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11 juin 2025
par Seydou Barham Diouf
MULTIPLE PHOTOS
LA SYMBOLIQUE DES COALITIONS ESTUDIANTINES À L’ÉPREUVE DE LA DIVERSITÉ DISCIPLINAIRE
Derrière les noms des coalitions en lice pour l'amicale de la FSJP se cache un enjeu fondamental. En choisissant des références judiciaires, la "Haute Cour de Justice" et la "Cour Pénale Internationale" instaurent une hiérarchisation des savoirs
La vie associative estudiantine, notamment à travers les élections des amicales, joue un rôle crucial dans l’expression de la citoyenneté universitaire. Elle incarne un espace de participation, de débat et de représentation. Mais cette représentation peut-elle réellement être inclusive lorsqu’elle exclut symboliquement une partie des étudiants ? Telle est la question que soulève la campagne en cours pour l’élection du bureau de l’amicale des étudiants de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Deux coalitions sont en lice : la Haute Cour de Justice (HCJ) et la Cour Pénale Internationale (CPI). Ces noms, bien que prestigieux, posent un problème fondamental : ils renvoient exclusivement à l’univers judiciaire, occultant ainsi toute la richesse disciplinaire que recouvre la faculté, notamment la science politique.
La force symbolique des noms dans les dynamiques politiques
Les noms d’une organisation ou d’une coalition ne sont jamais neutres. Ils véhiculent un imaginaire, une identité et une vision du monde. Comme le rappelle le politologue Benedict Anderson, « les communautés sont imaginées parce qu’aucun de leurs membres ne connaîtra jamais la plupart de ses compatriotes, les rencontrera ou même entendra parler d’eux, mais dans l’esprit de chacun vit l’image de leur communion » (Imagined Communities : Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, 1983). Ainsi, le nom « Haute Cour de Justice » évoque une institution solennelle du pouvoir judiciaire, tout comme « Cour Pénale Internationale », symbole mondial de la justice pénale.
Or, en contexte universitaire, choisir de telles références revient à construire une représentation de l’engagement étudiant exclusivement axée sur le droit et la justice, reléguant les autres disciplines au second plan. Cela reflète une certaine hiérarchisation des savoirs où le juridique serait plus “noble” ou plus “légitime” que le politique. Cette tendance peut être analysée comme une forme de violence symbolique, au sens de Pierre Bourdieu, qui la définit comme « une violence douce, invisible, souvent méconnue, exercée essentiellement à travers les voies symboliques de la communication et de la reconnaissance » (La misère du monde, 1993).
Une faculté plurielle, une amicale pour tous ?
La FSJP de l’UCAD n’est pas une simple faculté de droit. Elle regroupe plusieurs filières : droit public, droit privé, science politique, histoire du droit, etc. Cette diversité est une richesse. Elle appelle à une représentation inclusive, qui tienne compte des différentes sensibilités, intérêts et ambitions des étudiants.
Mais en choisissant deux noms exclusivement liés au monde judiciaire, la campagne actuelle invisibilise la présence des étudiants en science politique, qui forment pourtant une part importante du corps estudiantin. Cette marginalisation symbolique peut engendrer un sentiment d’exclusion et de désintérêt vis-à-vis des élections étudiantes, compromettant ainsi l’objectif d’une représentation réellement démocratique.
Comme l’écrit Jacques Rancière, « il n’y a de politique que là où il y a un sujet politique, c’est-à-dire un être capable de dire : ‘moi aussi, je suis partie prenante’ » (La mésentente : Politique et philosophie, 1995). Or, dans le contexte présent, les politistes peuvent légitimement se demander : « suis-je vraiment partie prenante de ce processus ? »
Vers une symbolique plus inclusive : repenser l’imaginaire des coalitions
Loin de critiquer gratuitement, il est nécessaire de proposer des alternatives. D’autres noms auraient pu mieux incarner l’équilibre entre droit et politique, voire célébrer leur articulation. Des exemples tels que « Justice et Démocratie », « Coalition des Etudiants Engagés pour le Renouveau » ou encore « Alliance pour la Gouvernance Responsable de l’Amicale » auraient permis une meilleure inclusion symbolique de tous les profils.
Comme le souligne Amartya Sen, « la démocratie est avant tout un processus de discussion. Elle suppose la reconnaissance des différentes voix, même minoritaires » (Development as Freedom, 2000). La représentation des étudiants ne peut donc ignorer la pluralité disciplinaire et idéologique qui fonde l’espace universitaire.
