SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
7 août 2025
UN PILOTAGE STRATEGIQUE STRUCTURE ET PARTAGE
Face à une insatisfaction grandissante des citoyens sur la qualité des services publics, l’État du Sénégal a engagé une réforme en profondeur de son administration
Face à une insatisfaction grandissante des citoyens sur la qualité des services publics, l’État du Sénégal a engagé une réforme en profondeur de son administration. Dans cette dynamique, le ministère de la Fonction publique et de la Réforme du service public a clôturé, ce vendredi 16 mai 2025, les concertations thématiques dédiées à la transformation du service public.
À cette occasion, le ministre de tutelle, Olivier Boucal a réaffirmé que cette réforme ne saurait aboutir sans une volonté collective, une responsabilité partagée et un engagement concret au service des citoyens. Cette étape nationale s’inscrit dans la continuité d’une phase régionale inclusive, tenue dans les quatorze régions du pays. Elle a permis d’approfondir les grands axes de transformation de l’administration sénégalaise, structurés autour de cinq thématiques clés : l’amélioration de la qualité du service public et la participation citoyenne ; la gestion des ressources humaines ; la modernisation organisationnelle et la transition numérique ; la transparence, le contrôle et la lutte contre la corruption ; le pilotage stratégique de la réforme.
DES CONCERTATIONS INCLUSIVES ET RICHES EN PROPOSITIONS
Fruit d’un processus participatif associant l’administration publique, les partenaires sociaux, la société civile, le secteur privé, le monde universitaire et les collectivités territoriales, ces concertations ont abouti à la formulation de 354 propositions concrètes. Parmi celles-ci, on dénombre : 45 recommandations portant sur l’amélioration de la qualité du service public et le renforcement de la participation citoyenne ; 141 mesures pour optimiser la gestion des ressources humaines ; 60 propositions destinées à moderniser l’organisation administrative et à favoriser l’accélération numérique ; 108 actions en faveur de la transparence, de la lutte contre la corruption et du renforcement du contrôle interne. Le cinquième atelier, tenu hier a été spécifiquement dédié au pilotage stratégique de la réforme. Les échanges ont porté sur les mécanismes de gouvernance, les modalités de financement, le système de suivi-évaluation, ainsi que la responsabilisation des acteurs impliqués dans la conduite du changement.
UN CHANTIER STRUCTURANT POUR LA VISION SENEGAL 2050
Dans son discours de clôture, le ministre Olivier Boucal a salué la richesse des débats ainsi que l’implication des participants. Il a souligné l’importance de cette réflexion stratégique, qui s’inscrit en parfaite cohérence avec les orientations exprimées lors du Conseil des ministres du 14 mai 2025. À cette occasion, le Premier ministre avait rappelé que l’administration publique constitue le principal levier de mise en œuvre de la Vision Sénégal 2050. « Réformer le service public, c’est bâtir une administration plus performante, plus équitable, et véritablement au service du citoyen », a déclaré le ministre. Il a également insisté sur le rôle central du pilotage stratégique, qu’il a qualifié de boussole de la réforme, garantissant sa cohérence, son efficacité et sa durabilité. Les propositions issues de ces travaux seront consolidées pour nourrir l’Agenda national de la Réforme du service public, en parfaite adéquation avec les ambitions de la Vision Sénégal 2050 et les priorités de l’Agenda de Transformation nationale.
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DE CE SAMEDI 17 MAI 2025
L’actualité sénégalaise de ce samedi est dominée par les remous du dialogue national, les affaires judiciaires aux allures politiques, des tensions dans l’opposition, sans oublier des sujets de société et des performances sportives notables.
(SenePlus) L’actualité sénégalaise de ce samedi est dominée par les remous du dialogue national, les affaires judiciaires aux allures politiques, des tensions dans l’opposition, sans oublier des sujets de société et des performances sportives notables. Tour d’horizon des grandes "unes" qui font vibrer la presse nationale aujourd’hui.
Dialogue national : entre participation contestée et lignes de fracture
Le dialogue national, initié par le président Diomaye Faye, s’installe durablement dans le débat public. Mais au lieu de rapprocher les positions, il semble creuser davantage les fossés entre les acteurs politiques.
EnQuête en fait son titre principal avec : "Le dialogue qui divise", soulignant les nombreuses critiques qui entourent cette initiative. Le journal met en lumière les hésitations, voire les boycotts de certains partis, et les prises de position contrastées dans l’opinion.
WalfQuotidien s’intéresse particulièrement à la posture de Barthélémy Dias et titre : "Barth, les pieds dans le plat du Dialogue". Le maire de Dakar, fidèle à sa verve incisive, n’a pas mâché ses mots pour critiquer la forme et le fond de cette rencontre nationale.
De son côté, L’Info charge sévèrement l’opposant Ousmane Sonko, titrant : "Sonko, sponsor leader des insulteurs du Pastef", accusant le fondateur du parti de cultiver la violence verbale comme stratégie d’opposition.
Justice & politique : Sonko, Racine Sy et la Haute Cour en pleine ébullition
Le front judiciaire n’est pas en reste. Plusieurs journaux reviennent sur des affaires sensibles impliquant des figures politiques de premier plan.
Libération annonce l’ouverture de nouveaux fronts judiciaires avec le titre : "La DIC passe à l’action", en référence à une enquête sur un scandale financier d’une valeur de 312,125 millions FCFA. Le journal évoque également les nombreuses interpellations récentes d’hommes d’affaires et de responsables politiques.
Dans Les Échos, on retrouve une nouvelle accusation contre Ousmane Sonko, cette fois en lien avec un supposé soutien à "une meute d’insulteurs publics". Le journal revient aussi sur les révélations judiciaires concernant Farba Ngom et Tahirou Sarr.
Tribune consacre sa une au collectif Jamra, très critique envers Sonko, avec ce titre évocateur : "Jamra ouvre le feu sur Ousmane Sonko".
Pendant ce temps, L’Évidence rapporte le début du grand procès devant la Haute Cour de Justice, qui pourrait bien redistribuer les cartes dans les hautes sphères de l’État. Son titre : "Début du grand déballage devant la Haute Cour", suggère une session explosive.
