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7 août 2025
PAR MOUSSA DIOP
QUAND LE VÊTEMENT DEVIENT POLITIQUE
Le 13 mai 2025, le décès de José « Pepe » Mujica, ancien président de l’Uruguay (2010-2015) et figure emblématique de la gauche latino-américaine, a rappelé combien l’habit peut être politique. Refusant de porter la cravate...
La coquetterie des convictions vestimentaires n’a d’égale que l’engagement militant du choix de l’habit. Oui, aussi vraie que soit l’histoire, faite d’incompréhensions et de stèles gigantesques, l’habit ne fait pas toujours le moine, mais il renvoie souvent au patrimoine. L’apparat est unique, et ne ment pas sur la vision du monde.
Le 13 mai 2025, le décès de José « Pepe » Mujica, ancien président de l’Uruguay (2010-2015) et figure emblématique de la gauche latino-américaine, a rappelé combien l’habit peut être politique. Refusant de porter la cravate, Mujica partageait cette conviction avec le Líder Máximo Castro, fidèle pourfendeur du costume occidental. Quelques jours plus tôt, la photographie de la poignée de main entre Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, en tenue militaire, et Vladimir Poutine, à l’occasion du 80e anniversaire de la victoire russe sur l’Allemagne Nazie, renforçait l’idée que le choix du vêtement n’est jamais anodin. Ainsi, le keffieh de Yasser Arafat symbolise le peuple palestinien, dont les cris de liberté ne sont pas une insulte, mais un appel.
Il partage le même rayon que le béret du Che Guevara, dont l’iconographie abondante continue de séduire. Il en va de même des chemises légendaires de Nelson Mandela, ce « héros éternel », comme le titrait Le Soleil du vendredi 6 décembre 2013, au lendemain de son décès, avec un sourire aussi captivant qu’un lièvre pris dans les phares d’une voiture sur une piste sablonneuse, quelque part entre les villages du Baol. Ce même Madiba, en tenue bariolée, tente, un dimanche 4 mai 1997, de sauver ce qui peut encore l’être du destin du Zaïre, à la veille de devenir la République démocratique du Congo, en réunissant Mobutu et Laurent-Désiré Kabila. Le vieux « Léopard », fidèle à sa garde-robe, arbore une tenue évoquant son animal fétiche. Rongé par la maladie, il s’éteindra quelques mois plus tard. Sur le plan politique, les années de règne de l’autoproclamé « citoyen président fondateur » sont marquées par la polémique, avec une gouvernance souvent qualifiée de dictatoriale.
Mais Mobutu fait aussi partie des premiers dirigeants africains à mettre en place une doctrine vestimentaire, pour se démarquer du système capitaliste occidental, avec l’abacost (« à bas le costume »). Ce veston d’homme, généralement sans col et à manches courtes, symbolisait le rejet de la culture coloniale. Il fut imposé dans le Zaïre de Mobutu durant les décennies 1970 et 1980. En face de lui, Kabila père se distingue lui aussi par sa tenue : une saharienne militaire, manière d’affirmer son rôle de chef de guerre. À la tête de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (Afdl), il mène un mouvement rebelle dont la progression, à 100 kilomètres de Kinshasa, semble inexorable. Près de 28 ans après la disparition de Mobutu, le vêtement continue de symboliser une vision, voire une doctrine politique, dans un monde où les aspirations ne se lèvent plus nécessairement en direction de l’Occident.
Ainsi, à l’heure de la fin déclarée de la Françafrique et des revendications souverainistes, l’uniforme militaire constitue la norme dans l’Alliance des États du Sahel (Aes, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger). Il fait également figure de mode en Guinée, sous le général Doumbouya, même s’il est souvent concurrencé par des tenues traditionnelles. Et elles font fureur plus que les fourrures dans le pays de la Teranga. À l’ombre du baobab, le duo formé par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et son Premier ministre, Ousmane Sonko, a fait bouger le curseur du pourcentage de tenues traditionnelles portées par l’exécutif sénégalais depuis 1960.
C’est devenu l’une de leurs marques. Mêlant tradition et modernité, leurs tenues, vestons avec pantalons et versions contemporaines de ce que l’on appelait jadis le « Tourki Ndiarème », donnent naissance à un modèle revisité parfois appelé « Sohaibou ». C’est « une sorte de renaissance stylistique », comme l’avait si bien nommé le jeune et très talentueux journaliste du Soleil, Adama Ndiaye, dans un article intitulé « Quand la mode sénégalaise habille la souveraineté ». Si la cravate, d’origine croate, est devenue un apparat occidental avant d’être adoptée dans le monde entier, le « Tourki Ndiarème », d’inspiration turque, et le « Khaftane », déformation du caftan aux origines perses, ont, quant à eux, été adaptés aux réalités sénégalaises pour mieux s’inscrire dans l’air du temps.
L'ONU PRÉPARE SA MUE HISTORIQUE
Le gel des contributions américaines décidé par Donald Trump contraint le secrétaire général à envisager une restructuration majeure, avec jusqu'à 7 000 suppressions de postes et des délocalisations massives
(SenePus) - Un plan drastique qui pourrait supprimer jusqu'à 20% des postes se dessine à New York, alors que l'organisation internationale fait face à une crise financière majeure provoquée par les coupes budgétaires américaines.
L'Organisation des Nations unies s'apprête à connaître la plus importante transformation de son histoire. Face aux coupes budgétaires annoncées par l'administration Trump, le secrétaire général Antonio Guterres a lancé en mars dernier un vaste chantier de réflexion baptisé "ONU80", en référence au 80e anniversaire de l'institution. Selon les informations rapportées par le journal Le Monde, cette réforme pourrait entraîner la suppression de 20% des effectifs, soit jusqu'à 7 000 postes sur les 35 000 que compte le secrétariat.
"Des décisions difficiles et inconfortables s'annoncent", a prévenu Antonio Guterres lors d'une réunion publique tenue le 12 mai, préparant ainsi le terrain à ce qui s'annonce comme un bouleversement majeur pour l'organisation internationale.
