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9 juin 2025
NDIAMÉ DIOP PREND LA TÊTE DE LA VICE-PRÉSIDENCE DE LA BANQUE MONDIALE POUR L'AFRIQUE DE L'EST ET AUSTRALE
Basé à Nairobi, le Sénégalais devrait désormais superviser un portefeuille colossal de 76 milliards de dollars répartis sur 400 projets dans 26 pays. Sa mission : transformer l'économie régionale en s'attaquant aux racines de la pauvreté
(SenePlus) - La Banque mondiale vient d'annoncer la nomination de Dr. Ndiamé Diop au poste stratégique de vice-président pour l'Afrique de l'Est et australe. Cette nomination, effective dès ce 1er mai, s'inscrit dans la volonté de l'institution internationale de renforcer sa présence sur le terrain et d'améliorer ses services aux pays membres.
Dans le cadre de cette nouvelle politique de proximité, Dr. Diop sera basé à Nairobi, au Kenya, d'où il supervisera un impressionnant portefeuille régional de près de 400 projets, représentant un investissement total de plus de 76 milliards de dollars. Sa mission couvrira également un vaste programme de travaux analytiques, d'assistance technique et de conseils en matière de réformes dans 26 pays de la région.
Fort de plus de 25 ans d'expérience internationale en Asie de l'Est, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, Dr. Diop apporte une vision globale et une expertise reconnue en matière de développement économique. Son parcours est jalonné de réussites significatives, notamment aux Philippines où il a réussi à tripler les financements de la Banque mondiale pour soutenir les réformes économiques et améliorer les résultats dans divers secteurs clés.
Plus récemment, en tant que Directeur des opérations pour le Nigeria, il a géré le plus important portefeuille de la Banque mondiale en Afrique, d'une valeur de 17 milliards de dollars. Il y a également élaboré un programme ambitieux visant à soutenir une croissance économique plus rapide et inclusive, notamment grâce à des réformes structurelles, au développement de la connectivité numérique, à l'amélioration de l'accès aux financements pour les entreprises et à la croissance de l'agro-industrie.
Des priorités stratégiques pour transformer la région
Sous la direction de Ndiamé Diop, la Banque mondiale entend poursuivre et intensifier sa collaboration avec ses clients et partenaires pour faire avancer plusieurs priorités stratégiques dans la région. Parmi celles-ci figurent la création d'emplois, l'accès à l'énergie, la connectivité numérique, l'intégration régionale, la santé, l'eau et l'assainissement, ainsi que l'éducation – autant de secteurs considérés comme prioritaires pour éradiquer la pauvreté et stimuler la transformation économique.
Le nouveau vice-président aura également pour mission de diriger les efforts visant à s'attaquer aux vecteurs de fragilité, de conflit et de violence, afin de contribuer à l'émergence de communautés plus résilientes dans une région qui fait face à de nombreux défis sécuritaires et climatiques.
Titulaire d'un doctorat en économie, le Sénégalais est également l'auteur de nombreuses publications académiques sur des sujets aussi variés que la politique budgétaire et la croissance, la politique monétaire et l'inflation, l'abondance des ressources naturelles, la "malédiction des matières premières" et la nécessité d'une diversification économique.
Polyglotte, il parle couramment le français, l'anglais et le wolof, et possède un niveau intermédiaire en arabe et en bahasa (indonésien), des compétences linguistiques qui devraient faciliter son intégration et son efficacité dans cette région multilingue.
Le nouveau vice-président pour l'Afrique de l'Est et australe de la Banque mondiale succède à Victoria Kwakwa, qui a pris sa retraite le 31 mars 2025 après une longue carrière au service de l'institution.
Y’EN A MARRE ÉCLAIRE SAINT-LOUIS
La 16e édition du St-Louis’Docs, le Festival international du film documentaire de Saint-Louis, a été lancée ce mardi à l’Institut Français, avec la projection du film «Afrikki», de Gaëlle Leroy, consacré à l’odyssée de «Y’en a marre» né en janvier 20211
Ousmane SOW (Envoyé spécial à Saint-Louis) |
Publication 02/05/2025
Jusqu’au 3 mai prochain, la ville de Saint-Louis sera à l’honneur. La 16e édition du St-Louis’Docs, le Festival international du film documentaire de Saint-Louis, a été lancée ce mardi à l’Institut Français, avec la projection du film «Afrikki», de Gaëlle Leroy, consacré à l’odyssée de «Y’en a marre», un mouvement citoyen et artistique né en janvier 2011.
La 16e édition du Festival international du film documentaire de Saint-Louis, communément appelé Stlouis’Docs, a démarré, ce mardi à l’Institut français de Saint-Louis, par la projection du film documentaire Afrikki, de la réalisatrice française Gaëlle Leroy. Stlouis’Docs, qui célèbre cette année le centenaire du réalisateur Paulin Soumanou Vieyra, a projeté par la même occasion Afrique sur Seine, un film en noir et blanc qui est venu rappeler la question de l’identité culturelle des jeunes africains vivant en France dans les années 1950 et réalisé par un collectif d’étudiants africains dont Mamadou Sarr et Jacques Melokan. Pour cette 16e édition, plus de 50 films documentaires de 24 pays seront projetés gratuitement en présence de nombreux cinéastes à l’Institut français, sur le Quai Masseck Ndiaye, au Centre culturel Le Château, dans plusieurs quartiers de Saint-Louis (Guet Ndar, Goxu-Mbacc, Diawling) et au Centre culturel Aminata de Gandiol. Ainsi, la compétition nationale mettra en avant 6 courts et longs métrages sénégalais, tandis que la compétition internationale accueille 15 courts métrages et 8 longs métrages dont Afrikki, le film de Gaëlle Leroy consacré au mouvement «Y’en a marre» qui, d’ailleurs, a lancé les festivités.