Opposition : des rangs éclatés et des ambitions contrariées
Sur le terrain politique, Sud Quotidien note une dispersion stratégique au sein de l’opposition avec un titre limpide : "L’opposition en rangs dispersés". Le journal revient sur les tensions internes entre les partis d’opposition, notamment autour du dialogue national et des stratégies électorales à venir.
Société & religion : sermons, tribunes et réflexions citoyennes
Au cœur des préoccupations sociales, Direct News publie "L’analyse citoyenne de Moustapha K. Seck", une réflexion sur l’état de la gouvernance, la morale publique et le rôle des intellectuels dans la vie politique.
Sur le plan religieux, Source A met en lumière un discours marquant sous le titre : "Sermon de feu de l’Imam Ratib de Grand Mbao", dans lequel le guide religieux condamne fermement les dérives sociales et appelle à un retour aux valeurs.
Affaires & révélations : chute et tourments
Toujours dans Source A, un autre dossier défraie la chronique : "Le ciel tombe sur Nguer". L’ancien DG de la Senelec serait impliqué dans une nouvelle affaire, aggravant encore plus son cas judiciaire.
Bés Bi – Le Jour s’intéresse à un revers judiciaire dans l’affaire contre l’ancien ministre Ismaïla Madior Fall, titrant : "Les accusateurs de Ismaïla Madior Fall tombent". Le journal révèle que les principaux plaignants ont été arrêtés à leur tour par la DIC.
POP revient sur la mise en liberté de Racine Sy, figure de l’hôtellerie nationale, grâce à une caution de 797 millions FCFA. Le journal titre : "Racine Sy : une caution de 797 millions FCFA pour la liberté".
Le Soleil, de son côté, s'intéresse à l’environnement avec : "Le Lac Rose déjà sous pression", mettant en lumière les effets de la surexploitation touristique et industrielle sur ce site emblématique.
Sport : Sadio Mané et le duel du week-end en Ligue 1
Dans le domaine sportif, Rewmi Sports rend hommage à Sadio Mané, classé parmi les 50 meilleurs joueurs du monde, et surtout le seul Africain de ce top prestigieux. Titre du jour : "Sadio Mané, seul Africain dans le top 50 mondial".
Record consacre sa une au choc du championnat sénégalais : "Jaraaf – US Gorée, duel pour le fauteuil", une rencontre décisive pour le haut du tableau.
Enfin, Stades donne la parole à l’athlète Cheikh Tidiane Boye, qui affiche de grandes ambitions pour Paris 2024 : "Je souhaite que ces JO soient les meilleurs de toute l’histoire !".
PAR Abdou Aziz Cissé
OUSMANE SONKO, DÉFENDEZ LA LIBERTÉ AU BURKINA
EXCLUSIF SENEPLUS - Ils sont nombreux à avoir subi et continue de subir les foudres d’un pouvoir allergique à la contradiction. Il s’agit de s'ériger contre l’autoritarisme dont vous connaissez les effets dévastateurs
Lettre ouverte à Monsieur le Premier ministre du Sénégal, M. Ousmane Sonko.
À l’occasion de votre visite au Burkina Faso pour prendre part entre autres activités diplomatiques à la cérémonie d’inauguration du mausolée de Thomas Sankara, figure de proue de la souveraineté en Afrique, je tiens à vous adresser ce message avec respect, mais aussi avec une profonde inquiétude face à la situation que vit nos amis.
Vous le savez sans doute déjà : votre avocat, Maître Guy Hervé Kam, défenseur infatigable des droits humains, est toujours détenu de manière arbitraire depuis le 10 juillet 2024 par les autorités militaires burkinabè. Cette détention injuste, dénoncée à de nombreuses reprises par des organisations de la société civile et par des défenseurs des droits humains, constitue une violation flagrante des libertés fondamentales et de l’État de droit.
Petit rappel des faits. Le coordonnateur national du mouvement politique "Servir et non se servir" (Sens) avocat et cofondateur du collectif Balai Citoyen, Me Guy Hervé Kam, est emprisonné sous des accusations de "complot et association de malfaiteurs" sans aucun fondement et hors de toute procédure régulière.
Nous vous appelons solennellement à porter sa cause et si le protocole le permet à vous exprimer publiquement en faveur de sa libération, ainsi que celle de tous les militants pro-démocratie, journalistes, activistes et citoyens emprisonnés pour avoir simplement exercé leur liberté d’expression. Ils sont nombreux à avoir subi et continue de subir les foudres d’un pouvoir allergique à la contradiction. La liste est longue. Toutefois, je tiens à citer quelques noms de militants et de journalistes enlevés et envoyés soit au front soit dans des endroits inconnus :
Le 24 mars 2025, trois journalistes, Guézouma Sanogo, Boukari Ouoba et Luc Pagbelguem, ont été enlevés dans les locaux du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ). Ils ont été conduits vers une destination inconnue par des individus se présentant comme des agents des services de renseignement. Cet enlèvement est survenu trois jours après leurs dénonciations publiques concernant de la situation de la liberté de la presse et l’ingérence croissante du pouvoir dans les médias. Et comble du désarroi, au lendemain de leurs arrestations, le gouvernement a décidé de dissoudre l’Association des journalistes du Burkina (AJB), justifiant cette mesure par une non-conformité avec une loi de 2015 régissant les associations.
Par ailleurs, en 2024, plusieurs journalistes et figures des médias ont déja été enlevés et portés disparus, parmi lesquels Atiana Serges Oulon, Bienvenu Apiou, James Dembélé, Mamadou Ali Compaoré, Kalifara Séré, Adama Bayala. Tous étaient connus pour être critiques envers la junte au pouvoir.