Il est essentiel d'engager une réflexion sur la manière dont les symboles façonnent la vie politique estudiantine, en particulier dans une faculté qui forme les futurs acteurs du droit, de la politique, de la gouvernance et de la citoyenneté. Les noms choisis par les coalitions estudiantines, tels que "Haute Cour de Justice" (HCJ) et "Cour Pénale Internationale" (CPI), reflètent une conception centrée sur le domaine juridico-judiciaire, laissant peu de place à la diversité disciplinaire de la faculté.
Cette focalisation sur le juridique peut engendrer un sentiment d'exclusion parmi les étudiants des autres filières, notamment ceux en science politique, relations internationales ou gouvernance. Dans un contexte universitaire qui aspire à former des citoyens complets, critiques et engagés, l'inclusivité ne doit pas être perçue comme un luxe, mais comme une nécessité impérieuse.
Il est encore temps de faire entendre une voix alternative, celle des étudiants issus de toutes les disciplines de la faculté. Une voix qui rappelle que la justice sans politique est technique, mais que la politique sans justice est vide. Une voix affirmant clairement : « Nous aussi, nous faisons partie de cette faculté. Nous aussi, nous avons notre mot à dire. »
Seydou Barham Diouf est étudiant en science politique
Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
par Djibril Ndiogou Mbaye
LE PAPE EST MORT, VIVE LE PAPE !
Tel il a trouvé le monde des hommes, tel il y a vécu en dénonçant ses travers, tel il l’a laisse, injuste et hypocrite…imparfait. Va, va en paix, et repose-toi pour l’éternité, François des pauvres, François des opprimés, François de Palestine et du monde
Pape des opprimes, pape des pauvres, pape de Palestine.
« En entrant dans l’espace aérien chinois, je présente mes meilleurs vœux à votre excellence et à vos concitoyens. J’appelle les bénédictions divines de la paix et du bien-être sur le pays. »
C’est avec ces mots que l’avion papal fendit les nuages, à 890km/h et à 35000 pieds, au-dessus de la grande muraille de chine. Il était alors à destination de la Corée du Sud, pour repandre la parole du Dieu unique. Il venait ainsi d’envoyer une bénédiction aérienne à ses 12 millions de fidèles chrétiens chinois, « otages » d’une diplomatie chinoise rigoureuse, orgueilleuse et susceptible, et au président Xi Jinping, arrivé au pouvoir quelques heures seulement apres le fameux «habemus papam*», ou l’annonce de l’élection de Jorge Mario Bergoglio à la papauté.
Il sillonnera ainsi, toute sa vie durant, le monde des hommes, dispensant ses messages de paix et de justice. Avec courage et sérénité, mais sans faiblesse, aucune.
Répandant la foi chrétienne et renforçant le rayonnement et la souveraineté universelle de la papauté et de l’État du vatican.
Constant dans le soutien au peuple opprimé de Palestine, le pape couchera sur son dernier testament sonore son amour et son empathie pour ce peuple qui marche encore aujourd’hui sur son chemin de croix.
Courageux et droit dans sa soutane, le pape a denoncé jusqu’à ses dernières heures les injustices les plus marquantes de notre époque .
Sur la place Saint Pierre, le jour de Pâques, alors qu’il était déjà sur la toute prochaine liste d’Azrael, l’ange sans état d’ame de la mort, il a dénoncé, une dernière fois et demandé la fin immediate du massacre du peuple de Palestine. Mais pour rester juste et équidistant, il demandera aussi la libération des otages innocents du Hamas, coupable tout simplement d’être Juifs. Quel homme !!
Jusqu’à ses funerailles, il sera le chantre de la paix, car il a réussi samedi 26 avril 2025, l’improbable exploit de reunir des amis, des partenaires et des ennemis jurés, du tres antipathique Donald trump au souriant mais non moins important acteur de la scène internationale, le français Emanuel Macron. En passant par des têtes couronnées et des dignitaires, des badauds, des pogroms et des roturiers des temps modernes.
Dès l’annonce de sa mort, les plus beaux temoignages et hommages lui ont été rendus par ces grandes puissances, autrices ou complices des drames qui, a longueur d’année se nouent aux quatre coins de la planète et qui ont royalement ignoré ses appels à la paix et à la justice. D’éminents ennemis de la paix et de la justice viendront s’incliner et souiller sa dépouille. D’ailleurs ils ont hate. Certains ont même tweete « …nous avons hâte d’y être ». Des hommes qui ne garderont rien de ses messages, qu’ils ont « hâte » d’enterrer avec lui. Mais le pape François savait qu’il ne faut jamais abandonner, ni renoncer à ramener les brebis égarées dans le troupeau de Dieu. Car c’est là, dans cet esprit de Sisyphe que réside la grandeur de son sacerdoce.
