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9 juin 2025
LE SÉNÉGAL RENFORCE SA COOPÉRATION AVEC L’IFC
En marge des Réunions de Printemps du FMI et de la Banque mondiale, le ministre sénégalais des Finances a rencontré le directeur général de l’IFC. Objectif : améliorer l’exécution des projets prioritaires et consolider les partenariats.
À l’occasion des Réunions de Printemps du FMI et de la Banque mondiale, le ministre sénégalais des Finances et du Budget, M. Cheikh Diba, s’est entretenu avec M. Makhtar Diop, Directeur général de l’International Finance Corporation (IFC), la branche du Groupe Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé.
Accompagné d’une délégation gouvernementale incluant des représentants du Secrétariat général du Gouvernement, du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, ainsi que du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, le ministre a saisi cette opportunité pour échanger sur des enjeux majeurs pour l’avenir économique du Sénégal.
Au cœur des discussions : la nécessité de financer et d’exécuter plus efficacement les projets structurants, et de renforcer la coopération dans le domaine de la production d’électricité. Les deux parties ont souligné l’importance de simplifier la conception des projets pour garantir une meilleure exécution sur le terrain, condition essentielle à un impact réel et durable sur le développement.
Le gouvernement sénégalais a profité de cette tribune pour présenter à l’IFC son nouveau dispositif de gestion des projets, fondé sur trois piliers essentiels : cohérence, transparence et performance. Cette approche vise à assurer une synergie optimale entre les ambitions nationales du Sénégal et les attentes des partenaires techniques et financiers, tout en améliorant le rendement des investissements publics et privés.
Cet échange stratégique s’inscrit dans la dynamique de transformation portée par la vision « Sénégal 2050 », qui ambitionne de bâtir une économie plus inclusive, compétitive et résiliente. Saluant cette démarche proactive, Makhtar Diop a réaffirmé l’engagement de l’IFC à accompagner le Sénégal dans la mise en œuvre de ses réformes et le déploiement de projets à fort impact socio-économique.
PAR Moustapha Guirassy
UNE CLARIFICATION UTILE À GUY MARIUS SAGNA
Honorable, puisque vous vous percevez comme le plus loyal, le plus courageux ou le plus véridique des Sénégalais, aviez-vous vraiment besoin de présenter aux Sénégalais ce désolant spectacle qui s’écarte des vrais enjeux du jub jubbal jubbanti ?
Dans une récente question écrite adressée au ministre de l’Éducation nationale, M. Guy Marius Sagna, député du peuple, a interpellé M. Guirassy sur des dépenses relatives à l’aménagement d’un salon de bureau, à l’acquisition d’un tapis et de matériel de petit déjeuner.
Si l’exercice du contrôle parlementaire est un pilier de notre démocratie, il ne saurait toutefois se faire ni dans l’approximation, ni dans une volonté d’instrumentalisation politique. Car, sauf ignorance ou posture délibérée, tout parlementaire rompu aux réalités de l’administration sait pertinemment que ces dépenses relèvent du fonctionnement normal d’un cabinet ministériel.
Ces acquisitions sont d’abord inscrites dans le budget de fonctionnement, lequel est adopté en toute transparence par l’Assemblée nationale dont l’honorable Guy est membre. Ces crédits servent à assurer le cadre de travail nécessaire au bon exercice des responsabilités ministérielles. Rassurez-vous honorable, le marché d’équipement du bureau du MEN, est bel et bien passé par appel à concurrence. Il a mis en compétition des soumissionnaires, a suivi et respecté toutes les étapes de la procédure de passation. On vous a induit en erreur cependant. Je n’ai jamais changé de salon Honorable Guy.
Vous parlez sûrement des équipements mobiliers dans les salles d’attente. Les salons au niveau de la sphère ministérielle sont presque tous identiques dans les bureaux des ministres. Le mien a au moins 3 ans. Je vous informe cependant avoir acheté de jolis pots de fleurs et de beaux tableaux d’art pour rendre mon bureau plus accueillant et plus confortable.
Il est commun honorable Guy, dans tous les ministères du monde qu’ils soient africains, européens ou américains d’avoir un salon de réception pour accueillir des délégations, des diplomates ou des partenaires techniques. Il ne s’agit pas de luxe, mais de protocole. Le tapis et les équipements de base comme une cafetière, une bouilloire ou quelques plateaux relèvent d’un minimum de confort logistique, pour soutenir les longues réunions et sessions de travail.
Faut-il rappeler que ces outils sont destinés à l’équipe entière du cabinet, et non au seul ministre ? Le plus surprenant dans cette interpellation, c’est le montant dérisoire concerné, qui contraste fortement avec l’indignation affichée.
En réalité, nous sommes loin des grandes lignes de crédits ou de marchés publics qui pourraient nourrir un réel débat. En tout état de cause, honorable Guy, vous gagneriez à recentrer vos interventions sur les véritables enjeux du secteur de l’éducation : la qualité de l’enseignement, l’infrastructure scolaire, l’adéquation formation-emploi, ou encore le dialogue social avec les syndicats. La République a besoin de débats sérieux, rigoureux et documentés. Elle a besoin de députés qui exercent leur mandat dans la loyauté institutionnelle, au service de la transparence mais aussi de l’efficience.
À ce titre, les dépenses de fonctionnement d’un ministère, si elles sont raisonnables, justifiées et bien exécutées, doivent être vues comme des outils au service de la performance de l’action publique, non comme des instruments de polémique politicienne..
Enfin honorable puisque vous vous percevez comme le plus loyal, le plus courageux ou le plus véridique des sénégalais, aviez vous vraiment besoin de présenter aux sénégalais ce ce désolant spectacle qui s’écarte de très loin des vrais enjeux du jub jubbal jubbanti. Pour finir, sur la rationalisation des dépenses, je comprends pleinement les préoccupations des Sénégalais face à la situation économique actuelle.
C’est pourquoi, depuis ma prise de fonction, j’ai engagé une revue de toutes les dépenses du ministère pour garantir une gestion rigoureuse et utile de chaque franc CFA. L’éducation de nos enfants reste notre priorité absolue. Là chose est sérieuse. Je vous invite à des discussions plus approfondies sur le plan Diomaye de la Casamance par exemple. Les populations comptent beaucoup sur vos idées, vos propositions, votre accompagnement.
Honorable Guy, il revient à chaque acteur public, député, ministre ou fonctionnaire, de cultiver un esprit de responsabilité et de mesure, car l’opinion publique mérite mieux que des details. Je vous souhaite un excellent séjour en Inde et vous encourage dans votre mission de contrôle de l’activité gouvernementale.
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QUAND LE PRÉTOIRE L'EMPORTE SUR LE PERCHOIR
"Politiquement raison, juridiquement tort" : c'est ainsi que Mounirou Sy résume la décision du Conseil constitutionnel sur la loi interprétative d'amnistie. La majorité parlementaire ne permet pas de s'affranchir des principes constitutionnels
Dans une décision rendue le 23 avril 2025, le Conseil constitutionnel a annulé l'article premier de la loi interprétative relative à l'amnistie votée en 2024, vidant ainsi cette loi controversée de sa substance. Cette décision, qui fait couler beaucoup d'encre dans le pays, marque un tournant significatif dans les relations entre le pouvoir politique et l'autorité judiciaire.
Selon le professeur Minirou Sy, maître de conférences à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, interrogé sur la chaîne TFM, cette décision est "une source de satisfaction" après des années où "on était habitué à une incompétence saisonnière du Conseil constitutionnel sur des questions qui touchaient le cœur de la vie politique".
