Audience Tahirou Sarr
Prévue ce 14 mai 2025 à la Chambre d’accusation financière, l’audience de l’homme d’affaires Tahirou Sarr n’a pas eu lieu. Ladite audience qui devait permettre d’examiner la saisie de ses biens a été renvoyée au mercredi 21 mai 2025 pour plaidoiries. L’homme d’affaires a été placé sous mandat de dépôt à l’issue de son audition ce vendredi 28 février par les juges d’instruction du Pool Judiciaire Financier (PJF). Il serait impliqué dans une affaire de transactions suspectes portant sur 125 milliards de francs CFA, révélée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Comme Farba Ngom, Tahirou Sarr est accusé d’escroquerie sur les deniers publics et de blanchiment de capitaux. Il avait fait appel pour contester plusieurs ordonnances de saisie prononcées par le juge d’instruction financier.
Arona Niang envoyé en prison
Poursuivi pour «diffusion de fausses nouvelles», Arona Niang sera jugé lundi prochain devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Le célèbre chroniqueur a été présenté hier au procureur, qui l’a placé sous mandat de dépôt. Il sera jugé lundi prochain devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Arona Niang a été arrêté après des déclarations polémiques faites sur le plateau de la chaîne Sénégal 7 le 15 avril dernier. Il affirmait dur comme fer que «le personnel médical sénégalais avait sciemment transmis le coronavirus à la population, évoquant notamment les masques, les prélèvements nasopharyngés et les vaccins anti-Covid comme vecteurs délibérés de contamination.» Face à de telles déclarations, le ministère de la Santé et de l’Action sociale avait publié un communiqué pour mettre le chroniqueur en garde contre la propagation de fausses informations «susceptibles de saper la confiance entre les citoyens et le système de santé publique».
Noo Lank coupe ses relations avec And Samm Jikko Yi
Considérant que la plateforme And Samm Jikko Yi «s’est éloignée de son objet social, perdant ainsi sa substance et sa raison d’être», le collectif Noo Lank a décidé de se séparer de ladite plateforme, malgré les combats farouches menés ensemble contre la promotion de l’homosexualité et des pratiques similaires au Sénégal. Dans un communiqué parvenu hier à L’AS, Noo Lank estime que la plateforme And Samm Jikko Yi est restée indifférente devant «des actes jugés graves et contraires à nos valeurs fondamentales». Le collectif Noo Lank fait allusion à une «campagne de propagande initiée par la communauté LGBT, ciblant ouvertement Dakar, dans un contexte de mutisme inquiétant de la part de ceux qui se présentent habituellement comme les grands défenseurs des valeurs morales». Dans le texte, le collectif explique qu’il n’arrive pas à comprendre «le silence assourdissant d’organisations religieuses et culturelles telles que And Samm Jikko Yi, avec laquelle il a pourtant activement collaboré, partageant les mêmes idéaux et menant ensemble de nombreux combats ». D’après Noo Lank, des organisations qui défendaient autrefois les valeurs morales et culturelles du Sénégal semblent avoir disparu des radars, surtout si l’on compare leur silence actuel à la virulence avec laquelle elles traitaient autrefois ces mêmes questions.
Audience Sonko/Tiken Jah Fakoly
Ousmane Sonko et Tiken Jah Fakoly ont discuté de l’organisation d'un concert de la paix en Casamance. C’est l’artiste lui-même qui l’a fait savoir après son audience avec le Premier ministre. Il a ainsi indiqué que dans les jours à venir, le peuple sénégalais sera informé sur la date de ce concert. Selon l’artiste, ce sera « un concert de la paix pour parler de paix, d'unité, de stabilité, de l'importance de la stabilité dans un pays ». Tiken Jah Fakoly invite les Sénégalais à tout faire pour garder cette stabilité et cette dynamique. Le reggae man estime qu’au Sénégal, c’est le peuple qui a pris le pouvoir au Sénégal et qu’il l’a donné à qui il veut et donc, qu’il faut maintenir ça. Tiken Jah Fakoly reçu par la ministre de la Culture Le célèbre artiste Tiken Jah Fakoly, figure emblématique du reggae africain, a été reçu ce mardi par le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. Via les réseaux sociaux, Khady Diène Gaye affirme que la venue de Tiken Jah au Sénégal s’inscrit dans le cadre du concert hommage à Bob Marley, organisé le dimanche 11 mai au CICES par le label Diery Ngoné Production, à l’occasion du 43e anniversaire de la disparition de la légende jamaïcaine. Selon elle, la venue de l’artiste fut un moment fort de partage, de mémoire et d’unité africaine à travers la musique et les messages portés par ces artistes de conviction.
Khalifa Rappeur envoyé en instruction
Poursuivi pour avoir diffusé sur TikTok une série de vidéos contenant des accusations graves, des injures et des propos diffamatoires, Khalifa Rappeur a été déféré hier au parquet puis inculpé par le juge d’instruction du 5e cabinet avant d’être placé sous mandat de dépôt. Le fils du défunt Me Khoureychi Ba est envoyé en prison suite à des plaintes déposées par le maire de Kolda Mame Boye Diao, le banquier Moustapha Sow et l’homme d’affaires franco-libanais Kinan Mehem. Pour rappel, Khalifa Rappeur a accusé Moustapha Sow d’avoir détourné des fonds publics dans le cadre du Programme spécial de désenclavement (PSD), évoquant un montant de 100 milliards de francs CFA perçus sous forme de commissions. Il mettait aussi en cause Mame Boye Diao. Devant les enquêteurs, Khalifa Rappeur a indiqué qu’il a agi en tant que lanceur d’alerte et qu’il est motivé par l’intérêt général.
Grève de la faim de Abdou Nguer
Abdou Nguer est-il réellement en grève de la faim ? Selon des sources de Seneweb, malgré l'annonce de la grève de la faim du chroniqueur depuis quelques jours, il prend régulièrement ses repas. Abdou Nguer a été placé sous mandat de dépôt le jeudi 17 avril par le juge d’instruction du 3e cabinet. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles.
Retard de paiement des pécules des volontaires
Les volontaires du Service Civique National / XEYU NDAW NI sont restés 11 mois sans être payés. Dans un communiqué, ils estiment que ce retard constitue une violation du contrat signé entre ladite direction et les volontaires. Dénonçant «avec la plus grande fermeté l'attitude négligente et irresponsable de la direction du Service Civique National face à la situation inacceptable que nous subissons depuis des mois», ils s’insurgent également contre le manque de communication notoire des autorités compétentes, qui traduit un profond mépris à l'égard de notre engagement, de nos efforts et de notre dignité. Ces volontaires exigent ainsi le paiement intégral et sans délai des 11 mois de pécules. Ils demandent aussi des explications officielles sur ce retard injustifié, et la mise en place d'un dispositif de communication fiable et régulier à l'attention des volontaires.
