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26 juillet 2025
LA FRANCE POURSUIVIE POUR THIAROYE
Le fils d'un tirailleur tué lors du massacre de 1944 a déposé plainte à Paris contre l'État français pour « recel de cadavre ». Cette procédure vise le ministère de la Défense, accusé de dissimuler des informations sur le lieu d'inhumation des victimes
(SenePlus) - La justice française est désormais saisie d'une affaire qui ravive les plaies du passé colonial. Mbap Senghor, fils de Biram Senghor, l'un des tirailleurs sénégalais massacrés à Thiaroye le 1er décembre 1944, a franchi un pas décisif dans son combat pour la vérité historique. Selon Jeune Afrique, son avocat Me Mbaye Dieng a déposé ce 24 juin une plainte pour « recel de cadavre » devant le procureur général du tribunal de grande instance de Paris.
Cette procédure judiciaire inédite vise directement les institutions françaises. « Le recel de cadavre consiste notamment à faire obstruction à la découverte d'un corps en ne transmettant pas les informations nécessaires », précise Me Mbaye Dieng, cité par JA. L'avocat de la famille Senghor pointe du doigt un aspect méconnu mais crucial de cette affaire : « La France, ancienne puissance coloniale, est partie avec des archives qui permettraient de savoir où le corps de Biram Senghor a été enterré », détaille-t-il.
Bien qu'il s'agisse d'une « plainte contre X », Me Dieng demande explicitement que l'enquête se concentre sur « le rôle des institutions françaises, et en particulier du ministère de la Défense », rapporte le média panafricain. Cette stratégie juridique originale pourrait contraindre les autorités françaises à ouvrir leurs archives sur cette page sombre de l'histoire coloniale.
Biram Senghor fait partie des six tirailleurs à avoir été déclarés « morts pour la France » par les autorités françaises en juillet 2024, selon Jeune Afrique. Une reconnaissance tardive pour ces soldats qui figurent parmi les 300 à 400 soldats africains tombés sous les balles des troupes coloniales lors du massacre du 1er décembre 1944 - un bilan bien supérieur aux 35 morts officiellement reconnus par les autorités françaises.
Cette démarche judiciaire constitue « une initiative personnelle du dernier descendant direct et vivant des tirailleurs de Thiaroye » et « n'est pas liée aux travaux engagés depuis plusieurs mois par la commission d'historiens et de juristes mise en place par les autorités sénégalaises », précise Jeune Afrique. Cette commission, chargée de faire la lumière sur les événements de décembre 1944, n'a « pour l'heure, pas rendu ses conclusions définitives, qu'elle doit remettre au Premier ministre Ousmane Sonko et au président Bassirou Diomaye Faye ».
Les enjeux de cette bataille mémorielle dépassent le cadre purement judiciaire. Selon Jeune Afrique, « parmi les pistes envisagées par ces experts » de la commission sénégalaise figure « une requalification juridique de ce que certains historiens désignent comme un "crime d'État" ». Une telle qualification juridique pourrait ouvrir la voie à de nouvelles procédures et renforcer les demandes de réparations.
Sur le terrain, les recherches se poursuivent. « Des fouilles archéologiques ont été lancées en mai dans le cimetière militaire et sur le site du camp militaire proche, avec l'objectif, selon les autorités sénégalaises, de mettre au jour de nouveaux éléments qui aideraient à "la manifestation de toute la vérité" », indique le média.
Cette plainte française marque une nouvelle étape dans un contentieux historique qui empoisonne les relations franco-sénégalaises depuis des décennies. En s'attaquant directement aux archives françaises, Mbap Senghor tente de forcer la transparence sur l'un des épisodes les plus sombres de la colonisation française en Afrique de l'Ouest.
Le massacre de Thiaroye, longtemps occulté par les autorités françaises, refait ainsi surface dans les prétoires, quatre-vingts ans après les faits. Une démarche qui pourrait contraindre la France à lever le voile sur des documents historiques jusqu'ici jalousement gardés.
L’ARBRE IMAGINAIRE QUI CACHE LA FORÊT
EXCLUSIF SENEPLUS - S'il est un fait important - et inquiétant - que met en évidence la crise dans la région des Grands Lacs, c'est l'incapacité des chercheurs africains à s’affranchir d’une catégorisation absurde de la population rwandaise
Dans une tribune collective du 4 juin 2025 initiée par le docteur Denis Mukwege et co-signée par d'autres lauréats du prix Nobel, de nombreuses accusations ont été formulées contre le gouvernement de Kigali. Le Rwanda, près de quatre-vingt fois plus petit que la République démocratique du Congo, y est accusé d'être responsable de tous les malheurs de la RDC. Le docteur Mukwege, que n'effraient apparemment pas les clichés rappelle la richesse de son pays en minéraux stratégiques essentiels pour la révolution numérique et la transition énergétique mondiale et soutient que la RDC reste pauvre et instable en raison de leur exploitation violente et illégale par des groupes armés soutenus par l'étranger. Et d'ajouter que ces derniers les vendent sur les marchés mondiaux via des réseaux opaques liés au Rwanda. On ne peut pas reprocher au docteur Mukwege de manquer de suite dans les idées puisque ce texte reprend un de ses articles daté du 9 février 2025 et intitulé : "Arrêtez le pillage des minéraux de la RDC par le Rwanda." C'est connu : lorsque le diagnostic est erroné, les blessures saignent davantage. Et la moindre des choses, pour un médecin qui veut guérir un mal, c'est de s'attaquer à ses causes profondes au lieu de ne prendre en compte que ses symptômes.