Le Conseil constitutionnel a requalifié la loi dite "interprétative" en loi "modificatrice", estimant qu'elle innovait en tentant de rétrécir le champ d'application de la loi d'amnistie initiale. "Le juge constitutionnel ne se limite plus à l'idée de trancher mais fait office de pédagogie", analyse le professeur Sy, qui souligne un "revirement" par rapport à la décision initiale sur la loi d'amnistie.
En effet, alors qu'il avait précédemment reconnu au législateur "la plénitude de ses pouvoirs" concernant l'amnistie, le Conseil constitutionnel "a circonscrit le périmètre d'action du législateur" en lui rappelant qu'il ne peut pas aller au-delà des textes de droit international, notamment concernant la torture, les actes inhumains et dégradants.
Pour les victimes des événements politiques couverts par la loi d'amnistie, cette décision ouvre la voie à des recours civils. "Les décisions du Conseil constitutionnel s'imposent aux autorités administratives et juridictionnelles", rappelle l'universitaire. Si l'amnistie éteint l'action publique, elle ne remet pas en cause le droit à réparation des victimes. Une personne dont le commerce aurait été vandalisé pourra ainsi demander réparation devant un juge civil.
Le professeur Sy écarte toute possibilité d'annuler complètement la loi d'amnistie de 2024, celle-ci étant déjà promulguée. Une abrogation n'aurait d'effet que pour l'avenir et ne résoudrait pas les problèmes actuels.
Cette décision constitue, selon l'expert, un signal fort envoyé par le Conseil constitutionnel au monde politique : "Vous avez politiquement raison parce que vous détenez la majorité à l'hémicycle, mais juridiquement tort parce que vous avez violé la Constitution." Le professeur estime que "le peuple a maintenant quelqu'un qui veille pour ses droits, à savoir le juge constitutionnel", évoquant la notion de "démocratie continue" où "lorsque le peuple perd la démocratie à l'Assemblée nationale, il peut l'atteindre devant le Conseil constitutionnel".
Quant au débat sur la transformation du Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle, le spécialiste le considère comme purement "terminologique", l'essentiel étant de "renforcer les prérogatives de la juridiction constitutionnelle", quelle que soit son appellation.
LE DIALOGUE EN PÉRIL
Les concertations pourraient se dérouler avec une participation réduite de l'opposition. Le Front pour la défense de la démocratie et de la République reste divisé sur la question, alors que ses alliés de l'APR dénoncent un "acharnement judiciaire"
Le dialogue politique risque de se faire sans une bonne partie de l'opposition. Déjà, au sein du Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr), plusieurs partis membres voient d'un mauvais œil toute participation à ces réflexions pendant que leurs alliés de l'Alliance pour la République (Apr) connaissent une traversée du désert avec des emprisonnements et des convocations devant la Justice qu'ils qualifient d'acharnement.
Le vent du boycott souffle sur le dialogue politique. Alors que le chef de l'Etat vient de désigner Cheikh Guèye comme facilitateur général des concertations politiques qui s'ouvrent ce 28 mai, l'opposition reste encore silencieuse. Au sein du Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr) où on réclamait des gages de sincérité du Président Diomaye Faye, la participation au dialogue n'est pas encore arrêtée.
En effet, L'As a appris que la question a été débattue lors de la réunion du Fdr tenue mercredi dernier, au siège du parti socialiste. Mais des membres du front se sont farouchement opposés à toute participation au dialogue politique. Il n'est pas question pour eux d'aller s'asseoir à la table du pouvoir en place pendant que leurs alliés de l'Alliance pour la République font face à «une persécution» de la part du régime en place, nous souffle une source qui est au fait.
N'ayant pas pu délibérer faute de position consensuelle, le Fdr est donc toujours sans décision. Ainsi, le front va se réunir lundi ou plus tard avant mercredi prochain pour prendre une résolution sur sa position sur l'invitation au dialogue qui devra porter sur le système politique au Sénégal.
En tout état de cause, il faut rappeler que lors de sa dernière sortie, le Fdr avait posé des conditions de sa participation même s'il avait dit être favorable au dialogue. Il avait, à cet effet, demandé au Président Diomaye des gages de sincérité avant toute participation au dialogue politique qui s'étend du 28 mai au 4 juin. L'organisation politique n'avait pas manqué de dénoncer des «coups de force» de la part du régime en place, notamment une conduite unilatérale du processus électoral des législatives du 17 novembre 2024.
par Mamadou Mbacké Ndiaye
LA RÉPUBLIQUE DE L'EGO
L'opposition systématique et la réaction toujours épidermique du pouvoir sont à mon sens une survivance coloniale, et ne constituent pas un horizon indépassable
Une élite est censée incarner le «cœur» du corps social dans un pays. Elle doit éduquer, guider, orienter, donner le tempo du débat public avec mesure et dans le respect de la différence. Mais ce qui se passe au Sénégal avec notre classe politique est un mélodrame. Des hommes politiques qui font tout, pour reprendre l'essayiste Aguibou Diallo, sauf reconnecter l'engagement politique et citoyen à sa vocation désintéressée, réflexive et opérative.
Avec eux, le débat public stagne, tangue. Ainsi, la pensée binaire et le nihilisme inhibent toute velléité de procéder à une critique constructive. La classe politique sénégalaise ne prend plus de précaution. Leur catastrophe commence par les mots. Malgré le changement de régime et toutes les promesses de rupture ambiantes, force est de dire que les discours politiques, toutes obédiences confondues, laissent entrevoir un air de déjà-vu.
D'un côté, une opposition qui s'active et se presse pour battre en brèche toutes les propositions du nouveau gouvernement, fussent-elles salutaires. Et d'un autre côté, la mouvance présidentielle qui est toujours sur la défensive, et avec un seul souci: «réduire l'opposition à sa plus simple expression». Et dans ce dédale, le débat public n'autorise plus aucune nuance, aucune abstention. On est pour ou contre Ousmane Sonko, pour ou contre le «projet». Un manichéisme infantilisant.
La dernière décision du Conseil constitutionnel par rapport à la loi interprétative de l'amnistie en est la parfaite illustration. L'opposition jubile, crie victoire et parle de camouflet infligé à l'initiateur de cette loi, le député Amadou Ba, mais surtout la mouvance présidentielle. Les tenants du pouvoir, quant à eux, se recroquevillent et tentent d'interpréter favorablement cette décision des juges du Conseil constitutionnel. Au grand dam de l'éclairage des experts qui sied à ces genres de situation.
Et ces exemples sont légion dans le débat public, où les égo surnagent le sens de l'objectivité et de l'honnêteté intellectuelle. Pour dialoguer, il faut reconnaître à l'autre une certaine dignité. Mais au Sénégal, à part quelques exceptions, les hommes politiques ne se respectent plus, ne sont pas plus courtois. Un débat public est devenu un ring où tous les coups sont permis.
Le Sénégal est dans un monde où les défis économiques, diplomatiques, sociaux et environnementaux sont énormes. De ce fait, il urge de passer d'une démocratie de concurrence (l'expression est de l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur Dr Abdourahmane Diouf) outre d'animosité à une démocratie de concordance. La critique ne doit pas être automatique et une fin en soi. L'opposition systématique et la réaction toujours épidermique du pouvoir sont à mon sens une survivance coloniale, et ne constituent pas un horizon indépassable. Une alternative crédible à ce schisme est possible. Mais il faut au préalable que la classe politique accepte de jouer le jeu au lieu du «Je».
