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25 juillet 2025
LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ LANCE SA DELIVERY UNIT POUR BOOSTER L’ACCÈS AUX SOINS
Cette nouvelle structure, présentée comme un levier de transformation, vise à optimiser le pilotage des politiques sanitaires dans le cadre du plan Sénégal 2050.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a officiellement lancé ce lundi, à l’hôtel Azalaï de Dakar, une nouvelle structure baptisée Delivery Unit ou Unité d’Appui Technique et Opérationnelle (DU/UAT-MSAS). Objectif affiché : améliorer le pilotage des projets sanitaires et garantir un meilleur accès aux soins pour tous les Sénégalais.
Présidée par le ministre de la Santé, Dr Ibrahima Sy, la cérémonie a marqué un tournant dans la gestion des politiques publiques dans le secteur de la santé. Selon lui, la nouvelle unité représente « un accélérateur de transformation » visant à rendre les décisions plus efficaces, les actions plus rapides et les résultats plus visibles sur le terrain.
« La Delivery Unit va nous permettre d’agir plus vite, de manière concrète, avec des impacts mesurables pour les citoyens. La santé doit être un droit accessible à tous, quel que soit le lieu de résidence ou le niveau de revenu », a-t-il déclaré.
Concrètement, cette structure aura pour mission de suivre en temps réel les projets en cours, de repérer les blocages, de proposer des solutions et d’optimiser l’utilisation des ressources. Elle doit également renforcer la redevabilité et améliorer la qualité des services rendus dans les structures sanitaires publiques.
Présent à la cérémonie, le ministre d’État Ahmadou Al Aminou Lô, en charge du pilotage de l’agenda Sénégal 2050, a salué une initiative exemplaire dans la nouvelle dynamique de réforme de l’État.
« Nous voulons que chaque acteur public soit responsable de ses résultats. La redevabilité doit devenir une norme dans la gestion publique. Je félicite le ministère de la Santé, premier à opérationnaliser cette unité stratégique. »
La création de cette Delivery Unit s’inscrit dans le cadre du plan Sénégal 2050, porté par le président de la République. Ce programme de transformation vise à moderniser l’État, renforcer les services publics et améliorer durablement la qualité de vie des populations.
Avec ce nouvel outil de gouvernance, le ministère de la Santé entend accélérer la mise en œuvre de ses projets, renforcer l’équité dans l’accès aux soins et répondre plus efficacement aux attentes des citoyens sur l’ensemble du territoire.
UN PONT ARTISTIQUE ET TOURISTIQUE ENTRE SAINT-LOUIS ET SEVILLE
La 4e édition du festival «Back to the Roots» : «Retour à la source» est lancée à dakar. L’événement qui se tient entre saint-Louis et dakar, du 20 au 28 juin, est une plateforme d'échanges artistiques et de performances, de formations et de tourisme
La 4e édition du festival «Back to the Roots» : «Retour à la source» est lancée à dakar. L’événement qui se tient entre saint-Louis et dakar, du 20 au 28 juin, est une plateforme d'échanges artistiques et de performances, de formations et de promotion touristique.
Le festival international «Back To The Roots» est un pont artistique entre le Sénégal (Saint-Louis) et l’Espagne (Séville). Initié par l’artiste sénégalais Birane Amar Wane alias One Pac, résident depuis huit ans en Espagne, ce festival est tenu tour à tour, au mois de Février en Espagne et au mois de juin à Saint-Louis du Sénégal. L’événement alliant spectacle musical et tourisme est un moment de découverte. A côté des musiques nègres partagées entre l’Espagne et le Sénégal, des lieux de mémoires sont visités, sur un circuit touristique entre la vieille ville, d’où la réhabilitation d’une ancienne maison d’esclave et des endroits connus tels que l’île de Gorée, le monument de la Renaissance africaine. Il y a en outre des endroits et activités d’échanges et découvertes à Saint-Louis. Le festival se tient cette année entre Dakar et Saint-Louis.
Les artistes urbains, Sir Jamal et Omg ainsi qu’une formation espagnole sont à l’affiche du concert de la capitale. A Saint-Louis, des artistes et groupes de la vieille ville sont programmés pour performer à Saint-Louis. A côté des spectacles, le festival est aussi une plateforme de formation des jeunes aux métiers des industries créatives. Il contribue également à la professionnalisation des jeunes. L’initiateur du festival a dévoilé, dans la foulée, son ambition d'installer une école, à Saint-
Louis, pour poursuivre la formation des jeunes de sa ville natale. Le thème retenu pour la conférence de cette année, «Back To Saint-Louis», est, ditil, une invite aux ressortissants de l’ancienne capitale, d’ici et de la diaspora, au retour pour rebâtir leur ville. Le festival promeut la musique live. La plateforme a accueilli lors des précédentes éditions des artistes tels que Sahad Sarr et son groupe. L’année dernière, c’est le mythique Daara J Family qui avait rehaussé le festival marquant la maturité de «Back To The Roots».
Le déclic de l’événement, rappelle l’entrepreneur culturel, c’est lorsqu’il a débarqué en Espagne et expérimenté les arrivées de cohortes de migrants et vu le quotidien des vendeurs à la sauvette. C’est à ce moment qu’il s’est dit qu’il faut initier un projet qui invite au retour à la source pour construire la terre mère. Le retour qui se fait à travers la culture est aussi une expérience pour les natifs diasporiques de faire le retour à la source pour découvrir les origines. Ce qui fait du festival «Back to the roots», une plateforme de rencontre, d’artistes, d’entrepreneurs, de producteurs. Ce festival «philosophique» a un impact en fin de compte par les offres de formation.