Le narratif dominant dans les médias internationaux et dans les déclarations du gouvernement congolais reste centré sur le groupe rebelle M23 et sur le soutien présumé du Rwanda, tous deux accusés d'exploiter les ressources du Congo et de menacer son intégrité territoriale. Une telle focalisation occulte les réalités complexes sur le terrain. Elle garde en effet le silence sur les véritables bénéficiaires des ressources congolaises et ne dit non plus mot sur les causes réelles de la guerre que sont le nettoyage ethnique, les discours de haine et les campagnes violentes ciblant spécifiquement les Tutsi congolais et finalement tous les Tutsi.
La forêt qu’on ne veut pas voir
Plusieurs sociétés minières internationales sont impliquées dans le commerce des matières premières congolaises au Kivu et dans d'autres provinces. La société canadienne Alphamin Resources par exemple, est active dans le Nord-Kivu touché par le conflit avec le M23. Au Sud-Kivu, y compris dans la zone de Mwenga, plusieurs activités minières - légales et illégales - sont le fait des Chinois. En 2014, la RDC était le premier producteur et exportateur mondial de diamants exploités par la Minière de Bakwanga et la société sino-congolaise Sacim, selon une enquête de la BBC en date du 12 février 2025. Ces opérations diamantifères ont principalement lieu au Kasaï où l'on n'a jamais signalé la présence du M23. Ce mouvement n'a jamais non plus mis les pieds au Katanga où l'uranium est extrait par des multinationales enregistrées dans plusieurs pays, dont les États-Unis, l'Australie, l'Afrique du Sud, la France, le Canada, la Chine, l'Inde et le Royaume-Uni. Il est par ailleurs de notoriété publique que des dirigeants politiques de Kinshasa et des entreprises financent des groupes armés pour sécuriser leurs opérations minières.
Publié en décembre 2024, le rapport de l'ITIE-RDC propose un tableau détaillé des revenus par secteur et par province. Il en ressort que les mines du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, régions touchées par les conflits, ne contribuent respectivement qu'à hauteur de 1,09% et 0,01% des revenus que le docteur Mukwege accuse non sans légèreté le Rwanda voisin de piller. Il ne peut pourtant ignorer que dans le même temps, les provinces de Lualaba et du Haut-Katanga représentent 86,24% des revenus nationaux tirés de ces ressources naturelles. Selon Moise Katumbi, président d'Ensemble pour la République et ancien gouverneur du Katanga, près de 99% des mines congolaises auraient déjà été attribuées, comme il l'a déclaré récemment dans "69X minutes”.
Dans un article de La Libre Belgique daté du 18 avril 2025, Hubert Leclercq observe que les minéraux sont devenus une garantie financière pour la famille Tshisekedi avant de retracer la trajectoire des revenus des mines katangaises. Divers rapports, notamment ceux du "Centre de recherche en finances publiques et développement local" (CREFDL) et de la "Défense des droits économiques, sociaux et culturels en RDC" (DESC.RDC), affirment que les mines ne profitent pas aux citoyens congolais. Hubert Leclerc écrit dans son article déjà cité que la famille de Tshisekedi possède plus de quinze sites miniers ; et donne ensuite la parole à un spécialiste des mines installé dans le Grand-Katanga : “Les Tshisekedi sont tellement certains de leur impunité qu’ils se cachent à peine. Ils exploitent ces gisements le plus souvent avec la complicité de sujets chinois. Des images ont fait, il y a quelques mois, le tour du monde sur les réseaux sociaux. On y voyait un ministre congolais tenter de s’introduire sur un site qui avait été confisqué par un membre de la famille présidentielle. Ce ministre s’est fait rosser comme un malpropre. Aujourd’hui encore, ce site est entre les mains d’un frère du président. » Face à l'absence de retombées positives pour la population, on peut se demander si les bénéficiaires, dont la famille de Tshisekedi et les sociétés internationales, ont conscience de participer au pillage sans retour des immenses ressources du Congo, à l’échelle du continent même. Rappelons que la RDC abrite le barrage d'Inga, qui pourrait, avec un peu de volonté politique, fournir de l'électricité à plusieurs pays africains. Pourtant, selon la Banque mondiale (2022), seuls 21,5% des Congolais ont accès à l'électricité. De même, malgré des ressources hydrauliques quasi inépuisables, seuls 35% de la population ont accès à l'eau potable.
Les racines persistantes du mal
La guerre impliquant le M23 n'est que la conséquence d'une crise plus profonde. Derrière les tumultes de la propagande et les affrontements armés se cachent des dynamiques complexes qui révèlent les failles structurelles de la société congolaise. Une lettre signée par plus de 400 personnalités éminentes de divers horizons et continents, adressée au Secrétaire général des Nations Unies, pointait du doigt l'urgence de protéger les civils tutsi attaqués, voire tués, en raison de leur identité ethnique. La lettre soulignait l'impératif d'identifier et de combattre les causes profondes de la violence au lieu de se limiter à traiter ses manifestations.
