Comédien confirmé et formé à l’Ecole Nationale des Arts, Ibrahima Mbaye Sopé arpente les scènes et les plateaux d’ici et d’ailleurs depuis plus de quinze ans. Sa passion pour le théâtre s’est révélée très tôt chez lui à Rufisque. Incontournable dans le milieu des planches et de téléfilms, il est souvent sollicité à la réalisation de nombreuses productions théâtrales tant au Sénégal qu’à l’étranger. Entretien…
Quelle est votre dernière actualité ?
C’est dans le cadre de la formation. Je travaille actuellement sur un nouveau concept en collaboration avec le Goethe Institut sur un projet dénommé « Sunu Talents ». C’est un projet d’envergure nationale et qui permet aux jeunes comédiens de se professionnaliser. Nous avons réuni trois compagnies qui viennent de Saint-Louis, Kaolack et Tambacounda. Durant cinq jours, elles ont suivi une formation en technique théâtrale. Une manière d’associer les jeunes comédiens de ces régions de l’intérieur du pays à tout ce qui se fait au niveau de la formation qui est primordiale à mes yeux. Car il faut retenir que ce n’est pas seulement à Dakar que l’on doit tout concentrer. Il faut aussi donner la chance aux jeunes férus de théâtre qui sont basés au niveau des régions. Ce genre d’initiatives est à encourager et à soutenir au plus haut niveau.
Vous avez lancé « Kooru seex yi » en mettant en scène de vrais jumeaux…
Dans ma vie d’artiste, j’ai toujours essayé d’innover et de sortir des sentiers battus. Je n’ai jamais voulu suivre les événements. J‘ai toujours voulu anticiper et surprendre le public. Pour relever ce défi qui peut sembler titanesque, il a fallu énormément de travail et de patience. J’ai choisi d’y arriver par la qualité de mon travail. Encore une fois, j’ai voulu vraiment marquer mon territoire en misant essentiellement sur la qualité et le professionnalisme. Pour ce faire, j’ai eu recours à de vrais jumeaux pour mener à bien ce projet novateur. Le choix des jumeaux dans « Kooru Seex Yi » est pour moi une signature originale. Je veux tout le temps apporter du nouveau dans mes créations. Et ce projet est lancé pour s’inscrire dans la durée. Nous ne comptons pas nous arrêter en si bon chemin. Nous allons continuer à travailler ensemble pour mettre sur orbite d’autres concepts.
Qu’est- ce qui explique votre volonté d’orienter vos efforts dans la formation ?
Je m’active dans la formation car pour moi, elle reste la priorité pour professionnaliser les jeunes et leur donner des outils. Il ne faut jamais perdre de vue que la formation est fondamentale. Certes, il peut arriver que certains soient naturellement doués, mais cela ne suffit pas. Il faut toujours se former. C’est une remarque qui revient tout le temps et cela prouve si besoin en est que c’est très important. Sans formation, on ne peut pas prétendre être médecin, avocat ou encore pilote de ligne. Parce que c’est trop risqué de confier certaines lourdes responsabilités à des mains inexpertes. Il en est de même pour le comédien qui est chargé de transmettre des messages porteurs à la société. Il doit être bien formé pour pouvoir remplir à bien cette mission quasi sacerdotale. Pour faire du théâtre un métier, il faut en avoir les rudiments et avoir un plan de carrière. Il faut être protégé et encadré par des hommes du secteur.
Cela signifie- t-il pour vous que la différenciation entre professionnel et amateur ne doit pas être de mise?
Pour moi un professionnel est celui qui vit de théâtre et qui en fait une activité prioritaire. C’est la même chose et le même débat qui était posé au niveau de votre corporation. Il ne suffit pas d’être sorti d’une école de formation pour être un excellent comédien ou un journaliste exceptionnel. Il faut donc savoir faire la part des choses. Il faut juste dépasser ce débat puéril et avancer ensemble, la main dans la main pour relever les nombreux défis qui assaillent notre profession. Pour ce faire, il est évident qu’on ne fera jamais de distinguo entre un professionnel et un amateur.
Vous avez été précurseur au niveau des séries avec « Mayacine Ak Dial ». Le succès qui s’en est suivi ne vous a-t-il pas surpris ?
Au départ, cette idée ne venait pas de ma modeste personne. En réalité, « Mayacine ak Dial » était un projet de Bougane Guèye Danny et Pape Diène. Ils venaient de lancer la SENTV et il fallait trouver un contenu programmatique assez riche et varié. Pour ce faire, il fallait donc apporter du sang neuf et proposer de nouvelles choses. Ils m’ont choisi pour jouer ce rôle de pionnier. Et grâce à Dieu, cela a fonctionné au-delà de toutes nos attentes. Mon rôle consistait à apporter une touche nouvelle et un goût particulier. Nous avons alors travaillé dans une belle unité et une parfaite symbiose. Nous avons ensuite, ensemble, favorisé un travail collectif. Et cette harmonie des cœurs a valu le succès qu’on lui connaît. Sans fausse modestie, je puis affirmer que « Mayacine ak Dial » est un chef d’œuvre dans son genre. Son succès a grandement contribué à favoriser une réelle émulation et de nombreux producteurs se sont engouffrés dans la brèche
Justement, comment jugez- vous la prolifération de ces séries?
Comme je le disais tantôt, il y a effectivement une grande ruée vers les séries. Malheureusement, cela a ouvert un boulevard et tout le monde a suivi la mouvance. Ce qui n‘est pas forcément une bonne chose, car on ne peut plus distinguer la bonne graine de l’ivraie. La prolifération des séries est une mauvaise chose. La quantité ne prime plus sur la qualité. Pour moi, tant qu’il s’agit de trouver du travail pour les artistes, c’est une bonne chose. Mais on ne doit pas privilégier la quantité au point de sous-estimer les qualités techniques et artistiques des séries. Il faut donc une réelle introspection et une volonté affichée de faire notre autocritique pour espérer remédier à ce mal récurrent.
