté dans une cellule de prison. Et tout ce qui se construit par la force et l’excès s’effondrera par la puissance de la résistance des esprits libres. Peut-être qu’ils ne sont que deux, mais ils seront bientôt des centaines, des milliers et des millions pour modifier le décorum actuel du pays.
La grandeur n’est pas loin de la décadence, mais il faut se battre pour ne pas y tomber. Les poutres sont certes solides, mais tout peut céder sous le poids des injustices, terrain qui a permis à Pastef de forger la légende de son leader. Les personnes qui se croient messianiques ne se remettent jamais en cause, elles effacent de leur mémoire les fragilités de la vie. Oubliant que l’éternité est un attribut divin. Mais, le mur est leur frontière.
COMMENT LE CHANGEMENT CLIMATIQUE MENACE L'ALIMENTATION DES ELEPHANTS DANS LES SAVANES D'AFRIQUE DE L'OUEST
L'écosystème WAPOK (W-Arly-Pendjari-Oti-Mandouri-Keran), une vaste zone d'aires protégées qui s'étend sur quatre pays – Bénin, Burkina Faso, Niger et Togo – constitue l'un des derniers refuges de ces éléphants
Dans les savanes protégées de l'Afrique de l'Ouest, les éléphants dépendent fortement d'arbres et d'arbustes pour se nourrir, surtout en saison sèche. L'écosystème WAPOK (W-Arly-Pendjari-Oti-Mandouri-Keran), une vaste zone d'aires protégées qui s'étend sur quatre pays – Bénin, Burkina Faso, Niger et Togo – constitue l'un des derniers refuges de ces éléphants. Or une nouvelle étude montre comment le changement climatique pourrait bouleverser ces plantes, et par conséquent, la survie des éléphants du WAPOK. Kolawolé Valère Salako, l'un des auteurs de l'étude, chercheur et spécialiste en modélisation écologique et en dynamique des écosystèmes, explique à The Conversation Africa comment le changement climatique risque d'affecter l'alimentation des éléphants.
En quoi l'étude sur cet écosystème est-elle importante?
En Afrique de l’Ouest, le complexe W–Arli–Pendjari–Oti–Mandouri–Kéran (WAPOK) est la plus vaste zone protégée des savanes (31231 km2), étendue sur quatre pays dont le Bénin, le Niger, le Togo, et le Burkina Faso. Ce complexe abrite non seulement la plus grande population d’éléphants de savanes africaines Loxodonta africana d’Afrique de l’Ouest, avec environ 5 000 individus, mais aussi d’autres espèces emblématiques comme le lion, le léopard, le guépard, l'hippopotame et le buffle. Les éléphants restent le plus grand mammifère terrestre dans le complexe, et constituent de ce fait un attrait touristique important. Leur conservation reste non seulement une priorité environnementale, mais aussi touristique.
Cependant, le complexe WAPOK se trouve dans l’une des zones les plus exposées aux effets du changement climatique. Les projections suggèrent que d'ici le milieu du siècle, dans un scénario d'émissions modérées, les températures en Afrique de l'Ouest pourraient augmenter de 1,1 °C à 1,8 °C , et même au-delà dans un scénario de fortes émissions.
Une telle augmentation pourrait affecter la distribution des habitats favorables au développement et à la persistance de la faune et de la flore, donc la disponibilité d’espèces clés d’arbres et arbustes. Or ces derniers constituent d’importantes ressources alimentaires des éléphants en saison sèche.
Notre compréhension de l’impact potentiel du changement climatique sur ces ressources alimentaires reste encore limitée. Ce qui ne permet pas, pour l'heure, une meilleure intégration des risques du changement climatique dans les stratégies de conservation et de gestion durable, notamment des éléphants dans le complexe.
Ainsi, il est crucial de comprendre comment le changement climatique pourrait modifier l’habitat de ces ressources alimentaires des éléphants. Une meilleure compréhension de l'évolution de ces habitats permettra d’anticiper les impacts sur leur survie et d’orienter les actions de conservation.
Qu'est ce qui a été fait dans cette étude ?
