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10 juin 2025
Par Sogué DIARISSO
LE SENEGAL A LA CROISEE DES CHEMINS D’UN MONDE EN EBULLITION
Rarement, le monde a connu de telles turbulences, depuis l’épisode de la Deuxième Guerre mondiale qui s’est soldée par la victoire des alliés et que les Américains ont su mettre à profit pour prendre le contrôle de l’économie mondiale
Rarement, le monde a connu de telles turbulences, depuis l’épisode de la Deuxième Guerre mondiale qui s’est soldée par la victoire des alliés et que les Américains ont su mettre à profit pour prendre le contrôle de l’économie mondiale à travers la création des institutions de Bretton Woods et la mise en place du Plan Marshall. Ce contrôle de l’économie mondiale connaîtra une phase d’accélération avec la fin, dans les années 1970, de la convertibilité en or du dollar, qui permettra aux Usa d’utiliser à fond la planche à billets pour financer leur politique hégémonique et entraîner, deux décennies plus tard, l’effondrement de l’Urss qui n’arrive pas à supporter la folle course à laquelle les Usa la convient, notamment celle dite de la guerre des étoiles dans le domaine militaire.
Curieusement, c’est au summum de la puissance de ces deux entités, les Usa et l’Urss, que deux visionnaires, notamment le sociologue Emmanuel Todd et l’écrivain dissident russe Alexandre Soljenitsyne, vont, à la stupéfaction générale, prophétiser, le premier en 1976, l’effondrement de l’Urss, et le second en 1978, des risques d’effondrement pour les Usa.
L’histoire nous enseigne que très souvent, lorsque deux empires sont en compétition hégémonique, c’est en général un troisième empire qui surgit pour rafler la mise. En 1976, Deng Xiaoping succède à Mao Zedong, qui lui laisse un pays pauvre et isolé. Il a, comme Mao, l’ambition de rendre à la Chine sa grandeur passée, mais il a une toute autre approche fondée sur l’ouverture au capitalisme, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Aussi la Chine réussit-elle la prouesse d’opérer sa révolution industrielle en une génération (30 ans) contre environ un siècle pour l’Europe. La montée en puissance de la Chine est concomitante à la descente aux enfers de l’Urss qui s’effondre complètement avec la démission du Président Gorbatchev le 25 décembre 1991, après ses vaines tentatives de la sauver par sa politique de Perestroïka (restructuration).
Les Usa et leurs alliés occidentaux triomphants vulgarisent dans le monde ce qui est communément appelé le Consensus de Washington, qui concernait auparavant les Etats d’Amérique latine. En somme, il s’agit de la vulgarisation du libéralisme triomphant qui atteint son apogée en 1999, avec la dérégulation au niveau financier. Les Usa verront donc d’un bon œil l’ouverture de la Chine, qui ne demandait que la délocalisation des usines nécessitant de vieilles technologies, comme les usines textiles par exemple. La suite, on la connaît : la Chine est devenue l’usine du monde, avec une maîtrise impressionnante de toutes les technologies, et les Usa sont devenus une énorme économie financière, assise sur une bulle, pour ne pas dire du vent.
C’est ce déséquilibre que le Président Trump veut corriger, ce qui semble bien trop tard apparemment. Toutefois, ses efforts de correction se traduiront par des soubresauts qui perturberont fondamentalement des économies et éclateront peut-être des pays. Comme d’habitude, les pays qui s’en tireront le mieux, sont ceux qui sauront anticiper au mieux les choses. Le but de cet article est d’expliquer/rappeler tous les processus et mécanismes ayant conduit à cette situation et inviter à une réflexion pour le Sénégal, dans un monde en ébullition.
Du tournant des années 1970 à l’effondrement de l’Urss 1-Actualisation du Pacte de Quincy
En 1971, les Etats-Unis suspendent la convertibilité du dollar en or et tentent de combler cela par une forme de renforcement/actualisation du Pacte dit de Quincy, qui désigne la rencontre historique du 14 février 1945 entre le Président américain Franklin D. Roosevelt et le Roi d’Arabie saoudite Abdel Aziz Ibn Saoud à bord du croiseur Uss Quincy, dans le Canal de Suez, quelques semaines avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le Président Roosevelt, de retour de la Conférence de Yalta, souhaitait renforcer l’influence américaine au Moyen-Orient face aux Britanniques, déjà implantés en Irak et en Iran. Les Etats-Unis visaient à sécuriser l’accès au pétrole saoudien, découvert en 1938 par le consortium américain Aramco, tandis que Ibn Saoud cherchait une protection militaire contre les menaces régionales.
Malgré la fin de la convertibilité du dollar en or, les Usa veulent que le dollar reste la monnaie de réserve et pouvoir ainsi financer leur politique hégémonique, de façon non inflationniste, avec une idée du trader William Simon que le secrétaire d’Etat Henry Kissinger va défendre devant les Saoudiens. En 1973, il se rend en Arabie saoudite et leur fait une proposition d’accord où les Usa leur offrent une protection militaire et, en contrepartie, ils acceptent d’utiliser exclusivement le dollar américain comme devise de paiement pour la vente de leur pétrole. L’accord stipulait que l’Arabie saoudite fixerait le prix de ses exportations de pétrole exclusivement en dollar américain et investirait ses recettes pétrolières excédentaires dans des bons du Trésor américain. Cet accord a expiré le 9 juin 2024, selon certaines informations.
Cet artifice sonnait la trompette du capitalisme triomphant, parce qu’on voit mal comment on peut s’opposer à un Etat qui peut émettre de la monnaie à volonté, et c’est dans la foulée que sera conçu ce qu’on appelle communément le Consensus de Washington, qui fait référence à un ensemble de politiques néolibérales pour les pays en développement, particulièrement ceux d’Amérique latine, dans les années 1980 et 1990.
2-Les prophéties croisées de Emmanuel Todd et Alexandre Soljenitsyne vers la fin des années 1970
A la surprise générale, au summum de la puissance de l’Urss, Emmanuel Todd a prophétisé, en 1976, son effondrement dans son livre intitulé «La Chute finale». Todd, en analysant les faiblesses structurelles du système soviétique, notamment la hausse de la mortalité infantile et la baisse de la fécondité, conjuguées aux problèmes économiques, avait anticipé un effondrement qu’il situait dans une fourchette de 10, 20 ou 30 ans.
Deux années plus tard, dans un discours prononcé à Harvard le 8 juin 1978, intitulé «A world split apart» (Un monde divisé), Alexandre Soljenitsyne dresse une des critiques les plus sévères de la modernité occidentale. Attendu pour critiquer le communisme, il surprend en dénonçant les failles de l’Occident et fait un appel à l’introspection, à une régénération morale et spirituelle, au risque de s’effondrer. Mais son appel ne sera pas entendu parce que l’Occident virera vers cette abjection qu’est le wokisme.
3- L’avènement Deng Xiaoping
En 1976, Deng Xiaoping hérite de Mao Zedong un pays fermé au reste du monde, isolé, souffrant de terribles famines et dont l’intelligentsia a été décimée par la révolution culturelle.
Des trois dogmes qui structuraient la période maoïste, notamment les pleins pouvoirs au parti, l’étatisation de l’économie et le fait de compter sur ses propres forces, Deng Xiaoping n’en conservera finalement qu’un seul, celui qui assure la domination du Parti communiste chinois sur l’ensemble de la société. La Chine côtière est ouverte aux investisseurs étrangers, particulièrement ceux des dragons dits d’Asie, dans des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre et ne nécessitant pas de technologies avancées. Lorsque ces zones côtières commencent à se développer, entraînant une hausse des coûts salariaux, la Chine déplace leurs activités en avançant vers la partie continentale et les spécialise dans des activités nécessitant plus de technologies, après avoir exigé des investisseurs étrangers, notamment les multinationales, leur transfert à la Chine. C’est le Principe des Oies Sauvages.
Ceux-là rechignent dans un premier temps, mais comme ils veulent faire plus de profits avec les bas coûts salariaux et distribuer plus de dividendes à leurs actionnaires, ils finissent par accepter. La Chine fera ainsi, en l’espace d’une seule génération (trente ans), sa révolution industrielle. Cette phase de décollage économique que l’Europe et l’Amérique avaient connue aux 18e et 19e siècles, avait duré environ un siècle.