On sent une certaine complicité entre vous et Niokhite …
pétri de talent. La complicité avec Niokhite est le fruit de notre collaboration dans la série « Mayacine ak Dial ». Il me voue un respect immense et c’est mon protégé. Nous avons ensemble un idéal commun. Je pense qu’il est en train de se tracer son chemin et qu’il est vraiment sur la bonne voie. En tant que mentor et complice, je lui souhaite le meilleur. Je vous assure que c’est un excellent comédien aux multiples facettes et il va encore surprendre les Sénégalais.
Comment avez-vous vécu l’expérience du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA)?
L’expérience au Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel a apporté une autre touche dans mes créations. Surtout que j’aime travailler dans le respect strict des droits des enfants, de la communauté en général. Ce fut une très belle expérience et j’y ai appris énormément de choses.
Selon vous, qu’est ce qui plombe le développement du théâtre sénégalais ?
Il ne faut surtout pas se voiler la face et jouer à l’autruche. Il faut oser regarder la réalité en face et pointer du doigt les problèmes. Le théâtre au Sénégal est à l’agonie. Il nous faut une bonne politique culturelle pour s’en sortir. Et pour cela, il faut régler le problème du statut de l’artiste, subventionner les créations et faciliter le déploiement des produits théâtraux.
CHACUN POUR SOI D’ABORD, LE BENNO POUR TOUS APRÈS
Benno Bokk Yakaar résistera-t-elle encore au choc des ambitions ? Une question qui mérite bien d’être à cause du choc des ambitions provoqué par les élections locales du 23 janvier prochain
Benno Bokk Yakaar (BBY) résistera-t-elle encore au choc des ambitions ? Une question qui mérite bien d’être à cause du choc des ambitions provoqué par les élections locales du 23 janvier prochain. Benno ou le syndrome du chacun pour soi, Dieu pour Tous…
L’avenir de la coalition de la majorité présidentielle s’assombrit de jour en jour, à mesure qu’approchent les élections locales du 22 janvier 2022. Après près de 10 ans d’une alliance qui a quand même su garder sa cohésion malgré les divers scrutins qui ont jalonné le premier mandat du président Macky Sall, un septennat, et malgré quelques divergences inhérentes à tout regroupement de ce genre — surtout avec le nombre de partis que le composent —, le temps de la rupture et de la reconquête de nouvelles bases politiques semble être arrivé au sein de BBY. Chacun des partis qui composent cette coalition au pouvoir affûte ses armes et semble déterminé à défendre coûte que coûte ses intérêts, notamment les collectivités territoriales qu’il contrôle, quitte à quitter l’alliance et voler avec ses propres ailes.
Autrement dit, le slogan : «Gagner ensemble et gérer ensemble » qui cimente les diverses composantes de ce bloc ne devrait plus être valable pour longtemps. Le Chacun pour soi, Dieu pour Tous semble être privilégié désormais au sein de Benno. Lors de la 74ème séance de son Secrétariat exécutif national (Sen) tenue à son siège, à Colobane, le Parti socialiste (Ps) la deuxième composante de cette coalition après l’Alliance Pour la République (APR) a affiché sa détermination à aller à la conquête des mairies et conseils départementaux soit avec Benno soit, dans le cas contraire, seule. « L’idéal, c’est de le faire avec Benno, mais à l’impossible nul n’est tenu. Aujourd’hui, nous sommes résolument engagés à y aller, quoi qu’il en soit. Là où nous pouvons aller avec Benno, nous y irons et là où nous ne pourrons pas y aller ensemble, nous irons seuls… », avaient fait savoir Aminata Mbengue Ndiaye et ses camarades.
L’Alliance des Forces de Progrès (AFP), l’autre poids lourd de la majorité présidentielle, Moustapha Niasse, l’autre allié de Macky Sall dans Benno, affiche aussi ses ambitions pour les prochaines locales. Les camarades du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, se disent déterminés à avoir le maximum d’élus le 23 janvier. « Nous sommes dans Benno bokk Yakaar, mais aussi dans Benno Siggil Senegaal. L’AFP est un parti structuré et organisé et son objectif est d’aller dans le cadre de Benno Bokk Yakaar (BBY) et se retrouver avec le maximum d’élus », avait déclaré le porte-parole de cette formation, Dr Malick Diop par ailleurs directeur général de l’ASEPEX (Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations).
Les ingrédients d’un éclatement…
Les ingrédients d’un éclatement de la coalition Benno Bokk Yaakaar sont aujourd’hui réunis.
A Dakar, où se disputera la mère des batailles, les alliés du camp présidentiel ne se feront pas cadeaux. Le Parti socialiste avec à sa tête le maire de Dakar Plateau, Alioune Ndoye, l’APR avec Amadou Ba, Abdoulaye Diouf Sarr et Aboubacar Sedikh Beye mais aussi Moussa Sy, l’actuel maire des Parcelles-Assainies, vont sans doute se discuter âprement la très stratégique mairie de la capitale. Du moins, si un consensus n’est pas trouvé entre les différents leaders pour sauver cette coalition — qui a su survivre jusque-là à tous les tumultes — d’une implosion. Dans les autres départements de la région de Dakar comme Pikine et Guédiawaye, les combats seront rudes que dans la capitale elle-même.
À Pikine, Pape Sagna Mbaye de l’AFP voudra sans doute revenir à la tête de cette grande ville mais il devra faire face, dans cette éventualité, à l’actuel maire Abdoulaye Thimbo, qui n’est autre que l’oncle du président de la République ! Autre challenger sérieux, l’ancien ministre Pape Gorgui Ndong, qui ne cache pas ses ambitions, pour la ville mais aussi Abdou Karim Sall,l’actuel ministre de l’Environnement.