Dans ce documentaire d’une heure et demie, Gaëlle Leroy cherche à suivre l’évolution du mouvement citoyen et artistique créé en janvier 2011 par une bande d’amis, de journalistes et rappeurs populaires. Avec Afrikki, Gaëlle Leroy a filmé dans la durée. Dix années à filmer, à suivre l’évolution du mouvement, à capter ses forces et ses fragilités. «Après le 23 juin, j’ai décidé de venir les filmer. Je les ai suivis pendant 10 ans. J’ai voulu restituer une aventure de mobilisation inédite, portée par des jeunes innovants, des artistes et surtout des rappeurs», dit-elle. A travers ce film, elle revient sur l’épopée d’un mouvement citoyen dont l’action consistait à mettre la pression contre la candidature de Abdoulaye Wade pour un troisième mandat. Afrikki raconte une aventure, une expérience de mobilisation, d’organisation, d’engagement politique des jeunes, artistes et rappeurs. Il s’agit de Fadel Barro, Thiat, Kilifeu, Fou Malade, Aliou Sané, Simon, Mollah Morgun et tant d’autres jeunes anonymes qui, vêtus de tshirts frappés du slogan «Y’en a marre», ont fait face aux Forces de défense pour barrer la route à un troisième mandat de Abdoulaye Wade. D’autres personnalités, à l’image de Macky Sall, parmi les 14 candidats à la Présidentielle de 2012, Cheikh Tidiane Dièye, apparaissent par moments dans le film.
Un cours d’histoire
Le documentaire est un cours sur l’histoire politique du Sénégal à partir de 2011 avec le 23 juin, la Présidentielle de 2012, jusqu’en 2022 avec les élections législatives. La caméra de Gaëlle Leroy éclaire ce mouvement qui s’est battu pour rester non violent. «Ils ont inventé des mots, des concepts qui ont été repris par tout le monde. La force du hiphop a servi de réseau, de tissu militant dans chaque recoin du pays», explique-t-elle. Pour Gaëlle Leroy, Afrikki est une restitution d’une aventure qui est déjà de l’histoire, mais qui peut être inspirante pour d’autres formes de mobilisation, d’engagement dont le monde ne cessera d’avoir besoin. «C’est vraiment un cours d’histoire, à mon sens. C’est l’histoire qu’ils ont portée de la décennie 2010 et qui a essaimé sur tout le continent à cette époque. «Y’en a marre» a quand même été une vraie dynamique, un vrai élan. Après, une partie de leur discours, je pense, reste très actuelle et parle à tout le monde», a témoigné Gaëlle Leroy, autrice également du film Quand les Lions mangent le Coq, son premier documentaire, réalisé en 2002 pour France Télévisions au Sénégal, qui revenait sur l’effervescence à Dakar autour de la participation des Lions à une phase finale de Coupe du monde. Pour Souleymane Kébé, co-organisateur du festival, le choix d’Afrikki allait de soi. «C’est un film qui nous plonge dans l’univers de «Y’en a marre», mais vraiment en immersion dans la création de ce mouvement là, dans leur stratégie et dans leur sacrifice surtout», explique-t-il. «Pour nous, c’était important d’inviter Gaëlle Leroy et de montrer ce film aux Sénégalais et aux Saint-Louisiens. Et la réaction du public nous a rassurés. C’était un bon film pour l’ouverture du festival», conclut-t-il.
lettre d'amérique, par rama yade
L’ART DIGITAL A-T-IL UN AVENIR EN AFRIQUE ?
Digital ou pas, l’art africain a besoin d’être soutenu. C’est un secteur qui souffre d’un important déficit de financement : les Etats africains n’y consacrent qu’1% de leur Pib. Partout en Afrique, les artistes luttent pour survivre.
En 2021-2022, les auteurs africains ont tout gagné : le Prix Nobel de littérature (le Tanzanien Abdulrazak Gurnah), le Prix Camoes (la Mozambicaine Paulina Chiziane), le Prix Booker (le Franco-Sénégalais David Diop), le Prix Neustadt (le Sénégalais Boubacar Boris Diop) et le Goncourt (le Sénégalais Mbougar Sarr). Dans la même période, Chanel choisit Dakar pour installer sa galerie des métiers d’arts africains. De Dior à Louis Vuitton, le marché de la mode de luxe est aujourd’hui influencé par la culture africaine. Dans l’industrie cinématographique, les films d’inspiration africaine connaissent un succès mondial, comme la série des Marvel autour de Black Panther. Les plateformes comme Netflix ont enrichi leurs programmes avec des contenus venus du Nigeria ou de l’Afrique du Sud. En 2024, Disney a acquis et diffusé la première série d’animation afro-futuriste, Iwaju, créée par la société panafricaine de divertissement Kugali. Dans l’industrie de la musique, Burna Boy est le premier artiste africain à faire salle comble en 2022 dans un stade américain. L’Unesco prédit que le secteur créatif pourrait créer 20 millions d’emplois et générer 20 milliards de dollars de revenus par an en Afrique. C’est le Nigeria qui a porté les industries créatives à un niveau économique inédit au point qu’en 2016, il est devenu la première économie africaine, avant l’Afrique du Sud, après avoir intégré Nollywood dans son Pib. Le marché nigérian du divertissement et des médias est désormais plus dynamique qu’Hollywood.
Une révolution numérique
Au-delà du talent d’artistes exceptionnels, ce momentum africain a été incontestablement favorisé par la révolution numérique sur un continent qui abrite la jeunesse du monde (40% de la population totale ont moins de 15 ans et représentent 27% de la population mondiale). La première décennie des années 2000 a été marquée par une croissance de 44% par an du marché africain de la téléphonie mobile. Et le rythme s’accélère : selon les opérateurs, 87% des Africains devraient posséder un smartphone en 2030 contre 51% en 2022. Avec un nombre croissant de startups, les capitales urbaines africaines sont aujourd’hui hyperconnectées. Parallèlement au développement des services de streaming, des services bancaires mobiles et des cryptomonnaies, l’infrastructure numérique est devenue une opportunité économique vitale dans un contexte d’accélération des échanges.