4-L’effondrement de l’Urss
Comme l’avait prophétisé Emmanuel Todd, l’Urss s’effondre et se disloque en 1991, avec la démission de Gorbatchev le 25 décembre 1991. Boris Eltsine prend la tête de la Fédération de Russie, le moteur de l’Urss, et la fait sombrer dans le chaos. A partir du 31 décembre 1999, à la suite de sa démission pour cause de maladie, Poutine assure les fonctions de Président de la Fédération de Russie par intérim. Il devient Président de plein exercice le 7 mai 2000, après avoir remporté l’élection présidentielle anticipée.
Les Russes sont si pauvres que nombre d’entre eux vont se faire établir des certificats de judaïté de complaisance pour émigrer en Israël, où ils bénéficient de financement pour développer leurs activités, notamment dans les colonies de peuplement. On estime que sur les trente dernières années, les deux tiers des immigrants juifs en Israël sont d’origine russe. Poutine sollicite l’entrée à l’Otan, mais sans succès. A la faveur de l’envolée des cours du baril, il finance la modernisation de l’économie, des infrastructures et de l’Armée, mais doit faire face à des dépenses militaires insignifiantes par rapport à celles des Usa.
Aussi fera-t-il, avec ses experts, le pari fou de rendre obsolètes les investissements massifs des pays occidentaux en investissant dans l’électronique, et curieusement, c’est grâce aux travaux sur la magnétohydrodynamique (mariage de la mécanique des fluides et de l’électromécanique) d’un Français du nom deAlain Petit, snobé par les siens, que la Russie fera des percées spectaculaires dans le domaine des hypersoniques, pour lesquels les Usa accuseraient au moins vingt à trente années de retard selon lui. J’invite d’ailleurs nos jeunes chercheurs en astrophysique théorique à s’intéresser au modèle Janus qu’il a formalisé, encore snobé pas les siens. Ce modèle arrive à expliquer la naissance prématurée de certaines planètes, contrairement au modèle standard reposant en partie sur la théorie de la relativité de Einstein.
Avec donc ces armements de dernière génération, Poutine fait renverser une situation totalement perdue pour le Président Assad de Syrie dont le territoire était occupé à plus de 90% par des forces dites djihadistes, appuyées de fait par l’Otan et Israël. Les néo-conservateurs américains disent qu’il a trahi le nouvel ordre mondial et préparent, sous la conduite de la sous-secrétaire d’Etat Victoria Nulland, un vieux projet de basculement du pouvoir en Ukraine vers des pro-Occidentaux, qu’on appellera plus tard la Révolution du Maïdan (Dignité). Leur objectif final est d’asphyxier la Russie, de l’éclater et de faire main basse sur ses énormes ressources. Poutine et ses experts se préparent en conséquence à une future confrontation économique et militaire avec l’Otan, liée à la question ukrainienne, au regard des lourdes sanctions économiques qu’il a subies lors de la Révolution du Maiden.
De l’accélération de la mondialisation des économies au réveil 5-Naissance des Brics
A la fin des années 1980, seuls maîtres absolus du monde, les Usa décident d’accélérer le processus de mondialisation des économies et le Président George W. H. Bush va même plus loin en évoquant dans un discours au Congrès, le 11 septembre 1990, l’idée d’un nouvel ordre mondial, selon lui, une nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre dans la quête de la paix. Il s’agit en fait d’un volet du mondialisme qui, lui-même, est une vision du monde inspirée du messianisme juif que les banquiers ont repris à leur propre compte. L’idée est d’avoir un gouvernement mondial unique, qui pilote les affaires du monde, et Jérusalem serait, selon Jacques Attali, un endroit idéal pour en être la capitale.
C’est dans cette foulée de montée en puissance de la Chine, de l’Inde, du Brésil et de la reconstruction de la Russie que Goldman Sachs a publié, en 2001, le rapport intitulé Building Better Global Economics. Ce rapport a introduit l’acronyme Bric pour désigner le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, identifiés comme les principaux moteurs de la croissance économique mondiale future. L’objectif initial était de souligner le potentiel économique de ces pays émergents et d’encourager leur intégration dans les instances décisionnelles du G7.
La crise financière de 2008 des subprimes montre l’extrême fragilité des économies occidentales ébranlées par la dérégulation et la financiarisation, et les Bric tiennent leur premier sommet officiel en 2009 et 2010, le groupe est institutionnalisé avec l’ajout de l’Afrique du Sud (devenant Brics) et la tenue de sommets annuels.
En deux décennies, la part des Brics dans le Pib mondial (calculée en Parité de pouvoir d’achat, Ppa) est passée de 20% en 2003 à 32% en 2023, tandis que celle du G7 est tombée de 42% à 30% sur la même période. En 2024, après l’élargissement du 1er janvier 2024 (intégration de l’Egypte, de l’Ethiopie, de l’Iran, de «l’Arabie saoudite» et des Emirats arabes unis), les Brics+ représentaient 35, 6% du Pib mondial en Ppa, contre 29% pour le G7. Avec l’Indonésie, les Brics représenteraient près de la moitié de la population mondiale et contrôleraient plus de 50% des ressources énergétiques.
6-L’alerte de la Crise des subprimes
A la fin des années 1990 et au début des années 2000, les Américains, seuls maîtres à bord, se lancent dans des guerres destinées à mettre au pas les puissances régionales remettant ouvertement en cause le nouvel ordre mondial, et accélèrent encore le processus de dérégulation et de financiarisation de leurs économies. La classe moyenne disparaît progressivement à la faveur de la désindustrialisation, les travailleurs concentrés dans le secteur des services ne voient aucune amélioration de leur niveau de vie parce que ce sont des secteurs où la productivité évolue très peu. Cette politique conduira à une crise financière mondiale, dite Crise des subprimes, en lien aux prêts immobiliers énormes faits à des Américains peu solvables.
L’Etat américain, comme ceux occidentaux, endossera, via les banques centrales, le passif sale de banques au bord de la faillite, amplifiant ainsi une dette devenue de plus en plus asphyxiante pour certains pays, où l’Etat mobilise de très grosses ressources pour faire face aux problèmes sociaux liés à la paupérisation des populations. Le Président Obama, qui est à l’initiative de ces mesures en tant que Président des Usa, se lancera également dans une série de guerres encouragées par les lobbies sioniste, militaro-industriel et pétrolier (Irak, Afghanistan, Libye, Syrie, etc.).
7-De la première à la deuxième élection de Donald Trump
A la fin du deuxième mandat de Barack Obama, les Usa affichent à la face du monde deux faiblesses, militaire et économique. Au plan militaire, la Russie a déployé de nouveaux armements qui ont surpris la coalition otanienne lors de la première guerre de Syrie, où l’Etat islamique, créé par Barack Obama et Hillary Clinton selon Trump, soutenu par l’Otan et Israël, sera stoppé in extremis par les forces du Président Assad, soutenu par Poutine.
Au plan économique, la Chine a déjà pris, suivant les données du Fmi, le leadership mondial en termes de Pib à la Parité de pouvoir d’achat (Ppa), suivie respectivement des Usa, de l’Inde, du Japon, de l’Allemagne, de la Russie, du Brésil, de l’Indonésie, du Royaume-Uni et de la France. Les projections de Price Waterhouse établies à cette époque situaient en 2050 la Chine sur le toit du monde en termes de Pib (Ppa), suivie de l’Inde, des Usa, de l’Indonésie, du Brésil, de la Russie, du Mexique, du Japon, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. La France, quant à elle, serait déjà exclue du Top 10, pendant que le Nigeria s’en rapprocherait en se situant au 14e rang.