Le 22 mai 2025, l'économiste congolais Benjamin Babunga Watuna, spécialiste du développement international, par ailleurs très suivi sur les réseaux sociaux, a remis en question le récit dominant accusant le Rwanda dans la crise congolaise. Selon lui, les véritables enjeux résident dans l'organisation et la formalisation du secteur minier ainsi que dans la lutte contre la corruption : « En tant qu'autochtone du Kivu, je n'ai jamais été témoin de scènes où des fonctionnaires rwandais, des civils ou même des soldats ont traversé la frontière, sont entrés en territoire congolais, y ont eux-mêmes extrait des minerais puis sont retournés au Rwanda avec le fruit de leur pillage. Et pourtant, c'est souvent le type de récit simpliste qui émerge lorsque nous parlons du pillage des minéraux congolais par le Rwanda. Le vrai problème, donc, c'est nous […] Luttons contre la corruption et éliminons toutes les formes d'influence. » Cette mise en garde contre certains récits beaucoup trop réducteurs est particulièrement bienvenue. Dans un tweet du 1er juin 2025, Watuna considère que cette logique d’exclusion contre les autres compatriotes est nocive puisqu'elle alimente les guerres dans le pays : « Kulutu (grand frère), vous aussi tombez dans cette fourberie de "VRAI" et "FAUX" Congolais ? Et après, vous vous étonnez encore que les guerres n'en finissent pas dans ce pays ! Ceux que vous persistez à qualifier de "faux Congolais" continueront à se battre, jusqu'au dernier souffle s'il le faut. Il est grand temps d'emprunter la voie de la sagesse avant que le pays ne soit définitivement emporté par ces logiques de confrontation sans fin. »
Certains alliés du président Tshisekedi, notamment Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice, Muhingo Nzangi Butondo, ministre du Développement rural et Justin Bitakwira, ancien ministre et aujourd'hui député, multiplient les discours de haine envers les Tutsi. Bitakwira a ainsi affirmé dans une interview en 2023 : « Le Tutsi naît criminel... Quand vous voyez un Tutsi, vous voyez un criminel ». Les violences contre les Tutsi en RDC persistent, comme en témoignent la démolition et l'incendie de plus de 300 résidences à Nturu, dans le territoire de Masisi, en octobre 2023. Cette hostilité n'est pas nouvelle. En 1991, les Tutsi congolais avaient déjà été exclus de la Conférence nationale souveraine (CNS) sous prétexte qu'ils ne répondaient pas aux critères pour être considérés comme "Zaïrois".
Dans un tweet du 13 juin, le même Benjamin Babunga Watuna a partagé une réflexion pertinente sur la crise congolaise, en mettant en avant l'importance de l'acceptation et de la tolérance : « Aucun enfant ne décide de l'ethnie, du nom ou du territoire dans lequel il verra le jour. Cela devrait suffire, à nous tous, pour désarmer la haine. Je regarde mon pays, et j'ai mal au cœur en voyant tant de mes compatriotes emportés par une haine irrationnelle, aveuglés par un rejet viscéral de l'autre, au point d'applaudir les tortures, les humiliations, les traitements inhumains infligés à certains de nos frères simplement parce qu'ils sont Tutsi. Ce n’est pas de la justice, c'est de la barbarie. Ce n'est pas de la résistance, c'est une trahison de notre humanité, et c'est une pente dangereuse. Si demain, ce n'était plus les Tutsi, mais les Lega qui étaient stigmatisés, haïs, chassés, humiliés… moi aussi, moi qui vous écris ici, je serais la cible. Et certains parmi vous acclameraient peut-être cela au nom d'une fausse idée de patriotisme. Personne, je le répète, personne n'a choisi de naître ce qu'il est. Ce pays ne guérira jamais tant qu'il continuera à désigner certains de ses enfants comme "moins Congolais" que les autres. Ce pays ne tiendra jamais debout tant que nous ne comprendrons pas que le mal fait à un seul d'entre nous est une menace pour nous tous. »
Tout cela résulte d'une regrettable ignorance de l'histoire. Il est essentiel de rappeler qu'une convention établie entre la Belgique, l'Angleterre et l'Allemagne en 1910 et devenue effective à partir de 1916, a conduit à l'annexion de plusieurs provinces du Rwanda. Bien que leurs territoires aient été officiellement classés comme congolais, les Tutsi et d’autres Banyarwanda, qui sont les autochtones, n'ont pas bénéficié d'une reconnaissance pleine et entière en tant que citoyens de la RDC. Ils sont stigmatisés en tant que Rwandais et traîtres. Il serait avisé de se placer dans la longue durée de l’histoire de la colonisation, puis mesurer la propagation de l'idéologie du génocide contre les Tutsi congolais, enfin analyser une gouvernance inefficace plutôt que de chercher des boucs-émissaires.
Revisiter les causes profondes et bâtir sur les valeurs citoyennes
La déclaration conjointe du 23 avril 2025, signée à Doha par les représentants de la RDC et de l'alliance Fleuve Congo/M23, semblait annoncer un dialogue constructif en vue d'une paix durable. Celle du 18 juin 2025 sur les pourparlers de paix entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda, facilités par les États-Unis, a mis en exergue les axes de discussion que voici : l'intégrité territoriale et l'arrêt des hostilités ; le désengagement, le désarmement et l'intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques, la facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées et enfin un cadre d'intégration économique régionale. Quid toutefois des causes profondes de la crise ? Peut-on espérer préserver l'avenir si on ne les examine pas de près ? Nairobi, l'Union africaine, Doha et Washington doivent impérativement concevoir un plan stratégique intégrant un projet social cohérent pour le Congo. Cela implique que soit abordée de manière concrète la persécution et l'exclusion des Tutsi congolais et d'autres minorités. Faute de quoi, on court le risque de bâtir sur du sable mouvant et une telle paix sera forcément précaire et éphémère.
