SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
21 juin 2025
«MON REVE, C’EST DE REDYNAMISER L’INDUSTRIE TEXTILE AU SENEGAL»
La valeur n’attend point le nombre des années. Fatima Zahra Ba illustre parfaitement cette maxime. A 27 ans, la jeune femme, juriste à la base et créatrice autodidacte, a su imposer sa marque dans la mode sénégalaise.
La valeur n’attend point le nombre des années. Fatima Zahra Ba illustre parfaitement cette maxime. A 27 ans, la jeune femme, juriste à la base et créatrice autodidacte, a su imposer sa marque dans la mode sénégalaise. So’Fatoo est aujourd’hui gage de beauté, d’élégance et d’authenticité. A quelques jours de son rendez-vous annuel marquant l’anniversaire de la marque ce 30 mai, Fatima Zahra a répondu aux questions du Quotidien, le temps d’un trajet en voiture.
Organisez-vous un évènement pour la fin de ce mois ?
Normalement, c’était le 5 mai qui est notre anniversaire. Chaque année, on fait un défilé de mode où on invite également d’autres marques. Mais c’est plus qu’un défilé. C’est une expérience culturelle. Et c’est ce qu’on essaye toujours de donner aux gens. La dernière édition au Pullman, c’était autour du mariage sénégalais. Il y avait les bongos, les grands tagals (foulards de tête). Et cette année, c’est au tour de la culture léboue. Donc, c’est un concept différent du fait qu’il y a plusieurs aspects purement culturels. Et cette fois-ci, c’est un brunch, toute la journée et c’est vraiment un mélange de plusieurs choses et une expérience gastronomique. Ensuite, il y a le côté culturel lébou. Et ce cachet culturel, on le retrouve à la fois dans le défilé, mais dans d’autres types de manifestations, notamment une exposition photo de Laye Pro sur la ville de Dakar, du Ndawrabine, et bien sûr la déco, des mannequins, etc. On essaye toujours de joindre l’utile à l’agréable. En 2018, on avait lancé une campagne qui s’appelle Doy na (Assez) autour des violences faites aux femmes. Et cette année justement, lors de notre défilé, nous allons dévoiler le fruit de notre travail de l’année dernière avec des chanteuses et des actrices sénégalaises avec qui on a fait une chanson que j’ai écrite et qu’elles ont interprétée. Et on va en profiter pour lever des fonds pour l’association.
Pourquoi les Lébous ?
Parce que ma mère est Lébou (rire). Donc c’est une partie de mon identité. L’idéal pour moi, c’est d’arriver vraiment pour chaque édition à faire découvrir une partie de la culture sénégalaise, les différentes ethnies sénégalaises, et à terme d’autres pays d’Afrique. Cette année, j’ai choisi les Lébous parce que ma mère est Lébou et ça tombe sur la fête des mères. Donc c’est un moyen pour moi de lui rendre un hommage. Et l’année prochaine, ce sera sur la culture fulani parce que mon père est Peulh. Et l’année d’après, on verra peut-être les Manjacques parce que je travaille beaucoup avec leurs pagnes tissés et ainsi de suite.
La marque So’Fatoo commence à se faire remarquer sur le marché sénégalais. Qu’est-ce qui fait votre particularité ?
Je pense que c’est cet attachement à la culture. Nos vêtements plaisent beaucoup parce que c’est un marché dans lequel les gens se reconnaissent et ce qu’on fait est plus ou moins pudique aussi. C’est culturel parce que ce sont souvent des boubous, des pagnes tissés. Nos vêtements mettent en valeur ce qui est purement de chez nous. Et je pense que pendant longtemps, les «yeré wolof» (boubous, vêtements traditionnelles) étaient soit trop traditionnels, soit pas du tout. Donc, il y avait un problème à trouver le juste milieu d’une tenue qui soit élégante, mais quand même sobre, qui a ce cachet culturel et qui nous appartient et je pense que c’est ce qu’on a réussi à trouver et à exploiter à travers notre marque «So’Fatoo», depuis 2016, l’année à partir de laquelle on a vraiment su trouver notre identité.
Et vous a-t-il fallu du temps pour arriver à cette identité ?
Bien sûr ! On a commencé en 2012, et on a fait un peu de tout. Il faut dire par contre que dès la première année, je faisais du pagne tissé parce que j’étais au Maroc. Ma grand-mère me l’envoyait et je travaillais avec. Je ne faisais que des robes de gala que j’envoyais à des étudiants qui étaient en France. C’était ma première plus grosse commande et j’étais toute excitée. Et sur la plupart, il y avait des pagnes tissés. Mais après, on a fait du wax, on a travaillé du tissu coloré, des imprimés différents, on a essayé toujours d’avoir cet imprimé un peu ethnique. Mais c’est vraiment en 2016 qu’on a décidé de se focaliser sur ce qui est vraiment de chez nous, c’est-à-dire le pagne tissé. Et c’est là que j’ai pris conscience que le wax c’est une grosse arnaque culturelle parce qu’il n’est pas de chez nous, il n’est pas fait ici. C’est comme le Bazin. On se l’est approprié culturellement, mais aujourd’hui, techniquement, l’argent ne va pas dans la poche des vendeurs sénégalais. Le gros de l’argent va dans des usines étrangères et c’est dommage parce qu’on avait nos usines à nous, on avait une bonne industrie textile.
Une mode «pudique», ça veut dire quoi ?
Pour nous, ça veut dire quand même un minimum couvrant. Donc on essaye de dévoiler le moins de choses possible. Il arrive rarement qu’on ait des boubous avec une robe à l’intérieur un peu moulante. Vraiment ce qu’on fait n’est pas sexy, mais c’est pudique. Je me suis voilée en 2017, et je pense que cela a aussi un peu impacté ma façon de travailler.
Alors votre inspiration, est-ce votre quotidien ?
C’est exactement ça. Je m’inspire beaucoup de ce qui est autour de moi parce que de 2012 à 2015, j’étais encore étudiante et ma clientèle, c’étaient des jeunes filles qui avaient autour de 2O-22 ans. Mais après, c’était plus la classe moyenne et il y avait plus de femmes actives et il fallait s’adapter à ces cibles. Quand j’ai eu une nièce, j’ai commencé à faire pour enfant. Je fais pour les grandes personnes aussi. C’est toujours des histoires personnelles derrière, comme par exemple la collection Diewo. C’était en hommage à une amie qui était décédée il y a 2 ans de cela. Il y avait une collection Meissa qui était autour de Game of throne. Donc vous allez retrouver toutes ces choses-là sur les collections parce qu’il y avait tout une trilogie sur la royauté en Afrique, il y avait toute une partie sur l’Egypte antique parce que c’est quelque chose qui me passionne. On retrouve beaucoup de moi dans So’Fatoo.
Pourquoi vous ne faites plus de wax ?
J’ai laissé tomber carrément. Pour moi, le problème ce n’est pas juste parce que les wax ne viennent pas d’ici. La plupart de nos tissus sont importés. Le pagne tissé est lourd, il est très difficile de faire tout un vêtement pour des périodes comme celles-ci avec du pagne tissé. Donc clairement, on est obligé de le mettre avec quelque chose. Mais pour moi, le militantisme, il se retrouve dans le fait qu’on a choisi de promouvoir un matériau comme une partie de notre identité. Sur cette base aujourd’hui, quand je couds un pagne, même si le tissu majoritaire sur la tenue c’est de la crêpe qui vient peut-être de Chine, ce qui lui donne de la valeur, c’est le pagne tissé que j’ai utilisé. Et c’est ce que je mets en exergue vraiment. Et il fallait que chaque chose que je mets en exergue soit authentiquement d’ici.