La dette publique est abyssale et la classe moyenne s’appauvrit davantage, et c’est tout naturellement que le Président Trump, qui prône timidement la Doctrine Monroe de repli sur soi, sera élu en 2016 face à Hillary Clinton. Toutefois, il sera plus préoccupé durant son mandat à éviter la destitution sous l’assaut des néo-conservateurs, qu’à mettre en œuvre une quelconque vision économique. Il est battu dans des élections très controversées par le Président Biden en 2020, mais réussit la prouesse de prendre le contrôle du Parti républicain et remporter très largement les élections de 2024 devant Kamala Harris, à la faveur de l’amplification des faiblesses économiques des Usa déjà identifiées en 2016 et, surtout, une nouvelle défaite de la coalition otanienne en Ukraine. 8-Les constats amers quand Trump prend le pouvoir en 2024
Même en termes de Pib nominal, moins pertinent pour les comparaisons internationales et favorable aux pays occidentaux où le coût de la vie est plus élevé, en 2024, les projections situent en 2075 les Usa au 3e rang mondial derrière la Chine et l’Inde, et suivis de l’Indonésie, du Nigeria, du Pakistan, de l’Egypte, du Brésil, de l’Allemagne et du Mexique. La France devrait se situer au 15e rang, derrière le Royaume-Uni, le Japon, la Russie, les Philippines.
En effet, les experts en prospective économique sont unanimes sur le fait que la guerre économique se situera dans sept domaines pour prendre le contrôle du monde, notamment : le numérique, les énergies, les matériaux, la détection et la surveillance, le spatial, l’aérospatial et le domaine militaire. Dans ce cadre, 47 domaines de compétitivité feront la différence dont 16 sont numériques : la Chine est leader dans 37 domaines ; les Américains dans 7 dont 6 relèvent des Technologies de l’information (It) et du spatial. Les Européens sont leaders dans 3 domaines non majeurs. Ce retard des Américains prend sa source dans la financiarisation de l’économie qui a amené à orienter les individus à fort potentiel scientifique vers le secteur financier au détriment de l’ingénierie.
Selon les chiffres officiels tirés du Rapport 2023 de l’Unesco «Global Education Monitoring», la Chine comme l’Inde forment environ 1 500 000 ingénieurs par an, suivies de l’Iran (300 000), de la Russie (200 000 à 250 000), contre seulement 140 000 pour les Usa.
C’est dans ce contexte chaotique d’une Amérique qui a oublié les mises en garde de Alexandre Soljenitsyne et conquise par cette abjection qu’est le wokisme, que Trump prend le pouvoir en 2024, avec la ferme volonté de réindustrialiser les Usa, revigorer la classe moyenne et conserver la place des Usa sur le toit du monde. Auparavant, son prédécesseur avait commencé avec les vassaux européens dont les fleurons ont été délocalisés vers les Usa avec l’explosion de leurs coûts énergétiques suite aux sanctions contre la Russie. La France avait déjà été saignée à blanc bien avant cela, parce qu’à la mise en place de l’euro en 1999, la monnaie des 11 pays membres à l’époque fut pratiquement alignée sur le mark allemand, surévalué par rapport au franc français, créant ainsi des problèmes de compétitivité pour l’industrie française.
Le réveil tardif américain et nous autres 9-La stratégie de Trump sur les tarifs
Tout l’art de la guerre repose sur la duperie- Tsun Zu
Trump essaie d’appliquer la politique pour laquelle il a été élu. Cette fois-ci, les choses sont absolument claires. Il s’agit d’appliquer la Doctrine Monroe de repli sur soi. Les Usa examinent pour chaque pays la part du surplus des exportations de biens (et non de services pour exclure les Gafam) vers les Usa par rapport aux importations de biens des Usa. Si cette part fait X%, ils mettent un niveau de protection de X% pour rétablir l’équilibre.
Au fond, en décidant de relever subitement les droits de douane, Trump s’attendait à un désordre sur le marché mondial des actions, donc sur l’activité mondiale, et en conséquence, sur les produits énergétiques. Le désordre sur le marché des actions était souhaité, pour orienter les investisseurs financiers vers les obligations et baisser ainsi les taux d’intérêt, aux fins d’un financement sain de l’énorme déficit budgétaire américain. Il avait invité la Fed à baisser les taux à cette fin et à celle de relance de l’investissement, mais la Fed avait catégoriquement refusé. Il a donc essayé d’utiliser cet artifice.
La baisse des cours des produits énergétiques était également souhaitée, momentanément tout au moins, pour contraindre la Russie à accélérer les négociations sur l’Ukraine, parce que tant que les cours du baril sont relativement élevés, la Russie pourra sans difficultés majeures supporter le coût du financement de la guerre.
L’audace folle de Trump est de croire pouvoir appliquer les méthodes de Tsun Zu même aux Chinois. Ceux-ci ont juste fait courir des rumeurs sur les terres rares notamment et certains composants électroniques sur lesquels ils ont un quasi-monopole, et les indices technologiques comme le Nasdaq se sont effondrés bien au-delà des anticipations de Trump. Détenant par ailleurs 1250 des 35 000 milliards de la dette américaine, la rumeur de leur injection sur le marché a couru, entraînant du coup la baisse des obligations et, pour la première fois depuis 40 ans, on observe la baisse simultanée des actions et des obligations. Les taux d’intérêt ont explosé, passant de 3, 9 à 4, 6%, contraignant le Président Trump à tout arrêter pendant 90 jours, en ramenant les droits de douane à 10% pour tous, sauf la Chine, tout en veillant à écarter certains produits technologiques intégrés dans l’usage courant des Américains. La Chine venait ainsi de montrer qu’elle gouverne le monde.
10-Du Sénégal
Nous pourrions vivre durant les prochaines années, les sauvageries du Moyen-Age, où chacun se battra pour la survie. Ceux qui souffriront le plus sont ceux qui ne l’auront pas anticipé et ceux qui seront seuls. Les développements ci-dessus ont montré que l’Occident sera en difficulté, mais Trump a choisi de se replier sur lui-même pour sauver les Usa et saigner à blanc l’Europe en phase de désindustrialisation accélérée. Celle-ci n’a aucune stratégie, si ce n’est de crier dans tous les sens ou provoquer la Russie à la guerre.
Selon les données de la Banque mondiale de 2022, la situation concernant un des indicateurs fétiches de Emmanuel Todd, notamment le taux de mortalité infantile, est préoccupante pour l’Angleterre (3, 8%º), la France (3, 6%º) et l’Allemagne (3, 2%º). La situation s’est dégradée en 2024 pour la France (4, 1%º) et l’Angleterre (3, 9%º). Le second indicateur fétiche de Emmanuel Todd, notamment le taux de fécondité, est tout aussi préoccupant pour ces pays, où il est en dessous du seuil de remplacement, de l’ordre de 2 : France (1, 80), Angleterre (1, 63), Allemagne (1, 53) et Italie (1, 24). Les experts qui sont au fait de ce risque existentiel pour l’Europe, plutôt la vieille Europe, recommandent d’encourager l’émigration de jeunes Africains vers l’Europe pour combler ce déficit, comme l’a fait tout récemment Jean-Luc Mélenchon lors d’un Colloque de son parti tenu au Parlement français. Et ce sont les mêmes qui viennent faire répéter des inepties à nos plus grands cadres sur le contrôle strict des naissances aux fins de dividende démographique, là où l’enjeu est l’éducation. L’Afrique subsaharienne a une densité de population d’environ 50 habitants au km2 en 2023, et on ne peut rien faire avec ça.
Il semble d’ailleurs qu’à la demande de la très puissante Trilatérale, l’ancienne ministre française Elisabeth Guigou a déjà produit un rapport sur une union Europe-Afrique, autant dire faire de l’Afrique un Dom-Tom de l’Union européenne. L’Europe, et encore moins la France, n’a aucun avenir suivant les données et les développements ci-dessus, contrairement au Nigeria, qui peut malheureusement imploser à tout moment en raison de la corruption de ses élites politiques peu conscientes de la guerre que leur mène l’Europe pour freiner leur ascension et leur influence sur le reste de l’Afrique.
Le Nigeria aurait pu confédérer toute l’Afrique de l’Ouest, tout au moins les pays de la Cedeao, et être une source de refuge, mais il n’en a ni l’ambition ni les capacités au regard du chaos qui lui est consubstantiel, et surtout pour une initiative de cette ampleur dans le cadre d’une institution aussi peu sérieuse et crédible que la Cedeao.