Le crypto art
Des noms émergent, pionniers de l’art digital africain. Le Nigeria, troisième utilisateur de monnaies virtuelles dans le monde, après les EtatsUnis et la Russie, a naturellement vu arriver les premiers artistes digitaux. En octobre 2021, le Nigérian Osinachi, le crypto-artiste africain le mieux noté, a vendu cinq Nft inspirés des piscines du peintre anglais David Hockney, pour 214 000 $, chez Christie’s. La photographe francosénégalaise Delphine Diallo a vendu 100 œuvres pour 100 000 $ en une heure et demie en novembre 2021. Mono, la toute première galerie en Afrique entièrement consacrée aux Nft, a ouvert ses portes à Tunis en 2022. Le crypto art est un mouvement artistique lié à la technologie du blockchain, elle-même associée à un jeton non fongible (Non-fungible token, Nft en anglais), un fichier informatique inviolable, traçable et unique. Grâce à la technologie Nft, le crypto art a permis aux maisons de vente d’accéder à une nouvelle clientèle, mais surtout a bouleversé la relation entre artistes et collectionneurs : toute une génération d’artistes qui avaient l’habitude de partager leur travail en ligne ont désormais la possibilité de le monétiser. C’est en 2014 qu’a été achetée la première œuvre jamais associée à un jeton non fongible, Quantum (2014) de Kevin Mc Coy, pour 1 472 000 $. En 2021, Christie’s frappe un grand coup en vendant Everydays : The First 5,000 Days de Beeple à 69 millions $ : c’est la troisième œuvre la plus chère pour un artiste vivant. Cette année-là, si les ventes aux enchères ont atteint 17 milliards de dollars selon le rapport annuel d’Artprice, c’est principalement grâce à la dématérialisation des œuvres comme les Nft. Les Nft ont généré près de 2, 5 milliards $ de transactions au cours des cinq premiers mois de 2021, selon NonFungible. Le marché est passé de 40 à 338 millions $ entre 2018 et 2020. Et il génère plus de 10 millions $ par jour dans les galeries virtuelles.
Les atouts de l’art digital
Pour les artistes, le marché des Nft adossés à des œuvres virtuelles est le seul moyen d’attribuer de la valeur à leur travail en le liant à un certificat d’authenticité. Les artistes n’ont pas besoin de payer à une galerie 50% de la valeur de leurs œuvres ou d’attendre leur paiement pendant des mois. Ils peuvent également introduire des clauses de revente dans le code Nft, garantissant au créateur une rémunération sur le long terme avec des royalties, des «droits de suite» s’élevant généralement à 10%, qu’il recevra automatiquement à chaque revente de l’œuvre. En Afrique, un élément supplémentaire est également important : sur les plateformes, la couleur de peau importe moins que le talent. Enfin, les Nft démocratisent un milieu qui a la réputation d’être réservé à une élite de collectionneurs. Avec les Nft, n’importe qui peut acquérir et revendre des œuvres d’art en quelques clics, de manière immédiate et décentralisée, lors de transactions effectuées en cryptomonnaies. De quoi ouvrir le marché de l’art à de nouveaux acteurs, collectionneurs ou artistes, jeunes et issus du monde de la tech. N’importe qui peut également décider d’associer un Nft à son œuvre numérique, quelle qu’elle soit, et de le mettre sur le marché via des plateformes dédiées (OpenSea, Hic and Nunc, SuperRare...), réduisant ainsi les intermédiaires habituels. Plus surprenant, le Nft a donné du pouvoir aux artistes engagés : alors que le Virginia Museum of Fine Arts de Richmond refusait de restituer les anciennes sculptures de Pende, un groupe d’artistes congolais, la Congolese Plantation Workers Art League (Catpc), a produit une édition de 300 Nft de l’œuvre d’art en février 2022. Le site nigérian Looty en a fait de même en vendant des Nft réalisés à partir de scans 3D d’objets pillés en Afrique, présents dans les collections des grands musées occidentaux. Looty prévoit maintenant de construire un musée virtuel dans le métavers pour abriter les objets rapatriés.
Une bulle spéculative ?
Tout le monde ne croit pas à l’art digital. Beaucoup, d’abord enthousiastes, en sont revenus. C’est que les défis à relever sont nombreux. Dans ce monde d’initiés, il est difficile de créer une communauté. Sur le continent, la connectivité internet reste un obstacle majeur au développement de ce secteur très énergivore. Une seule transaction Ethereum équivaut à la consommation d’électricité d’un Européen pendant quatre jours. De nombreux créateurs refusent d’être associés à un système aussi polluant. A l’échelle mondiale, le système Nft est encore imparfait et soulève de nombreuses questions dont celle de la sécurité. Les portefeuilles électroniques où sont stockés les tokens peuvent être piratés. Parfois, des artistes trouvent leurs œuvres en vente sur des plateformes à leur insu. Enfin, beaucoup se demandent si les Nft ont un avenir durable ou s’il s’agit d’une bulle spéculative qui pourrait bien éclater. D’autant plus que ces jetons sont achetés en bitcoins et en ethers, et dépendent donc du prix des cryptomonnaies, subissant leur volatilité, à la baisse comme à la hausse. Au final, digital ou pas, l’art africain a besoin d’être soutenu. C’est un secteur qui souffre d’un important déficit de financement : les Etats africains n’y consacrent qu’1% de leur Pib. Partout en Afrique, les artistes luttent pour survivre. Les besoins sont multiples : accès difficile aux prêts bancaires, aux réseaux de distribution et aux marchés publicitaires internationaux, insuffisance des équipements et des infrastructures, pas de protection suffisante des droits de propriété intellectuelle. Sans cela, ce secteur ne restera qu’un marché de talents non reconnus, voire promis, comme hier, à une perpétuelle spoliation.
Rama Yade est Directrice Afrique Atlantic Council.
LES PRINCIPALES LIGNES DIRECTRICES DE LA LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE
En Conseil des ministres avant-hier, mercredi 30 avril, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a retracé les principales lignes directrices devant guider l’élaboration de la prochaine Loi de finances rectificative (LFR) 2025
En Conseil des ministres avant-hier, mercredi 30 avril, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a retracé les principales lignes directrices devant guider l’élaboration de la prochaine Loi de finances rectificative (LFR) 2025. Il a relevé la nécessité, pour les membres du Gouvernement, de s’attacher à une forte sélectivité dans les sollicitations de dotations budgétaires de la LFR.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a retracé les principales lignes directrices devant guider l’élaboration de la prochaine Loi de finances rectificative (LFR) 2025. C’était avant-hier, mercredi 30 avril, lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. À cet égard, il a souligné l’exigence d’une déclinaison budgétaire appropriée des programmes stratégiques issus de la Stratégie nationale de Développement (2025-2029) de l’Agenda national de Transformation «Sénégal 2050», en tenant compte des contraintes financières du pays. Dans ce contexte, il a relevé la nécessité, pour les membres du Gouvernement, de s’attacher à une forte sélectivité dans les sollicitations de dotations budgétaires de la LFR pour leurs départements ministériels respectifs.
Concernant les nouveaux projets, le Premier ministre a indiqué que l’approche devra privilégier, pour le budget d’investissement, les projets ne nécessitant pas de structuration lourde ou complexe, portant dans les domaines notamment du développement humain et de l’équité sociale, de la gouvernance, de la sécurité ainsi que dans le secteur primaire, l’énergie, l’hydraulique, le numérique et les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026. Pour les projets nécessitant une structuration lourde ou complexe, les dépenses relatives aux prestations intellectuelles y afférentes devront être impérativement inscrites dans la LFR 2025, en perspective du démarrage de leur exécution en 2026..
