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26 juillet 2025
LE SÉNÉGAL LÈVE 225,5 MILLIARDS FCFA SUR LE MARCHÉ RÉGIONAL
Lors de sa dernière opération sur le marché régional, les investisseurs ont proposé plus de 264 milliards FCFA, traduisant un taux de couverture supérieur à 128 %. La demande s’est concentrée sur les obligations à 3 ans...
En pleine révision de sa loi de finances, le Sénégal continue de renforcer sa présence sur le marché régional des titres publics. Lors de l’adjudication hebdomadaire tenue ce vendredi 27 juin, le Trésor public a levé 225,5 milliards FCFA, dépassant son objectif initial de 205 milliards FCFA, selon des informations rapportées par Sikafinance.
L’opération a suscité un fort engouement des investisseurs de la sous-région, qui ont proposé un montant global de 264,3 milliards FCFA, traduisant un taux de couverture de 128,93 %. Le taux d’absorption s’est établi à 85,32 %, illustrant la confiance du marché dans la signature sénégalaise, malgré un contexte économique national tendu.
Pour cette levée de fonds, le Sénégal a opté pour deux maturités : les Bons du Trésor (BAT) à 364 jours, avec 20,5 milliards FCFA retenus, et les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 3 ans, qui ont concentré l’essentiel de la demande, avec 205 milliards FCFA, soit 90 % du montant total. La maturité à 5 ans, initialement prévue, n’a finalement pas été activée, suggérant une stratégie axée sur la maîtrise des coûts à moyen terme ou un manque d’intérêt pour cette échéance.
Les rendements moyens pondérés ont connu une légère hausse : 7,21 % pour le BAT 364 jours (contre 6,75 % précédemment) et 7,53 % pour l’OAT 3 ans (contre 7,44 %), reflétant une politique monétaire toujours restrictive et une prime de risque exigée par les investisseurs.
La souscription a été largement dominée par la Côte d’Ivoire et le Sénégal, qui représentent ensemble 95 % des montants retenus, avec respectivement 126,1 milliards FCFA (55,9 %) et 88,4 milliards FCFA (39 %). Le reste des contributions provient du Bénin, du Burkina Faso, du Mali et du Togo.
Depuis janvier 2025, le Sénégal a mobilisé 1 262 milliards FCFA sur le marché des titres publics, tandis que ses remboursements de dette s’élèvent à 512 milliards FCFA.
MADANA KANE ALERTE SUR LES RISQUES D’UN CHOC FINANCIER AU SÉNÉGAL
Ancien directeur général de la Banque islamique du Sénégal, l’économiste et leader de la plateforme « Dundu » s’inquiète de la fragilité budgétaire du pays. Il plaide pour un plan de restauration de la confiance et un financement alternatif.
Ancien directeur général de la Banque islamique du Sénégal (Bis), Mouhamadou Madana Kane a passé au laser la situation financière du Sénégal. L’initiateur de la plateforme politique «Dundu» a alerté, dans les colonnes de L’Observateur, que le pays n’est pas à l’abri d’un choc.
«Le gouvernement a le souci de relancer l'économie et a, à cet effet, prévu dans la Lfr, une dotation de 500 milliards FCFA pour apurer des arriérés de paiements dus aux acteurs économiques, principalement ceux du secteur des Btp. Autant la démarche est à saluer, autant je crains que ces paiements ne produisent pas les effets escomptés, si on ne s'assure pas en amont que les fonds reçus par les acteurs soient effectivement réinvestis dans l'économie. Or, je crains que la situation de blocage des quinze derniers mois n'entraîne une frilosité des acteurs économiques qui, au lieu de réinvestir, pourraient être davantage tentés par l'épargne.
Si cette situation devait se produire, les prévisions de croissance risquent de ne pas se réaliser, alors même que le paiement des arriérés a pour principal objectif de relancer l'économie. C'est pourquoi je pense qu'il est impératif que le gouvernement mette en place des mesures d'accompagnement à travers un plan opérationnel de restauration de la confiance des acteurs et d'incitation à l'investissement.
Sur un autre point, la LFR a prévu une augmentation des besoins de financement de 1141 milliards par rapport à la LFI 2025. Cette augmentation intervient dans un contexte de révision à la baisse des prévisions de recettes, notamment fiscales, et induit donc un recours plus important à la dette.
Le Gouvernement semble maintenir son option de privilégier le marché financier sous-régional, Nous observons, ces derniers temps, une certaine dépendance vis-à-vis de ce marché, à cause principalement des difficultés d'emprunt à l'international consécutives à l'abaissement de la notation souveraine du pays. Dans ce contexte, nous ne sommes pas à l'abri d'un choc qui pourrait résulter du fait que les investisseurs institutionnels (banques, sociétés d'assurance etc.), dans un souci de gérer le risque de concentration pays, pourraient être amenés, à un moment donné, à réduire leur appétence sur les titres Etat du Sénégal.
Si cette situation devait se produire, nous pourrions facilement passer de la situation de «précarité budgétaire et financière» évoquée par le Ministre des Finances à une situation d'incapacité budgétaire et financière. C'est pourquoi je plaide pour la mise en place • d'un plan alternatif de financement en dehors du marché financier sous-régional, mais également d'un plan de financement d'urgence.»
PLUS DE 166 000 CANDIDATS ATTENDUS AU BAC
Ils sont répartis en 18 séries et composent dans près de 480 centres sur l’ensemble du territoire. Cette année encore, les filles sont majoritaires parmi les candidats
À la veille du démarrage du baccalauréat général 2025, le directeur de l’Office du Baccalauréat, M. Cheikh Ahmadou Ahmadou Bamba Gueye, était l’invité de la matinale Salam Sénégal. Il a profité de cette tribune pour dévoiler les chiffres clés de l’examen cette année et les grandes innovations mises en place depuis sa prise de fonction en janvier dernier.