Le Sénégal présente un intérêt majeur pour les Brics, étant entendu qu’il est exclu qu’un pays dont la monnaie est adossée à celle d’un pays occidental en fasse partie, même si ce n’est pas écrit. Le Sénégal permettrait aux Brics d’établir une continuité sur l’Afrique d’Ouest en Est, en passant par les pays de l’Aes, le Tchad, pour aboutir sur le Soudan et l’Ethiopie. C’est une bande qui permettrait, par vagues successives, de couvrir toute l’Afrique subsaharienne. Quand on constitue un tel niveau d’enjeu stratégique pour les Brics mais également pour l’Europe qui se bat pour sa survie, il faut que les dirigeants se préparent à tous les scenarii et, surtout, forment leurs militants qui seront les relais au niveau des populations. C’est malheureusement très loin d’être le cas, mais il n’est pas encore tard.
Sogué DIARISSO Ingénieur Statisticien-Economiste Ancien Elève des Classes de Mathématiques Supérieures et Spéciales
UNE POPULATION TRAUMATISEE
Depuis près de deux mois, la crise politique dans l’est de la République démocratique du Congo a franchi « un point d’inflexion majeur dans l’histoire du conflit congolais »
En interrogeant les habitants de Goma et de Bukavu, avant et après la prise de ces villes par les rebelles, on découvre leurs craintes initiales, puis leur adaptation à une situation extrêmement tendue et dangereuse. Le stress infligé à ces populations laissera sur elles une marque profonde, quoi qu’il arrive.
Depuis près de deux mois, la crise politique dans l’est de la République démocratique du Congo a franchi « un point d’inflexion majeur dans l’histoire du conflit congolais ». Les villes de Goma, fin janvier 2025, puis Bukavu, deux semaines plus tard, sont tombées aux mains du groupe rebelle du Mouvement du 23 Mars (M23). Aujourd’hui, le M23 occupe progressivement plusieurs territoires de l’est du pays, alors que des négociations sont en cours.
Le M23 est un groupe armé pro-rwandais, né en 2012. Il est formé d’anciens rebelles tutsis du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), qui reprochent à l’État congolais de ne pas avoir appliqué les engagements de l’accord de paix signé avec le CNDP le 23 mars 2009. En prenant le contrôle de villes clés, comme Goma et Bukavu, le M23 cherche à étendre son emprise sur le territoire et à faire pression sur Kinshasa afin de peser dans d’éventuelles négociations politiques.
« M23 : enquête sur le groupe armé qui fait trembler le Congo », Le Monde (janvier 202 5)
Si les conflits militaires opposant l’armée loyaliste à divers groupes armés dans l’est du Congo durent depuis plusieurs décennies, la chute de Goma et Bukavu, deux grandes villes stratégiques, marque une nouvelle étape. À bien des égards, cette situation rappelle les événements des première et deuxième guerres du Congo, à la fin du siècle dernier.
Derrière ces conflits complexes où s’entremêlent de nombreux acteurs et intérêts, une victime reste constante : la population congolaise. Les habitants sont touchés de multiples façons, sur différents fronts.
Dans cet article, nous souhaitons attirer l’attention sur une conséquence du conflit peu visible au premier abord, mais très lourde : le stress particulier que subissent les populations congolaises en temps de crise. Au-delà des facteurs structurels, certaines conjonctures particulières viennent accentuer le stress ressenti. Comment les Congolais font-ils face à leur situation alors que la guerre bouleverse leur quotidien ?
Les contingences du stress au quotidien
Le stress est une réalité bien connue des Congolais. Il fait partie du quotidien, en particulier dans les villes, où les habitants sont soumis à de fortes pressions politiques, économiques et sociales. Dans les rues des villes congolaises, on entend souvent des expressions qui en témoignent : certains parlent de ba tensions (l’hypertension), d’autres disent kitchwa inaniluma (« j’ai mal à la tête », en swahili), ou encore maraiyo nda pance (« je risque de perdre la tête »). Que ce soit à Kinshasa, à Bukavu ou à Goma, chacun se confronte à ces difficultés à sa manière. L’inflation galopante, le chômage massif et l’absence de services sociaux de base sont autant de facteurs structurels qui exercent une pression constante sur bon nombre de Congolais urbains. Ce climat de précarité favorise parfois les comportements à risque : violences sexistes et sexuelles, addiction aux paris sportifs ou consommation excessive d’alcool, actes de malfaisance, montée de la méfiance et de la suspicion. Les mécanismes d’adaptation, loin d’en atténuer les effets, génèrent à leur tour de nouvelles formes de vulnérabilité – psychologiques, sociales ou économiques.
La guerre comme épiphanie d’un stress particulier
Toutefois, la situation actuelle de la population à Goma et à Bukavu dépasse de loin le stress ordinaire qui fait partie du quotidien de nombreux Congolais. Il s’agit ici d’une forme particulière de traumatisme, caractéristique des contextes de guerre ou d’occupation. Il est donc essentiel de montrer comment les pressions non économiques – notamment liées à la sécurité, mais aussi aux dimensions sociales et psychologiques – interagissent avec les contraintes économiques, aggravant ainsi la situation des personnes concernées. C’est dans cette perspective que nous analysons ces différentes formes de pression et leurs dynamiques.
Cet énième retournement vécu par les populations de Goma et de Bukavu en janvier-février 2025 marque une rupture dans leur quotidien : il y a désormais un avant et un après la guerre d’invasion.
À l’insécurité d’avant-guerre est venue s’ajouter la facilité avec laquelle les vies ont été arrachées, pendant et après la guerre d’invasion. Il reste difficile d’établir avec précision un bilan officiel des morts causées par la prise de Goma et de Bukavu, en raison de la complexité du conflit et de la multiplicité des sources. Cependant, certaines sources indiquent que le nombre de personnes tuées depuis la prise des deux villes s’approcherait de 7 000, tandis que le conflit aurait causé au total le déplacement d’environ 7 millions de personnes.
Dans un tel contexte, la plupart des habitants des villes et territoires actuellement occupés ont adopté des stratégies d’évitement : on choisit soit de se cacher, soit de dissimuler ses pensées derrière un silence d’apparat ; et d’éviter tout contact téléphonique avec le monde extérieur pour échapper à la surveillance des rebelles, voire de changer de numéro de téléphone.
L’occupation des villes de Bukavu et de Goma a également entraîné une pénurie de ressources essentielles à la subsistance. Dans un quotidien marqué par la débrouillardise, le manque d’argent liquide (causé par la fermeture des banques et des structures de microfinance) amenuise les capacités d’accès aux produits de première nécessité. La précarité se généralise : « On ne peut ni se nourrir ni se faire soigner ! », confient les habitants. En outre, un climat de méfiance généralisée s’est instauré.
« On vit le soupçon au quotidien. On ne sait pas qui est qui. »
De tels propos reviennent fréquemment pour traduire le doute éprouvé constamment par les habitants, y compris envers leur entourage. Les rapports sociaux en sont affectés, et le tissu social se trouve déstructuré. La confusion qui règne dans les villes, où l’on ne savait pas qui était agent de renseignement des rebelles ou des supplétifs de l’armée loyaliste et qui ne l’était pas, a servi de catalyseur à ce soupçon omniprésent.
Ce qui s’est produit dans les hôpitaux Heal Africa et CBCA Ndosho de Goma, les 28 février et 1er mars 2025, en est un exemple. Les combattants du M23 ont envahi ces établissements et, dans la nuit, ont enlevé plus d’une centaine de blessés, de malades et de gardes malades, les emmenant vers une destination inconnue, affirmant qu’ils étaient tous des soldats du gouvernement et/ou d e s combattants wazalendo (c’est-à-dire des supplétifs de l’armée loyaliste).
Les trois temporalités de la guerre à Goma et à Bukavu
Les expressions employées par les personnes que nous avons interrogées montrent que leur perception de la temporalité de la prise de leurs villes distingue trois phases : l’avant-occupation, quand ils ont oscillé entre espoir et inquiétude ; l’irruption brutale des rebelles ; et le quotidien éprouvant sous l’occupation. Malgré une insécurité grandissante et une crainte palpable au quotidien, beaucoup de Congolais espéraient jusqu’au dernier moment que les rebelles n’occuperaient pas leurs villes. La progression du M23 a été vécue comme une désillusion. Les critiques contre l’État – son absence et son incapacité à assurer les services publics – ont été portées par les Congolais contraints de fuir leur maison ; d’être « déplacés » dans leur propre pays ; et finalement de se retrouver sous occupation rebelle – le tout sans susciter un changement radical dans le train de vie opulent des institutions nationales et des politiques congolais. De la même manière, la réaction de la communauté internationale est critiquée par la population comme étant à la fois timide et complaisante à l’égard du Rwanda qui apporte un soutien militaire et logistique aux rebelles.
