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9 juin 2025
GRANDE AFFLUENCE AU DAAKA DE MEDINA GOUNASS
La 84ème édition du Daaka, cette retraite spirituelle initiée en 1942, attire déjà des milliers de fidèles venus se recueillir et prier, démontrant la vitalité intacte de cet événement religieux majeur
A quelques heures de l’ouverture officielle de la 84éme édition de la retraite spirituelle de Medina Gounass, des milliers de fidèles affluent vers le lieu du Daaka, a constaté l’APS.
Tout le long de la principale voie qui traverse la ville, les fidèles de tous âges convergent vers le lieu qui doit abriter cette retraite spirituelle consacrée à la prière, au récital du coran.
Célébrée depuis 1942, ces dix jours de dévotion et recueillement vont rassembler de milliers de fidèles venus de différentes régions du Sénégal et de la sous-région.
Le Khalife général de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Bâ et le gouverneur de la région de Kolda, Moustapha Ndiaye vont présider l’ouverture officielle de cet événement religieux de grande envergure.
Médina Gounass est situé dans le département de Vélingara à environ 160 kilomètres de la ville de Kolda et à 80 kilomètres de Tambacounda.
MBAYE DIONE PREND LES RÊNES DE L'AFP
Le député a été désigné, samedi, nouveau secrétaire général du parti, succédant à Moustapha Niasse. Face aux défis qui l'attendent, le nouveau leader a promis de rester "loyal à cet homme, à sa vision, en son legs, en son héritage"
Le député Mbaye Dione a été désigné, samedi, à l’unanimité nouveau secrétaire général de l’Alliance des Forces de progrès (AFP) succédant à Moustapha Niasse, a constaté l’APS.
“Je prends l’engagement solennel (…) je resterai loyal à cet homme, à sa vision, en son legs, en son héritage”, a-t-il dit en marge du 3ème Congrès Ordinaire de l’Alliance des Forces de Progrès(AFP), formation politique créé par Moustapha Niasse en1999.
“Le Sénégal à la croisée des chemins: l’AFP face à ses responsabilités historiques” est la thématique choisie pour cet évènement politique.
Le congrès a approuvé par acclamations la nouvelle direction collégiale avec à sa tête le député maire de Ngoundiane. Les actes du congrès ont été solennellement remis au successeur de Moustapha Niasse.
M. Dione et son équipe doivent désormais relever le défi de la mobilisation. “On va faire le tour de ce pays pour aller à la rencontre des militants de l’AFP(…) en perspective des élections territoriales de 2027”, s’est engagé M. Dione.
Il promet de faire les 558 communes du pays pour redynamiser la formation politique née des flancs du parti socialiste.
Mbaye Dione a également renouvelé sa “loyauté” à son mentor politique qui incarne selon lui, des valeurs de dignité.
Le député-maire de Ngoundiane a décliné sa feuille de route laquelle prévoit la restructuration des structures de bases du parti.
Il a exhorté les responsables à investir les bases pour préparer les prochaines échéances électorales.
L’ancien président du Mouvement national des jeunes de l’AFP estime que le parcours de Moustapha Niasse doit être enseigné dans les écoles politiques en raison de sa “dimension exceptionnelle”.
Il a fait un rappel des troupes pour une forte mobilisation de tous les militants et sympathisants car, dit-il “le plus difficile est devant nous”.
Le progressiste en chef compte s’évertuer pour respecter le fonctionnement légale des instances.
Moustapha Niasse, secrétaire général sortant a été désigné président d’honneur de l’Alliance des Forces de progrès.
Dr en philosophie, Sagar Seck a fait lecture de l’hommage en revenant sur la trajectoire d'”un connaisseur et défenseur” de notre nation.
Dans la même veine, un film documentaire d’une trentaine de minutes intitulé: “un destin au service de la nation” a été projeté pour retracer une partie de la trajectoire de Moustapha Niasse.
par Salla Gueye
QUAND LA SAGESSE FAIT JUSTICE
Une institution qui dit non, c’est une démocratie qui se redresse. Un juge qui refuse de plier, c’est un peuple qui peut espérer. Et une décision de droit qui fait barrage à l’oubli, c’est une République qui choisit la mémoire plutôt que l’amnésie
Il y a des secousses salutaires. Des réveils institutionnels qui viennent, d’un seul geste, balayer l’inertie, réveiller l’esprit républicain, rappeler que dans une démocratie digne de ce nom, la loi est plus qu’un instrument : elle est un rempart contre les vents politiques. Mercredi dernier, le Conseil constitutionnel a opposé un refus à une partie de la loi d’amnistie votée quelques semaines plus tôt. Une décision à la fois discrète, puissante et technique, qui rappelle que dans le silence des robes noires peut se jouer le destin d’un pays. Car ce que beaucoup ont trop vite pris pour un simple « ajustement juridique » est, en réalité, un sursaut de droit. Un acte d’indépendance. Dans un pays où le débat juridique se mue souvent en théâtre d’opinions, où chaque article de la Constitution devient matière à polémique, cette décision a tranché net.