Trois étrangers surpris dans leur fumoir de drogue
Une bande de trois individus de nationalité étrangère est tombée dans les filets de la police de Pikine. Ils s'adonnent au trafic de drogue (Kush). C’est lors d’une opération de sécurisation nocturne que les limiers ont mis le grappin sur les mis en cause. L'attention des flics a été attirée par une certaine odeur provenant d'une maison en baraque près de la station Bada Lo. C’est ainsi que les éléments de la Brigade de Recherche ont procédé à la perquisition d’usage qui a permis de surprendre le trio en train de fumer. D’après la police, la fouille minutieuse des lieux s’est soldée par la découverte de 65 petits sachets en plastique contenant de l’herbe verte supposée être du Kush en sus de 70 képas de Kush. Les mis en cause sont placés en garde à vue.
Les amicales des étudiants de l'UADB dissoutes
La tension ne baisse pas à l’Université Alioune Diop de Bambey. Ainsi pour étouffer le mouvement d’humeur des étudiants, initié depuis le 18 avril 2025, pour des revendications sociales, pédagogiques et infrastructurelles, les autorités de l’Université ont pris une batterie de mesures. Elles ont décidé de maintenir le calendrier académique et de suspendre les enseignements des UFR ECOMIJ, SATIC et SDD jusqu’au lundi 19 mai 2025 à 8h avant de dissoudre les amicales d’étudiants des UFR ECOMIJ, SATIC et SDD pour préserver les acquis pédagogiques. Le Conseil académique constate, par ailleurs, un boycott persistant des enseignements par les étudiants des UFR ECOMIJ, SATIC et SDD, malgré les efforts pour normaliser l’année universitaire. Il relève aussi des « atteintes aux libertés académiques par la perturbation volontaire de cours suivis par des étudiants non impliqués et une situation d’insécurité liée à des manifestations violentes, affectant la continuité du service et mettant en danger le personnel et les usagers».
Procès de l’ancien Directeur de l'hôpital du Roi Baudoin
Le procès opposant la dame Ken Bougoul Seck à l’ancien Directeur de l'hôpital Roi Baudouin de Guédiawaye sera délibéré le 16 mai prochain. C'est la décision prise hier par le tribunal. Auparavant, le procureur avait disqualifié le délit d'escroquerie en retenant l’abus de confiance, faux et usage de faux en écriture privée. Le parquetier a requis une peine de 2 ans de prison dont 02 mois ferme et une amende de 200 mille francs. Toutefois, Ken Bougoul Seck s'est désistée puisque le mis en cause a remboursé les 3,2 millions francs. Elle avait fait une prestation pendant le mois de ramadan en assurant leur restauration. Après service, Ken Bougoul Seck avait du mal à rentrer dans ses fonds. Ce qui avait poussé la dame à porter plainte contre l’ancien Directeur de l'hôpital Roi Baudouin de Guédiawaye à la Brigade de recherches de la Gendarmerie de Colobane. Aussitôt Cheikh Mbaye Seck a payé intégralement la somme due mais l'action publique avait continué. Ce qui avait conduit à son défèrement au parquet et son procès hier.
Pèlerinage à La Mecque
La Délégation générale au Pèlerinage aux Lieux saints de l'islam a défini le calendrier pour la distribution des documents de voyages aux pèlerins. Selon un communiqué parvenu à L’AS, la distribution aura lieu au hangar du pèlerin sis à l'aéroport de Yoff et va débuter lundi prochain à partir de 9 heures, en ce qui concerne les Vol 1, Vol 2 et Vol 3. Les passagers des vols 4 et vol 5 doivent passer le mardi 20 mai à partir de 9 heures. Dans le texte, il est précisé que les pèlerins qui habitent dans les autres régions pourraient recevoir leurs documents le jour du départ à l'Aéroport International Blaise Diagne de Diass.
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FATOU SOW VUE PAR LA JEUNESSE SÉNÉGALAISE
Cette sociologue née à Dakar, qui a révolutionné les études de genre en Afrique francophone, voit son héritage intellectuel enfin valorisé par une jeunesse sénégalaise qui redécouvre la puissance de sa pensée
Une reconnaissance tardive mais méritée s'opère aujourd'hui au Sénégal autour de l'œuvre de Fatou Sow, considérée comme la pionnière du féminisme dans le pays. Née en 1940 à Dakar, cette sociologue de renommée internationale voit son héritage intellectuel progressivement valorisé par les nouvelles générations.
Formée en sociologie et philosophie à l'Université de Dakar dans les années 1960, Fatou Sow a mené une carrière académique exceptionnelle entre le Sénégal et la France. D'abord chercheuse au CNRS à Dakar, puis rattachée au laboratoire CDET de l'Université Paris jusqu'en 2007, elle a ouvert des perspectives décisives pour les études de genre en Afrique francophone.
Son apport majeur réside dans l'institutionnalisation des études féministes au sein du paysage universitaire africain. En créant à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar le tout premier enseignement consacré aux femmes et aux rapports sociaux de sexe, elle a posé les jalons d'une réflexion scientifique rigoureuse sur les questions de genre dans le contexte africain.
À partir des années 1990, ses travaux prennent une orientation résolument féministe. Elle met alors en lumière les spécificités des luttes des femmes africaines, en articulant genre, culture, religion et politique. Parmi ses publications marquantes figurent des ouvrages collectifs comme "Sexe, genre et société", "Notre corps, notre santé" et "Le sexe de la mondialisation".
L'influence de Fatou Sow dépasse largement les frontières nationales. Pendant 15 ans, elle a coordonné le réseau Dawn pour l'Afrique francophone, et dirigé de 2008 à 2017 le réseau international Women Living Muslim. Son rayonnement lui a valu de prestigieuses distinctions académiques, dont plusieurs doctorats honorifiques des universités de Toronto, Ottawa et Beet.
Si la jeunesse sénégalaise reconnaît aujourd'hui l'importance de sa contribution, beaucoup avouent ne connaître que superficiellement son œuvre. "Je ne la connais pas personnellement, je ne connais pas ses œuvres, mais j'ai entendu dire que c'est elle qui est la précurseure du féminisme au Sénégal", confie une jeune interrogée, illustrant le paradoxe d'une figure intellectuelle respectée mais dont les travaux restent à découvrir.
L'héritage de Fatou Sow incarnerait, selon les spécialistes, une pensée féministe africaine particulièrement précieuse : rigoureuse dans sa méthode, ancrée dans les réalités du terrain, attentive aux contextes socioculturels et engagée en faveur de la justice sociale et de la transformation des savoirs.
À l'heure où les questions de genre prennent une place croissante dans les débats publics africains, redécouvrir l'œuvre pionnière de Fatou Sow apparaît comme une nécessité pour enrichir les réflexions contemporaines sur l'émancipation des femmes dans une perspective proprement africaine.