Tel il a trouvé le monde des hommes, tel il y a vécu en dénonçant ses travers, tel il l’a laisse, injuste et hypocrite…imparfait!
Mais il ne s’est jamais fait d’illusion quant à la nature humaine. Il savait, lui, saint homme, que c’est pour convertir et sauver les âmes en perdition que les prophètes de Dieu ont été missionnés ici-bas. La perfection n’est pas de ce monde.
Samedi, Gaza, la Cisjordanie, Rafah et tous les territoires palestiniens occupés, ont retenu leurs souffles, au moment où l’a accueilli, pour l’éternité, son caveau de la basilique Sainte-Marie-Majeure.
Le peuple de Palestine pleure et pleurera chaque jour, comme il pleure ses dizaines de milliers de femmes et enfants. Le peuple de Palestine a promis de prier pour lui et de porter son deuil ad vita æternam**.
Place Saint Pierre, dimanche de Pâques, plus de 2000 année après la naissance du Christ, nos frères chrétiens célébrent sa resurrection dans la ferveur et le recueillement. Il est midi passé de quelques minutes. Un fauteuil roulant s’avance doucement vers le balcon central, poussé par l’infirmier personnel du pape. Dans ce fauteuil, le pape affaiblit, assis mais debout, admirablement debout comme au premier jour de son pontificat, avec ces premières phrases : « frères et sœurs bonsoir, vous savez que le devoir du conclave est de donner un cardinal à Rome. Il semble que mes frères cardinaux sont allés le chercher à l’autre bout du monde. Mais nous sommes la… ». Mais ce jour de Pâques est particulièrement important pour pape François. Pour la dèrniere fois, il a puisé dans sa dernière énergie pour venir souhaiter urbi et orbi, « bon dimanche des rameaux, bonne semaine de Pâques ». Il n’a pas voulu rater ce dernier rendez-vous avec les fidèles chrétiens, c’est la raison pour laquelle, comme la dernière volonte d’un condamné, il a demandé à son médecin de lui inoculer la force, avec l’aide du seigneur, de retourner sur la place Saint-Pierre une dernière fois, pour dire « au revoir » et communier avec le monde des vivants. Ces êtres tellement têtus, tellement imparfaits, mais si attachants. « que la lumière de la Pâques nous pousse à abattre les barrières qui créent des divisions et qui sont lourdes de conséquences politiques et économiques. »
Le pape François, dans sa dernière homélie pascale dispensera un message de paix aux accents d’un testament hautement politique. Il exhortera ceux qui font et défont la géopolitique à œuvrer pour la paix et le silence des armes, de l’Ukraine au Soudan, en passant par le Yemen, l’Azerbaijan et toute la Caucase du sud jusqu’à la Corne de l’Afrique et la région des grands Lacs…
Il n’oubliera aucun recoin de cette terre où vit ou survit un chrétien ou simplement un être humain. Et pour ceux qui n’ont pas entendu ou lu le nom de la Chine, c’est parce qu’ils n’ont pas su lire entre les lignes…
C’est le lundi 21 avril, lendemain de Pâques, vers 5h30 que les premiers signes de malaises apparurent. Le pape entouré de ses assistants médicaux les remercia et particulièrement son fidèle médecin personnel, Massimiliano Strappetti, en ces mots « merci de m’avoir ramené sur la place ». Quelques instants plus tard, il sombra paisiblement dans son dernier sommeil.. C’est au petit matin, un peu après 7h, que ce grand monsieur, Jorge Mario Bergoglio, mourut pape de de tous les chrétiens du monde, loin de son Argentine natale, où il n’est jamais retourné et qu’il ne retrouvera plus jamais.
Va, va en paix, et repose-toi pour l’éternité, François des pauvres, François des opprimés, François de Palestine et du monde entier. Veille sur ce peuple opprimé depuis le ciel.
*nous avons un pape.
** pour toujours
À l’amour et au respect que nous portons à nos freres chrétiens.
Nous compatissons.