Les facilitateurs doivent également prendre en compte les préoccupations de sécurité du Rwanda. La paix est un processus qui nécessite un engagement sociétal profond, qui est indissociable du développement. Le combat pour la paix est donc le plus noble qui soit, car il cherche à créer un monde où les différences sont reconnues et respectées et où les conflits sont résolus par la voie de la raison et du dialogue.
Malheureusement, dans la région des Grands Lacs, les discours de haine se propagent et les autorités politiques exacerbent les tensions en recourant parfois à des forces étrangères et même à des mercenaires contre leurs propres concitoyens. Il arrive souvent que le meurtre d'un Tutsi congolais suscite des réactions de joie de la part des foules au moment où les politiciens brouillent intentionnellement la frontière entre patriotisme et haine ethnique. Cette dynamique dangereuse rappelle la réaction d'Albert Camus deux jours après le bombardement d’Hiroshima. Son éditorial dans le numéro de Combat du 8 août 1945 prend le contrepied de ses confrères qui saluent l’usage de la bombe atomique contre le Japon. Le futur auteur de La Peste met les gouvernements face à leurs responsabilités : « Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. » Ses mots restent pertinents aujourd'hui encore autant dans la région des Grands Lacs que dans d'autres foyers de tension à travers le monde.
L’impératif de penser et de vouloir la paix
Parmi les solutions que nous avons préconisées dans notre lettre mentionnée plus haut, figurent :
- le désarmement des FDLR et la lutte contre son idéologie génocidaire afin de prendre en compte les préoccupations de sécurité du Rwanda.
- La réaffirmation de l'inviolabilité des frontières à l'Est de la RCD et la sécurité des Rwandophones Congolais ainsi que l’exercice de leurs droits citoyens comme interdépendants et inséparables.
- la promotion de la nationalité congolaise mettant en avant le lien juridique et politique qui unit un individu à l'État, plutôt que sur son appartenance sociologique à une tribu ou une ethnie spécifique.
- la lutte contre la corruption et en faveur d'une gestion transparente des ressources congolaises au profit de la population.
Face à des atrocités défiant la raison, les écrivains, les artistes et les intellectuels ont une quasi obligation morale d'agir comme des phares de la raison, exposant au grand jour les forces dans les ténèbres décidées à détruire les sociétés humaines. En mobilisant le pouvoir de la connaissance, ils peuvent contrer le chaos qui alimente la haine et la violence. Pour assumer cette responsabilité, ils doivent s'appuyer sur une rigueur factuelle à toute épreuve, une connaissance historique approfondie, des enquêtes de terrain minutieuses et une éthique journalistique irréprochable.
S'il est un fait important - et inquiétant - que met en évidence la crise dans la région des Grands Lacs, c'est l'incapacité des chercheurs africains à s’affranchir d’une catégorisation absurde de la population rwandaise en "Bantous" et "Nilotiques" héritée de la "bibliothèque coloniale". Ce faisant, ils continuent à exacerber les conflits après avoir échoué à prévenir les atrocités. Pour comprendre les ressorts de la haine envers les Tutsi congolais et le génocide contre les Tutsi rwandais et promouvoir une coexistence pacifique dans la région, il est nécessaire de développer un nouveau cadre théorique prenant en compte la complexité des conflits et déconstruisant les logiques sous-jacentes de l'exclusion. Le Rwanda, le Burundi et la République démocratique du Congo, ainsi que l'ensemble du continent africain, devraient créer des institutions qui offrent une alternative aux discours d'exclusion et à la violence. Imaginer des institutions qui favorisent le dialogue interculturel et transfrontalier, en s'appuyant sur les recherches en sciences humaines et sociales, constituera un héritage positif pour les jeunes générations.
La paix est un combat digne et héroïque qui est possible et qui change le monde. Il promeut la dignité des nations, transforme la vie des gens, les rend solidaires des autres. Ce projet n'est pas une utopie, mais un préalable à l'avènement d'un monde plus juste et plus heureux fondé sur une culture d'ouverture, la liberté intellectuelle et la recherche. La quête de la paix permet d’explorer et de découvrir des destins communs et des rêves de bonheur partagés.
Nous exhortons les dirigeants de la région à privilégier la fraternité humaine et à soutenir les sciences humaines et sociales qui favorisent la pensée critique, identifient les racines des conflits, éclairent les décisions politiques et créent des liens entre les communautés. C'est ainsi qu'elles arriveront à jouer un rôle essentiel dans l’émergence du citoyen du monde.
Dr. Jean-Pierre Karegeye, Directeur, Centre d’Etudes pluridisciplinaires sur le génocide, Boston, USA
Dr. Vincent Duclert, Historien, chercheur titulaire au Centre Raymond Aron (CESPRA, EHESS-CNRS), spécialiste de l’histoire des génocides. Prof. Duclert a dirigé la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi. Auteur de La France face au génocide des Tutsi. Le grand scandale de la Ve République (Tallandier, 2024), Arménie. Un génocide et la justice (avec Thomas Hochmann et Raymond H. Kévorkian, Les Belles Lettres, 2025).