Pendant que les plateaux de télévision s’emballaient – avec notamment les avis très controversés des experts du jour comme de la nuit –, et que les éditoriaux se transformaient en manuels de droit, le Conseil, lui, restait à sa place : au-dessus du tumulte. Droit dans ses bottes. Imperturbable.
Ce refus partiel de l’amnistie ne nie pas l’élan de réconciliation nationale. Il le redéfinit. Il rappelle une vérité essentielle : on ne reconstruit pas une nation sur le déni. On ne guérit pas une société à coups de gomme. La justice, pour apaiser, doit d’abord reconnaître. Elle ne peut réparer sans nommer les torts. Cette position du Conseil constitutionnel s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée il y a quelques mois, lorsque la même institution s’était opposée à une tentative de report de l’élection présidentielle.
Là encore, elle avait rappelé que la légalité ne saurait se plier à la convenance politique. C’est peu dire que cette posture tranche avec le passé.
Pendant trop longtemps, le pouvoir judiciaire a été soupçonné – parfois injustement, parfois non – d’obéir aux injonctions du pouvoir exécutif. Aujourd’hui, une nouvelle ère semble s’ouvrir. Celle d’une justice qui, sans fracas, sans déclarations tonitruantes, se contente de dire le droit. Et de le faire respecter. Ce mouvement s’inscrit aussi dans l’esprit du renouveau institutionnel voulu par le président Bassirou Diomaye Faye, qui envisage de matérialiser son engagement à garantir une cohésion nationale toujours renforcée, fondement indispensable du Sénégal juste, solidaire et prospère auquel nous aspirons.
Dans son dernier discours à la Nation, le 3 avril 2025, il a réaffirmé sa volonté de bâtir un Sénégal juste, solidaire, transparent. Les textes relatifs à la réforme de la justice sont finalisés. Le juge des libertés, la modernisation du Code pénal, la refonte du Conseil supérieur de la magistrature : tout cela dessine une même ambition. Celle d’un État fort par ses institutions, et non par ses arrangements.
Le chantier est immense. Les attentes sont fortes. Mais les signaux sont là. Une institution qui dit non, c’est une démocratie qui se redresse. Un juge qui refuse de plier, c’est un peuple qui peut espérer. Et une décision de droit qui fait barrage à l’oubli, c’est une République qui choisit la mémoire plutôt que l’amnésie. Il reste à transformer l’essai.
À faire de ce moment un tournant durable. À graver dans le marbre ce qui, jusqu’ici, semblait écrit au crayon. La justice sénégalaise, en reprenant la parole à travers ses décisions, rappelle qu’elle est vivante, souveraine, et désormais, incontournable. Et si, finalement, la démocratie, ce n’était pas tant le bruit des campagnes que le calme des juridictions ? Pas tant le tumulte des promesses que la rigueur des institutions ? En ces jours d’espoir prudent, c’est peut-être la leçon la plus précieuse que nous offre le Conseil constitutionnel.
L'AFP À L'HEURE DE LA SUCCESSION
Moustapha Niasse passe officiellement la main. Son probable successeur, Mbaye Dione, député-maire de Ngoundiane, devra relever un défi majeur : faire vivre l'héritage tout en réinventant un parti façonné par la forte personnalité de son fondateur
Un vent de transition souffle sur l’Alliance des Forces de Progrès (AFP). Ce samedi 26 avril 2025, le parti fondé en 1999 par Moustapha Niasse tiendra son congrès. Il actera officiellement le départ de son fondateur et Secrétaire général, après plus de deux décennies à la tête de la formation politique.
Ce moment symbolique pourrait sceller l’entrée de l’AFP dans une nouvelle ère — ou amorcer son déclin, à l’image de nombreux partis façonnés par une figure dominante. C’est Marcel Diana Ndiaye, Secrétaire national chargé de l’administration de la permanence, qui a confirmé le retrait de Niasse lors d’un point de presse, soulignant qu’il est « en retrait, mais loin de la retraite ». Le parti travaille activement à bâtir un consensus autour de son successeur, dans un esprit de continuité mais aussi de rajeunissement.
Mbaye Dione, l’héritier désigné ?