Pour cette session 2025, 166 402 candidats sont inscrits à travers le territoire national. Ces derniers sont répartis en 18 séries, regroupées en quatre grandes familles : Les séries tertiaires (STEG), notamment orientées vers la comptabilité, les séries scientifiques (S1, S1A, S2A, etc.), les séries littéraires (L1, L1A, L2, etc.), les séries techniques (T1, T2). Les examens vont se dérouler dans 387 centres principaux et 92 centres secondaires avec 506 jury.
Fait marquant : les filles sont majoritaires, représentant 59,08 % des candidats, a souligné le directeur de l’Office.
Sous l’impulsion de M. Gueye, l’Office du Bac s’engage résolument dans la transformation numérique de ses services. Parmi les avancées majeures, on note : La digitalisation de la signature des diplômes : grâce à un accord avec l’Université, les diplômes sont désormais générés avec la signature électronique du recteur, évitant les délais liés aux allers-retours entre le rectorat et l’Office. Des délais raccourcis : il est désormais possible d’obtenir un diplôme en deux jours, en cas d’urgence. Des procédures simplifiées : demandes de duplicata, relevés de notes ou authentifications peuvent désormais être effectuées en ligne.
L’innovation touche également le processus d’enrôlement des élèves. Cette année, 1 318 établissements ont reçu des clés USB permettant aux chargés d’examen d’enregistrer les informations des candidats, ensuite intégrées dans la base de données de l’Office du Bac.
Un projet avec l’ANSD est également en cours pour créer une plateforme web facilitant l’enrôlement direct des candidats dans les établissements, simplifiant encore davantage la gestion des inscriptions.
Avec ces réformes, l’Office du Bac entend améliorer l’expérience des candidats et moderniser durablement le système d’organisation des examens au Sénégal.
MOBILISATION FISCALE NATIONALE SATISFAISANTE FACE A LA DEFAILLANCE DES FINANCEMENTS EXTERIEURS
À la clôture du premier trimestre 2025, les ressources globales mobilisées par l’État s’élèvent à 1 027,82 milliards de francs CFA, soit 21,44 % de l’objectif budgétaire annuel fixé à 4 794,6 milliards.
Le rapport d’exécution budgétaire au 31 mars 2025, publié par le ministère des Finances et du Budget, fait ressortir une mobilisation satisfaisante des ressources internes. Toutefois, cette performance est contrebalancée par une forte contraction de l’aide extérieure, ce qui accentue les contraintes sur la gestion budgétaire de l’État.
À la clôture du premier trimestre 2025, les ressources globales mobilisées par l’État s’élèvent à 1 027,82 milliards de francs CFA, soit 21,44 % de l’objectif budgétaire annuel fixé à 4 794,6 milliards. Cette performance repose essentiellement sur les recettes internes, qui atteignent 1 019,82 milliards, soit 96,15 % de la cible fixée pour le trimestre. En clair, les recettes fiscales s’établissent à 960,26 milliards, marquant une progression de 11,6 % par rapport au premier trimestre 2024. Les recettes non fiscales s’élèvent à 59,56 milliards, en hausse de 24,4 %, traduisant une bonne dynamique de collecte hors fiscalité directe.
EFFONDREMENT PREOCCUPANT DES RESSOURCES EXTERIEURES
En revanche, les recettes extérieures, principalement composées de dons, n’ont généré que 8 milliards, soit à peine 3,27 % des 245 milliards prévus. Ce repli drastique de 71,5 % sur un an compromet la viabilité financière de nombreux projets publics appuyés par les partenaires techniques et financiers.
EXECUTION DES DEPENSES PUBLIQUES
Sur la même période, les dépenses totales exécutées s’élèvent à 1 419,45 milliards de francs CFA, représentant 22,14 % des crédits ouverts pour l’exercice 2025, fixés à 6 410,78 milliards. Ces dépenses se répartissent comme suit: Dépenses ordinaires : 1 130,89 milliards, incluant 225,24 milliards au titre du service de la dette ; Dépenses en capital : 288,57 milliards, financées à hauteur de 103,37 milliards par ressources internes et 185,20 milliards par emprunts extérieurs.
AJUSTEMENTS BUDGETAIRES ET RESILIENCE DU DISPOSITIF FISCAL
Des ajustements techniques ont été apportés en cours de trimestre, traduisant une gestion budgétaire active : +15,71 milliards de reports de crédits vers l’investissement interne, -4,60 milliards pour les biens et services, +4,60 milliards pour les transferts courants, +5,57 milliards pour les investissements, +10,14 milliards pour les transferts en capital. Par ailleurs, les recettes globales enregistrent une progression de 91,06 milliards, soit +9,7 % par rapport au premier trimestre 2024. Le Fonds national de re traite (FNR) affiche un excédent de 11,70 milliards, avec 45,17 milliards de recettes contre 33,47 milliards de dépenses.
ENDETTEMENT PUBLIC ET VULNERABILITES MACROECONOMIQUES
Malgré ces résultats encourageants, la dette publique reste un point de fragilité majeur. Le service de la dette connaît une augmentation significative de 23,98 %, franchissant la barre des 1,4 milliard USD au premier trimestre. Plus préoccupant encore, le stock global de la dette a été réévalué à près de 100 % du PIB en fin 2023, bien au-delà du taux de 74 % initialement communiqué. Cette situation aggrave la pression sur les finances publiques et compromet la trajectoire de convergence vers une soutenabilité de long terme.
DEFIS STRUCTURELS A RELEVER
Le contexte budgétaire actuel met en évidence plusieurs défis majeurs: Une dépendance excessive vis-à-vis des financements extérieurs ; Un alourdissement constant du service de la dette, Une accumulation d’arriérés de paiement, notamment envers les fournisseurs et le secteur énergétique ; La suspension du programme conclu avec le FMI, en raison de la nécessité d’actualiser les données macroéconomiques et de renforcer les engagements en matière de transparence. Réponses stratégiques de l’État Sous l’impulsion du ministre des Finances et du Budget, M. Cheikh Diba, le gouvernement a engagé des réformes structurelles majeures visant à renforcer la mobilisation des ressources fiscales ; à rationaliser les dépenses publiques,
AMELIORER LA GOUVERNANCE BUDGETAIRE
Les réformes en cours incluent notamment l’introduction d’un budget vert, l’adoption d’une Loi de Finances Rectificative (LFR) et la révision des mécanismes d’investissement public.
