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7 août 2025
LES COMBATS DU FÉMINISME À DAKAR
Du "patriarcat administratif" à l'exploitation des serveuses camerounaises, en passant par la recherche sur l'avortement au Sénégal : le symposium en hommage à Fatou Sow dresse une cartographie des fronts multiples de la bataille pour l'égalité des genres
Le Symposium international "La démocratie au féminin" qui se tient du 13 au 17 mai à Dakar en hommage à Fatou Sow offre un panorama saisissant des recherches féministes contemporaines en Afrique. Cette rencontre a mis en lumière la diversité des approches et des thématiques explorées par une nouvelle génération de chercheurs, tout en célébrant l'héritage intellectuel de cette pionnière sénégalaise.
La question du "patriarcat administratif" a constitué un axe majeur du symposium. Mam Penda Ba, directrice de LASPAD, a développé cette notion en s'appuyant sur les travaux précurseurs de Fatou Sow datant de 1972. "Les administrations sont un enjeu crucial pour le féminisme en Afrique car elles constituent un levier essentiel pour transformer les structures de pouvoir," a-t-elle affirmé, appelant à une refondation écoféministe des institutions africaines qui intégrerait les concepts de "bien vivre", de "soin" et de "convivialité".
Cette analyse institutionnelle a trouvé un écho dans la présentation de Da Toucan sur les masculinités sénégalaises. Sa recherche doctorale examine comment les sphères politique et religieuse perpétuent certaines formes de domination masculine, notamment à travers le traitement médiatique des affaires de violences sexuelles. "Les médias mainstream constituent aussi un lieu de renforcement de cette domination," a-t-elle souligné.
Plusieurs interventions ont abordé la question du corps féminin comme lieu de pouvoir et de résistance dans le cadre de l'atelier baptisé "Corps et Sexualités". Gannty Ouangmotching a présenté une étude pionnière sur les rapports de dépendance des serveuses de bar au Cameroun vis-à-vis de leur clientèle masculine. "Ces femmes naviguent dans des dynamiques complexes de genre, de pouvoir et de nécessité économique," a-t-elle expliqué, révélant comment ces espaces de sociabilité urbaine deviennent des microcosmes où se jouent des rapports de domination.
Georges Rouamba a exploré la beauté comme enjeu d'émancipation chez les jeunes étudiantes à Ouagadougou, dévoilant des pratiques parfois extrêmes comme des grossesses volontairement interrompues pour obtenir une poitrine plus forte. Sa recherche met en lumière "les inégalités sociales qui traversent les jeunes filles dans la quête de la beauté" et les violences qui sanctionnent celles dont l'apparence est jugée transgressive.
Santé reproductive et enjeux méthodologiques
La question de l'avortement a occupé une place importante dans les débats. Seinabou Sakho a présenté les défis méthodologiques rencontrés en tant que jeune chercheuse travaillant sur cette question au Sénégal. Elle a pointé les contradictions politiques d'un État qui a ratifié le protocole de Maputo tout en maintenant l'interdiction de l'avortement, et qui autorise la prise en charge des complications post-avortement tout en criminalisant la pratique.
Cette présentation a suscité de riches échanges sur la dimension endogène des pratiques d'avortement en Afrique et sur l'importance d'une approche réflexive dans la recherche. Comme l'a rappelé un participant, "nos sociétés ont longtemps pratiqué l'avortement bien avant la médecine moderne" - une réalité souvent occultée dans les débats contemporains.
Au-delà des analyses critiques, ce dare d'échange a été l'occasion d'explorer de nouvelles pistes pour l'avenir. L'appel de Mam Penda Ba à "de nouveaux imaginaires administratifs" a particulièrement résonné, invitant à repenser fondamentalement les institutions héritées de la colonisation. "Les administrations entrent dans l'âge numérique", a-t-elle alerté, soulignant l'urgence de questionner comment les inégalités pourraient se reproduire dans le monde digital.
La réflexion sur l'administration écoféministe proposée en clôture du symposium ouvre des perspectives novatrices pour transformer la démocratie africaine. Cette vision, qui allie savoirs féministes, approches décoloniales et préoccupations environnementales, témoigne de la vitalité intellectuelle du féminisme africain contemporain.