Le Burkina Faso bénéficiait jusque-là d'un paysage médiatique dynamique, professionnel et pluraliste. Le pays comptait plus de 80 journaux (Sidwaya, L'Événement, Le Pays), 185 radios (Omega FM), une trentaine de chaînes de télévision (Radiodiffusion Télévision du Burkina, BF1) et plus d’une centaine de sites d’information (faso.net, Faso 7, Burkina 24, faso check...). Dans le dernier classement de Reporters Sans Frontières, le pays occupe la 105eme place sur 180. Et comme le dit les rédacteurs de ce rapport, « le traitement patriotique de l’information cher au capitaine Ibrahim Traoré, président de transition, a pris le pas sur la possibilité d’exercer un travail journalistique rigoureux. »
La répression ne se limite pas aux journalistes. Des militants politiques, des défenseurs des droits humains et des artistes sont soit enlevés, soit contraints à l’exil. Le 18 mars, le journaliste Idrissa Barry, membre de Sens, a été enlevé en plein jour après que son organisation a dénoncé des massacres de civils, attribués à l’armée. Le 22 mars, quatre autres membres du mouvement ont subi le même sort.
Le 30 mars, le Secrétaire exécutif du mouvement Balai Citoyen, Ousmane Lankoande, a été enlevé par la junte militaire à son retour d'un événement à Cotonou, au Bénin. Quelques jours auparavant, un autre activiste de Balai Citoyen, Amadou Sawadogo, avait également été kidnappé à Ouagadougou. Beaucoup d’autres ont quitté le pays.
Pour votre information, le Balai citoyen est un mouvement issu de la société civile, qui a pris part de manière active à l'opposition au soulèvement populaire en 2014 qui a fait échec à la tentative de Blaise Compaoré de faire un 5ème mandat. Aujourd’hui ces militants sont muselés et traqués.
La liste est loin d’être exhaustive. Mais au risque de tirer en longueur je vais m’en arrêter-là. Votre engagement en faveur de la démocratie et de la souveraineté populaire vous place dans une position privilégiée pour rappeler à nos États que la liberté d’opinion n’est pas un crime, et que la justice ne saurait être sélective entre les pro et les « traïitres à la nation ».
Pour finir, nous vous adressons cette lettre que nous espérons que vous lirez, parce que nous croyons, que vous êtes l’un des leaders politiques, [LN1] les plus légitimes en Afrique pour porter ce combat qui dépasse les frontières, car il s’agit de respect et de défense des libertés fondamentales et contre l’autoritarisme dont vous connaissez les effets dévastateurs bien plus que nul autre.
En vous remerciant pour votre attention et votre engagement pour les valeurs de justice et de l’État de droit, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre haute considération.
Abdou Aziz Cissé est chargé de plaidoyer, AfricTivistes.
* AfricTivistes est un réseau panafricain qui rassemble des défenseurs de la démocratie et des libertés fondamentales.
par Adama Dieng
DE NOS DIFFÉRENCES JAILLIT LA PAIX
EXCLUSIF SENEPLUS - Chacun de nous a le pouvoir de semer les graines de la coexistence pacifique dans nos familles, nos communautés et nos nations. N'oublions jamais que nous sommes les maillons d'une chaîne de fraternité humaine
À l'occasion de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix, Adama Dieng, envoyé spécial de l'Union africaine pour la prévention du génocide, appelle dans le message ci-après prononcé au Conseil des sages musulmans à Abu Dhabi, à transformer les différences en forces pour bâtir un monde de coexistence pacifique. L'ancien Secrétaire général adjoint des Nations Unies nous invite à devenir des "ambassadeurs de la paix" dans les communautés, soulignant que cette mission exige non seulement la fin des conflits, mais aussi compréhension, empathie et engagement collectif.
"Frères et sœurs en humanité,
En cette Journée internationale du vivre-ensemble en paix, nous sommes unis dans un esprit d'amour, d'harmonie et de respect mutuel. C'est un profond honneur de repenser au chemin parcouru, en particulier aux efforts inlassables de visionnaires comme Cheikh Bentounes, dont la sagesse a inspiré notre engagement collectif en faveur de la paix.
La Journée internationale du vivre-ensemble en paix repose sur des principes philosophiques fondamentaux tels que la tolérance, l'inclusion, la compréhension et la solidarité. Elle vise à promouvoir la coexistence pacifique en encourageant l'acceptation des différences et le respect mutuel. Pour concrétiser cette vision, plusieurs actions sont nécessaires : enseigner dès le plus jeune âge l'importance du respect et du dialogue interculturel ; Encourager les échanges entre les communautés et les cultures pour renforcer la compréhension mutuelle ; lutter contre les discriminations et les injustices sociales qui alimentent les conflits ; et mettre en œuvre des politiques favorisant la paix et la réconciliation.
Cette journée n'est pas seulement une reconnaissance de nos idéaux communs, mais un appel à l'action. Vivre en paix ensemble exige plus que la simple cessation des conflits ; elle exige compréhension, empathie et un engagement en faveur de la coexistence au sein de nos diverses cultures et croyances. Nous devons considérer nos différences comme des atouts, favorisant le dialogue et la coopération qui enrichissent notre communauté mondiale.
Relevons le défi de devenir des ambassadeurs de la paix, en favorisant des environnements qui célèbrent la paix et promeuvent la justice. Chacun de nous a le pouvoir de semer les graines de la coexistence pacifique dans nos familles, nos communautés et nos nations.
Ensemble, réaffirmons notre engagement à bâtir un monde où chaque individu se sent en sécurité et valorisé, quelles que soient ses origines. Aujourd'hui, nous célébrons non seulement les principes de paix, mais aussi les actions qui les transforment en réalité.
En ce jour, prenons tous un moment pour réfléchir à la manière dont nous pouvons contribuer à la paix dans nos vies et celles de ceux qui nous entourent. Inspirons le changement par nos actions, éduquons les générations futures aux valeurs de tolérance et poursuivons l'œuvre essentielle d'unification de l'humanité dans la quête de la paix. Ensemble, par des actions concrètes et une volonté collective, nous pouvons construire un monde où vivre ensemble en paix est plus qu'un idéal, mais une réalité quotidienne. N'oublions jamais que nous sommes les maillons d'une chaîne de fraternité humaine.
Que Dieu nous bénisse !"
"Brothers and sisters in Humanity,
On this International Day of Living in Peace Together, we stand united in the spirit of love, harmony, and mutual respect. It is a profound honor to reflect on the journey that led us here, particularly the relentless efforts of visionaries like Cheikh Bentounes, whose wisdom inspired our collective commitment to peace.