Boubacar Boris Diop, Ecrivain, auteur de Murambi. Le livre des ossements, Lauréat du Prix international de littérature Neustadt 2022.
Dr. Nicki Hitchcott, Professeur d’études francophones et africaines, Université de St Andrews, Ecosse.
DIOMAYE VICTIME D'UN "HOLD-UP" DIPLOMATIQUE À ABUJA
Le président sénégalais, qui comptait sur des garanties reçues en amont, s'est fait souffler la présidence de la CEDEAO par une coalition anglophone menée par le Nigeria
(SenePlus) - La délégation sénégalaise peinait à masquer sa colère en quittant Abuja dimanche soir. Bassirou Diomaye Faye, qui s'était envolé vers la capitale nigériane le 21 juin avec l'assurance de prendre la tête de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a finalement vu la présidence lui échapper au profit de Julius Maada Bio, président de la Sierra Leone, selon les révélations d'Africa Intelligence.
Selon le média spécialisé, ce revirement spectaculaire résulte d'une mobilisation de dernière minute du camp anglophone. Julius Maada Bio aurait rallié dès la soirée du 21 juin le soutien crucial de Bola Ahmed Tinubu, président sortant de la CEDEAO. Le chef de l'État nigérian, qui supervisait les débats lors du huis clos, a "activement œuvré auprès des États anglophones pour faire pencher la balance en faveur de son homologue sierra-léonais, au détriment de la candidature francophone", rapporte Africa Intelligence.
Cette manœuvre diplomatique a provoqué "l'agacement du camp francophone", qui considérait pourtant Bassirou Diomaye Faye comme "le symbole d'un renouveau au sein d'une organisation au leadership plus que jamais fragilisé", souligne la publication.
L'échec sénégalais s'explique aussi par l'absence remarquée de plusieurs chefs d'État francophones au sommet d'Abuja. Selon Africa Intelligence, seul Patrice Talon, président du Bénin, avait fait le déplacement aux côtés de Bassirou Diomaye Faye. Ni le président ivoirien Alassane Ouattara, ni le Togolais Faure Gnassingbé n'étaient présents, "retenus par des obligations internes".
Cette absence a été utilisée comme argument contre la candidature sénégalaise, traduisant selon les opposants "une marque de désaffection pour les affaires de la CEDEAO". Un handicap majeur qui "a pesé lourd dans les équilibres lors des débats", analyse le média.
Pour convaincre ses pairs, Julius Maada Bio a joué sur l'argument personnel, "rappelant qu'il entamait la fin de son dernier mandat et qu'il s'agissait de sa dernière opportunité d'accéder à cette fonction", face à un Bassirou Diomaye Faye "élu il y a un peu plus d'un an", selon Africa Intelligence.
Mais cette désignation passe d'autant plus mal côté francophone que le profil du nouveau président fait débat. Le média rappelle qu'en 2023, Julius Maada Bio "avait été visé par une interdiction de visa américain, dans le sillage d'une élection controversée dont le Département d'État avait pointé le manque de transparence". Plus récemment, il est "également suspecté d'avoir fermé les yeux sur la présence d'un important trafiquant de drogue dans son pays", le Néerlandais Jos Leijdekkers, condamné à vingt-quatre ans de prison et "aperçu en janvier 2025 à proximité de Julius Maada Bio et de sa famille lors d'une messe".
Ce revers illustre l'affaiblissement structurel du bloc francophone au sein de la CEDEAO. Africa Intelligence souligne qu'avec le retrait de trois États membres de l'Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) et la suspension de la Guinée, le camp francophone "a perdu quatre voix majeures". D'ultra-majoritaire "jusqu'en 2020 avec huit États membres, il ne compte aujourd'hui plus que quatre pays actifs, contre cinq pour le bloc anglophone".
La présidence de Julius Maada Bio constitue ainsi "une troisième présidence anglophone" consécutive, après celles de Nana Akufo-Addo (Ghana) et de Bola Tinubu (Nigeria). Le dernier francophone à avoir dirigé l'organisation était le Nigérien Mahamadou Issoufou en 2019, rappelle le média spécialisé.
Pour Bassirou Diomaye Faye, cette défaite diplomatique constitue un premier revers international majeur depuis son arrivée au pouvoir en mars 2024. Elle soulève aussi des interrogations sur la capacité du Sénégal à peser dans les équilibres régionaux face à un Nigeria qui continue d'exercer son hégémonie sur l'Afrique de l'Ouest.
IL Y A TROP DE RECRIMINATIONS DANS LA SANTE
Le système de santé sénégalais est confronté à de nombreux défis. C’est dans ce sens que le Delivery unit a été mis en place pour apporter des réponses concrètes.
Une rencontre de partage du rôle de Delivery unit dans l’agenda national de transformation s’est déroulé hier, dans la capitale sénégalaise. Il s’agit de mettre en lumière le rôle stratégique de la Delivery unit du ministère de la Santé nouvellement mise en place pour piloter et accélérer la mise en œuvre des priorités de transformation du système de santé.