Si l'ONU a traversé plusieurs périodes difficiles au cours de son histoire, la situation actuelle semble particulièrement critique. "L'ONU a traversé plusieurs crises financières au cours de son histoire, mais celle-ci semble particulièrement existentielle", analyse Maya Ungar, experte des Nations unies au sein du groupe de réflexion International Crisis Group, citée par Le Monde. "Il existe un réel sentiment qu'un changement fondamental dans la façon dont l'ONU gère son budget et ses opérations est nécessaire."
Au cœur de cette tempête financière se trouve la décision de Donald Trump, qui a signé le 4 février dernier un décret présidentiel gelant tout paiement de contributions volontaires aux agences onusiennes. De plus, selon des informations non encore confirmées officiellement, le secrétaire d'État américain Marco Rubio envisagerait de supprimer la totalité des contributions obligatoires au budget des opérations de maintien de la paix, dont les États-Unis financent actuellement 25%, et de réduire drastiquement la participation américaine au budget régulier (22% actuellement).
Ces coupes budgétaires ont déjà eu des conséquences immédiates sur plusieurs agences spécialisées comme le Programme alimentaire mondial, l'Organisation mondiale de la santé ou le Haut-Commissariat aux réfugiés, qui ont annoncé des licenciements pouvant atteindre "entre 20% et 30% de leurs effectifs", selon le quotidien français.
Une stratégie en trois axes
Face à cette situation, Antonio Guterres a élaboré une stratégie en trois volets. D'abord, "identifier les politiques efficaces et les appliquer". Ensuite, "chasser les doublons parmi les 3 600 mandats", ces missions confiées par les États membres qui s'accumulent sans être jamais officiellement terminées. Enfin, "réfléchir à des changements structurels" plus profonds.
Des mesures concrètes commencent déjà à être mises en œuvre, notamment des délocalisations de services vers des villes moins coûteuses que New York ou Genève. Sont visées en priorité "Bangkok, Nairobi, Dakar, Bonn, Bruxelles ou Valence", précise Le Monde. "Toutes les fonctions qui n'interagissent pas en direct avec les États membres, comme le service des ressources humaines, la gestion de la chaîne d'approvisionnement ou le service informatique de l'organisation, vont quitter le siège", indique le journal.
Ces réformes engendrent logiquement une forte anxiété parmi les employés de l'ONU. "L'ambiance est lourde, autant parmi les fonctionnaires internationaux, établis à New York ou Genève avec leur famille, que parmi les employés locaux, qui risquent de perdre leur poste", confie un salarié sous couvert d'anonymat au Monde.
L'inquiétude a été amplifiée par la fuite d'un mémo interne du projet ONU80 début mai, qui évoquait des fusions d'agences et de départements, déplorant notamment des "méthodes de travail dépassées", un "manque d'efficacité", une "inflation du nombre de hauts responsables" et une "duplication des tâches à travers le système onusien".
Face à cette situation, Antonio Guterres a tenté de rassurer ses équipes dans une lettre envoyée le 13 mai, reconnaissant que "les 'fuites' et les rumeurs peuvent engendrer une anxiété inutile" et précisant que l'organisation était encore "en phase d'élaboration des propositions".
Une pression américaine déjà utilisée par le passé
Ce n'est pas la première fois que Washington utilise son poids financier pour contraindre l'ONU à des réformes. À la fin des années 1980, le président Ronald Reagan avait déjà retardé le paiement de la contribution obligatoire américaine, provoquant des "crises de liquidités chroniques" et forçant l'organisation à revoir sa gestion financière.
Ces pressions passées ont conduit à plusieurs évolutions significatives, comme "le vote du budget par consensus, ou la création du service d'audit interne (Office of Internal Oversight Services), des mécanismes permettant aux contributeurs importants de garder un œil sur le détail des finances", rappelle Le Monde.
Toutefois, l'intention finale de l'administration Trump reste floue. "Les États-Unis entendent peut-être instrumentaliser cette crise, comme ils ont pu le faire par le passé", note un diplomate spécialisé dans les budgets onusiens cité par le journal. "Mais si l'objectif est d'interrompre tous les paiements, nous serons alors confrontés à une crise majeure."
Les propositions finales du secrétaire général pour cette réforme d'ampleur seront communiquées en septembre, mais Antonio Guterres a d'ores et déjà prévenu que les effets de ces changements "seront visibles pendant des années".
Paradoxalement, certains pays, même éloignés idéologiquement de Donald Trump, se réjouissent de cette occasion de "dégraisser" l'organisation internationale, qu'ils jugent depuis longtemps trop bureaucratique. Et au sein même du personnel, certains voix s'élèvent pour soutenir une rationalisation devenue nécessaire : "A-t-on vraiment besoin de quatre agences s'occupant d'agriculture, de deux pour les droits des femmes ?", s'interroge un employé sous couvert d'anonymat. "Au lieu de rogner à la marge, le secrétariat est forcé à penser à des réformes en profondeur."
Les Nations unies se trouvent donc à la croisée des chemins, contraintes à une transformation profonde dont l'issue reste incertaine. Un défi existentiel qui met à l'épreuve la capacité d'adaptation d'une organisation internationale créée il y a près de 80 ans dans un monde bien différent.
TRAFIC DE BOIS, LA GENDARMERIE DÉMANTÈLE UN RÉSEAU À DAROU SALAM
Dans le cadre de la lutte contre la déforestation illégale, une opération de grande envergure a permis de saisir du matériel, du bois, du chanvre indien et des médicaments de contrebande. Une riposte face à l’exploitation sauvage des forêts du sud.
Dans un contexte de déforestation galopante dans le sud du pays, la Légion de Gendarmerie de Kolda a mené, le mercredi 14 mai 2025, une importante opération d’assainissement à Darou Salam, dans la circonscription de la brigade de Bounkiling. Cette action, conduite dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite de bois, vise à freiner la destruction massive des ressources forestières.
Mobilisant une centaine de militaires dont une équipe judiciaire, un escadron d’intervention, une unité cynophile et des spécialistes du renseignement l’opération a permis de dévoiler l’ampleur du fléau dans cette zone frontalière. Des hectares de forêt y ont déjà été ravagés, mettant en péril l’équilibre écologique local.