VERS UNE TRAJECTOIRE DE REDRESSEMENT DURABLE
En dépit d’un environnement international peu favorable, les autorités financières sénégalaises témoignent d’une capacité de résilience et d’adaptation. La stratégie budgétaire nationale s’articule désormais autour de quatre piliers structurants: La réduction des charges liées à la dette ; la relance des partenariats extérieurs ; l’assainissement des arriérés ; la restauration de la confiance des partenaires techniques et financiers, notamment le FMI. Ces efforts s’inscrivent pleinement dans la perspective stratégique de la Vision Sénégal 2050, fondée sur une gouvernance budgétaire rigoureuse, une fiscalité équitable et une intégration effective des enjeux climatiques dans les politiques publiques.
Par Fatou Warkha SAMBE
LES «VACANCES» DES FILLES
J’avais 13 ans quand j’ai compris que les vacances n’avaient pas la même signification pour moi que pour mon frère. Lui dormait, jouait, sortait. Moi, je restais à la maison pour aider ma mère. A la vaisselle, au balai, à la cuisine.
J’avais 13 ans quand j’ai compris que les vacances n’avaient pas la même signification pour moi que pour mon frère. Lui dormait, jouait, sortait. Moi, je restais à la maison pour aider ma mère. A la vaisselle, au balai, à la cuisine. Parfois, en bruit de fond, les spectacles de «Mbapatte» ou de «Simb» résonnaient dans les quartiers de la banlieue, rappelant que dehors, la vie continuait, bruyante et masculine. Mais moi, je n’avais pas le droit de traîner.
Le matin, je le passais à faire la cuisine sans avoir droit à l’erreur. Car à mon âge, on me faisait déjà comprendre que je devais savoir tenir une maison «comme une femme mariable». Etre efficace, discrète, utile. Pas question de me reposer. Le repos lui-même m’était refusé, comme s’il ne faisait pas partie de mes droits. Mon temps devait être utile, productif, au service des autres. Reposer mon corps aurait été perçu comme une paresse, alors que c’était simplement une nécessité humaine. L’après-midi à laver les bols, faire le thé, préparer le dîner et surveiller les petits. C’était tellement normal que, finalement, c’était vu comme le bon déroulement des choses. C’était ça, une journée de fille. En période de vacances scolaires, pour celles qui ont la chance de fréquenter l’école : servir. C’est ça qu’on attendait de moi.
Pas de «vacances». Juste un glissement d’un statut d’élève à celui de femme en formation. Sans qu’on me demande mon avis, sans qu’on me donne une seule récompense. Au contraire : ce n’était jamais suffisant. Il y avait toujours quelque chose à mieux faire. Le travail bien fait était vu comme normal. Le moindre oubli, comme une faute impardonnable. Et moi, j’apprenais déjà que pour les filles, donner tout n’était jamais assez.
C’est ainsi que commence, souvent, la carrière non rémunérée des femmes. Elles cuisinent, nettoient, nourrissent, soignent, rassurent, organisent. Elles sont partout. Et pourtant, elles ne figurent dans aucun budget national. Leur travail ne porte aucun salaire. Il ne s’inscrit sur aucun contrat. Il n’est même pas toujours reconnu comme du travail.
Dans le silence des foyers, dans l’ombre des hommes qui «réussissent», dans le quotidien des familles qui fonctionnent, les femmes donnent sans compter. Mais à force de donner, elles s’effacent. Et ce que l’on appelle aujourd’hui encore avec condescendance «la femme au foyer», est en réalité la colonne vertébrale d’une société patriarcale qui vit sur l’exploitation du temps, du corps et de l’énergie des femmes. On entend souvent cette phrase : «Derrière chaque grand homme, il y a une grande femme.» Mais qu’est-ce qui fait la grandeur de cette femme ? Sa capacité à accomplir mille tâches invisibles sans se plaindre ? Son silence face à l’injustice ? Sa loyauté à faire exister les autres avant elle-même ? Est-ce cela qu’on appelle grandeur : l’effacement, le don de soi sans retour, l’abandon de ses rêves ? Il est temps de redéfinir ce que signifie être une «grande femme» dans une société juste, non pas celle qui se sacrifie, mais celle dont le travail, le temps et la présence sont reconnus, valorisés et partagés.
Quand on demande aux enfants : «Que fait ta mère ?», ils répondent souvent : «Rien.» Oui, rien. Parce qu’elle ne sort pas travailler. Parce qu’elle ne ramène pas un salaire ou alors, même si elle contribue financièrement, ce n’est pas aussi visible que l’homme qui «sort travailler». Son soutien économique est minimisé, sa présence physique banalisée. On retient ce qu’elle ne fait pas dehors, mais jamais ce qu’elle assure dedans. Parce qu’elle passe toute la journée dans la maison, comme si elle ne faisait que tenir la commande de la télé ou surfer sur le wifi, si tant est qu’il y ait ces commodités. Son travail est si naturalisé qu’on le confond avec de l’oisiveté. On oublie que l’usure n’a pas toujours de bruit, et que l’invisibilité ne signifie pas l’absence d’effort. Le seul qui travaille, c’est le père, même s’il peut passer ses journées à traîner dans les grands-places ou à ne rien faire. C’est lui qu’on admire, c’est lui qu’on crédite de l’effort, de la compétence, du mérite. La femme, elle, peut s’épuiser à tout faire sans jamais être considérée comme une travailleuse. C’est ainsi que l’on nie, chaque jour, la valeur du travail des femmes dans les foyers.