Ce début de symposium, rythmé par des intermèdes musicaux célébrant l'Afrique et la liberté, n'a pas seulement rendu hommage à Fatou Sow, mais a également démontré comment son héritage continue d'inspirer une nouvelle génération de chercheurs et de militants engagés pour repenser les rapports de pouvoir et construire des sociétés plus justes.
ABDOURAHMANE DIOUF S’ENGAGE A UNE ORIENTATION SANS FAILLE DES BACHELIERS
Face à la presse hier, jeudi 15 mai, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a annoncé l’ouverture de la plateforme « Campusen ».
Face à la presse hier, jeudi 15 mai, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a annoncé l’ouverture de la plateforme « Campusen ». En cette occasion, Dr Abdourahmane Diouf a détaillé toutes les nouveautés pour une orientation sans faille de tous les futurs nouveaux bacheliers dans les établissements publics d’enseignement supérieur du Sénégal.
Depuis hier, jeudi 15 mai, les futurs bacheliers peuvent avoir accès à la plateforme « Campusen » pour faire leurs demandes de préinscription et d’admission dans les établissements publics d’enseignement supérieur du Sénégal dans lesquels ils seront tous orientés jusqu’au 29 août 2025. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), Dr Abdourahmane Diouf, en a fait l’annonce lors d’un point de presse. « Donc aujourd’hui (hier) à 18 h, tous les candidats au Bac peuvent se connecter sur la plateforme pour commencer à faire leur choix, à faire leurs vœux », a fait savoir le MESRI. Selon lui, « c’est pour la première fois qu’on ouvre la plateforme avant l’organisation du baccalauréat général » qui se déroulera le 1er juillet. Et pour aider les futurs étudiants à « comprendre les tenants et les aboutissants » des filières à choisir, un salon dénommé « UniverSalon » sera organisé les 13, 14 et 15 juin prochain au CICES. A en croire Dr Abdourahmane Diouf, « au moins les 8 universités publiques, les 150 départements qui s'y trouvent, les écoles d'ingénieurs, les ISEP, et toutes les écoles privées qui le désirent vont se donner rendez-vous pendant 3 jours au CICES pour présenter les offres de formation »
« L'idée, c'est de réussir l'orientation de l'étudiant parce que beaucoup d'étudiants échouent tout simplement parce qu'ils n'ont pas été bien orientés, pas parce qu'ils n'ont pas été bien orientés par le système, mais parce qu'ils se sont trompés eux-mêmes dans le choix de leur orientation. Nous avons une étude qui montre que dès la 1ère année, il y a un quart des étudiants dans nos universités qui abandonnent pour diverses raisons. Mais on peut penser qu’une orientation non pertinente peut être à l'origine de l'abandon à l'université », a souligné Dr Abdourahmane Diouf. Ainsi, après le salon et le baccalauréat, les futurs étudiants auront la possibilité de changer leur choix de filières dans la plateforme..
En effet, l’année dernière, Matam a eu les meilleurs résultats au baccalauréat. Et pour les « couronner », la traditionnelle tournée dans les centres d’examen de bac aura lieu dans cette région.
Pour Dr Abdourahmane Diouf, l’objectif principal de tous ces engagements reste la stabilisation de l’année académique. Pour rappel, le nombre de candidats au baccalauréat 2025 est de 166 400 candidats.
LES ACTEURS DE LA FILIÈRE ARACHIDIÈRE DÉNONCENT UN ABANDON TOTAL
La campagne de commercialisation des noix d’anacarde s’ouvre dans un climat de psychose et d’inquiétude dans la région sud. Acteurs et collecteurs dénoncent une absence totale d’accompagnement de la part de l’État
La campagne de commercialisation des noix d’anacarde s’ouvre dans un climat de psychose et d’inquiétude dans la région sud. Acteurs et collecteurs dénoncent une absence totale d’accompagnement de la part de l’État, et plus particulièrement du ministre du Commerce et de l’Industrie. L’insécurité croissante sur les routes, marquée par des braquages à répétition, met en péril une filière vitale pour l’économie régionale.