LE SAHEL, RÉGION LA PLUS TOUCHÉE PAR LE TERRORISME DANS LE MONDE
Selon l’Indice mondial du terrorisme 2025, cinq des dix pays les plus frappés par le terrorisme en 2024 se trouvent au Sahel. La région concentre à elle seule 19 % des attaques recensées dans le monde, avec un bilan particulièrement lourd au Burkina.
Cinq des dix pays les plus impactés par le terrorisme se trouvent au Sahel, région représentant également 19% de toutes les attaques terroristes dans le monde au cours de l’année 2024, apprend-on de l’indice mondial du terrorisme 2025 publié par l’Institut pour l’économie et la paix basé à Sydney, en Australie.
Le Sahel constitue une zone hautement affectée par le terrorisme mondial, avec un taux de criminalité lié au phénomène s’élevant à 51% en 2024 contre 48% en 2023, ajoute ce document.
Il signale que le Burkina Faso reste le pays le plus affecté par ce phénomène dans le monde, 1532 décès en 2024 revendiqués par des groupes djihadistes comme le Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin plus connu sous l’acronyme du JNIM.
Ce total représente un cinquième des morts imputés aux attaques terroristes mondialement enregistrées, lit-on dans le rapport.
Le Burkina est suivi au classement par ses partenaires de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), en l’occurrence le Niger (3ème mondial) et le Mali (4ème mondial), deux pays totalisant respectivement 930 et 604 morts liés au terrorisme.
A titre de comparaison, le Pakistan et la Syrie occupent les deuxième et cinquième places de ce classement.
Dans la région ouest africaine, d’autres pays comme le Nigéria sont tout aussi concernés par ce phénomène, notamment avec les incursions répétées du groupe islamiste Boko Haram qui opère dans le nord du pays, renseigne le document.
Le rapport constate, cependant, un déclin de 3% du chiffre global des morts liés aux assauts terroristes dans le monde, grâce à une chute de 85 % du phénomène au Myanmar.
Le nombre de pays ayant été touchés par le terrorisme est passé de cinquante-huit à soixante-six en 2024.
RÉVOLUTION NUMÉRIQUE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE : LE SÉNÉGAL FRANCHIT LE CAP DE LA DÉMATÉRIALISATION
Le changement est spectaculaire : là où s’entassaient auparavant des montagnes de documents papier, les 165 députés de l’hémicycle accèdent désormais à l’intégralité des textes budgétaires via des plateformes numériques sécurisées.
L’Assemblée nationale du Sénégal écrit une nouvelle page de son histoire en adoptant massivement le numérique pour l’examen de la Loi de Finances Rectificative 2025. Une transformation qui marque l’entrée définitive du parlement sénégalais dans l’ère digitale.
Le changement est spectaculaire : là où s’entassaient auparavant des montagnes de documents papier, les 165 députés de l’hémicycle accèdent désormais à l’intégralité des textes budgétaires via des plateformes numériques sécurisées. En seulement six mois, cette initiative portée par le Président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, a permis d’économiser près de 1,3 tonne de papier.
Cette transformation s’inscrit dans une triple démarche : efficacité parlementaire, modernité institutionnelle et respect de l’environnement.
Concrètement, chaque parlementaire dispose désormais d’outils numériques performants lui permettant de consulter, rechercher et annoter les documents budgétaires. La fonction de recherche par mot-clé représente un gain de temps considérable lors de l’analyse des textes volumineux. Cette modernisation technique s’accompagne d’une attention particulière à l’inclusivité, les députés non francophones bénéficiant de l’assistance de collaborateurs parlementaires dédiés, garantissant ainsi une participation équitable aux débats budgétaires.
Cette digitalisation place l’Assemblée nationale sénégalaise au niveau des standards des grandes démocraties mondiales. Au-delà de l’aspect technique, cette transformation préfigure une institution parlementaire plus connectée, plus productive et résolument tournée vers l’avenir. L’initiative sénégalaise s’inscrit dans une tendance continentale, plusieurs parlements africains ayant récemment entrepris des démarches similaires de modernisation numérique.
Cette révolution silencieuse de l’hémicycle dakarois pourrait bien servir de modèle à d’autres institutions de la sous-région, démontrant qu’innovation technologique et fonctionnement démocratique peuvent parfaitement s’articuler au service de l’efficacité parlementaire.
L’ENTRÉE EN SIXIÈME, LE VERROU QU'IL FAUT GARDER
La réforme éducative divise les experts. Alors que le gouvernement envisage de supprimer l'examen d'entrée en sixième, Dr Abdoulaye Diouf plaide pour son maintien, estimant que cette sélection garantit la qualité de l'enseignement moyen
Des voix discordantes commencent à se faire entendre, concernant la réforme envisagée, allant dans le sens de la suppression de l'entrée en sixième. Pour Dr Abdoulaye Diouf enseignant- Chercheur, titulaire d'un master 2 en Recherche et Changement éducatif, supprimer cet examen équivaut à faire sauter le verrou indispensable pour la sélection des apprenants aptes à suivre des études moyennes au collège.
«Le Rubicon est une rivière qu’on ne franchit jamais deux fois, c’est pourquoi, j’attire l’attention des décideurs, Rédacteurs et Concepteurs de curriculums et de syllabus, à faire marche-arrière concernant la suppression de l’examen d’Entrée en 6e, un verrou indispensable pour la sélection des apprenants qui ont fait montre de leur aptitude à suivre des études moyennes au Collège».
C’est l’avis de Dr Abdoulaye Diouf, Enseignant chercheur, titulaire d’un Master 2 en recherche et changement éducatif, s’exprimant sur le projet de suppression de l’entrée en sixième dans le système éducatif. Pour lui, l’heure ne doit pas être à la suppression de l’entrée en sixième, au contraire, il faut le maintenir et axer l’attention sur une formation de qualité à l’élémentaire, pour espérer avoir de bons produits au collège comme au secondaire. «Réformer c’est bon, si cela donne de la valeur ajoutée ou de la plus-value», a-til ajouté.