La présente étude est une investigation pilote qui s’est focalisée sur 14 espèces d’arbres et arbustes. Toutes ces espèces ont été préalablement identifiées comme importantes ressources alimentaires des éléphants, notamment en saison sèche. Il s’agit principalement d’explorer comment le changement climatique pourrait affecter la distribution des habitats favorables à la persistance de ces espèces alimentaires.
Pour cela, les chercheurs ont utilisé deux scénarios climatiques : un scénario à émissions modérées (RCP 4.5) et un scénario à fortes émissions (RCP 8.5), à l’horizon 2055. RCP signifie “Representative Concentration Pathway” c’est-à-dire une trajectoire d'évolution des émissions de gaz. Quelles sont les principales conclusions de votre étude ? Les résultats montrent que le changement climatique pourrait profondément affecter la disponibilité des plantes dont les éléphants dépendent pour se nourrir.
Ces résultats suggèrent que la disponibilité des habitats favorables aux 14 espèces d’arbres et arbustes clés du régime alimentaire des éléphants pourrait être significativement modifiée d’ici 2055, plus précisément, pour 50 % des espèces (c'està-dire 7 d'entre elles).
Par ailleurs, même si de nouvelles zones deviennent favorables à certaines plantes, cela ne veut pas dire qu’elles pourront s'y installer à temps. En effet, certaines espèces mettent beaucoup de temps à se déplacer ou à pousser ailleurs. En conséquence, les plantes pourraient rester confinées à leurs zones actuelles. Cela limiterait les ressources alimentaires disponibles pour les éléphants, même si, en théorie, davantage d’espace paraît accessible.
Qu’impliquent les changements d’habitat prévus pour les populations d’éléphants?
Les modifications des aires de répartition des espèces alimentaires induisent un risque de changement dans le régime alimentaire des éléphants. Certaines ressources alimentaires actuelles des éléphants pourraient devenir rares. Ce qui va réduire la diversité du régime alimentaire, et obliger les éléphants à consommer des espèces moins appréciées), et probablement moins nutritives.
A l'inverse, certaines ressources alimentaires actuellement négligées par les éléphants et avec des valeurs nutritives intéressantes pourraient devenir plus abondantes et compenser la rareté des espèces actuellement consommées.
Aussi, pour compenser cette rareté de ressources alimentaires précieuses, les éléphants pourraient s’aventurer hors des aires protégées. Par exemple, ils pourraient pénétrer dans les zones agricoles ou agroforestières situées à proximité des réserves. Cela augmenterait les risques de conflits entre les hommes et les éléphants.
Quels types de réponses ou de stratégies de protection recommanderiez-vous ?
Face à ces changements annoncés, il est possible d'agir. Plusieurs pistes sont proposées pour anticiper les impacts sur les éléphants et préserver l'équilibre de l'écosystème
• Un suivi écologique ciblé : effectuer le suivi de ces espèces, notamment celles ayant une faible capacité d'expansion, par exemple (T. indica et B. aethiopum) pour anticiper les pénuries alimentaires.
• L'enrichissement : renforcer les populations de ces espèces alimentaires clés dans les zones à fort risque de pertes d’aires favorables, mais aussi dans les zones identifiées comme fortement favorables dans le futur, et actuellement moins occupées.
• Renforcer les actions de conservation dans les zones adjacentes au complexe WAPOK : la plupart de ces ressources alimentaires des éléphants sont aussi convoitées par les populations humaines environnantes pour notamment les produits forestiers non-ligneux (fruits, gommes, résines, etc.). Ce qui favorise l'avancée des activités agricoles dans le WAPOK.
• Intégrer la plantation de ces espèces alimentaires dans les systèmes agricoles en périphérie du WAPOK pourrait réduire les futurs conflits homme – éléphants. D’autres travaux sont toutefois nécessaires. Il faudra non seulement étendre cette étude pilote à un ensemble plus large d’espèces composant le régime alimentaire des éléphants de savanes dans le WAPOK mais aussi explorer les implications nutritionnelles de ces impacts potentiels.