«On ne sent pas la présence de l’État à nos côtés… », s’indignent les acteurs de la filière cajou, qui ont entamé une campagne sous haute tension. Le récent braquage perpétré à Boussoloum a fini d’installer la peur. Avant-hier, mardi, entre les villages de Niadio et Boussoloum, dans la commune de Boutoupa Camaracounda (Ziguinchor), des individus armés ont tendu une embuscade à des collecteurs de noix, repartis avec près de 30 millions de francs CFA. L’identité des assaillants reste inconnue : éléments armés ou simples bandits profitant de la campagne ? L’inquiétude est palpable.
Pour Boubacar Konta, président de l’Interprofession Cajou Sénégal, cet incident est la conséquence directe du manque de structuration de la campagne : « Cette année, aucun Conseil régional de développement (CRD) n’a été organisé autour de la filière. Or, cela aurait permis aux forces de l’ordre de connaître les trajets empruntés et d’assurer un accompagnement. » Autre absent noté : le ministre du Commerce, qui devait lancer officiellement la campagne mais tarde toujours à le faire.
Le président de l’interprofession déplore aussi l’absence d’un système d’agrément des collecteurs et exportateurs : « Cela faciliterait leur identification et permettrait de mieux gérer les enjeux de sécurité. Nous avons déposé des propositions sur la table du ministère, mais rien ne bouge. » Le constat est amer : « C’est une filière en détresse. On ne sent pas l’État. C’est un vide total. Résultat : des braquages, des acteurs menacés… »
M. Konta n’épargne pas le gouvernement : « Aucune politique de transformation ni de production n’est soutenue, alors que nous avions placé beaucoup d’espoir en ce gouvernement dirigé par un fils de la région, Ousmane Sonko, qui connaît pourtant les réalités. »
Le tableau qu’il dresse est sombre : « Cette année, c’est le KO total. La filière est à l’agonie. Et pourtant, le Premier ministre avait donné des instructions claires lors du Conseil interministériel pour sécuriser toute la chaîne d’exportation… Mais rien n’a suivi. Seul le ministre de l’Agriculture semble faire un effort avec un programme de développement de la production. »
Il y a quelques jours, les transformateurs de noix sont également montés au créneau, réclamant un stock de sécurité de 7.000 tonnes pour leurs unités installées dans la région. Un appel pressant pour préserver les milliers d’emplois menacés. À cela s’ajoute une chute brutale des prix. En une semaine, le kilo de noix est passé de 800 à 600 francs CFA. Une dégringolade qui risque de faire sombrer les collecteurs endettés auprès des banques. « Ce sera comme en 2022 : des pertes massives, des faillites et des collecteurs en prison. L’État aura laissé la filière s’effondrer », avertit M. Konta, qui parle d’un « désengagement incompréhensible » vis-à-vis d’un secteur qui pèse plus de 100.000 tonnes de production et génère 80 milliards de francs CFA. Une filière stratégique, livrée à elle-même, que ses acteurs appellent à sauver, avant qu’il ne soit trop tard
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CÉLÉBRATION NATIONALE DE LANDING SAVANÉ CE SAMEDI
Le fondateur d'AJ/PADS, acteur majeur de tous les combats démocratiques au Sénégal depuis plus de quatre décennies, sera honoré pour son parcours exemplaire et son influence déterminante sur la vie politique nationale
Un grand hommage sera rendu ce samedi 17 mai au théâtre Daniel Sorano à partir de 15h à Landing Savané, figure emblématique de la vie politique sénégalaise. Organisé par ses amis et les membres du parti AJ/PADS, cet événement vise à célébrer le parcours exceptionnel d'un homme qui a consacré sa vie à la consolidation de la démocratie au Sénégal.
"Nous avons décidé de magnifier ce parcours pour qu'il serve d'exemple aux jeunes générations," explique Dr. Massirin Savané, membre du secrétariat exécutif d'AJ/PADS, qui précise que l'originalité de cette célébration réside dans le fait qu'elle se déroule du vivant de Landing Savané, contrairement à la tradition d'attendre la disparition des grands hommes pour les honorer.