The International Day of Living Together in Peace is based on fundamental philosophical principles such as tolerance, inclusion, understanding, and solidarity. It aims to promote peaceful coexistence by encouraging the acceptance of differences and mutual respect. To make this vision a reality, several actions are necessary: teaching from an early age the importance of respect and intercultural dialogue; encouraging exchanges between communities and cultures to strengthen mutual understanding; combating discrimination and social injustices that fuel conflict; and implementing policies that promote peace and reconciliation.
This day is not merely a recognition of our shared ideals but a call to action. Living in peace together requires more than just a cessation of conflict; it demands understanding, empathy, and a commitment to coexistence amidst our diverse cultures and beliefs. We must embrace our differences as strengths, fostering dialogue and cooperation that enrich our global community.
Let us challenge ourselves to become ambassadors of peace, fostering environments that celebrate peace and promote justice. Each one of us has the power to sow the seeds of peaceful coexistence in our families, communities, and nations.
Together, let us reaffirm our dedication to building a world where every individual feels secure and valued, regardless of their background. Today, we celebrate not just the principles of peace, but the actions that transform those principles into a lived reality.
On this day, may we all take a moment to reflect on how we can contribute to nurturing peace in our lives and the lives of those around us. Let's inspire change through our actions, educate future generations on the values of tolerance, and continue the vital work of uniting humanity in the quest for peace. Together, through concrete actions and collective will, we can build a world where living together in peace is more than an ideal, but a daily reality. We shall never forget that we are the links of a chain for human fraternity.
God bless us !"
BUILDERS ELIMINE LE JARAAF ET RETROUVE G. FOOT EN FINALE
L’aventure s’arrête pour le Jaraaf de Dakar. Hier, au stade municipal de Ngor, les Vert et Blanc de la Médina ont été éliminés par Builders, une équipe qui évolue en National 1 (2-2, tab 5- 3)
Le Jaraaf de Dakar a chuté en demi-finale de la 64e édition de la Coupe du Sénégal. Hier, l’équipe de la Médina a été éliminée par Builders FC à la séance des tirs au but. par contre, Génération Foot a réussi à barrer la route à Guelewars de Fatick au stade Massène Sène.
L’aventure s’arrête pour le Jaraaf de Dakar. Hier, au stade municipal de Ngor, les Vert et Blanc de la Médina ont été éliminés par Builders, une équipe qui évolue en National 1 (2-2, tab 5- 3). Pourtant, dès l’entame de la partie, le club de la médina montre carrément ses intentions dans cette partie.
Dominateurs, les Vert et Blanc déroulent et se créent beaucoup d’occasions sans pour autant trouver la faille. Mais, après 20 minutes de jeu, Ababacar Sarr est fauché dans la surface après une action d’école rondement menée par les Vert et Blanc. Fallou Fall va exécuter la sentence et ouvrir le score sur penalty (1- 0).
Galvanisés par ce but, les partenaires de Cheikh Lo multiplient les attaques. Éloigné des terrains depuis le mois de janvier, l’arrière latéral marque dès son troisième match (dont deux en tant que titulaire). Adama Wade, sur un coup franc de Rémi Bocandé, pense doubler la mise (29e). Mais l’arbitre de touche signale une position de hors-jeu. A la fin de la première mi-temps, les hommes de Malick Daf mènent au tableau d’affichage.
Au retour des vestiaires avec les consignes apportées, Builders montre un autre visage. Les joueurs de Patte d’Oie misent sur l’attaque pour revenir au score. Et c’est Pape Thiaw qui va sonner la révolte de ses partenaires. Nous jouons la 50 minute, l’attaquant Thiaw voit sa frappe déviée en corner. Quelques minutes plus tard, sur une belle action collective, Adama Keita tente de tromper la vigilance du portier adverse, mais ce dernier voit sa tête repoussée. Alors que le club de la Médina pensait gérer la partie, Bouly Lô remet les deux équipes à égalité (1-1) à dix minutes de la fin de la partie. Les deux équipes se rendent alors en prolongations où le Jaraaf prend encore l’avantage grâce à Mouhamed Niang (2-1, 95e). Mais la joie n’est que de courte durée pour les hommes de Malick Daf qui se font une nouvelle fois rattraper après un penalty concédé (2-2, 100e).
Finalement, le club de la Médina va s’incliner lors de la séance fatidique des tirs au but (3-5) devant l’équipe héroïque de Builders FC. Le club de Patte d’Oie accède pour la première fois de son histoire à ce stade de la compétition.
G. FOOT ÉCARTE GUELEWARS DE FATICK
Comme l’année dernière, Jaraaf s’arrête en demi-finales. Lors de la précédente édition, le club médinois a été sorti aux tirs au but par Académie Férus Foot, une formation évoluant en régional. Dans l’autre demi-finale, Génération Foot a battu Guelewars (1-0). L’unique but de la partie a été inscrit par Alassane Sy. Vainqueur de la coupe du Sénégal en 2018, Génération Foot retrouve la finale de la compétition pour la troisième fois de son histoire
LE CDEPS PERD LA PREMIERE MANCHE
Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) a vu sa requête contre l’arrêté du ministre de la Communication portant cessation de «diffusion et de parution des médias non-conformes», déclarée irrecevable.
La requête en annulation introduite devantle juge des référés de la Cour suprême par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEpS) pour une suspension des assignations de cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» a été jugé irrecevable. Toutefois, la structure patronale de la presse va réintroduire un nouveau recours contre l’arrêté du ministre de la Communication.
Il faudra repasser devant le juge des référés pour espérer avoir gain de cause. Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) a vu sa requête contre l’arrêté du ministre de la Communication portant cessation de «diffusion et de parution des médias non-conformes», déclarée irrecevable.