Le consensus se serait dégagé autour de Mbaye Dione, député-maire de Ngoundiane, qui a publiquement affiché son ambition de diriger le parti. « Je veux être le président. J’ai la position pour l’être, mais ce sont les militants qui vont choisir », déclarait-il en février dans une sortie médiatique à la RTS. Selon plusieurs sources, Mbaye Dione devrait bien prendre les rênes du parti à l’issue du congrès.
Aujourd’hui, alors que le pays connaît une troisième alternance, l’AFP doit se réinventer. De nouveaux leaders émergent, et la pression de renouvellement se fait sentir. Créée dans la foulée du congrès sans débat du Parti socialiste de 1996, qui avait consacré Ousmane Tanor Dieng, l’AFP s’est dès le départ positionnée comme une alternative sociale-démocrate. Mais avec le départ de son fondateur emblématique, le parti fait face à un tournant stratégique.
Niasse, une carrière politique à travers les régimes
Le parcours de Moustapha Niasse (85 ans) épouse les grandes étapes de l’histoire politique sénégalaise. Haut fonctionnaire formé à l’école de l’État, il est repéré par Léopold Sédar Senghor, qui l’intègre très tôt dans la haute administration. Il devient ministre des Affaires étrangères en 1978, Premier ministre en 1983 et reste à ce poste sous Abdou Diouf jusqu’en 1984, avant de revenir brièvement dans les années 1990.
En 2000, alors qu’il se présente à l’élection présidentielle, il crée la surprise en se classant troisième avec 16,77 % des suffrages. Son soutien à Abdoulaye Wade entre les deux tours est décisif pour la première alternance politique de l’histoire du Sénégal. Dans la foulée, l’AFP entre à l’Assemblée nationale en 2001 avec 11 sièges.
Nommé Premier ministre aux premières heures de la première alternance, la lune de miel avec Wade sera de courte durée. Niasse quitte la mouvance présidentielle, s’ancre dans l’opposition, et se présente à nouveau en 2007. Il chute lourdement à la quatrième place avec 5,93 %, dépassé par la montée d’Idrissa Seck et le retour en force d’Ousmane Tanor Dieng. L’AFP, comme le Parti socialiste, boycottera ensuite les législatives de la même année.
L’homme politique rebondit en 2012, en s’alliant au sein du Front Siggil Sénégal pour soutenir Macky Sall, dans ce qui deviendra la deuxième alternance. En reconnaissance de son rôle, il est élu président de l’Assemblée nationale, poste qu’il occupera pendant deux mandats consécutifs (2012–2022).
Le legs d’un faiseur de roi
Même après avoir quitté le perchoir, l’enfant de Keur Madiabel est resté influent au sein de Benno Bok Yakaar. En 2023, il est désigné par la coalition dirigée par Macky Sall pour coordonner le processus de désignation du candidat de la majorité à l’élection présidentielle de 2024. Un signe que, malgré son retrait, sa voix continue de peser dans les cercles décisionnels.
Qu’il s’agisse de Senghor, Diouf, Wade ou Macky Sall, Moustapha Niasse aura été, à chaque étape, un homme central. Diplomate, stratège, faiseur de roi, mais aussi gardien de certaines constantes politiques, il s’apprête à passer le témoin à la jeune génération, laissant à l’AFP une feuille de route claire : préserver l’héritage tout en se réinventant.
Le pari reste néanmoins périlleux. À l’image de nombreuses formations politiques en Afrique, l’AFP devra prouver qu’elle peut exister sans son fondateur et conserver sa pertinence dans un paysage politique en pleine mutation, dominé désormais par le Pastef, nouveau pouvoir et force montante.
LA DIRECTRICE DU FMI A REÇU LE CONTRE-RAPPORT DE MACKY SALL
Maintenant que les partenaires techniques et financiers du pays ont pu entendre les différents sons de cloche dans l’histoire, il reste à savoir qui aura vraiment eu l’oreille des financiers
La lutte que se livrent le gouvernement de Sonko et les services de Macky Sall s’est déplacée cette semaine à Washington, au siège du Fmi. Les délégations de Macky et de Diomaye se sont croisées à la porte de Mme Georgieva pour défendre leurs arguments.
Bassirou Diomaye Faye savait de quoi il parlait quand il disait que Macky Sall était en train de manœuvrer en coulisse. Mais le Président connaît-il l’ampleur des «manœuvres» de son prédécesseur, ainsi que la portée de son influence ? Une chose dont Le Quotidien est sûr, est que la délégation ministérielle sénégalaise qui s’est rendue avant-hier à Washington Dc, dans le cadre des réunions conjointes du Printemps, du Fmi et de la Banque mondiale, ce grand raout annuel où se retrouvent toutes les têtes pensantes de l’économie mondiale, aura cette année eut l’occasion de croiser, soit en prenant l’ascenseur, soit en sortant des bureaux de Mme Kristalina Georgieva, les membres de l’Apr, dépêchés par Macky Sall pour remettre à la Directrice générale du Fonds, le contre-rapport produit par son parti, en vue de répondre de manière systématique aux accusations des services du gouvernement et de la Cour des comptes sur les présumées falsifications de comptes de l’Etat pour la période 2019-2023.