Poursuivant sa radioscopie de la situation de cet examen qui ouvre aux élèves de l’élémentaire les portes de l’enseignement moyen, il souligne que l’école sénégalaise a subi d’importants dégâts et sacrifices, par le biais de politiques rétrogrades, et d’un pilotage à vue, avec l’arrivée des «ailes de dinde», des vacataires, des volontaires et pire, du fameux quota sécuritaire. Il note que «cette école, naguère crédible et motivante, permettait déjà à des titulaires du Certificat d’études Primaires et élémentaires (CEPE) de devenir des instituteurs très bien formés, avec un niveau de culture générale qui dépasse celui des actuels diplômés de Master 2». Ne serait-ce que pour cette raison, il est d’avis qu’il urge de revoir la copie, en laissant dans le système l’examen d’entrée en sixième, qui a d’ailleurs déjà subi plusieurs mues, passant du statut d’examen au statut de concours.
A l’en croire, la mise en application d’une telle réforme pourrait avoir des répercussions terribles sur le niveau des apprenants, qui sont déjà devenus moins performants et moins autonomes dans leur processus d’apprentissage à l’école. Suffisant pour qu’il martèle que pour une école de qualité, l’heure est à la consolidation et à la fortification de l’examen d’entrée en 6ème d’une part, et d’autre part, de faire revenir la première partie du Baccalauréat au secondaire afin que les produits formés soient aptes à évoluer dans notre système éducatif. «Après plus d’un quart de siècle passé du Moyen au Supérieur en passant par le secondaire, j’ai vu la grande difficulté qu’éprouvent les élèves et étudiants pour fournir un travail intellectuel d’un certain calibre et ce, compte non tenu des nouvelles inventions technologiques qui sont à leur portée au moment où nous faisions à l’époque le tour des différentes bibliothèques, pour avoir un livre à lire, un dictionnaire pour traduire un mot ou une expression. Aujourd’hui, il suffit d’un clic, pour avoir tout à portée de main, il suffit de passer par Google traducteur pour traduire l’exercice ou la leçon qu’on veut», a-t-il argumenté.
D’après lui, l’opinion est plus favorable au maintien de cet examen qu’à sa suppression, d’après les échos qui viennent de beaucoup de pédagogues. «Non, il ne faut pas franchir le Rubicon, car nous avons l’un des systèmes éducatifs les plus performants de l’Afrique Occidentale Française. En revanche, si on n’y prend garde en opérant certaines réformettes, nous serons relégués aux musées des archaïsmes et par conséquent, notre système éducatif prononcera son oraison funèbre et j’avoue que ce serait la pire des choses au moment où notre système a déjà pris un bon envol. Donc, maintenons le statu quo», a-t-il par ailleurs expliqué. Il précise qu’une équipe qui gagne, on ne la change pas, mais aussi un examen comme l’entrée en 6e, on ne saurait le supprimer à l’aune de sa sélectivité, qui est gage d’une vitalité réelle de notre système éducatif. «Halte ! Comme, le Rubicon ne se franchit qu’une seule fois, maintenons une bonne fois pour toutes l’Entrée en sixième et faisons revenir en plus l’examen de la Première partie du Bac pour avoir une école de qualité et des apprenants capables de se mouvoir dans n’importe quel système, fût-il européen ou américano-canadien», a-t-il conclu.
TAXAWU À L'ARRÊT
La rupture entre l'ancien maire de Dakar et son ex-dauphin stoppe les activités du parti et divise profondément les militants, au grand bénéfice du pouvoir en place
Qui aurait imaginé que Khalifa Sall et Barthélémy Dias se seraient séparés si tôt ? Mais il faut se rendre à l'évidence: rien n’est impossible en politique. Aujourd’hui que la rupture est actée, l’appareil de Taxawu Sénégal est carrément enrhumé, les activités de l’entité politique bloquées.
Taxawu Sénégal est stoppé dans son élan! L’entité politique vit douloureusement les conséquences de la rupture entre le leader Khalifa Sall et son ex dauphin Barthélémy Dias. Tout au moins, le divorce entre les deux hommes a enrayé la machine de remobilisation du mouvement fondé en 2014. Au lendemain des défaites aux élections présidentielle et législatives de 2024, les leaders de Taxawu Sénégal, loin d’abdiquer, s’étaient résolus à remettre le train sur les rails. Ainsi, il a été lancé une grande opération d’animation et de remobilisation de leur appareil à la base. Pour ce faire, des comités ad hoc, composés de 15 membres chacun, avaient été créés dans les différentes communes afin que ces derniers s’activent dans les quartiers pour continuer de susciter l’espoir et préparer les troupes aux prochaines échéances.
Tout était mis sur pied pour que l'animation et la remobilisation soient réussies
Il a fallu que Barth acte son départ du mouvement pour bloquer le processus. Naturellement, le travail dans ces différents comités n’a pas évolué parce que tout simplement, pro-Barth et pro-Khalifa ne pouvaient plus continuer de collaborer dans ces comités. A en croire d’ailleurs un membre de Taxawu Sénégal joint par L’AS, ces comités n’ont plus leur raison d’être vu que les pro-Barth qui y étaient nombreux ont quitté le bateau. Selon toujours nos informations, il y a de nombreux cadres au sein de Taxawu Sénégal qui n’ont pas encore décidé de quel bord ils vont se situer. Ils cogitent entre rester avec Khalifa et son Taxawu Sénégal ou rejoindre Barth dans son projet «Sénégal BiÑu Bokk». Barth, qui prônait l’alternance générationnelle au sein de Taxawu Sénégal, a réussi en tout cas à embarquer de nombreux jeunes avec lui. Il a également le soutien des femmes de Taxawu Sénégal qui l’ont massivement rejoint. Aujourd’hui, le boulevard lui est ouvert. On se demande cependant s’il a l’étoffe nécessaire pour porter l’opposition radicale. Quant à Khalifa Sall, il perd un lieutenant téméraire qui comblait certains de ses manquements: docilité et manque de réactivité, défaut de hargne et d’occupation du terrain lors des luttes politiques.