Le 26 janvier dernier, l’entrée des rebelles à Goma a donc provoqué de vives réactions : les habitants ne s’imaginaient pas vivre, une fois de plus (Goma a été occupée par le même M23 en novembre 2012), sous l’occupation et devoir en affronter les horreurs, qui plus est sans possibilité d’exprimer le moindre désaccord. Après l’entrée des rebelles, la ville de Goma était jonchée de cadavres indénombrables. Peur et souffrance se mêlaient au chaos ambiant et à une dégradation économique fulgurante. Les pillages ont défiguré les quartiers, et la population, déjà fragilisée, a sombré dans une panique totale. L’insécurité omniprésente a rendu tout déplacement risqué et périlleux
« On aimerait qu’ils partent. »
Face à la guerre et au surgissement des rebelles du M23 dans leur ville, beaucoup expriment leur lassitude. Leur seul souhait est de voir les rebelles partir. Car leur quotidien est pavé d’humiliations constantes et d’un traitement dégradant : bastonnades, confiscations arbitraires de biens privés comme la saisie de véhicules, disparitions fréquentes, assassinats ciblés. La criminalité et l’insécurité ne font qu’augmenter, avec une multiplication des vols à main armée, et la précarité s’intensifie. Comme les banques sont fermées, l’économie est paralysée, ce qui plonge la population dans une misère sans fin.
Une citoyenneté en retrait mais lucide
Dans ce contexte d’occupation, le temps n’est pas à la tolérance ni à l’écoute d’un avis contraire à la ligne de conduite dictée par les autorités rebelles. À cause de la répression des opinions dissidentes, les habitants se replient sur euxmêmes, gardent le silence, évitent les débats publics et se désengagent des partis politiques et des organisations de la société civile.
Mais en réalité, le sentiment d’insécurité, de danger et d’humiliation vécu par les Congolais, combiné à un accès limité aux moyens de subsistance dans les zones contrôlées par les rebelles, transforme profondément le rapport populaire à la politique. Et une nouvelle forme de citoyenneté se dessine : celle des « citoyens réservés », qui renvoie à la notion de « citoyens distants », décrite par le sociologue Vincent Tiberj. Les citoyens réservés, et sous pression, ont une compréhension de ce qui se passe actuellement : ils sont informés, capables de décoder, de relativiser ou de critiquer des discours. Ils analysent les projets et actions des leaders du mouvement M23. Ils restent vigilants, critiques et prêts à saisir toute opportunité de se réexprimer. Pour le politologue Jean-François Bayart, la distance n’est pas un signe de passivité, mais une stratégie d’adaptation, une forme discrète d’action politique. La crise actuelle révèle plutôt une citoyenneté qui, sous pression, se transforme, en marge du pouvoir, sans jamais s’éteindre.
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L’URGENCE CLIMATIQUE AU CŒUR DE L’ART
Sarah Desbois, actrice culturelle et directrice de l'association Globe, est à l'origine d'un projet artistique ambitieux et engagé : "The HERDS". Né en 2025, "The Herds" est un projet d'art public qui met en scène des marionnettes d'animaux sauvages...
Sarah Desbois, actrice culturelle et directrice de l'association Globe, est à l'origine d'un projet artistique ambitieux et engagé : "The HERDS". Ce projet itinérant, qui traverse deux continents et plus d'une dizaine de pays, a fait escale à Dakar, marquant sa troisième étape, après Kinshasa et le Nigeria. La productrice passionnée qui mêle art, environnement et sensibilisation, tire la sonnette d’alarme et soutient l’urgence climatique doit être au cœur de l’art.
Né en 2025, "The Herds" est un projet d'art public qui met en scène des marionnettes d'animaux sauvages, construites à chaque étape du périple. Les prototypes, conçus par le collectif sud-africain Ukanda Puppets Collective, sont repris et adaptés localement par des artisans et artistes. À Dakar, une vingtaine de personnes – artisans du bois et du métal, jeunes artistes et comédiens – se sont mobilisées pendant un mois et demi pour créer des zèbres et des gnous en matériaux recyclés. "L'idée était d'intégrer une dimension écologique dès la conception", explique Sarah Desbois. Chambres à air, carton de récupération et boîtes d'œufs ont été transformés en œuvres d'art.
Le projet "The Herds" a pour vocation de sensibiliser le public à l'urgence climatique. "On parle souvent de l'environnement, mais cela devient un bruit de fond", constate Sarah Desbois. Pour rompre cette indifférence, les marionnettes d'animaux sauvages investissent les rues des villes, créant un choc visuel et émotionnel. "Ces animaux, hors de leur habitat naturel, surprennent et interpellent. C'est une manière de reconnecter l'humain à la nature et de susciter une prise de conscience collective."
Le choix des sites, comme Dakar, n'est pas anodin. "L'Afrique subit de plein fouet les conséquences du changement climatique, alors qu'elle en est peu responsable. Il était important de donner une voix forte à ces pays", souligne-t-elle. Le projet met en lumière des quartiers souvent négligés, offrant une nouvelle perspective sur ces espaces et leurs habitants.
DES RETOMBÉES ARTISTIQUES ET SOCIALES
Au-delà de son message environnemental, "The Herds" est une opportunité pour les jeunes artistes locaux. À Dakar, 80 jeunes suivent une formation au centre culturel Blaiser Senghor pour manipuler les marionnettes lors des parades. "C'est une chance pour eux de participer à un projet international et de monter en compétences", se réjouit Sarah Desbois.
La prochaine étape du projet se déroulera en Norvège, où plus de 300 animaux marionnettes convergeront pour un final spectaculaire. D'ici là, la horde continue de grandir, portant avec elle un message d'espoir et d'action pour la planète. Sarah Desbois et "The Herds" prouvent que l'art peut être un puissant vecteur de changement. En mêlant créativité, engagement écologique et collaboration internationale, ce projet invite chacun à repenser sa relation avec la nature. Une initiative inspirante, à suivre de près a rappelé la productrice du projet The herds.
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LE JARAAF S’INSTALLE AUX COMMANDES
En route vers le sacre ! Le Jaaraf de Dakar continue sa cavalcade vers le titre de champion du Sénégal. Les poulains de Malick DAFF comptent désormais cinq points d’avance sur leur dauphin. Ce, grâce à leur victoire (2-0) devant Oslo FA au stade municipal
Le Jaraaf, en route pour le sacre ! Le club de la Medina vainqueur (2-0) hier, jeudi 23 avril devant Oslo FA au stade municipal de Yoff, s’installe confortablement aux commandes avec cinq points d’avance sur son dauphin. Quant à l’As PIKINE, elle s’est éloignée de la zone rouge grâce à son victoire (1-0) devant Walidann de Thies. Au ralenti depuis la deuxième phase du championnat, l’Us Gorée a encore raté l’occasion de retrouver le sommet de classement en s’inclinant ce mercredi face à Jamono Fatick (1-0), dans le cadre de la 20e journée de Ligue 1. Ce probant succés permet aux Fatickois de quitter la derniére provisoirement la dernière place.
En route vers le sacre ! Le Jaaraf de Dakar continue sa cavalcade vers le titre de champion du Sénégal. Les poulains de Malick DAFF comptent désormais cinq points d’avance sur leur dauphin. Ce, grâce à leur victoire (2-0) devant Oslo FA au stade municipal de Yoff.