Le bilan est particulièrement révélateur : 06 personnes interpellées, 02 meules de charbon détruites, 03 machines de menuiserie saisies, dont 02 tronçonneuses, 03 charrettes immobilisées, 06 motos confisquées, dont 03 tricycles, 01 fusil de chasse calibre 12 mm saisi, 447 troncs de bois saisis, 54 planches récupérées, 05 pieds de caïlcédrats illégalement abattus, 74 kg de chanvre indien saisis et une importante quantité de médicaments de contrebande interceptée.
Cette opération d’envergure illustre la détermination du Haut-commandement à protéger durablement les ressources naturelles, en particulier dans les zones exposées aux trafics transfrontaliers. Elle marque aussi un signal fort adressé aux réseaux criminels actifs dans le sud du pays. D’autres interventions sont annoncées pour renforcer la pression sur les trafiquants et préserver l’environnement.
GESTION DES FONDS PUBLICS, LA DATE DE COMPARUTION DES EX-MINISTRES EST FIXÉE
Devant la Haute Cour de Justice, ils devront répondre de leur gestion jugée controversée par les nouvelles autorités.
Les choses s’accélèrent dans le dossier des cinq anciens ministres de l’ère Macky Sall mis en accusation pour leur gestion des fonds liés à la pandémie de Covid-19. Après l’adoption de leur mise en accusation le 8 mai dernier par l’Assemblée nationale, les premières comparutions devant la Haute Cour de Justice sont programmées.
Les auditions débuteront le lundi 19 mai 2025, avec en ouverture Ndèye Saly Diop, ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants. Elle devra répondre de sa gestion des fonds Force Covid-19 alloués à son département. Selon des sources judiciaires, elle a reçu son mandat de comparution ce jeudi via la Division des investigations criminelles (DIC).
Moustapha Diop, ancien ministre et maire de Louga, sera entendu le jeudi 22 mai. Il est poursuivi pour un présumé détournement de 930 millions de francs CFA également dans le cadre de la gestion des fonds Covid-19.
Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire et de l’Équité sociale et territoriale, est attendu à son tour le lundi 26 mai.
Les deux autres mis en cause, Ismaëla Madior Fall, ancien ministre de la Justice, et Aïssatou Sophie Gladima, ex-ministre des Mines, devront également se présenter ultérieurement. Cette dernière est poursuivie pour une gestion jugée opaque d’un montant de 193,07 millions de francs CFA.
Ces auditions marquent le début d’une étape cruciale dans la quête de redevabilité exigée par les nouvelles autorités, alors que la Haute Cour de Justice est appelée à trancher sur ces affaires emblématiques de la lutte contre la mauvaise gestion des deniers publics.
PAR Babacar Korjo Ndiaye
KUY LAAL MAADEMBA, LA BERCEUSE D’UNE GÉNÉRATION ENTIÈRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette berceuse est aussi une leçon de vie, un manuel de conduite morale à l’usage de l’enfant devenu homme. Chaque strophe contient une valeur : le respect des parents, la dignité, l’humilité, l’importance de la foi
Il est des chansons qui, malgré leur discrétion, portent le poids de toute une culture, le souffle d’une époque et la tendresse d’un peuple. Kuy laal Maademba fait partie de ces trésors enfouis dans les mémoires sonores du Sénégal. Chantée par une mère pauvre à son fils, cette berceuse bouleversante ne parle ni de luxe ni de gloire, mais de ce qui constitue l’essence même de l’humanité : l’amour maternel, la prière, la foi et la transmission des valeurs.
Cette œuvre inestimable est l’héritage de Fatou Kassé, griotte née à Louga, formée dans les cercles les plus vivants de l'art populaire sénégalais. À travers cette berceuse, elle livre l’une des plus belles expressions de la sensibilité féminine et maternelle dans la musique traditionnelle.
Une prière murmurée à l’enfant du soir
Kuy laal Maademba commence sur un ton de défi poétique, une manière douce mais ferme de signaler que cet enfant, Mademba, n’est pas comme les autres :
« Kuy laal Maademba
Sabar ga ca Ndaayaan
ndees koy laal
Ndat saay. »
(Qui touchera Mademba ?
Le tambour qui est à Ndaayaan,
on évite de le toucher,
Ndat saay.)
Cette métaphore du tambour sacré de Ndaayaan — qu’on évite de frapper sans autorisation — évoque à la fois la sacralité de l’enfant et le désir de protection inconditionnelle. Mademba est le fruit d’un amour exclusif, un enfant pour qui on adresse des prières profondes :
« Kuy laal sama doom jee ee
Salaan jooyul wéet oo.
Sama doom sama soppe
Dund a mat a jooy oo
Moom laay jooy ndax Yàlla. »
(Qui touchera mon enfant ?
L’unique ne se plaint pas de la solitude.
Mon enfant, mon bien-aimé,
La longévité est ce qu’il faut demander.
Et c’est ce que je prie Dieu pour toi.)
Ici, la solitude n’est pas une plainte, elle est sublimée : l’enfant est unique, certes, mais comblant à lui seul tous les vides. La mère, pauvre peut-être de biens, est riche d’un amour sans faille.
Une sagesse héritée et transmise
Cette berceuse est aussi une leçon de vie, un manuel de conduite morale à l’usage de l’enfant devenu homme. Chaque strophe contient une valeur : le respect des parents, la dignité, l’humilité, l’importance de la foi et du travail.
« Maay ñaan Maademba
Nga day ni sa baay oo
Yallaay buur.
Doom dundal !
Boo dundee ba man liggéey
Feral saay rongoñ ee. »
(Je prie pour Mademba
Que tu vives aussi longtemps que ton père
Dieu est le roi.
Mon enfant, je prie que tu grandisses.
Si tu grandis jusqu’à pouvoir travailler,
Sèche mes larmes.)
La maternité ici est active, spirituelle, tournée vers l’avenir. La mère ne rêve pas de richesse, mais d’un jour où son fils, devenu homme, pourra essuyer ses larmes. Le travail, la maturité, la loyauté filiale sont invoqués comme des bénédictions.
Et vient cette parole capitale :
« Doom waajur du fo
Ku leen di teral jàll àddinaak laaxira.
Kuy teral waajuram
Sa pey ca laaxira. »
(Mon enfant, sache qu’on ne badine pas avec les parents.