Le même contre-rapport avait déjà été remis à la représentation du Fmi à Dakar, par un groupe de cadres de l’Apr conduit par Pape Malick Ndour. A Washington, l’un des éléments les plus actifs de la délégation était Hamidou Anne, devenu, en très peu de temps, l’un des membres les plus visibles du think tank dont s’est entouré l’ancien chef de l’Etat dans sa stratégie politique. Il a été de la délégation qui s’est rendue à la Commission européenne pour informer les Européens de la réalité de la situation économique du pays à leur départ, selon leur entendement.
Maintenant que les partenaires techniques et financiers du pays ont pu entendre les différents sons de cloche dans l’histoire, il reste à savoir qui aura vraiment eu l’oreille des financiers. En clair, dans le prochain accord que le Sénégal cherche à obtenir du Fmi et des autres partenaires, y aura-t-il des contraintes difficilement supportables pour un pays qui se déclare lui-même en situation de quasi-faillite ? Le Fmi et Macky s’accordaient sur presque tout. Cheikh Diba et ses comparses ne seraient-ils pas contraints de recourir à la diplomatie des hommes de l’ancien chef de l’Etat qui, il faudrait le dire, semblent avoir la cote auprès des partenaires étrangers, même en ayant perdu le pouvoir ?
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OUSMANE DIAGNE ACCUSÉ DE VENDETTA PERSONNELLE
Vers une guerre des toges ? Traduit devant la Haute Cour de Justice, l'ancien garde des Sceaux Ismaïla Madior Fall accuse ouvertement son successeur Ousmane Diagne de règlement de comptes
L'ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a vivement réagi vendredi 25 avril sur le plateau de l'émission MNF présentée par Maimouna Ndour sur 7TV, concernant les poursuites judiciaires dont il fait l'objet. Devant être prochainement traduit devant la Haute Cour de Justice, l'ancien garde des Sceaux n'a pas caché sa consternation face à cette situation qu'il considère motivée par des rancunes personnelles.
"Ce n'est pas un organe de contrôle qui me poursuit, mais bien le ministère que j'ai eu l'honneur de diriger à deux reprises", a déclaré Ismaïla Madior Fall. Selon lui, cette procédure serait liée à des frustrations de l'actuel ministre de la Justice, Ousmane Diagne, suite à des décisions administratives prises durant son mandat.
L'ancien ministre a fermement défendu son bilan à la tête du ministère de la Justice, expliquant que les changements effectués dans l'administration judiciaire étaient des "ajustements nécessaires" et non des manœuvres politiques comme certains l'auraient suggéré. "J'ai toujours consulté les chefs de parquet et les magistrats avant toute décision", a-t-il affirmé.
Ismaïla Madior Fall a également laissé entendre que ces poursuites seraient motivées par des ambitions déçues : "Ousmane nourrissait l'espoir d'être nommé président de la Cour suprême, mais Macky Sall a désigné quelqu'un d'autre avant son départ le 30 mars 2024."
Face à ces accusations, l'ancien ministre s'est engagé à dire "toute la vérité sous serment" devant la commission d'instruction. "Le moment venu, j'expliquerai pourquoi cette situation existe et je donnerai des éléments qui permettront de comprendre les raisons de ces poursuites", a-t-il promis.
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ISMAÏLA MADIOR FALL DÉNONCE UNE DÉLATION
L'ancien Garde des Sceaux a répondu vendredi aux accusations de corruption qui le visent lors de son passage sur 7TV. Il pointe un dossier "vide" et suggère un règlement de comptes au sein du ministère qu'il a dirigé par deux fois
L'ancien ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall était l'invité de l'émission MNF animée par Maimouna Ndour Faye, vendredi 25 avril sur 7TV. Appelé à s'expliquer sur les accusations de corruption qui pèsent contre lui, le professeur agrégé de droit a livré sa version des faits, à quelques semaines de sa comparution attendue devant la Haute Cour de justice.
Ismaïla Madior Fall a fermement nié les accusations portées contre lui concernant un projet de centre de surveillance électronique au tribunal. "C'est une délation et ça doit être classé. Il n'y a absolument rien, c'est un dossier vide", a-t-il déclaré avec véhémence.