Fils de la Casamance, Landing Savané s'est illustré dès sa jeunesse comme un élève brillant au lycée Van Vollenhoven (actuel Lamine Guèye), avant de poursuivre ses études à Toulon où il découvrit les écrits de Mao et devint un acteur important de Mai 68. De retour au Sénégal, il fonda le mouvement clandestin "And-Jëf" (Les racines du peuple) qui a joué un rôle majeur dans le paysage politique sénégalais.
Sous la houlette de Landing Savané, le mouvement a contribué à l'éclosion d'une presse libre, à la création des premiers syndicats indépendants et à l'émergence du mouvement de libération des femmes. Il a également œuvré pour la promotion d'une culture alternative, l'alphabétisation fonctionnelle et la valorisation des héros nationaux comme Aline Sitoe Diatta, première femme chef d'État au Sénégal.
Concernant l'actualité politique, Dr. Savané confirme que le parti AJ/PADS, bien que moins visible ces dernières années, est en pleine restructuration avec une transition générationnelle en cours. "Nous mettons l'accent sur la construction du parti et nous révisitons nos concepts pour être plus opérationnels," affirme-t-il.
Le parti participera au dialogue politique national prévu le 28 mai prochain, refusant "la politique de la chaise vide". Dr. Savané souligne l'importance de débattre de réformes électorales comme le système à deux tours ou le bulletin unique pour améliorer la qualité de la démocratie sénégalaise.
Quant à un éventuel rapprochement avec le régime actuel de Pastef, Dr. Savané reconnaît des similitudes dans les visions, notamment concernant la souveraineté économique et le panafricanisme. Cependant, il maintient que le parti reste fermement dans l'opposition, insistant sur le fait que "la souveraineté est une conquête, pas une déclamation".
L'hommage de ce samedi, qui n'est pas un événement partisan mais citoyen, réunira des personnalités de tous bords politiques pour célébrer un homme qui, sans avoir jamais accédé au pouvoir, a profondément marqué l'histoire politique et sociale du Sénégal.
Cette révélation est du Directeur de Cabinet (DIRCAB) du ministère des Finances et du Budget. Bassirou Sarr, qui s’exprimait hier, jeudi 15 mai 2025, lors de l’ouverture de la 43ème réunion plénière de la Commission Technique, du GIABA à Dakar
Dans son rapport d’activités 2024, la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a enregistré 928 déclarations d’opérations suspectes, dont 83% émanent des banques et établissements financiers. Cette révélation est du Directeur de Cabinet (DIRCAB) du ministère des Finances et du Budget. Bassirou Sarr, qui s’exprimait hier, jeudi 15 mai 2025, lors de l’ouverture de la 43ème réunion plénière de la Commission Technique, du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (GIABA) à Dakar.
La 43ème réunion plénière de la Commission Technique, du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (GIABA) s’est ouverte hier, jeudi 15 mai 2025 à Dakar. Prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture, Bassirou Sarr, DIRCAB du ministre des Finances et du Budget a mis en exergue les réalisations du Sénégal en matière de lutte contre la criminalité financière. Il en veut pour preuve le rapport d’activités 2024 de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) qui, selon lui, illustre de manière éloquente les avancées significatives du pays dans la lutte contre le blanchiment de capitaux.
A en croire au Directeur de Cabinet du ministre des Finances et du Budget, «En matière de vigilance, 928 déclarations d’opérations suspectes (DOS) faites par les assujettis et dont 83% émanent des banques et établissements financiers ont été enregistrés ainsi que 42,7 millions de déclarations de transactions en espèces (DTE), dépassant le seuil réglementaire de quinze (15) millions de francs CFA. Ces chiffres, en croissance significative, attestent d’une culture de conformité de plus en plus enracinée.» Ne s’en limitant pas en si bon chemin, M. Sarr ajoute que «2172 demandes d’informations nationales (DIN) ont été adressées aux acteurs clés (administrations, autorités de supervision, etc.), ainsi que dans les quarante-cinq (45) demandes d’informations étrangères (DIE) formulées à l’endroit des Cellules de renseignement financier des autres pays.»
Ces actes, souligne-t-il, «illustrent les capacités de la CENTIF à rechercher et analyser des données afin de produire du renseignement financier de qualité.»