THECONVERSATION,COM
XI JINPING PROMET UN RENFORCEMENT DE LA COOPERATION AVEC LE SENEGAL
Le président chinois Xi Jinping a reçu le Premier ministre sénégalais Sonko, en visite en Chine pour le Forum d'été de Davos, au Grand Palais du Peuple à Pékin.
Fatou Ndiaye avec Agence de presse chinoise |
Publication 28/06/2025
Le président chinois Xi Jinping a reçu le Premier ministre sénégalais Sonko, en visite en Chine pour le Forum d'été de Davos, au Grand Palais du Peuple à Pékin.
Dans son discours, le président Xi Jinping a souligné qu'en septembre dernier, il a coprésidé le Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine avec le président Faye, conduisant les relations sino-africaines vers une nouvelle étape de construction conjointe d'une communauté de destin à toute épreuve dans la nouvelle ère.
Le président chinois a ajouté que la Chine est disposée à renforcer l'unité et la coopération avec le Sénégal, à approfondir le partenariat stratégique global sino-sénégalais, à apporter davantage de bénéfices aux deux peuples et à dynamiser l'amitié sino-africaine et la coopération avec les pays du Sud. Xi Jinping a souligné que la Chine et le Sénégal devaient se soutenir mutuellement dans la poursuite de voies de développement indépendantes, renforcer les échanges entre partis et l'apprentissage mutuel en matière de gouvernance d'État, et consolider continuellement les fondements de la confiance politique mutuelle.
La Chine est disposée à travailler en étroite collaboration avec le Sénégal pour mettre en œuvre les « Dix actions de partenariat sino-africain », concrétiser des projets favorables aux populations, encourager les entreprises chinoises à investir dans les nouvelles énergies, la construction d'infrastructures numériques et d'autres domaines au Sénégal, et devenir un partenaire de coopération mutuellement bénéfique. « La Chine et le Sénégal ont leurs propres cultures. Nous devons saisir l'occasion de 2026, « Année des échanges entre les peuples Chine-Afrique », pour renforcer les échanges humains.
Le partenariat entre le Sénégal et la Chine sera renforcée dans la coopération dans les domaines de la culture, de l'éducation, du tourisme, des sports et de la jeunesse, entre autres, afin de réduire sans cesse les distances entre les deux peuples et de nouer des liens d'amitié et d'apprentissage mutuel des civilisations », a promis le dirigeant chinois.
Selon toujours le président Xi Jinping, les deux parties doivent défendre fermement le système international centré sur les Nations Unies, pratiquer un véritable multilatéralisme, adhérer au concept de gouvernance mondiale fondé sur la consultation approfondie, la construction commune et le partage, et promouvoir conjointement la paix, la prospérité et le progrès dans le monde.
RENFORCEMENT DE L’AXE DAKAR-PEKIN SUR FOND DE COOPERATION EQUILIBREE
De la Chine, Ousmane Sonko dit avoir noté « un pays discipliné et rigoureux », un exemple qui mérite d’être suivi à son avis pour assoir le développement du Sénégal.
Fatou NDIAYE (Envoyée spéciale à Beijing) |
Publication 28/06/2025
Dans la soirée d’hier, vendredi 27 juin, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a rencontré les Sénégalais établis en Chine. Il en a profité pour faire le bilan de sa tournée chinoise. Les résultats sont entre autres, l’installation d’entreprises chinoises au Sénégal dans le domaine de l’énergie, la transformation métralgiques et le jumelage de provinces chinoises à des pôles de développement sénégalais.
L e Premier ministre Ousmane Sonko, a rencontré la communauté sénégalaise de Chine dans la soirée d’hier, vendredi 27 juin. Face à des Sénégalais venus de plusieurs provinces, il est revenu principalement sur les relations sino- sénégalaises saluant un partenariat fort basé sur le respect mutuel.
De la Chine, Ousmane Sonko dit avoir noté « un pays discipliné et rigoureux », un exemple qui mérite d’être suivi à son avis pour assoir le développement du Sénégal. Le modèle chinois est important car affirme-t-il, « le développement requiert une vision, de l’organisation de la méthode et une discipline ».