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L'ADIEU POLITIQUE DE MOUSTAPHA NIASSE
Après plus de 25 ans à la tête de l'AFP, il a probablement passé le relais lors du congrès du parti tenu ce samedi. L'occasion pour lui de livrer des confidences inédites sur ses relations avec les présidents sénégalais, notamment avec Macky Sall
À l'occasion du congrès de l'Alliance des Forces de Progrès (AFP) tenu samedi 26 avril 2025, Moustapha Niasse a officiellement passé le flambeau de la direction du parti qu'il a fondé en 1999. Dans un discours riche en émotions et en révélations, l'ancien président de l'Assemblée nationale a partagé des confidences inédites sur ses relations avec les dirigeants du pays et sa vision politique.
Niasse a évoqué avec nostalgie ses liens privilégiés avec les quatre derniers présidents du Sénégal, s'attardant particulièrement sur sa relation avec Macky Sall. "Nous nous téléphonons presque toutes les deux semaines", a-t-il confié, exprimant sa profonde gratitude envers l'ancien chef d'État qui l'avait choisi "parmi 18 millions de Sénégalais" pour diriger l'Assemblée nationale pendant une décennie. "Jamais nous n'avons eu la moindre contradiction lui et moi, pas une fois en 10 années", a-t-il souligné.
Ce passage de témoin marque un tournant significatif pour l'AFP, désormais confiée à une nouvelle génération. "Ce message est un message de revoir, pas d'adieu, puisque je reste membre de l'AFP", a précisé Niasse, promettant de garder le contact avec la nouvelle direction pour prodiguer ses conseils. Il a exhorté les jeunes qui prennent la relève à s'armer "de patience, de persévérance, de vigilance et surtout d'engagement."
Le bilan politique présenté par Moustapha Niasse est impressionnant : participation à cinq élections présidentielles, six élections législatives et quatre élections territoriales. Il a rappelé son rôle de premier plan dans les trois alternances démocratiques qu'a connues le Sénégal, tout en assumant "fondamentalement sans aucune réserve" le bilan des douze années au pouvoir aux côtés de Macky Sall.
Face aux défis actuels du pays, l'homme politique a souligné la nécessité de réformer les structures du parti pour s'adapter aux nouvelles réalités politiques. "Le pays a changé et le pays est en train de changer profondément," a-t-il observé, appelant à repenser "la nature, le format et la composition de certains organes de l'AFP."
Dans ce discours d'adieu, Niasse a réaffirmé son attachement au socialisme démocratique comme "axe central" et "pivot fondamental" de son engagement politique. "Nous sommes des socialistes et nous entendons rester socialistes", a-t-il martelé, restant fidèle à la devise du parti : "foi, patriotisme et solidarité."
Ce congrès marque ainsi la fin d'une ère pour l'un des plus grands hommes politiques sénégalais, qui laisse derrière lui un héritage politique considérable tout en restant attaché aux valeurs qui ont guidé sa carrière pendant plus de 25 ans à la tête de l'AFP.
par Thierno Alassane Sall
LES VELLÉITÉS DE DICTATURE DE PASTEF DOIVENT ÊTRE CASSÉES
Au lieu de s’atteler à prendre en charge sérieusement les nombreuses et urgentes préoccupations du peuple, le régime est préoccupé par son projet « d’effacer », comme l’a dit publiquement Ousmane Sonko, toute voix discordante
L’entreprise de musèlement de la liberté d’expression et de presse initiée par le régime Pastef doit être vigoureusement dénoncée et combattue pendant qu’il est encore temps. En choisissant le « projet politique » de Pastef, les Sénégalais et les Sénégalaises espéraient en finir définitivement avec les « petites politiques » de censure, de menace, de privation de liberté gratuite et mise à mal des libertés publiques.
En l’espace d’un an, plusieurs personnes ont été mises en prison pour avoir exprimé une opinion (Moustapha Diakhaté, Bah Diakhaté, Ardo Gning, Ameth Ndoye, Cheikh Thiam, Abdou Nguer, etc.). Dans le même temps, sous le prétexte fallacieux d’une régulation des médias, des tentatives de réduire au silence la presse libre sont en cours. Des médias fantômes qui ont porté Pastef au pouvoir ont été reconnus, alors que d’autres plus connus dans le paysage sont mis sur une liste rouge et interdits de production.
La dernière note du ministre en charge de la Communication est une illustration parfaite de cette politique liberticide. Au lieu de s’atteler à prendre en charge sérieusement les nombreuses et urgentes préoccupations du peuple, le régime Pastef est préoccupé par son projet « d’effacer », comme l’a dit publiquement Ousmane Sonko, toute voix discordante.