À Guédiawaye, Aïda Sow Diawara du Parti socialiste va certainement vouloir se positionner pour la ville. Sans illusion puisque l’actuel maire de Guédiawaye — qui est aussi le président de l’Association des maires du Sénégal — c’est Aliou Sall, frère du président de la République ! Entre l’oncle et le frère du président, les deux départements jumeaux de Pikine et Guédiawaye sont, nul doute, solidement tenus en main par la famille présidentielle ! Quant à la candidature annoncée de l’ancien député Seydina Fall Boughazelly, elle est sans doute faite pour amuser la galerie…
Idy joue gros dans son fief de Thiès
À Thiès, Idrissa Seck devenu président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) à la faveur de l’alliance « Mburu ak Sow » aura à cœur de prouver que son entrisme, pour ne pas dire sa transhumance, ne lui a pas fait perdre du terrain dans ce qui constitue depuis 15 ans son fief inexpugnable. Il voudra surtout confier la ville à un de ses plus fidèles en lieu et place de Talla Sylla qui lui avait tourné le dos pour rejoindre son ex-ennemi juré Macky Sall devenu entretemps son « ami ». Lequel va profiter de cette alliance « Mbourou Ak Sow » pour imposer ses hommes à savoir Ciré Dia, Dr Augustin Tine ou Abdou Mbow. Mais, Moustapha Niasse ne va certainement pas se laisser faire. Dans la capitale du Rail, la bataille risque d’être rude entre alliés de Benno. En effet, en dehors des responsables politiques du parti présidentiel et du nouvel allié Idrissa Seck, des hommes qui se sont distingués ces dernières années dans le social, du fait de leurs soutiens multiformes aux populations démunies, et donc devenus très populaires, ces hommes providentiels veulent eux aussi diriger leurs communes. Parmi ceux-là, on peut citer Habib Niang, incontestablement le mieux côté, mais aussi Habib Kane, Dr. Abdoulaye Dièye… Dans le département de Mbour, l’ancien ministre Me Omar Youm et l’actuelle ministre du Pétrole et des Energies — et condisciple du président de la République ! — Sophie Gladima se disputent le leadership. Chacun des deux se considère comme le leader incontesté et incontestable de Benno dans la Petite Côte.
À Kaolack, Louga, Fouta, Fouta et Diourbel, Benno dans tous ses éclats…
À Kaolack, Mariama Sarr, la « djiguène » du Président et actuelle ministre de la Fonction publique est acculée de toutes parts. Et d’abord par son propre ex-époux, l’homme d’affaires et ambassadeur itinérant Modou Ndiaye Rahma. Lequel est bien placé pour lui succéder à la tête de la mairie de la ville de Mbossé. Parmi les autres prétendants qui guignent son fauteuil figurent l’ancien ministre Diène Farba Sarr, le directeur général de la Senelec, Pape Demba Biteye, l’ancien Premier ministre Aminata Mimi Touré, l’homme d’affaires Baye Ciss dit Pigeon, le président du Conseil départemental de Kaolack, Baba Ndiaye, etc.
À Louga, le « sang » risque de couler entre l’ancienne mairesse Aminata Mbengue Ndiaye, actuelle présidente du haut conseil des collectivités territoriales et patronne du Parti socialiste (Ps), son tombeur et maire sortant, Moustapha Diop, le richissime Mamour Diallo, ancien directeur des Domaines, et Omar Boun Khatab Sylla, le magistrat politicien propulsé à la tête de la société de transport public de voyageurs Dakar Dem Dikk.
En haute et basse Casamance, notamment à Kolda, Bignona, Ziguinchor, là également les couteaux vont sortir. À Ziguinchor, Doudou Ka, le directeur général de l’Aéroport international Blaise Diagne, ne fait pas mystère de son intention de déboulonner le maire Abdoulaye Baldé devenu pourtant une pièce maîtresse de la majorité présidentielle après sa transhumance.
À Kolda, le directeur des Domaines, le richissime (et homme à frasques !) directeur des Domaines, Mame Boye Diao fera peut être face au directeur général de La Poste, et ancien ministre, Abdoulaye Bibi Baldé, et aussi à l’actuel ministre de l’Agriculture, Abdoulaye Baldé…
Dans le Djolof, il peut pleuvoir du sel. Le très populaire ancien ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye de l’APR, maire de Linguère, et Aly Saleh Diop de Rewmi, ministre de l’Elevage, ne se feront pas de cadeau. Toutefois, le principal rival de Aly Ngouille Ndiaye, celui que Macky Sall a positionné dans le département pour contrecarrer ses ambitions, n’est autre que Samba Ndiobène Kâ, ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale. Autrement dit, celui-là même qui gère actuellement le très balèze département que détenait avant lui le beau-frère du président de la République !
Pour dire que Macky Sall a donné à l’ancien directeur général de la Saed les moyens d’affronter victorieusement l’ancien premier flic du pays. À Podor, on peut s’attendre à une grande bataille entre le leader de « Osez L’Avenir » qui a rejoint Benno entre-temps — avec, à la clef, une récompense de ministre des Affaires étrangères ! — et Mamadou Racine Sy de l’Alsar. une belle raclette lors des locales de 2014. A Matam, les querelles de tendances entre pro-Farba Ngom — griot du président de la République et faiseur de rois — et les frères Dia (Harouna et Daouda) risquent d’être épiques avec pour arbitre le très faucon ministre de la Justice Me Malick Sall.
Toutefois, le maire de Ourossogui, Me Moussa Bocar Thiam, voudra conserver sa mairie qu’il avait conquise sous les couleurs du Parti socialiste. Avant de migrer vers l’APR avec, là aussi, à la clef, une sucette : le juteux poste d’Agent judiciaire de l’État.
Dans le département de Diourbel, on peut s’attendre à un éclatement de la majorité présidentielle à cause des ambitions des uns et des autres à vouloir diriger politiquement le département. Le Ministre Dame Diop, DG Saer Diop, Directeur Moustapha Guèye, Fatou Diané, Cheikh Seck maire de Ndindy, DG Dr Soumaré, PA Abou PCO PF2E, Directeur de l’insertion ADL, Coordonnateur du PF2E Ousmane Diédhiou, Ibrahima Ndour maire de Taiba Moutoupha, Modou Faye maire de Touré Mbonde, Abdou Diagne maire de Tocky etc... ne se feront sans doute pas de cadeau.