En déplacement en Chine, le Premier ministre a souligné que sa visite s’inscrit dans la consolidation d’un partenariat déjà fort entre Dakar et Pékin. Il rappelle à ce titre que la Chine demeure, ces dernières années, le principal partenaire des pays africains. L’audience que le président Xi Jinping a accordée à la délégation sénégalaise est, selon lui, un geste de haute considération. Le chef de l’État chinois a d’ailleurs qualifié le Sénégal de « perle de l’Afrique ».
Une reconnaissance qui, aux yeux du Premier ministre, symbolise une nouvelle impulsion donnée à la coopération sino-sénégalaise. Plusieurs accords ont été signés au cours de cette visite, a-t-il indiqué. Une entreprise chinoise opérant dans le secteur du fer en Guinée envisage d’implanter une usine de transformation de minerai au Sénégal. Par ailleurs, des conventions ont été conclues dans le domaine énergétique, avec l’ambition de la Chine de développer dans le pays une filière sidérurgique à travers l’installation de sociétés spécialisées. La construction de centrales électriques est également prévue. Sur les finances publiques, il a dit que le partenariat entre le Sénégal et la Chine ne se basera pas principalement sur des aides, mais sur des échanges équilibrés.
Ousmane Sonko a également annoncé un jumelage de provinces chinoises avec des pôles de développement du Sénégal, un partenariat qui ne serait pas que culturel, mais économique. S’adressant à la communauté sénégalaise établie en Chine, Ousmane Sonko a révélé qu’un mauvais arbitrage financier du précédent régime avait conduit Pékin à suspendre son appui à deux projets majeurs : l’autoroute Mbour-Kaolack et un programme d’hydraulique rurale. Revenant également sur les critiques visant la gestion actuelle du pouvoir, le Premier ministre a tenu à rappeler qu’aucune transformation profonde ne peut s’opérer en une seule année. Selon lui, l’essentiel réside dans les orientations posées pour engager durablement le pays sur la voie du développement. Et à ce propos, il affirme que la gouvernance actuelle s’inscrit résolument dans cette dynamique.
Il a souligné que les dirigeants qu’il a rencontrés, ont tous salué le modèle sénégalais. Et le président Xi Jinping a même pris l’engagement de soutenir la vision 2050, politique de de développement de l’actuel régime. Ousmane Sonko annonce que le dirigeant chinois a accordé un don de plusieurs milliards au Sénégal. Ce renforcement de la coopération avec la Chine n’exclut pas une ouverture à d’autres partenaires » ajoute-t-il. L’Etat compte refaire la carte diplomatique pour rapprocher les Sénégalais des missions diplomatiques. Il répond ainsi aux doléances des Sénégalais de Ganzhou qui demandent plus de facilité dans l’obtention des passeports. Deux missions diplomatiques ont été envoyées dans cette ville à forte présence sénégalaise pour régulariser les passeports. Un recensement des Sénégalais de l’extérieur est également prévu.
L’EXEMPLAIRE COMPORTEMENT DES SENEGALAIS EN CHINE
L’ambassadeur du Sénégal en Chine, Ibrahima Sory Sylla, a salué la coopération sénégalaise avec la Chine. La présence du Premier ministre, Ousmane Sonko, renforce ce partenariat dit-il en soulignant une démarche rigoureuse de la Chine avec ses partenaires ». Selon Ibrahima Sory Sylla, c’est une grande attention qui a été accordée à la visite d’Ousmane Sonko. Dans son allocation, l’ambassadeur du Sénégal en Chine a aussi salué le comportement des Sénégalais dans l’empire du milieu. Selon lui, ils sont respectueux des lois et règlements du pays hôte.