Faire la lessive. Accompagner les enfants à l’école. Préparer le repas. Rappeler les rendez-vous. Gérer les émotions de chacun. Soutenir moralement. Etre présente. Ce sont là des heures de labeur non rémunérées, mais essentielles à la survie sociale. Comment peut-on ne pas voir ce travail ? Comment peut-on continuer à ignorer une charge aussi visible, aussi répétée, aussi centrale dans le bon fonctionnement de nos foyers ? C’est peutêtre parce que nous avons été socialisé·e·s à ne pas le voir. Parce qu’il est fait par amour, on le pense automatique. Parce qu’il est fait par des femmes, on le croit naturel. Mais ce routinier n’est pas sans valeur. Et ce qui est gratuit n’est pas sans coût. Selon l’Onu, les femmes accomplissent plus de 75% du travail domestique dans le monde.
Et pourtant, leur contribution est invisibilisée. Non comptabilisée dans le Pib. Non valorisée dans le discours public. Il faut le dire clairement : ce système est injuste. Et il est sexiste. Il repose sur une division du travail profondément inégalitaire. Et lorsque les femmes osent demander du soutien, elles sont jugées ingrates ou faibles. Comme si le don de soi était une vocation, pas une oppression.
En cette période de vacances scolaires, libérons du temps de repos, de rêve, de jeu et de divertissement pour les jeunes filles. Après une année scolaire souvent exigeante et épuisante, elles ont besoin de répit, de confort, de reconnaissance. Et si l’on responsabilise davantage les garçons dans les tâches ménagères ? Pas comme un service qu’ils rendent, mais comme une juste répartition du quotidien, pour alléger la charge pesant sur leurs sœurs, leurs cousines, leurs camarades.
A toutes les filles qui ont travaillé sans relâche à l’école, à la maison, dans l’ombre, je vous souhaite de vraies vacances. Des vacances où votre temps vous appartient enfin.
AMBITIONS A LA BAISSE FACE AUX INCERTITUDES ECONOMIQUES
Dans le cadre du Débat d’Orientation Budgétaire tenu le samedi 28 juin 2025, à l’Assemblée nationale, le ministère des Finances et du Budget a présenté une actualisation des prévisions macro-budgétaires pour la période triennale 2026-2028.
Dans le cadre du Débat d’Orientation Budgétaire tenu le samedi 28 juin 2025, à l’Assemblée nationale, le ministère des Finances et du Budget a présenté une actualisation des prévisions macro-budgétaires pour la période triennale 2026-2028. Ce nouvel exercice de cadrage révèle une révision significative à la baisse des projections initiales, tant en ce qui concerne les ressources attendues que les charges prévues, traduisant ainsi un ajustement prudent au regard du contexte économique national et international. Les députés, qui ont majoritairement exprimé leurs préoccupations quant à la prise en compte des dépenses budgétaires dans des secteurs spécifiques et des localités précises, ont validé le Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (DPBEP) 2026-2028.
L es ressources globales attendues pour la période 2026-2028 sont désormais évaluées à 16 638,7 milliards FCFA, soit une contraction de 363,9 milliards FCFA en valeur absolue et 2,1 % en valeur relative par rapport aux estimations contenues dans le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) actualisé en octobre 2024.
Cette révision s’explique essentiellement par une anticipation à la baisse des recettes aussi bien internes qu’externes, ce qui réduit d’autant, la capacité de l’État à financer ses priorités budgétaires.
Dans une logique de prudence budgétaire, les dépenses totales pour la période triennale ont également été revues à la baisse, passant de 20 364,3 milliards FCFA à 19 364,4 milliards FCFA, soit une diminution de 999,9 milliards FCFA, représentant 4,9 % en valeur relative.
Pour l’exercice 2026 spécifiquement, les dépenses sont estimées à 6 213,1 milliards FCFA, contre 6 580,2 milliards FCFA dans la Loi de finances rectificative (LFR) de 2025, soit une baisse de 367,1 milliards FCFA, correspondant à 5,6 %.
Réduction des dépenses hors Comptes spéciaux du Trésor Les dépenses hors Comptes spéciaux du Trésor (CST) sont également en repli, s’établissant à 18 546,2 milliards FCFA contre 19 648,9 milliards FCFA dans la programmation précédente, soit une diminution de 1 102,7 milliards FCFA.
Ces charges se répartissent comme suit: Intérêts de la dette : 3 982,2 milliards FCFA ; Dépenses de personnel : 4 813,1 milliards FCFA ; Biens et services, transferts courants : 5 174,0 milliards FCFA ; Investissements sur ressources internes : 1 046,8 milliards FCFA et Investissements sur ressources externes : 3 530,1 milliards FCFA. Une structure d’investissement largement dépendante des financements extérieurs
Les investissements prévus pour la période s’élèvent à 4 576,9 milliards FCFA, financés à 77,1 % par des ressources extérieures, contre 22,9 % provenant de sources internes. Cette répartition met en lumière la forte dépendance du financement des investissements publics aux concours extérieurs, soulignant ainsi les défis de soutenabilité et les limites de la souveraineté budgétaire dans le contexte actuel.
Cette actualisation du cadrage budgétaire triennal, inscrite dans le cadre du débat d’orientation budgétaire, vise à offrir aux parlementaires et autres parties prenantes une visibilité sur les contraintes de financement à venir, en vue de mieux orienter les arbitrages qui présideront à la préparation de la loi de finances initiale pour l’exercice 2026.
DES INTERPELLATIONS FORTES EN FAVEUR DES SECTEURS SOCIAUX LORS DU DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE
Le samedi 28 juin 2025, l’Assemblée nationale a abrité le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB), moment décisif du calendrier budgétaire de l’État. A cette occasion, les élus en ont profité pour porter haut les préoccupations des populations, appelant à une réallocation significative des ressources publiques en faveur des secteurs sociaux, notamment la santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable et l’électrification des zones rurales.