S’agissant des projets en cours, financés aussi bien sur ressources internes qu’externes, le Premier ministre a rappelé la priorité à accorder aux inscriptions budgétaires destinées au règlement des arriérés sur les prestations déjà effectuées. Il a également exhorté les ministres à procéder à un tri rigoureux des projets à faible taux d’exécution. Il a aussi insisté sur les concertations à engager avec les partenaires techniques et financiers en vue du réaménagement du portefeuille des projets financés sur ressources extérieures non alignés à l’Agenda national de Transformation et ceux, certes alignés, à considérer désormais comme une composante de nouveaux projets.
Sur la base de ces orientations, le Premier ministre a invité les ministres chargés de l’Economie et du Plan, des Finances et du Budget, à prendre les dispositions appropriées, en relation avec le ministre, Secrétaire général du Gouvernement, en vue de lui soumettre les propositions d’inscriptions budgétaires des projets, dans la perspective de la tenue d’une réunion de pré-arbitrage avant la présentation du projet de LFR au Conseil des ministres, dans les meilleurs délais, au cours du mois de mai 2025. Par ailleurs, le Premier ministre a engagé le Gouvernement à s’investir pleinement dans la nouvelle démarche devant régir les relations de l’Etat avec les partenaires sociaux, en perspective de la conclusion d’un nouveau Pacte de stabilité sociale.
VERS UN DEMARRAGE EFFECTIF DE LA CENTRALE DES ACHATS EN JUILLET 2025
Dans ce cadre, il a mis en exergue l’impérieuse nécessité de réunir les conditions économiques et financières adéquates à même de changer le quotidien des travailleurs. Cela implique donc de réussir le pari économique de l’Agenda national de Transformation «Sénégal 2050» dans une atmosphère de confiance et de transparence. Il a, par ailleurs, exhorté les ministres et Secrétaires d’Etat à rester constamment à l’écoute des populations et des organisations représentatives des forces vives de la Nation et à répondre promptement, autant que possible, à leurs saisines. Ousmane Sonko a porté à la connaissance du Conseil le chronogramme arrêté pour la mise en place de la Commission de Centralisation des Achats de l’Etat. Le projet de décret y relatif sera soumis à l’approbation de Monsieur le Président de la République, au cours du mois de mai 2025, avec l’objectif du démarrage effectif de la Centrale des Achats au mois de juillet 2025.
CHACUNE DE VOS ATTENTES SERA EXAMINEE AVEC LA PLUS GRANDE ATTENTION
Face aux représentants syndicaux réunis au palais présidentiel, le président Diomaye Faye a tenu un discours empreint d’engagement et de prudence, sous le sceau du dialogue et de l’action concertée, entre promesse d’écoute attentive et engagement
Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye compte s’appuyer sur les réformes structurelles en cours, le renforcement de la gouvernance publique et le soutien aux secteurs porteurs comme le numérique, contenu dans le référentiel de la stratégie nationale de développement 2025-2029 pour répondre aux attentes des travailleurs mais aussi de son peuple en général. Hier, jeudi 1er mai, lors de la réception des cahiers de doléances des syndicats, le chef de l’Etat a donné l’assurance aux syndicalistes que « chacune de vos attentes sera examinée avec la plus grande attention ». Et de se réjouir du pacte de stabilité social signé un peu avant la cérémonie de remise de cahier de doléances. Le Président est aussi revenu sur les défis liés à l’emploi des jeunes mais aussi la réforme de l’administration.
Face aux représentants syndicaux réunis au Palais présidentiel, le président Diomaye Faye a tenu un discours empreint d’engagement et de prudence. Il a déclaré : « Je vous donne l'assurance solennelle que chacune de vos attentes sera examinée avec la plus grande attention », ajoutant : « J’ai la conviction qu’elles constituent l’expression sincère de vos aspirations. Vos aspirations légitimes à des conditions de travail plus dignes, plus sûres, à une rémunération plus juste, à une protection sociale renforcée, à une plus grande justice et une équité dans les relations professionnelles. »
Évoquant les limites imposées par la conjoncture économique, le chef de l’État a souligné que cela n’entravera pas l’engagement de son gouvernement envers la justice sociale. « J'ai pu d'ailleurs constater, pour m'en réjouir, que les doléances de l'année dernière ont été traitées avec rigueur et ont fait l'objet d'un rapport établi et publié par les ministères en charge du Travail », a-t-il affirmé.
Dans la foulée, il s’est félicité des avancées enregistrées, notamment à travers les récentes mesures prises en avril 2025 en faveur des travailleurs domestiques, agricoles et de maison : « Je salue les mesures prises par le ministre chargé du Travail pour valoriser les salaires de ces professions souvent oubliées. »
Un pacte social pour une croissance inclusive
Autre axe majeur du discours présidentiel : la signature du Pacte de stabilité sociale, un nouvel outil de régulation des relations professionnelles au Sénégal. Le président Diomaye Faye a salué cette initiative : « Je me réjouis de constater que ces séries de discussions sous l'égide du ministère du Travail ont abouti à l'élaboration d’un projet de pacte désormais baptisé Pacte de stabilité sociale pour une croissance inclusive et durable. » Ce nouveau contrat social, selon lui, s’inscrit pleinement dans les priorités de la stratégie de développement 2025-2029.
Il a ainsi exhorté les autorités compétentes à passer à la phase opérationnelle : « J'exhorte le ministre chargé du Travail à réunir sans délai les partenaires sociaux pour élaborer de façon inclusive et à soumettre au Premier ministre un plan de mise en œuvre des engagements du nouveau pacte. »
Le Président a aussi insisté sur l’importance du respect des engagements : « De manière claire et sans équivoque, j'engage le gouvernement au respect strict des accords d'engagement pris dans le cadre de ce nouveau pacte. »
L’emploi des jeunes, une priorité nationale
Le chef de l’État a aussi mis l’accent sur l’emploi des jeunes, qu’il qualifie de « priorité nationale ». Dans un contexte économique encore tendu, il note des signaux positifs : « Le marché du travail en 2024 a connu une dynamique positive. Le nombre de contrats de travail enregistrés par les inspections du travail est passé de 71 036 en 2023 à 77 870 en 2024. » Pour lui, cela traduit la résilience de l’économie et l’efficacité des mesures engagées.