Quand on parle d’authenticité en Afrique, c’est un peu compliqué pour la poche des gens…
C’est vrai, ce n’est pas le moins cher du tout. Après, je pense que c’est une industrie particulière et qui trouve ses clients. Après l’authenticité, pour moi, on la trouve un peu partout. Ce n’est pas forcément sur des vêtements chers, sur des matériaux qui sont utilisés, mais les coupes aussi ça parle, les techniques de mise en valeur, la broderie par exemple qui est authentiquement de chez nous, en tout cas la façon dont on la pratique. Il y a plusieurs autres manières de faire de l’authentique sans que cela ne soit nécessairement trop cher.
Quel est le profil type de votre client ?
Je dis toujours la classe moyenne supérieure, c’est un peu les gens des bureaux. Donc récemment, on a de plus en plus de femmes de 45-50 ans et j’avoue c’est de la bonne clientèle, parce que ce sont elles qui ont le plus grand pouvoir d’achat et qui ont une plus grande facilité à acheter et surtout ce sont les clientes les moins compliquées. Ensuite, on a beaucoup de clients à l’étranger, dans la diaspora et dans la sous-région en Afrique et plus dans des pays d’Afrique francophone sub-saharienne que d’Afrique anglophone.
On a vu que vous avez habillé les femmes de la série Maîtresse d’un homme marié…
Oui, depuis le début de la série d’ailleurs, vraiment on a pu tirer profit de leur visibilité, surtout à l’international. C’est une très belle expérience parce que déjà, idéologiquement, c’est une série qui parle des violences faites aux femmes et le tabou autour de ces violences et ça c’était l’une des missions de Doy na. Mais au-delà de ça, c’est une série qui est vraiment ouverte à l’international et qui a su toucher la sous-région. Et ça aussi, on a pu en profiter et cela a vraiment eu un impact très positif sur notre business.
Vous êtes plus centrée sur le Sénégal qu’à l’international. Et cela se traduit comment dans votre travail ?
Exactement, ça fait que même dans les vêtements que l’on conçoit, on essaie de faire des choses moins encombrantes parce que les gens cherchent aussi ce côté pratique. Les gens veulent porter So’Fatoo, parce qu’ils s’identifient à notre marque, à notre idéologie et notre façon de faire. Mais ce sont des vêtements qu’ils ne peuvent pas porter parce qu’ils sont aux Etats-Unis, au Canada et qu’ils vont peut-être les porter pour la fête ou pour un mariage, mais pas dans la vie de tous les jours. Mais on essaye de diversifier notre offre et ça se traduit fortement surtout sur la collection que nous sommes en train de préparer qui s’appelle Ndakarou et où vous voyez pratiquement tous les types de vêtements.
Vous ne faites donc pas de prêt-à-porter ?
On a fait des pièces qui s’appelaient «So ’Fatoo be sexy» et qui n’étaient pas chères d’ailleurs, c’est- à-dire entre 25 et 35 mille. Et ces tenues, elles n’ont pas vraiment connu de succès. Paradoxalement, les gens quand ils voient ça, ils ne voient pas du So’Fatoo. Donc on avait arrêté. Mais là, on est en train de refaire d’autres collections So’Fatoo qui vont coûter un peu plus cher, mais ce seront des tenues beaucoup plus pratiques et adaptées à la vie de tous les jours.
Vous êtes autodidacte dans la couture ?
Je n’ai jamais fait de formation. J’ai commencé en 2e année de droit parce que j’avais trouvé une couturière qui était vraiment très bien à Meknès (Maroc) où j’étais alors boursière du Sénégal. Elle me modifiait mes vêtements traditionnels. Et quand je n’en ai plus eu, j’ai commencé à acheter des tissus. Puis, ça plaisait à mes amies et j’ai décidé d’un coup de tête d’en faire un business. Un seul soir, un 5 mai qui est l’anniversaire de ma grand-mère, j’ai décidé de publier une collection. La marque est dédiée à So Fatoo, Fatou Sow comme elle. C’est comme ça que j’ai commencé. Après, j’apprends sur le tas avec mes tailleurs et j’ai prévu d’aller faire une formation professionnelle parce que je suis arrivée à un niveau où c’est nécessaire.
Vous êtes à l’origine de la mise en place du Collectif Doy na qui milite contre les violences faites aux femmes. Comment vous est venu cet engagement ?
C’est pendant mon passage au ministère de la Femme que j’ai eu connaissance de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences. Et j’avais décidé que l’année suivante je ferai une campagne plus moderne parce que ce qui se faisait, c’était juste des rassemblements avec des personnes déjà sensibles à la cause et on ne gagnait pas de monde. J’ai conçu la campagne et je leur ai proposé. Après, la dame qui était en charge au ministère n’était pas très réactive. Entre-temps, j’ai quitté le ministère, pris le projet avec moi et décidé de le réaliser à travers la mode. Mais c’est aussi parce que c’est une cause qui m’est chère pour des raisons personnelles, par rapport à une personne proche de moi qui a été victime de violences.
Aujourd’hui, Doy na s’occupe de quoi ?
A la base, on était juste censé faire une campagne de sensibilisation. Puis, ça s’est renouvelé. Et au-delà de ça, ce qu’on fait plus, c’est de l’accompagnement. Et ça s’est fait de facto parce que les gens sont tellement déboussolés. Ils ne savent pas où aller et dès qu’ils voient une initiative, ils sautent dessus. Ce n’est pas nous directement qui accompagnons la personne, nous la mettons en rapport avec des professionnels du milieu juridique, médical etc. Nous nous enquerrons de l’avancement de sa situation. Récemment, ce sur quoi on se focalise le plus, c’est qu’on paie des thérapies à des femmes victimes de violences, parce que le volet psychologique est celui qui laisse le plus à désirer, et pourtant c’est celui qui laisse les conséquences les plus longues, les plus définitives sur la vie de la personne. Doy na, c’est vraiment plusieurs activités diverses. Au-delà des campagnes de sensibilisation, on fait des Safe moments, des moments en intimité avec des victimes où elles sont dans un endroit qui est sûr avec des personnes de confiance et avec lesquelles elles peuvent échanger. Au début, on faisait des open mics, mais vous réalisez qu’il y a des victimes qui parlent dans un endroit pas toujours favorable et ça peut poser des problèmes ensuite. On a fait plusieurs écoles pour faire des échanges intéractifs avec les élèves, faire des gender switch, le garçon devient la fille, la fille devient le garçon, pour qu’ils fassent un échange et discutent. Et que chacun comprenne l’expérience de l’autre, surtout par rapport à tout ce qui est harcèlement sexuel. C’est quelque chose qui commence très tôt et on ne réalise pas. C’est vraiment ce qui nous donne le plus de fierté sur ce que l’on fait parce qu’on voit les résultats sur le long terme. Par exemple les élèves de l’Ism nous ont dit qu’ils avaient créé un club pour lutter contre les violences faites aux femmes et qu’il y avait beaucoup d’hommes. Et que c’était grâce à Doy na que les jeunes commençaient à militer et à être plus sensibles à cette cause. On a fait beaucoup de mission comme ça à Kennedy, Sabs, avec les boursiers de Ashinaga, les scouts etc. Et on compte en faire plus dans le futur.