Par Sogué DIARISSO
LE SENEGAL A LA CROISEE DES CHEMINS D’UN MONDE EN EBULLITION
Rarement, le monde a connu de telles turbulences, depuis l’épisode de la Deuxième Guerre mondiale qui s’est soldée par la victoire des alliés et que les Américains ont su mettre à profit pour prendre le contrôle de l’économie mondiale
Rarement, le monde a connu de telles turbulences, depuis l’épisode de la Deuxième Guerre mondiale qui s’est soldée par la victoire des alliés et que les Américains ont su mettre à profit pour prendre le contrôle de l’économie mondiale à travers la création des institutions de Bretton Woods et la mise en place du Plan Marshall. Ce contrôle de l’économie mondiale connaîtra une phase d’accélération avec la fin, dans les années 1970, de la convertibilité en or du dollar, qui permettra aux Usa d’utiliser à fond la planche à billets pour financer leur politique hégémonique et entraîner, deux décennies plus tard, l’effondrement de l’Urss qui n’arrive pas à supporter la folle course à laquelle les Usa la convient, notamment celle dite de la guerre des étoiles dans le domaine militaire.
Curieusement, c’est au summum de la puissance de ces deux entités, les Usa et l’Urss, que deux visionnaires, notamment le sociologue Emmanuel Todd et l’écrivain dissident russe Alexandre Soljenitsyne, vont, à la stupéfaction générale, prophétiser, le premier en 1976, l’effondrement de l’Urss, et le second en 1978, des risques d’effondrement pour les Usa.
L’histoire nous enseigne que très souvent, lorsque deux empires sont en compétition hégémonique, c’est en général un troisième empire qui surgit pour rafler la mise. En 1976, Deng Xiaoping succède à Mao Zedong, qui lui laisse un pays pauvre et isolé. Il a, comme Mao, l’ambition de rendre à la Chine sa grandeur passée, mais il a une toute autre approche fondée sur l’ouverture au capitalisme, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Aussi la Chine réussit-elle la prouesse d’opérer sa révolution industrielle en une génération (30 ans) contre environ un siècle pour l’Europe. La montée en puissance de la Chine est concomitante à la descente aux enfers de l’Urss qui s’effondre complètement avec la démission du Président Gorbatchev le 25 décembre 1991, après ses vaines tentatives de la sauver par sa politique de Perestroïka (restructuration).
Les Usa et leurs alliés occidentaux triomphants vulgarisent dans le monde ce qui est communément appelé le Consensus de Washington, qui concernait auparavant les Etats d’Amérique latine. En somme, il s’agit de la vulgarisation du libéralisme triomphant qui atteint son apogée en 1999, avec la dérégulation au niveau financier. Les Usa verront donc d’un bon œil l’ouverture de la Chine, qui ne demandait que la délocalisation des usines nécessitant de vieilles technologies, comme les usines textiles par exemple. La suite, on la connaît : la Chine est devenue l’usine du monde, avec une maîtrise impressionnante de toutes les technologies, et les Usa sont devenus une énorme économie financière, assise sur une bulle, pour ne pas dire du vent.
C’est ce déséquilibre que le Président Trump veut corriger, ce qui semble bien trop tard apparemment. Toutefois, ses efforts de correction se traduiront par des soubresauts qui perturberont fondamentalement des économies et éclateront peut-être des pays. Comme d’habitude, les pays qui s’en tireront le mieux, sont ceux qui sauront anticiper au mieux les choses. Le but de cet article est d’expliquer/rappeler tous les processus et mécanismes ayant conduit à cette situation et inviter à une réflexion pour le Sénégal, dans un monde en ébullition.
Du tournant des années 1970 à l’effondrement de l’Urss 1-Actualisation du Pacte de Quincy
En 1971, les Etats-Unis suspendent la convertibilité du dollar en or et tentent de combler cela par une forme de renforcement/actualisation du Pacte dit de Quincy, qui désigne la rencontre historique du 14 février 1945 entre le Président américain Franklin D. Roosevelt et le Roi d’Arabie saoudite Abdel Aziz Ibn Saoud à bord du croiseur Uss Quincy, dans le Canal de Suez, quelques semaines avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le Président Roosevelt, de retour de la Conférence de Yalta, souhaitait renforcer l’influence américaine au Moyen-Orient face aux Britanniques, déjà implantés en Irak et en Iran. Les Etats-Unis visaient à sécuriser l’accès au pétrole saoudien, découvert en 1938 par le consortium américain Aramco, tandis que Ibn Saoud cherchait une protection militaire contre les menaces régionales.
Malgré la fin de la convertibilité du dollar en or, les Usa veulent que le dollar reste la monnaie de réserve et pouvoir ainsi financer leur politique hégémonique, de façon non inflationniste, avec une idée du trader William Simon que le secrétaire d’Etat Henry Kissinger va défendre devant les Saoudiens. En 1973, il se rend en Arabie saoudite et leur fait une proposition d’accord où les Usa leur offrent une protection militaire et, en contrepartie, ils acceptent d’utiliser exclusivement le dollar américain comme devise de paiement pour la vente de leur pétrole. L’accord stipulait que l’Arabie saoudite fixerait le prix de ses exportations de pétrole exclusivement en dollar américain et investirait ses recettes pétrolières excédentaires dans des bons du Trésor américain. Cet accord a expiré le 9 juin 2024, selon certaines informations.
Cet artifice sonnait la trompette du capitalisme triomphant, parce qu’on voit mal comment on peut s’opposer à un Etat qui peut émettre de la monnaie à volonté, et c’est dans la foulée que sera conçu ce qu’on appelle communément le Consensus de Washington, qui fait référence à un ensemble de politiques néolibérales pour les pays en développement, particulièrement ceux d’Amérique latine, dans les années 1980 et 1990.
2-Les prophéties croisées de Emmanuel Todd et Alexandre Soljenitsyne vers la fin des années 1970
A la surprise générale, au summum de la puissance de l’Urss, Emmanuel Todd a prophétisé, en 1976, son effondrement dans son livre intitulé «La Chute finale». Todd, en analysant les faiblesses structurelles du système soviétique, notamment la hausse de la mortalité infantile et la baisse de la fécondité, conjuguées aux problèmes économiques, avait anticipé un effondrement qu’il situait dans une fourchette de 10, 20 ou 30 ans.
Deux années plus tard, dans un discours prononcé à Harvard le 8 juin 1978, intitulé «A world split apart» (Un monde divisé), Alexandre Soljenitsyne dresse une des critiques les plus sévères de la modernité occidentale. Attendu pour critiquer le communisme, il surprend en dénonçant les failles de l’Occident et fait un appel à l’introspection, à une régénération morale et spirituelle, au risque de s’effondrer. Mais son appel ne sera pas entendu parce que l’Occident virera vers cette abjection qu’est le wokisme.
3- L’avènement Deng Xiaoping
En 1976, Deng Xiaoping hérite de Mao Zedong un pays fermé au reste du monde, isolé, souffrant de terribles famines et dont l’intelligentsia a été décimée par la révolution culturelle.