Quoi qu’il en soit, Pastef est le grand gagnant de cette brouille. Parce qu’il aura désormais affaire à un Taxawu Sénégal moins fort et par conséquent moins dangereux politiquement. D’un autre côté, il aura un Barthélémy Dias plus concentré à construire un appareil solide et à préparer stratégiquement les prochaines échéances électorales qu’à engager toutes ses forces dans des luttes politiques sans lendemain.
Les imams et notables de Matam et la libération de Farba Ngom
Le maintien de Farba Ngom en prison inquiète au plus haut point les imams et notables de la région de Matam. A l’issue d’une journée de prières dédiée à la paix, à la justice et à la concorde nationale, ils ont fait une déclaration pour alerter l’opinion nationale et internationale sur l’état de santé préoccupant du député-maire des Agnam. Selon eux, la justice elle-même et ses experts médicaux ont indiqué que son état de santé est incompatible avec la détention. Au regard de ces éléments médicaux, les imams et notables de la région de Matam invitent les autorités compétentes à faire preuve d’humanité et de sagesse en accordant une liberté provisoire à Farba Ngom, dans l’intérêt de sa santé fragilisée davantage par son incarcération depuis des mois. Ils ont également précisé que ce plaidoyer n’est guidé ni par une posture partisane, ni par une quelconque revendication politique, mais par un appel au respect de la dignité humaine, de la justice équitable, et de l’équilibre national. Ils lancent ainsi cet appel dans un esprit d’apaisement, de responsabilité citoyenne et de foi en l’avenir du Sénégal. Les imams et notables de la région de Matam rappellent que l’absence de Farba Ngom a été durement ressentie cette année, particulièrement durant les périodes sensibles du Ramadan et de la fête de la Tabaski. Pour la première fois depuis douze ans, regrettent-ils, les communautés de Matam ont vécu un Ramadan particulièrement éprouvant sur le plan économique et spirituel, marquant la fin d’un accompagnement social devenu au fil des années un pilier de la solidarité locale.
Arrestation de faux douaniers
Quatre individus fortement soupçonnés d’être les auteurs du braquage survenu à Foundiougne ont été arrêtés par la brigade territoriale de la Zone franche industrielle. Selon une note, cette opération, conduite dans le strict respect des orientations du Haut Commandement de la Gendarmerie nationale, s’inscrit dans la dynamique continue de lutte contre toutes les formes de criminalité. D’après le texte, l’enquête avait été relancée après la découverte du véhicule utilisé lors du braquage. Les investigations minutieuses menées par les enquêteurs, ajoute la source, ont permis de mettre en place un dispositif opérationnel efficace, ayant conduit au démantèlement du groupe. Poursuivis pour association de malfaiteurs et usurpation de fonctions, les mis en cause se faisaient passer pour des agents des douanes, portant des uniformes et des badges officiels pour mener de faux contrôles dans les commerces et sur la voie publique, dans le but de commettre leurs méfaits. La perquisition menée à leur domicile, renseigne la note, a permis la saisie de plusieurs effets appartenant à l’administration des douanes, des armes blanches, des tasers, ainsi qu’un important stock de cigarettes de marque Marlboro et Oris.
Un individu arrêté avec 30 pilules d’ecstasy
Un individu a été arrêté par la Brigade régionale des stupéfiants de Dakar à Ouest Foire, en possession de 30 pilules d’ecstasy. Selon une note, cette arrestation fait suite à l’exploitation d’un renseignement fiable faisant état de l’existence d’un réseau actif de trafic d’ecstasy opérant entre les quartiers de Yoff et Ouest Foire, avec le suspect comme principal relais. Le mis en cause, informe la source, a été placé en garde à vue pour détention et trafic de produits psychotropes (ecstasy). L’enquête se poursuit afin d’identifier d’éventuels complices et de remonter la filière d’approvisionnement.
84 migrants interceptés
La Marine nationale a intercepté, au large des eaux de Marlothie (dans les îles du Saloum), 84 migrants qui tentaient de rejoindre l’Europe par voie maritime. Les faits se sont déroulés ce jeudi 19 juin 2025, aux environs de 17 heures. Selon une note, ces derniers ont été remis à la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT). D’après la source, les personnes interceptées, toutes retrouvées saines et sauves, se répartissent comme suit : 28 Sénégalais, 17 Gambiens, 14 Maliens, 13 Somaliens, 11 Guinéens et 1 Nigériane. Parmi eux figuraient 17 femmes et 3 filles mineures. Les déclarations recueillies lors des premiers interrogatoires, indique le texte, montrent que le groupe aurait quitté Banjul (Gambie) dans la nuit du 16 juin 2025, aux alentours de minuit, avec pour destination l’Espagne. Selon la note, le principal organisateur du voyage clandestin serait un individu de nationalité étrangère et le coût du passage aurait varié entre 350 000 FCFA et 600 000 FCFA par migrant.
Vol de 59 millions de francs à Touba
Un individu activement recherché dans le cadre d’une affaire de vol spectaculaire commis avec violence à Touba en 2024, portant sur un montant de cinquante-neuf (59) millions de francs CFA, a été arrêté par la Sûreté urbaine du Commissariat central de Dakar. Selon la police, le mis en cause faisait l’objet d’intenses recherches par les enquêteurs de la Sûreté urbaine et il est membre présumé d’une bande criminelle dont quatre complices avaient déjà été déférés le 22 avril 2024. Les éléments de cette bande sont accusés d’association de malfaiteurs, de vols multiples en réunion commis avec violence, d’usage de moyens roulants et d’armes blanches, d’utilisation d’un liquide toxique et complicité de ces chefs d’infraction.