LA SENELEC COURT-CIRCUITÉE AU CONGO
Alors même que le ministre de l'Énergie, Birame Soulèye Diop, était encore sur le sol congolais, le Conseil des ministres réuni à Oyo a décidé de suspendre le contrat d'affermage de la Socelec, filiale de l'énergéticien sénégalais
Alors que le ministre Birame Soulèye Diop était encore dans leurs murs, ses collègues ministres congolais ont décidé «de ne pas valider le contrat d’affermage de la Socelec». En d’autres termes, les Sénégalais devront encore attendre longtemps avant de décider de la distribution et la commercialisation de l’énergie électrique au Congo-Brazzaville.
Hier, les médias congolais ont annoncé la décision du Conseil des ministres congolais, réuni à Oyo -le Yamoussoukro congolais-, de suspendre le contrat d’affermage liant la Senelec sénégalaise à l’Etat congolais pour l’exploitation des services de distribution et de commercialisation de l’électricité au Congo Brazzaville. Une décision d’autant plus ubuesque qu’elle est tombée au moment où le ministre sénégalais de l’Energie, Birame Soulèye Diop, se trouvait dans cette ville, et venait d’ailleurs d’être reçu par le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou Nguesso. Des images sont parues dans les médias locaux, de cet entretien.
Le Conseil des ministres du Congo justifie la suspension du contrat d’affermage accordé à la filiale de la Senelec, dénommée Socelec, par «les nombreuses critiques émises dans les médias et sur les réseaux sociaux (…)». Le communiqué ajoute que «les préoccupations soulevées mettent en lumière certaines zones d’ombre entourant le contrat, ce qui a conduit à cette prudente retenue». Il semblerait que les syndicats de la société nationale Energie électrique du Congo (E2c) ont mis une forte pression sur les pouvoirs publics pour que le contrat d’affermage, signé depuis le 26 février, ne puisse pas voir un début d’application.
Ils reprocheraient, entre autres griefs, à la filiale de la Senelec, d’avoir entamé ses activités avant même d’avoir fini son processus de légalisation. Autre grief, qui vaut ce qu’il vaut, et ferait certainement plaisir au député Tahirou Sarr, les syndicalistes congolais acceptent mal que le Conseil d’administration ne comprenne qu’un seul administrateur congolais, alors que, outre le Dg et le Pca, tous les autres membres du Conseil sont des Sénégalais.
En plus de ces griefs, des prestataires, relayés par les médias locaux, mettent en avant l’inexistence de capital de démarrage de la Socelec, alors que les membres du Conseil, en majorité sénégalais, mèneraient un train de vie princier.
Quoi qu’il en soit, cette suspension, qui n’est pas une annulation du contrat, se présente sinon comme une belle gifle, en tout cas comme un joli camouflet pour le Dg de la Senelec, Papa Toby Gaye, et surtout son ministre de tutelle, Birame Soulèye Diop, et le gouvernement qu’il représente. Au moment où nos dirigeants, à coups d’arrestations et d’inculpations tous azimuts, ne cessent de menacer les entrepreneurs privés sénégalais des foudres de la loi s’ils sont pris dans un soupçon de dérapage financier, le fait qu’une opération entreprise sous leur égide soit jugée «empreinte de zones d’ombre» n’est pas un bon signe pour le Jub, Jubal, Jubanti. Il ne faut pas oublier que ce revers intervient à peine quelques mois après la décision du ministre de l’Hydraulique d’annuler le contrat d’usine de dessalement de l’eau de mer avec les Saoudiens d’Acwa Power -décision suivie, quelques jours plus tard, par un revirement du même ministre et sa repentance à Jeddah. Pour ne citer charitablement que ces deux exemples.
Peut-être qu’au lieu de faire du tourisme pour adouber des putschistes reconvertis en démocrates, ou pour se réconcilier avec les patrons du Groupe Jeune Afrique, le président Diomaye Faye devrait prendre son bâton de pèlerin et entamer une tournée de diplomatie économique, à l’image de Macky Sall ?
PAR Ibou Fall
L’ART DE SCIER LA BRANCHE SUR LAQUELLE ON SE TIENT
Que ce besoin de palabrer autour de la réforme des institutions et du système électoral vienne de son principal bénéficiaire me laisse pantois. Si quelqu’un doit trouver le système électoral sénégalais plus que parfait, c’est bien Diomaye
Une autre minute de silence pour vos Sénégalaiseries cette semaine aussi en deuil : Koyo Kouoh, une citoyenne du monde qui sillonne toute sa vie les capitales où l’esprit s’épanouit, n’est plus. Elle nous lègue Raw Material, un centre intellectuel et culturel qui reçoit des artistes et penseurs surgis du monde entier.
Elle soutiendra autant qu’elle pourra les Sénégalaiseries et Le P’tit Railleur Sénégalais, le périodique satirique que je lance en 2013, en les hébergeant, les distribuant et aussi en m’offrant une tribune pour en débattre.
Patronne d’un grand musée d’art contemporain en Afrique du Sud, Zeitz Mocaa, nommée dernièrement commissaire de la Biennale de Venise qui doit se tenir l’an prochain, elle aura surpris tout son monde cette semaine… Une dame très classe, avec le cœur sur la main, s’en est allée. Paix à son âme.
Revenons à nos banales sénégalaiseries…
C’est donc décidé, à compter du 28 mai et jusqu’au 4 juin 2025, le gratin du peuple des 54% va se mettre à dialoguer au sujet du système électoral et des institutions. Faudra pas être pressé : on attend aussi patiemment les conclusions des pétaradantes Assises de la Justice, que la note de lecture de Mame Mactar Guèye concernant le Goncourt de Mbougar Sarr.
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve curieux que l’on dissolve dans des décrets acides le Conseil économique, social et environnemental, tout comme le Haut-conseil des collectivités locales, avant de discuter des réformes institutionnelles. Question toute bête : si à l’unanimité les participants réclament à tue-tête le retour de ces deux institutions, on fait comment ?
Pour ce qui est du système électoral, l’initiative viendrait de récents candidats frustrés, ça se comprendrait. Comme les quarante recalés que Macky Sall console en les conviant à un grand dialogue national, encore un, sans tête ni queue. Le prétexte officiel : repêcher, entre autres, Karim Wade et Ousmane Sonko. Il faudrait alors réviser les listes électorales, amnistier les «détenus politiques» selon la terminologie des droits-de-l’hommistes exaltés, et reporter les élections.
Sa Rondeur manœuvre à cet instant-là pour revenir dans la course.