Des trois dogmes qui structuraient la période maoïste, notamment les pleins pouvoirs au parti, l’étatisation de l’économie et le fait de compter sur ses propres forces, Deng Xiaoping n’en conservera finalement qu’un seul, celui qui assure la domination du Parti communiste chinois sur l’ensemble de la société. La Chine côtière est ouverte aux investisseurs étrangers, particulièrement ceux des dragons dits d’Asie, dans des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre et ne nécessitant pas de technologies avancées. Lorsque ces zones côtières commencent à se développer, entraînant une hausse des coûts salariaux, la Chine déplace leurs activités en avançant vers la partie continentale et les spécialise dans des activités nécessitant plus de technologies, après avoir exigé des investisseurs étrangers, notamment les multinationales, leur transfert à la Chine. C’est le Principe des Oies Sauvages.
Ceux-là rechignent dans un premier temps, mais comme ils veulent faire plus de profits avec les bas coûts salariaux et distribuer plus de dividendes à leurs actionnaires, ils finissent par accepter. La Chine fera ainsi, en l’espace d’une seule génération (trente ans), sa révolution industrielle. Cette phase de décollage économique que l’Europe et l’Amérique avaient connue aux 18e et 19e siècles, avait duré environ un siècle.
4-L’effondrement de l’Urss
Comme l’avait prophétisé Emmanuel Todd, l’Urss s’effondre et se disloque en 1991, avec la démission de Gorbatchev le 25 décembre 1991. Boris Eltsine prend la tête de la Fédération de Russie, le moteur de l’Urss, et la fait sombrer dans le chaos. A partir du 31 décembre 1999, à la suite de sa démission pour cause de maladie, Poutine assure les fonctions de Président de la Fédération de Russie par intérim. Il devient Président de plein exercice le 7 mai 2000, après avoir remporté l’élection présidentielle anticipée.
Les Russes sont si pauvres que nombre d’entre eux vont se faire établir des certificats de judaïté de complaisance pour émigrer en Israël, où ils bénéficient de financement pour développer leurs activités, notamment dans les colonies de peuplement. On estime que sur les trente dernières années, les deux tiers des immigrants juifs en Israël sont d’origine russe. Poutine sollicite l’entrée à l’Otan, mais sans succès. A la faveur de l’envolée des cours du baril, il finance la modernisation de l’économie, des infrastructures et de l’Armée, mais doit faire face à des dépenses militaires insignifiantes par rapport à celles des Usa.
Aussi fera-t-il, avec ses experts, le pari fou de rendre obsolètes les investissements massifs des pays occidentaux en investissant dans l’électronique, et curieusement, c’est grâce aux travaux sur la magnétohydrodynamique (mariage de la mécanique des fluides et de l’électromécanique) d’un Français du nom deAlain Petit, snobé par les siens, que la Russie fera des percées spectaculaires dans le domaine des hypersoniques, pour lesquels les Usa accuseraient au moins vingt à trente années de retard selon lui. J’invite d’ailleurs nos jeunes chercheurs en astrophysique théorique à s’intéresser au modèle Janus qu’il a formalisé, encore snobé pas les siens. Ce modèle arrive à expliquer la naissance prématurée de certaines planètes, contrairement au modèle standard reposant en partie sur la théorie de la relativité de Einstein.
Avec donc ces armements de dernière génération, Poutine fait renverser une situation totalement perdue pour le Président Assad de Syrie dont le territoire était occupé à plus de 90% par des forces dites djihadistes, appuyées de fait par l’Otan et Israël. Les néo-conservateurs américains disent qu’il a trahi le nouvel ordre mondial et préparent, sous la conduite de la sous-secrétaire d’Etat Victoria Nulland, un vieux projet de basculement du pouvoir en Ukraine vers des pro-Occidentaux, qu’on appellera plus tard la Révolution du Maïdan (Dignité). Leur objectif final est d’asphyxier la Russie, de l’éclater et de faire main basse sur ses énormes ressources. Poutine et ses experts se préparent en conséquence à une future confrontation économique et militaire avec l’Otan, liée à la question ukrainienne, au regard des lourdes sanctions économiques qu’il a subies lors de la Révolution du Maiden.
De l’accélération de la mondialisation des économies au réveil 5-Naissance des Brics
A la fin des années 1980, seuls maîtres absolus du monde, les Usa décident d’accélérer le processus de mondialisation des économies et le Président George W. H. Bush va même plus loin en évoquant dans un discours au Congrès, le 11 septembre 1990, l’idée d’un nouvel ordre mondial, selon lui, une nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre dans la quête de la paix. Il s’agit en fait d’un volet du mondialisme qui, lui-même, est une vision du monde inspirée du messianisme juif que les banquiers ont repris à leur propre compte. L’idée est d’avoir un gouvernement mondial unique, qui pilote les affaires du monde, et Jérusalem serait, selon Jacques Attali, un endroit idéal pour en être la capitale.
C’est dans cette foulée de montée en puissance de la Chine, de l’Inde, du Brésil et de la reconstruction de la Russie que Goldman Sachs a publié, en 2001, le rapport intitulé Building Better Global Economics. Ce rapport a introduit l’acronyme Bric pour désigner le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, identifiés comme les principaux moteurs de la croissance économique mondiale future. L’objectif initial était de souligner le potentiel économique de ces pays émergents et d’encourager leur intégration dans les instances décisionnelles du G7.
La crise financière de 2008 des subprimes montre l’extrême fragilité des économies occidentales ébranlées par la dérégulation et la financiarisation, et les Bric tiennent leur premier sommet officiel en 2009 et 2010, le groupe est institutionnalisé avec l’ajout de l’Afrique du Sud (devenant Brics) et la tenue de sommets annuels.
En deux décennies, la part des Brics dans le Pib mondial (calculée en Parité de pouvoir d’achat, Ppa) est passée de 20% en 2003 à 32% en 2023, tandis que celle du G7 est tombée de 42% à 30% sur la même période. En 2024, après l’élargissement du 1er janvier 2024 (intégration de l’Egypte, de l’Ethiopie, de l’Iran, de «l’Arabie saoudite» et des Emirats arabes unis), les Brics+ représentaient 35, 6% du Pib mondial en Ppa, contre 29% pour le G7. Avec l’Indonésie, les Brics représenteraient près de la moitié de la population mondiale et contrôleraient plus de 50% des ressources énergétiques.
6-L’alerte de la Crise des subprimes
A la fin des années 1990 et au début des années 2000, les Américains, seuls maîtres à bord, se lancent dans des guerres destinées à mettre au pas les puissances régionales remettant ouvertement en cause le nouvel ordre mondial, et accélèrent encore le processus de dérégulation et de financiarisation de leurs économies. La classe moyenne disparaît progressivement à la faveur de la désindustrialisation, les travailleurs concentrés dans le secteur des services ne voient aucune amélioration de leur niveau de vie parce que ce sont des secteurs où la productivité évolue très peu. Cette politique conduira à une crise financière mondiale, dite Crise des subprimes, en lien aux prêts immobiliers énormes faits à des Américains peu solvables.
L’Etat américain, comme ceux occidentaux, endossera, via les banques centrales, le passif sale de banques au bord de la faillite, amplifiant ainsi une dette devenue de plus en plus asphyxiante pour certains pays, où l’Etat mobilise de très grosses ressources pour faire face aux problèmes sociaux liés à la paupérisation des populations. Le Président Obama, qui est à l’initiative de ces mesures en tant que Président des Usa, se lancera également dans une série de guerres encouragées par les lobbies sioniste, militaro-industriel et pétrolier (Irak, Afghanistan, Libye, Syrie, etc.).