À Tambacounda : Mame Balla Lo et Sidiki Kaba sont à couteaux tirés. Les deux responsables politiques, le député maire Mame Balla Lo et Sidiki Kaba, Ministre des Forces Armées ne se donnent aucune chance. Ils ne cachent même pas leur farouche opposition... Mais c’est surtout, surtout, dans la bataille pour le contrôle de la mairie de Kaffrine que le sang risque véritable de gicler à flots : En effet, le transhumant Abdoulaye Sow, actuel ministre de l’Urbanisme, poussé par le président de la République, veut détrôner Abdoulaye Wilane, poids lourd et longtemps « voix » du Parti socialiste, qui trône à la tête de la municipalité depuis longtemps. Après avoir détrôné la « lionne » Mata Sy Diallo de l’Alliance des forces de progrès (Afp), autrement dit une membre de la majorité présidentielle. Ce qui fait que Moustapha Niasse se fera un malin plaisir de prêter main-forte à Abdoulaye Sow pour faire payer très cher à Abdoulaye Wilane cette mauvaise manière faite à l’ancienne présidente des femmes de l’Afp. Bien évidemment le Ps est mobilisé pour soutenir Wilane et est près à considérer son éventuel lâchage au profit du transhumant Abdoulaye Sow comme un casus belli. Le sans risque de gicler à Kaffrine, on vous dit !
LA SENELEC EST MORTE, VERS UNE HOLDING DE FILIALES PUBLIQUES
La Société nationale d’électricité, connu sous le sigle Senelec, va disparaître sous peu. En tout cas sous sa forme juridique actuelle.
La Société nationale d’électricité, connu sous le sigle Senelec, va disparaître sous peu. En tout cas sous sa forme juridique actuelle. L’Etat, à travers un nouveau Code de l’électricité validé ce mercredi 26 mai en Conseil des ministres et qui sera soumis dans les prochains jours à l’Assemblée nationale pour adoption, a décidé de la création d’une holding de la société d’électricité constituée en filiales publiques et la fin du monopole de Senelec pour l’achat en gros d’électricité.
Le nouveau Code de l’électricité est une innovation majeure de l’Etat qui cherche à se doter d’un référentiel unique à l’instar des Codes pétrolier et gazier. Selon la note de présentation du ministère de l’Energie et du Pétrole, « si la loi est adoptée, ce sera la première fois que le Sénégal dispose d’un instrument pareil, à l’instar des Codes Pétrolier et Gazier, ce qui permettra d’avoir un référentiel unique dans le secteur de l’électricité ». Les services du ministre Sophie Gladima ne manquent pas de rappeler que le secteur de l’électricité est jusque-là régi par la loi n° 98-29 du 14 avril 1998 relative au secteur de l’électricité et la loi n° 2010-21 du 20 décembre 2010 portant loi d’orientation sur les énergies renouvelables. Le Code de l’électricité, qui abroge ces deux lois précitées, s’inscrit dans un contexte d’évolution et de développement du marché national et régional de l’électricité. Il a ainsi pour objectif principal de répondre aux évolutions du tissu économique sénégalais, du cadre de développement du marché de l’électricité sur le plan sous régional et régional mais surtout de saisir les opportunités qu’offre l’exploitation future des ressources pétrolière et gazière nationales, informent encore les services de Mme Sophie Gladima. Le nouveau Code de l’électricité offre un nouveau cadre légal et institutionnel du secteur et un environnement propice aux partenariats public-privé, à l’optimisation et l’accélération du processus d’électrification rurale et à l’amélioration de la viabilité financière du secteur, pour une fourniture de l’électricité en quantité, en qualité et à moindre coût.
La CRSE et le CNH fusionnés
Il introduit des innovations majeures telles que la création de la holding de la société d’électricité constituée en filiales publiques et la fin du monopole de Senelec pour l’achat en gros d’électricité. Selon le ministre du Pétrole et des Energies, Mme Sophie GLADIMA, la réforme apportée par le Gouvernement, à travers ce code, « vise à améliorer le processus de planification du secteur de l’électricité à travers la mise en place d’un Plan intégré à moindre coût, la promotion des investissements importants que requiert le développement du secteur, le renforcement du rôle du régulateur et la transformation économique du pays ». « Le code de l’électricité, qui s’aligne sur les priorités du secteur définies dans le Plan Sénégal Emergent et déclinées par la nouvelle Lettre de Politique de Développement du Secteur de l’Energie (LPDSE) et la Feuille de route sectorielle à l’horizon 2035 adoptée par le Gouvernement, permettra de relever le défi de garantir l’approvisionnement en énergie électrique du pays à moindre coût avec l’introduction du gaz dans le mix énergétique et l’élargissement de l’accès des populations à l’électricité, notamment en milieu rural ». Parallèlement à la validation du Code de l’Électricité, le Gouvernement a entamé le processus d’extension du champ d’action du régulateur à l’aval des hydrocarbures et aux segments intermédiaire et aval gazier. Ainsi, la seconde loi examinée lors du Conseil des ministres d’hier propose un renforcement de la régulation par la révision des missions et attributions de la Commission de Régulation du Secteur de l’Electricité (CRSE) et du Comité National des Hydrocarbures (CNH) qui seront fusionnés dans une nouvelle autorité de régulation, dénommée Commission de Régulation du Secteur de l’Energie (CRSE).
ALIOUNE NDOYE/SOHAM WARDINI, GUERRE DE MAIRES ET DE NERFS
Deux maires pour un marché. La mairesse de Dakar et l’édile de Dakar-Plateau sont dans une guerre larvée pour le contrôle de la reconstruction de l’historique marché Sandaga
Guerre des maires et des nerfs entre le maire de Dakar-Plateau et son homologue de la ville de Dakar. Les travaux de reconstruction du marché Sandaga ont déclenché les hostilités entre Alioune Ndoye et Soham El Wardini
Deux maires pour un marché. La mairesse de Dakar et l’édile de Dakar-Plateau sont dans une guerre larvée pour le contrôle de la reconstruction de l’historique marché Sandaga. Soham Wardini a ouvert en premier les hostilités. Le maire de la ville de Dakar a trainé le socialiste Alioune Ndoye devant l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) pour exiger l’arrêt de la procédure de passation de marché sur les travaux de reconstruction du marché Sandaga. La mairie de Dakar se prévaut pour contester la compétence de la commune de Dakar-Plateau d’un état des droits réels qui prouve qu’elle est propriétaire de l’infrastructure. Mais l’Armp s’est dit incompétente dans la décision qu’elle a rendue le 5 mai dernier. Le gendarme des marchés publics donne comme motif le fait que le point de litige ne porte pas sur une question de marchés publics. L’information est donnée par nos confrères de « Libération ». Face à la presse, hier, Alioune Ndoye a répondu sèchement à Soham Wardini.