C’est dans ce cadre que M. Sarr trouve importante cette 43ème réunion plénière de la Commission Technique, du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (GIABA) «Dans notre combat commun pour des économies transparentes, sécurisées et résilientes face à la criminalité financière».
HAUSSE ALARMANTE DE LA CRIMINALITE NUMERIQUE… ET LA FRAUDE A L’ARGENT MOBILE
Prenant la parole à cette occasion, Edwin Harris, Directeur général du GIABA, a fait état de la «hausse alarmante de la criminalité numérique, notamment la compromission des courriers électroniques professionnels, les stratagèmes à la Ponzi et la fraude à l’argent mobile, qui sont tous de plus en plus utilisés pour blanchir les produits du crime et financer le terrorisme.»
Ce rapport, poursuit-il, «révèle des vulnérabilités systémiques en matière de lois, de capacités et de coordination, auxquelles il faudra remédier de toute urgence.».
De l’avis du Directeur du GIABA, «les deux études ne se contentent pas uniquement de diagnostiquer les menaces ; elles formulent également des recommandations claires, réalisables et adaptées à nos pays», souligne M. Harris Jr qui «exhorte par conséquent tous les États membres du GIABA à prendre ces conclusions au sérieux. » mais aussi d’intégrer «les recommandations dans nos évaluations nationales des risques, nos cadres stratégiques et nos stratégies de mise en œuvre de la loi.».
De son côté, Cheikh Mouhamadou Bamba Siby, a appelé à «une réponse forte, structurée et, surtout, fondée sur la coopération régionale et l’entraide entre nos États», face à une menace d’une telle ampleur. Saluant, pour sa part, les progrès réalisés par les Etats membres en matière de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), la représentante résidente de la CEDEAO, Hafsat Bakari, a tenu à encourager les Etats, «dans leurs efforts à corriger les insuffisances identifiées dans leurs dispositifs afin de mieux faire face…»
LE SENEGAL REPREND POSSESSION DU QUARTIER MILITAIRE «CONTRE-AMIRAL PROTET»
Utilisé jusqu’à présent par les Éléments français au Sénégal (EFS), ce site stratégique fait désormais partie intégrante du patrimoine militaire national sénégalais.
La France a officiellement remis aux autorités sénégalaises le quartier militaire « Contre-Amiral Protet », situé sur le port de Dakar. Cette opération marque une nouvelle étape dans l’évolution du partenariat bilatéral de défense et de sécurité entre les deux pays.
Utilisé jusqu’à présent par les Éléments français au Sénégal (EFS), ce site stratégique fait désormais partie intégrante du patrimoine militaire national sénégalais. La cérémonie de restitution, tenue ce jeudi 15 mai 2025, s’inscrit dans la continuité des engagements pris lors de la commission conjointe franco-sénégalaise du 28 février dernier. Ce transfert est réalisé dans le strict respect des dispositions du traité de coopération militaire signé le 18 avril 2012 entre la République française et la République du Sénégal. Il fait suite au communiqué conjoint des ministères des Affaires étrangères des deux pays en date du 12 février 2025, témoignant d’une volonté commune d’adapter leur partenariat aux réalités géopolitiques actuelles.
Déjà, les emprises militaires Maréchal et Saint-Exupéry ont été restituées au Sénégal le 7 mars 2025. D’autres transferts sont à venir, avec un calendrier de rétrocession des sites encore occupés d’ici l’été 2025, selon l’ambassade de France à Dakar. Cette série de restitutions symbolise une redéfinition des relations de défense entre Paris et Dakar, dans un esprit de coopération rénovée et de souveraineté renforcée du Sénégal sur ses installations stratégiques.
MALICK NDIAYE DEVOILE UN VASTE PROJET DE REFORME DES TEXTES DU PARLEMENT
L’Assemblée nationale du Sénégal étrenne son nouveau site internet. La cérémonie de lancement officiel de cet outil de communication et d’information de l'institution monocamérale a été présidée hier, jeudi 15 mai
Le président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye, a présidé hier, jeudi 15 mai 2025, la cérémonie de lancement officiel du nouveau site internet de l’institution parlementaire. Lors de ce lancement, Malick Ndiaye a annoncé un vaste projet de réforme des textes de l'institution.