Inscrit dans la loi organique relative aux lois de finances, le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) permet à l’Exécutif de présenter aux parlementaires les hypothèses macroéconomiques et les grandes orientations budgétaires prévues pour l’année à venir. Bien qu’il ne donne lieu à aucune adoption formelle, il constitue une plateforme essentielle de dialogue institutionnel sur les priorités nationales. Il s’agit, en somme, d’un temps fort de planification stratégique, destiné à mieux arrimer la politique budgétaire aux attentes exprimées sur le terrain.
Les interventions des députés ont largement mis en exergue les disparités régionales et les urgences sociales. Ainsi, le député Abdoulaye Tall, élu sous la bannière du parti au pouvoir, Pastef, a dressé un tableau alarmant de la situation de l’hôpital de Mbour, qu’il a qualifié de « structure plus malade que ses malades ». Appelant à une action budgétaire vigoureuse, il a également invité à la présence systématique des membres du gouvernement à cette phase du processus, afin d’en renforcer la portée et l’efficacité.
Dans le même registre, l’opposant Pape Djibril Fall a déploré l’état de la carte sanitaire dans certaines localités comme Thiadiaye, toujours privée d’un centre de santé fonctionnel. Selon lui, l’absence de telles infrastructures compromet gravement l’accès équitable aux soins pour de larges franges de la population.
Le député Mady Danfakha, quant à lui, a recentré le débat sur la justice territoriale. Revenant sur les déficits structurels observés dans l’Est du pays, il a estimé que « Tambacounda, comme d’autres territoires longtemps marginalisés, ne demande ni privilèges ni traitements de faveur, mais simplement une répartition équitable des ressources ». Il a appelé à faire de 2026 l’année de la « réparation territoriale », plaidant notamment pour la construction d’un lycée dans cette région où les infrastructures éducatives demeurent insuffisantes.
LES GRANDS AXES DE L’ORIENTATION BUDGETAIRE 2026
Face à ces interpellations, le ministre des Finances et du Budget, M. Cheikh Diba, a tenu à rappeler la vocation consultative mais néanmoins structurante du débat d’orientation budgétaire. Il a assuré que les contributions des députés seront attentivement étudiées et intégrées, dans la limite des marges de manœuvre disponibles, aux arbitrages à venir dans le cadre de l’élaboration du projet de loi de finances initiale 2026.
« Vous êtes partie intégrante de ce processus. Les choix d’investissements publics découleront en droite ligne des orientations formulées dans ce cadre », a déclaré le ministre. Il a par ailleurs indiqué que les enveloppes sectorielles seront communiquées dès la semaine suivante aux départements ministériels concernés, conformément aux conclusions issues de ce cadrage.
M. Diba a enfin décliné les grands axes autour desquels se structurera la trajectoire budgétaire de l’année à venir : maîtrise de la dette publique, renforcement des services sociaux de base, amélioration des infrastructures, approfondissement de la décentralisation, rationalisation des finances publiques et optimisation de l’allocation des ressources.
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NOUS SOMMES CONFRONTES A UNE PROBLEMATIQUE D’ETHIQUE ET DE DEONTOLOGIE
Ancien membre du pôle de communication de la présidence de la République sous Abdoulaye Wade, Dr Momar Thiam, s’est invité dans le débat relatif au respect de la liberté d’expression sous le régime actuel.
Selon Dr Momar Thiam, ancien membre du pôle communication de la présidence sous Abdoulaye Wade et spécialiste en communication politique, il existe sous le régime actuel une forme de continuité avec les pratiques des régimes précédents en matière de respect de la liberté d’expression. Invité de l’émission Objection sur Sud FM hier, dimanche 29 juin, le spécialiste en communication politique a toutefois relativisé les causes de cette situation liée, selon lui, à une problématique d’éthique et de déontologie et d’absence de mécanismes d’autorégulation favorisant ainsi une liberté un peu plus exacerbée de la parole.
L ’ancien membre du pôle de communication de la présidence de la République sous le régime libéral du président Abdoulaye Wade, Dr Momar Thiam, s’est invité dans le débat relatif au respect de la liberté d’expression sous le régime actuel. Invité de l’émission Objection sur Sud FM hier, dimanche 29 juin, Dr Thiam, par ailleurs docteur en communication politique, répondant à une interpellation de notre confrère Baye Oumar Gueye sur les menaces que feraient peser les nouvelles autorités sur cette liberté, à travers les nombreuses arrestations pour délit d’opinion notées depuis leur accession au pouvoir, n’est pas passé par quatre chemins pour déclarer :« Si l’on observe le nombre de personnes, de leaders d’opinion, de journalistes interpellés, incarcérés ou en passe de l’être, on a l'impression d’une forme de continuité. »
Poursuivant son analyse, l’expert en communication politique et Directeur de l’école HEIC de Dakar a toutefois nuancé son propos en relativisant les causes de cette situation. Estimant que « les mêmes causes produisent les mêmes effets », il a, en effet, pointé du doigt un problème d’éducation et de culture médiatique, appelant à davantage d’éthique et de déontologie dans l’espace public. « On l’a vu sous Macky Sall, sous Abdoulaye Wade, peut-être dans une moindre mesure sous Abdou Diouf, et on le constate encore aujourd’hui avec les actuels détenteurs du pouvoir. Peut-être de manière un peu plus exacerbée, car la parole s’est libérée à un niveau insoupçonné dans l’espace public. Ce n’est pas normal », déplore-t-il, avant de marteler :
« Il y a un problème d'éducation. Nous sommes confrontés à une problématique d’éthique et de déontologie. On ne peut pas tout dire, n’importe où, n’importe quand, et de n’importe quelle manière. On ne peut pas tout écrire, n’importe où, n’importe quand, et de n’importe quelle manière. »