Une expérience dont vous êtes particulièrement fière dans votre parcours ?
Il y a tous les jours de quoi être fière. Franchement, ce n’est pas facile de réussir dans ce pays. Mais je pense que le fait d’avoir réussi à monter un atelier avec 18 employés, à améliorer la qualité de notre travail, me rend fière.
Etes-vous dans une logique d’exporter vos productions ?
Oui bien sûr. Et on exporte déjà beaucoup. Plus de 50% de nos ventes, c’est à l’extérieur. On exporte avec Dhl parce qu’on livre à domicile. Après, la vérité c’est qu’on a un réel problème de production et de passage à l’échelle. Aujourd’hui, on n’arrive pas à produire 20 pièces par jour par exemple. Ce qui nous ralentit, c’est qu’on fait du sur mesure. Si c’étaient des vêtements prêt-à-porter, on pourrait faire 20 pièces par jour.
Vous vous projetez comment dans l’avenir ?
Je suis une grande optimiste et mon rêve ce serait de redynamiser l’industrie textile au Sénégal. Pratiquement toutes les tenues pour homme sont faites avec du super 100 anglais ou du fil à fil. Ce sont des millions de mètres qui sont utilisés par jour. Si on arrivait à produire ce tissu au Sénégal, dites-vous que ceux qui achetaient le mètre à 2 000 F pourraient l’acheter à 1 500 F. Et les 500 F de bénéfice iraient dans la poche du Sénégalais et pas vers l’étranger, sans compter l’empreinte carbone, surtout si on arrive à produire des tissus un tant soit peu écologiques. Par exemple, le crêpe que j’utilise, j’aimerais le remplacer par le lyocel qui est un tissu qui utilise beaucoup moins de procédés chimiques. Et si j’arrive à avoir la technologie pour produire ça ici, c’est un marché énorme. Donc on produirait les tissus les plus utilisés au Sénégal.
Quand vous faites vos tenues et que vous les publiez sur les réseaux sociaux, elles sont copiées. Comment vous protégez-vous contre cela ?
On a appris à vivre avec parce que ça n’arrête pas. Et c’est l’environnement sénégalais qui fait un peu ça parce que les gens sont habitués à aller chez le tailleur avec le modèle de quelqu’un. Cela ne nous dérangeait pas parce que ce sont des individus et on ne peut pas contrôler ça, c’est la norme. Maintenant, quand il y a eu des marques qui se calquent sur notre identité et qui, dans leur manière de travailler, dans le pagne tissé, dans le choix des coloris, la taille des bandes de pagnes tissés, les emplacements, copient ce qu’on fait, c’était devenu douloureux. Mais on apprend à faire avec et on n’a pas forcément le choix. On est dans un processus pour protéger tous nos modèles au niveau de l’Oapi, même si c’est un peu cher. C’est 450 mille pour protéger la marque et 150 mille pour protéger les designs à chaque fois que vous déposez. Mais il est possible aussi de protéger toute une collection en même temps et à partir de là, on pourra ester en justice au besoin. Je pense qu’il y a une limite entre la copie et l’inspiration qu’il faut savoir discerner. Un ami me disait qu’il faut 7 différences flagrantes entre un modèle sur lequel vous vous êtes inspiré et le modèle final. Franchement, si on en compte 2, c’est le grand maximum sur ce qu’on voit. C’est la triste réalité ici où il y a plein de textes et de lois, mais dont l’application est difficile, où les gens ne veulent pas enclencher des procédures judiciaires parce qu’on va toujours dire «diarouko». Ce n’est pas la peine, ce ne sont que des vêtements. Et c’est ce qui fait que pendant longtemps la propriété intellectuelle ne sera pas respectée.
FRANCK DADDY DIATTA SUCCEDE A TOUSSAINT MANGA
Toussaint Manga n’est plus leader des jeunes du Parti démocratique sénégalais parce qu’atteint par la limite d’âge. Me Wade a désigné Franck Daddy Diatta, jusqu’ici secrétaire général du Mouvement des élèves et étudiants libéraux.
Toussaint Manga n’est plus leader des jeunes du Parti démocratique sénégalais parce qu’atteint par la limite d’âge. Me Wade a désigné Franck Daddy Diatta, jusqu’ici secrétaire général du Mouvement des élèves et étudiants libéraux.
L’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl) a un nouveau secrétaire général. Le patron du Parti démocratique sénégalais a, dans une note administrative en date du 23 mai 2021, nommé Franck Daddy Diatta, en remplacement de Toussaint Manga, «atteint par la limite d’âge» qui est de 35 ans.
Dans un portrait en 2018, Seneweb décrivait «Daddy», pour les intimes, comme originaire de Mlomp, dans le département d’Oussouye, même s’il est natif de Yéri, à Mbacké. Ce juriste de formation a été propulsé secrétaire général du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) lorsque Victor Sadio Diouf, pourtant envoyé en prison pour avoir manifesté contre la condamnation de Karim Wade par la Crei, a rejoint l’Apr en 2019. Certains estiment «inédit» que le jeune Libéral de 30 ans, qui ne figure pas dans le bureau exécutif de l’Ujtl, soit choisi. «Mais Franck est un protégé du député Manga qui, sans doute, l’a proposé au secrétaire général national du Pds», confie-t-on. Il s’est distingué aussi dans les manifestations à l’Ucad après la mort de l’étudiant de l’Ugb Fallou Sène en mai 2018.
Toujours dans ses témoignages à Seneweb, il avait milité au sein du Kekendo, un mouvement estudiantin qui milite pour le développement de la Casamance. Mais aussi il a fait ses marques dans les Amicales de l’Ucad.
C’est donc un nouveau départ pour Franck Daddy Diatta qui aura la charge de redynamiser une jeunesse libérale vraisemblablement à bout de souffle, à l’image du Parti démocratique sénégalais qui peine à résister à la vague de migrants vers la mouvance présidentielle. Mais l’Ujtl est aussi pour le successeur de Toussaint Manga un escabeau vers des stations politiques de décision.
C’est la tradition au Pds et, même dans d’autres partis, que les leaders des structures de jeunesse soient investis à des élections législatives notamment. Avant lui, il y a eu, entre autres, Modou Diagne Fada, Aliou Sow, Bara Gaye, Toussaint Manga aujourd’hui qui, par leur statut de secrétaire général de l’Ujtl, sont devenus députés.
LES RECOMMANDATIONS DU SERVICE DES EAUX DE FORETS DE ZIGUINCHOR
Interceptés avec du bois coupé illicitement, des hommes armés ont échangé des tirs avec une mission des Eaux et forêts de Bignona jeudi dernier. Cela a provoqué la mort de Ansoumana Bodian
Interceptés avec du bois coupé illicitement, des hommes armés ont échangé des tirs avec une mission des Eaux et forêts de Bignona jeudi dernier. Cela a provoqué la mort de Ansoumana Bodian
Des trafiquants de bois résistent toujours dans le Sud du Sénégal. Malgré les opérations de ratissage, le trafic principalement alimenté depuis la Gambie a fait une victime jeudi dernier. Il s’agit de Ansoumana Bodian, un indicateur des Eaux et forêts, tué par des éléments armés. Les services du colonel Baïdy Ba, basés dans la région de Ziguinchor, ont produit une batterie de recommandations pour efficacement lutter contre la coupe illicite du bois. Dans une note confidentielle adressée à l’autorité, les Eaux et forêts de Ziguinchor suggèrent la dotation de ses agents en armes, gilets de protection et casques. Il est aussi plaidé le renforcement des effectifs du secteur forestier de Bignona pour un «meilleur contrôle des zones frontalières».