Selon l'ancien garde des Sceaux, l'affaire concerne un projet d'aménagement d'un espace de 8000 m² au tribunal pour y installer un centre de surveillance électronique. Un projet qui, selon lui, entrait dans le cadre de la valorisation du patrimoine, sans aucune dépense pour l'État. "L'État n'a déboursé rien, il n'y a pas d'argent à voler, il n'y a pas d'argent à détourner", a-t-il insisté.
L'ancien ministre a également évoqué une seconde accusation concernant l'achat de 1000 bracelets électroniques supplémentaires, qualifié d'"inopportun" par les autorités actuelles. Il défend cette décision comme relevant de la politique pénale définie par le président de la République et exécutée par le ministre de la Justice, dans un contexte de surpopulation carcérale.
"L'inopportunité n'est pas l'illégalité", a-t-il souligné, expliquant que ces bracelets étaient nécessaires pour désengorger les prisons sénégalaises.
Ismaïla Madior Fall n'a pas caché son sentiment que ces poursuites pourraient avoir des motivations personnelles. Sans accuser directement, il a rappelé ses relations avec l'actuel ministre de la Justice, Ousmane Diagne, laissant entendre que des désaccords passés pourraient expliquer les poursuites actuelles.
"C'est le ministère que moi, Ismaël Madior Fall, j'ai dirigé à deux reprises qui me poursuit aujourd'hui. Les Sénégalais qui ont dirigé à deux reprises le ministère de la Justice ne sont pas nombreux, s'il y en a deux, il y en a maximum trois", a-t-il souligné.
L'ex-ministre a profité de cette tribune pour critiquer le système actuel de la Haute Cour de justice, qu'il juge dépassé. Il a notamment pointé l'absence de double degré de juridiction, ce qui contreviendrait aux standards internationaux des droits de l'homme.
"La haute cour de justice qu'on a au Sénégal aujourd'hui est fragile. S'il y a une exception d'inconstitutionnalité devant le Conseil constitutionnel, on peut tout annuler et tout s'effondre", a-t-il averti.
À la question de savoir s'il craint d'être incarcéré, Ismaïla Madior Fall a répondu avec philosophie : "Je crois en Dieu, c'est Dieu qui détermine le destin des gens. Et je crois aussi en la justice sénégalaise."
COMMENT INCARNER LA VOIX DES PEUPLES
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) s'apprête à fêter ses 50 ans en mai 2025. Elle a été créée en 1975 par 16 États membres.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) s'apprête à fêter ses 50 ans en mai 2025. Elle a été créée en 1975 par 16 États membres. Bien que sept des dirigeants fondateurs aient accédé au pouvoir à la suite de coups d'État, l'accent était initialement mis sur la croissance économique, le commerce et la coopération régionale.
Toutefois, en l'espace de trois ans, ses mandats ont été élargis pour englober des objectifs politiques, sécuritaires et autres. Ce glissement était nécessaire, car les gouvernements d'Afrique de l'Ouest post-indépendance cherchaient à répondre à des défis socio-économiques et sécuritaires en pleine mutation. Parmi ceux-ci figuraient les coups d'État au Niger, au Nigeria, au Ghana et en Mauritanie. D'autres menaces pesaient également sur l'état de droit, l'intégrité des élections et la bonne gouvernance.
Afin de répondre à l'élargissement de son mandat, les traités de la Cedeao ont été révisés en 1993 afin de transférer davantage de pouvoirs au bloc régional. Ces changements ont perturbé les relations entre les États membres.
Agir de concert ou respecter les règles n'a pas toujours correspondu aux agendas nationaux. Cela explique en partie la décision du Mali, du Niger et du Burkina Faso de se retirer de la Cedeao en 2024. Plus récemment, le gouvernement de Guinée-Bissau et la dynastie Gnassingbé au Togo ont tous résisté à la pression de la Cedeao. Leurs programmes politiques nationaux sont en contradiction avec les normes et les principes de l'organisation. Nous menons depuis des années des recherches sur la politique, la citoyenneté, relations internationales et les conflits civils. Il est vrai que le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso, qui ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES), jette une ombre inquiétante sur l'anniversaire de la Cedeao. Nous estimons toutefois que malgré les bouleversements inévitables survenus au cours des cinq décennies qui ont suivi la construction de la nation postcoloniale, la Cedeao peut se prévaloir de succès en matière d'intégration, de paix et de sécurité, ainsi que de bonne gouvernance. Parmi ceux-ci figurent l'accent mis sur la bonne gouvernance ; son Cadre de prévention des conflits et la responsabilité des États membres de protéger leurs populations contre les violations graves des droits de l'homme.