Celui qui les honore sera heureux ici-bas et dans l’au-delà.
Celui qui honore ses parents
Verra sa récompense dans l’au-delà.)
Dans cette culture profondément ancrée dans les valeurs spirituelles, la relation parent-enfant n’est pas simplement affective, elle est morale, existentielle. L’insolence, la trahison ou le mépris envers les parents sont décrits comme des fautes qui poursuivent l’enfant fautif tout au long de sa vie :
« Bul bew, bul jàmbu
àqu njureel day toppe
Te day gaañ doom ju bonn. »
(Ne sois pas arrogant ni traître
Toute offense faite aux parents te suivra
Et nuira au mauvais enfant.)
Fatou Kassé : une étoile du Cercle de la Jeunesse de Louga
À l’origine de cette berceuse se trouve une femme exceptionnelle, Fatou Kassé, qui n’a jamais fréquenté l’école française, mais qui a su, par sa voix, son intelligence et sa sensibilité, faire vibrer les foules dans le Sénégal des années 50 et 60. Née dans une famille de griots à Louga, elle apprend à chanter auprès de sa mère, perpétuant ainsi une tradition millénaire de transmission orale.
C’est à l’âge de 13 ans qu’elle rejoint le Cercle de la Jeunesse de Louga, l’un des groupes artistiques les plus dynamiques et populaires du Sénégal. Ce cercle fut une pépinière de talents, mêlant théâtre, chant, récitation poétique et danse traditionnelle. Fatou Kassé y brille très vite, s'imposant comme l'une des voix les plus remarquables de sa génération.
Mais en 1963, comme beaucoup de jeunes filles de son époque, elle quitte la scène pour se marier. Elle abandonne les projecteurs, mais laisse derrière elle un legs précieux, une empreinte que seuls les griots peuvent inscrire dans la mémoire collective sans bruit. Sa berceuse Kuy laal Maademba, chantée sans prétention, reste aujourd’hui un témoin rare de la force du chant féminin dans la culture sénégalaise.
Chant universel, archive précieuseNe pleure pas mon bébé...
Ayoo beeyo beeyoo.
Ne pleure pas mon benjamin...
Ayoo beeyo beeyoo.
Ces derniers mots sont les plus simples et peut-être les plus bouleversants. Ils ramènent la chanson à l’essentiel : l’amour, le soin, la chaleur. L’art de Fatou Kassé, sans artifices, est profondément humain. Sa voix maternelle traverse le temps comme une bénédiction. Kuy laal Maademba n’est pas seulement une chanson. C’est une mémoire. C’est un patrimoine.
À l’heure où les traditions orales s’effacent devant la modernité bruyante, il devient urgent de réécouter ces voix, de les transmettre, de les chanter encore. Parce qu’en elles vit une part précieuse de notre identité.
Kuy laal Maademba
Kuy laal Maademba
Sabar ga ca Ndaayaan ndees koy laal
Ndat saay.
Kuy laal sama doom jee ee
Salaan jooyul wéet oo.
Sama doom sama soppe
Dund a mat a jooy oo
Moom laay jooy ndax Yàlla.
Feq saaw fan mu gund
Nga am foo ma feete.
Maay ñaan Maademba
Nga day ni sa baay oo
Yallaay buur.
Doom dundal !
Bo dundee ba man liggéey
Feral saay rongoñ ee.
Doom waajur du fo
Ku leen di teral jàll àddinaak laaxira.
Kuy teral waajuram
Sa pey ca laaxira.
Bul beew, bul jàmbu
àqu njureel day toppe
Te day gaañ doom ju bonn.
Bul beew Maademba aa
Soo bëgge bijjaaw ee.
Bul jooy sama nene
Ayoo beeyo beeyoo.
Bul jooy sama caat mee
Ayoo beeyo beeyoo.
Qui touchera Mademba ?
Qui touchera Mademba ?
Le tambour qui est à Ndayane on évite de le toucher
Ndat saay
Qui touchera mon enfant ?
L’unique ne se plaint pas de la solitude.
Mon enfant, mon bien-aimé
La longévité est ce qu’il faut demander
[Et] c’est ce que je prie Dieu pour toi.
Naître et vivre longtemps
Afin que tu puisses m’aider.
Mademba, je prie
Que tu vives aussi longtemps que ton père
Dieu est grand.
Mon enfant, je prie que tu grandisses.
Si tu grandis jusqu’à pouvoir travailler
Sèche mes larmes.
Mon enfant, sache qu’on ne badine pas avec les parents.
Celui qui les honore sera heureux ici-bas et dans l’au-delà.
Celui qui honore ses parents
Verra sa récompense dans l’au-delà.
Ne sois pas arrogant ni traître [à l’égard de tes parents].
Toute offense faite à l’encontre des parents suivra le contrevenant dans sa vie
Et ce comportement porte vraiment préjudice au mauvais enfant.
Mademba, ne sois pas arrogant
Si tu veux avoir plus tard des cheveux gris.
Ne pleure pas mon bébé
Ayoo beeyo beeyoo.
Ne pleure pas mon benjamin
Ayoo beeyo beeyoo.
LE CDEPS NE DÉSARME PAS
Alors que sa première requête vient d'être jugée irrecevable, le patronat annonce déjà une contre-attaque devant le juge des référés pour contester sur le fond la légalité de l'arrêté ministériel qui a ordonné la fermeture de plusieurs médias
La requête en annulation introduite devant le juge des référés de la Cour suprême par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEpS) pour une suspension des assignations de cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» a été jugé irrecevable. Toutefois, la structure patronale de la presse va réintroduire un nouveau recours contre l'arrêté du ministre de la Communication.
Il faudra repasser devant le juge des référés pour espérer avoir gain de cause. Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) a vu sa requête contre l'arrêté du ministre de la Communication portant cessation de «diffusion et de parution des médias non-conformes», déclarée irrecevable. Le patronat de la presse demandait la suspension de l'arrêté du ministre Alioune Sall.