Les hommes en tenue verte réclament aussi le renforcement du système de surveillance par la dotation en drones ainsi que la mise à disposition du sous-secteur de Diouloulou de véhicules pour «faciliter les déplacement des agents et leur présence dans ces zones enclavées de l’arrondissement de Kataba 1 dans les opérations de patrouille, de même que les Brigades de Sindian et Tendouck». Les hommes du directeur des Eaux et forêts souhaitent également le renforcement de la dotation en carburant afin de «multiplier les patrouilles mixtes Eaux et forêts, Armée et autres forces de défense et de sécurité dans les zones frontalières avec la Gambie».
Après des mois d’accalmie, le trafic de bois a repris de plus belle à Kolda, Bignona, Tambacounda, Bounkiling, entre autres localités du Sud du Sénégal. Les forces de défense et de sécurité, et les agents des Eaux et forêts en première ligne sont déterminés à mettre fin au trafic de bois en Casamance avec la traque des délinquants jusqu’à la frontière avec la Gambie où s’opère le business. La semaine dernière, ils ont dû poursuivre un camion chargé de bois, qui avait réussi à atteindre un village gambien. Malgré l’opposition des populations locales, l’Armée était décidée à récupérer le chargement. Un incident qui a failli créer des tensions diplomatiques entre la Gambie et le Sénégal.
DIAW KETCHUP DANS TOUS SES ECLATS
Grand passionné de foot, il a quitté l’école en classe de première pour se consacrer à l’humour. Invité de l’émission l’as culture de la chaine Youtube du site l’asnews, l’enfant de la médina est revenu sur son enfance
De son vrai nom Alioune Badara Diaw, «Jaaw ketchup» affole la toile avec ses vidéos à couper le souffle. Grand passionné de foot, il a quitté l’école en classe de première pour se consacrer à l’humour. Invité de l’émission l’as culture de la chaine Youtube du site l’asnews, l’enfant de la médina est revenu sur son enfance, ses études ou multiples actions dans le social ou encore ses ambitions politiques. Le célèbre influenceur en a profité pour annoncer ses projets, mais surtout pour déplorer les abus sur le net, avec la publication des vidéos intimes qui secouent ces derniers temps la toile.
D’où vous vient le nom Diaw Ketchup ?
C’était le nom de mon frère. C’était son pseudo sur le net. Comme vous le savez, on est tous passés par l’époque du «blow», changer nos noms sur les réseaux sociaux. Et lui, il avait choisi de prendre le nom de Diaw Ketchup. Je ne sais pas pourquoi il a choisi ça, mais en tout cas, je me le suis approprié. Du coup, à l’époque, j’avais fait une vidéo et je n’avais nulle part où la poster, vu que je n’étais pas sur Facebook. Et vu que je n’étais pas trop intéressé par le net, j’ai utilisé son compte. A ma grande surprise, la vidéo a été appréciée par tous. Et depuis, j’ai gardé le nom, même s’il continue à me réclamer des droits d’auteur (rires).
Comment a été l’enfance de diaw Ketchup ?
Diaw était quelqu’un de timide à la maison, mais très perturbateur à l’école. Jusqu’à maintenant, ma famille ne peut pas concevoir que je sois humoriste, tellement que j’étais calme à la maison. J’étais un enfant poli, mais qui n’était pas trop intéressé par les études. J’étais un passionné du foot, bien vrai que j’étais un élève brillant. Mais je n’allais jamais aux cours à cause des entraînements. A cause du foot, j’ai donc arrêté les études. Mais je rends grâce à Dieu. Maintenant vu mon statut actuel, je ne me plains pas.
En parlant de l’école, quel est votre niveau d’études ?
J’ai arrêté les études en classe de Première. J’avais décidé d’arrêter depuis la classe de Seconde pour me consacrer au football. Les études avaient un impact sur mes entraînements, alors que j’étais dans un grand club. J’étais dans une école où j’étais obligé de faire soit études-sport, soit de faire des cours du soir pour pouvoir m’entraîner les matins. Par la suite, je suis parti au CASE (Collège Africain Sports-Etudes). Mais je ne m’y sentais pas trop à l’aise. Du coup, je n’ai même pas pu signer car j’étudiais au CASE et je m’entraînais à l’ASC Jaraaf. Ne pouvant pas alterner les deux, j’ai dit à ma mère que j’allais arrêter pour me concentrer essentiellement au football.
Vous êtes surtout connu à travers les vidéos que vous publiez. Pourquoi le choix de la comédie ?
J’ai commencé la comédie de façon naturelle. Je suis de nature très comique. Même pendant les entraînements, c’est moi qui m’occupe de l’animation durant les échauffements, avec des blagues. Du coup, un jour, j’ai fait une vidéo qui, à ma grande surprise, était très partagée sur le net. Vu l’ampleur que ça a pris, j’ai décidé de publier des vidéos, d’en faire des chroniques. Mais surtout d’en faire mon métier.
C’est quoi être influenceur ?
Les influenceurs sont nombreux. C’est un mot introduit dans le Larousse je crois depuis 2017. Mais c’est un mot ancien. Parce que les Américains furent les premiers à utiliser ce mot, grâce à un chercheur qui, après des élections, avait fait le constat sur le fait qu’il avait influencé beaucoup de personnes pour voter pour un certain candidat. Il y a différents types d’influenceurs.Il y a les supers stars du web comme «Diaw Ketchup», «Doudou fait des vidéos», les célébrités et même un client satisfait. Il y a aussi les micro-influenceurs comme Cheikh Senghor et «Niang Kharagne Lo» qui ont leurs pages que pour de la publicité.
D’où tirez-vous votre inspiration ?
Je m’inspire naturellement. Quand il y a une actualité et que je sens que je me dois de faire une vidéo là-dessus, en chantant ou en faisant un court métrage, je le fais. Cela dépend juste de mes sensations. Et elles ne me trompent presque jamais.
Vous avez tendance à imiter des stars, des personnalités publiques. Subissez-vous parfois des menaces ?
Je dirais non parce que je pense que ce que je fais plaît aux gens. Les personnes que j’imite également sont pour la plupart dans le milieu. Ils me comprennent. Donc si jamais quelqu’un venait vers moi pour me dire que j’ai fait telle ou telle chose, je l’accepterais. Par contre, ces accusations ne viendraient jamais de quelqu’un qui est du milieu.
Avez-vous d’autres activités en dehors de la comédie ?
Je fais beaucoup de social. Lorsque je ne suis pas en activité sur mes plateformes, je fais des activités sociales dans les mosquées, les « daara » (écoles coraniques, ndlr). Cela se passe d’habitude par des journées de distribution de cadeaux.
Avec plus d’un million d’abonnés sur votre page Instagram, en plus des milliers d’abonnés sur votre chaîne Youtube. Diaw Ketchup doit être riche ?
Bon je peux dire que je suis entre les deux. Je ne suis ni pauvre ni riche. Je peux dire que je suis sur la voie.