Diomaye Faye a également rappelé les conclusions de la conférence sociale des 24 et 25 avril : « Elle a permis d’identifier des pistes de solutions concrètes, co-construites avec les partenaires sociaux, économiques, techniques et financiers. »
Le Président veut aller plus loin en liant formation et emploi : « Nous devons construire une passerelle solide entre la formation et le marché de l’emploi. Formés pour insérer, formés pour entreprendre, formés pour innover. » Il promet une modernisation de la formation professionnelle, le soutien aux filières d’avenir et une plus grande implication du secteur privé.
Moderniser l’administration du travail
Enfin, le président Diomaye Faye a insisté sur la nécessité de renforcer l’administration du travail. Il s’est engagé à « finaliser les projets de code du travail, de sécurité sociale et leurs textes d'application, ainsi que les projets de textes renforçant les moyens d’intervention de l’administration du travail ».
Les objectifs affichés sont ambitieux : « Promouvoir l’attractivité de l’environnement des affaires, créer des emplois massifs et décents, renforcer la protection des travailleurs, assurer la stabilité du climat social, optimiser la régulation du marché du travail, garantir la justice sociale, l’équité et la non-discrimination. » Il a aussi évoqué une réforme majeure pour l’inclusion sociale : « L’extension de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle, avec un régime simplifié applicable aux très petites entreprises, et un régime obligatoire pour les travailleurs indépendants, y compris en milieu rural. »
Dans une posture volontariste mais consciente des contraintes, le président Diomaye Faye a placé cette journée du 1er mai sous le sceau du dialogue et de l’action concertée, entre promesse d’écoute attentive et engagement pour des réformes structurelles de fond.
MEDIAS EN CRISE, LE SYNPICS PLAIDE POUR UNE « RUPTURE AUDACIEUSE »
Face à une presse sous tension, le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Moustapha Cissé, a lancé un plaidoyer à l’endroit du chef de l’État.
Face à une presse en tension, le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Moustapha Cissé, a lancé un plaidoyer à l’endroit du chef de l’État.
À l’occasion de la traditionnelle remise du cahier de doléances, il a appelé à une « rupture audacieuse » dans la gouvernance médiatique, en insistant sur la nécessité de sauvegarder les emplois du secteur. « Dans un monde aux équilibres incertains, la souveraineté est à la fois un bouclier protecteur et un levier puissant. Elle traduit notre capacité à maîtriser notre destin et à répondre aux besoins de notre peuple. C’est dans cet esprit que nous lançons un appel à une vision inspirante, une ambition partagée, portée par la conviction que la presse, pilier de notre démocratie, doit devenir un acteur clé de la souveraineté nationale », a-t-il déclaré devant le Président.
Selon lui, la presse sénégalaise est à la croisée des chemins. Dans le secteur public, des professionnels font face à des injustices structurelles : salaires suspendus, reclassements ignorés, affectations arbitraires. Le privé n’est pas épargné : précarité, retards de paiement, absence de protection sociale, violations des droits garantis par la convention collective. Pour Moustapha Cissé, ces réalités ne relèvent pas seulement d’atteintes aux droits sociaux : elles sapent l’indépendance même de la presse et, partant, sa contribution à la souveraineté du pays.
Trois piliers pour refonder la presse
Pour sortir de cette impasse, le Synpics propose une refondation du secteur, reposant sur trois piliers majeurs. D’abord, l’indépendance structurelle. « Une presse libre ne peut exister si elle est sous pression économique ou politique. Nous réclamons une régulation impartiale, la transparence des financements et le respect rigoureux des statuts professionnels. » Deuxième axe : la valorisation des acteurs. Cissé plaide pour une meilleure protection des journalistes et techniciens, à travers des contrats formalisés, des droits sociaux respectés et un investissement durable dans la formation. Enfin, la transformation numérique et éthique. À l’heure où l’information circule à une vitesse inédite, la presse doit être dotée d’outils modernes mais aussi d’une rigueur éthique. « Une presse souveraine est aussi une presse responsable », souligne-t-il.
Des urgences à régler
Le Secrétaire général du Synpics a profité de cette audience pour alerter sur plusieurs dysfonctionnements. Le budget 2024 du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored) n’a toujours pas été versé, entravant le bon fonctionnement de l’organe d’autorégulation. Même blocage du côté de la Commission de la carte nationale de presse, qui n’a délivré aucune carte depuis un an en raison du non-versement des appuis de l’État. Moustapha Cissé a également plaidé pour une concertation ouverte sur les conclusions des Assises de la presse, remises depuis novembre dernier au ministère de la Communication. Enfin, il a demandé la levée de la mesure ministérielle suspendant la parution ou diffusion de 381 médias, dénonçant un acte aux effets dévastateurs pour un secteur déjà éprouvé.
HAUSSE DU TAUX D’ABANDON SCOLAIRES DANS L’ACADEMIE DE DIOURBEL
Éloignement des écoles, encombrement, déficit de cantines scolaires, jakarta…Le taux d’abandon scolaire a connu une augmentation dans l’académie de Diourbel, passant de 9,60% à 13,32% entre 2023 et 2024.
Oumar Bayo BA (Correspondant) |
Publication 02/05/2025
Le taux d’abandon scolaire a connu une augmentation dans l’académie de Diourbel, passant de 9,60% à 13,32% entre 2023 et 2024. C’est ce qui ressort de la revue régionale conjointe du Paquet tenue, hier, à Diourbel.
La région de Diourbel a connu une hausse du taux d’abandon scolaire entre 2023-2024 selon les autorités éducatives qui ont donné l’information, hier, lors de la revue régionale du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet). L’inspecteur d’académie de Diourbel, Aboubacry Sadikh Niang, a précisé que le pourcentage est passé de 9,60% en 2023 à 13,32% en 2024 ; soit une augmentation de 3,68%. Il a souligné que ce taux dépasse largement la moyenne nationale qui se situe à 7,80%.
L’autorité académique a déclaré que ce taux d’abandon est lié à plusieurs facteurs comme l’environnement des enseignements-apprentissages avec les déficits de cantines scolaires, l’éloignement de certains établissements, malgré l’existence de lycées de proximité, la persistance de l’exode rural, l’émigration clandestine, la prolifération du phénomène des motos Jakarta, les mariages et grossesses précoces, etc. Il a promis de prendre des mesures permettant de redresser la pente. « Il est temps, pour nous, de revisiter nos modèles d’enseignement et d’apprentissage pour les coller davantage aux exigences de l’heure. Nous nous engageons aux côtés des enseignants, des élèves et des parents d’élèves à asseoir des mécanismes innovants pour inverser la tendance », a déclaré Aboubacry Sadikh Niang.