Julius Maada Bio désigné président de la Cedeao
Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a été désigné hier nouveau président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO. Il succède au Nigérian Ahmed Bola Tinubu, à l’issue de son mandat. Cette nomination a été actée lors du 67e sommet de l’organisation régionale, tenu à Abuja, au Nigeria. Le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye qui a pris part à cette rencontre a réaffirmé l’engagement du Sénégal pour une CEDEAO unie, réformée et tournée vers ses peuples. Adressant ses félicitations au Président Julius Maada Bio pour sa désignation à la tête de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement, il a invité tout le monde à poursuivre l’œuvre des pères fondateurs de ce magnifique outil d’intégration qui vient de boucler 50 années d’existence.
Une bande de trafiquants de faux documents tombe
Trois individus ont été arrêtés par la Sûreté urbaine du Commissariat central de Dakar pour faux et usage de faux portant sur des documents administratifs, faux en écriture publique et complicité de ces chefs. Selon une note, ces arrestations font suite à une saisine de la Direction de l’Automatisation des Fichiers (DAF), consécutive à la découverte de faux extraits de naissance utilisés pour l’établissement de cartes nationales d’identité au profit de ressortissants étrangers. À la suite de convocations, ajoute la source, ces derniers ont reconnu les faits et déclaré avoir obtenu lesdits documents contre la somme de 75 000 FCFA. D’après le texte, la poursuite de l’enquête a permis l’interpellation du principal instigateur du réseau, domicilié à Niangue. Une perquisition à son domicile, informe la note, a permis la saisie d’un impressionnant lot de faux documents administratifs, dont 34 certificats de domicile vierges, 1 certificat de bonne vie et mœurs, 1 copie de permis de conduire, 3 copies de passeports sénégalais, 17 extraits de naissance vierges, 24 copies de cartes nationales d’identité, 7 extraits de naissance remplis avec de faux cachets, 7 copies littérales vierges portant cachets et signatures, 2 copies littérales remplies, ainsi que 9 cartes d’identité scolaires vierges avec cachets et signatures. Pour le moment, les trois mis en cause ont été placés en garde à vue, et l’enquête se poursuit en vue de démanteler l’ensemble du réseau et de traduire en justice tous les complices.
Un arbitre blessé lors du match Uso contre Jaraaf
Encore des scènes de violences dans les stades. Samedi dernier à l’occasion de la rencontre entre l’Union Sportive de Ouakam (Uso) et le Jaraaf, comptant pour la 28e journée, des actes barbares ont été enregistrés à l’issue de cette rencontre soldée par un score de parité (1-1). Pourtant, durant les 90 minutes, sur le rectangle vert, si les joueurs ont fait parfois preuve de sportivité, les tribunes étaient chauffées à blanc. Les nerfs étaient tendus à la fin de la partie, alors que les deux équipes ont partagé le point du nul. Un arbitre a été blessé après avoir reçu une pierre sur la jambe gauche. Il a dû être évacué par les agents de sécurité. Des jets de pierres, de bouteilles d’eau et de chaises cassées ont envahi les gradins et la pelouse. Malgré un dispositif sécuritaire, les forces de l’ordre ont dû intervenir en lançant du gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Arrestation d’un présumé dealer
Un dealer du nom de B. Ndoye âgé de 50 ans, habitant Unité 18, est tombé dans les filets de la police des Parcelles assainies. Selon nos sources, le susnommé recherché depuis plusieurs mois réussissait chaque fois à s'échapper à l'arrivée des limiers. Mais les hommes du Commissaire Abdou Sarr l'ont surpris dans son lieu de repos avec 87 cornets de chanvre indien avant de le conduire au poste de police pour ensuite le déférer au parquet. Un maçon interpellé avec de la drogue Adepte de l'herbe qui tue, S. Danfakha ne peut s’en passer. Et pour prendre sa dose, Danfakha se rend souvent à l’Unité 18 de la même localité pour se ravitailler. Il est tombé sur une patrouille des limiers de la Police des Parcelles assainies qui ont trouvé par devers lui du chanvre indien. Ce qui va motiver son interpellation et son défèrement au parquet pour détention aux fins d'usage de chanvre indien.
Foncier à Keur Massar Nord
La guerre est ouverte entre le maire de Keur Massar Nord, Adama Sarr et certains de ses administrés regroupés autour de l'association pour la défense des intérêts de Keur Massar. Ils accusent le maire de détournement d'objectifs sur le lotissement n° 8 destiné à des équipements collectifs pour des parcelles à usage d'habitation. Une situation vivement décriée par les responsables de l'association qui annoncent une plainte contre Adama Sarr. Ce dernier joint au téléphone a battu en brèches les accusations portées contre lui en parlant de chantage. Selon Adama Sarr, les membres de cette association cherchent à tout prix à discréditer le Conseil municipal pour des raisons personnelles. Il précise qu'il n'y a pas annulation de ces équipements collectifs. A l’en croire, ils sont déplacés du fait de l'installation de fibres optiques de la Sonatel sur les emplacements initiaux. «Ces gens sont venus même dans mon bureau et on s'est expliqués mais ils font du chantage», se désole M. Sarr.
Meurtre à Sahm notaire
Un autre individu présumé impliqué sur le meurtre de I. Mbaye à Sahm notaire est tombé. Après l'arrestation du présumé meurtrier M. Fall, un de ses acolytes du nom de D. Mbengue a été interpellé par les limiers de Guédiawaye pour non-dénonciation de meurtre et non-assistance à une personne en danger. Nos sources nous renseignent également qu'un autre élément de la bande du présumé meurtrier à savoir « Cartouche » en fuite est activement recherché par les limiers.