On vous a récemment décerné le trophée du meilleur «web comédien» de l’année 2020. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Je peux dire que ce n’était pas une chance, mais un mérite. C’est un mérite, accompagné d’un peu de chance. L’année dernière, on a tout fait. On s’était maquillés, on a tout fait pour satisfaire les gens, les faire rire et leur faire oublier leur stress. Donc, ce trophée est en quelque sorte le fruit d’un long labeur. J’en suis très content et je remercie tous les Sénégalais, car ce sont eux qui ont voté pour moi. On peut être nominé, mais ce qui accompagne cette nomination, ce sont les votes. Et les Sénégalais m’ont vraiment été d’un grand soutien pour cette réussite.
Vous avez été médiateur lors des émeutes que le pays a récemment connues. Êtes-vous tentez par l’idée de faire de la politique ?
Je songe à la politique. Je crois que nul n’est apolitique. Le fait de donner son avis sur les faits de la société est pour moi un acte politique. Elle fait partie de ce qui peut contribuer au développement d’un pays. Je ne me dis pas apolitique, et si toutefois je dois me lancer en politique, je n’y réfléchirai pas à deux fois.
Vous êtes à la tête du projet «médina social». Comment l’idée vous est venue ? Y a-t-il d’autres personnalités derrière le projet ?
C’est mon idée et je l’ai conçue moi-même. D’ailleurs, je le faisais chaque mois de Ramadan. Je faisais des journées de distributions de « Ndogu ». Je le faisais seul mais cette année, je m’en suis ouvert à mes amis et à mon entourage. De ce fait, ils ont proposé qu’on monte une association. En ce moment, nous préparons un forum sur l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes qui va se tenir au mois de juin. Nous avons comme parrain Cheikh Ahmed Tidiane Ba. Après le forum, nous allons mener une campagne de parrainage. Il s’agit de parrainer des enfants démunis au niveau de la Médina. Donc la campagne de parrainage et le secourisme vont se tenir au mois de juillet. Nous allons lancer un numéro. De ce fait, toutes les personnes qui ont des blessures ou des ordonnances vont appeler ce numéro. Ainsi, notre équipe d’assistance et de secourisme va se charger de leurs demandes. J’habite la Médina, mais je ne veux pas que cela se limite là uniquement. C’est ouvert à tout le monde. Pourquoi ne pas monter des structures dans chaque quartier ? Par exemple, «Sacré-Cœur social», «Dieuppeul Social» et ainsi de suite. J’invite toutes les personnes influentes à faire des gestes à l’endroit de leur communauté.
Que pensez-vous de ceux qui utilisent les vidéos privées des gens, les faisant chanter?
C’est un phénomène qui commence à prendre de l’ampleur. Ces temps-ci, on constate que les victimes du net sont nombreuses. Je demande aux auteurs de se ressaisir parce que la vie est éphémère. Rien ne vaut la peine de détruire son semblable. Chacun de nous a son jardin secret. Donc, nous nous devons d’être responsables et arrêter ces choses-là.
Donc, vous êtes d’accord avec le projet de régulation des réseaux sociaux, pour que les auteurs de ces actes soient sanctionnés ?
Oui, je pense qu’il est temps de revoir l’utilisation des réseaux sociaux car ils n’ont pas de limites. Il suffit d’avoir son téléphone pour avoir l’accès facile et publier comme on veut. Le problème n’est pas le réseau social en tant que tel, mais plutôt ce sont les mentalités qu’il faut changer. Toute publication mérite d’être vue et revue, avant d’être partagée. Le problème est donc humain. Il faut que les mentalités évoluent. Parce que nous devons faire attention à l’usage des réseaux sociaux. Il y a des choses, quand tu les postes, cela ne va jamais s’effacer. Donc, il faut veiller sur ce que nous publions sur les réseaux sociaux. Par exemple, à mes débuts, je prenais des musiques d’autrui pour en faire des parodies. Mais en ce moment, lorsque tu touches à une chanson qui ne t’appartient pas, même si le propriétaire ne te l’a pas signalé, YouTube va s’en charger pour te rappeler les droits d’auteurs et autres. Donc, tu vas tout juste faire avec pour avoir des vues, mais ça ne rapporte pas d’argent. Et ce n’est pas cela notre but en tant que professionnels.
Vous êtes suivi par des millions de sénégalais. Qu’est-ce que cela fait d’être star ?
Je ne sais trop. Je ne suis pas une star (rires).
Quel souvenir vous a le plus marqué depuis que vous êtes devenu une célébrité?
Je pense que c’est lorsque je suis revenu avec mon Awards. Parce que je suis revenu, j’ai revu des gens que j’avais perdus de vue depuis longtemps. Tout le quartier est sorti pour m’accueillir. Cela m’a beaucoup marqué dans ma carrière. La réussite d’un artiste, c’est cela aussi. Mais ce n’est pas uniquement avoir de l’argent. Il faut avoir d’abord une bonne carrière et l’argent viendra après, à force de persévérer.
Diaw n’est plus un cœur à prendre…
Le mariage te rend plus responsable. Cela va t’ouvrir les yeux et t’impulser une autre manière de voir les choses. Le milieu du showbiz, c’est un peu palpitant. Donc si tu trouves ton âme sœur, il faut rapidement se caser.
Quelle sont vos projets à court terme ?
Nous travaillons sur beaucoup de projets actuellement. Mais je vais vous en dire un peu. Je te le dis parce que je ne veux pas que d’autres nous les volent. Nous allons faire un album 100% comédie musicale au Sénégal. Ce sera une première au Sénégal. Nous avons prévu de faire une tournée. Nous allons faire un show ici à Dakar. Ce sera au mois de décembre prochain. C’est ce que je peux dire pour le moment. Mais le sketch «Kiosque Jaaw» est aussi en cours. Il va y avoir 20 épisodes au total.
Quel message à l’endroit de la jeunesse, dans un contexte de manque d’emplois ?
J’appelle les jeunes à un changement de mentalités. Il faut chercher du travail. C’est très important. Il ne faut pas toujours attendre de l’Etat. Il faut que l’on soit focus sur nos ambitions et que l’on se fixe des objectifs. Et puis, on cherche à les atteindre.
«ALIOU CISSE N’A PLUS DROIT A L’ERREUR»
Mouhamed Ghandour suit de près la situation de l’équipe nationale de football du Sénégal.
En direction des deux matchs amicaux de l’équipe nationale du Sénégal, Dr Mouhamed Ghandour estime que le sélectionneur détient là une occasion de se réconcilier avec le public. devant la Zambie et le Cap-Vert, indique-t-il, Aliou Cissé doit retrouver les bonnes formules afin de ne plus commettre d’erreurs.
Mouhamed Ghandour suit de près la situation de l’équipe nationale de football du Sénégal. Avec la publication de la liste des joueurs convoqués pour affronter la Zambie et le Cap-Vert au stade Lat Dior de Thiès, il considère que l’heure n’est plus à l’essayage.
«Le but d’Aliou, c’est de faire de l’équipe du Sénégal une machine de guerre. On parle d’une machine qui va balayer tout sur son passage, non seulement au niveau des résultats mais également de la manière. Il n’a plus droit à l’erreur. Il a dépassé la phase d’expérimentation. Il doit être dans la confirmation, d’abord d’un système de jeu et de joueurs titulaires. Il doit enfin confirmer que le Sénégal est une grande nation de football en Afrique», a soutenu le consultant de la Rts.
Revenant sur la liste des joueurs sélectionnés, il estime que le technicien sénégalais reste figé dans sa logique. «Aliou Cissé a pris une décision importante, c’est-à-dire de revenir à ses bases. Il a pris les joueurs qu’il pense être le prolongement de la tactique qu’il mettra en place. Aujourd’hui, aucun sélectionneur ayant le potentiel des joueurs dont dispose Aliou Cissé ne se permet d’être à la traîne et de perdre des matchs avec des équipes de niveau inférieur», clame Mouhamed Ghandour.