L ’Assemblée nationale du Sénégal étrenne son nouveau site internet. La cérémonie de lancement officiel de cet outil de communication et d’information de l'institution monocamérale a été présidée hier, jeudi 15 mai, par le président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye.
S’exprimant lors de cette cérémonie de lancement à laquelle ont pris part des représentants des différents groupes parlementaires et le personnel de l’institution parlementaire, le président Malick Ndiaye, estimant que «notre peuple attend de nous une Assemblée nationale rénovée, accessible, rigoureuse dans sa manière de légiférer, exigeante dans sa mission de contrôle, innovation dans sa manière de communiquer, mais surtout proche des préoccupations réelles des citoyens», a annoncé un vaste projet de réforme des textes de l'institution monocamérale.
Le premier projet de réforme est relatif à l’insertion dans le Règlement intérieur du mécanisme d’évaluation des politiques publiques qui a été assignée à l’Assemblée nationale depuis le référendum de 2016. Outre le mécanisme d’évaluation des politiques publiques, le président de l’Assemblée nationale a également annoncé sa volonté d’apporter une réforme en profondeur, visant à renforcer les capacités de contrôle du parlement, à formaliser des pratiques jusque-là sans fondement juridique, et à inscrire durablement les principes de transparence, de redevabilité et de pluralisme dans le fonctionnement de cette Institution. Toujours dans le cadre de ces réformes, le président Malick Ndiaye a annoncé la mise à jour du Règlement financier en vigueur qui daterait de 1963 et qui évoque des institutions disparues et des procédures dépassées.
Ce règlement, a-t-il déploré, «ne prend pas en compte l’évolution du droit budgétaire et comptable ni les bonnes pratiques de gestion moderne».
Poursuivant son propos, il a assuré que la mise à jour de ce cadre stratégique, permettra une exécution du budget parlementaire plus transparente, plus rationnelle et plus performante. Le dernier chantier de réforme annoncé par le président de l’Assemblée nationale concerne la réforme du Règlement administratif et le Statut du personnel.
Estimant que l’actuel Règlement administratif date de 1985, le président de l’Assemblée nationale a assuré que celui-ci «est silencieux sur nombre d’évolutions importantes survenues depuis, notamment en matière de gestion des ressources humaines, de conditions de travail, de mobilité et de reconnaissance institutionnelle».
Par Cécile THIAKANE
LA HIÉRARCHISATION VESTIMENTAIRE DANS LES SÉRIES SÉNÉGALAISES
Boubous et pagnes pour les larmes, robes et tailleurs pour les victoires. Dans les séries sénégalaises, le code vestimentaire féminin trahit une perception biaisée de nos propres traditions
Dans nos salons, sur nos téléphones, nos tablettes ou via nos ordinateurs, les séries sénégalaises rythment nos soirées, alimentent nos conversations et influencent subtilement nos représentations du monde. Elles nous parlent d’amour, de trahison, de résilience, de famille, de mariage… et surtout, elles nous montrent des femmes dans toutes les nuances de leurs existences. Mais un détail persistant mérite notre attention : lorsque ces femmes souffrent, elles portent presque systématiquement un boubou, un pagne ou un foulard. Quand elles triomphent, séduisent, réussissent, elles apparaissent dans des tenues européennes : robe, jupe, pantalon, tailleur, perruque lisse, sac de marque…
Ce contraste visuel n’est pas anodin. Il révèle une hiérarchisation silencieuse, mais puissante, des apparences : la tenue traditionnelle est assignée à la douleur, tandis que la tenue occidentale incarne la réussite. Cette logique, reproduite de série en série, contribue à une forme d’aliénation symbolique qui mérite d’être interrogée. Je fais évidemment le distinguo entre tenues traditionnelles de cérémonie et de fête à celles de tous les jours.
Quand la tradition devient le costume de la souffrance
Dans Bété Bété, Baabel, Yaye 2.0, Cœurs brisés…les femmes traversent mille épreuves. Et à chaque effondrement émotionnel correspond un code vestimentaire bien établi : le wax, le khartoum ou le thioup froissé, le boubou ample, le foulard serré autour de la tête, les épaules tombantes. Ces vêtements, profondément ancrés dans notre culture, deviennent alors les uniformes de la tristesse.