Le consul général du Sénégal en Chine, Adama Dièye estime entre 600 et 650 Sénégalais le nombre de Sénégalais présents en Chine. Ils sont constitués en trois organisations, l’association des Sénégalais de la Chine, l’association des étudiants sénégalais en Chine et celle des Sénégalais de Hong-Kong. « Aucun Sénégalais n’a pas été expulsé de la Chine ces derniers années », a -t-il ajouté
LE PARLEMENT RÉFORME SA GOUVERNANCE
Le président de l’Assemblée, Malick Ndiaye, a tenu parole. Moins de sept mois après son élection à la tête de l’institution, le 2 décembre 2024, le 13e président de l’Assemblée nationale a réussi à faire adopter, ce 27 juin 2025, sa réforme
Réunis en session plénière hier, vendredi 27 juin, les députés de la 15e législature ont adopté par 138 voix la proposition de loi portant modification du règlement intérieur introduite par Mohamed Ayib Salim Daffé, président du groupe parlementaire Pastef les Patriotes, Aïssata Tall, présidente du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal et Tafsir Thioye, représentant des députés non-inscrits. Ce texte, élaboré par un Comité ad hoc, composé de toutes les sensibilités représentées au sein de l’Assemblée nationale apporte plusieurs innovations dans le fonctionnement de l’institution parlementaire.
Le président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye, a tenu parole. Moins de sept mois après son élection à la tête de l’institution, le 2 décembre 2024, le 13e président de l’Assemblée nationale a réussi à faire adopter, ce vendredi 27 juin, sa réforme du Parlement. En session plénière, les députés ont approuvé la proposition de loi n°10/2025 révisant le Règlement intérieur, par 138 voix pour et une seule abstention, sur un total de 139 parlementaires présents.
La proposition a été présentée et défendue par Mohamed Ayib Salim Daffé, président du groupe parlementaire Pastef – Les Patriotes, Aïssata Tall, présidente du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal, et Tafsir Thioye, représentant des députés non-inscrits. Et ce large consensus illustre la volonté commune des forces politiques représentées à l’Assemblée de doter l’institution parlementaire d’un cadre de fonctionnement modernisé et plus efficace. Élaboré par un comité ad hoc réunissant toutes les sensibilités parlementaires, le nouveau règlement introduit plusieurs innovations majeures.
La commission d’enquete parlementaire investie de pouvoirs contraignants
Les députés ont apporté une réforme majeure au fonctionnement des commissions d’enquête parlementaire. À travers le nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale, ils ont clarifié les procédures de création de ces commissions tout en consolidant leurs moyens d’investigation.
Ces prérogatives renforcées visent à garantir une meilleure information de l’Assemblée nationale et du public. Désormais, le règlement accorde à la représentation nationale des outils légaux permettant de contraindre les personnes convoquées à se présenter devant la commission. Les auditions pourront même être retransmises.
Autre avancée notable : En cas de constatation d’infractions, l’alinéa 4 de l’article 57 dispose que la commission d’enquête parlementaire peut saisir directement le procureur de la République aux fins de poursuites. Judiciaires.
L’article 56, dans son alinéa 2, précise que « les personnes convoquées pour audition devant une commission d’enquête ont l’obligation de déférer à celle-ci, sous peine des sanctions prévues par le Code pénal. Le président de l’Assemblée nationale peut requérir la Force armée et toutes les autorités dont il juge le concours nécessaire, selon la procédure prévue à l’alinéa 2 de l’article 62 du présent Règlement intérieur ».
Évaluation des politiques publiques : le passage du pm fixe tous les trimestres
Autre avancée notable du nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale : la création d’un comité permanent chargé de l’évaluation des politiques publiques. Cette instance remplace l’ancien comité ad hoc, longtemps paralysé par une inactivité structurelle liée, en grande partie, à l’absence de règles claires encadrant son fonctionnement. Et ce, malgré les dispositions issues du référendum du 20 mars 2016, qui confèrent à l’Assemblée nationale la mission d’évaluer les politiques publiques.
Selon les deux présidents de groupes parlementaires et le représentant des non-inscrits à l’origine de cette réforme, cette nouvelle architecture s’aligne sur les standards les plus élevés en vigueur dans les grandes assemblées du monde. Elle devrait permettre d’instaurer un dispositif d’évaluation parlementaire solide, dynamique, efficace et pérenne
L’autre changement majeur concernant ce chapitre d’évaluation des politiques publiques porte sur l’organisation des questions d'actualité au Gouvernement et des celles orales. En effet, dans le cadre de ce nouveau texte, la fréquence des questions orales pendant la session ordinaire unique passe de quinze jours à un jour, au moins, par mois déterminée à l'avance. Désormais, au moins une journée par mois est consacrée aux questions d’actualité. Il en va de même pour les interrogations adressées au Gouvernement, fixées à une fréquence minimale d’un jour par trimestre. Le Premier ministre n’est plus tenu de comparaître chaque mois devant l’Assemblée nationale, mais uniquement tous les trimestres.