À noter que le club de Cheikh Seck, pourra s’offrir une doublé (coupe-championnat). Les Vert et Blanc affrontent en demi-finale les Guelewards de Fatick. Quant à l’US Gorée, elle a encore marqué le pas dans la course vers le titre. Au ralenti depuis l’entame de la phase retour, la formation goréenne a nouveau lâché de précieux points lors du déplacement effectué ce mercredi 23 avril, au stade Massène Séne, pour le compte de la 20e journée du championnat. Les poulains de Aly Maal se sont inclinés devant le Jamono de Fatick sur la marque 1 à 0. Actuelle dauphine, l’Us Gorée (2e place ; 34 points) reste sous pression de Walydaan qui totalise le même nombre de points (3e ; 34 points). Dans le match phare de la ville de Rufisque disputé au stade Ngalandou Diouf, match phare de cette 20e journée, c’est Teungueth FC qui s’est offert le derby en s’imposant ( 2 à 0) devant l’AJEL de Rufisque ( 5e ; 31 points) . Avec ce succés, le champion en titre relève un peu plus la tête et gagne deux rangs dans le classement (10e ; 23 points).
Pour les autres affiches, l’Us Ouakam a également gagné une place (4e ; 32 points) après la bonne opération réussie au stade Lat Dior face à Génération foot (6e, 29 points). Au même moment, Dakar Sacré cœur (9e ; 24 points) et Guédiawaye FC (8e ; 26 points) se partageaient le point du match nul (1-1) au stade municipal de Yoff. C’est un score de parité (0-0) qui a également soldé la rencontre disputée au stade municipal des HLM entre les locaux de l’ASC HLM, première équipe relégable (14e ; 19 points) à la Sonacos de Diourbel (11e ; 23 points). La Linguère de Saint Louis a poursuivi sa remontée au classement en sortant victorieuse sur ses nouvelles bases du stade de Kébémer.
C’était au bout d’une rencontre plein me en rebondissements (4-3) qui l’a opposé au Casa Sport ( 13e ; 19 points). À noter que l’As PIKINE respire un peu plus grâce à sa victoire sur Walidaane de Thies. Les Banlieusards s’éloignent ainsi de la zone de relégation.
À 8 mois du coup d’envoi de la CAN, Idrissa Gana Gueye s’est prononcé sur le grand rendez-vous qui l’attend avec ses coéquipiers en sélection. Invité dans l’émission Talents d’Afrique sur Canal+, le joueur d’Everton a invité les Lions à se retrousser les manches pour aller reconquérir le graal.
Un des cadres et capitaines de la sélection nationale, Gana Gueye a assez d’expérience et bien est bien placé pour lancer un appel à ses coéquipiers. Alors qu’il se dirige vers ce qui devrait être sa dernière CAN avec les Lions, le milieu d’Everton a lancé un appel à ses camarades en vue de la prochaine messe continentale. « La CAN arrive. Il faut arrêter de surfer sur ce que nous avons fait au Cameroun en 2022, en gagnant la CAN. C’est une page qui se tourne, il y a une CAN qui est passée entre temps. On ne l’a pas bien réussie. Il faut se ressaisir », a-t-il dit dans entretien avec la chaîne cryptée Canal +
Pour ce qui sera sans doute, l’une des tournois les plus difficiles de l’histoire, le numéro 5 des Lions considère qu’il faudra se battre pour atteindre l’objectif de tous : le sacre final au Maroc. « Il faudra beaucoup se donner sur le terrain et bien la préparer. Préparer les valises en allant à la CAN, en se disant qu’on va tout faire pour la gagner en étant prêt à battre toutes les équipes, même si ça ne sera pas facile. C’est à nous de travailler dur et d’y croire », a dit Idrissa Gana Guèye, huitième de finaliste de la dernière édition en Côte d’Ivoire avec les Lions.
Pour rappel, les Lions partagent la poule D avec le Botswana, la République démocratique du Congo et le Bénin pour cette CAN qui se tiendra au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
LE SENEGAL HERITE DE L'OUGANDA ET DE LA GUINEE
Vice- championnes, les Lionnes sont logées dans la poule C en compagnie de l’Ouganda et la Guinée. Cette 27e édition de la compétition se déroulera du 26 juillet au 3 août en Côte d’Ivoire.
L’Equipe nationale féminne du Sénégal ont connu depuis mercredi 23 avril à Abidjan ses adversaires à l’Afrobasket féminin. Vice- championnes, les Lionnes sont logées dans la poule C en compagnie de l’Ouganda et la Guinée. Cette 27e édition de la compétition se déroulera du 26 juillet au 3 août en Côte d’Ivoire.
Le tirage au sort de la phase de groupes de l’AfroBasket Féminin 2025 s’est déroulé mercredi dernier à Abidjan. Il a placé l’Equipe Nationale féminine du Sénégal dans le groupe C. Les Lionnes affronteront l’Ouganda et la Guinée Conackry. Recordwomen Avec 11 titres au compteur, les Lionnes du Sénégal restent l’équipe la plus titrée du tournoi. Toutefois, leur dernier trophée remonte à 2015. Finalistes malheureuses en 2017 et 2019, elles ont été battues lors de trois des quatre dernières finales de l’Afrobasket. L’ambition sera donc de briser cette série et reconquérir le trône africain.
Dans la poule A, la Côte d’Ivoire, pays hôte aura fort à faire contre l’Angola et l’Egypte. Le Mali, le Cameroun et le Soudan du Sud composent le groupe B. Alors que Le Nigeria, quadruple tenant du titre, loge dans la poule D en compagnie du Mozambique et du Rwanda. La compétition, organisée pour la toute première fois en Côte d’Ivoire, se déroulera du 26 juillet au 3 août, avec une phase finale entièrement prévue au Palais des Sports de Treichville, à Abidjan.
L’ETAT MITONNE SA RIPOSTE CONTRE LE CHÔMAGE
Entre qualifications insuffisantes, décalage criant entre formation et marché du travail, et pénurie d’opportunités, le chômage persistant des jeunes reste l’un des défis majeurs du Sénégal
Le chômage constitue un frein au Sénégal, accentué par l’insuffisance de formations adaptées et la pénurie d’opportunités concrètes. Inquiet de cette réalité, l’État entend y remédier. Hier, jeudi 24 avril, à Diamniadio, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a ouvert la 4e conférence sociale, placée sous le thème : « Emploi et employabilité : défis et perspectives pour un Sénégal souverain, juste et prospère ». Il a réaffirmé sa volonté d’en faire un axe central de son action.
Entre qualifications insuffisantes, décalage criant entre formation et marché du travail, et pénurie d’opportunités, le chômage persistant des jeunes reste l’un des défis majeurs du Sénégal. Et cela, en dépit des nombreuses politiques publiques mises en œuvre par les régimes successifs. La 4e édition de la Conférence sociale, ouverte hier, jeudi 24 avril à Diamniadio, a été l’occasion d’en dresser un état des lieux lucide. Le thème de cette rencontre : « Emploi et employabilité : défis et perspectives pour un Sénégal souverain, juste et prospère ».
Mody Guiro, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), a donné le ton d’une situation critique : « Près de 200 000 nouveaux demandeurs d’emploi arrivent chaque année sur le marché, alors que seules 34 000 offres émanent du secteur privé. Le déséquilibre est énorme, et il se répète chaque année. » Selon lui, plus de 20 % de la population active est aujourd’hui au chômage, d’après les chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Le syndicaliste a mis en exergue le manque de qualifications : « Plus de 30 % des demandeurs d’emploi n’ont ni formation, ni compétence, ni activité. C’est un goulet d’étranglement majeur. » Il pointe également l’inadéquation persistante entre la formation et les besoins du marché. « Cette déconnexion explique en partie le fort taux de chômage chez les diplômés de l’enseignement supérieur, alors même que des ressources colossales sont investies dans ce secteur », a-t-il souligné.