Que l’actuel Premier ministre, patron de Pastef, qui fait peser la menace, en 2023, d’interdire la tenue d’élection s’il n’est pas candidat, juge notre système inique, cela peut se comprendre. Même s’il lui permet de rafler la mairie de Ziguinchor et d’installer Barthélemy Dias à Dakar au pas de charge. C’est vrai, c’est ce système qui n’en fait qu’un Premier ministre alors qu’on voyait déjà le Pros, président de tous les Sénégalais, Macky Sall y compris.
Rien de tout ça dans une République qui marche manifestement sur la tête. Que ce besoin de palabrer autour de la réforme des institutions et du système électoral vienne de son principal bénéficiaire, le dernier en date de surcroît, me laisse pantois. S’il doit y avoir au Sénégal, quelqu’un qui doit trouver le système électoral sénégalais plus que parfait, c’est bien Bassirou Diomaye Faye. Certes, le président de la République l’affirme depuis son installation : il crèche au Palais de l’avenue Senghor à contrecœur, préférant nettement les plaisirs champêtres de son Sine natal ; mieux, il arbore comme un air coupable d’occuper le fauteuil que les concepteurs du «Projet» destinent depuis le début au manitou de Pastef, Ousmane Sonko, ci-devant Premier ministre.
Que penser d’un système électoral qui enfante régulièrement depuis 1991 des alternances ? Abdou Diouf, le 19 mars 2000, ne peut rien d’autre que féliciter son tombeur avant même la proclamation des résultats. Le Père Wade, douze années après, pareil : il se rend à l’évidence que la machine électorale vient de broyer impitoyablement ses espoirs de rempiler. Macky Sall tentera de manœuvrer pour contourner les règles qui interdisent un troisième mandat successif, il finit par baisser les bras, même après la scène hilarante du militant sorti de derrière les filaos de Guédiawaye pour lui asséner devant sa femme et surtout une caméra, que sa candidature à un troisième mandat successif «est une demande sociale».
Le président malgré lui, Bassirou Diomaye Faye, s’en veut-il toujours et encore d’être passé par les failles du système dont le processus électoral, pour occuper la place légitime de son champion dont il fait quand même, en lot de consolation, le «meilleur Premier ministre de tous les temps», avant de faire de sa mère la marraine de sa benjamine ?
Bref, on va relifter ce système électoral si inique qu’il provoque des accidents de l’histoire tout de même heureux. Faudrait quand même faire gaffe à ne pas apporter des réformes qui, comme les régimes précédents, les conduisent à leur propre perte…
Le bon sens populaire le dit bien : «C’est à force de se maquiller que le singe s’est crevé l’œil.»
C’est Jeune Afrique qui nous l’apprend en même temps qu’il organise ses agapes à Abidjan : Barthélemy Dias et Khalifa Sall se séparent poliment. Pour l’instant, ce n’est certes pas très sénégalais, pas d’adieux déchirants, ni de crise de nerfs, encore moins de déclarations intempestives. Barthélemy Dias va lancer une «entité» politique.
Fallait bien que ça arrive un jour : il est devenu difficile pour le p’tit maire de Baobabs au flingue facile, devenu député-maire de Dakar entre-temps, de rester sous les ordres d’un mentor qui manigance avec l’ennemi pour se faire offrir la candidature à la dernière Présidentielle et se crashe au lieu de présenter son poulain.
Du coq à l’âne…
Le Premier ministre Ousmane Sonko se serait rendu à la prison où croupit un de ses inconditionnels que ses dérapages syntaxiques y ont conduit. Tolérance zéro qu’il disait…
AZOURA FALL EN LIBERTÉ PROVISOIRE
Le tribunal de Dakar a reporté le procès des deux militants du Pastef, tout en accordant une liberté provisoire au premier, connu pour ses propos virulents contre l'ancien président Macky Sall
Le procès d’Assane Gueye, connu sous le nom d’Azoura Fall, et de son co-prévenu El Hadji Ousseynou Kaïré, initialement prévu ce jeudi au tribunal de Dakar, a été reporté à la semaine prochaine. La présidente du tribunal a expliqué ce renvoi par la réception tardive du dossier, arrivé la veille en fin d’après-midi, ce qui n’a pas permis son étude dans les délais requis.
Après ce report, la juge a accédé à la requête de la défense en accordant la liberté provisoire à Azoura Fall. El Hadji Ousseynou Kaïré, en revanche, reste en détention.
Les deux hommes sont poursuivis pour « discours contraires aux bonnes mœurs », à la suite de la diffusion d’une vidéo dans laquelle Azoura Fall proférait des propos injurieux visant l’ancien président Macky Sall et l’ancien ministre Mame Mbaye Niang.
Les prévenus sont assistés par un collectif de plus de vingt avocats, dont plusieurs ténors du barreau de Dakar ayant défendu Ousmane Sonko, leader du parti Pastef. Parmi eux figurent Mes Ciré Clédor Ly, Bamba Cissé, Abdoulaye Tall, Abdy Nar Ndiaye, Brige Dasilva, Alioune Badara Fall, Mor Samb, Souleymane Soumaré, ainsi que l’avocat franco-comorien Saïd Larifou.
LA VISITE CONTROVERSÉE DE SONKO À AZOURA FALL EN PRISON
Tolérance zéro ou soutien tacite ? Le Premier ministre plonge dans une contradiction flagrante en rendant visite, hier à Rebeuss, au militant de son parti poursuivi pour insultes envers l'ex-président Macky Sall
Le Premier ministre a rendu visite, hier en prison, selon des informations partagées sur les réseaux sociaux, à Azoura Fall, un militant de son parti, placé sous mandat de dépôt depuis mardi et en attente de son jugement aujourd'hui devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour «propos contraires aux bonnes mœurs». Toutefois, la descente d'Ousmane Sonko à Rebeuss suscite une polémique.
Au parloir de la prison de Rebeuss, Ousmane Sonko. Le Premier ministre s'y est rendu pour rendre visite à Azoura Fall, un activiste dont il est proche. L'information partagée sur les réseaux sociaux a été confirmée plus tard dans l'après-midi par Me Saïd Larifou, membre du pool d'avocats d'Ousmane Sonko. Selon lui, c'est le président du Pastef et non le Premier ministre qui est allé rendre visite à son militant. «Celui qui s'est rendu à la maison d'arrêt pour rendre visite à son militant, ce n'est pas le Premier ministre. Mais, c'est le président du Pastef qui est allé rencontrer son militant incarcéré», fulmine l'avocat qui se veut clair non sans saluer «un acte de rupture».
Car, Me Larifou est convaincu qu'un autre président ou Premier ministre ne ferait pas ça. «Aucun président ou Premier ministre en fonction n'a rendu visite à son militant détenu à la maison d'arrêt. Il fallait que cela soit Ousmane Sonko pour lancer ce message politique d'une portée exceptionnelle au Sénégal mais aussi en Afrique. La rupture est en marche. Elle est méthodique et maîtrisée mais elle est soutenue par ceux qui croient en l'Afrique et au Sénégal», a-t-il remarqué.