7-De la première à la deuxième élection de Donald Trump
A la fin du deuxième mandat de Barack Obama, les Usa affichent à la face du monde deux faiblesses, militaire et économique. Au plan militaire, la Russie a déployé de nouveaux armements qui ont surpris la coalition otanienne lors de la première guerre de Syrie, où l’Etat islamique, créé par Barack Obama et Hillary Clinton selon Trump, soutenu par l’Otan et Israël, sera stoppé in extremis par les forces du Président Assad, soutenu par Poutine.
Au plan économique, la Chine a déjà pris, suivant les données du Fmi, le leadership mondial en termes de Pib à la Parité de pouvoir d’achat (Ppa), suivie respectivement des Usa, de l’Inde, du Japon, de l’Allemagne, de la Russie, du Brésil, de l’Indonésie, du Royaume-Uni et de la France. Les projections de Price Waterhouse établies à cette époque situaient en 2050 la Chine sur le toit du monde en termes de Pib (Ppa), suivie de l’Inde, des Usa, de l’Indonésie, du Brésil, de la Russie, du Mexique, du Japon, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. La France, quant à elle, serait déjà exclue du Top 10, pendant que le Nigeria s’en rapprocherait en se situant au 14e rang.
La dette publique est abyssale et la classe moyenne s’appauvrit davantage, et c’est tout naturellement que le Président Trump, qui prône timidement la Doctrine Monroe de repli sur soi, sera élu en 2016 face à Hillary Clinton. Toutefois, il sera plus préoccupé durant son mandat à éviter la destitution sous l’assaut des néo-conservateurs, qu’à mettre en œuvre une quelconque vision économique. Il est battu dans des élections très controversées par le Président Biden en 2020, mais réussit la prouesse de prendre le contrôle du Parti républicain et remporter très largement les élections de 2024 devant Kamala Harris, à la faveur de l’amplification des faiblesses économiques des Usa déjà identifiées en 2016 et, surtout, une nouvelle défaite de la coalition otanienne en Ukraine. 8-Les constats amers quand Trump prend le pouvoir en 2024
Même en termes de Pib nominal, moins pertinent pour les comparaisons internationales et favorable aux pays occidentaux où le coût de la vie est plus élevé, en 2024, les projections situent en 2075 les Usa au 3e rang mondial derrière la Chine et l’Inde, et suivis de l’Indonésie, du Nigeria, du Pakistan, de l’Egypte, du Brésil, de l’Allemagne et du Mexique. La France devrait se situer au 15e rang, derrière le Royaume-Uni, le Japon, la Russie, les Philippines.
En effet, les experts en prospective économique sont unanimes sur le fait que la guerre économique se situera dans sept domaines pour prendre le contrôle du monde, notamment : le numérique, les énergies, les matériaux, la détection et la surveillance, le spatial, l’aérospatial et le domaine militaire. Dans ce cadre, 47 domaines de compétitivité feront la différence dont 16 sont numériques : la Chine est leader dans 37 domaines ; les Américains dans 7 dont 6 relèvent des Technologies de l’information (It) et du spatial. Les Européens sont leaders dans 3 domaines non majeurs. Ce retard des Américains prend sa source dans la financiarisation de l’économie qui a amené à orienter les individus à fort potentiel scientifique vers le secteur financier au détriment de l’ingénierie.
Selon les chiffres officiels tirés du Rapport 2023 de l’Unesco «Global Education Monitoring», la Chine comme l’Inde forment environ 1 500 000 ingénieurs par an, suivies de l’Iran (300 000), de la Russie (200 000 à 250 000), contre seulement 140 000 pour les Usa.
C’est dans ce contexte chaotique d’une Amérique qui a oublié les mises en garde de Alexandre Soljenitsyne et conquise par cette abjection qu’est le wokisme, que Trump prend le pouvoir en 2024, avec la ferme volonté de réindustrialiser les Usa, revigorer la classe moyenne et conserver la place des Usa sur le toit du monde. Auparavant, son prédécesseur avait commencé avec les vassaux européens dont les fleurons ont été délocalisés vers les Usa avec l’explosion de leurs coûts énergétiques suite aux sanctions contre la Russie. La France avait déjà été saignée à blanc bien avant cela, parce qu’à la mise en place de l’euro en 1999, la monnaie des 11 pays membres à l’époque fut pratiquement alignée sur le mark allemand, surévalué par rapport au franc français, créant ainsi des problèmes de compétitivité pour l’industrie française.
Le réveil tardif américain et nous autres 9-La stratégie de Trump sur les tarifs
Tout l’art de la guerre repose sur la duperie- Tsun Zu
Trump essaie d’appliquer la politique pour laquelle il a été élu. Cette fois-ci, les choses sont absolument claires. Il s’agit d’appliquer la Doctrine Monroe de repli sur soi. Les Usa examinent pour chaque pays la part du surplus des exportations de biens (et non de services pour exclure les Gafam) vers les Usa par rapport aux importations de biens des Usa. Si cette part fait X%, ils mettent un niveau de protection de X% pour rétablir l’équilibre.
Au fond, en décidant de relever subitement les droits de douane, Trump s’attendait à un désordre sur le marché mondial des actions, donc sur l’activité mondiale, et en conséquence, sur les produits énergétiques. Le désordre sur le marché des actions était souhaité, pour orienter les investisseurs financiers vers les obligations et baisser ainsi les taux d’intérêt, aux fins d’un financement sain de l’énorme déficit budgétaire américain. Il avait invité la Fed à baisser les taux à cette fin et à celle de relance de l’investissement, mais la Fed avait catégoriquement refusé. Il a donc essayé d’utiliser cet artifice.
La baisse des cours des produits énergétiques était également souhaitée, momentanément tout au moins, pour contraindre la Russie à accélérer les négociations sur l’Ukraine, parce que tant que les cours du baril sont relativement élevés, la Russie pourra sans difficultés majeures supporter le coût du financement de la guerre.
L’audace folle de Trump est de croire pouvoir appliquer les méthodes de Tsun Zu même aux Chinois. Ceux-ci ont juste fait courir des rumeurs sur les terres rares notamment et certains composants électroniques sur lesquels ils ont un quasi-monopole, et les indices technologiques comme le Nasdaq se sont effondrés bien au-delà des anticipations de Trump. Détenant par ailleurs 1250 des 35 000 milliards de la dette américaine, la rumeur de leur injection sur le marché a couru, entraînant du coup la baisse des obligations et, pour la première fois depuis 40 ans, on observe la baisse simultanée des actions et des obligations. Les taux d’intérêt ont explosé, passant de 3, 9 à 4, 6%, contraignant le Président Trump à tout arrêter pendant 90 jours, en ramenant les droits de douane à 10% pour tous, sauf la Chine, tout en veillant à écarter certains produits technologiques intégrés dans l’usage courant des Américains. La Chine venait ainsi de montrer qu’elle gouverne le monde.
10-Du Sénégal
Nous pourrions vivre durant les prochaines années, les sauvageries du Moyen-Age, où chacun se battra pour la survie. Ceux qui souffriront le plus sont ceux qui ne l’auront pas anticipé et ceux qui seront seuls. Les développements ci-dessus ont montré que l’Occident sera en difficulté, mais Trump a choisi de se replier sur lui-même pour sauver les Usa et saigner à blanc l’Europe en phase de désindustrialisation accélérée. Celle-ci n’a aucune stratégie, si ce n’est de crier dans tous les sens ou provoquer la Russie à la guerre.