Le système de santé sénégalais est confronté à de nombreux défis. C’est dans ce sens que le Delivery unit a été mis en place pour apporter des réponses concrètes. Présidant la rencontre de partage du rôle de Delivery unit dans l’agenda national de transformation, le ministre d’Etat auprès du président de la République chargé du suivi, du pilotage et de l’évaluation de l’agenda national de transformation Sénégal 2050, Mohamed Al Aminou Lô, n’a pas porté de gant pour poser un diagnostic sans précédent du système de santé. «Nous n'avons pas le temps. Les jeunes sont pressés. La population est pressée. En matière de santé, il y a trop de récriminations. Il nous faut donc une transformation rapide, structurée et effective de notre système de santé», a relevé M. Lo. A l’en croire, le gouvernement ne se contentera plus de projets et de programmes qui sont terminés. «Nous voulons que l'impact et essentiellement les impacts soient les objectifs de développement durable. Au Sénégal, les ambitions sont fortes, mais force est de reconnaître que la population n'a pas déjà réglé sur la pyramide de Maslow», explique t-il.
Selon lui, il faut considérer la santé qui est un élément moteur. «Quand on est malade, on n'a pas de soucis, on n'a qu'un seul souci, c'est de trouver la santé. L'ambition est donc sans équivoque. Il nous faut mettre un terme à cet empressement des jeunes de prendre les pirogues. Ils se sont battus pour que le changement arrive. Ils se sont battus pour qu'une nouvelle gouvernance s'installe. Ils ont donc le droit légitime de nous réclamer les résultats rapidement. Et nous n'avons pas la possibilité de dire qu'on attendra, non, il n'y a rien à attendre. Il faut accélérer, il faut délivrer. Et nous avons les moyens de délivrer, parce que nous avons les ressources humaines qu'il faut, nous avons les ressources financières qu'il faut. Mais hélas ! Nous pêchons dans la mise en œuvre. C'est ce que nous attendons de ces Delivery Units. Ce qu'on voudrait, c'est qu'on démarre le kit-off, qu'on lance les projets», déclare Mohamed Al Aminou Lô.
Vers des réformes structurantes
Pour sa part, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, a soutenu que des réformes structurantes ambitieuses et audacieuses vont accompagner la mise en œuvre du programme gouvernemental de la couverture sanitaire universelle (CSU) avec la loi portant Code de Santé publique intégrant les textes juridiques et législatifs sur les nouveaux enjeux et défis de santé publique comme la transition démographique, sanitaire, numérique, environnementale et climatique. A cela s’ajoute le projet de révision de la loi hospitalière de 1998 visant à mieux réorganiser et réglementer les services de soins hospitaliers et à accroître la performance et l’efficacité des prestations dans les EPS ; le projet de décret portant organisation, régulation et contrôle de l’offre de soins aux usagers visant à réglementer la pratique de la médecine et à renforcer la gouvernance des services de santé et le projet de révision de la carte sanitaire pour être conforme aux nouveaux besoins de santé émergents et à la demande de soins. «Toutefois, la mise en œuvre réussie des priorités et des réformes envisagées exige de s’appuyer sur des leviers accélérateurs de changement transformationnel dont la Delivery Unit du ministère de la santé. Le modèle de Delivery Unit a fait ses preuves dans de nombreux pays y compris dans des contextes africains comme le Rwanda, le Kenya, le Togo, le Burkina Faso, l’Angola. Je reste optimiste et convaincu que ces facteurs combinés, notamment leadership, plaidoyer, confiance, focus sur les résultats et capital humain qualifié, contribueront à l’édification d’un environnement propice au renforcement d’une culture de l’excellence, de la qualité et de la performance au sein du ministère», indique le ministre de la Santé
par Alhassane Diop
DUUDU FAAL ÑAAÑA, UNE VIE EN EXEMPLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Aristocrate de naissance, il lègue en ce jour son manteau d'apparat à sa progéniture sans aucune salissure. Sa vie bien remplie pourrait être résumée en un terme : un bon Sénégalais
Qui a dit qu'en Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque en flamme? Qui mieux que notre héros du jour pour illustrer de la plus belle des manières cet adage prêté au conteur guinéen Aamadu Aampaate Ba ? Sa vie bien remplie pourrait être résumée en un terme : un bon Sénégalais.
Aristocrate de naissance, il lègue en ce jour son manteau d'apparat à sa progéniture sans aucune salissure. Le moment grave et solennel, les témoignages unanimes, le pied de grue observé devant chez lui depuis l'annonce de la nouvelle, témoignent de l'impact social de ce fils de damel, dépositaire d'un legs précieux qu'il savait habiter intelligemment. Tonton Duudu avait bien compris qu'au pied des fromagers de Mbul où se tenaient les assemblées pour choisir le roi du Cayor, en sus des chants des griots pour fouetter le sang des princes, une Voix Divine murmurait aux oreilles des plus lucides, leur rappelant l'importance de leur sacerdoce qui commandait l'humilité en toutes circonstances. C'est ainsi qu'il faut comprendre cette circonspection qui était sienne, lui permettant d'être à l'aise autant avec les puissants que les faibles. C'est cela la marque des grands hommes et elle se manifestait chez lui par une propension à honorer chambellans et courtisans sans y perdre son âme.