Le rapport annuel 2024 de l’inspection d’académie a également relevé des insuffisances relatives aux résultats des examens nationaux. Concernant le certificat de fin d’études élémentaires (Cfee), le taux de réussite a baissé de 85,5% (2023) à 64,69% (2024). Le Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) a chuté aussi de 75,91 (2023) à 74,24 (2024). Il en est de même concernant les résultats du Baccalauréat qui ont connu une légère baisse de 0,59%, passant de 53,80% (2023) à 53,21% (2024). Toutefois, le document note des avancés concernant le développement intégré de la petite enfance et le taux brut de scolarisation (Tbs), 24,01% (2023) à 24,32% (2024). « L’académie a connu des progrès au préscolaire, en donnant la possibilité aux enfants d’âge préscolaire de bénéficier d’un enseignement-apprentissage assez diversifié avec la contribution des structures communautaires et les ‘’daara’’ modernes. Il reste à renforcer cette dynamique », a indiqué l’inspecteur d’académie.
Le gouverneur de la région de Diourbel, Ibrahima Fall, a formulé des recommandations pour améliorer les performances. Il suggère, entre autres, l’assainissement de l’environnement scolaire à travers le déguerpissement des cantines installées aux alentours des établissements scolaires, l’installation de vidéosurveillances pour éviter les vols dans les écoles, l’organisation régulière de sorties pédagogiques en faveur des enseignants, l’évaluation des résultats de l’examen du Cfee, ainsi que le renforcement de l’encadrement de potentiels candidats aux concours et examens scolaires.
CAN U20, LES « LIONCEAUX » ENTAMENT LA DEFENSE DE LEUR TITRE AUJOURD’HUI
L’équipe nationale du Sénégal, championne d’Afrique U20 en 2023, en Égypte, remet son titre en jeu. Les « Lionceaux » démarrent l’opération reconquête du titre continental, ce vendredi, par un duel avec la Centrafrique qui a découvert la Can U20 en 2021
Championne d’Afrique U20, l’équipe nationale du Sénégal démarre, aujourd’hui à 15h, la Can de la catégorie par un duel avec la Centrafrique. Favoris pour leur propre succession, les « Lionceaux » doivent gagner pour lancer un signal à leurs adversaires.
L’équipe nationale du Sénégal, championne d’Afrique U20 en 2023, en Égypte, remet son titre en jeu. Les « Lionceaux » démarrent l’opération reconquête du titre continental, ce vendredi, par un duel avec la Centrafrique qui a découvert la Can U20 en 2021, en Mauritanie. La compétition, qui devait au préalable se disputer en Côte d’Ivoire, se joue finalement en Égypte. Peut-être un signe du destin pour les juniors sénégalais qui avaient triomphé sur les bords du Nil grâce à une talentueuse génération composée de joueurs comme Lamine Camara, Mamadou Lamine Camara, Samba Diallo, Pape Demba Diop. Mais deux ans après, l’effectif a été renouvelé dans sa presque totalité. Seul Mame Mor Faye, buteur lors de la finale remportée face à la Gambie (2-0), est un rescapé du parcours d’il y a deux ans. Les « Lionceaux » avaient aussi raflé toutes les distinctions individuelles. Serigne Saliou Dia, le successeur de Malick Daf, et ses protégés en sont conscients, leurs prédécesseurs avaient mis la barre très haut. Et il est impératif de conserver ce statut de champion d’Afrique.
Heureusement que le technicien sénégalais a la gagne dans le sang. Vainqueur du tournoi de foot des Jeux africains de 2015, il est l’artisan de la première Can U17 remportée par le Sénégal en Algérie, en 2023. D’ailleurs, il s’appuie sur beaucoup de jeunes dont il a guidé les pas en U17 comme Serigne Fallou Diouf, Lassana Traoré, Yaya Diémé, Ibrahima Diallo, Pape Daouda Diong, Clayton Diandy, Pierre Antoine Diatta, Dorival, Omar Sall. Avec un groupe talentueux sous la main et doté de joueurs d’une certaine expérience des compétitions continentales, malgré le jeune âge, le Sénégal a de sérieux atouts pour conserver son trophée. Mais la finale est encore loin. La participation de la Centrafrique, adversaire du Sénégal du jour, est historique, puisque la Can U20 en 2021 marque sa première sélection, toutes catégories confondues, à disputer une phase finale de Coupe d’Afrique. L’équipe s’était alors hissée en quarts. Il y a deux ans, alors que le Sénégal roulait sur tous ses adversaires, la Centrafrique se faisait éliminer en poule. Mais, lors de ces deux compétitions, la sélection centrafricaine a acquis beaucoup d’expérience et ne se présentera pas aux « Lionceaux » en victime expiatoire. Dans l’autre rencontre du groupe C, le Ghana affronte la Rd Congo.
L’HOPITAL CHEIKH AHMADOUL KHADIM DE TOUBA, PIONNIER DU TRAITEMENT DES ANEVRISMES CEREBRAUX
L’anévrisme cérébral, qui se manifeste par un renflement de la paroi d’une artère du système nerveux en cours de dilatation, est une affection encore méconnue du grand public.
L’anévrisme cérébral, qui se manifeste par un renflement de la paroi d’une artère du système nerveux en cours de dilatation, est une affection encore méconnue du grand public. En dehors de la chirurgie « à ciel ouvert », l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba se distingue comme le premier établissement au Sénégal à avoir mis en œuvre une approche conservatrice, celle de l’embolisation endovasculaire qui permet d’accéder au cerveau par le cœur grâce à l’utilisation d’un cathéter.
Dans le but de contribuer à l’enrichissement des options thérapeutiques au Sénégal, le centre hospitalier national Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba, sous la direction de Mouhamadou Moustapha Sourang, a récemment mis en service son unité de neurochirurgie qui fonctionne désormais à plein régime. Dans ce service, différentes pathologies sont traitées dont l’anévrisme cérébral, une affection du système nerveux. Cette maladie se manifeste par un renflement de la paroi d’une artère qui se dilate. L’anévrisme peut être acquis ou congénital. Selon le Dr Papa Ibrahima Ndiaye, chef du service de neurochirurgie, que nous avons interrogé, il est souvent diagnostiqué lorsque des complications surviennent, notamment lors de la rupture de l’artère en raison de ce renflement. Dans une telle situation, la personne éprouve fréquemment des maux de tête.