Allant plus loin, Dr Thiam a jugé anormal que certains croient pouvoir se cacher derrière un micro, une caméra ou un ordinateur pour dire ou écrire ce qu’ils veulent : insulter, diffamer ou porter atteinte à l’intégrité d’autrui. Pour mettre fin à de telles dérives, il a plaidé pour un renforcement des moyens du Tribunal des pairs, afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle d’autorégulation, surtout dans le contexte actuel, marqué selon lui par l’essor du journalisme d’opinion, en opposition au journalisme d'information. « Aujourd’hui, on a l'impression que nous assistons à la naissance d’un journalisme d’opinion qui fait face au journalisme d’information. Ce journalisme d’opinion, souvent de masse, épouse une opinion dominante qu’il relaie, commente et interprète en reprenant ses mots, ses biais et ses travers », a-t-il souligné avant de préciser : « Le journalisme d’information, lui, fait un travail de recherche, d’enquête, de mise en perspective, de responsabilité, et vise à délivrer une information juste et équilibrée. Mais en face, on trouve un journalisme d’opinion qui, parfois, ne court pas après l’information, mais après la rumeur. Et la rumeur a cette capacité de ressembler à une information et même de la renforcer, surtout quand elle est véhiculée par des figures perçues sur les réseaux sociaux comme des leaders d’opinion. Dès lors qu’ils l’expriment, la répètent ou l’interprètent, cela prend l’allure d’une vérité absolue. »
NOUVEAU REGLEMENT INTERIEUR DE L’ASSEMBLEE NATIONALE : «Une réforme assez extraordinaire», selon Momar Thiam
Auparavant interrogé sur le nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale, adopté en séance plénière le vendredi 27 juin, Dr Momar Thiam a qualifié d’« assez extraordinaire » cette réforme en rappelant qu’elle figurait parmi les promesses de campagne du régime en place. Poursuivant son propos, l’expert en communication politique, toujours sur les innovations du nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale a estimé qu’elles marquent une étape significative dans le renforcement du contrôle parlementaire sur l’action gouvernementale. « Ces réformes répondent à un besoin de transparence, d’information du citoyen sénégalais et de visibilité du travail parlementaire », a-t-il souligné en citant notamment l’augmentation du nombre de commissions parlementaires, passé de 30 à 35, une mesure qui, selon lui, permet d’élargir le champ d’action et d’impliquer davantage de députés, au sein des commissions mixtes. Insistant sur la nécessité d’une participation plus large des parlementaires à l’élaboration des lois et au contrôle du gouvernement, Dr Thiam s’est également félicité de la retransmission prévue des débats en commission dans ce nouveau. « La retransmission des débats en commission à travers la création d'une chaîne parlementaire, même si on peut discuter de l'opportunité de la création de cette chaîne parlementaire, alors qu'il y a une chaîne publique peut-être qui pourrait prendre cela en compte. Je pense que c'est faire preuve de transparence et d'une meilleure communication du travail parlementaire », a-t-il conclu
L’ASSEMBLEE NATIONALE DONNE SON AVAL À LA LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE
Sur 140 députés sénégalais inscrits, 126 ont voté pour la loi de finances rectificative (LFR) 2025, 11 contre et 2 se sont abstenus, a annoncé le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, à la fin de la plénière consacrée à l’examen du texte
Les députés de la 15ème législature ont adopté avant-hier, samedi, à une large majorité, le projet de loi de finances rectificative (LFR) pour l’année 2025, à l’issue d’un débat parlementaire ayant duré toute la journée du 28 juin.
Sur 140 députés sénégalais inscrits, 126 ont voté pour la loi de finances rectificative (LFR) 2025, 11 contre et 2 se sont abstenus, a annoncé le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, à la fin de la plénière consacrée à l’examen du texte. Cette loi rectificative traduit, selon les autorités, une volonté de réduction du déficit budgétaire.
Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, qui a longuement répondu aux interpellations des parlementaires peu avant 23h, a défendu la nécessité de cette réforme budgétaire. Les prévisions de recettes ont été ramenées à 4884,3 milliards FCFA contre 5014,3 milliards dans la loi initiale (LFI), soit une baisse de 130 milliards.
« Là où nous sommes, nous devons nous redresser. Nous devons le faire », a affirmé M. Diba, insistant sur la nécessité de revenir à un déficit plus soutenable. L’objectif affiché est de ramener le déficit à 7 % du PIB dès 2025, et à 5 % à l’horizon 2027. Le ministre a évoqué des mesures de refinancement, de recyclage d’actifs et d’accords de garantie en discussion avec les partenaires financiers. Face aux députés, il a également révélé qu’une partie de la dette publique, estimée à plus de 4000 milliards FCFA (environ 7 milliards de dollars), aurait été dissimulée par la précédente administration, selon un rapport « neutre » de la Cour des comptes couvrant la période 2019-2024.
Cette révélation a suscité des échanges nourris avec plusieurs députés de l’opposition, dont Aïssata Tall Sall et Thierno Alassane Sall. La présidente du groupe parlementaire, Aïssata Tall Sall, a exprimé ainsi de vives critiques envers les propositions du Ministre des Finances et du Budget. Elle a relevé des « incohérences » concernant les recettes fiscales et la gestion du budget.
Par Alioune BA
NORTH STAR, UNE INTELLIGENCE ARTIFICIELLE POUR PRÉVENIR LES CONFLITS DANS LE MONDE
Le monde d’aujourd’hui est traversé par des tensions multiples. Conflits armés en expansion, rivalités géopolitiques croissantes, désinformation à grande échelle, instabilité économique. Chaque jour, les risques de guerre semblent se rapprocher.
Le monde d’aujourd’hui est traversé par des tensions multiples. Conflits armés en expansion, rivalités géopolitiques croissantes, désinformation à grande échelle, instabilité économique. Chaque jour, les risques de guerre semblent se rapprocher. Dans ce contexte tendu, une innovation technologique attire l’attention de nombreux experts en sécurité internationale, chefs d’États, diplomates et analystes. Son nom : North Star. Ce système d’intelligence artificielle a été conçu pour anticiper les conflits, les simuler, les comprendre et, si possible, les éviter.