«Le juge des référés, statuant sur l'arrêté portant cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» au Code de la presse, a jugé ce jeudi irrecevable la première requête en annulation introduite par le pool d'avocats dirigé par Me El Hadj Amadou Sall», a indiqué, hier, dans un communiqué, le Cdeps qui, dans le même temps, rapporte que son avocat «Me Sall a informé, que lors des débats, l'Avocat général et l'Agent judiciaire de l'État auraient tous deux affirmé que le ministre de la Communication n'a aucune compétence pour ordonner l'interdiction de diffusion et de parution des médias».
Pour le moment, indique le Cdeps, la décision motivée et écrite du juge des référés n'a pas encore été portée à l'attention des parties. Mais, le Cdeps entend dès lors réintroduire une nouvelle requête après réception de la notification de la décision rendue par le juge des référés en vue de juger l'affaire dans le fond. Car, pour des questions procédurales, le juge des référés statue d'abord sur les conditions de recevabilité d'une requête. Et ce n'est qu'après que la requête est jugée recevable que le juge se prononcera sur le fond.
«Ce n'est donc que partie remise. Une nouvelle requête sera introduite devant le juge des référés pour juger, sur le fond, de l'illégalité de l'arrêté du ministre de la Communication, qui a décrété de manière arbitraire la cessation de parution et de diffusion des médias», a indiqué le Cdeps qui regrette, dans le même registre que «l'acte inique» du ministre de la Communication, sans aucune base légale, a provoqué la fermeture des entreprises de presse et le chômage de plusieurs milliers de professionnels des médias, mères et pères de famille, en cette veille de Tabaski 2025.
«La réputation des entreprises de presse en a subi un coup auprès de l'opinion et des annonceurs, bailleurs de la presse. L'État devrait en faire les frais, en payant des dommages et intérêts pour les préjudices subis», a dénoncé le patronat de Presse.
«Les parties se sont accordées à dire que la décision du ministre de la Communication viole la loi. C'est pourquoi, nous avons grand espoir quand nous allons introduire à nouveau une requête en annulation devant le juge des référés que nous aurons gain de cause pour que l'injustice que les médias sénégalais subissent de la part du ministre de la Communication soit annihilée», a indiqué le président du Cdeps, Mamadou Ibra Kane, que nous avons joint au téléphone.
MANSOUR FAYE REÇOIT SON MANDAT DE COMPARUTION DEVANT LA HAUTE COUR
L'ancien ministre et maire de Saint-Louis devrait ouvrir le bal de la procédure portant sur des faits de détournement présumé des fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19
L'ancien ministre du Développement communautaire et actuel maire de Saint-Louis, Amadou Mansour Faye, est passé hier, jeudi 15 mai, dans les locaux de la Division des investigations criminelles (DIC) pour récupérer son mandat de comparution devant la Commission d'instruction de la Haute Cour de justice. Le frère de l'ancienne première Dame, Marième Faye Sall, ouvrira ainsi le bal de cette procédure portant sur des faits de détournement présumé des fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Fonds Force Covid) impliquant d'anciens ministres du régime du président Macky Sall.
La machine judiciaire se met en marche dans l'affaire de détournement présumé des fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Fonds Force COVID) impliquant d'anciens ministres du régime du président Macky Sall. Une semaine après l'adoption par l'Assemblée nationale, le 8 mai dernier, des projets de de résolution de leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice, les anciens ministres concernés par cette procédure inédite ont commencé hier, jeudi 15 mai, à défiler dans les locaux de la Division des investigations criminelles (DIC).
Le premier à être aperçu aux abords des locaux de ce redoutable service de Police Judiciaire relevant de la Direction de la Police Judiciaire (DPJ), situé à quelques mètres du ministère de l'Intérieur, est l'ancien ministre du Développement communautaire et actuel maire de Saint-Louis, Amadou Mansour Faye non moins beau-frère de l'ex-président Macky Sall.
Dans sa résolution de mise en accusation de Amadou Mansour Faye devant la Haute Cour de justice, la commission des lois de l'Assemblée nationale reproche à l'ex-ministre des faits de surfacturation présumée portant sur 2,7 milliards de FCFA, notamment lors de l'achat de riz destiné à l'aide alimentaire pendant la pandémie. Selon des sources proches du dossier, le frère de l'ancienne première Dame, Marième Faye Sall, s'est rendu à la Dic pour récupérer le mandat de comparution devant la Commission d'instruction de la Haute Cour de justice.
Pour rappel, outre Mansour Faye, les ex-ministres tels que Ndèye Saly Diop Dieng, Aïssatou Sophie Gladima et Moustapha Diop sont également visés par cette procédure relative à la gestion des fonds Force Covid.
S'agissant de l'ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, il lui est reproché d'avoir demandé 250 millions de francs CFA au promoteur Cheikh Guèye en contrepartie d'un protocole d'accord pour la construction d'un Centre de surveillance de bracelets électroniques sur le site attribué au ministère de la Justice pour la construction du tribunal de Pikine-Guédiawaye. Dans sa résolution de mise en accusation, la commission des lois a donc estimé que ces actes pourraient revêtir de qualifications pénales : « détournement et escroquerie sur deniers publics, blanchiment de capitaux, prise illégale d'intérêts, faux et usage de faux, corruption, association de malfaiteurs ».
SUR 513 PERMIS MINIERS ACTIFS, 481 TITRES, SOIT 94%, NE SONT PAS CONFORMES
Au Sénégal, seuls 6% des permis miniers respectent une certaine conformité. Ce qui représente 32 titres miniers. C’est ce qui ressort des résultats de l’audit de la Direction des mines et de la Géologie.
La direction des Mines et de la Géologie a procédé au mois de novembre à l’audit des titres miniers actifs de la base de données cadastrale. Il ressort de l’étude que sur 513 permis actifs durant la période sous revue, 94% ne respectent pas les dispositions de la législation minière en vigueur.
Au Sénégal, seuls 6% des permis miniers respectent une certaine conformité. Ce qui représente 32 titres miniers. C’est ce qui ressort des résultats de l’audit de la Direction des mines et de la Géologie. En effet, sur 513 permis miniers actifs en 2024, 94% (soit 481 titres) ne respectent pas les dispositions de la législation minière. Pour ce qui est des permis de recherche, 64 sont non conformes contre 6. Dans le domaine de la petite mine, 28 titres miniers actifs sont jugés non conformes, 6 pour les permis d’exploitation, 21 pour les concessions minières, 115 pour les autorisations de permis d’exploitation minière semi-mécanisée et 248 pour les carrières.