Règlement intérieur de l’Assemblée
Les députés de la commission des lois sont convoqués mercredi prochain pour se pencher sur la proposition de loi portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, le président du groupe parlementaire Pastef informe que l'Assemblée nationale est en train d’atteindre son objectif zéro papier grâce à la transformation numérique.Acet effet, Ayib Daffé renseigne que la version électronique de la proposition de loi portant Règlement intérieur de l'Assemblée nationale a été envoyée à tous les députés qui disposent désormais de tablettes et d'adresses mail professionnelles. La loi de finances rectificative (LFR) 2025 et le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuel(DPBEP) seront également transmis en format numérique, dit-il.
par Abdoulaye Seck
RENONCER AUX 100.000 F CFA DE SUKËROU KOOR
EXCLUSIF SENEPLUS - Les gestionnaires publics n’ont aucune obligation morale ni administrative de consommer l’intégralité de leurs budgets. Une dépense budgétisée mais non pertinente peut – et doit – être évitée
Un geste symbolique à fort impact pour les populations
Ces derniers jours, un débat salutaire s’est ouvert autour du Sukërou Koor, cet appui financier accordé depuis des années aux députés pendant le mois de Ramadan. En suivant de près les prises de position du groupe parlementaire Pastef, plusieurs clarifications s’imposent pour mieux saisir la portée de cette renonciation.
Il faut d’abord rappeler que l’Assemblée nationale dote chaque groupe parlementaire d’un budget, à l’intérieur duquel figurent diverses lignes de dépenses. Le Sukërou Koor fait donc partie des pratiques budgétaires internes aux groupes, mais il est financé par les deniers publics via le budget de l’Assemblée nationale. Il serait donc incorrect de dissocier totalement l’Assemblée nationale de ces dépenses internes.
Or, les députés de Pastef ont évoqué une somme de 100.000 F CFA par député au titre du Sukërou Koor. En faisant une simulation avec les 130 députés de ce groupe parlementaire, on obtient une enveloppe globale de 13 millions de F CFA. Si ces parlementaires décident collectivement de renoncer à cette ligne budgétaire (considérant qu’ils ont déjà reçu des avances sur salaires), ces 13 millions ne seront pas dépensés d’ici la fin de l’année.
Conséquence directe : un report à nouveau de ces 13 millions pour le budget 2026, qui permettra un ajustement à la baisse de la dotation de l’Assemblée nationale. Ces ressources peuvent alors être réorientées vers des besoins prioritaires, comme l’achat d’ambulances pour les zones enclavées, à l’image de Kidira.
Autrement dit, un simple renoncement de 100.000 F CFA par député peut permettre l’acquisition d’un équipement vital pour des populations rurales qui, trop souvent, attendent des heures avant de recevoir les premiers soins d’urgence. Ce geste prend ainsi une dimension sociale forte, bien au-delà de sa valeur monétaire.
Ce débat met aussi en lumière un principe fondamental de bonne gouvernance : les gestionnaires publics n’ont aucune obligation morale ni administrative de consommer l’intégralité de leurs budgets. Une dépense budgétisée mais non pertinente peut – et doit – être évitée.
C’est dans ce sens que s’inscrit la décision du Premier ministre, annoncée dans sa Déclaration de Politique Générale, de mettre en place à partir de 2026 un Budget à Base Zéro (BBZ). Ce type de budget rompt avec les habitudes héritées de l’administration : chaque dépense devra désormais prouver son utilité réelle et son efficience, pas seulement son efficacité théorique.
En définitive, il faut saluer cette démarche de rupture, incarnée par l’honorable député Guy Marius Sagna, qui fait du Jub-Jubal-Jubbanti une réalité dans la gestion des finances publiques. Ce débat n’est pas anecdotique : il marque le début d’un changement de culture budgétaire, plus responsable, plus équitable et au service du peuple.
Abdoulaye Seck est économiste.
DIOMAYE BATTU À LA PRÉSIDENCE DE LA CEDEAO PAR MAADA BIO
Amadou Hott avait le meilleur profil pour présider la Bad, et il a échoué. Hier également, la candidature de notre Président à la tête de la Cedeao a été torpillée par celle du Président sierra-léonais Maada Bio. Deux échecs qui mettent à nu des lacunes
Amadou Hott avait le meilleur profil pour présider la Bad, et il a échoué. Hier également, la candidature de notre Président à la tête de la Cedeao a été torpillée par celle du Président sierra-léonais Maada Bio. Deux échecs qui mettent à nu les grosses lacunes de notre diplomatie.
Finalement, la diplomatie sénégalaise n’a pas fini de manger son pain noir. La déroute de Amadou Hott à la Bad était plus ou moins prévisible, mais le retentissant échec de Diomaye ne cessera pas de faire parler de lui dans les mois à venir. Alors que le siège que venait de quitter Bola Tinubu lui semblait destiné, le président de la République du Sénégal a trouvé le moyen de se le faire arracher de manière spectaculaire par le Président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio. Une première dans l’histoire diplomatique du pays !
Il y a d’abord le fait que les rotations à la tête de la Cedeao se sont toujours faites par alternance linguistique. Le Cap-Vert ne s’étant jamais vraiment impliqué dans la rivalité, les choses se déroulaient entre francophones et anglophones. Il a fallu le forcing de Embaló et la pression amicale de Macky Sall pour qu’en 2022, le Président de la Guinée-Bissau hérite de cette présidence de la Cedeao. Il était donc convenu qu’après Ahmed Bola Tinubu, ce soit un dirigeant francophone qui prenne la présidence ; et les considérations de la géopolitique sous-régionale mettaient Diomaye en tête.