Lors de ce face à face avec les journalistes qui avait comme seul objet le marché de Sandaga, le maire de Dakar Plateau a prié tous les politiciens de lui permettre de faire l’impasse sur certains débats surtout quand ça concerne la ville Dakar. « Parce qu’il y a des choses que nous accepterons de moins en moins. Il faut que cela soit clair. Si c’est pour donner le marché Sandaga à des privés ou à je ne sais qui pour en faire autre chose que sa vocation originelle, ils auront toujours la commune de Plateau et sa population en face. Que cela soit clair. Sandaga appartient à la commune de Dakar plateau », a martelé Alioune Ndoye.
A l’en croire, au vu des projets mis en place, le débat à propos des travaux de réhabilitation du marché est « inutile et n’a pas de but ni de raison d’être ». Le maire de Dakar-Plateau a avec insistance tenu à lever toute équivoque sur ce dossier. Il a fait savoir que cette affaire a été réglée par un arrêté préfectoral en date du 7 juillet 2020. Et c’est à partir de là qu’il a, souligne-t-il, finalisé son dossier technique et constitué son dossier d’appel d’offres qui est ouvert. « La preuve, c’est le groupement d’une entreprise sénégalaise qui l’a gagné. Le marché a été notifié à l’entreprise le 4 mai qui l’a, aujourd’hui, enregistré en payant ses frais d’enregistrement qui s’élèvent à plus de 61 millions francs. Donc, si on veut nous ramener dans des débats inutiles, je me demande quel est le but », a déclaré l’édile de Dakar-Plateau. M. Ndoye informe qu’il ne reste qu’à envoyer la notification de l’ordre de service de démarrage des travaux. Il a, à cet effet, annoncé que le montant pour la réhabilitation de l’infrastructure s’élève à plus de 7.208.252.418 Francs TTC. Un financement qui sera fait sur fonds propres de la commune de Dakar Plateau pour des travaux qui vont durer 24 mois.
ALIOUNE NDOYE À WARDINI : «Sandaga appartient à la commune de Dakar Plateau»
Le maire de Dakar a également tenu à rassurer les acteurs commerciaux impactés par ce projet. « Vous verrez que ce projet intègre différents soucis. D’abord des riverains qui habitent les alentours, des populations de Dakar-Plateau et l’une des principales destinations quotidiennement des acteurs commerciaux. Dont les plus concernés sont ceux qui étaient dans ce bâtiment, ils sont sans argent depuis 2013 », détaille-t-il. Il assure aussi que la porte est grande ouverte pour ses voisins de Dakar s’ils veulent participer aux projets de réhabilitation de Sandaga. Mais à condition qu’ils n’oublient pas que ce marché appartient à la commune de Dakar Plateau. « Moi, ce qui m’importe, c’est la réalisation de ce projet qui est important pour nos populations », a juré le maire de Dakar-Plateau. Il n’a pas manqué de reconnaître que les travaux auront des impacts sur la circulation et sur la vie des populations de la commune et, surtout, sur les gens qui se trouvent présentement sur les lieux.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
VOUS AVEZ DIT COUP D’ÉTAT DANS UN COUP D’ÉTAT, MONSIEUR LE PRÉSIDENT ?
Ce qu’il y a eu lundi dernier au Mali, c’est un contre-coup d’État civil (avec le soutien de la France !) qui a échoué
Nul doute, le président de la République français, Emmanuel Macron, est un sujet brillant. Normal, on n’accède pas aux éminentes fonctions qui sont les siennes — en brûlant la politesse et en coiffant au poteau des hommes et des femmes politiques chevronnés — lorsqu’on est un cancre ! En même temps, une expression qu’il affectionne, paraît-il, il maîtrise à merveille cette très belle et riche langue française qui est sa locution maternelle. Il sait ce que les mots veulent dire et nous n’avons pas la prétention de lui enseigner une langue qui est la sienne et que nous, locuteurs francophones, ne faisons qu’emprunter. Mais quand même… Car, sauf à nous prendre pour des idiots — ou à croire que nous ne comprenons pas français —, ce qu’il a dit cette semaine à propos des événements de lundi au Mali, c’est du grand n’importe quoi si ce n’est du foutage de gueule.
En effet, le brillantissime Emmanuel Macron a déclaré qu’il y a eu un « coup d’Etat dans un coup d’Etat au Mali ». Pardon ? Oui, vous avez bien lu ! En reprenant le contrôle de la transition suite au coup d’Etat qu’ils ont perpétré en août dernier contre l’alors président légitime, car démocratiquement élu, Ibrahim Boubacar Keïta, la junte du colonel Khassimi Ghoïta, homme fort du Mali depuis lors, se serait donc fait un coup d’Etat à elle-même. Ce qui s’est passé lundi, on le sait : la junte a fait arrêter le président de la transition, Ba Ndaw, et le Premier ministre Moctar Ouane. Lesquels ont cru devoir effectuer tout seuls comme des grands un remaniement ministériel sans se concerter avec les membres de la junte qui les ont fait rois et sans même aviser le colonel Ghoïta ! Plus grave, dans leur gouvernement mort-né, ils ont même limogé les deux représentants de la junte dans l’équipe sortante avant d’attribuer les portefeuilles qu’ils détenaient à des généraux de leur choix n’ayant évidemment pas pris part au putsch d’août dernier.
Or, ces deux portefeuilles ministériels, en vertu de la charte de la Transition, reviennent de droit à la junte. Laquelle n’a non seulement pas été consultée avant ce remaniement mais encore a vu « ses » ministères attribués à d’autres militaires dont la seule qualité, dans le cas d’espèce, est d’être des proches de Ba Ndaw et de Moctar Ouane. Ces deux sont des bénis des dieux, deux bienheureux qui ont vu une aubaine tomber du ciel sur eux sous la forme des augustes fonctions de président de la République et de Premier ministre. Ce alors qu’ils n’ont participé à aucune élection, n’ont bénéficié d’aucun suffrage des populations, leur seule légitimité, si l’on peut appeler ça ainsi, procédant du choix porté par les officiers putschistes sur eux. Ou alors de la validation par ces derniers du choix porté sur eux par divers acteurs de la transition.