Les Sénégalais et les Sénégalaises épris de justice (citoyens, société civile, organismes de presse, universitaires et autres intellectuelles) sont interpellés : les velléités de dictature de Pastef doivent être cassées et il ne s’agit point d’un combat partisan.
PREMIÈRE VICTOIRE HISTORIQUE DE L’ASCVD À LA BASKETBALL AFRICA LEAGUE
Pour sa toute première participation à la BAL, l’Association sportive de la ville de Dakar a signé un exploit en battant l’US Monastir de Tunisie, ancienne championne de l’édition 2022, en ouverture de la Conférence Sahara.
L’Association sportive de la ville de Dakar (ASCVD) a battu l’US Monastir de Tunisie (70-67), signant sa première victoire de la Conférence Sahara de la Basketball Africa League (BAL 2025).
D’entrée de jeu, les deux formations se sont données un temps d’observation. En novice, le représentant sénégalais pour sa première participation a montré une certaine prudence face aux champions du BAL de 2022. Mais par la suite, face à la machine tunisienne qui s’est mise en branle, l’ASCVD a pris les choses en main en réussissant à prendre l’avantage grâce à Bara Ndiaye, auteur de de 10 points dans le premier quart temps (20-18).
Dans le deuxième quart, les deux formations se tiennent dos à dos. Mais les locaux parviennent à se détacher en menant de 7 points (42-34)à la mi-temps.
Au retour des vestiaires, les tunisiens retrouvent leurs automatismes en enchainant quatre tirs primés, grâce à ses expérimentés joueurs Firas Lahyani et Radhouane Slimane. Ils réussissent à revenir et même à mener au score.
Mais très vite, l’ASCVD revient au score. A la fin de ce quart, les deux équipes sont à égalité (50-50).
Comme les trois premiers quarts temps, le dernier est âprement disputé. Les sénégalais vont avoir le dernier mot grâce aux recrus, notamment l’ailier nigérien Abdoulaye Harouna et le meneur américain Will Perry.
Evoluant depuis plusieurs saisons dans la BAL, ils ont conduit l’ASCVD à sa première victoire (70-67) à la Conférence Sahara.
Dimanche, le champion du Sénégal rencontre Kriol Star (Cap Vert) à 17h30.
Les caps verdiens ont été largement battus par le tenant du titre Petro de Luanda.
GRANDE AFFLUENCE AU DAAKA DE MEDINA GOUNASS
La 84ème édition du Daaka, cette retraite spirituelle initiée en 1942, attire déjà des milliers de fidèles venus se recueillir et prier, démontrant la vitalité intacte de cet événement religieux majeur
A quelques heures de l’ouverture officielle de la 84éme édition de la retraite spirituelle de Medina Gounass, des milliers de fidèles affluent vers le lieu du Daaka, a constaté l’APS.
Tout le long de la principale voie qui traverse la ville, les fidèles de tous âges convergent vers le lieu qui doit abriter cette retraite spirituelle consacrée à la prière, au récital du coran.
Célébrée depuis 1942, ces dix jours de dévotion et recueillement vont rassembler de milliers de fidèles venus de différentes régions du Sénégal et de la sous-région.
Le Khalife général de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Bâ et le gouverneur de la région de Kolda, Moustapha Ndiaye vont présider l’ouverture officielle de cet événement religieux de grande envergure.
Médina Gounass est situé dans le département de Vélingara à environ 160 kilomètres de la ville de Kolda et à 80 kilomètres de Tambacounda.
MBAYE DIONE PREND LES RÊNES DE L'AFP
Le député a été désigné, samedi, nouveau secrétaire général du parti, succédant à Moustapha Niasse. Face aux défis qui l'attendent, le nouveau leader a promis de rester "loyal à cet homme, à sa vision, en son legs, en son héritage"
Le député Mbaye Dione a été désigné, samedi, à l’unanimité nouveau secrétaire général de l’Alliance des Forces de progrès (AFP) succédant à Moustapha Niasse, a constaté l’APS.
“Je prends l’engagement solennel (…) je resterai loyal à cet homme, à sa vision, en son legs, en son héritage”, a-t-il dit en marge du 3ème Congrès Ordinaire de l’Alliance des Forces de Progrès(AFP), formation politique créé par Moustapha Niasse en1999.
“Le Sénégal à la croisée des chemins: l’AFP face à ses responsabilités historiques” est la thématique choisie pour cet évènement politique.
Le congrès a approuvé par acclamations la nouvelle direction collégiale avec à sa tête le député maire de Ngoundiane. Les actes du congrès ont été solennellement remis au successeur de Moustapha Niasse.