En effet, à la suite de son «coup d’Etat constitutionnel» dont il n’a pas encore fini de maîtriser les retombées, l’homme Faure de Lomé, descendant de Gnassingbé, s’attendait à une réprobation de ses pairs de la Cedeao. En prévision de quoi, il n’a pas cessé de faire des appels du pied aux membres de l’Aes. Appels du pied qui visent aussi à positionner le Port de Lomé pour des échanges de produits de ces pays afin de remplacer les ports de Cotonou au Bénin et de Lagos au Nigeria. On sait en effet que les relations entre les putschistes de Niamey et le Béninois Patrice Talon sont au plus bas, ce qui a paralysé les échanges entre les deux pays, et bloqué le pipeline qui écoule le pétrole nigérian vers le Port de Cotonou. Mettre Talon à la tête de la Cedeao aurait signifié fermer définitivement la porte de la réconciliation avec les pays enclavé du Sahel, ce que tout le monde voulait éviter.
Quant à la Côte d’Ivoire, outre le fait que Ouattara venait à peine de laisser la place à Tinubu, il est empêtré dans ses embrouilles électorales en ce moment-ci et n’a pas l’esprit à la Cedeao. La voie royale était donc tracée pour le président du Sénégal. Or, patatras !
D’où vient donc le faux pas ? On ne peut manquer ici de relever la nouvelle déroute de notre diplomatie, et le manque de prévision de notre cheffe de la diplomatie. Comment le gros calibre n’a-t-il pas pu envisager l’éventualité d’un gros coup de Jarnac au dernier moment ? D’autant plus que l’échec de Hott à la tête de la Bad était un signe que le Sénégal n’a plus la maîtrise de sa diplomatie de proximité. Saura-t-on pour qui a voté Alassane Ouattara cette fois-ci ? On ne peut croire que la diplomatie sierra-léonaise soit plus dynamique que la nôtre, d’autant qu’il y a deux jours encore, personne ne voyait la candidature de Julius Maada Bio à ce poste. Les choses se sont passées comme si d’autres en coulisse l’ont poussé à se présenter, justement, contre notre chef. Un coup de couteau dans le dos ?
Par Fatou Warkha SAMBE
EN COLÈRE ET HEUREUSE
Le rêve très explicite de beaucoup d’Hommes dans nos sociétés, c’est de voir les féministes malheureuses, seules, aigries. Dans cette vision étriquée, une femme qui n’organise pas sa vie autour d’un homme est incomplète et frustrée
Le rêve très explicite de beaucoup d’Hommes dans nos sociétés, c’est de voir les féministes malheureuses, seules, aigries. Cela les rassure. Cela conforte leur vision du monde : celle où le bonheur d’une femme passe nécessairement par la présence d’un homme. Dans cette vision étriquée, une femme qui n’organise pas sa vie autour d’un homme est incomplète et frustrée.
Leur incapacité à concevoir un bonheur féminin autonome révèle une insécurité profonde liée à la perte de contrôle : ils refusent de perdre leur rôle central, leur pouvoir affectif, leur statut de référence. Cette obsession est bien plus qu’un cliché : c’est une stratégie de disqualification. Car dire qu’une femme libre est malheureuse, c’est chercher à disqualifier sa liberté elle-même. Or, nous sommes nombreuses à construire nos existences sur d’autres bases : l’autonomie, la dignité, l’amitié, la sororité, la création, la solidarité. Des bases que ce système d’oppression ne comprend pas, car elles ne tournent pas autour de lui.
Dès le plus jeune âge, les filles apprennent à se contenir. La colère est perçue comme la rupture ultime avec ce que la société attend des femmes : patience, douceur, soumission. Dès l’enfance, on nous enseigne à craindre notre propre force. On nous apprend à étouffer la colère comme on étouffe un cri. Mais cette émotion, si redoutée, est peut-être l’une des plus révélatrices : une femme en colère n’est pas une femme déséquilibrée. C’est une femme qui a cessé de se taire. Et dans un système qui ne tient que parce que les femmes se taisent, cette colère est une menace réelle et nécessaire.
Cette émotion est tellement mal vue sur le visage d’une femme qu’elle devient automatiquement suspecte. On la lit comme un signe de déséquilibre, de solitude, de folie. Cette association n’est pas anodine : elle s’inscrit dans une longue histoire de pathologisation des femmes insoumises. Celles qui parlaient trop fort, qui refusaient les normes, étaient qualifiées d’hystériques, d’instables, voire de possédées. Leur refus n’a pas été lu comme politique, mais comme pathologique. Une manière de les neutraliser. Aujourd’hui encore, cette lecture perdure : une femme en colère serait irrationnelle. Mais cette idée ne vise qu’un seul but : délégitimer nos paroles et éviter qu’elles soient entendues comme ce qu’elles sont : des actes de résistance.
Nous sommes en colère, oui. Et je me demande même comment ne pas l’être dans une société aussi injuste, qui banalise les violences, récompense la soumission et marginalise les voix qui dénoncent. Notre colère n’est pas un dysfonctionnement : c’est une réponse saine à l’oppression. Elle est le miroir de ce que ce monde inflige aux femmes, jour après jour.
Cette colère dérange parce qu’elle désobéit. Parce qu’elle échappe aux règles établies, aux attentes sociales, aux mécanismes de contrôle. Et parce qu’elle désobéit, beaucoup souhaiteraient qu’elle soit punie -par le malheur, par la solitude, par la honte. Mais elle est tout l’inverse : elle est résistance, clarté, fidélité à ce qui est juste. Ce qui dérange, c’est qu’une femme puisse refuser de se soumettre sans sombrer. Qu’elle puisse dire non, et rester debout. Qu’elle puisse être en colère et heureuse.