Du côté du patronat, même constat. Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Adama Lam, insiste sur la nécessité de repositionner le secteur privé comme moteur de l’emploi. « La vraie question, dit-il, est de savoir comment l’État et les acteurs économiques peuvent créer les conditions pour que le secteur privé joue pleinement son rôle. » Il rappelle que même les emplois publics dépendent de la collecte d’impôts, lesquels sont générés par l’activité privée. Pour lui, seule une synergie entre l’État et les forces vives permettra de booster la dynamique de création d’emplois. « Il faut bâtir une complicité vertueuse entre les autorités publiques et les entreprises, dans le respect des lois, pour faire de l’économie le levier principal des politiques publiques », a-t-il ajouté, appelant à un changement de paradigme.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, présent à l’ouverture des travaux, a dressé un tableau sans complaisance de la situation : « Le recensement de 2023 révèle que 75 % des Sénégalais ont moins de 35 ans. En milieu urbain, le taux d’emploi atteint 44,3 %, contre 33,6 % en zones rurales. Les femmes, en particulier, sont durement touchées avec un taux de chômage de 36,7 %. »
Pour lui, l’emploi des jeunes est un chantier prioritaire. Il promet des réformes en profondeur pour y répondre. Parmi elles, la refonte du Code du travail et celui de la sécurité sociale, avec pour ambition d’offrir une couverture à l’économie informelle, souvent laissée-pour-compte. Mais, a-t-il prévenu, aucune solution ne sera durable sans un climat apaisé. D’où l’importance cruciale du dialogue entre l’État, les syndicats, les employeurs et la société civile. « C’est ensemble que nous relèverons le défi de l’emploi », a conclu le chef de l’État.
LE PRESIDENT FAYE APPELLE A UN SURSAUT COLLECTIF
Face au fléau du chômage, le président Bassirou Diomaye Faye prône une mobilisation générale. Selon lui, « la lutte contre le chômage ne relève pas du seul ressort de l’État ». C’est un chantier collectif, a-t-il martelé, qui nécessite patience, cohésion et persévérance. S’exprimant à l’ouverture de la quatrième édition de la Conférence sociale consacrée à l’emploi et à l’employabilité, le chef de l’État a salué un rendez-vous porteur d’espoir pour une jeunesse en quête d’avenir.
À l’endroit des jeunes, le président a tenu un message direct et engagé. Il les a assurés que leurs attentes en matière d’emploi sont bien comprises : « Mon gouvernement est pleinement conscient de vos aspirations légitimes à participer au développement de vos familles, de vos communautés et de votre pays », a-t-il affirmé. Dans un contexte difficile, il s’est voulu rassurant : « Quelles que soient les épreuves, l’État restera engagé à vos côtés. ».
Le président a également invité le secteur privé à prendre sa part de responsabilité. Aux chefs d’entreprise, il a lancé un appel clair à favoriser la formation continue et l’émergence d’environnements de travail inclusifs : « En investissant dans les compétences de vos salariés, vous améliorez non seulement la performance de vos entreprises, mais vous participez à la valorisation du capital humain, pilier de notre stratégie nationale de développement. » Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a aussi insisté sur la nécessité d’ancrer une véritable culture de l’apprentissage et de l’innovation, à travers stages, mentorats ou autres dispositifs de formation. Il a encouragé les jeunes à élargir leurs horizons, à se réinventer, à s’ouvrir à de nouvelles voies professionnelles. En parallèle, l’État, a-til promis, s’attèlera à mieux aligner les formations avec les réalités du marché de l’emploi. Une orientation qui, selon lui, contribuera à réduire les écarts structurels et à renforcer durablement la compétitivité du pays sur les plans économique et social.
LES PPP AU CŒUR DE LA VISION SÉNÉGAL 2050
Les partenariats public-privé s'imposent comme un mécanisme de financement privilégié dans l'Agenda de transformation nationale, avec plus de 4300 milliards de FCFA d'investissements prévus sur cinq ans
Dans le cadre de l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 », une place de choix est accordée aux partenariats public-privé (PPP), appelés à jouer un rôle central dans le financement et la réalisation des projets structurants. Ainsi, un volume d’investissements estimé à 4 370 milliards de francs CFA est attendu sur la période 2025- 2029, selon les projections officielles.
Le gouvernement mise fortement sur cet instrument pour concrétiser sa vision stratégique à long terme. Intervenant à l’occasion de la clôture d’un cycle de formation destiné aux acteurs de la commande publique, M. Gorgui Fall, directeur de cabinet du ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, a rappelé que les PPP représentent l’un des piliers fondamentaux de cette nouvelle dynamique de développement.
La session de formation, organisée par le ministère à travers l’Unité nationale d’appui aux PPP (UNAPPP), a porté sur les principes clés de la gouvernance des PPP, en abordant les étapes d’identification, de structuration, de passation, mais aussi de suivi et d’évaluation des projets.
M. Fall a par ailleurs souligné que la réussite de cette stratégie repose sur trois leviers essentiels : l’existence d’un cadre juridique et institutionnel adéquat, la mobilisation de ressources humaines qualifiées au sein de l’administration, et un secteur privé dynamique capable de tirer pleinement profit des réformes introduites par la loi n°2021-23 du 2 mars 2021 régissant les contrats de partenariat.
Dans cette perspective, le ministère a élaboré une Stratégie nationale de développement des PPP, afin d’assurer une mise en œuvre cohérente, efficace et conforme à la vision du Chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. M. Fall s’est dit confiant quant à l’impact des sessions de renforcement de capacités, qu’il considère comme un pré-requis indispensable à la réalisation de projets PPP de qualité, à fort impact économique et social.
LE SENEGAL SAUVE PROVISOIREMENT SA TETE
L’administration Trump a ordonné la fermeture du Millennium Challenge Corporation (MCC), une agence américaine ayant investi massivement dans des projets d’infrastructure en Afrique.
L’administration Trump a ordonné la fermeture du Millennium Challenge Corporation (MCC), une agence américaine ayant investi massivement dans des projets d’infrastructure en Afrique. Cette décision marque un retrait stratégique de Washington face à l’influence croissante de la Chine sur le continent.
Le MCC cessera immédiatement ses opérations, abandonnant plusieurs chantiers en cours. Selon un mémo interne relayé par la presse, cette mesure s’inscrit dans une vaste restructuration pilotée par la Commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge), dirigée par Elon Musk. Fondé en 2004, le MCC visait à soutenir les pays respectueux des principes démocratiques et économiques prônés par les États-Unis. Il a injecté plus de 17 milliards de dollars, notamment en Zambie, dans des projets de modernisation des infrastructures.
Face à la montée en puissance de Pékin, désormais premier partenaire commercial de l’Afrique, les États-Unis peinent à maintenir leur présence économique. Sous Joe Biden, ils avaient opté pour une coopération davantage axée sur la gouvernance locale que sur les investissements massifs.
Malgré la fermeture annoncée, quatre pays-le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Népal et la Mongolie-ont obtenu des dérogations.
Le Sénégal dispose ainsi de trois mois pour sécuriser les projets en cours dans le cadre du Power Compact. Le directeur général de MCA-Sénégal, M. Oumar Diop, a précisé que ces investissements essentiels à la souveraineté énergétique nationale seront finalisés par l’État sénégalais dans les dix-huit mois à venir.
Parmi les avancées notables figurent l’installation de câbles 225 kV en mer et en souterrain, la construction de postes électriques modernes et l’électrification de nombreuses zones rurales.
Cette décision américaine a été vivement critiquée par l’ONG ONE, qui y voit un affaiblissement des efforts occidentaux pour contrer l’influence chinoise. Son antenne nord-américaine rappelle que le MCC représentait une alternative crédible, exigeant recevabilité et efficacité dans les projets de développement.
OUMAR DIOP, SON DIRECTEUR GENERAL DU MCC-SENEGAL- « L’administration américaine autorise la poursuite de ses projets d’électrification au Sénégal »
Les projets financés par les États-Unis d’Amérique au Sénégal pour l’accès du monde rural à l’électricité et la réforme institutionnelle du secteur de l’énergie ont repris leurs activités, le MCA-Sénégal ayant obtenu l’accord de l’administration de Donald Trump pour les faire redémarrer, a-t-on appris hier, jeudi, de son directeur général, Oumar Diop.