M. Dione et son équipe doivent désormais relever le défi de la mobilisation. “On va faire le tour de ce pays pour aller à la rencontre des militants de l’AFP(…) en perspective des élections territoriales de 2027”, s’est engagé M. Dione.
Il promet de faire les 558 communes du pays pour redynamiser la formation politique née des flancs du parti socialiste.
Mbaye Dione a également renouvelé sa “loyauté” à son mentor politique qui incarne selon lui, des valeurs de dignité.
Le député-maire de Ngoundiane a décliné sa feuille de route laquelle prévoit la restructuration des structures de bases du parti.
Il a exhorté les responsables à investir les bases pour préparer les prochaines échéances électorales.
L’ancien président du Mouvement national des jeunes de l’AFP estime que le parcours de Moustapha Niasse doit être enseigné dans les écoles politiques en raison de sa “dimension exceptionnelle”.
Il a fait un rappel des troupes pour une forte mobilisation de tous les militants et sympathisants car, dit-il “le plus difficile est devant nous”.
Le progressiste en chef compte s’évertuer pour respecter le fonctionnement légale des instances.
Moustapha Niasse, secrétaire général sortant a été désigné président d’honneur de l’Alliance des Forces de progrès.
Dr en philosophie, Sagar Seck a fait lecture de l’hommage en revenant sur la trajectoire d'”un connaisseur et défenseur” de notre nation.
Dans la même veine, un film documentaire d’une trentaine de minutes intitulé: “un destin au service de la nation” a été projeté pour retracer une partie de la trajectoire de Moustapha Niasse.
par Salla Gueye
QUAND LA SAGESSE FAIT JUSTICE
Une institution qui dit non, c’est une démocratie qui se redresse. Un juge qui refuse de plier, c’est un peuple qui peut espérer. Et une décision de droit qui fait barrage à l’oubli, c’est une République qui choisit la mémoire plutôt que l’amnésie
Il y a des secousses salutaires. Des réveils institutionnels qui viennent, d’un seul geste, balayer l’inertie, réveiller l’esprit républicain, rappeler que dans une démocratie digne de ce nom, la loi est plus qu’un instrument : elle est un rempart contre les vents politiques. Mercredi dernier, le Conseil constitutionnel a opposé un refus à une partie de la loi d’amnistie votée quelques semaines plus tôt. Une décision à la fois discrète, puissante et technique, qui rappelle que dans le silence des robes noires peut se jouer le destin d’un pays. Car ce que beaucoup ont trop vite pris pour un simple « ajustement juridique » est, en réalité, un sursaut de droit. Un acte d’indépendance. Dans un pays où le débat juridique se mue souvent en théâtre d’opinions, où chaque article de la Constitution devient matière à polémique, cette décision a tranché net.
Pendant que les plateaux de télévision s’emballaient – avec notamment les avis très controversés des experts du jour comme de la nuit –, et que les éditoriaux se transformaient en manuels de droit, le Conseil, lui, restait à sa place : au-dessus du tumulte. Droit dans ses bottes. Imperturbable.
Ce refus partiel de l’amnistie ne nie pas l’élan de réconciliation nationale. Il le redéfinit. Il rappelle une vérité essentielle : on ne reconstruit pas une nation sur le déni. On ne guérit pas une société à coups de gomme. La justice, pour apaiser, doit d’abord reconnaître. Elle ne peut réparer sans nommer les torts. Cette position du Conseil constitutionnel s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée il y a quelques mois, lorsque la même institution s’était opposée à une tentative de report de l’élection présidentielle.
Là encore, elle avait rappelé que la légalité ne saurait se plier à la convenance politique. C’est peu dire que cette posture tranche avec le passé.
Pendant trop longtemps, le pouvoir judiciaire a été soupçonné – parfois injustement, parfois non – d’obéir aux injonctions du pouvoir exécutif. Aujourd’hui, une nouvelle ère semble s’ouvrir. Celle d’une justice qui, sans fracas, sans déclarations tonitruantes, se contente de dire le droit. Et de le faire respecter. Ce mouvement s’inscrit aussi dans l’esprit du renouveau institutionnel voulu par le président Bassirou Diomaye Faye, qui envisage de matérialiser son engagement à garantir une cohésion nationale toujours renforcée, fondement indispensable du Sénégal juste, solidaire et prospère auquel nous aspirons.