Au contraire, il trouve que l’ancien capitaine de la génération 2002 dispose d’un choix multiple de joueurs. «Aliou Cissé dit qu’il a les mêmes problèmes que Pep Guardiola pour le choix de joueurs. Cela veut dire qu’il a une pléthore de joueurs d’un niveau important, au-dessus de la moyenne, des joueurs qui sont dans le top players dans leurs clubs et leurs championnats», ajoute-t-il.
Classés à la première place des nations du football, les Lions peinent à remporter un trophée continental à l’inverse des joueurs du Beach Soccer. Toutefois pour Mouhamed Ghandour, Aliou Cissé est toujours sous la pression. «La pression est là, Aliou doit gagner et prouver qu’il a les meilleurs joueurs. À chaque fois que le Sénégal joue, Aliou Cissé doit avoir la pression, parce qu’il doit gagner. Il a la meilleure équipe d’Afrique. On a eu 10 joueurs sénégalais qui ont joué la ligue des champions», rappelle-t-il.
HASSE DU PRIX DE PLUS DE 100 MEDICAMENTS
Depuis quelques semaines, le prix de certains médicaments dans les officines a considérablement flambé. Une donne qui révolte les membres du Syndicat des Pharmaciens Privés du Sénégal (Spps) qui sont montés au créneau pour exprimer leur indignation
Le syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (Spps) est dans tous ses états. Il ne décolère pas contre la hausse vertigineuse du prix des médicaments. Dans les officines, le coût de plus de 100 médicaments a augmenté de 50 à 200%. Choqués par cette situation, les responsables du syndicat menacent de geler la vente de ces médicaments.
Depuis quelques semaines, le prix de certains médicaments dans les officines a considérablement flambé. Une donne qui révolte les membres du Syndicat des Pharmaciens Privés du Sénégal (Spps) qui sont montés au créneau pour exprimer leur indignation.
Dr Assane Diop et ses camarades estiment que cette hausse aura des conséquences particulièrement graves sur la santé des Sénégalais dont le pouvoir d’achat se rétrécit de jour en jour. La situation est d’autant plus grave que cette flambée est fulgurante puisqu’elle varie entre 50, 100% voire 200%. «A ce jour, plus de 100 produits sont concernés et la liste continue de s’allonger. Le plus grave, c’est que cette augmentation s’est faite en violation de l’arrêté interministériel N°188 du 15 janvier 2003 », s’offusquent Dr Assane Diop et ses camarades.
Ces derniers d’ajouter : « Face à cette situation dangereuse sans précédent, le Syndicat tient à préciser son désaccord total. Il s’oppose à toute tentative d’augmentation illégale des prix des médicaments», clament les syndicalistes. D’ores et déjà, ils ont décidé, de concert avec tous les pharmaciens d’officines, de surseoir à la vente des produits concernés, jusqu’au rétablissement de leur prix fixé par la loi. «Nous rappelons à l’Etat soucieux et garant de la santé publique que beaucoup de ces médicaments font partie du protocole de traitement du Covid-19 et de pas mal d’autres maladies dont souffre notre population.
Cette hausse vertigineuse des prix ne fera que rendre difficile l’accès aux médicaments pour la population, chose contradictoire aux objectifs de la Couverture Maladie Universelle (Cmu) initiée par le chef de l’Etat». En outre, les pharmaciens du Sénégal tiennent à rassurer la population de leur engagement à user de tous les moyens légaux pour s’opposer à cette mesure. Interpellé sur les causes de cette décision impopulaire, Dr Assane Diop pense qu’elle vient de l’administration douanière. A la suite de cela, les grossistes ont répercuté à tout ce qui est lié au reclassement des médicaments. «Les hausses datent de plus d’une semaine. Depuis quelques mois, nous avons remarqué des hausses. Mais cela ne portait pas sur un nombre aussi important de produits. Et elles ne dépassaient pas 5 à 10% compte tenu de la réalité actuelle au niveau mondial», souligne Dr Assane Diop.
Poursuivant, il indique que le problème est également lié au reclassement de médicaments en compléments alimentaires. «Nous pensons à la population, c’est cela qui justifie notre action. Un arrêté dit que tel médicament coûte tant. Si demain, la même autorité, qui a décidé de cela, ne nous dit pas de changer, nous n’avons pas le droit de le vendre à un autre prix. Nous sommes obligés d’être en phase avec la réglementation. C’est ce qui explique le gel», dit le secrétaire général du Spps. Il annonce que des discussions seront engagées avec les autorités pour trouver une solution à ce problème. «Si cela ne donne rien, le Syndicat va se réunir en interne pour dérouler un plan d’actions. Nous ne sommes pas d’accord, parce que notre mission ne consiste pas à vendre des médicaments, mais plutôt de jouer un rôle dans le système sanitaire qui est de disponibiliser le médicament à un prix accessible. Pourtant, le pharmacien pourrait rester derrière son comptoir et dire que cette hausse l’arrange parce qu’il gagne mieux, mais ce n’est pas notre objectif. Notre souci est de dire que le Sénégalais lambda ne peut pas subir cela», explique Dr Assane Diop, secrétaire général du Spps..
C’EST LE STATU QUO ANTE
Le préfet de Mbour, Mor Talla Tine, a initié une rencontre entre les différentes parties pour discuter de l’affaire des 18 ha de Nianing.
Les différentes parties impliquées dans le dossier des 18 ha de Nianing se sont retrouvées autour d’une table pour une séance d’explications. a l’initiative du préfet du département de Mbour, Mor Talla Tine, la rencontre qui a réuni des activistes, des services départementaux, la mairie de Malicounda et des membres du mouvement «Jog Jotna» a permis de faire baisser la tension qui prévalait depuis quelques semaines dans le village touristique de Nianing.
Le préfet de Mbour, Mor Talla Tine, a initié une rencontre entre les différentes parties pour discuter de l’affaire des 18 ha de Nianing. D’une superficie de 18 ha et situé entre le Club Aldiana (70 ha) et le domaine de Nianing (110 ha), le site en question est un centre de référence écologique géré par la Direction des Eaux et Forêts. C’est pourquoi, le préfet a interpellé le responsable des Eaux et Forêts de Mbour, le capitaine Binta Ndiaye, pour des éclaircissements par rapport au blocage constaté dernièrement.
Et la dame indique que ses supérieurs ont décidé de mettre en stand-by le protocole, dans la mesure où la mairie n’a pas respecté ses engagements. A part l’affectation des 7 ha au niveau de croisement Peul Ga (village situé sur la route départementale), rien d’autre n’a été fait. C’est ce qui a poussé les Eaux et Forêts à mettre la pédale douce.
D’ailleurs, le nouveau promoteur Sohibou Diagana informe qu’une autorisation de coupe d’arbres a été introduite depuis 2018, mais la direction des Eaux et Forêts n’a pas encore donné une suite favorable. Ayant investi la somme de 219 millions FCFA pour l’étude de faisabilité, le nouveau promoteur demande à être édifié, car à ce rythme, il indique qu’il ne peut plus prendre le risque d’investir de l’argent. Toutefois, il a tenu à remercier le mouvement Jog Jotna qui a permis d’évoquer ce dossier dans lequel il est la principale victime.