Et voilà que, plutôt que de se concerter sur tous les points avec ceux qui les ont fait rois, à tout le moins de les informer des actes qu’ils posent, ils s’enhardissent et entreprennent de s’émanciper vis-à-vis d’eux. Pis : de prendre des décisions à leur place et contre eux ! En chassant notamment du gouvernement les représentants de cette même junte qui a fait le coup d’Etat du gouvernement. Dans ces conditions, évidemment, on aimerait que le président Macron explique aux Nègres africains que nous sommes et qui ne comprennent pas les innombrables subtilités de la langue française, qui a voulu organiser un coup d’Etat au Mali lundi dernier. Car, à ce qu’on sache, le colonel Ghoïta et ses camarades n’ont jamais perdu le pouvoir conquis en août dernier. En revanche, c’est plutôt le duo Ba Ndaw-Moctar Ouane qui a voulu éjecter la junte du pouvoir avec le soutien de certaines puissances…parmi lesquelles nous n’oserons pas citer la France ! Des puissances qui, elles, rêvaient bel et bien de faire un coup d’Etat dans le but de réaliser une restauration ! Autrement dit, de ramener l’indolent — pour rester poli et ne pas parler de roi fainéant — président IBK au pouvoir. On le sait, la révolution dévore ses enfants comme l’Histoire nous en a donné des exemples à foison à commencer sans doute par la plus illustre d’entre elles, la révolution française de 1789 qui a vu les ténors comme Robespierre, Danton, Marat, Mirabeau, Saint-Just et autres se faire éliminer un à un.
Plus près de nous dans le temps et géographiquement, on sait aussi — même s’il ne s’agissait pas à proprement parler d’une révolution — comment les camarades ou frères d’armes qui avaient pris le pouvoir en Haute Volta, devenu Burkina Faso, se sont entretués si bien qu’à la fin seul Blaise Compaoré a survécu. Sankara, Lingani et Zongo ayant été expédiés ad patres.
Durant nos années étudiantes, nous avons eu l’occasion de lire « Révolution dans la Révolution ? », le bouquin de Régis Debray, ce jeune homme français issu de la bourgeoisie qui était allé combattre avec les mouvements de guérilla d’Amérique latine. Un bouquin dont le titre a sans doute inspiré Emmanuel Macron cette semaine. Mal inspiré devrions-nous dire car, non, il n’y a pas eu de coup d’Etat dans un coup d’Etat au Mali et qui aurait été perpétré par le colonel Khassimi Ghoïta et ses compagnons. Ce qu’il y a eu plutôt, c’est un contre-coup d’État civil (avec le soutien de la France !) qui a échoué. Selon notre compréhension du français, nous qui avons été allaités aux mamelles des français de tirailleurs, c’est cela qui s’est produit lundi dernier au Mali. Bien évidemment, on s’en voudrait de contredire le brillantissime président Emmanuel Macron sur un sujet et une langue qu’il maîtrise mille fois mieux que les profanes et les analphabètes que nous sommes !
PS : Emmanuel Macron, usant de sa position de principal contributeur au budget de l’organisation internationale de la Francophone (OIF), a imposé la Rwandaise Louise Mushikiwabo, au poste de secrétaire générale. Des chefs d’Etat, en particulier du pré carré, ont renâclé mais le président français n’en a eu cure : qui paye, commande ! Et puis, on ne sait trop comment, mais cet homme semble avoir le complexe du dictateur rwandais Paul Kagamé. En tout cas, on a vu une chose bizarre hier à Kigali, lors de la visite de Macron : à son discours en français, Kagamé a répondu par une allocution…en anglais ! Magnifique pied-de-nez après avoir réussi à placer son ancienne ministre des Affaires étrangères à la tête de l’OIF/. Comme quoi, le français, il n’en a rien à cirer…
LE CONTRASTE SENEGALAIS
L’indice de développement humain (IDH) au Sénégal est passé de 0,37 en 1990 à 0,51 en 2017. Pour autant, le pays est toujours dans la zone rouge avec un niveau de progression lent.
L’indice de développement humain (IDH) au Sénégal est passé de 0,37 en 1990 à 0,51 en 2017. Pour autant, le pays est toujours dans la zone rouge avec un niveau de progression lent.
Le Sénégal connaît une marge de progression positive en ce qui concerne son indice de développement humain (IDH). Pour autant, cette évolution cache mal sa présence dans la catégorie des pays à faible niveau de développement humain.
A en croire le rapport national sur le développement humain 2019, le rythme de progression reste timide (1,19% par an entre 1990 et 2017) avec un ralentissement noté à partir de 2011. Si on prend par exemple l’espérance de vie à la naissance, elle est passée de 57,20 en 1990 à 67,48 en 2017, soit une progression d’un peu plus de 10 ans. «Elle est plus élevée à Dakar (69,1 ans) et en milieu urbain (67,4 ans) qu’en milieu rural (62,7 ans) », lit-on dans le document parvenu à «L’AS».
Qui ajoute que ces résultats s’expliquent par la baisse des taux de mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile, du fardeau des maladies transmissibles et non transmissibles. Au plan éducatif, il a été enregistré une croissance annuelle moyenne de 0,03. «La durée moyenne et la durée attendue de scolarisation ont respectivement augmenté de 0,8 et 5,2 années entre 1990 et 2017. Cette progression s’explique par l’amélioration de l’accès à l’éducation de base, avec notamment un Taux brut de Scolarisation (TBS) au primaire qui est passé de 68,1% en 2000 à 86,1% en 2016 », note-t-on dans le rapport national de développement humain. Il estime d’ailleurs que depuis les années 2000, les dépenses publiques du secteur de l’Education ont connu une progression substantielle, avec un taux d’accroissement annuel moyen de près de 12% sur la période.
En plus, le budget global du secteur représente plus de 25% des dépenses totales du gouvernement, soit 7,2% du PIB. Toutefois, souligne-t-on, le niveau encore insuffisant de la durée moyenne de scolarisation remet en cause l’efficience des dépenses publiques du secteur. Il s’y ajoute que le stock important «d’enfants hors école» et la persistance de l’analphabétisme, surtout chez les femmes, rendent faible le stock de capital humain et limitent les progrès du système éducatif. Le rapport renseigne également que l’analphabétisme, qui touche près de la moitié de la population, freine les éventuels progrès.