Le patronat de la presse demandait la suspension de l’arrêté du ministre Alioune Sall. «Le juge des référés, statuant sur l’arrêté portant cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» au Code de la presse, a jugé ce jeudi irrecevable la première requête en annulation introduite par le pool d’avocats dirigé par Me El Hadj Amadou SALL», a indiqué, hier, dans un communiqué, le Cdeps qui, dans le même temps, rapporte que son avocat «Me SALL a informé, que lors des débats, l’Avocat général et l’Agent judiciaire de l’État auraient tous deux affirmé que le ministre de la Communication n’a aucune compétence pour ordonner l’interdiction de diffusion et de parution des médias». Pour le moment, indique le Cdeps, la décision motivée et écrite du juge des référés n’a pas encore été portée à l’attention des parties. Mais, le Cdeps entend dès lors réintroduire une nouvelle requête après réception de la notification de la décision rendue par le juge des référés en vue de juger l’affaire dans le fond. Car, pour des questions procédurales, le juge des référés statue d’abord sur les conditions de recevabilité d’une requête. Et ce n’est qu’après que la requête est jugée recevable que le juge se prononcera sur le fond. «Ce n’est donc que partie remise. Une nouvelle requête sera introduite devant le juge des référés pour juger, sur le fond, de l’illégalité de l’arrêté du ministre de la Communication, qui a décrété de manière arbitraire la cessation de parution et de diffusion des médias», a indiqué le Cdeps qui regrette, dans le même registre que «l’acte inique» du ministre de la Communication, sans aucune base légale, a provoqué la fermeture des entreprises de presse et le chômage de plusieurs milliers de professionnels des médias, mères et pères de famille, en cette veille de Tabaski 2025. «La réputation des entreprises de presse en a subi un coup auprès de l’opinion et des annonceurs, bailleurs de la presse. L’État devrait en faire les frais, en payant des dommages et intérêts pour les préjudices subis», a dénoncé le patronat de Presse. «Les parties se sont accordées à dire que la décision du ministre de la Communication viole la loi. C’est pourquoi, nous avons grand espoir quand nous allons introduire à nouveau une requête en annulation devant le juge des référés que nous aurons gain de cause pour que l’injustice que les médias sénégalais subissent de la part du ministre de la Communication soit annihilée», a indiqué le président du Cdeps, Mamadou Ibra Kane, que nous avons joint au téléphone.
MOBILISATION SILENCIEUSE POUR LIBÉRER LE MILITAIRE ENLEVÉ EN CASAMANCE
Entre médiateurs traditionnels, déplacements en Gambie voisine et canaux discrets de communication, tous les efforts convergent vers une résolution pacifique de cette crise qui menace le dialogue entre Dakar et certaines factions du MFDC
(SenePlus) - Voilà un mois qu'un officier sénégalais est retenu captif par des rebelles en Casamance. Loin des opérations militaires d'envergure, c'est une intense diplomatie de l'ombre qui s'est mise en place pour obtenir sa libération sans compromettre le fragile processus de paix en cours dans la région.
"Des canaux de discussions sont ouverts entre l'armée sénégalaise et les ravisseurs du soldat disparu, qui serait en bonne santé et détenu dans des conditions acceptables", révèle Jeune Afrique dans ses colonnes. Si cette information n'a pas été confirmée officiellement par l'état-major, elle illustre la stratégie privilégiée par Dakar : la négociation plutôt que la confrontation.
L'enlèvement remonte au 16 avril dernier. L'officier participait à une opération de sécurisation dans la zone des Palmiers, département de Bignona, lorsque son unité a été "prise à partie par un groupe armé", selon les termes utilisés par l'armée sénégalaise. Un militaire a été blessé et un autre enlevé lors de cet accrochage qui faisait suite à un braquage dans le village de Djinaky.
Face à cette situation, l'armée semble avoir rapidement écarté l'option d'une intervention musclée. "Des négociations sont en cours pour le retrouver [sans qu'il y ait de représailles]", confie une source à JA, confirmant ainsi la volonté des autorités de ne pas compromettre par une action précipitée les avancées récentes dans le processus de paix.
Une mobilisation discrète mais efficace
La discrétion est de mise, mais les efforts se multiplient. D'après les informations recueillies par le magazine panafricain, "certains notables locaux se sont rendus en Gambie voisine afin de faciliter le contact avec le groupe des ravisseurs qui évoluerait dans cette zone frontalière". Ces démarches soulignent l'importance des réseaux traditionnels et transfrontaliers dans la résolution de cette crise.
Henry Ndecky, médiateur chevronné impliqué depuis des années dans les négociations entre l'État et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), confirme cette mobilisation : "Nous échangeons avec toutes les personnes qui peuvent influencer ceux qui le détiennent". Une approche qui avait déjà fait ses preuves en 2022, lorsque sept soldats sénégalais avaient été libérés après plusieurs semaines de captivité grâce à l'intervention de la communauté catholique Sant'Egidio.
Cette stratégie de négociation s'inscrit dans un contexte plus large de dialogue entre l'État sénégalais et certaines factions du MFDC. Le 23 février dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko s'était rendu à Bissau pour participer à des discussions tripartites incluant le Sénégal, la Guinée-Bissau et des représentants du mouvement indépendantiste. À cette occasion, il avait évoqué "un accord important qui constitue un très grand pas vers la paix en Casamance".
Les branches du MFDC engagées dans ces pourparlers ont d'ailleurs tenu à se démarquer de l'enlèvement, précisant qu'elles n'avaient "rien à voir avec cet accrochage". Cette prise de distance suggère des divisions persistantes au sein du mouvement rebelle, certaines factions refusant visiblement de déposer les armes malgré les avancées diplomatiques.
"Cela ressemble fort à un acte de sabotage après la venue du Premier ministre à Bissau", analyse pour Jeune Afrique un spécialiste du conflit souhaitant garder l'anonymat. Cette lecture de la situation explique d'autant plus la prudence des autorités sénégalaises, qui cherchent à éviter que cet incident isolé ne fasse dérailler l'ensemble du processus de paix.
Un précédent encourageant
L'histoire récente de la Casamance offre des motifs d'espoir pour une résolution pacifique de cette crise. Le 13 mai dernier, rappelle Jeune Afrique, une aile du MFDC célébrait les deux ans de sa sortie du maquis. Ce sont 250 combattants qui avaient alors déposé les armes dans le département de Bignona, démontrant la possibilité d'une transition du conflit vers la paix.