LES DEUX PARTIES CAMPENT SUR LEURS POSITIONS
Même si des pas ont été franchis, les deux parties campent toujours sur leurs positions. Concernant le blocage, le secteur départemental des Eaux et Forêts et la mairie se renvoient la balle. Si le capitaine Binta Ndiaye évoque le non-respect des accords par la mairie, l’édile de Malicounda, Maguette Sène l’indexe. Il indique que c’est au niveau de la Direction des Eaux et Forêts que se situe le blocage. «C’est pourquoi, je lance un appel au directeur des Eaux et Forêts pour qu’il nous aide à lever ce blocage. A partir de là, nous enverrons une sommation au promoteur et s’il ne respecte pas ses engagements, nous pourrons désaffecter les terres et les remettre à un autre. Nous avons délibéré sur une assiette foncière de 7 ha en bordure de route. Maintenant, s’il y a des manquements, que la Direction des Eaux et Forêts nous le notifie par écrit pour que nous puissions prendre les mesures idoines», a souligné le maire de Malicounda, Maguette Sène.
Pour leur part, les membres du mouvement Jog Jotna soutiennent qu’ils sont restés sur leur faim parce qu’ils demandaient au maire Maguette Sène la délibération, la convention entre la mairie et la Direction des Eaux et Forêts, ainsi que le cahier des charges du promoteur, et rien de tout cela ne leur a été remis.
Pour Robert Ndiaye, il subsiste encore de nombreuses zones d’ombre dans cette affaire. Les jeunes accusent le chef de village de se livrer à un double jeu, d’autant qu’il a été la première personne à les interpeller pour que la mairie fasse des éclaircissements sur la gestion des 18 ha. Par conséquent, ils ne comprennent pas qu’il se range aujourd’hui du côté du maire. «Mieux, soutient Joseph Pascal Sène, les lettres envoyées à Maguette Sène ont été amplifiées au chef du village et aux conseillers. Donc, qu’ils disent devant le public qu’ils ne sont pas au courant de notre démarche pose problème», fulmine Joseph Sène du mouvement Jog Jotna.
A propos du nouveau promoteur, Diagana Sohibou, représentant de «DS développement» qui dit avoir acheté les 90% des parts, les membres de Jog jotna affichent leur stupéfaction. Car c’est un individu du nom de Philipe Schelfou qu’on avait présenté à la population de Nianing comme étant le promoteur. A cause de ces différends, le mouvement campe sur sa position et promet d’organiser une audience publique ce dimanche à Nianing.
EL HADJI DIOUF MENACE DE TRADUIRE SONKO ET GUY MARIUS SAGNA DEVANT LA CPI
Aux yeux de Me ElHadji Diouf, le mémorandum du Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) sur les tragiques évènements de mars de 2021 relève de la pure manipulation
Répliquant aux menaces du Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) de traduire l’État du Sénégal devant la justice, me El hadji Diouf, a annoncé des plaintes contre Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et autres membres de cette organisation qui sont, selon lui, les vrais commanditaires des meurtres survenus lors des violentes émeutes de mars dernier.
Aux yeux de Me ElHadji Diouf, le mémorandum du Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) sur les tragiques évènements de mars de 2021 relève de la pure manipulation. D’ailleurs, il se demande même «de qui se moque le M2D» qu’il définit comme le Mouvement pour la déstabilisation du Sénégal et la dictature (M2D)».
Selon le tonitruant avocat, le mémorandum du M2D est un cirque visant à porter sa «forfaiture» sur le dos de l’Etat sénégalais. «Des voleurs qui crient aux voleurs ! Des criminels et des bandits osent sortir un mémorandum pour traduire l’Etat du Sénégal devant la CPI. Ils se fichent de la République. Aujourd’hui, ils auraient dû tous être emprisonnés pour appel à l’insurrection», tranche Me El Hadji Diouf qui considère le mémorandum du M2D comme une provocation inacceptable.
Lors de la conférence de presse qu’il a animée hier en tant que «victime des agissements du M2D», il s’en est violemment pris à Ousmane Sonko qu’il considère comme l’instigateur en chef du débat ethnique au Sénégal, à Guy Marius Sagna et aux membres du M2D. «Ousmane Sonko devrait être traduit devant la Cour Pénale Internationale pour crime contre l’humanité. Il a demandé qu’on massacre une partie de la population qui n’accepte pas sa dictature. S’il vient au pouvoir, il fera pire qu’Hitler. Nous allons porter plainte à la CPI contre Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et le M2D qui ont causé le saccage des enseignes françaises et la mort de plusieurs personnes», a martelé Me El Hadji Diouf qui accuse le leader du Pastef d’être le commandant en chef de la rébellion casamançaise.
En attendant la formulation d’une plainte en bonne et due forme, il a proposé à «toutes les victimes de Sonko, de Guy Marius Sagna et du M2D» de le rencontrer. Ainsi, ils pourront ensemble préparer une plainte en tant que victimes (comme Auchan, Total et les familles qui ont perdu leurs parents) et saisir la CPI afin qu’Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et le M2D. «Nous avons des documents sonores et écrits qui prouvent l’implication de Sonko, du M2D et de Guy Marius Sagna», affirme Me El Hadji Diouf. Si c’était dans un autre pays, poursuit-il, on aurait immédiatement décapité le M2Det envoyé tous ses responsables en prison. «Mais, toute honte bue, le M2D qui est responsable de la mort de tous ces jeunes s’est rendu à Bignona pour prier», tonne-t-il.
Sur un autre registre, Me ElHadji Diouf considère que les propos que le khalife général des Mourides a tenus en recevant dernièrement Ousmane Sonko illustrent beaucoup de choses. «Il est tellement honnête et courageux que quand il a rencontré le criminel Ousmane Sonko, il a tenu ce langage qu’il n’a tenu à aucun autre homme politique. Parce que le saint homme savait qui était véritablement l’auteur, le commanditaire, l’homme de la première et de la deuxième vague», déclare Me El Hadji Diouf.
LES CHEMINOTS BRULENT MAYACINE CAMARA
La dernière sortie du secrétaire d’état auprès du ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, chargé du réseau ferroviaire a mis l’intersyndicale des cheminots dans une grosse colère.
La dernière sortie du secrétaire d’état auprès du ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, chargé du réseau ferroviaire a mis l’intersyndicale des cheminots dans une grosse colère. En effet, le président de l’intersyndicale, Mambaye TOUNKARA, accuse le secrétaire d’état Mayacine CAMARA d’avoir remis en cause le processus pour la reprise des activités.
Le secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs de Transrail (Sutrail) affilié à la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal/ Forces du Changement (Cnts/Fc) et par ailleurs président de l’intersyndicale des cheminots est ulcéré par la dernière sortie du Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement, chargé du réseau ferroviaire.
Face à la presse hier, Mambaye Tounkara a accusé le Secrétaire d’Etat Mayacine Camara d’avoir tenu des propos qui remettent en cause le processus pour la reprise des activités, notamment l’exploitation de la ligne Dakar-Tambacounda. Selon le syndicaliste, à la suite de la résiliation du contrat de Transrail suivie de la mise en place de Dakar Bamako Ferroviaire (DBF) puis de la création des Chemins de Fer du Sénégal (CFS), le Président Macky Sall avait rassuré les cheminots en annonçant qu’ils devront migrer vers la nouvelle société. «Par ailleurs, il avait fait de la reprise des activités ferroviaires entre Dakar et Tambacounda une première urgence», souligne Mambaye Tounkara.