SITUATION DE PAUVRETE ACCENTUEE : LE SENEGAL DERRIERE LE GHANA, LE MAROC ET LA COTE D’IVOIRE
Par ailleurs, concernant l’indice de Pauvreté multidimensionnelle (IPM) au Sénégal, il a connu une baisse de 33,1% au cours de la période 2011-2016. A en croire le rapport, la proportion de personnes en situation de pauvreté multidimensionnelle a évolué de 69,4% en 2011 à 54,4% en 2016. D’après le document, la réduction de l’IPM est principalement liée aux performances dans la santé, avec des parts de privation qui sont passées de 33,1% en 2011 à 21,4% en 2016.
Par contre, apprend-on, les personnes pauvres souffrent plus de privations dans l’éducation, avec une part passant de 36,7% en 2011 à 45,6% en 2016. «Cette situation s’explique par une insuffisance des infrastructures et équipements pour une prise en charge correcte des besoins d’éducation, une inefficacité dans l’utilisation des ressources humaines et des crédits alloués ainsi qu’à une prise en charge des fonctions de prospective, de planification, de programmation et de gestion du secteur éducatif encore insuffisante », lit-on dans le rapport. À titre de comparaison, il a été relevé que le Sénégal concentre une proportion de population vivant dans une situation de pauvreté multidimensionnelle plus accentuée que la Côte d’Ivoire (0,236), le Ghana (0,132), le Maroc (0,085) et la Tunisie (0,005).
Cette pauvreté est liée, en partie, au caractère extraverti de l’activité économique au Sénégal. Par conséquent, la croissance y est moins inclusive, c’est-à-dire que l’impact de la croissance économique sur l’amélioration des conditions de vie des populations y est plus faible par rapport aux pays comparateurs. Toutefois, conclut-il, des améliorations sont notées avec les ambitieux programmes de protection sociale tels que le Programme national de bourse de sécurité familiale, la Couverture maladie universelle, les Programmes de gratuité des soins, etc.
«L’INSECURITE AU MALI N’EST PAS SEULEMENT UN PROBLEME MALIEN, C’EST CELUI DE TOUS SES VOISINS»
Bakary Sambe estime que la crise malienne est celle de tous les pays frontaliers et invite le Sénégal à préserver la résilience pour demeurer cet îlot de stabilité dans une zone en perpétuelle turbulence
De l’avis du directeur de Timbuktu institute, l’insécurité au Mali doit inquiéter tous les pays africains, surtout ceux qui lui sont frontaliers. Bakary Sambe estime que la crise malienne est celle de tous les pays frontaliers et invite le Sénégal à préserver la résilience pour demeurer cet îlot de stabilité dans une zone en perpétuelle turbulence.
Le Sénégal a encore assez de temps pour développer une approche préventive dans la lutte contre le terrorisme. Tel estl’avis du directeur de Timbuktu institute qui estime que l’heure est venue « d’assurer une véritable politique de prévention de l’extrémisme violent, adossée au renforcement de la sécurité ». Bakary Sambe s’exprimait en marge de l’atelier de restitution d’une étude sur « les défis transnationaux et sécuritaires aux frontières» avec le cas spécifique de la région de Kédougou, réalisée par son institut et la fondation internationale Konrad Adenauer. A en croire l’enseignant-chercheur, les récents événements au Mali donnent l’impression de déjà vu. «C’est comme si on était retourné au point de départ de 2012 où ce pays qu’est le Mali, un Etat fragile, cumulait deux crises : une crise politique institutionnelle à Bamako et une crise sécuritaire non seulement au nord mais aussi au centre qui est en train de déborder».
Dès lors, souligne Bakary Sambe, les acteurs régionaux doivent se mobiliser en tant qu’institution mais aussi faire jouer les relations personnelles et le leadership. Un leadership doit s’adosser aux efforts de la Cedeao. «D’autant que l’insécurité au Mali n’est pas seulement un problème malien, mais c’est un problème pour tous ses voisins», avertit-il. C’est la raison pour laquelle, il invite la Cedeao à s’impliquer davantage. De l’avis de Bakary Sambe, l’organisation régionale doit jouer un rôle moteur au regard de deux faits. «Il y a d’abord le fait que certains membres de la communauté internationale sont aujourd’hui critiqués dans leurs différences d’attitudes selon qu’il s’agisse de la crise au Tchad ou au Mali », relève-t-il. En plus, cette différence d’appréciation n’est pas du tout appréciée des populations maliennes. «Au regard de cette situation, la Cedeao doit jouer ce rôle moteur-là parce qu’on ne doit pas donner libre cours à ces formes de prise de pouvoir, des putschs qui pourraient influer négativement sur la stabilité assez fragile de la région », insiste le directeur de Timbuktu institute.
Sur le cas précis du Sénégal, il se veut formel : «Aucune résilience n’est durable s’il n’y a pas un suivi et un renforcement ». Pour cela, il révèle que ses recommandations vont dans le sens de co-construction des solutions entre d’une part l’Etat comme acteur principal, les forces de sécurité et de défense qui en sont un démembrement, l’administration territoriale, et d’autre part les populations locales au sein desquelles les leaders politiques et traditionnels, les femmes et les jeunes qui restent une préoccupation. Il estime également que le Sénégal doit préserver cette résilience pour pouvoir demeurer cet îlot de stabilité dans l’océan d’instabilité et d’insécurité régionale, surtout avec les déficits budgétaires qu’on connaît au Mali et dans d’autres pays voisins.
«IL N’Y A AUCUNE ZONE AU MONDE ET SURTOUT DANS LE SAHEL QUI NE SOIT PAS EXPOSEE AU TERRORISME»
Revenant sur la vulnérabilité du Sénégal du fait de sa proximité avec le Mali, Bakary Sambe renseigne que l’enquête réalisée à Kédougou révèle tous les phénomènes que l’on observe en termes de frontalité, notamment la circulation des biens et des personnes dans un contexte peu sécurisé, avec des populations qui ont des inquiétudes par rapport à leur proximité avec le Mali qui est actuellement en crise. « De ce fait, il y a un appel pressant aux autorités pour qu’elles renforcent la sécurité mais aussi surtout qu’elles créent un climat de confiance entre les forces de sécurité et de défense et les populations locales», avertit-il. A l’en croire, ceci est d’autant plus important que les forces de l’ordre sont les alliées des populations locales pour la lutte contre le terrorisme. Surtout que dans cette lutte, la bataille du renseignement doit être gagnée. Conscient qu’il n’y a aucune zone au monde et surtout dans le Sahel qui ne soit exposée au terrorisme, Bakary Sambe pense que l’autre enjeu de l’Etat, c’est d’éviter que ces groupes arrivent au Sénégal et qu’ils réussissent à créer des couveuses locales pour pouvoir s’insérer dans le tissu social.