Ce choix de mise en scène s’inscrit dans une logique de réalisme, certes. Mais il est devenu un code narratif automatisé. Comme si le pagne ne pouvait dire que la douleur. Comme si la vulnérabilité ne pouvait s’exprimer qu’à travers une tenue locale, souvent associée à l’intérieur domestique, au foyer, à la mère, à la femme abandonnée.
La modernité habillée en prêt-à-porter occidental
À l’inverse, la réussite, la légèreté, la séduction s’affichent dans des vêtements empruntés aux standards européens : jeans moulants, robes sophistiquées, sacs griffés, perruques longues et lissées. Ces éléments visuels construisent un imaginaire où la modernité est synonyme de rupture avec le local. Où la femme puissante est forcément occidentalisée.
Ce dualisme vestimentaire forge une lecture implicite : le vêtement traditionnel est assigné à l’émotion brute, à la défaite ou à la soumission. Le vêtement occidental, lui, devient le symbole du pouvoir, de la beauté acceptable, de l’émancipation réussie. Une hiérarchie culturelle reproduite à l’écran.
Cette opposition récurrente contribue à une hiérarchisation implicite entre l’esthétique locale et l’esthétique importée. Elle valorise l’extérieur et dévalorise l’intérieur. Elle prolonge, sans l’interroger, un héritage colonial encore très actif : celui qui associe l’Afrique à la tradition figée, et l’Occident à la modernité conquérante.
Cette dynamique se traduit aussi dans les aspirations et la désirabilité sociales : beaucoup de jeunes femmes, influencées par ces images, n’osent pas toujours s’habiller traditionnellement. Elles craignent d’être vues comme “arriérées”, “pas assez modernes”, ou “pas dans le game”. Et pourtant, ces tissus portent notre génie, notre créativité, notre mémoire.
La responsabilité des maisons de production
Les scénaristes et réalisateurs ne sont pas toujours conscients de ces implications. Ils suivent parfois des codes narratifs qui “fonctionnent” sans les remettre en question. Mais en tant que créateurs d’imaginaires, ils ont une responsabilité culturelle immense.
Il est urgent de diversifier les représentations : montrer des femmes fortes, heureuses, modernes, dans des tenues locales (hors cérémonies et fêtes). Montrer que le pagne peut rimer avec ambition. Que nos tissus peuvent être portés en conquérante. Que l’élégance et la tradition ne sont pas incompatibles.
Réhabiliter la symbolique du tissu local
Les séries sont un miroir, mais elles peuvent aussi devenir des moteurs. Elles peuvent contribuer à redonner aux tissus locaux toute leur noblesse émotionnelle : celle de vêtements qui ne sont pas seulement l’expression du malheur, mais aussi de la fierté, de la puissance, de la liberté.
Il ne s’agit pas de renier les tenues occidentales, mais de sortir de la caricature : celle qui réserve le boubou aux pleurs et la « robe cintrée » aux victoires. L’Afrique n’a pas à choisir entre tradition et modernité. Elle peut, elle doit, réconcilier les deux aussi dans ses écrans.
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DE CE VENDREDI 16 MAI 2025
De la commercialisation de l’anacarde à la CENTIF en alerte, en passant par les ambitions spatiales du Sénégal, tour d’horizon de ce que titrent les journaux ce matin., une actualité sous haute tension économique, judiciaire et politique
(SenePlus)L’actualité sénégalaise du jour, telle que déclinée par les principaux quotidiens nationaux, reflète un paysage chargé de tensions économiques, de fermeté judiciaire et de recompositions politiques. De la commercialisation de l’anacarde à la CENTIF en alerte, en passant par les ambitions spatiales du Sénégal, tour d’horizon de ce que titrent les journaux ce matin.
Économie : tension sur la filière anacarde et routes du pétrole
Dans sa parution du jour, Sud Quotidien alerte sur la situation préoccupante dans le sud du pays avec pour titre : « Commercialisation des noix d’anacarde à Ziguinchor : une campagne sous haute tension ». Le journal met en lumière les difficultés que rencontrent les acteurs locaux face à une campagne rendue complexe par des problèmes de prix, de logistique et de régulation.