Procédure de demande de levée de l’immunité parlementaire
Parmi les nouveautés introduites par la réforme du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, adoptée ce vendredi 27 juin, figure une révision de la procédure de levée de l’immunité parlementaire. Le nouveau dispositif comporte plusieurs innovations, dont le droit, désormais reconnu au député visé, à son conseil et aux membres de la commission ad hoc, d’accéder à la demande ainsi qu’aux pièces y afférentes. Le texte prévoit aussi que le parlementaire concerné soit informé au moins trois (03) jours avant la réunion de ladite commission.
Procédure de réintégration d’un député, nomme membre du gouvernement clarifiée
Prévu par l’ancien régime depuis 2017, la réintégration d’un député, nommé membre du gouvernement n’avait jamais été défini. Mais ce vide juridique est désormais comblé par l’article 124 du nouveau règlement intérieur qui dispose. « Le député, nommé membre du gouvernement, ne peut siéger à l’Assemblée nationale pendant la durée de ses fonctions. Il est provisoirement pourvu à son siège vacant par le suppléant de droit selon les modalités fixées par le Code électoral. La suppléance cesse au plus un (1) mois après la fin des fonctions du membre du gouvernement concerné, sauf en cas de renonciation écrite irrévocable. Le député qui retrouve ainsi son siège est réintégré par le Bureau de l’Assemblée nationale. Une instruction générale du Bureau définit les modalités de fin de suppléance et de réintégration du titulaire ».
De remplacement du président de l’Assemblée nationale
Autre innovation apportée par le nouveau règlement : la révision de la procédure de remplacement du président de l’Assemblée nationale. Le dernier alinéa de l’article 15, dédié à cette disposition, précise qu’« en cas de vacance de la présidence par démission, empêchement définitif ou de décès, le Premier Vice-président, après avoir convoqué le Bureau qui la constate, en informe l’Assemblée. Celle-ci ne peut entamer aucune autre affaire. Il est procédé à l’élection d’un nouveau Président, sous la présidence d’un Vice-Président, selon la procédure décrite au présent article ».
VERS LA DEMOLITION DES MAISONS ABANDONNEES IDENTIFIEES SUR LA BANDE DES 20 METRES DE LA LANGUE DE BARBARIE
Les opérations de démolition des maisons abandonnées identifiées sur la bande des 20 mètres de la Langue de Barbarie pourraient démarrer au plus tard le 31 juillet prochain.
Les opérations de démolition des maisons abandonnées identifiées sur la bande des 20 mètres de la Langue de Barbarie pourraient démarrer au plus tard le 31 juillet prochain. Annonce faite par le Directeur du Renforcement des Capacités Institutionnelles et du Développement des Compétences à l’Agence de Développement Municipal (ADM), Pierre Coly, qui prenait par avant-hier, jeudi 26 juin 2025, à un forum d'information sur les phases de déplacement, de relogement, de démolition et de requalification de la bande des 20 mètres.
L’activité s’est déroulée dans le village de Diougop, qui abrite le site de recasement des populations sinistrées de la Langue de Barbarie. Il s’agit d'un forum d'information et de sensibilisation sur le Projet de Relèvement d'Urgence et de Résilience à Saint-Louis (SERRP), mis en œuvre par l'État du Sénégal, avec le concours de la Banque mondiale. Il a pour objectif de sécuriser les populations ayant été impactées par l'avancée de la mer sur la Langue de Barbarie. Une occasion saisie par le Directeur du Renforcement des Capacités Institutionnelles et du Développement des Compétences à l’Agence de Développement Municipal (ADM), Pierre Coly, pour aborder la question de la démolition des maisons abandonnées identifiées sur la bande des 20 mètres de la Langue de Barbarie dont le démarrage des opérations est prévu au courant du mois de juillet.