Selon les données de la Banque mondiale de 2022, la situation concernant un des indicateurs fétiches de Emmanuel Todd, notamment le taux de mortalité infantile, est préoccupante pour l’Angleterre (3, 8%º), la France (3, 6%º) et l’Allemagne (3, 2%º). La situation s’est dégradée en 2024 pour la France (4, 1%º) et l’Angleterre (3, 9%º). Le second indicateur fétiche de Emmanuel Todd, notamment le taux de fécondité, est tout aussi préoccupant pour ces pays, où il est en dessous du seuil de remplacement, de l’ordre de 2 : France (1, 80), Angleterre (1, 63), Allemagne (1, 53) et Italie (1, 24). Les experts qui sont au fait de ce risque existentiel pour l’Europe, plutôt la vieille Europe, recommandent d’encourager l’émigration de jeunes Africains vers l’Europe pour combler ce déficit, comme l’a fait tout récemment Jean-Luc Mélenchon lors d’un Colloque de son parti tenu au Parlement français. Et ce sont les mêmes qui viennent faire répéter des inepties à nos plus grands cadres sur le contrôle strict des naissances aux fins de dividende démographique, là où l’enjeu est l’éducation. L’Afrique subsaharienne a une densité de population d’environ 50 habitants au km2 en 2023, et on ne peut rien faire avec ça.
Il semble d’ailleurs qu’à la demande de la très puissante Trilatérale, l’ancienne ministre française Elisabeth Guigou a déjà produit un rapport sur une union Europe-Afrique, autant dire faire de l’Afrique un Dom-Tom de l’Union européenne. L’Europe, et encore moins la France, n’a aucun avenir suivant les données et les développements ci-dessus, contrairement au Nigeria, qui peut malheureusement imploser à tout moment en raison de la corruption de ses élites politiques peu conscientes de la guerre que leur mène l’Europe pour freiner leur ascension et leur influence sur le reste de l’Afrique.
Le Nigeria aurait pu confédérer toute l’Afrique de l’Ouest, tout au moins les pays de la Cedeao, et être une source de refuge, mais il n’en a ni l’ambition ni les capacités au regard du chaos qui lui est consubstantiel, et surtout pour une initiative de cette ampleur dans le cadre d’une institution aussi peu sérieuse et crédible que la Cedeao.
Le Sénégal présente un intérêt majeur pour les Brics, étant entendu qu’il est exclu qu’un pays dont la monnaie est adossée à celle d’un pays occidental en fasse partie, même si ce n’est pas écrit. Le Sénégal permettrait aux Brics d’établir une continuité sur l’Afrique d’Ouest en Est, en passant par les pays de l’Aes, le Tchad, pour aboutir sur le Soudan et l’Ethiopie. C’est une bande qui permettrait, par vagues successives, de couvrir toute l’Afrique subsaharienne. Quand on constitue un tel niveau d’enjeu stratégique pour les Brics mais également pour l’Europe qui se bat pour sa survie, il faut que les dirigeants se préparent à tous les scenarii et, surtout, forment leurs militants qui seront les relais au niveau des populations. C’est malheureusement très loin d’être le cas, mais il n’est pas encore tard.
Sogué DIARISSO Ingénieur Statisticien-Economiste Ancien Elève des Classes de Mathématiques Supérieures et Spéciales
UNE POPULATION TRAUMATISEE
Depuis près de deux mois, la crise politique dans l’est de la République démocratique du Congo a franchi « un point d’inflexion majeur dans l’histoire du conflit congolais »
En interrogeant les habitants de Goma et de Bukavu, avant et après la prise de ces villes par les rebelles, on découvre leurs craintes initiales, puis leur adaptation à une situation extrêmement tendue et dangereuse. Le stress infligé à ces populations laissera sur elles une marque profonde, quoi qu’il arrive.
Depuis près de deux mois, la crise politique dans l’est de la République démocratique du Congo a franchi « un point d’inflexion majeur dans l’histoire du conflit congolais ». Les villes de Goma, fin janvier 2025, puis Bukavu, deux semaines plus tard, sont tombées aux mains du groupe rebelle du Mouvement du 23 Mars (M23). Aujourd’hui, le M23 occupe progressivement plusieurs territoires de l’est du pays, alors que des négociations sont en cours.
Le M23 est un groupe armé pro-rwandais, né en 2012. Il est formé d’anciens rebelles tutsis du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), qui reprochent à l’État congolais de ne pas avoir appliqué les engagements de l’accord de paix signé avec le CNDP le 23 mars 2009. En prenant le contrôle de villes clés, comme Goma et Bukavu, le M23 cherche à étendre son emprise sur le territoire et à faire pression sur Kinshasa afin de peser dans d’éventuelles négociations politiques.
« M23 : enquête sur le groupe armé qui fait trembler le Congo », Le Monde (janvier 202 5)
Si les conflits militaires opposant l’armée loyaliste à divers groupes armés dans l’est du Congo durent depuis plusieurs décennies, la chute de Goma et Bukavu, deux grandes villes stratégiques, marque une nouvelle étape. À bien des égards, cette situation rappelle les événements des première et deuxième guerres du Congo, à la fin du siècle dernier.
Derrière ces conflits complexes où s’entremêlent de nombreux acteurs et intérêts, une victime reste constante : la population congolaise. Les habitants sont touchés de multiples façons, sur différents fronts.
Dans cet article, nous souhaitons attirer l’attention sur une conséquence du conflit peu visible au premier abord, mais très lourde : le stress particulier que subissent les populations congolaises en temps de crise. Au-delà des facteurs structurels, certaines conjonctures particulières viennent accentuer le stress ressenti. Comment les Congolais font-ils face à leur situation alors que la guerre bouleverse leur quotidien ?
Les contingences du stress au quotidien
Le stress est une réalité bien connue des Congolais. Il fait partie du quotidien, en particulier dans les villes, où les habitants sont soumis à de fortes pressions politiques, économiques et sociales. Dans les rues des villes congolaises, on entend souvent des expressions qui en témoignent : certains parlent de ba tensions (l’hypertension), d’autres disent kitchwa inaniluma (« j’ai mal à la tête », en swahili), ou encore maraiyo nda pance (« je risque de perdre la tête »). Que ce soit à Kinshasa, à Bukavu ou à Goma, chacun se confronte à ces difficultés à sa manière. L’inflation galopante, le chômage massif et l’absence de services sociaux de base sont autant de facteurs structurels qui exercent une pression constante sur bon nombre de Congolais urbains. Ce climat de précarité favorise parfois les comportements à risque : violences sexistes et sexuelles, addiction aux paris sportifs ou consommation excessive d’alcool, actes de malfaisance, montée de la méfiance et de la suspicion. Les mécanismes d’adaptation, loin d’en atténuer les effets, génèrent à leur tour de nouvelles formes de vulnérabilité – psychologiques, sociales ou économiques.
La guerre comme épiphanie d’un stress particulier
Toutefois, la situation actuelle de la population à Goma et à Bukavu dépasse de loin le stress ordinaire qui fait partie du quotidien de nombreux Congolais. Il s’agit ici d’une forme particulière de traumatisme, caractéristique des contextes de guerre ou d’occupation. Il est donc essentiel de montrer comment les pressions non économiques – notamment liées à la sécurité, mais aussi aux dimensions sociales et psychologiques – interagissent avec les contraintes économiques, aggravant ainsi la situation des personnes concernées. C’est dans cette perspective que nous analysons ces différentes formes de pression et leurs dynamiques.