Il faut dire que sur place, Ousmane Sonko a également rencontré l'influenceur El Hadji Ousseynou Kaïré. Toutefois, cette visite du Premier ministre à l'activiste détenu dans la prison de Rebeuss depuis le mardi dernier suscite une folle polémique sur la toile. Il faut dire que cette visite intervient à la veille du jugement de ces deux militants du Pastef. Azoura Fall et Kaïré devront être jugés aujourd'hui devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils sont tous les deux poursuivis pour «discours contraire aux bonnes mœurs».
Cette visite prouve, à en croire le cercle des Patriotes, le respect et la considération de Ousmane Sonko à tous les militants du Pastef. Elle témoigne, à ce titre, du soutien de leur formation politique à un des leurs actuellement dans de beaux draps. «Sonko en politique, tu es meilleur qu'eux et tu es plus humain qu'eux. Tu es le chef du Pastef et tu rassembles tout le monde avec leurs différences. C'est normal que tu ailles rendre visite à Azoura non en tant que ministre mais président Pastef. Respect», écrit une Bintou Rassoul sur Twitter.
Cette visite symboliserait aussi une rupture dans la gouvernance notamment du fonctionnement de la Justice. Désormais, soutiennent des comptes se réclamant proches du Pastef, la Justice ne fait plus de différence entre l'appartenance politique des individus. À la différence de l'ancien régime où des personnes qui auraient pu être poursuivies pour les mêmes délits que Azoura Fall et Kaïré n'ont pas été inquiétées à cause, disait-on, de leur appartenance politique. À ce titre, l'on peut convoquer le cas de l'enseignant républicain Ameth Suzanne Camara qui avait appelé publiquement au «meurtre» du leader du Pastef alors dans l'opposition.
«Sa (Ndlr, Ousmane Sonko) visite consiste à dire aux visités et aux militants susceptibles d'être «judiciairement» exposés par leurs mauvais comportements, «je ne pourrais rien pour vous lorsque vous enfreignez la loi à part venir vous voir en tant que votre leader». C'est le summum de la rupture. Pour ceux qui en doute, donnez-moi un seul individu qui a traité Ousmane Sonko (en tant que premier opposant au pouvoir sortant) de la sorte et qui a subi le sort actuel de Azoura Fall», a écrit sur Facebook, Ibrahima Mbaye qui se réclame du Pastef.
Cette visite sonne comme un paradoxe dans la «tolérance zéro» décrétée par le Premier ministre contre la diffusion de fausses nouvelles et les comportements jugés irresponsables. «Je n'ai jamais fait arrêter quelqu'un. Je le vois comme tout le monde à la presse. Mais à partir d'aujourd'hui, cela ne sera plus toléré, je m'impliquerai personnellement. Injures publiques, ce sera zéro tolérance. Diffusion de fausses nouvelles, ce sera zéro tolérance. Que chacun assume !» avait-il clamé, en avril dernier, devant les députés, lors d'une séance de questions d'actualité au Gouvernement.
En apportant son soutien à Azoura Fall poursuivi pour «propos contraires aux bonnes mœurs» dans une vidéo dans laquelle il proférait des insultes à l'égard de l'ancien Président Macky Sall, le Premier ministre porte un sale coup à sa politique de «tolérance zéro» face aux insultes. Par conséquent, ce soutien affiché montre une part de responsabilité des militants du Pastef dans la dégradation de la qualité des débats dans l'espace politique. «Paradoxe «Tolérance Zéro» des insulteurs. Le Premier ministre Ousmane Sonko s'est rendu ce jour à la prison de Rebeuss pour rendre visite aux militants de Pastef insulteurs, Azoura Fall et El Hadji Ousseynou Kaïré. L'insulte vient d'être normalisée au Sénégal par cet acte», s'exclame sur Twitter «Chronique 221».
En tout cas, cette visite, à la veille du procès de Azoura Fall, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, est perçue, par certains, comme une pression sur la Justice. En cas d'élargissement de l'activiste, il serait difficile de défendre la non-immixtion de l'exécutif derrière la décision. En tout état de cause, cette visite est polémique.
TOUTES LES EQUIPES DU GROUPE B SONT JOUABLES A NOTRE NIVEAU
Le directeur national Raoul Toupane estime que l’équipe du Sénégal ne va craindre ni sous-estimer aucun de ses adversaires lors des éliminatoires de la Coupe du monde de basket (27 août au 12 septembre 2027 à Doha, Qatar)
Le Sénégal a hérité d’une poule complexe mais jouable à l’issue du tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du monde de basket (27 août au 12 septembre 2027 à Doha, Qatar) et qui place le Sénégal dans le groupe B en compagnie de la Côte d’Ivoire, de la RD Congo et de Madagascar. Le directeur national Raoul Toupane estime que l’équipe du Sénégal ne va craindre ni sous-estimer aucun de ses adversaires.
Après l’Afrobasket qu’il doit disputer en août en Angola, l’équipe masculine du Sénégal a fini par connaitre ses adversaires pour les éliminatoires de la Coupe du monde de Basketball Qatar 2027. Le tirage au sort qui s’est tenu, mardi 13 mai, au Qatar, place les “Lions” dans le groupe B où ils affronteront la RD Congo, Madagascar et de la Côte d’Ivoire.
Réagissant sur le tirage, le directeur technique national Raoul Toupane estime que le Sénégal est tombé dans une poule complexe mais jouable avec des adversaires bien connus. « On ne peut pas dire que c'est une poule facile ni une poule difficile. Vous savez, quand on a des ambitions, il ne faut pas être trop prétentieux et sous-estimer aussi les adversaires. Le Sénégal est dans une poule assez complexe, mais nous ne craignons et sous-estimons aucune équipe », a-t-il retenu avant de poursuivre : « Nous avons rencontré des équipes dans un passé récent, notamment RD Congo lors des éliminatoires de 2023. Nous ne la craignons pas par rapport à l'effectif que nous avons pour le moment. Toutes les équipes du groupe B sont jouables à notre niveau. La Côte d'Ivoire, nous avons eu à la rencontrer en 2022. Par contre, pour Madagascar, la dernière rencontre remonte un peu plus loin, en 2011. Ce n'est pas pour autant une occasion de nous prélasser et dire que ce sera facile. Nous prenons toutes les équipes au sérieux ».
« NOUS VOULONS LA QUALIFICATION ET NOUS DEVONS ALLER L'ARRACHER »
Le technicien sénégalais estime que la qualification passera par une « bonne organisation, une bonne préparation, la disponibilité des joueurs et un bon mental ». «Dans cette phase-là, l'organisation de cette Coupe du monde, ce sont les trois premières équipes qui seront qualifiées pour la deuxième phase. Pour la deuxième phase, nous allons rencontrer la poule du Mali où il y aura l'Egypte, l'Angola et l'Ouganda. Ce sont sur ces phases-là que nous allons jouer notre qualification. Nous pensons que ce sera difficile, ce ne sera pas aisé. Nous voulons notre qualification et nous devons aller l'arracher parce que rien ne nous sera donné », a-t-il ajouté.