«Il est prévu de le faire par phase. Donc, au fur et à mesure que nous allons déplacer les populations installées sur la bande de 20 mètres, nous allons détruire les maisons qui s'y trouvent. Pour le moment, dans le site de relogement définitif, nous avons déjà relogé les populations sinistrées qui sont aux nombre d'environ 1500 et nous comptons, au fur et à mesure, déplacer celles qui sont actuellement sur la Langue de Barbarie et, à partir du mois de juillet, procéder à la destruction progressive des maisons», a dit M. Coly.
Il a révélé avoir pris les dispositions nécessaires pour pouvoir déplacer les populations, en mettant «à disposition toute l'infrastructure qu'il faut, aussi bien des camions de déménagement mais également des kits domestiques qui seront donnés aux populations pour leur permettre de bien s'intégrer dans leurs nouveaux logements. Il est également prévu au niveau des sites de relogement définitif la réalisation d'infrastructures collectives pour accompagner l'installation de ces populations. Actuellement, le marché est bientôt livré, il sera livré dans un mois».
S’agissant du poste de santé de la localité, il a tenu à rassurer. «Le poste de santé le sera aussi (fonctionnel). Des entreprises vont également démarrer le travail pour la réalisation de la mosquée, de l'école élémentaire, du collège et du préscolaire. Sans compter maintenant toutes les infrastructures économiques qui vont être mises en place notamment la Zone d'Activité Economique et de Développement, la ZAED, qui est une ferme moderne qui va faire de la pisciculture, de l'arboriculture et également de l'élevage», a-t-il précisé.
Selon lui, tous les bénéficiaires du projet pourront trouver des sources de revenus sur place parce que l'objectif du projet également ce n'est pas seulement de déplacer les populations, mais de restaurer leurs moyens de subsistance, leur permettre de trouver des sources de revenus. «Parce qu'on les déplace dans un lieu où elles exerçaient leur activité professionnelle principale qui était la pêche pour les amener sur un site éloigné de la mer. Donc, l'idée, c'est vraiment de les aider à pouvoir restaurer leurs moyens de subsistance», a expliqué M. Coly.
Pour rappel, le projet SERRP est en train d'être mis en œuvre depuis maintenant six (6) ans. Et ce forum est l’occasion de réunir les populations pour les informer de l'état d'avancement de ce projet ainsi que des prochaines étapes. «Nous sommes à une étape prépondérante du projet qui va entraîner le déplacement d'un grand nombre de populations et également la démolition des maisons qui sont sur la bande des 20 mètres afin de créer sur la Langue de Barbarie une bande de sécurité qui permettrait aux populations qui vont y rester de pouvoir être préservées de l'avancée de la mer», a-t-il déclaré.
Au total, ce sont plus de 400 maisons qui seront réalisées, avec un taux actuel de livraison d'environ 49%. «Nous comptons, dans les prochains mois, accélérer la livraison des maisons pour pouvoir boucler le projet parce que la fin du projet est prévue d'ici fin 2026. Il y a un an de plus qui a été ajouté au projet ; donc la clôture est prévue au 30 juin 2026», a-t-il conclu.
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DU 28 JUIN 2025
Entre diplomatie offensive, réformes institutionnelles brûlantes, défis sociaux croissants et passions sportives intenses, la presse de ce jour dresse un panorama dense et engagé de l’actualité nationale
L’actualité sénégalaise de ce samedi est particulièrement riche et multidimensionnelle, comme en témoignent les unes des journaux du jour. Entre les retombées de la visite du président chinois, les débats houleux autour de la réforme parlementaire, les affaires judiciaires sensibles et les enjeux économiques et sociaux, la presse nationale dresse le portrait d’un pays en pleine mutation.
UNE COOPERATION SINO-SENEGALAISE SOUS LE SIGNE DE LA CONFIANCE
La visite d’État du président chinois Xi Jinping au Sénégal continue d’occuper le devant de la scène. Le journal EnQuête met en exergue « Les retombées d’une visite », soulignant la signature de plusieurs accords stratégiques. Le Soleil, pour sa part, titre sur « Xi Jinping soutient la Vision Sénégal 2050 », confirmant un appui politique et économique fort au programme de développement national sénégalais.