Dans le cadre d’une consultation médicale, M. Ndiaye explique que le médecin peut prescrire un scanner cérébral, qui peut parfois donner des résultats normaux, bien que la personne continue à ressentir des maux de tête. Ainsi, le patient est orienté vers un neurologue ou un neurochirurgien. C’est à travers un angioscanner, un type de scanner cérébral avec injection, qu’il est possible de détecter une malformation sur l’une des artères du cerveau. Cependant, il existe certaines situations où la personne peut développer des complications, notamment en cas de rupture de la paroi. « Cela va créer une hémorragie méningée, classiquement appelé un Avc », a-t-il expliqué. Dans ce cas, la personne peut ressentir des douleurs intenses, allant jusqu’à perdre connaissance. Ce que les professionnels de la santé appellent « un coup de tonnerre dans un ciel serein ». Un tiers des patients décède À cet effet, la personne peut aller jusqu’au coma.
Dans une situation similaire, cette personne peut souffrir d’une crise épileptique ou présenter un déficit neurologique, ce qui signifie qu’une partie de son corps pourrait être paralysée. Cela pourrait être le signe d’un anévrisme cérébral avec des complications pouvant éventuellement mener à une mort subite. C’est le cas d’une personne qui a une bonne santé apparente, qui se lève, qui part au travail, du tic au tac, se plaint d’un mal de tête aigu, tombe et c’est son décès », explique-t-il. Concernant cette pathologie, notre interlocuteur indique qu’en général, un tiers des patients décède. « Il n’y a aucune chance pour leur apporter un quelconque traitement », fait-il savoir. L’autre tiers, précise-t-il, peut être récupéré, mais cela engendre des complications, entraînant des séquelles persistantes. En ce qui concerne le tiers restant, il souligne qu’il est possible de les récupérer sans séquelles ni gravité. Selon le Dr Ndiaye, ces proportions sont considérables.
D’où l’importance, d’après le médecin, de prendre en charge les personnes atteintes de cette maladie. Il estime qu’il n’existe que deux traitements : la chirurgie classique et l’approche conservatrice, également appelée endovasculaire. Cette dernière, qui fait partie de la radiologie interventionnelle, permet d’accéder au cerveau par le cœur grâce à l’utilisation d’un cathéter. Cette méthode permet de localiser l’anévrisme, d’évaluer ses dimensions et de procéder à un traitement conservateur en injectant des coils. « Aujourd’hui, la technique classique qui consiste à ouvrir la tête du patient peut être valablement fait à l’hôpital Fann et à l’hôpital Principal de Dakar », a-t-il souligné. Actuellement, le deuxième traitement, qu’il considère comme particulièrement innovant, est exclusivement proposé à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim. « Quand nous sommes venus, vu le matériel que nous avons ici, nous nous sommes dit pourquoi ne pas démarrer ce type de traitement, même si à la base, nous n’avons pas été formés pour ça », précise-t-il. Après six mois de mise en route, il a expliqué que deux patients présentant des malformations vasculaires de type anévrismal, et pour lesquels une intervention chirurgicale n’était pas envisageable, ont finalement reçu un traitement.
22 cas d’anévrisme cérébral traités depuis décembre 2023
Depuis décembre 2023, l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim a réussi à traiter 22 cas d’anévrisme cérébral. Ces séances de traitement se déroulent tous les trois ou quatre mois, grâce au soutien de partenaires français. Actuellement, une dizaine de patients sont sur la liste d’attente. Cependant, Dr Papa Ibrahima Ndiaye, chef du service de neurochirurgie, a souligné que le développement de ce type de traitement en Afrique noire est entravé par son coût élevé. Selon lui, les coils sont particulièrement très chers. Chaque unité est estimée à environ 700 euros (environ 459.000 FCfa). Pour traiter un petit anévrisme, il est nécessaire d’utiliser au moins cinq coils ; soit environ 2,3 millions de FCfa. De plus, a mentionné le Dr Ndiaye, il existe du matériel non implantable qui présente un coût significatif. « Au bas mot, pour traiter un anévrisme simple, il faut au minimum 3 millions de FCfa », renseigne-t-il, ajoutant que la somme peut varier selon le type d’anévrisme. « On a eu à traiter des patients qui ont acheté jusqu’à 25.000 euros en matériels (plus de 16 millions de FCfa », a-t-il ajouté.
L’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim, la seule structure de santé au Sénégal où cette technique est pratiquée, accueille des patients venus de toutes les régions du pays. Selon le Dr Papa Ibrahima Ndiaye, l’âge moyen des patients se situe autour de 30 ans. « Si je vous sors les dossiers des malades qu’on a eu à traiter, c’est principalement des jeunes. Aujourd’hui, la moyenne d’âge que j’ai pour les patients qui ont été traités tourne autour de 30 ans », insiste-t-il. Cela l’incite à encourager les autorités à investir dans cette technique actuellement développée au sein de l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim. « Le traitement de certaines maladies est une question de souveraineté sanitaire », soutient-il, précisant qu’il est essentiel que l’État s’engage activement à aborder cette problématique. De plus, il estime qu’il est important de souligner que tout le monde ne dispose pas de ressources nécessaires pour se faire soigner à l’étranger. Pour cette raison, il est primordial que l’État investisse dans la formation des neurochirurgiens et des radiologues, afin de généraliser l’utilisation de la technique endovasculaire. Pour concrétiser cette ambition, la création de centres de formation s’avère nécessaire, selon lui.
Des patients souvent perdus entre deux missions
L’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim s’inscrit dans une dynamique de souveraineté sanitaire, mais n’a pas les moyens de sa politique. Il dépend toujours de l’assistance des médecins français pour organiser des missions, alors que des patients figurent sur la liste d’attente. « Nous avons perdu des patients ici », a informé le Dr Papa Ibrahima Ndiaye, chef du service de neurochirurgie. Il a souligné que près de 60% des malades parviennent à tenir jusqu’à l’arrivée d’une mission. Malheureusement, il a également signalé que certains d’entre eux rencontrent des difficultés pour se procurer le matériel nécessaire au traitement. « Je suis en train de tourner de gauche à droite pour chercher des partenaires pour leur exposer ces cas-là afin qu’ils nous aident à acheter des matériels ». Il plaide donc en faveur du renforcement de compétences des agents de l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim, en proposant la mise en place des ressources nécessaires à l’amélioration de leurs conditions de travail.