Cette colère ne fait pas de nous des femmes malheureuses et aigries. Comme l’écrit Audre Lorde, notre colère est «un carburant, pas un fardeau». Elle nous pousse à prendre la parole, à agir, à transformer. Bell Hooks, elle, nous rappelle que l’amour et la justice ne peuvent se construire sans une reconnaissance de la douleur : «La colère, bien dirigée, est un acte d’amour pour soi et pour les autres.» Elles nous ont appris que cette émotion ne devait pas être redoutée, mais comprise comme une boussole politique. Une femme en colère est une femme qui refuse l’injustice, et cela ne la rend pas malheureuse, bien au contraire. C’est dans cette capacité à nommer, à refuser, à rêver d’autres possibles, que réside une joie profonde, une forme de puissance joyeuse que le système patriarcal n’a pas les outils pour interpréter.
Et puis, il y a du bonheur dans cette colère. Un bonheur discret, profond, inébranlable. Celui de se savoir du bon côté de l’histoire. Celui de vivre alignée avec ses principes, de pouvoir dire non sans se trahir, de dénoncer ce que d’autres taisent. Ma colère est une fidélité à moi-même, à mes valeurs, à celles qui se battent. Il y a une joie réelle dans le fait de savoir que nos colères améliorent la vie d’autres femmes, même discrètement. Il y a de la fierté dans le fait de se tenir debout pour d’autres, de devenir un point d’appui. Etre cette personne sur qui une sœur peut compter, c’est aussi cela le bonheur. Il ne réside pas dans la conformité, mais dans l’engagement. Et ça, aucun pouvoir ne peut le comprendre, ni le voler.
Beaucoup d’Hommes, ancrés dans une culture de domination, sont incapables d’imaginer qu’une femme puisse être heureuse sans leur regard, leur approbation, leur présence. Ils veulent croire que si nous sommes en colère, c’est parce qu’ils nous manquent. Mais savent-ils seulement ce qu’est le bonheur ? N’ont-ils jamais envisagé la joie comme une puissance qui se construit en dehors de toute emprise ? Une joie politique, ancrée dans l’autonomie, l’amour de soi, la sororité, la dignité retrouvée. Comme le dit Hooks, «le véritable amour ne peut exister que là où il y a de la liberté» et notre joie naît précisément de cette liberté reconquise. La joie féministe n’est pas un luxe, c’est une réponse à la dépossession. C’est refuser de laisser le plaisir, la fierté, le bien-être affectif et spirituel entre les mains de ceux qui nous dominent. Etre heureuse, pour une féministe, ce n’est pas échapper à la douleur : c’est ne plus se définir par le regard des autres. Notre joie leur semble impossible, parce qu’elle naît d’un espace qu’ils ne maîtrisent pas, un espace qui leur échappe ; fait d’autonomie, de liens choisis, de luttes communes. C’est cela qui les trouble : une allégresse qui ne se nourrit ni de leur regard ni de leur validation.
Cette idée selon laquelle les femmes, entre elles, ne peuvent être que rivales a été longuement entretenue. Mais qui alimente cette guerre ? Qui en tire avantage ? Un système qui tremble à l’idée que les femmes soient unies. C’est une vieille stratégie : diviser pour mieux régner. Injecter la méfiance, fabriquer la compétition, saboter la sororité. Pourtant, les femmes ne sont pas des ennemies naturelles. Elles ont été rendues étrangères les unes aux autres. Et pourtant, chaque fois qu’elles se regardent avec confiance, le système vacille. La prise de conscience de ces mécanismes d’opposition rend aujourd’hui plus forte encore l’alliance féminine. Il est désormais possible de se reconnaître, de s’écouter, de se protéger. Les moments d’union deviennent des espaces puissants, construits selon leurs propres définitions, règles et temporalités. Ce qui a été perçu comme de la dispersion se révèle être un éveil. Et ce qui dérange aujourd’hui, c’est cette entente retrouvée.
Des féministes avant nous ont embrassé cette colère. Leur rage n’était pas une faiblesse, mais une lucidité. Elles nous ont appris que la colère est une alliée. Une ressource. Une force de transformation. Et aujourd’hui encore, c’est elle qui nous pousse à marcher, à écrire, à créer des espaces de sororité. Cette colère fait peur, car elle est puissante. Et parce qu’elle révèle ce que l’ordre établi préfère ignorer : que les femmes ne sont pas là pour endurer, mais pour exister pleinement.
Nous sommes heureuses, oui parce que nous ne vivons plus dans l’illusion que notre bonheur dépend d’une reconnaissance extérieure. Nous savons que le bonheur n’est pas un privilège accordé par les puissants, mais un espace que l’on s’arrache. En refusant de placer les hommes au centre de nos existences, nous avons déplacé le cœur de notre joie : vers nos désirs, nos engagements, nos communautés. Il y a une force immense à aimer sans crainte, à s’aimer sans conditions, à créer sans permission. C’est un bonheur tissé d’actes de résistance et de soin, et cela aussi, c’est insupportable pour ceux qui nous veulent dépendantes.
Si cela rassure certains d’imaginer que les féministes sont malheureuses, libre à eux de s’accrocher à cette illusion. Mais la vérité, c’est que ce bonheur supposé n’est pas plus présent chez celles et ceux qui exercent ou défendent la domination. Peut-être même moins. Car il n’y a aucun épanouissement dans un pouvoir qui vacille dès qu’il est contesté. Aucun bonheur à vouloir faire taire celles qui, précisément, ont choisi de vivre debout.
Note :
Dans ce texte, le mot «Hommes» avec un H majuscule désigne à la fois les hommes et les femmes socialisé.es dans un système patriarcal et participant à son maintien.
Les citations : Audre Lorde, The Uses of Anger: Women Responding to Racism (1981) Bell Hooks, All About Love: New Visions (2000).