Un tableau sombre qui appelle à un certain nombre de défis, notamment le renforcement de la bonne gouvernance des ressources, l’encadrement et la formalisation de l’exploitation artisanat, l’amélioration de la connaissance géologique du territoire national, la promotion d’un modèle minier responsable et durable, le renforcement des mécanismes et outils de suivi et de contrôle des activités minières. C’est dans cet élan que la direction des Mines et de la Géologie a initié un certain nombre de perspectives et projets phares. Il s’agit entre autres du projet de dématérialisation des procédures cadastrales, la constitution d’une base de données minières et géoscientifiques, le projet de recherches de matériaux de construction et de cartographies géologiques au 1/50 000, la mise en place d’un laboratoire national aux normes internationales (certifiés), le projet de réhabilitation des sites miniers abandonnés, la création d’un comptoir national d’approvisionnement et enfin le projet d’encadrement et de promotion de l’exploitation artisanale.
Il faut, en outre, préciser que le sous-sol sénégalais regorge d’un énorme potentiel de ressources. Occupant environ 80% du territoire, le bassin sédimentaire est recouvert de couches sablonneuses atteignant parfois plus de 50 mètres, sauf dans les zones de soulèvements tectoniques comme Bandia et le Horst de Diass. Son sous-sol contient une superposition de couches géologiques, du Mésoprotérozoïque au Cénozoïque, riches en Matériaux de construction (calcaires, argiles, kaolinite, dolomie, et coquillages; attapulgites, grès, quartzite, silex, latérites, basaltes, dolérites, sables) de minéraux industriels (phosphates, calcaires industriels, sels, barytine, sables siliceux, minéraux lourds), de combustibles (tourbes, lignite et houille) et d’hydrocarbures (pétrole et gaz).
LITIGE FONCIER A THIES UN ABBE, LA CLE DU DENOUEMENT DE L'AFFAIRE
Les familles Kane, Ndiaye, Guèye, Thiam propriétaires de parcelles à usage d'habitation dans le lotissement de Dakhar Mbaye sis à la commune de Notto Diobass, sont dans une grande inquiétude.
Les familles Kane, Ndiaye, Guèye, Thiam propriétaires de parcelles à usage d'habitation dans le lotissement de Dakhar Mbaye sis à la commune de Notto Diobass, sont dans une grande inquiétude. En effet, après avoir rempli toutes les formalités, elles peinent à prendre carrément possession de leurs parcelles. C'est un Abbé qui est au cœur de cette affaire, car étant le seul capable de la dénouer. Le dossier a finalement atterri au tribunal, mais les familles plaignantes sont toujours dans l'attente depuis 2023.
Une assiette foncière sise à Ndakhar Mbaye, qui était au nom de l'Abbé Bakary Mané, a fait l'objet d'un lotissement dénommé cité de la paix, dans la commune de Notto Diobass, suivant délibération N⁰ 07 en date du 12 octobre 2017, approuvé par arrêtéN⁰ 44 en date du 03 novembre 2017. Mais à l'époque, l'autoroute à péage n'était pas encore passée par là et aujourd'hui avec son passage, la terre est devenue plus valeureuse. C'est pourquoi les familles Kane, Guèye, Ndiaye, Thiam, etc., attributaires de parcelles dans ledit lotissement, soupçonnent une volonté de remise en cause, après qu'elles courent depuis lors derrière les parcelles, en vain. L'affaire a été portée devant le procureur depuis 2023, mais les propriétaires de terrains voulant faire certains investissements, sont toujours dans l'expectative. Parmi les familles confinées dans cette longue attente, il y a celle de cette fille vivant aux États Unis. C'est en effet en 2016 que la fille a exprimé le souhait d'acheter des parcelles à usage d'habitation à Thiès et c'est sa mère qui s'en est ouverte à une de ses connaissances. Il s'agit précisément d'un membre de la famille détenant cette assiette foncière située à Dakhar Mbaye, dans la périphérie sud de la ville.
L'interlocuteur de la maman de la fille rassure que la famille avait pris l'option de morceler l'assiette et qu'en ce qui le concerne, il avait personnellement pris la décision de céder ses parts. Un tel argumentaire a vite convaincu la maman de la fille vivant aux Etats-Unis et un accord a été scellé entre les deux parties, pour l'achat de deux parcelles de 225 m2 chacune, à raison de 4 millions de Fcfa soit 2 millions de Fcfa l'unité. Le marché étant conclu, la somme convenue est intégralement remise au cédant.
Le premier frisson glacé ayant traversé le dos de la maman a résulté de la longue attente, avant la réception des titres, alors que le morcellement a effectivement été opéré en 2017. Mais finalement, elle a pu obtenir les deux actes d'attribution, à la suite d'une délibération de la commune de Notto Diobasse.