A cet effet, indique-t-il, l’Etat du Sénégal avait budgétisé un montant de 10 milliards de Fcfa. C’est dans ce cadre que les Canadiens et les partenaires au développement prêts à accompagner la réalisation de ce projet ont visité récemment les ateliers de DBF. «Les choses étaient ainsi sur de bons rails, puisque 3 locomotives devaient bientôt être réceptionnées. En plus, le démarrage des chantiers de réhabilitation de la voie était attendu avec impatience», dit le syndicaliste. Malheureusement, se désole Mambaye Tounkara, c’est le moment choisi par le ministre Mayacine Camara pour faire sa sortie. «Il a déclaré que nous sommes une société de patrimoine allant jusqu’à remettre en cause le principe de la migration des personnels de DBF vers la CFS. Ainsi, le Petit Train de Banlieue (PTB) devenu Grand Train du Sénégal (GTS), né des cendres de l’ex Société Nationale des Chemins de fer du Sénégal (CNCS), qui ne gérait que le transport en banlieue, veut se substituer à DBF, concernant le trafic international», s’offusque le leader de l’intersyndicale des cheminots.
Selon Mambaye Tounkara, les propos de Mayacine Camara confirment les rumeurs selon lesquelles il est prévu de faire absorber une partie du personnel de DBF par les GTS. «Cela ne se passera pas ainsi, les cheminots ne l’accepteront pas», martèle le syndicaliste qui ajoute : «On ne peut pas comprendre qu’une société qui a hérité de Transrail, qui a géré l’exploitation entre Dakar et Bamako avec plus de 600 employés, puisse être absorbée aussi facilement par une entreprise qui a moins de 150 agents. Nous disons au Président Macky Sall et au ministre des Infrastructures Mansour Faye que le ministère des Transports n’est pas ferré en matière de gestion du chemin de fer. Et cette situation risque de créer un soulèvement de tous les cheminots en activité et à la retraite. Alors qu’on attendait la reprise imminente de l’activité vers Tambacounda, on nous dit que notre rôle est dévolu à la gestion du patrimoine.
Pourtant, le ministre d’alors, Me Omar Youm, avait rassuré en disant que DBF allait gérer la transition dans les Chemins de fer du Sénégal (CFS)». Si le ministre de Tutelle remet en cause tout cela, tonne Monsieur Tounkara, il est du devoir de l’intersyndicale d’interpeller le Président de la République, avant de faire quoi que ce soit. «Sous peu de temps, toutes les instances de l’intersyndicale seront convoquées pour prendre des décisions fermes afin de défendre les intérêts des travailleurs et de l’entreprise», indique Mambaye Tounkara.
LE NOUVEL AVION PRÉSIDENTIEL A COÛTÉ 57, 44 MILLIARDS
L’annonce est du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo
L’Airbus A320 Neo qui sera réceptionné en juillet prochain, pour servir d’avion de commandement présidentiel a coûté plus de 57 milliards. L’annonce est du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo qui en a donné le coût exact vendredi 28 mai, lors du vote de projets de loi visant à élargir l’octroi de la pension d’indemnité aux militaires invalides.
La révélation est faite par le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo. L’avion de commandement présidentiel, qui sera réceptionné en juillet prochain, a coûté au contribuable sénégalais plus de 57 milliards. «Le coût total de l’avion est de 57 447 235 356 F CFA, régulièrement budgétisé dans les lois de finance de 2019 ; 2020 et 2021. On a commencé à l’exécuter. Nous sommes dans la dernière tranche de payement et ça sera fait avant la livraison de l’avion. Voilà la situation. Il n’y a pas autre chose», a-t-il dit face à l’insistance de députés de l’opposition qui ont profité de leur temps de parole pour remettre en cause l’opportunité de l’achat de l’appareil.
Pour lui, c’est normal et compréhensible, qu’en 3 ans, on puisse acquérir un aéronef au profit des Forces Armées, étant donné que le budget de l’Etat du Sénégal est de 4585 milliards de F CFA. L’avion acquis n’est pas pour le président de République, mais destiné aux Forces Armées, précise-t-il. «C’est un avion qui n’est pas acheté pour le président de la République. Il est un avion de commandement. L’avion de commandement fait partie de la flotte des Armées sénégalaises. Le président de la République a acquis 10 avions pour l’Armée Nationale», a soutenu le ministre des Finances et du Budget qui trouve, par ailleurs, «qu’il est une obligation pour un pays de donner à son président de la République les moyens suffisants et inhérents à sa mission».
«IL EST DONC RAISONNABLE QUE L’AVION PRÉSIDENTIEL… QUI PRÉSENTAIT DES PROBLÈMES TECHNIQUES, SOIT CHANGÉ»
En outre, précise Abdoulaye Daouda Diallo, qui cite les présidents Leopold Sédar Senghor et Abdoulaye Wade, ce n’est pas une nouveauté qu’un chef de l’exécutif acquiert un avion sous son magistère. «Je crois, c’est en 1966 ou en 1967 que le Sénégal a acquis, pour la première fois, un avion. On avait un budget qui était à peine de 100 milliards CFA. Il faut faire l’histoire des budgets pour se rendre compte qu’on a vraiment évolué. Senghor avait acquis un avion neuf que Abdou Diouf a utilisé. Après, le président Wade est venu et a acheté un autre avion en occasion ; c’était en 2011. Cet avion a été acheté dans les conditions que nous connaissons tous. Il était vieux». Dès lors, il est donc raisonnable, pour le ministre des Finances et du Budget, que cet avion présidentiel hérité du président Abdoulaye Wade, utilisé par le président Macky Sall pendant 10 ans et qui présentait des problèmes techniques, soit changé. «En tant que Sénégalais, même un véhicule défectueux ne peut être toujours en réparation, surtout pour une autorité. Or, un président de la République qui est au-dessus de nous tous», argue-t-il.
En réponse aux parlementaires de l’opposition qui ont trouvé que l’achat de l’avion n’a pas été inscrit dans les budgets précédents et auxquels il a fait référence, Abdoulaye Daouda Diallo a dit : «C’est dommage que vous ne regardez pas les lois de finances qui vous sont soumises. Mais, à chaque fois, il est proposé un chapitre budgétaire.
En 2021, un chapitre est exclusivement réservé à l’acquisition d’équipements et de matériels sur le budget du ministère des Forces Armées. C’était prévu et on ne peut pas faire autre que ça», a-t-il fait savoir. Le ministre des Finance et du Budget était venu défendre, devant les députés convoqués en séance plénière hier, vendredi 28 mai 2021, l’examen du «Projet de loi n°07/2021 modifiant la loi n°81-52 du 10 juillet 1981 portant Code des Pensions civiles et militaires de retraite, modifiée» et du «Projet de loi n°08/2021 modifiant les articles 10 et 13 de la loi n°2017- 26 du 13 juillet 2017 abrogeant et remplaçant certaines dispositions de la loi n°67-42 du 30 juin 1967 portant Code des pensions militaires d’invalidité, modifiée».
Pour rappel, en début de semaine, le ministre porte-parole du gouvernement, Oumar Gueye, avait révélé l’achat d’un nouvel avion pour le Président de la République, tout en justifiant la nécessité d’une telle opération. Des organisations de la société civile et certains hommes politiques se sont indignés de cet achat qui, selon eux, ne constitue pas une priorité, jugeant que le montant investi devrait être utilisé à d’autres fins.