La compétition se déroulera sur trois fenêtres (novembre 2025, février 2026 et juillet 2026). Les équipes s’affronteront en aller-retour. Pour la première phase, les trois premiers de chaque groupe seront qualifiés pour le second tour. Ces équipes qualifiées se croiseront ensuite dans une deuxième phase qui regroupera dans le groupe E les trois premiers issus des poules A et C seront dans le groupe E alors que trois premiers des groupes B et D se feront face dans le Groupe D.A l’issue des matchs, les deux premiers de chaque poule et le meilleur 3e se qualifieront à la coupe du Monde 2027 au Qatar.
A rappeler que la dernière participation des Lions à une coupe du monde de basket remonte à 2014 avec l’entraineur Cheikh Sarr. Le Sénégal avait réalisé un parcours historique du Sénégal en atteignant le second tour du mondial. Au cours des éliminatoires de la dernière Coupe du monde disputée en 2023 entre le Japon, l’Indonésie et les Philippines, les Lions avaient subi une élimination plus qu’amère lors de la dernière fenêtre FIBA en Égypte. Ils avaient terminé 3e du groupe après un double revers face au Soudan du Sud (83-75) et à la Tunisie (70-53).
Par Fadel DIA
NAKBA 77 ANS, INDIGNONS-NOUS !
Jamais comme aujourd’hui la grande voix de Stéphane Hessel ne nous manque autant, lui qui osait dire que le terrorisme face au sort fait aux Palestiniens par les autorités israéliennes était certes inacceptable mais qu’il était une forme d’exaspération
Jamais comme aujourd’hui la grande voix de Stéphane Hessel ne nous manque autant, lui qui osait dire que le terrorisme face au sort fait aux Palestiniens par les autorités israéliennes était certes inacceptable mais qu’il était une forme d’exaspération compréhensible. Lui qui écrivait que l’indifférence était la pire des attitudes et qui nous martelait sans cesse « indignez-vous !»
Après l’occupation, l’asphyxie !
Indignons-nous donc face à que Stéphane Hessel considère comme « la source même de l’indignation », cette tragédie interminable dont on commémore les 77 ans, la Nakba, la Catastrophe, qui a transformé les Palestiniens en éternels réfugiés.
Indignons-nous devant l’horreur devenue banale qui se déroule à Gaza et qui défie l’entendement selon les organisations internationales les plus crédibles (Human Rights Watch, Médecins Du Monde, Amnesty International, entre autres), d’autant que le pire scénario s’annonce puisque, selon un ministre israélien, « Gaza sera complétement détruite… sur terre et sous terre ! ».
Ce que Netanyahou fait à Gaza est une « honte », a dit Emmanuel Macron, pour nous tous mais d’abord pour les Juifs, et ceux qui pensaient que la vocation de l’Etat hébreu c’était de faire en sorte que les affres subies par leur peuple ne se répètent plus jamais pour personne en sont pour leurs frais puisque le sort que subissent les Gazaouis est celui que les Nazis ont fait subir aux séquestrés du ghetto de Varsovie il y a plus de 80 ans. C’est une tâche qui ne s’effacera jamais.
Indignons-nous parce que l’objectif du gouvernement israélien n’est plus de « neutraliser » le Hamas. Il est d’organiser une nouvelle nakba, de conquérir toute la bande de Gaza par les armes, quitte à exterminer sa population (et sans doute aussi les derniers otages israéliens), pour faire la place à la riviera dont rêve Donald Trump. Comme on dépose une balayure, Netanyahou est déjà à la recherche d’un dépotoir pour les 2,5 millions de Gazaouis !
Indignons-nous face à ce que quelqu’un a appelé un « politicide », l’élimination d’un peuple, puisque l’armée israélienne a déjà tué, en 18 mois, plus de 50.000 civils (et probablement le double) essentiellement des femmes et des enfants, fait des dizaines de milliers de blessés, des centaines de milliers de traumatisés à vie, surtout chez les enfants !
Indignons-nous parce qu’Israël ne tue pas que par les armes, il tue aussi par des voies plus sournoises en utilisant l’affamation comme méthode de guerre. Depuis plus de deux mois les Gazaouis sont privés d’aide humanitaire (d’aide « humaine » dit le responsable d’une ONG), d’eau d’électricité, de médicaments… et non seulement toute entrée de ravitaillement est suspendue mais l’armée israélienne n’hésite pas à bombarder, en pleine mer, les bateaux chargés de leur apporter des secours.
Extermination et déportation : en quelques mois le gouvernement israélien a mis en application des méthodes dont la cruauté avait servi à justifier la nécessité d’un état juif !
Indignons-nous parce qu’en matière de crime de guerre, ce gouvernement est un récidiviste, puisqu’en 2009 déjà, après la sauvage répression baptisée « Plomb durci », le juge sud-africain Richard Goldstone, juif se revendiquant sioniste, avait jugé que son armée avait commis à Gaza des « actes assimilables à des crimes de guerre, et peutêtre même à des crimes contre l’humanité. »
Indignons-nous, à l’image de Stéphane Hessel qui s’était engagé dans la Résistance, pour combattre un gouvernement qui ne respecte pas la dignité humaine et les libertés fondamentales. Des principes qui sont au fondement de l’ONU et que Israël bafoue, comme il ignore systématiquement les résolutions de l’Assemblée Générale de cette organisation qui est à la base de sa création
Israël n’a plus sa place aux Nations Unies, ni dans les institutions relevant d’elles et dont l’état de Palestine est membre à part entière (Unesco) ou observateur (OMS, FAO). Aucun pays attaché aux mêmes principes n’aurait dû accepter que le drapeau israélien flotte sur son territoire…et malheureusement ce n’est apparemment pas le choix fait par notre pays qui vient d’accepter l’accréditation d’un nouvel ambassadeur israélien.
Indignons-nous que l’état d’Israël n’ait pas été interdit des prochains JO, des enceintes olympiques de manière générale et de toute compétition sportive internationale au motif, entre autres, que des « centaines d’athlètes, entraineurs, arbitres et dirigeants sportifs palestiniens ont été tués par son armée » et qu’il n’y a plus en Palestine, d’infrastructures sportives …
Indignons-nous qu’Israël n’ait pas été classé au dernier rang du rapport annuel de Reporters Sans Frontières, ne serait-ce que par son fait, la tragédie qui se joue à Gaza se déroule sans témoins. Les journalistes étrangers y sont interdits et leurs collègues palestiniens sont la cible préférée de ses bombes, malgré leurs badges et leurs gilets de protection. En 18 mois l’armée israélienne a tué plus de journalistes à Gaza que n’en ont tués les armées des Alliés et de leurs adversaires au cours des deux guerres mondiales. La dernière en date, Fatima Hassouna, a été tuée par un bombardement israélien le 16 avril 2025, dans sa maison familiale en même temps que DIX de ses parents, un jour après l’annonce de la sélection par le Festival de Cannes d’un documentaire qu’elle avait consacré à la vie des civils à Gaza, et ce n’est pas un hasard. C’était quelques jours avant son mariage et elle avait 25 ans !