Mieux, elle s'est acquittée des frais de bornage et obtenu des extraits de plan et des permis d'occuper. Mais entre-temps, l'autoroute à péage est passée par là, donnant du coup plus de valeur à la terre dans toute la zone. C'est ainsi que la fille a exprimé le désir de construire des magasins dans ses parcelles, ne serait-ce que pour en tirer des revenus si petits soient-ils, afin d'arrondir ses fins de mois. Et c'est là que les problèmes vont démarrer pour cette famille, car l'assiette foncière, malgré le morcellement de l'intérieur, est toujours fermée par un mur de clôture. Il s'agissait donc de faire des démarches au niveau de la famille, afin d'obtenir l'accès à ses parcelles, avant le début des travaux. Et là, la famille de l'abbé se renvoyait la balle, avant que l'un d'eux fasse une annonce à la mère de la fille et qui va lui faire froid dans le dos. Il lui fait savoir qu'en réalité, la partie qui lui a été cédée n'était pas destinée à la vente, car réservée aux petits enfants de la famille. Elle a lu à travers ce revirement une volonté de revenir sur le lotissement, d’autant plus qu’une proposition de remboursement lui a même faite. C'est ainsi qu'elle s'est résolue à porter plainte devant le parquet de Thiès, qui a imputé le dossier à la gendarmerie. Aujourd'hui, toutes les enquêtes ont été menées, mais l'affaire n'est toujours pas encore vidée, alors que la plainte date de 2023. Ces familles qui ne savent plus sur quel pied danser et qui ont hâte d’entrer en possession des parcelles, comptent aujourd’hui sur la diligence de la justice, afin que cette affaire soit tirée rapidement
L’armée française rend le quartier «Contre-Amiral Protêt»
L’armée française a remis hier aux autorités sénégalaises le quartier « Contre-Amiral Protêt » situé sur le port de Dakar. C’est l’ambassade de France au Sénégal qui l’a fait savoir à travers un communiqué. Selon le document, la remise a été faite conformément à la décision de la commission conjointe franco-sénégalaise, du 28 février 2025. Et ce, dans le respect de la procédure établie dans le traité instituant un partenariat en matière de coopération militaire entre la République française et la République du Sénégal du 18 avril 2012. Ladite commission s’était réunie le 28 février 2025 pour examiner le calendrier et les modalités de remise à disposition du Sénégal des différentes emprises utilisées par les Éléments français au Sénégal. D’après le texte, cette commission conduit également les travaux de rénovation du partenariat bilatéral de défense et de sécurité. Il faut rappeler que les emprises Maréchal et Saint-Exupéry ont déjà été restituées le 7 mars 2025 et les autres emprises seront restituées d'ici l'été 2025, selon le calendrier communément agréé.
Azoura Fall recouvre la liberté
Azoura Fall s’en est bien sorti hier au Tribunal des flagrants délits de Dakar. Il s’est vu accorder une liberté provisoire par le juge en charge du dossier qui a invoqué son état de santé. Par contre, son ami El Hadji Ousseynou Kaïré est retourné en prison, en attendant le 21 mai 2025, la nouvelle date fixée pour le procès des deux Pastéfiens qui sont poursuivis pour «discours contraires aux bonnes mœurs». L’arrestation d’Azoura Fall fait suite à la diffusion d’une vidéo dans laquelle il tenait des propos injurieux à l’endroit de l’ex Président Macky Sall et de Mame Mbaye Niang, ancien ministre. Durant l’audience, les avocats de Azoura Fall et de Kaïré ont plaidé pour la mise en liberté provisoire des deux hommes. Une demande à laquelle s’est opposé le procureur, expliquant : « On insiste sur l’état de santé d’Azoura, mais on oublie les circonstances de son interpellation. Les forces de l’ordre l’ont cherché comme un terroriste. » Il faut souligner que la mise en liberté de Azoura n’est pas une surprise pour beaucoup, qui voyaient en la visite de Sonko à Rebeuss une forme de pression sur la justice.
Pape Sarr dénonce une justice à deux vitesses
Le secrétaire général de la LdDebout est très préoccupé par le traitement judiciaire dans l’affaire Azoura Fall. « Ils ont donc osé !!! Nous avons combattu une justice à deux vitesses. On nous a vendu une justice équitable. Le traitement réservé à l'affaire Azoura Fall est véritablement problématique. Quoi qu'on en dise, les faits sont constants et têtus. Ainsi va le Sénégal, les régimes passent, le système et les mêmes pratiques politiques demeurent. Une pensée pieuse pour tous les compatriotes qui ont consenti au sacrifice ultime pour un Sénégal meilleur», a réagi Pape Sarr.
Premier vol Hajj 2025
L’édition 2025 du pèlerinage aux lieux saints de l'islam approche à grands pas. Le départ des premiers vols est prévu demain et le retour des pèlerins va se dérouler du 12 au 24 juin 2025. Pour cette édition, 12 860 pèlerins sénégalais effectueront le voyage vers les lieux saints de l’Islam. 80% de ces pèlerins seront pris en charge par des voyagistes privés. Le taux de conversion du franc CFA en riyal saoudien a été fixé à 168 FCFA pour 1 riyal, contre 162 FCFA l’année dernière. Cette augmentation s’explique par les tensions au Moyen-Orient et la fluctuation du dollar, a précisé la ministre. Le Hajj débute le 4 juin 2025.
5 suspects arrêtés dans l'attaque de l’hôtel Pélican
Trois suspects ont été arrêtés par la gendarmerie dans le cadre de l'attaque de l’hôtel Pélican à Ndangane. L’arrestation de ces cinq individus « fortement impliqués » dans cette affaire a eu lieu entre le mardi et le mercredi. La perquisition à leur domicile a abouti à la découverte d’objets et d'éléments reconnus sur les lieux au moment des faits. Une arme artisanale, accompagnée d’une munition, a également été saisie. Il faut rappeler que dans la nuit du 1er au 2 mai 2025, des individus encagoulés et armés ont fait irruption dans l’établissement hôtelier. À bord d’un pick-up de marque Toyota Hilux, les assaillants ont neutralisé les agents de sécurité avant de s’emparer d'une somme d'argent estimée à 3 191 500 francs CFA.
Deux trafiquants de drogue arrêtés à Kolda
A Kolda, deux individus ont été interpellés pour association de malfaiteurs, usage collectif de chanvre indien et offre et cession de chanvre indien. C’est à la suite de l’exploitation d’un renseignement opérationnel faisant état de l’existence d’un réseau de trafic de chanvre indien au quartier Hafia que le commissariat central de Kolda a procédé à ces interpellations. L’opération menée par les limiers a permis la découverte de 115 cornets de chanvres indiens et du matériel de conditionnement. Ces derniers ont été placés en garde à vue.
La fille de Fatou Laobé condamnée
Le verdict du procès opposant Ndèye Fatou Ndiaye, fille de la chanteuse Fatou Laobé, à Boury Ndiaye a été connu hier. Le Tribunal de grande instance de Rufisque a déclaré coupable la fille de la chanteuse et cette dernière a été condamnée à un mois de prison ferme pour escroquerie. Elle doit également verser 15 000 000 FCFA de dommages et intérêts à la plaignante, qui avait été flouée de 16 800 000 FCFA. Poursuivie pour escroquerie, Ndèye Fatou Ndiaye est accusée d’avoir trompé une infirmière sénégalaise basée en France, dans une tontine de véhicules lancée sur TikTok. Lors de l’audience du 8 mai 2025, le procureur de la République avait requis une peine de six mois ferme.