Derrière ce projet, se trouve Arvid Bell, ancien professeur à l’université de Harvard, spécialiste des négociations complexes et de la géopolitique. Selon lui, la paix ne doit pas être une simple réaction aux catastrophes, mais un projet stratégique, appuyé sur l’analyse, l’anticipation et la rationalité. Pour cela, il a imaginé une intelligence artificielle capable de simuler le comportement des dirigeants internationaux et de prédire, à travers des modèles, les dynamiques de crise.
L’idée peut sembler futuriste, voire audacieuse. Pourtant, elle repose sur un constat simple : la complexité croissante des relations internationales dépasse souvent les capacités humaines d’analyse. Trop d’informations, trop d’intérêts croisés, trop d’incertitudes. Dans ce contexte, les outils d’intelligence artificielle deviennent des alliés puissants, capables de traiter d’immenses quantités de données, d’identifier des corrélations invisibles et de projeter des scénarios alternatifs.
North Star s’inscrit donc dans cette ambition : faire de l’intelligence artificielle non pas un outil de domination, mais un instrument de prévention. A travers des simulations précises, le système est capable de modéliser les choix possibles de chaque acteur stratégique (chefs d’État, ministres de la Défense, diplomates, chefs militaires), en tenant compte de leurs intérêts politiques, de leurs contraintes internes, de leurs alliances régionales et de leur historique de décisions.
Chaque scénario généré par North Star peut montrer, par exemple, ce qui se passerait si un gouvernement fermerait ses frontières, si un groupe rebelle gagnait en influence, si une armée étrangère se déployait dans une zone sensible. L’intelligence artificielle explore les conséquences possibles, les réactions en chaîne, les réponses diplomatiques, économiques ou militaires. Ce n’est pas de la voyance, c’est une simulation basée sur des faits et des données.
Ce type d’outil représente une avancée majeure dans le champ de la diplomatie préventive. Pour les organisations internationales, comme l’ONU, l’Union africaine ou la CEDEAO. Il pourrait offrir un système d’alerte stratégique. Pour les États, il pourrait éclairer les choix de politique étrangère. Et pour les grandes entreprises opérant dans des zones à risque, il pourrait constituer une source précieuse d’évaluation géopolitique.
L’un des atouts majeurs de North Star réside dans sa capacité à intégrer des dimensions culturelles et humaines dans ses prédictions. Contrairement à d’autres systèmes qui s’appuient uniquement sur des données économiques ou militaires, North Star prend aussi en compte les discours politiques, les réseaux sociaux, les relations informelles entre leaders, et même les traditions diplomatiques. Cela lui permet d’adopter une lecture fine des comportements internationaux, souvent marqués par des facteurs émotionnels, symboliques ou historiques.
Mais cette ambition soulève aussi des débats. Peut-on vraiment modéliser des décisions humaines complexes par des algorithmes ? Les dirigeants politiques agissent-ils toujours de façon rationnelle ? Et si l’intelligence artificielle se trompait ? Certains experts redoutent que l’existence même d’un tel système n’introduise une forme de suspicion permanente entre États. Si une intelligence artificielle prédit qu’un pays risque d’attaquer, cela ne risque-t-il pas d’inciter ses voisins à adopter une posture défensive, voire agressive, créant ainsi, une prophétie auto-réalisatrice ?
Ces inquiétudes sont légitimes. Comme toute technologie puissante, North Star peut être utilisée de façon constructive ou dangereuse. Si elle devient un outil de propagande, ou qu’elle est utilisée pour justifier des interventions militaires préventives, ou encore pour manipuler l’opinion publique, elle perdra son objectif initial de paix. C’est pourquoi, Arvid Bell insiste sur une gouvernance éthique de l’intelligence artificielle appliquée à la géopolitique. Il plaide pour une transparence des algorithmes, un contrôle international, et une responsabilité partagée entre les États.
Un autre défi de taille concerne la collecte des données. Pour fonctionner, North Star doit accéder à des informations précises, parfois sensibles. Or, dans un contexte mondial marqué par la compétition stratégique, les données sont des ressources précieuses, jalousement protégées. Il faudra donc établir des partenariats solides, des protocoles sécurisés et une confiance mutuelle entre les acteurs impliqués.
Par ailleurs, les résultats de l’IA ne doivent jamais être interprétés comme des verdicts absolus. Une prédiction de conflit ne signifie pas qu’il aura lieu, mais qu’il existe un risque accru dans certaines conditions. L’intelligence humaine reste indispensable pour interpréter, discuter, arbitrer. L’intelligence artificielle peut éclairer, mais ne doit pas décider à la place des responsables politiques.
L’intégration d’un outil comme North Star dans les pratiques diplomatiques pose donc une question centrale : sommes nous prêts à modifier en profondeur notre façon de gérer les conflits ? La diplomatie internationale fonctionne encore largement selon des logiques anciennes : rapports de force, influence, pouvoir. North Star propose une autre voie, plus analytique, plus préventive, plus coopérative. Mais cela suppose un changement culturel profond, aussi bien dans les institutions que dans les mentalités.
Certaines puissances pourraient aussi refuser d’utiliser un outil qu’elles n’ont pas ellesmêmes développé, ou qu’elles jugent biaisé. L’universalité de l’approche sera donc un critère clé de son succès. Pour cela, Arvid Bell souhaite ouvrir le projet à des contributions internationales, afin de diversifier les sources de données, les méthodologies et les sensibilités. Il rêve d’un North Star pluraliste, au service d’un monde multipolaire.
L’initiative a déjà attiré l’attention de plusieurs institutions académiques et think tanks stratégiques. Des partenariats sont en discussion avec des universités européennes, des centres de recherche en sécurité, et même certains ministères des Affaires étrangères. Des simulations pilotes ont été testées sur des conflits récents, comme ceux en mer de Chine méridionale, en Ukraine ou au Sahel. Les premiers résultats sont encourageants : l’intelligence artificielle a su identifier des moments critiques, proposer des issues diplomatiques et repérer des zones de tension émergentes avant qu’elles ne soient largement médiatisées.