Dans son dernier discours à la Nation, le 3 avril 2025, il a réaffirmé sa volonté de bâtir un Sénégal juste, solidaire, transparent. Les textes relatifs à la réforme de la justice sont finalisés. Le juge des libertés, la modernisation du Code pénal, la refonte du Conseil supérieur de la magistrature : tout cela dessine une même ambition. Celle d’un État fort par ses institutions, et non par ses arrangements.
Le chantier est immense. Les attentes sont fortes. Mais les signaux sont là. Une institution qui dit non, c’est une démocratie qui se redresse. Un juge qui refuse de plier, c’est un peuple qui peut espérer. Et une décision de droit qui fait barrage à l’oubli, c’est une République qui choisit la mémoire plutôt que l’amnésie. Il reste à transformer l’essai.
À faire de ce moment un tournant durable. À graver dans le marbre ce qui, jusqu’ici, semblait écrit au crayon. La justice sénégalaise, en reprenant la parole à travers ses décisions, rappelle qu’elle est vivante, souveraine, et désormais, incontournable. Et si, finalement, la démocratie, ce n’était pas tant le bruit des campagnes que le calme des juridictions ? Pas tant le tumulte des promesses que la rigueur des institutions ? En ces jours d’espoir prudent, c’est peut-être la leçon la plus précieuse que nous offre le Conseil constitutionnel.
L'AFP À L'HEURE DE LA SUCCESSION
Moustapha Niasse passe officiellement la main. Son probable successeur, Mbaye Dione, député-maire de Ngoundiane, devra relever un défi majeur : faire vivre l'héritage tout en réinventant un parti façonné par la forte personnalité de son fondateur
Un vent de transition souffle sur l’Alliance des Forces de Progrès (AFP). Ce samedi 26 avril 2025, le parti fondé en 1999 par Moustapha Niasse tiendra son congrès. Il actera officiellement le départ de son fondateur et Secrétaire général, après plus de deux décennies à la tête de la formation politique.
Ce moment symbolique pourrait sceller l’entrée de l’AFP dans une nouvelle ère — ou amorcer son déclin, à l’image de nombreux partis façonnés par une figure dominante. C’est Marcel Diana Ndiaye, Secrétaire national chargé de l’administration de la permanence, qui a confirmé le retrait de Niasse lors d’un point de presse, soulignant qu’il est « en retrait, mais loin de la retraite ». Le parti travaille activement à bâtir un consensus autour de son successeur, dans un esprit de continuité mais aussi de rajeunissement.
Mbaye Dione, l’héritier désigné ?
Le consensus se serait dégagé autour de Mbaye Dione, député-maire de Ngoundiane, qui a publiquement affiché son ambition de diriger le parti. « Je veux être le président. J’ai la position pour l’être, mais ce sont les militants qui vont choisir », déclarait-il en février dans une sortie médiatique à la RTS. Selon plusieurs sources, Mbaye Dione devrait bien prendre les rênes du parti à l’issue du congrès.
Aujourd’hui, alors que le pays connaît une troisième alternance, l’AFP doit se réinventer. De nouveaux leaders émergent, et la pression de renouvellement se fait sentir. Créée dans la foulée du congrès sans débat du Parti socialiste de 1996, qui avait consacré Ousmane Tanor Dieng, l’AFP s’est dès le départ positionnée comme une alternative sociale-démocrate. Mais avec le départ de son fondateur emblématique, le parti fait face à un tournant stratégique.
Niasse, une carrière politique à travers les régimes
Le parcours de Moustapha Niasse (85 ans) épouse les grandes étapes de l’histoire politique sénégalaise. Haut fonctionnaire formé à l’école de l’État, il est repéré par Léopold Sédar Senghor, qui l’intègre très tôt dans la haute administration. Il devient ministre des Affaires étrangères en 1978, Premier ministre en 1983 et reste à ce poste sous Abdou Diouf jusqu’en 1984, avant de revenir brièvement dans les années 1990.
En 2000, alors qu’il se présente à l’élection présidentielle, il crée la surprise en se classant troisième avec 16,77 % des suffrages. Son soutien à Abdoulaye Wade entre les deux tours est décisif pour la première alternance politique de l’histoire du Sénégal. Dans la foulée, l’AFP entre à l’Assemblée nationale en 2001 avec 11 sièges.
Nommé Premier ministre aux premières heures de la première alternance, la lune de miel avec Wade sera de courte durée. Niasse quitte la mouvance présidentielle, s’ancre dans l’opposition, et se présente à nouveau en 2007. Il chute lourdement à la quatrième place avec 5,93 %, dépassé par la montée d’Idrissa Seck et le retour en force d’Ousmane Tanor Dieng. L’AFP, comme le Parti socialiste, boycottera ensuite les législatives de la même année.