UN DEFI SANS PRECEDENT
Les conséquences du retrait des trois pays de la Cedeao ne doivent pas être surestimées. Il n'en reste pas moins que c'est un coup dur pour l'organisation. Cela remet directement en cause le principe de l'intégration et de la coopération régionales. Les trois juntes militaires considèrent manifestement la Cedeao comme un club dysfonctionnel de chefs d'État égoïstes qui s'inclinent devant l'Europe. L'opinion publique africaine s'est ralliée en faveur d'un populisme promettant des solutions militaires rapides. Elle y voit l'antidote à l'échec des tentatives nationales et multilatérales visant à endiguer la violence djihadiste au Sahel.
Dans la pratique, les juntes ont recouru à l'état d'urgence pour couvrir couvrir des pratiques systématiques d'abus à l'encontre des populations civiles. Même si l'on accepte le compromis entre sécurité et démocratie, les nouveaux dirigeants militaires n'ont jusqu'à présent pas été en mesure d'endiguer la violence djihadiste dans leur pays. Au contraire, ils ont commis des violences contre leur propre population. C'est particulièrement le cas au Mali et au Burkina Faso. Ces actes comprennent l'exécution sommaire de plusieurs centaines de civils au Burkina Faso en 2024. Malgré ces abus, les juntes militaires ont réussi à présenter la Cedeao comme faisant partie du problème du contrôle extérieur sur la souveraineté nationale. C'est là le cœur de la crise de légitimité qui émerge au sein de la Cedeao.
Cette crise sape bon nombre de leviers de diplomatie douce qui ont relativement bien fonctionné dans le passé pour unir ses membres. Ces leviers de soft power comprennent : • le Conseil des sages – déployé dans le cadre de la médiation et de la négociation dans plusieurs crises politiques dans la région, notamment au Liberia, en Sierra Leone, au Niger, en Guinée, en Guinée-Bissau et au Togo • les bureaux des représentants spéciaux et médiateurs spéciaux, chargés de la médiation des conflits et de la surveillance des élections • les autorités et chefs traditionnels, qui sont envoyés lorsque les autres mécanismes échouent. Ces outils diplomatiques sont moins visibles que les délégations de haut niveau, les déclarations officielles ou les sanctions. Mais ils ont été utilisés dans de nombreuses crises politiques dans la sous-région au cours des deux dernières décennies. Ils ont sans doute tempéré les conséquences de crises constitutionnelles, comme celle déclenchée par un soulèvement populaire au Burkina Faso en 2014. Ils ont également désamorcé la crise politique en Guinée-Bissau entre 2015 et 2019.
Les petites victoires de la diplomatie douce ne débouchent pas toujours sur des succès retentissants. Mais elles ont permis à la Cedeao de s'impliquer dans les efforts de médiation. Elles ont assuré la pertinence et la légitimité globales de l'organisation face à des changements de gouvernement anticonstitutionnels. L'échec des mécanismes de diplomatie douce dans la plus grande crise à laquelle la Cedeao ait été confrontée met à l'épreuve la capacité de l'organisation à résister à de futures crises.
L'AVENIR DE LA CEDEAO
La prochaine phase pour la Cedeao intervient dans un contexte de fortes critiques émanant des opinions publiques** dans un contexte de perception critique des États membres par l'opinion publique. Des critiques ont été formulées à l'encontre de la Cedeao, qualifiée de « syndicat de chefs d'État » privilégiant leurs intérêts au détriment de ceux des populations. Néanmoins, la plupart des citoyens continuent de préférer la démocratie comme système politique. Même les juntes militaires adhèrent (du moins sur le papier) à ces principes fondamentaux comme aspiration à long terme. La Cedeao a défendu les valeurs démocratiques d'égalité, de liberté, de justice, de pluralisme, de tolérance, de respect et de participation publique. Celles-ci restent la clé pour inverser les récents changements anticonstitutionnels de gouvernement dans la sous-région.
La Cedeao doit renforcer sa voix pour appeler au retour à un régime civil et au respect de ses principes démocratiques fondamentaux. Les représentants de l'organisation doivent articuler ces valeurs fondamentales comme l'expression de la volonté de ses citoyens. D'autre part, la Cedeao doit maintenir le dialogue ouvert avec les juntes militaires. Cela pourrait faciliter la transition vers un régime civil et marquer un nouveau départ pour la collaboration régionale. Ses outils de diplomatie douce seront essentiels pour améliorer le dialogue et parvenir à des compromis viables. La Cedeao doit s'efforcer d'améliorer sa légitimité aux yeux des populations de ses États membres. Elle peut y parvenir en appliquant ses propres valeurs démocratiques de manière cohérente et objective dans toute la région. Cet anniversaire offre une occasion importante d'introspection et de véritable réforme institutionnelle.