Cet énième retournement vécu par les populations de Goma et de Bukavu en janvier-février 2025 marque une rupture dans leur quotidien : il y a désormais un avant et un après la guerre d’invasion.
À l’insécurité d’avant-guerre est venue s’ajouter la facilité avec laquelle les vies ont été arrachées, pendant et après la guerre d’invasion. Il reste difficile d’établir avec précision un bilan officiel des morts causées par la prise de Goma et de Bukavu, en raison de la complexité du conflit et de la multiplicité des sources. Cependant, certaines sources indiquent que le nombre de personnes tuées depuis la prise des deux villes s’approcherait de 7 000, tandis que le conflit aurait causé au total le déplacement d’environ 7 millions de personnes.
Dans un tel contexte, la plupart des habitants des villes et territoires actuellement occupés ont adopté des stratégies d’évitement : on choisit soit de se cacher, soit de dissimuler ses pensées derrière un silence d’apparat ; et d’éviter tout contact téléphonique avec le monde extérieur pour échapper à la surveillance des rebelles, voire de changer de numéro de téléphone.
L’occupation des villes de Bukavu et de Goma a également entraîné une pénurie de ressources essentielles à la subsistance. Dans un quotidien marqué par la débrouillardise, le manque d’argent liquide (causé par la fermeture des banques et des structures de microfinance) amenuise les capacités d’accès aux produits de première nécessité. La précarité se généralise : « On ne peut ni se nourrir ni se faire soigner ! », confient les habitants. En outre, un climat de méfiance généralisée s’est instauré.
« On vit le soupçon au quotidien. On ne sait pas qui est qui. »
De tels propos reviennent fréquemment pour traduire le doute éprouvé constamment par les habitants, y compris envers leur entourage. Les rapports sociaux en sont affectés, et le tissu social se trouve déstructuré. La confusion qui règne dans les villes, où l’on ne savait pas qui était agent de renseignement des rebelles ou des supplétifs de l’armée loyaliste et qui ne l’était pas, a servi de catalyseur à ce soupçon omniprésent.
Ce qui s’est produit dans les hôpitaux Heal Africa et CBCA Ndosho de Goma, les 28 février et 1er mars 2025, en est un exemple. Les combattants du M23 ont envahi ces établissements et, dans la nuit, ont enlevé plus d’une centaine de blessés, de malades et de gardes malades, les emmenant vers une destination inconnue, affirmant qu’ils étaient tous des soldats du gouvernement et/ou d e s combattants wazalendo (c’est-à-dire des supplétifs de l’armée loyaliste).
Les trois temporalités de la guerre à Goma et à Bukavu
Les expressions employées par les personnes que nous avons interrogées montrent que leur perception de la temporalité de la prise de leurs villes distingue trois phases : l’avant-occupation, quand ils ont oscillé entre espoir et inquiétude ; l’irruption brutale des rebelles ; et le quotidien éprouvant sous l’occupation. Malgré une insécurité grandissante et une crainte palpable au quotidien, beaucoup de Congolais espéraient jusqu’au dernier moment que les rebelles n’occuperaient pas leurs villes. La progression du M23 a été vécue comme une désillusion. Les critiques contre l’État – son absence et son incapacité à assurer les services publics – ont été portées par les Congolais contraints de fuir leur maison ; d’être « déplacés » dans leur propre pays ; et finalement de se retrouver sous occupation rebelle – le tout sans susciter un changement radical dans le train de vie opulent des institutions nationales et des politiques congolais. De la même manière, la réaction de la communauté internationale est critiquée par la population comme étant à la fois timide et complaisante à l’égard du Rwanda qui apporte un soutien militaire et logistique aux rebelles.
Le 26 janvier dernier, l’entrée des rebelles à Goma a donc provoqué de vives réactions : les habitants ne s’imaginaient pas vivre, une fois de plus (Goma a été occupée par le même M23 en novembre 2012), sous l’occupation et devoir en affronter les horreurs, qui plus est sans possibilité d’exprimer le moindre désaccord. Après l’entrée des rebelles, la ville de Goma était jonchée de cadavres indénombrables. Peur et souffrance se mêlaient au chaos ambiant et à une dégradation économique fulgurante. Les pillages ont défiguré les quartiers, et la population, déjà fragilisée, a sombré dans une panique totale. L’insécurité omniprésente a rendu tout déplacement risqué et périlleux
« On aimerait qu’ils partent. »
Face à la guerre et au surgissement des rebelles du M23 dans leur ville, beaucoup expriment leur lassitude. Leur seul souhait est de voir les rebelles partir. Car leur quotidien est pavé d’humiliations constantes et d’un traitement dégradant : bastonnades, confiscations arbitraires de biens privés comme la saisie de véhicules, disparitions fréquentes, assassinats ciblés. La criminalité et l’insécurité ne font qu’augmenter, avec une multiplication des vols à main armée, et la précarité s’intensifie. Comme les banques sont fermées, l’économie est paralysée, ce qui plonge la population dans une misère sans fin.
Une citoyenneté en retrait mais lucide
Dans ce contexte d’occupation, le temps n’est pas à la tolérance ni à l’écoute d’un avis contraire à la ligne de conduite dictée par les autorités rebelles. À cause de la répression des opinions dissidentes, les habitants se replient sur euxmêmes, gardent le silence, évitent les débats publics et se désengagent des partis politiques et des organisations de la société civile.
Mais en réalité, le sentiment d’insécurité, de danger et d’humiliation vécu par les Congolais, combiné à un accès limité aux moyens de subsistance dans les zones contrôlées par les rebelles, transforme profondément le rapport populaire à la politique. Et une nouvelle forme de citoyenneté se dessine : celle des « citoyens réservés », qui renvoie à la notion de « citoyens distants », décrite par le sociologue Vincent Tiberj. Les citoyens réservés, et sous pression, ont une compréhension de ce qui se passe actuellement : ils sont informés, capables de décoder, de relativiser ou de critiquer des discours. Ils analysent les projets et actions des leaders du mouvement M23. Ils restent vigilants, critiques et prêts à saisir toute opportunité de se réexprimer. Pour le politologue Jean-François Bayart, la distance n’est pas un signe de passivité, mais une stratégie d’adaptation, une forme discrète d’action politique. La crise actuelle révèle plutôt une citoyenneté qui, sous pression, se transforme, en marge du pouvoir, sans jamais s’éteindre.
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L’URGENCE CLIMATIQUE AU CŒUR DE L’ART
Sarah Desbois, actrice culturelle et directrice de l'association Globe, est à l'origine d'un projet artistique ambitieux et engagé : "The HERDS". Né en 2025, "The Herds" est un projet d'art public qui met en scène des marionnettes d'animaux sauvages...
Sarah Desbois, actrice culturelle et directrice de l'association Globe, est à l'origine d'un projet artistique ambitieux et engagé : "The HERDS". Ce projet itinérant, qui traverse deux continents et plus d'une dizaine de pays, a fait escale à Dakar, marquant sa troisième étape, après Kinshasa et le Nigeria. La productrice passionnée qui mêle art, environnement et sensibilisation, tire la sonnette d’alarme et soutient l’urgence climatique doit être au cœur de l’art.