Avec l’exception accordée au MCA-Sénégal II par l’administration américaine au mois de mars 2025, concernant le MCC Power Compact du Sénégal, la reprise des activités [a] été effective sur l’ensemble des projets de modernisation du transport d’électricité’’, a écrit M. Diop sur sa page Facebook. Le MCA-Sénégal est l’organisme américain chargé de l’exécution du programme MCC Power Compact, qui comprend plusieurs projets. Ces projets prennent en compte l’accès à l’électricité dans les zones rurales et périurbaines, selon le directeur général du MCA-Sénégal. Ils incluent un volet consacré à la réforme institutionnelle du secteur de l’énergie. La mise en œuvre des projets en question avait été suspendue en février dernier par l’administration américaine, en même temps que de nombreux programmes d’aide du gouvernement américain exécutés dans plusieurs pays. L’‘’exception accordée’’ par les ÉtatsUnis d’Amérique ‘’a permis l’avancement [de] la réalisation des réseaux des câbles 225 kilovolts en mer, dans la baie de Gorée, des câbles souterrains 225 kilovolts, à partir de Kounoune, et des postes GIS/AIS de Bel Air, Hann, Patte d’oie, Touba, Diass, Tobène, ‘Aéroport’ et cap des Biches’’, a annoncé Oumar Diop. ‘’Idem pour les villages [concernés] dans les régions de Kaolack, Fatick, Tambacounda, Kolda et Sédhiou, pour les volets d’électrification rurale, d’amélioration du réseau sur l’ensemble du territoire et de la facilitation à l’accès aux équipements productifs, au profit des populations vulnérables’’, a-t-il ajouté.
— ‘’NOUS NE POUVONS PAS CONTINUER À DÉPENDRE DE L’AIDE ÉTRANGÈRE’’ —
Oumar Diop assure que ‘’ces investissements très stratégiques pour notre souveraineté énergétique seront […] finalisés par le gouvernement du Sénégal, dans les dix-huit mois restants de la mise en œuvre du compact’’. La suspension de l’aide publique au développement annoncée par le président des États-Unis d’Amérique concerne un programme d’électrification mis en œuvre au Sénégal avec un financement de 318 milliards de francs CFA du gouvernement américain, a déclaré le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, le 3 février dernier, à Fass Touré, dans la région de Louga (nord). ‘’Nous ne pouvons pas continuer à dépendre de l’aide étrangère. Avant-hier, le nouveau président américain a annoncé une suspension de tous les programmes d’aide au développement des États-Unis en faveur des pays pauvres, pour une durée de trois mois, en attendant de voir ce qu’il en fera’’, avait-il dit. ‘’L’un des financements suspendus était destiné à un programme d’électrification mis en œuvre au Sénégal. C’est un financement de 500 millions de dollars américains (environ 318 milliards de francs CFA’’, avait ajouté le Premier ministre. Le MCC Power Compact, dont la durée d’exécution est de cinq ans, est financée par le Millenium Challenge Corporation du gouvernement américain. Ce programme d’électrification est mis en œuvre au Sénégal depuis 2024. Il est destiné à accroître la production d’énergie électrique du pays et à augmenter le nombre de Sénégalais ayant accès à l’électricité.
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REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 25 AVRIL 2025
L’actualité sénégalaise de ce vendredi 25 avril 2025 est particulièrement riche, entre relance économique, justice, politique, sport et faits divers. Tour d’horizon des sujets majeurs qui font la une des quotidiens sénégalais.
(SenePlus)L’actualité sénégalaise de ce vendredi 25 avril 2025 est particulièrement riche, entre relance économique, justice, politique, sport et faits divers. Tour d’horizon des sujets majeurs qui font la une des quotidiens sénégalais.
GOUVERNANCE ET POLITIQUE : UNE VOLONTE AFFICHEE D’INCLUSIVITE ET DE STABILITE
Le journal Le Soleil met en avant les efforts du président de la République pour bâtir une société plus équitable à travers une gouvernance participative. En une : « Le chef de l’État promeut l’inclusivité », à l’occasion d’une conférence axée sur l’emploi et l’équité. Le quotidien souligne un discours fort du chef de l’État plaidant pour une meilleure intégration des jeunes et des femmes dans les politiques publiques.
Dans Sud Quotidien, le gouvernement tente de désamorcer les critiques croissantes sur le chômage des jeunes : « L’État mitonne sa riposte ». Une réponse attendue dans un contexte social tendu.
De son côté, Point Actu revient sur le devenir de l’Alliance pour la République (APR) avec une question incisive : « L’APR tient-elle sa revanche ? », après des remous internes et des pertes de popularité. Le journal analyse les stratégies en cours pour reconquérir le terrain politique face à une opposition de plus en plus affirmée.
Lii Quotidien, lui, met en lumière un discours engagé : « Le parti est engagé à s’imposer comme une force d’alternative vive », reflétant la volonté de renouvellement politique chez les challengers du pouvoir.
Enfin, EnQuête mise sur la continuité institutionnelle, titrant : « Le Conseil maintient le cap », mettant en exergue la stabilité du gouvernement malgré les critiques.
JUSTICE ET SECURITE : DES REVELATIONS, DES ARRESTATIONS ET DES AVANCEES
Le journal Libération révèle un nouveau rebondissement dans des affaires judiciaires majeures : « La Dic livre la 5e vague au procureur ». Il s’agirait d’un important lot de dossiers transmis par la Division des investigations criminelles, incluant un coffre-fort contenant 100 millions de FCFA.
Les Échos s’intéresse à une affaire retentissante avec pour titre : « Le sort de Doro entre les mains de la justice française », mettant en exergue l’internationalisation d’un contentieux judiciaire sénégalais.
Yoor-Yoor, quant à lui, met en avant un tournant majeur pour les droits des victimes : « Les victimes ou leurs familles peuvent désormais traduire en justice les présumés coupables ». Une avancée légale qui pourrait changer la donne en matière de lutte contre l’impunité.
Côté faits divers, L’Éveil rapporte un drame : « La citerne écrase des élèves, l’horreur ! ». Un accident tragique qui relance le débat sur la sécurité routière, notamment autour des établissements scolaires.
Rewmi Quotidien annonce une arrestation pour le moins surprenante : « Un mercenaire sénégalais combattant pour la Russie arrêté ». Le quotidien revient sur le profil de l’individu interpellé dans le cadre du conflit russo-ukrainien, soulevant de nombreuses interrogations sur l’implication de citoyens sénégalais dans des zones de guerre.
ÉCONOMIE : DES PERSPECTIVES, MAIS DES DEFIS A RELEVER
Grand Panel affiche un regard à la fois optimiste et réaliste sur la situation économique : « Une croissance prometteuse, mais un défi de confiance à relever ». La relance est bien amorcée, mais les incertitudes liées à la stabilité institutionnelle et à l’attractivité des investissements persistent.
Le Quotidien alerte sur une situation préoccupante dans le secteur médical : « Le Sénégal sous oxygène pour 3 mois ». Le journal rapporte des pénuries critiques d’oxygène médical, un sujet hautement sensible pour le système de santé.
SPORT : LES LIONCEAUX ET ANTOINE MENDY A L'HONNEUR
La passion du football s’invite en Une de plusieurs quotidiens. Record, Sud Quotidien et Point Actu Sport consacrent leurs manchettes à Antoine Mendy, jeune espoir sénégalais évoluant en France, qui doit affronter un adversaire redoutable : « Antoine Mendy défie l’ogre ! ». Des clubs dénoncent d’ailleurs déjà sa forme exceptionnelle.
Dans le même élan, Record et Sud Quotidien suivent de près l’aventure des Lionceaux du Sénégal qui affrontent l’Ouganda à 14h pour une place en finale du tournoi U20 : « Les Lionceaux face à l’Ouganda pour une place en finale ».
Point Actu Sport célèbre les performances locales avec « Le Jaraaf confortablement installé en tête du championnat, AS Pikine enchaîne… », soulignant la bonne dynamique des clubs sénégalais.
Ballon d’Afrique, enfin, s'intéresse aux futures réformes de la FIFA : « Ces nouveaux changements à venir de la FIFA », évoquant un potentiel bouleversement des règles du jeu mondial.
SOCIETE & ÉDUCATION : ENTRE ESPOIRS ET INQUIETUDES
Populaire annonce la désignation de Dr Cheikh Guèye comme facilitateur général à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) : « Dr Cheikh Guèye désigné facilitateur général », pour apaiser les tensions dans le milieu universitaire.
Rewmi Quotidien revient sur un projet éducatif prometteur : « L’école de la citoyenneté relancée », une initiative visant à renforcer les valeurs civiques auprès des jeunes.