Cette expérience pourrait servir de modèle pour résoudre la crise actuelle, d'autant que le "Plan Diomaye pour la Casamance", chiffré à plus de 53 milliards de francs CFA, offre un cadre propice pour l'intégration des anciens rebelles. Ce programme ambitieux vise notamment à faciliter "le retour des populations déplacées, l'amnistie dont pourraient bénéficier les anciens combattants et leur réintégration dans la société".
Si l'enlèvement du militaire sénégalais n'a pas, selon les sources de Jeune Afrique, "eu d'incidence sur les négociations en cours", il met néanmoins en lumière les défis qui persistent dans la résolution du conflit casamançais.
"Le braquage de Djinaky semblait surtout répondre à des logiques économiques", précise l'analyste cité par le magazine, soulignant ainsi l'un des obstacles majeurs à la pacification durable de la région : la reconversion des combattants et leur intégration économique. Les anciens rebelles qui ont déjà rejoint la vie civile font face à d'importantes "difficultés économiques et administratives", particulièrement ceux ayant passé "plusieurs décennies dans la clandestinité".
La libération du militaire enlevé constituerait un signal fort pour la poursuite du processus de paix. C'est pourquoi l'ensemble des acteurs impliqués dans cette médiation silencieuse œuvrent avec patience et détermination, conscients qu'un dénouement pacifique de cette crise renforcerait la dynamique positive engagée depuis plusieurs mois en Casamance.
PAR HABIB DEMBA FALL
L’IMMUNITÉ SANITAIRE DU JUSTICIER JUSTICIABLE
L’immunité parlementaire des députés de la Place Soweto est un sujet qui tient la dragée haute au pétrole de Sangomar, à l’or de Kédougou et au gaz de Saint-Louis. Une clameur à haut débit au cœur de l’espace public.
L’immunité parlementaire des députés de la Place Soweto est un sujet qui tient la dragée haute au pétrole de Sangomar, à l’or de Kédougou et au gaz de Saint-Louis. Une clameur à haut débit au cœur de l’espace public. Le convoi de ces justiciables peu ordinaires a obtenu le ticket pour la Haute Cour de Justice.
Dans le même convoi, la partie accusatrice a installé d’anciens ministres qui ne font pas partie de cette législature. Les huées et les vivats n’ont pas pu ramollir la détermination des nouvelles autorités et des députés de la majorité : envoyer devant cette juridiction les présumés auteurs de détournements de deniers publics, d’escroquerie, d’association de malfaiteurs, de fautes de gestion, entre autres. Les rôles changent. La démocratie a le secret du jeu de chaises musicales : ça va aujourd’hui dans un sens et ça revient demain dans un autre sens. Le député Guy Marius Sagna a rappelé cette loi des cycles au gré des verdicts du suffrage universel. Demain, au tour des actuels accusateurs de prendre sur le fauteuil des accusés d’aujourd’hui. Voilà qui suffit pour inviter les députés à voter, en leurs âme et conscience, la mise en accusation d’anciens ministres.
Le glaive de la Justice parle par la suite. L’immunité parlementaire est donc déchirée pour des députés ayant été ministres au moment des faits qui leur sont reprochés. Et ça parlemente pour une autre immunité, celle d’Azoura Fall, présentée en victime de la répression attribuée au pouvoir de Macky Sall par ses camarades de combat et par lui-même. Accusé d’avoir tiré à vue par une rafale de mots acerbes, Azoura Fall en garde-à-vue avant d’être déféré au Parquet et placé sous mandat de dépôt pour « discours contraire aux bonnes mœurs ». Ce sujet de droit n’est pas un sujet d’exégèse juridique pour moi. Le procès a commencé dans les médias comme dans les réseaux sociaux. Pour sa défense, les amis et sympathisants de sa cible le présentent en bourreau de l’honorabilité de l’ancien président de la République, Macky Sall. Les rigueurs de la vie carcérale, précisément une torture à l’extrême, auraient eu raison… de la raison de l’activiste. Un tableau d’apocalypse est dressé : debout pendant six mois la nuit, sans dormir, des troubles psychiques, des béquilles et un cœur lourd d’amertume.
Les misères d’un justicier pour ses camarades de combat ou le cynisme d’un insulteur public selon ses contempteurs. Sa santé mentale aurait fait les frais d’un dérèglement provoqué par l’acharnement contre sa personne. Une expertise médicale commanditée par ses avocats a permis de diagnostiquer un « trouble post-psychotraumatique » entrainant « une souffrance psychologique et des conséquences physiques. Il a été libéré en attendant la fin de son procès. La Justice montre bien qu’elle sait refuser au droit une coloration politique, même lorsqu’on s’en prend à un ancien chef de l’État dans un contexte où la météo politique trouve des nuages dans les relations entre les anciens et les nouveaux. A ce niveau, cette procédure contre l’activiste Azoura Fall est un avertissement à tous les agitateurs d’idées subversives ou carrément diffamatoires. L’activiste dit proche du pouvoir a été envoyé en prison avant son jugement en flagrants délits.
Demain, ceux qui vont dire des insanités contre les actuels tenants du pouvoir ne pourront pas invoquer un acharnement sur les vaincus pour justifier leurs propres outrages. Ils ne pourront que difficilement convoquer les plaintes ou incarcérations ciblées, les activistes supposés proches de l’opposition qui porteront atteinte à l’honorabilité de personnes incarnant actuellement les institutions, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre, Ousmane Sonko, etc. La Justice aura mis tout le monde sur un pied d’égalité. La bonne nouvelle de la semaine est qu’il n’y a pas d’impunité parcellaire. L’honorabilité d’honnêtes citoyens sera sauve, au-delà des lignes de démarcation politique. Le niveau d’ancrage de l’insulte dans notre quotidien est alarmant. L’insulte est comme une mauvaise herbe qui croît et avale les espaces de convivialité et de grande courtoisie. C’est l’arme secrète de justiciers autoproclamés dans leur grande colère.