Pendant ce temps, EnQuête s’intéresse à l’essor des infrastructures liées à l’or noir avec un dossier intitulé : « Les routes du pétrole ». Le quotidien explore les enjeux économiques et géostratégiques liés à l’exploitation pétrolière, en évoquant les mutations dans les zones de production et les impacts sur les populations locales.
Gouvernance et lutte contre la criminalité financière : la justice frappe fort
La justice sénégalaise semble avoir enclenché une nouvelle dynamique. Libération titre sans ambages : « Le procureur général émet des ordres d’arrestation ». Le journal revient sur des instructions fermes données pour la poursuite de plusieurs personnalités dans le cadre de dossiers sensibles, notamment financiers.
Une information corroborée par Le Quotidien, qui souligne une vigilance renforcée sur les mouvements financiers avec : « Soupçons en hausse à la CENTIF ». La Cellule nationale de traitement des informations financières a en effet enregistré 928 déclarations d’opérations suspectes.
Ce chiffre est également repris par Le Populaire (Le Pop), qui consacre sa une à ce phénomène de plus en plus inquiétant.
Menaces sur la liberté de la presse
Dans un ton alarmiste, Source A choisit de s’attaquer à la situation des médias : « Les journalistes en danger ». Le journal évoque les menaces, pressions et arrestations qui ciblent de plus en plus de professionnels de l'information. Une tendance inquiétante qui suscite la réaction de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme.
Politique : repositionnements et déclarations fortes
La scène politique continue de bouger, à l’image de L’Info qui consacre sa une à une figure en ascension : « Aïssata Tall Sall adoube El Malick ». Une position qui pourrait influencer l’équilibre au sein des sphères décisionnelles.
Les Échos, quant à lui, annonce une mesure qui ne manquera pas de faire débat : « El Malick annonce l’achat de véhicules aux députés », dans un contexte où les finances publiques sont scrutées de près.
Dans le même registre, Yoor-Yoor met en avant un message fort émanant du Pastef, qui appelle à plus de rigueur dans la gestion publique avec cette déclaration tranchée : « Punir sévèrement les auteurs des crimes financiers ».
Direct News, de son côté, revient sur une affaire judiciaire marquante avec : « Quand Latif Coulibaly retraçait le film d’un meurtre sur commande », illustrant le climat sécuritaire et la mémoire des dossiers judiciaires sensibles.
Ambitions technologiques : le Sénégal, acteur spatial ?
Une note positive vient de L’Évidence, qui affiche une une ambitieuse : « Le Sénégal en éclaireur d’une dynamique spatiale africaine ». Le journal met en lumière les récentes initiatives en matière de recherche spatiale, portées par des partenariats scientifiques et institutionnels visant à positionner le pays comme un acteur de la conquête spatiale sur le continent.
Société et faits divers : révélations et scandales
Le Soleil revient sur la fin du conflit avec la France autour du phare des Mamelles et annonce : « Protêt revient dans le giron du Sénégal ». Ce titre met en exergue la récupération symbolique d’un patrimoine maritime.
Le Témoin (visible en une partagée avec Le Quotidien) évoque un fait religieux troublant : « Un abbé au cœur d’un scandale », sans plus de détails pour l’instant.
Observateur BS dévoile une enquête dérangeante sur le commerce animal : « Aveux glaçants sur le marché du chat », illustrant un phénomène cruel et clandestin.
Sport : triomphe du Barça et ambitions sénégalaise
La presse sportive est dominée par la consécration du FC Barcelone. Stades titre : « Le Barça sacré champion d’Espagne pour la 28e fois », une victoire également célébrée par Point Actu Sport : « Le FC Barcelone remporte la Liga ».
Record fait honneur à l’attaquant vedette Sadio Mané avec : « Sadio vise le 3 à la suite », probablement en rapport avec une nouvelle distinction ou une performance attendue.
Côté lutte sénégalaise, Record annonce : « Builders FC élimine le Jaraaf et se hisse en finale », confirmant la montée en puissance du club.