Passer un moment avec tonton Duudu était une belle manière de découvrir des pans de notre histoire balisée de noms illustres : Jiili Mbay, Sëriñ seex Mbàkke Gaynde Faatma, Sëriñ Abdul Ahaad Mbàkke, Seex Saadibu Jóob... Des sages dont il faisait partie de la proximité. Entre succulentes anecdotes et rétablissement de faits, l'urbaniste chevronné qu'il était permettait à l'interlocuteur du jour de se délecter de son Master class.
Faal Maajoor qu'il est, l'histoire de cet aïeul, figure de proue du clan des Géej l'inspirait au point de louer son abnégation à toute épreuve jusqu'au sacre final tant il est vrai que la parole ne sait tracer son chemin qu'entre les hommes. C'est affaire de patience et de volonté.
Père de famille affable et bienveillant, sans distinction entre ses propres enfants et ses neveux & nièces, il a pleinement rempli la fonction de Père social propre au matriarcat africain(nijaay ni yaay) pour ces derniers. Le fils de la sœur, cet être qui nous est si proche et dont l'éducation nous incombe pour l'honneur de <<la case maternelle(néegu ndey)>>, il a su bien s'en occuper.
Bienvenu dans le panthéon de nos illustres hommes pour en constituer une identité plus que remarquable, gravée sur le marbre de notre roman national. De Gibraltar à Ngumba Ngéoul, de Mermoz à Paaleen, des générations entières voudront refaire le chemin humble qui les mèneront à toi, parce qu'ils auront été façonnés par ton viatique.
Gloire à la mémoire et paix à l'âme de Mouhamadou Doudou Fall.
CES GREVES SONT UNE FORME DE CHANTAGE…
Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service, Olivier Boucal, s’est prononcé hier dans une radio Sénégal de la place sur la grève des syndicats de la justice ainsi que celle du Saes.
La grève de 72 heures enclenchée par le Sytjust et l’Unt a fait sortir le ministre de la Fonction publique et de la réforme du service de ses gonds. Olivier Boucal qualifie ces mouvements d’humeur de «chantage» ou «une sorte de pression sur le gouvernement» qui ne passera pas d’autant plus qu’un pacte de stabilité sociale a été signé entre les deux parties, il y a deux mois..
Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service, Olivier Boucal, s’est prononcé hier dans une radio Sénégal de la place sur la grève des syndicats de la justice ainsi que celle du Saes.
Un mot d’ordre de 72 heures que le ministre juge incompréhensible, puisque cette grève intervient deux mois après la signature du pacte de stabilité. Il parle d’une forme de chantage que le gouvernement ne peut pas accepter. «Le 1er mai, un pacte de stabilité a été signé. Tous ces syndicats en grève sont signataires du pacte de stabilité sociale. Actuellement, ils sont en porte-à-faux avec la réglementation et avec leur engagement, car, il était question que nous, partie gouvernementale, nous prenions des engagements ferme. Ce que nous sommes en train de faire. Nous sommes en train d’élaborer actuellement notre plan de mise en œuvre du pacte. D’ailleurs, ils sont partie prenante et la semaine dernière seulement, nous étions à Sally dans un atelier pour élaborer ce plan d’action de mise en œuvre. Et malheureusement, je vois encore des gens retomber dans les mêmes pratiques que nous connaissions qui donne l’allure du «chantage».
Dans tous les cas, nous prenons acte et nous ne manquerons pas, nous, partie gouvernementale, de prendre les dispositions nécessaires pour voir comment arrêter tous ses mouvements d’humeur qui en vérité n’ont pas de sens», a martelé le ministre visiblement très en colère. «Il n’y a pas de raison que des gens décident de partir en grève. Si c’est pour le secteur de la justice, ce qu’ils sont en train de réclamer aujourd'hui est bien inscrit dans le pacte. Nous attendions donc de finir le plan de mise en œuvre pour engager les discussions avec tous les syndicats. Malheureusement, les gens nous emboitent le pas en pensant, peut-être, qu’ils vont faire une pression sur le gouvernement alors que cela ne marchera pas», souligne Olivier Boucal.
En revanche-t-dit-il, le dialogue reste ouvert. « Je pense que c’est au tour d’une table que nous trouverons une solution mais aussi nous n’avons jamais refusé le contact avec les syndicats», dit-il.
BUS A GAZ ET GARES MODERNES : LE SENEGAL SIGNE DES ACCORDS STRATEGIQUES AVEC LA CHINE
Le Sénégal franchit un pas décisif vers la modernisation de son système de transport public.
Le Sénégal franchit un pas décisif vers la modernisation de son système de transport public.
En marge du Forum économique de Hangzhou, en Chine, le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé une séance de signature d’accords entre le Fonds de développement des transports terrestres (Fdtt), l’Association de financement des transports urbains (Aftu) et des partenaires chinois, dont China Africa investment and development (Caid).
Au cœur de ces accords figure la création d’une unité industrielle d’assemblage et de montage de bus à gaz et électriques au Sénégal. Ce projet, conduit avec le constructeur mondial Yutong et le Groupe Zhenhuai Construction, marque une avancée technologique majeure. Il s’inscrit dans l’ambitieux programme de renouvellement de plus de 40 000 véhicules, prévu dans le cadre de Sénégal Vision 2050.
Les conventions signées prévoient également la rénovation et la construction de gares routières modernes, d’aires de repos, ainsi que de stations de recharge adaptées aux nouvelles motorisations propres.