Des justiciers qui trouvent leur légitimité dans les mutations enregistrées dans l’espace public devenu plus ouvert à la faveur des acquis démocratiques et de la libération de la parole publique à l’aide des réseaux sociaux par exemple. Azoura est de ceux qui ont acquis leur grade d’ancien combattant en défiant un ordre politique et social qu’ils ont pensé injuste sous Macky Sall. Il en porterait les stigmates. Une compassion militante sur son sacrifice patriotique soutient l’avis médical qui, en principe, ne se nourrit pas d’émotion. Hélas, le justicier adulé par ses camarades de combat est tout simplement un justiciable, même s’il est peu ordinaire.
Il obtient une immunité d’un autre type, l’immunité sanitaire au moment où l’immunité parlementaire de députés est levée de la même manière qu’on déchire un voile d’inviolabilité. Le cycle de convocation ou d’arrestation d’activistes ou « chroniqueurs » alimente un débat de camps. La victimisation (activistes ou militants hostiles à la majorité comme Adama Fall) et la santé mentale défaillante (pour Azoura proche de l’actuelle majorité au pouvoir) sont convoquées. Une sorte d’immunité parlementée, dans une fièvre du parti-pris politique.
PAR MOUSSA DIOP
QUAND LE VÊTEMENT DEVIENT POLITIQUE
Le 13 mai 2025, le décès de José « Pepe » Mujica, ancien président de l’Uruguay (2010-2015) et figure emblématique de la gauche latino-américaine, a rappelé combien l’habit peut être politique. Refusant de porter la cravate...
La coquetterie des convictions vestimentaires n’a d’égale que l’engagement militant du choix de l’habit. Oui, aussi vraie que soit l’histoire, faite d’incompréhensions et de stèles gigantesques, l’habit ne fait pas toujours le moine, mais il renvoie souvent au patrimoine. L’apparat est unique, et ne ment pas sur la vision du monde.
Le 13 mai 2025, le décès de José « Pepe » Mujica, ancien président de l’Uruguay (2010-2015) et figure emblématique de la gauche latino-américaine, a rappelé combien l’habit peut être politique. Refusant de porter la cravate, Mujica partageait cette conviction avec le Líder Máximo Castro, fidèle pourfendeur du costume occidental. Quelques jours plus tôt, la photographie de la poignée de main entre Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, en tenue militaire, et Vladimir Poutine, à l’occasion du 80e anniversaire de la victoire russe sur l’Allemagne Nazie, renforçait l’idée que le choix du vêtement n’est jamais anodin. Ainsi, le keffieh de Yasser Arafat symbolise le peuple palestinien, dont les cris de liberté ne sont pas une insulte, mais un appel.
Il partage le même rayon que le béret du Che Guevara, dont l’iconographie abondante continue de séduire. Il en va de même des chemises légendaires de Nelson Mandela, ce « héros éternel », comme le titrait Le Soleil du vendredi 6 décembre 2013, au lendemain de son décès, avec un sourire aussi captivant qu’un lièvre pris dans les phares d’une voiture sur une piste sablonneuse, quelque part entre les villages du Baol. Ce même Madiba, en tenue bariolée, tente, un dimanche 4 mai 1997, de sauver ce qui peut encore l’être du destin du Zaïre, à la veille de devenir la République démocratique du Congo, en réunissant Mobutu et Laurent-Désiré Kabila. Le vieux « Léopard », fidèle à sa garde-robe, arbore une tenue évoquant son animal fétiche. Rongé par la maladie, il s’éteindra quelques mois plus tard. Sur le plan politique, les années de règne de l’autoproclamé « citoyen président fondateur » sont marquées par la polémique, avec une gouvernance souvent qualifiée de dictatoriale.
Mais Mobutu fait aussi partie des premiers dirigeants africains à mettre en place une doctrine vestimentaire, pour se démarquer du système capitaliste occidental, avec l’abacost (« à bas le costume »). Ce veston d’homme, généralement sans col et à manches courtes, symbolisait le rejet de la culture coloniale. Il fut imposé dans le Zaïre de Mobutu durant les décennies 1970 et 1980. En face de lui, Kabila père se distingue lui aussi par sa tenue : une saharienne militaire, manière d’affirmer son rôle de chef de guerre. À la tête de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (Afdl), il mène un mouvement rebelle dont la progression, à 100 kilomètres de Kinshasa, semble inexorable. Près de 28 ans après la disparition de Mobutu, le vêtement continue de symboliser une vision, voire une doctrine politique, dans un monde où les aspirations ne se lèvent plus nécessairement en direction de l’Occident.
Ainsi, à l’heure de la fin déclarée de la Françafrique et des revendications souverainistes, l’uniforme militaire constitue la norme dans l’Alliance des États du Sahel (Aes, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger). Il fait également figure de mode en Guinée, sous le général Doumbouya, même s’il est souvent concurrencé par des tenues traditionnelles. Et elles font fureur plus que les fourrures dans le pays de la Teranga. À l’ombre du baobab, le duo formé par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et son Premier ministre, Ousmane Sonko, a fait bouger le curseur du pourcentage de tenues traditionnelles portées par l’exécutif sénégalais depuis 1960.
C’est devenu l’une de leurs marques. Mêlant tradition et modernité, leurs tenues, vestons avec pantalons et versions contemporaines de ce que l’on appelait jadis le « Tourki Ndiarème », donnent naissance à un modèle revisité parfois appelé « Sohaibou ». C’est « une sorte de renaissance stylistique », comme l’avait si bien nommé le jeune et très talentueux journaliste du Soleil, Adama Ndiaye, dans un article intitulé « Quand la mode sénégalaise habille la souveraineté ». Si la cravate, d’origine croate, est devenue un apparat occidental avant d’être adoptée dans le monde entier, le « Tourki Ndiarème », d’inspiration turque, et le « Khaftane », déformation du caftan aux origines perses, ont, quant à eux, été adaptés aux réalités sénégalaises pour mieux s’inscrire dans l’air du temps.
L'ONU PRÉPARE SA MUE HISTORIQUE
Le gel des contributions américaines décidé par Donald Trump contraint le secrétaire général à envisager une restructuration majeure, avec jusqu'à 7 000 suppressions de postes et des délocalisations massives
(SenePus) - Un plan drastique qui pourrait supprimer jusqu'à 20% des postes se dessine à New York, alors que l'organisation internationale fait face à une crise financière majeure provoquée par les coupes budgétaires américaines.