THECONVERSATION.ORG
DERRIERE LES PARIS, LA RUINE
Le Centre Culturel Régional de Dakar (Blaise Senghor) a vibré au rythme de la Journée Internationale du Livre et du Droit d’Auteur, célébrée jeudi dernier.
Le Centre Culturel Régional de Dakar (Blaise Senghor) a vibré au rythme de la Journée Internationale du Livre et du Droit d’Auteur, célébrée jeudi dernier. Cette édition, qui coïncidait avec les "Jeudis Littéraires » une initiative mensuelle du centre a été marquée par la présentation de l’ouvrage "La Folie des Jeux d’Argent" du journaliste-écrivain Pape Samba Kane, suivie d’un panel et d’échanges avec des élèves venus de plusieurs établissements dakarois.
La directrice du centre, Mme Fatou Sène Dog, a ouvert l’événement par une allocution chaleureuse, soulignant l’importance du livre comme "vecteur de sensibilisation et de promotion de la lecture". Elle a rappelé la mission du centre de "créer des ponts entre auteurs et lecteurs", notamment à travers des activités comme les Jeudis Littéraires, organisés deux fois par mois.
Le clou de la journée a été la présentation de "La Folie des Jeux d’Argent", un livre-enquête de Pape Samba Kane qui dénonce les ravages sociaux et économiques des jeux d’argent, un fléau grandissant au Sénégal, particulièrement chez les jeunes. L’auteur, connu pour son engagement, a partagé son expérience : "Ces jeux sont aussi addictifs que la drogue. Ils détruisent des familles, poussent à la faillite, voire au suicide."
PANEL ET INTERVENTIONS MARQUANTES
Un panel modéré par Mme Noëlla Thiam a réuni des acteurs clés, dont le Professeur Khalifa Touré, critique littéraire, qui a salué la pertinence de l’œuvre : "Ce livre est un éveil des consciences. Il montre comment le numérique a amplifié ce fléau, avec des publicités ciblées et des applications accessibles en un clic." Les élèves, venus du Lycée Ousmane Sembène de Yoff, du Collège d’Excellence Birago Diop, du Lycée Billes de Niacoulrab et d’autres établissements, ont animé les débats par des lectures d’extraits et des questions percutantes. Fatou Diallo-Gay, élève au Lycée des Billes d’Excellence, a résumé l’essence du livre en trois questions : "Qui est Pape Samba Kane ? Pourquoi rééditer ce livre ? Quel message pour la jeunesse ?" D’autres élèves, comme Diéna Kamara et Mame Kati Faye, ont lu des passages poignants, illustrant des cas concrets de dépendance. "Aminata Bey, une jeune femme instruite, a tout perdu à force de fréquenter les casinos", a relaté Dalia, suscitant une vive émotion dans l’assistance.
ECHANGES ET PRISES DE CONSCIENCE
Les échanges entre l’auteur et le public ont mis en lumière l’urgence d’agir. Pape Samba Kane a insisté sur la responsabilité collective : "L’État doit durcir les lois, mais les parents, enseignants et médias ont aussi un rôle à jouer." Un élève a interrogé : "Pourquoi cibler les jeunes ?" L’auteur a répondu : "Parce qu’ils sont la cible privilégiée des promoteurs de jeux, via leurs téléphones." Le Professeur Khalifa Touré a ajouté une dimension philosophique, comparant l’addiction aux jeux à une "folie sociale" nourrie par le culte de l’argent. Il a appelé à "réinventer un consensus moral" pour protéger les jeunes. Un appel à l’action a clos la journée. Mme Sène Dog a annoncé la pérennisation des Jeudis Littéraires et invité les éditeurs, comme l’Association Sénégalaise des Éditeurs représentée par Mme Aminata Sy, à soutenir davantage les auteurs locaux.
Pape Samba Kane a conclu sur une note d’espoir : "Ce livre est une arme. À vous, jeunes, de vous en emparer pour résister à cette folie." Une journée qui, au-delà de célébrer le livre, a permis aux enseignants de poser les problèmes dont souffre notre système éducatif. Les élèves lisent de moins en moins ont-ils déploré. Le journaliste d’investigation Pape Samba Kane a été distingué pour la qualité de son ouvrage, un chef d’œuvre.
L’AS VILLE DE DAKAR A L’ASSAUT DE L’ELITE AFRICAINE
Hôtes de la Conférence du Sahara, 2e étape du tournoi africain, les champions du Sénégal engagent la compétition avec le premier duel qui les oppose aux Tunisiens de l’Us Monastir, vainqueurs de l’édition 2022.
