L’arrestation d’Ousmane Sonko a fait sortir de ses gonds le bureau politique du parti PastefLes Patriotes. Dans un communiqué transmis à la presse, le parti de l’opposition a tenu à faire savoir que « le combat de Pastef n’a jamais été un combat contre l’Etat et les institutions mais un combat contre un système et un homme ayant perdu toute logique qui utilise les moyens de l’Etat pour réduire au silence sa population et éliminer tous ceux qui s’opposent à lui et en premier le Président Ousmane Sonko». Avant de signifier que «La candidature de Ousmane Sonko est non négociable ».
Selon le bureau politique de Pastef, « c’est le régime qui veut déjouer la vigilance populaire pour arrêter le Président Ousmane Sonko sous un fallacieux prétexte, et en invitant des charges allant jusqu’à l’accuser des crimes commis par les nervis de l’Apr contre la population sénégalaise depuis deux ans et dont le monde entier est témoin, afin de le rendre inéligible et surtout afin de pouvoir l’emprisonner à vie ». Pastef /Les Patriotes estime que le procureur sait pertinemment que « l’arrestation du Président Ousmane Sonko anéantit la décision dans l’affaire Sweet Beauté et casse la contumace. Mais il veut, en violation flagrante de la loi, maintenir cette contumace pour permettre au ministre de l’Intérieur de radier notre leader des listes électorales ».
En résumé, dit Pastef, « c’est la candidature d’Ousmane Sonko, sa liberté, sa vie ainsi que la survie d’un projet auquel des millions de Sénégalais croient, qui sont en jeu ! Considérant que l’heure est grave, Pastef-Les Patriotes appelle tous ses membres et sympathisants à résister à l’oppression du régime pour la libération de leur leader ». Et le parti du maire de Ziguinchor de relever : « Si Macky Sall s’obstine à emprisonner illégalement le Président Ousmane Sonko, Pastef-Les Patriotes exigera son départ sans délai. La candidature du Président Ousmane Sonko à la prochaine élection présidentielle n’est pas négociable, son éviction ne repose sur aucun fondement ».
LUNDI DE TOUS LES DANGERS
Le bras de fer entre le pouvoir en place, via la justice, et Ousmane Sonko de Pastef-Les Patriotes, membre ou leader de la coalition de l’opposition Yewwi Askan wi, c’est selon, est encore reparti pour un autre tour
Placé en position de garde à vue après son arrestation, vendredi dernier, pour «vol de portable avec violence et appel à l’insurrection », Ousmane Sonko est présenté au doyen des juges d’instruction ce jour, lundi 31 juillet, suite à un retour de parquet. Poursuivi par le Parquet pour sept chefs d’inculpation, le leader de Pastef-Les Patriotes sera auditionné par le juge Oumar Maham Diallo pour une éventuelle inculpation et un placement sous mandat de dépôt. Sauf tsunami propre à Dame justice.
L e bras de fer entre le pouvoir en place, via la justice, et Ousmane Sonko de Pastef-Les Patriotes, membre ou leader de la coalition de l’opposition Yewwi Askan wi, c’est selon, est encore reparti pour un autre tour. Et pour cause, alors que l’affaire « Sweet Beauty » qui lui avait valu une condamnation à deux ans de prison ferme pour…corruption de la jeunesse et non aux motifs de « viol et menaces de mort » était presque à l’angle mort, voilà qu’un nouveau feuilleton est ouvert par le maître des poursuites. Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, a été arrêté à son domicile, vendredi dernier, et placé en garde à vue pour « vol de téléphone et appel à l’insurrection ». Et cela, quelques jours seulement après la levée des barrières policières érigées devant son domicile, un blocus long de cinquante-cinq jours.
Dans la foulée de l’arrestation, le procureur de la République s’est fendu d’un communiqué pour donner les raisons pour lesquelles Ousmane Sonko a été interpellé. Le chef du parquet accusait alors l’opposant d’avoir « volé avec violence le portable d’une femme gendarme et d’avoir appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt». Le texte du Procureur de relever : « Ainsi, ce jour, dans l’aprèsmidi, il a volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme, dont le véhicule était tombé en panne aux abords de son domicile, et a aussitôt appelé, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt ». Après audition dans les locaux de la Brigade des affaires générales de la DIC, Ousmane Sonko a été alors placé en garde à vue, comme l’a confirmé sa défense pour « vol de téléphone et appel à l’insurrection ».
LE PROCUREUR CHARGE DAVANTAGE SONKO
En point de presse organisé le lendemain, samedi 29 juillet, le Procureur du tribunal de grande instance de Dakar de Dakar révèle qu’Ousmane Sonko est poursuivi pour sept chefs d’accusation. Et Abdou Karim Diop de relever : « Il sera poursuivi pour appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sureté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, actes et manœuvres à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, mais également vol de téléphone portable ».Qui plus est, a tenu à faire savoir le chef du parquet, les faits présumés de « vol d’un téléphone portable appartenant à une gendarme […] sont juste un élément déclencheur de son arrestation qui était d’ailleurs imminente ». « Toutes les procédures énoncées, qui ont causé des dégâts matériels inestimables, ainsi qu’une quarantaine de morts entre mars 2021 et juin 2023, convergent inéluctablement vers Ousmane Sonko », a soutenu le procureur. Non sans conclure en disant que la procédure concernant Ousmane Sonko « est pratiquement bouclée », et que « l’État […] prendra toutes les disposions nécessaires pour maintenir l’ordre et préserver la sécurité des personnes et des biens de toute menace ».
A L’ECOUTE DU JUGE D’INSTRUCTION
Annoncé pour faire face au juge d’instruction, samedi, en fin d’après-midi, le leader de Pastef sera finalement auditionné ce lundi 31 juillet, selon des sources concordantes. Reste maintenant à savoir si son éventuelle inculpation et un placement sous mandat de dépôt ne vont pas déclencher le feu aux poudres ? Surtout quand on se rappelle les évènements de mars 2021 et juin 2023 qui ont dégénéré en émeutes urbaines, partout dans le Sénégal, occasionnant plus d’une quarantaine de morts, selon le chef du parquet lui-même.
LE JOURNALISTE PAPE ALE NIANG ENTAME UNE GREVE DE LA FAIM
Le journaliste Pape Alé Niang, arrêté avant-hier, samedi 29 juillet, est placé en position de garde à vue à la Section de Recherches de la Gendarmerie de Colobane.
Le journaliste Pape Alé Niang, arrêté avant-hier, samedi 29 juillet, est placé en position de garde à vue à la Section de Recherches de la Gendarmerie de Colobane.
Selon des sources médiatiques, le journaliste administrateur du site DakarMatin a aussitôt entamé une grève de la faim, pour dénoncer son arrestation et l’acharnement dont il est victime.
Des sources proches du journaliste révèlent, par ailleurs, que juste après son arrestation, une cinquantaine de gendarmes ont fait une descente chez lui pour procéder à une perquisition en sa présence.