L'Organisation des Nations unies s'apprête à connaître la plus importante transformation de son histoire. Face aux coupes budgétaires annoncées par l'administration Trump, le secrétaire général Antonio Guterres a lancé en mars dernier un vaste chantier de réflexion baptisé "ONU80", en référence au 80e anniversaire de l'institution. Selon les informations rapportées par le journal Le Monde, cette réforme pourrait entraîner la suppression de 20% des effectifs, soit jusqu'à 7 000 postes sur les 35 000 que compte le secrétariat.
"Des décisions difficiles et inconfortables s'annoncent", a prévenu Antonio Guterres lors d'une réunion publique tenue le 12 mai, préparant ainsi le terrain à ce qui s'annonce comme un bouleversement majeur pour l'organisation internationale.
Si l'ONU a traversé plusieurs périodes difficiles au cours de son histoire, la situation actuelle semble particulièrement critique. "L'ONU a traversé plusieurs crises financières au cours de son histoire, mais celle-ci semble particulièrement existentielle", analyse Maya Ungar, experte des Nations unies au sein du groupe de réflexion International Crisis Group, citée par Le Monde. "Il existe un réel sentiment qu'un changement fondamental dans la façon dont l'ONU gère son budget et ses opérations est nécessaire."
Au cœur de cette tempête financière se trouve la décision de Donald Trump, qui a signé le 4 février dernier un décret présidentiel gelant tout paiement de contributions volontaires aux agences onusiennes. De plus, selon des informations non encore confirmées officiellement, le secrétaire d'État américain Marco Rubio envisagerait de supprimer la totalité des contributions obligatoires au budget des opérations de maintien de la paix, dont les États-Unis financent actuellement 25%, et de réduire drastiquement la participation américaine au budget régulier (22% actuellement).
Ces coupes budgétaires ont déjà eu des conséquences immédiates sur plusieurs agences spécialisées comme le Programme alimentaire mondial, l'Organisation mondiale de la santé ou le Haut-Commissariat aux réfugiés, qui ont annoncé des licenciements pouvant atteindre "entre 20% et 30% de leurs effectifs", selon le quotidien français.
Une stratégie en trois axes
Face à cette situation, Antonio Guterres a élaboré une stratégie en trois volets. D'abord, "identifier les politiques efficaces et les appliquer". Ensuite, "chasser les doublons parmi les 3 600 mandats", ces missions confiées par les États membres qui s'accumulent sans être jamais officiellement terminées. Enfin, "réfléchir à des changements structurels" plus profonds.
Des mesures concrètes commencent déjà à être mises en œuvre, notamment des délocalisations de services vers des villes moins coûteuses que New York ou Genève. Sont visées en priorité "Bangkok, Nairobi, Dakar, Bonn, Bruxelles ou Valence", précise Le Monde. "Toutes les fonctions qui n'interagissent pas en direct avec les États membres, comme le service des ressources humaines, la gestion de la chaîne d'approvisionnement ou le service informatique de l'organisation, vont quitter le siège", indique le journal.
Ces réformes engendrent logiquement une forte anxiété parmi les employés de l'ONU. "L'ambiance est lourde, autant parmi les fonctionnaires internationaux, établis à New York ou Genève avec leur famille, que parmi les employés locaux, qui risquent de perdre leur poste", confie un salarié sous couvert d'anonymat au Monde.
L'inquiétude a été amplifiée par la fuite d'un mémo interne du projet ONU80 début mai, qui évoquait des fusions d'agences et de départements, déplorant notamment des "méthodes de travail dépassées", un "manque d'efficacité", une "inflation du nombre de hauts responsables" et une "duplication des tâches à travers le système onusien".
Face à cette situation, Antonio Guterres a tenté de rassurer ses équipes dans une lettre envoyée le 13 mai, reconnaissant que "les 'fuites' et les rumeurs peuvent engendrer une anxiété inutile" et précisant que l'organisation était encore "en phase d'élaboration des propositions".
Une pression américaine déjà utilisée par le passé
Ce n'est pas la première fois que Washington utilise son poids financier pour contraindre l'ONU à des réformes. À la fin des années 1980, le président Ronald Reagan avait déjà retardé le paiement de la contribution obligatoire américaine, provoquant des "crises de liquidités chroniques" et forçant l'organisation à revoir sa gestion financière.
Ces pressions passées ont conduit à plusieurs évolutions significatives, comme "le vote du budget par consensus, ou la création du service d'audit interne (Office of Internal Oversight Services), des mécanismes permettant aux contributeurs importants de garder un œil sur le détail des finances", rappelle Le Monde.
Toutefois, l'intention finale de l'administration Trump reste floue. "Les États-Unis entendent peut-être instrumentaliser cette crise, comme ils ont pu le faire par le passé", note un diplomate spécialisé dans les budgets onusiens cité par le journal. "Mais si l'objectif est d'interrompre tous les paiements, nous serons alors confrontés à une crise majeure."
Les propositions finales du secrétaire général pour cette réforme d'ampleur seront communiquées en septembre, mais Antonio Guterres a d'ores et déjà prévenu que les effets de ces changements "seront visibles pendant des années".
Paradoxalement, certains pays, même éloignés idéologiquement de Donald Trump, se réjouissent de cette occasion de "dégraisser" l'organisation internationale, qu'ils jugent depuis longtemps trop bureaucratique. Et au sein même du personnel, certains voix s'élèvent pour soutenir une rationalisation devenue nécessaire : "A-t-on vraiment besoin de quatre agences s'occupant d'agriculture, de deux pour les droits des femmes ?", s'interroge un employé sous couvert d'anonymat. "Au lieu de rogner à la marge, le secrétariat est forcé à penser à des réformes en profondeur."
Les Nations unies se trouvent donc à la croisée des chemins, contraintes à une transformation profonde dont l'issue reste incertaine. Un défi existentiel qui met à l'épreuve la capacité d'adaptation d'une organisation internationale créée il y a près de 80 ans dans un monde bien différent.