L’homme politique rebondit en 2012, en s’alliant au sein du Front Siggil Sénégal pour soutenir Macky Sall, dans ce qui deviendra la deuxième alternance. En reconnaissance de son rôle, il est élu président de l’Assemblée nationale, poste qu’il occupera pendant deux mandats consécutifs (2012–2022).
Le legs d’un faiseur de roi
Même après avoir quitté le perchoir, l’enfant de Keur Madiabel est resté influent au sein de Benno Bok Yakaar. En 2023, il est désigné par la coalition dirigée par Macky Sall pour coordonner le processus de désignation du candidat de la majorité à l’élection présidentielle de 2024. Un signe que, malgré son retrait, sa voix continue de peser dans les cercles décisionnels.
Qu’il s’agisse de Senghor, Diouf, Wade ou Macky Sall, Moustapha Niasse aura été, à chaque étape, un homme central. Diplomate, stratège, faiseur de roi, mais aussi gardien de certaines constantes politiques, il s’apprête à passer le témoin à la jeune génération, laissant à l’AFP une feuille de route claire : préserver l’héritage tout en se réinventant.
Le pari reste néanmoins périlleux. À l’image de nombreuses formations politiques en Afrique, l’AFP devra prouver qu’elle peut exister sans son fondateur et conserver sa pertinence dans un paysage politique en pleine mutation, dominé désormais par le Pastef, nouveau pouvoir et force montante.
LA DIRECTRICE DU FMI A REÇU LE CONTRE-RAPPORT DE MACKY SALL
Maintenant que les partenaires techniques et financiers du pays ont pu entendre les différents sons de cloche dans l’histoire, il reste à savoir qui aura vraiment eu l’oreille des financiers
La lutte que se livrent le gouvernement de Sonko et les services de Macky Sall s’est déplacée cette semaine à Washington, au siège du Fmi. Les délégations de Macky et de Diomaye se sont croisées à la porte de Mme Georgieva pour défendre leurs arguments.
Bassirou Diomaye Faye savait de quoi il parlait quand il disait que Macky Sall était en train de manœuvrer en coulisse. Mais le Président connaît-il l’ampleur des «manœuvres» de son prédécesseur, ainsi que la portée de son influence ? Une chose dont Le Quotidien est sûr, est que la délégation ministérielle sénégalaise qui s’est rendue avant-hier à Washington Dc, dans le cadre des réunions conjointes du Printemps, du Fmi et de la Banque mondiale, ce grand raout annuel où se retrouvent toutes les têtes pensantes de l’économie mondiale, aura cette année eut l’occasion de croiser, soit en prenant l’ascenseur, soit en sortant des bureaux de Mme Kristalina Georgieva, les membres de l’Apr, dépêchés par Macky Sall pour remettre à la Directrice générale du Fonds, le contre-rapport produit par son parti, en vue de répondre de manière systématique aux accusations des services du gouvernement et de la Cour des comptes sur les présumées falsifications de comptes de l’Etat pour la période 2019-2023.
Le même contre-rapport avait déjà été remis à la représentation du Fmi à Dakar, par un groupe de cadres de l’Apr conduit par Pape Malick Ndour. A Washington, l’un des éléments les plus actifs de la délégation était Hamidou Anne, devenu, en très peu de temps, l’un des membres les plus visibles du think tank dont s’est entouré l’ancien chef de l’Etat dans sa stratégie politique. Il a été de la délégation qui s’est rendue à la Commission européenne pour informer les Européens de la réalité de la situation économique du pays à leur départ, selon leur entendement.
Maintenant que les partenaires techniques et financiers du pays ont pu entendre les différents sons de cloche dans l’histoire, il reste à savoir qui aura vraiment eu l’oreille des financiers. En clair, dans le prochain accord que le Sénégal cherche à obtenir du Fmi et des autres partenaires, y aura-t-il des contraintes difficilement supportables pour un pays qui se déclare lui-même en situation de quasi-faillite ? Le Fmi et Macky s’accordaient sur presque tout. Cheikh Diba et ses comparses ne seraient-ils pas contraints de recourir à la diplomatie des hommes de l’ancien chef de l’Etat qui, il faudrait le dire, semblent avoir la cote auprès des partenaires étrangers, même en ayant perdu le pouvoir ?