Selon Dr Ndiaye, l’État doit également fournir les ressources nécessaires à tous les établissements sanitaires de niveau 3 disposant d’un neurochirurgien ou d’un centre de radiologie. « Que ça soit Principal, Fann, Dalal Jamm, Idrissa Pouye, etc., tous ces centres doivent être autonomisés en leur donnant les moyens et en leur permettant de trouver des conventions de formation », plaide-t-il. Une manière, à ses yeux, de réduire le coût du traitement. « Il y a un patient qui devait partir à Paris avec un devis de 180.000 euros (Près de 118 millions de FCfa). On l’a traité ici avec moins de 10.000 euros (environ 6,5 millions de FCfa) », a-t-il révélé, ajoutant que tant que cette action n’est pas réalisée, la sécurité de tous est en péril. En effet, Touba ne dispose pas de la capacité nécessaire pour prendre en charge tous les malades.
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REVUE DE PRESSE DU 2 MAI 2025 : PACTE SOCIAL, TEMPETES JUDICIAIRES ET PASSIONS SPORTIVES
Entre promesses de paix sociale, tempêtes judiciaires, dynamiques politiques naissantes et attentes sportives, la presse sénégalaise reflète aujourd’hui une société en pleine mutation.
(SenePlus) Ce vendredi 2 mai 2025, les quotidiens sénégalais s’accordent à accorder une large place à l’actualité sociale marquée par la signature du Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique entre le gouvernement et les principales centrales syndicales. Cet accord, censé garantir une trêve durable dans un contexte social souvent explosif, fait l’objet d’interprétations diverses dans la presse nationale. Parallèlement, une importante affaire de reddition des comptes secoue la classe politique et l’administration publique, pendant que le sport, toujours fédérateur, tente de ramener un peu de légèreté.
STABILITE SOCIALE : ENTRE ESPOIR ET SCEPTICISME
La cérémonie de signature du Pacte de stabilité sociale, hier à Dakar, a fait la une de la majorité des quotidiens. Le journal Le Soleil, fidèle à sa ligne institutionnelle, salue « Une signature de première main », mettant en avant l’implication directe du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko. Il s’agit, selon le journal, d’un engagement fort pour « pacifier le climat social » et favoriser l’émergence économique du pays.
Dans la même veine, Sud Quotidien titre : « Le PR Diomaye Faye s’engage », insistant sur la volonté politique d’inscrire ce pacte dans la durée. Le journal Yoor-Yoor fait écho à cet optimisme en affichant : « Le Président Diomaye s’engage – Le Premier ministre Sonko ratifie », montrant une alliance gouvernementale unie sur ce front social.
Mais la tonalité n’est pas uniforme dans la presse. WalfQuotidien opte pour une formule ironique et prudente : « Trêve de grève ! », laissant entendre que la paix sociale annoncée reste à vérifier sur le terrain. L’Enquête constate que « Les cœurs n’étaient pas à la fête », évoquant une ambiance pesante et un manque d’enthousiasme manifeste lors de la cérémonie.
Tribune, quant à lui, adopte une posture plus frontale avec un titre provocateur : « Le pacte de la trahison ». Le journal accuse certaines centrales d’avoir cédé aux sirènes du pouvoir au détriment des revendications profondes des travailleurs. Même Le Quotidien reste prudent : « OUI MAIS… », illustrant les réserves exprimées par certaines parties prenantes sur l'applicabilité réelle des engagements pris.
JUSTICE : UNE TRAQUE INEDITE DANS LES FINANCES PUBLIQUES
Autre dossier majeur : la justice sénégalaise lance une vaste opération de traque contre la mauvaise gestion des deniers publics. C’est L’Observateur qui sonne l’alerte : « La justice lance une traque inédite », en s’appuyant sur une lettre explosive de l’ancien président de la Cour des comptes adressée au Garde des Sceaux.
Le journal Libération entre dans les détails et annonce : « 450 dépôts de 20,787 milliards de Fcfa au cœur du dossier ». Le quotidien révèle que des centaines de documents ont été versés à l’enquête, mettant en cause plusieurs hauts responsables de l’ancien régime.
Dans Les Échos, les anciens ministres Ndèye Saly Diop et Moustapha Diop tentent de se défendre et « démontent tout », tout en dénonçant un « acharnement » et une « injustice » dans le traitement de leur dossier.
Ce grand déballage judiciaire ravive le débat sur la gouvernance passée et alimente les inquiétudes sur de possibles règlements de comptes politiques.
POLITIQUE : UN TANDEM DIOMAYE–SONKO SOUS SURVEILLANCE
Plusieurs quotidiens reviennent sur la relation entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. SourceA titre avec une pointe de malice : « Sonko tout sucre, tout miel », suggérant une volonté de conciliation et d’harmonie au sommet de l’État. Cette entente cordiale, bien que saluée, reste sous la loupe des observateurs qui redoutent les premiers désaccords politiques d’envergure.
SPORT : DUEL SENEGALO-ESPAGNOL ET INCERTITUDES AUTOUR DE SADIO MANE
Sur le plan sportif, Record annonce un match très attendu : « Le Sénégal défie l’Espagne cet après-midi » en Beach Soccer. Une affiche alléchante qui mobilise les passionnés de ballon rond.
Mais une autre actualité sportive inquiète : celle de Sadio Mané, dont l’avenir semble compromis. Stades affiche à la une : « Sadio Mané se dirige vers une nouvelle saison blanche… ». L’attaquant vedette des Lions, blessé à plusieurs reprises, pourrait manquer une nouvelle fois les échéances majeures de l’année.
Malgré tout, Point Actu Sport garde l’espoir intact avec un titre plein d’optimisme : « Et si c’était enfin la bonne pour les Lions ? », évoquant la préparation de l’équipe nationale pour les prochaines compétitions.
CULTURE ET SOCIETE : EVENEMENTIEL ET MEMOIRE OUVRIERE
Rewmi People met à l’honneur les Cauris d’Or, un événement de référence dans le paysage culturel et entrepreneurial sénégalais : « L’épopée – Les derniers réglages d’un événement d’excellence ».
En revanche, Tribune adopte un ton sombre et revendicatif en publiant une image d’un cercueil symbolique avec ce titre fort : « Un cercueil pour symboliser la mort des travailleurs », dans un contexte post-1er mai, où les conditions de travail restent au cœur des préoccupations.