S’indigner c’est, quelquefois, donner des sous !
Indignons-nous aussi pour d’autres causes. Car si la situation en Palestine est la mère des sources d’indignation, il en existe de multiples, sur des sujets moins tragiques ou plus récents et certains font saigner le sol africain. Alors indignons-nous, prêtons plus d’attention à l’une des plus graves crises humanitaires du moment, la guerre civile au Soudan dont personne ne parle au Sénégal, d’autant plus insupportable qu’elle résulte tout bêtement d’un conflit d’égos.
Indignons-nous de cette autre tragédie africaine, celle que vivent les populations de l’est de la République Démocratique du Congo que nous voyons, depuis soixante ans, la tête et le dos chargés de ballots de misère, errer de villages en refuges provisoires, pourchassés et dépouillés aussi bien par les rebelles que par l’armée régulière.
Indignons-nous, même si cela se passe hors de chez nous, que le chef de la première puissance mondiale, si souvent portée à donner des leçons de démocratie, ait choisi comme destination de sa première visite officielle hors des Etats-Unis, un pays dont le roi a été reconnu, par sa propre justice, comme l’initiateur et le commanditaire d’un crime odieux contre un journaliste.
Indignons –nous face à l’indécence du comportement des dirigeants arabes, de leur forfaiture, du fait qu’ils soient sourds, muets, aveugles, donc complices, face à un drame qui se joue à leurs portes.
Indignons-nous que le plus emblématique d’entre eux, celui dont le pays abrite les lieux saints de l’Islam, accueille avec pompe le dirigeant du pays qui arme Israël et cautionne ses exactions, et qu’il lui octroie, sans contrepartie, 600 milliards d’investissements, alors que, tout à côté, le Liban, la Syrie, le Yémen sont en ruines… et qu’en signe de bonne volonté, le gouvernement Netanyahou n’ait même pas eu la courtoisie de suspendre ses bombardements pour faciliter la tournée de son protecteur américain !
Indignons-nous qu’un autre dirigeant arabe, celui qui est au cœur des tractations sur le conflit israélo- palestinien, ait l’outrecuidance d’offrir au président de la nation la plus riche du monde et qui est lui-même multi milliardaire, un Boeing dont la valeur est estimée à 400 millions de dollars. Non seulement cette libéralité est condamnée par la constitution américaine, mais son bénéficiaire, à titre personnel, est responsable de la déconfiture de plusieurs institutions humanitaires auxquelles il a coupé les vivres, sans avertissement ni moratoire. En mettant fin à l’USAID, en suspendant la contribution de son pays a des organismes comme l’OMS, le PAM, l’UNWRA…Donald Trump a commis un crime de non-assistance à personnes en danger. Rien qu’en Afrique plus de 600.000 personnes vont souffrir de malnutrition,10 à13 millions de traitements contre le VIH Sida risquent d’être interrompus, la mortalité chez les femmes enceintes pourrait augmenter de 10 à20 % et il pourrait y avoir plus de 200.000 morts d’enfants faute de vaccinations ! Cette tragédie aurait pu être évitée, et les basses manœuvres de Trump déjouées, si cet extravagant donateur, et de manière générale les dirigeants des monarchies pétrolières et gazières du Golfe, se substituaient aux Etats-Unis en renonçant à offrir à leur président des dons susceptibles de provoquer un conflit d’intérêt, à acheter des palais qui restent vides une bonne partie de l’année, à s’offrir en danseuses d’opéra des clubs de football européens, à verser des salaires faramineux à des footballeurs en fin de carrière !Car s’indigner c’est, quelquefois donner un peu de ses sous !
Indignons-nous quand dans un pays dont la devise est « Liberté, Egalité, Fraternité », le ministre de l’Intérieur, autorité chargée des cultes, se donne 48 h de réflexion avant de se rendre sur le lieu où un crime sauvage a été commis, à l’intérieur même d’une mosquée, qu’il refuse de se présenter à l’endroit où s’étaient déroulés les faits ou de rencontrer les parents de la victime, au motif qu’il s’agissait d’un « individu en situation irrégulière ».
Indignons-nous que, pour la première fois en France dans une affaire similaire, la justice ait refusé de qualifier ce meurtre d’acte terroriste, comme si celui d’un musulman est toujours le fruit d’un coup de folie , alors que celui dont le responsable présumé se réclame de l’Islam, à tort ou à raison, est forcément le fruit d’un complot terroriste !
Indignons-nous encore et toujours, même si nous sommes les citoyens d’une Nation dont l’influence est nulle sur la scène internationale. A défaut d’user d’armes et de marchandages financiers, indignons-nous par la prière, par les paroles et les écrits, en brandissant des panneaux, en organisant des marches, en assiégeant des ambassades, en offrant notre intelligence, notre expertise, notre sueur, notre argent quand c’est nécessaire. Mais surtout, faisons de notre indignation un acte politique, comme le dit un militant des bonnes causes, et servons –nous en pour qu’elle devienne une indignation collective, et alors elle peut briser des chaines et renverser toutes les barrières opposées à la justice et à l’équité !
DEVELOPPER LES SYSTEMES EDUCATIFS A TRAVERS L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Sur initiative du ministère de l’éducation de la République de Chine, de la commission chinoise de l’Unesco et des autorités locales de la province de Hubei, la troisième conférence mondiale sur la digitalisation de l’éducation s’est ouverte
FATOU NDIAYE (ENVOYEE SPECIALE EN CHINE) |
Publication 15/05/2025
Sur initiative du ministère de l’éducation de la République de Chine, de la commission chinoise de l’Unesco et des autorités locales de la province de Hubei, la troisième conférence mondiale sur la digitalisation de l’éducation s’est ouverte hier, mercredi 14 mai, à Wuhan la capitale provinciale. L’objectif est de promouvoir une éducation basée sur la technologie notamment l’intelligence artificielle en vue de relever plus efficacement les défis structurels qui compromettent la performance des systèmes éducatifs des États.
Un système éducatif qui tire profit de l’avancée de la technologie, c’est l’objectif des échanges entamés hier mercredi, 14 mai, à Wuhan en Chine. Selon le secrétaire du parti communiste chinois dans la province de Hubei, Wang Zhondling, l’ambition de la Chine est de permettre aux élèves d’apprendre dans des salles de classe numérique.