L’As Ville démarre ce samedi sur le parquet de Dakar-Arena l’aventure continentale avec la Basketball Africa League ( BAL) qui se joue du 26 au 4 mai. Hôtes de la Conférence du Sahara, 2e étape du tournoi africain, les champions du Sénégal engagent la compétition avec le premier duel qui les oppose aux Tunisiens de l’Us Monastir, vainqueurs de l’édition 2022. Ils enchaineront avec deux autres confrontations demain dimanche face à la Kriol Star du Cap Vert et mardi prochain contre Petro Luanda, champion en titre. Avec l’ambition de valider au bout des matchs aller et retour, leur participation aux play-offs qui regroupera en Afrique du Sud, les meilleures formations issues des différentes conférences.
Après les expériences de l’As Douanes et du Duc, le basket sénégalais a placé ses espoirs sur l’As Ville de Dakar qui va faire son baptême du feu à la 5e édition du Basketball Africa League ( BAL). Hôte de la Conférence du Sahara, deuxième étape de la prestigieuse ligue initiée par la NBA, les champions du Sénégal vont affronter en aller et retour les équipes de la Tunisie, du Cap– Vert et de l’Angola. Le représentant du Sénégal engage la compétition ce samedi sur le parquet de Dakar Arena (17h30) par le duel qui l’opposera aux Tunisiens de l’Us Monastir, champions de l’édition 2022. Novices dans cette compétition, les protégés de Libasse Faye affichent de grandes ambitions. Ils entendent s’affirmer devant leur public et assurer l’un des deux tickets qui mènent aux «Final 8» (play-offs), qui regroupe les meilleures équipes issues des conférences de Kalahari, du Nil et du Sahara.
DEUX VAINQUEURS ET UN NOVICE AU MENU DES DAKAROIS
Cette première sortie devant son public s’annonce cruciale pour l’équipe de la Municipalité. Elle fera face à une formation qui est sans doute la plus régulière et qui a déjà réussi à inscrire son nom au Palmarès de l’épreuve en s’adjugeant du trophée en 2022. Leur capitaine Radhouane Slimane conduira de nouveau les troupes en direction du sacre. Les Dakarois ont toutefois fière allure. En plus d’un noyau de joueurs composé de Samba Daly Fall, Bara Ndiaye et Thierno NIANG qui ont déjà joué la BAL, l’AS ville de Dakar s’est attachée les services de fortes pointures du basketball alliant qualités et expériences, afin de répondre au défi qui l’attend sur le parquet. On peut relever Devine Eke, basketteur américano-nigérian des Clippers de San Diego de la NBA G League. Cet ailier fort a disputé la dernière édition avec les Rivers Hoopers du Nigeria. Le meneur américain William Kiah Perry qui a également roulé sa bosse en évoluant aux Rivers Hoopers du Nigeria puis à la Ferroviario da Beira du Mozambique et chez les Patriots BBC du Rwanda étoffe également le groupe. Tout comme le pivot Ater James Majok, qui a été recruté par le Petro Luanda en 2023 au lendemain de son sacre avec l’US Monastir de Tunisie en 2022. A ces recrues, il faut y ajouter le très expérimenté nigérian Abdoulaye Harouna Amadou qui a enchaîné la BAL avec la Police du Cameroun (2021), AS Salé du Maroc (2022), ABC Fighters de la Côte-d’Ivoire (2023) et finalement à l’AS Douanes. Une dernière formation où il s’imposera comme l’un des éléments clé du parcours des Gabelous lors de la dernière édition de 2024.
UN GROUPE À FIÈRE ALLURE ET OUTILLÉ POUR RELEVER LE DÉFI
Après la formation tunisienne, l’équipe de la Municipalité enchaînera demain dimanche avec le choc qui l’opposera à la formation cap-verdienne de Kriol Star qui fait également figure de novice dans le tournoi. L’As Ville de Dakar termine la phase aller avec le choc contre le Petro Luanda, champion en titre. Les Angolais sont désignés comme les favoris dans cette Conférence du Sahara voire de grand prétendant à leur propre succession. Cette formation angolaise avait, on le rappelle, réussi la saison dernière à éliminer, l'AS Douanes en le renversant dans les ultimes secondes du match des quarts de finale. A noter qu’en quatre éditions de BAL, la Douane est jusqu’ici le seul club du Sénégal à avoir disputer la finale. C’était en 2023 face aux Egyptiens d’Al Ahly. Auparavant, lors de sa participation en 2022, le DUC était lui resté à quai en se faisant éliminer au premier tour.