Dans les cinq prochaines années, le Fdtt et l’Aftu entendent remplacer 6 000 véhicules urbains et interurbains, amorçant ainsi une véritable transformation du secteur.
Ces accords témoignent du dynamisme du partenariat sino-sénégalais et de la volonté du gouvernement de doter le pays d’un transport public moderne, durable et inclusif.
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LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE 2025 : L’ASSEMBLEE NATIONALE PASSE AU TOUT NUMERIQUE
L’Assemblée nationale du Sénégal vient de franchir un cap historique en amorçant une transformation numérique ambitieuse pour l’examen de la Loi de Finances Rectificative (LFR) 2025.
L’Assemblée nationale du Sénégal vient de franchir un cap historique en amorçant une transformation numérique ambitieuse pour l’examen de la Loi de Finances Rectificative (LFR) 2025.
Fini les kilos de papier et les piles de documents imprimés : désormais, les 165 députés accèdent à l’ensemble des textes budgétaires de manière dématérialisée, via un simple clic. Ce changement, porté par le Président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, s’inscrit dans une volonté d’efficacité, de modernité et de respect de l’environnement.
En six mois, ce projet de dématérialisation a permis de remplacer près de 1,3 tonne de papier par quelques mégaoctets. Grâce à des plateformes sécurisées, chaque parlementaire peut désormais consulter, rechercher et annoter les documents via une interface intuitive, avec des fonctions de recherche par mot-clé (Ctrl + F) pour un gain de temps considérable.
Outre cette transition écologique et technologique, l’institution a aussi veillé à l’inclusivité. Les députés non francophones seront assistés par des collaborateurs parlementaires dédiés, afin de garantir une participation équitable et éclairée aux débats.
Cette modernisation de l’hémicycle s’aligne sur les standards des grandes démocraties, et préfigure une Assemblée plus connectée, plus productive, et résolument tournée vers l’avenir.
DIOMAYE REAFFIRME SON ENGAGEMENT POUR UNE CEDEAO DES PEUPLES
Le président Bassirou Diomaye Faye est rentré à Dakar hier soir après avoir pris part à la 67e session ordinaire de la Cedeao, à Abuja (Nigéria), « à un moment où notre région fait face à des défis majeurs », comme il l’a écrit sur le réseau social X.
Le Président Bassirou Diomaye Faye est rentré à Dakar hier soir après avoir pris part à la 67e session ordinaire de la Cedeao, à Abuja (Nigéria), « à un moment où notre région fait face à des défis majeurs », comme il l’a écrit sur le réseau social X.
Le chef de l’Etat y a réaffirmé « l’engagement du Sénégal pour une Cedeao unie, réformée et tournée vers ses peuples ». Il a adressé ses félicitations au Président de la Sierra-Leone, Julius Maada Bio pour sa désignation à la tête de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement. Bassirou Diomaye Faye a exhorté ses pairs à poursuivre l’œuvre des pères fondateurs de « ce magnifique outil d’intégration qui vient de boucler 50 années d’existence ».
La lutte contre le terrorisme, la stabilité politique et les modalités d’un éventuel réengagement avec l’Alliance des Etats du Sahel (Aes) figuraient parmi les priorités du sommet. Les dirigeants ont également discuté de la gouvernance démocratique, de l’autonomisation financière de l’organisation et des réformes internes.
COURSES HIPPIQUES : LE CNG VEUT ERADIQUER LE DOPAGE
Le Comité national de gestion des courses hippiques (Cng) en croisade contre le dopage
Le Comité national de gestion des courses hippiques (Cng) souhaite porter le combat contre le dopage. Pour ce faire, il a organisé un séminaire de haut niveau pour plus de rigueur dans le contrôle.
Le Comité national de gestion des courses hippiques (Cng) en croisade contre le dopage. Lors de son séminaire de ce weekend, il a annoncé plusieurs mesures afin de lutter contre ce fléau, notamment en vue du Grand Prix du Chef de l’État prévu le 13 juillet. Souleymane Diagne, vice-président du CNG chargé des affaires juridiques, souhaite que les tests soient faits en amont. « Procéder aux contrôles le jour même du Grand Prix, c’est risquer de laisser passer les tricheurs et d’écarter les chevaux méritants », avertit-il. Ainsi, dès la saison prochaine, il y aura des tests lors des courses classiques lors de 5 ou 6 des 20 journées du calendrier. À noter qu’un “Vet-Gate”, espace pour garantir la fiabilité des prélèvements, sera mis en place.
Amendes salées
Afin de dissuader d’éventuels tricheurs, le Comité national de gestion des courses hippiques a annoncé plusieurs sanctions pour les auteurs de dopage. Ainsi, il y aura des amendes allant de 500 000 à 1 000 000 FCFA, une suspension de chevaux de 3 mois à 2 ans, une interdiction de faire courir pour les propriétaires récidivistes, un retrait d’agrément pour les entraîneurs.
Concernant les formes de dopage et les produits les plus utilisés, Alphonse Sène, directeur du développement des équidés qui représentait le ministère de l’Agriculture, a déclaré : « Le grand public s’interroge : quels produits sont utilisés pour doper les chevaux ? Ce sont essentiellement des substances médicamenteuses interdites, mais aussi des pratiques visant à augmenter artificiellement les performances du cheval. »