Pour sa part, le ministre de l’Education Huai Jinpeng a estimé qu’ « il faut exploiter pleinement les avantages de l'intelligence artificielle et promouvoir l'intégration profonde de l'intelligence artificielle et de l'éducation, promouvoir la réforme et l'innovation éducatives, promouvoir l'éducation à l'intelligence artificielle à tous les niveaux et l'éducation générale pour l'ensemble de la société, et cultiver en permanence des talents de haute qualité ». Le Sommet des Nations Unies sur la transformation de l'éducation a identifié la transformation numérique dans l'éducation comme l'un des cinq axes d'action thématiques, soulignant que la révolution numérique doit bénéficier à tous les apprenants.
En septembre 2024, le Sommet des Nations Unies pour l'avenir a publié le Pacte numérique mondial, soulignant l'importance des compétences numériques et des opportunités d'apprentissage tout au long de la vie pour l'éducation numérique. Ce Pacte propose d'établir et de soutenir des stratégies nationales en matière de compétences numériques, d'optimiser la formation des enseignants et les programmes d'enseignement, et de soutenir une éducation et une recherche de qualité et inclusives en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques. De nombreux pays ont élaboré des stratégies de développement de l’éducation numérique, insufflant un nouvel élan à la promotion de l’intégration innovante de la technologie numérique et de l’éducation, améliorant la qualité de l’apprentissage, favorisant l’inclusion éducative et relevant les défis mondiaux.
Dans ce contexte, le ministère chinois de l'Éducation a organisé la Conférence mondiale sur l'éducation numérique en 2023 et 2024, qui a débouché sur la création de l'Alliance mondiale pour l'éducation numérique, de la Plateforme pour l'éducation intelligente et de l'Indice mondial de développement de l'éducation numérique (GDEI).
Lors de la Conférence de 2024, des représentants de plus de 70 pays et régions se sont réunis à Shanghai pour partager leurs dernières politiques et bonnes pratiques en matière de transformation de l'éducation numérique.
L’objectif de la conférence ouverte hier, mercredi à Wuhan, est d’établir une collaboration avec les gouvernements, les universités, les écoles primaires et secondaires, les organisations internationales et non gouvernementales concernées, les entreprises et les autres parties prenantes afin d'explorer le développement de l'éducation numérique dans tous les processus (enseignement, apprentissage, gestion, évaluation et recherche), favorisant ainsi la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
Le thème de la conférence est « Développement et transformation de l’éducation : l’ère de l’intelligence ». Environ soixante dix (70) délégations prennent part à cette conférence qui va durer trois jours.
LA RENTABILITÉ EN ATTENTE DU BRT
Avec 21 stations fonctionnelles sur 23 construites et seulement deux services sur quatre prévus, le Bus Rapid Transit n'a pas encore atteint son plein potentiel économique, mais transporte déjà 1,5 million de passagers par mois
Un an après la mise en service pour exploitation commerciale, le 15 mai 2024, du Bus Rapid Transit (BRT), le Conseil Exécutif des Transports Urbains Durables (CETUD), interpellé par nos soins, trouve qu’il est trop tôt de parler de rentabilité, par rapport aux objectifs initiaux fixés. «La mise en service du BRT est effective depuis maintenant 1 an et se fait de manière progressive. A ce stade, 21 stations sont fonctionnelles sur les 23 stations construites, et deux services (omnibus et semi-express) sont exploités sur les quatre services prévus dans le contrat de concession. De ce fait, il est prématuré d'évaluer la rentabilité par rapport aux objectifs initiaux avant l'aboutissement du processus de mise en service complète de l'exploitation commerciale du BRT», a expliqué Macodou Guèye, chef de l’Unité Exploitation et Intégration des Réseaux de Transport du BRT.
D’ailleurs, il n’a pas manqué de faire remarquer qu’au lieu de parler de «rentabilité financière» en matière de services publics notamment de transport, l’on met l’accent sur «la rentabilité économique. Comme partout dans le monde, ils sont souvent déficitaires car l’Etat ne cherche pas des bénéfices mais le bien-être des populations. On parle de rentabilité économique, par rapport au gain de temps, la congestion automobile (les embouteillages) la réduction de la pollution automobile (transport écologique) et le bruit. Le Sénégal perd chaque année 900 milliards de FCFA du fait de la congestion, de l'insécurité routière, du bruit et de la pollution de l'air, selon une étude du CETUD datant de 2022. Il y aussi l’impact sur la santé publique… Le service public, c’est pour améliorer les conditions de vie des populations».
Tout en soutenant que «le BRT a connu tout de même un franc succès depuis un an, avec 19 millions de passagers transportés soit en moyenne 1,5 million de passagers mensuels», M. Guèye précise que le bilan annuel de l’exploitation est en train d’être finalisé. S’agissant du «coût de l'exploitation (énergie électrique, et autres services et charges), le bilan annuel de l'exploitation est en cours de préparation avec le concessionnaire (Dakar Mobilité, ndlr). Une évaluation précise des coûts d'exploitation pourra alors être déterminée».
Concernant le nombre de véhicules effectivement mis en service actuellement, le chef de l’Unité Exploitation et Intégration des Réseaux de Transport du BRT précise que «sur les 121 bus du parc existant, 70 bus sont mis en circulation pour assurer les deux services (ligne B1 et ligne B2) exploités». Et, en termes d’emplois directs et indirects, il relève que «l'exploitation des services du BRT durant cette période de mise en service progressive génère 769 emplois directs dont 40% d'employés féminins. A terme, l'exploitation créera 1140 emplois directs».
Pour ce qui est de la gestion de la cohabitation avec les autres moyens de transport et l'indiscipline de certains conducteurs, Macodou Guèye trouve qu’elle «est plutôt apaisée. Le CETUD favorise l'intégration modale des différents réseaux de transport pour faciliter les déplacements des usagers. Une bonne part des usagers du BRT (environ 20%) proviennent des autres modes de transport, et il est prévu la mise en place prochaine de lignes de bus de rabattement sur les réseaux de transport de masse (BRT, TER) à travers le projet de restructuration des transports en commun qui est en cours de mise en œuvre par le CETUD. Déjà, il existe deux lignes de rabattement opérées par Dakar Dem Dikk aux terminus du BRT, à partir des pôles d'échange de Petersen et de Guédiawaye», souligne-t-il.
Et d’ajouter : «afin de veiller à une cohabitation paisible entre les usagers du corridor BRT, le CETUD et la Police Nationale ont signé une convention ayant abouti à la création d'une Compagnie spéciale pour le BRT. Cette compagnie veille à la fluidité du trafic et à la sécurité des biens et des personnes, mais aussi à la prévention des incivilités et des troubles à l'ordre public».