Pour les chefs d’entreprise, cette technologie ouvre aussi de nouvelles perspectives. Les grandes entreprises internationales sont souvent exposées aux risques géopolitiques : instabilité d’un pays, tensions frontalières, sanctions économiques, ruptures d’approvisionnement. Pouvoir anticiper ces risques avec l’aide d’un outil comme North Star, c’est mieux protéger ses investissements, ses salariés et sa réputation.
Bien sûr, North Star ne remplacera jamais les services de renseignement, ni les diplomates. Mais, il peut devenir un assistant stratégique, un outil de veille intelligent, capable d’enrichir les réflexions et d’orienter les décisions. Il peut aussi contribuer à une meilleure coordination entre acteurs publics et privés, entre gouvernements et ONG, entre think tanks et entreprises.
Au fond, la véritable promesse de North Star est peut-être là : réconcilier technologie et humanisme. Utiliser l’intelligence artificielle non pas pour surveiller ou contrôler, mais pour comprendre, anticiper et prévenir. Faire de l’innovation un levier de paix, et non un instrument de guerre.
Mais cette promesse ne tiendra que si les dirigeants politiques, les institutions internationales et les citoyens exigent une utilisation éthique, transparente et responsable de ces technologies. Le futur de North Star ne dépend pas seulement de ses performances techniques, mais surtout de la vision que nous avons du monde.
Voulons-nous un monde où les conflits explosent sans prévenir, où les décisions se prennent dans l’urgence et la peur ? Ou bien un monde où nous mobilisons nos connaissances, nos technologies et notre volonté politique pour préserver la paix? North Star nous rappelle que la technologie peut nous aider. Mais le choix demeure tributaire de l’intelligence humaine.
L’actualité sénégalaise de ce lundi 30 juin est particulièrement dense, avec à la une des quotidiens une vive controverse autour du budget rectificatif 2025, des secousses dans le secteur judiciaire, des avancées diplomatiques notables, sans oublier les performances sportives marquantes du week-end. Tour d’horizon des principaux titres parus dans la presse nationale.
UN BUDGET SOUS TENSION : LES LIGNES DE FRACTURE POLITIQUES S'ACCENTUENT
Le budget rectificatif 2025 cristallise les tensions à l’Assemblée nationale. EnQuête parle d’un « budget de la discorde », soulignant la virulence des débats entre majorité et opposition. L’opposition fustige une gouvernance financière peu rigoureuse, tandis que le gouvernement défend ses ajustements comme nécessaires dans un contexte économique difficile.
Les Échos reprend les critiques des députés de l’opposition sur les « incohérences du budget », en particulier sur la gestion de la dette et les priorités économiques. Sud Quotidien opte pour une analyse plus structurée en titrant : « Entre ambitions à la baisse et recadrage », évoquant la programmation budgétaire 2026-2028 qui semble indiquer un infléchissement de la politique publique.
Le Quotidien, pour sa part, s’arrête sur le cas de l’ex-ministre Cheikh Diba avec un titre choc : « Cheikh toujours sans provisions », en référence aux comptes publics en déséquilibre et à son implication dans l’affaire des chiffres falsifiés, comme l’indique aussi POP : « Cheikh Diba s’en lave les mains ».
JUSTICE : LE MALAISE MONTE DANS LES RANGS JUDICIAIRES
La tension monte dans la magistrature. Direct News révèle que « les magistrats vont protester » pour dénoncer une perte d’indépendance et des pressions politiques croissantes. Une grève est d’ailleurs annoncée entre le 30 juin et le 3 juillet.
Par ailleurs, L’Info consacre sa Une à la polémique autour des articles 80 et 254 du Code pénal, instruments juridiques souvent dénoncés comme étant utilisés contre l’opposition. Le journal parle d’un « éternel reniement des opposants élus », critiquant leur volte-face une fois au pouvoir.
Libération se penche sur un autre dossier brûlant : « Le parquet financier sur la piste des 10 navires fantômes ». Cette affaire de détournement, impliquant des milliards de francs CFA, mettrait en cause de hauts responsables dans le secteur maritime.
DIPLOMATIE : FAYE REUSSIT SON PARI CHINOIS
Sur le plan diplomatique, le président Bassirou Diomaye Faye semble marquer des points. Yoor-Yoor parle d’un « voyage couronné de succès tous azimuts » à l’issue de sa mission officielle en Chine. Des accords économiques et technologiques ont été signés, témoignant du réchauffement des relations sino-sénégalaises.
SOCIETE : MIGRATIONS, PRECARITE ET SCANDALES FAMILIAUX
Dans un registre plus sombre, L’Observateur (L’OBS) donne la parole aux Sénégalais en détresse en Turquie, titrant : « L’enfer des Sénégalais en Turquie ». Les témoignages évoquent des conditions de vie déplorables, marquées par l’exploitation, les arnaques et l’insécurité.
L’AS revient sur une affaire familiale sulfureuse avec en Une : « Fatou Ndiaye Diop-Blondin accusée ». La justice s’intéresse de près à la mafia paris-Dakar, avec des implications financières lourdes.
POLITIQUE : AVENIR INCERTAIN ET RECALIBRAGE DES AMBITIONS
WalfQuotidien pose la question de fond : « Où va le Sénégal ? », en mettant en lumière les fractures sociales et le flou de la stratégie gouvernementale. Une réflexion partagée par Point Actu, qui avertit : « L’avenir s’assombrit pour les organisations professionnelles » confrontées à un manque de visibilité et de soutien.
SPORT : LE JARAAF ROI, SITEU DECHU
Le sport sénégalais a connu un week-end contrasté. Côté football, Record, Stades et Point Actu Sport saluent le sacre du Jaraaf de Dakar, titrant unanimement sur leur 13e titre national. Le club emblématique s’est imposé avec maîtrise, confirmant sa suprématie.
À l’inverse, mauvaise nouvelle pour la lutte sénégalaise. Le lutteur Sitéu a été « suspendu deux ans » pour infraction aux règles antidopage, selon Rewmi Sports. Une lourde sanction qui relance le débat sur la transparence dans ce sport traditionnel.