Né en 2025, "The Herds" est un projet d'art public qui met en scène des marionnettes d'animaux sauvages, construites à chaque étape du périple. Les prototypes, conçus par le collectif sud-africain Ukanda Puppets Collective, sont repris et adaptés localement par des artisans et artistes. À Dakar, une vingtaine de personnes – artisans du bois et du métal, jeunes artistes et comédiens – se sont mobilisées pendant un mois et demi pour créer des zèbres et des gnous en matériaux recyclés. "L'idée était d'intégrer une dimension écologique dès la conception", explique Sarah Desbois. Chambres à air, carton de récupération et boîtes d'œufs ont été transformés en œuvres d'art.
Le projet "The Herds" a pour vocation de sensibiliser le public à l'urgence climatique. "On parle souvent de l'environnement, mais cela devient un bruit de fond", constate Sarah Desbois. Pour rompre cette indifférence, les marionnettes d'animaux sauvages investissent les rues des villes, créant un choc visuel et émotionnel. "Ces animaux, hors de leur habitat naturel, surprennent et interpellent. C'est une manière de reconnecter l'humain à la nature et de susciter une prise de conscience collective."
Le choix des sites, comme Dakar, n'est pas anodin. "L'Afrique subit de plein fouet les conséquences du changement climatique, alors qu'elle en est peu responsable. Il était important de donner une voix forte à ces pays", souligne-t-elle. Le projet met en lumière des quartiers souvent négligés, offrant une nouvelle perspective sur ces espaces et leurs habitants.
DES RETOMBÉES ARTISTIQUES ET SOCIALES
Au-delà de son message environnemental, "The Herds" est une opportunité pour les jeunes artistes locaux. À Dakar, 80 jeunes suivent une formation au centre culturel Blaiser Senghor pour manipuler les marionnettes lors des parades. "C'est une chance pour eux de participer à un projet international et de monter en compétences", se réjouit Sarah Desbois.
La prochaine étape du projet se déroulera en Norvège, où plus de 300 animaux marionnettes convergeront pour un final spectaculaire. D'ici là, la horde continue de grandir, portant avec elle un message d'espoir et d'action pour la planète. Sarah Desbois et "The Herds" prouvent que l'art peut être un puissant vecteur de changement. En mêlant créativité, engagement écologique et collaboration internationale, ce projet invite chacun à repenser sa relation avec la nature. Une initiative inspirante, à suivre de près a rappelé la productrice du projet The herds.
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LE JARAAF S’INSTALLE AUX COMMANDES
En route vers le sacre ! Le Jaaraf de Dakar continue sa cavalcade vers le titre de champion du Sénégal. Les poulains de Malick DAFF comptent désormais cinq points d’avance sur leur dauphin. Ce, grâce à leur victoire (2-0) devant Oslo FA au stade municipal
Le Jaraaf, en route pour le sacre ! Le club de la Medina vainqueur (2-0) hier, jeudi 23 avril devant Oslo FA au stade municipal de Yoff, s’installe confortablement aux commandes avec cinq points d’avance sur son dauphin. Quant à l’As PIKINE, elle s’est éloignée de la zone rouge grâce à son victoire (1-0) devant Walidann de Thies. Au ralenti depuis la deuxième phase du championnat, l’Us Gorée a encore raté l’occasion de retrouver le sommet de classement en s’inclinant ce mercredi face à Jamono Fatick (1-0), dans le cadre de la 20e journée de Ligue 1. Ce probant succés permet aux Fatickois de quitter la derniére provisoirement la dernière place.
En route vers le sacre ! Le Jaaraf de Dakar continue sa cavalcade vers le titre de champion du Sénégal. Les poulains de Malick DAFF comptent désormais cinq points d’avance sur leur dauphin. Ce, grâce à leur victoire (2-0) devant Oslo FA au stade municipal de Yoff.
À noter que le club de Cheikh Seck, pourra s’offrir une doublé (coupe-championnat). Les Vert et Blanc affrontent en demi-finale les Guelewards de Fatick. Quant à l’US Gorée, elle a encore marqué le pas dans la course vers le titre. Au ralenti depuis l’entame de la phase retour, la formation goréenne a nouveau lâché de précieux points lors du déplacement effectué ce mercredi 23 avril, au stade Massène Séne, pour le compte de la 20e journée du championnat. Les poulains de Aly Maal se sont inclinés devant le Jamono de Fatick sur la marque 1 à 0. Actuelle dauphine, l’Us Gorée (2e place ; 34 points) reste sous pression de Walydaan qui totalise le même nombre de points (3e ; 34 points). Dans le match phare de la ville de Rufisque disputé au stade Ngalandou Diouf, match phare de cette 20e journée, c’est Teungueth FC qui s’est offert le derby en s’imposant ( 2 à 0) devant l’AJEL de Rufisque ( 5e ; 31 points) . Avec ce succés, le champion en titre relève un peu plus la tête et gagne deux rangs dans le classement (10e ; 23 points).
Pour les autres affiches, l’Us Ouakam a également gagné une place (4e ; 32 points) après la bonne opération réussie au stade Lat Dior face à Génération foot (6e, 29 points). Au même moment, Dakar Sacré cœur (9e ; 24 points) et Guédiawaye FC (8e ; 26 points) se partageaient le point du match nul (1-1) au stade municipal de Yoff. C’est un score de parité (0-0) qui a également soldé la rencontre disputée au stade municipal des HLM entre les locaux de l’ASC HLM, première équipe relégable (14e ; 19 points) à la Sonacos de Diourbel (11e ; 23 points). La Linguère de Saint Louis a poursuivi sa remontée au classement en sortant victorieuse sur ses nouvelles bases du stade de Kébémer.
C’était au bout d’une rencontre plein me en rebondissements (4-3) qui l’a opposé au Casa Sport ( 13e ; 19 points). À noter que l’As PIKINE respire un peu plus grâce à sa victoire sur Walidaane de Thies. Les Banlieusards s’éloignent ainsi de la zone de relégation.
À 8 mois du coup d’envoi de la CAN, Idrissa Gana Gueye s’est prononcé sur le grand rendez-vous qui l’attend avec ses coéquipiers en sélection. Invité dans l’émission Talents d’Afrique sur Canal+, le joueur d’Everton a invité les Lions à se retrousser les manches pour aller reconquérir le graal.
Un des cadres et capitaines de la sélection nationale, Gana Gueye a assez d’expérience et bien est bien placé pour lancer un appel à ses coéquipiers. Alors qu’il se dirige vers ce qui devrait être sa dernière CAN avec les Lions, le milieu d’Everton a lancé un appel à ses camarades en vue de la prochaine messe continentale. « La CAN arrive. Il faut arrêter de surfer sur ce que nous avons fait au Cameroun en 2022, en gagnant la CAN. C’est une page qui se tourne, il y a une CAN qui est passée entre temps. On ne l’a pas bien réussie. Il faut se ressaisir », a-t-il dit dans entretien avec la chaîne cryptée Canal +
Pour ce qui sera sans doute, l’une des tournois les plus difficiles de l’histoire, le numéro 5 des Lions considère qu’il faudra se battre pour atteindre l’objectif de tous : le sacre final au Maroc. « Il faudra beaucoup se donner sur le terrain et bien la préparer. Préparer les valises en allant à la CAN, en se disant qu’on va tout faire pour la gagner en étant prêt à battre toutes les équipes, même si ça ne sera pas facile. C’est à nous de travailler dur et d’y croire », a dit Idrissa Gana Guèye, huitième de finaliste de la dernière édition en Côte d’Ivoire avec les Lions.
Pour rappel, les Lions partagent la poule D avec le Botswana, la République démocratique du Congo et le Bénin pour cette CAN qui se tiendra au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.