Dans cette dynamique, Yoor-Yoor met l’accent sur l’approche du Premier ministre Ousmane Sonko qui « plaide pour un partenariat gagnant-gagnant », illustrant la volonté des autorités sénégalaises d’établir des relations équilibrées et durables avec la Chine. De son côté, L’Évidence évoque l’appui du Prince Albert II de Monaco au Sénégal, qui « renforce son soutien », notamment dans les domaines de l’environnement et de la diplomatie.
REFORMES INSTITUTIONNELLES : L’ASSEMBLEE AU CŒUR DE LA MODERNISATION
L’adoption du nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale est au centre de l’attention. Sud Quotidien titre : « Le Parlement réforme sa gouvernance », confirmant l’entrée en vigueur de nouvelles règles destinées à rationaliser le fonctionnement de l’institution. Cette réforme, saluée par certains et contestée par d’autres, est jugée capitale dans la refondation de l’État.
WalfQuotidien revient sur les tensions qui ont entouré le débat avec un titre explicite : « Rupture différée ». Le journal évoque les désaccords entre les groupes parlementaires autour de la suppression ou de la réduction des temps de parole. Rewmi Quotidien explique en détail « ce que contient le nouveau règlement intérieur », apportant un éclairage sur les modifications majeures apportées.
Malgré les tensions, Les Échos rapporte que « l’Assemblée l’adopte à l’unanimité », preuve d’un consensus final entre les députés, tandis que Tribune souligne que « Toujours rien pour ces deux fortes promesses », pointant un décalage entre les attentes du peuple et la réalité parlementaire.
JUSTICE ET AFFAIRES : TENSIONS, DENONCIATIONS ET FERMETE DU PARQUET
L’affaire Bachir Fofana domine la chronique judiciaire. Tribune annonce en grand titre que « Bachir Fofana est envoyé en prison », tandis que Les Échos confirment qu’« un mandat de dépôt a été délivré » à son encontre. Le dossier, sensible, alimente les discussions dans les cercles politiques et médiatiques.
Par ailleurs, Direct News consacre sa une à la dénonciation de l'ancien ministre Madjambal qui qualifie son arrestation de « traitement indigne ». Le journal appelle à une clarification urgente de sa situation. Libération, pour sa part, reste sur une ligne rigoureuse et indique que « le parquet financier campe sur sa position », refusant toute concession face aux accusations de détournement de fonds publics.
CRISE ECONOMIQUE ET MALAISE SOCIAL : DES VOIX S’ELEVENT
La pression économique et sociale continue de se faire sentir. L’Info alerte sur « la fièvre des milliards », en référence aux dépenses jugées excessives de l’État face à la crise. Le Quotidien s’intéresse à la situation dans les zones affectées par les inondations et titres : « Dans la tente des secours », illustrant le quotidien difficile de nombreuses familles sinistrées.
L’AS titre de manière percutante : « Le syndicat bande les muscles », à propos des revendications salariales persistantes dans la fonction publique. La grogne sociale semble gagner du terrain, alors que les réformes se multiplient. Pendant ce temps, Le Point fait état de « discussions en cours entre la CAP et l’Assemblée » autour des libertés académiques et de l’expression intellectuelle.
CULTURE, SPORT ET SOCIETE : ENTRE PRESTIGE DIPLOMATIQUE ET PASSION FOOTBALLISTIQUE
Sur le front culturel, L’AS met en lumière la visite diplomatique d’Ousmane Sonko à l’Institut diplomatique, marquée par un moment artistique de partage. Sur le plan sportif, la Coupe du Sénégal cristallise l’attention. Stades titre : « 14e titre pour le Jaraaf ou 5e pour Gorée ? », pendant que Record parle d’un « 13e titre du Jaraaf ou 5e de l’US Gorée ». La tension est à son comble à la veille de cette finale très attendue.
Enfin, Rewmi Sports révèle que « Niakhaté a été vendu en catastrophe », une nouvelle qui suscite des réactions parmi les supporters. Le journal évoque aussi la préparation du CHAN 2025 avec « une nouvelle liste de 28 joueurs convoqués ».