La LD Debout dit oui au dialogue
La Ligue démocratique Debout va participer au dialogue national prévu le 28 mai 2025. Son Secrétariat exécutif national l’a fait savoir à travers un communiqué parvenu hier « L’As ». Dans le texte, la LD Debout indique qu'il a officiellement transmis ses observations et propositions sur les termes de référence du dialogue national, précisant que le dépôt a été effectué auprès de la Direction générale des élections. Décidée à participer pleinement aux travaux, les jallarbistes espèrent que le processus va aboutir à un renforcement significatif et durable des fondements démocratiques du Sénégal.
Un fils de l’écrivaine Mariama Ba retrouvé mort à Paris
Macoudou Diop dit Ndiogou, un des fils de la célèbre écrivaine Mariama Ba, a été retrouvé mort dans son appartement situé au 13e arrondissement de Paris. Après une carrière de journaliste au Soleil, à Dakar, l’homme aurait été professeur en France jusqu’à sa retraite. Selon une source, c’est un appel venu du Sénégal qui aurait poussé les policiers à aller toquer à la porte de ce compatriote qui vivait seul dans son logement parisien. «Depuis dimanche, il n’aurait pas donné de signe de vie à sa famille qui avait l’habitude de l’avoir au téléphone. Face à ce silence, sa famille a appelé les policiers qui sont allés vérifier», a-t-elle confié. Seulement, le pire était déjà arrivé. C’est avant-hier, mardi 13 mai, que la découverte macabre a été faite. La dépouille, récupérée par les marins pompiers, est transférée à l’institut médico-légal de Paris. Vu les conditions de cette découverte macabre, les autorités judiciaires pourront ordonner une autopsie pour comprendre les causes de la mort de cet homme. A en croire des sources parisiennes de nos confrères de Kéwoulo, le défunt est aussi le fils de l’ancien ministre du régime socialiste, Obèye Diop.
Un chauffeur envoie son collègue dans le coma
Chauffeur de son état, Modou Fall va passer les douze prochains mois à la prison de Diourbel. Il a été reconnu coupable de coups et blessures volontaires et condamné à un an de taule après avoir envoyé son collègue Djily Diop dans le coma. Marié et père d'un enfant de onze ans, Modou Fall, un chauffeur domicilié à Touba Darou Marnane, comparaissait hier devant le tribunal des flagrants délits de Diourbel pour répondre du délit de coups et blessures volontaires ayant occasionné une indisponibilité temporaire de travail. Déjà condamné à cinq ans de prison à Saint-Louis pour viol, Modou Fall est cette fois-ci poursuivi pour avoir administré un coup qui a mis son collègue Djily Diop dans le coma pendant quatre jours. Les faits ont eu lieu à la gare routière Touba. Stationné derrière le véhicule de Djily Diop qui avait laissé ouverte sa portière gauche, Modou Fall était sorti de ses gonds. Alors, il descend de son véhicule et somme son collègue de fermer sa portière. Heurté par le ton employé par son antagoniste, Djily Diop l'envoie voir ailleurs. Et très vite, le ton monte entre les deux qui échangent des coups de poing avant d'être séparés par d'autres chauffeurs. Croyant que Modou Fall en avait fini, Djily Diop est parti à pied vaquer à ses occupations. Mais c'était sans compter sur la détermination et la colère de Modou Fall qui ruminait encore sa frustration. Il l'a surpris par derrière en lui administrant un violent coup de poing à la nuque. Quelques instants plus tard, Djily Diop tombe dans les pommes avant d'être transporté à l'hôpital Matlaboul Fawzeiny de Touba.
Démarrage des inscriptions sur Campusen
C'est officiel ! Désormais les candidats au baccalauréat peuvent s’inscrire sur campusen. La plateforme a été lancée hier, par le ministre de l'Enseignement supérieur, Dr Abdourahmane Diouf en présence du directeur de l'Office du bac et des membres de son cabinet. Ainsi les 166 400 candidats inscrits cette année ont jusqu'au 30 juin prochain pour choisir sur les 190 formations réparties dans les 8 universités publiques du Sénégal. D'après le ministre, l'idée de cette nouveauté est de permettre aux candidats de réussir leur orientation. Beaucoup de nouveaux bacheliers échouent tout simplement parce qu'ils n'ont pas été bien orientés par le système, mais aussi parce qu'ils se sont trompés eux-mêmes dans le choix de leur orientation. Une étude montre que dès la première année, il y a un quart des étudiants dans nos universités qui abandonnent pour diverses raisons. Mais on peut penser qu'une orientation non pertinente peut être à l'origine d'un abandon à l'université. Il annonce également la tenue de l'UniverSalon, qui se tiendra les 13, 14 et 15 juin au CICES. A l'en croire, pendant trois jours, toutes les universités du Sénégal, publiques comme privées et pour les privées, les écoles qui le désirent, vont se donner rendez-vous pour présenter les offres de formation. Il souligne qu'après le bac, les admis pourront s'ils le désirent modifier leurs orientations. Cette année, la date qu'il faut retenir pour l'orientation des nouveaux bacheliers, c'est le 29 août. Il annonce, par ailleurs, une tournée dans la région de Matam. L'année dernière, après le Bac, il se trouvait que la région Matam était la première. Pour les encourager, il y aura une tournée dans les centres du BAC, à partir du 1er juillet. Des femmes journalistes à l’école de la résilience Alors que le Sénégal subit de plein fouet les effets du changement climatique, les femmes en paient le plus lourd tribut. Pour mettre fin au silence médiatique sur cette réalité, le réseau de communication et de développement des femmes du Sénégal (RECODEF) a initié une formation à l’intention de dix femmes journalistes à Dakar. L’objectif est d’outiller ces professionnelles pour la production de reportages fouillés sur les impacts du climat sur les femmes sénégalaises, mais aussi mettre en lumière leurs stratégies d’adaptation. L’un des constats de RECODEF est que les médias sénégalais peinent à intégrer la question climatique dans une perspective du genre. Faute de formation spécialisée, peu de productions abordent en profondeur les impacts spécifiques du climat sur les femmes, et ne documentent pas les initiatives d’adaptation portées par elles.