«LA CONVENTION ETAT-EMPLOYEUR EST LE SEUL MOYEN DE REGLER LE PROBLEME DES JEUNES DIPLOMES»
A l’occasion de la cérémonie de présentation de la nouvelle identité visuelle de la Banque Nationale pour le Développement Economique, le directeur général Thierno Seydou Nourou Sy a édicté un recette contre le chômage.
La problématique de l’employabilité des jeunes interpelle les autorités. A l’occasion de la cérémonie de présentation de la nouvelle identité visuelle de la Banque Nationale pour le Développement Economique, le directeur général Thierno Seydou Nourou Sy a édicté un recette contre le chômage.
Après 7 ans d’existence, la Banque Nationale pour le Développement Economique (Bnde) a changé d’identité visuelle. Ce changement, selon M. Sy, découle du fait que la banque est devenue un acteur majeur dans la vie économique du Sénégal. «La banque va continuer à financer les Pme et Pmi. Pendantla Covid19, nous avons accompagné le plan de résilience et nous allons aussi accompagner le plan de relance qui va être mis en place par l’Etat», promet-il.
Revenant sur le mode de financement de la Der, le directeur général de la Bnde déclare : «La partie de financement que la Der fait, aucune banque ne peut la faire. Il y a eu un mauvais procès contre cette institution, mais cet instrument est indispensable dans notre pays parce qu’il fait de l’amorçage».
M. Sy ajoute qu’avec la Der, ils ont financé plus de 2 000 micro-entreprises éparpillées partout au Sénégal et des jeunes porteurs de projet stratégique comme la pêche, le transport, le numérique, l’anacarde. Pour ce qui est de l’insertion des jeunes, il propose de redynamiser la convention Etat-employeur. «Cette convention va permettre l’insertion des jeunes diplômés sans emploi, parce que c’est d’abord eux qu’il faut insérer. Et c’est à eux qu’il faut trouver du travail, parce que l’on ne peut pas faire des études, sortir et ne pas trouver du travail. A mon avis, les entreprises sont prêtes à adhérer à cette convention-employeur, mais il faut qu’elle soit fonctionnelle et qu’elle donne des résultats», indique le DG de la Bnde qui estime que la convention Etat-employeur est le seul moyen de régler le problème des jeunes diplômés sans emploi. «Cela permet aux entreprises de les recruter et de partager avec l’Etat les frais salariaux jusqu’à ce que le jeune ait acquis de l’expérience. Nous l’avons fait pendant 2 ou 3 ans, mais nous nous sommes rendu compte que la partie où l’Etat devrait rembourser n’a jamais été faite. Finalement, c’est nous qui avons pris en charge le jeune pendant toute cette période», révèle-t-il pour s’en désoler. Ceux qui n’ont pas de diplômes, plaide-t-il, doivent être formés.
«Pour les jeunes entrepreneurs, il faut leur donner le cadre pour leur permettre d’avoir le financement et l’accompagnement qu’il faut afin qu’ils puissent créer des emplois. Il faut que les jeunes sachent qu’il n’est pas nécessaire de chercher des projets liés à leur formation. Il faut une flexibilité dans les projets. Que l’on aille faire autre chose parce qu’il y a beaucoup de choses à faire dans le pays. Il faut qu’ils soient beaucoup plus réalistes dans la gestion des projets et des entreprises. Une entreprise est une personne morale qu’il faut laisser en vie. Il ne faut qu’elle soit une caution de sinécure et que le jeune aille chercher une belle voiture, une belle maison», conseille Thierno Seydou Nourou Sy.
FONDS FORCE COVID-19, PLUS DE 690 MILLIARDS DÉJÀ DÉPENSÉS
“A la date du 31 mars 2021, au total 690 milliards 449 millions 094 mille 396 francs CFA ont été dépensés sur le budget global de 1000 milliards de francs CFA prévu dans le cadre du Fonds Force Covid-19”, a révélé le commandant Sylla
Au total 690 milliards 449 millions 094 mille 396 francs CFA ont été dépensés à la date du31mars2021 sur le budget prévisionnel de 1.000 milliards dédié au Fonds force Covid-19, a indiqué jeudi le commandant Mouhamadou Moustapha Sylla, chef de la cellule communication du comité de mise en œuvre des opérations dudit Fonds.
“A la date du 31 mars 2021, au total 690 milliards 449 millions 094 mille 396 francs CFA ont été dépensés sur le budget global de 1000 milliards de francs CFA prévu dans le cadre du Fonds Force Covid-19”, a révélé le commandant Sylla. Il s’exprimait au cours d’un forum axé sur la sécurité routière et le civisme, organisé par l’ONG PartnersWest Africa Sénégal.
“Les dépenses ont été effectuées selon quatre axes”, dont “l’axe de la santé avec 112 milliards 317 millions 415 mille 483 francs CFA, l’axe de résilience sociale des populations avec 97 milliards 970 millions 394 mille 087 francs CFA”, a-t-il avancé.
La résilience macroéconomique a mobilisé 368 milliards 443 millions 961 mille 621 francs CFA, et l’axe approvisionnement en hydrocarbures et denrées de première nécessité 112 milliards 717 millions 302 mille 205 francs CFA. Pour l’aide alimentaire, ce sont 64 milliards 150 millions 834 mille 604 francs CFA qui ont été dépensés, si l’on tient compte du milliard débloqué par la Délégation à l’entreprenariat rapide (DER) pour “soutenir la production horticole”.
Au total, 1 million 086 mille 146 ménages ’’ont été touchés à la date du 31 mars 2021’’, a-t-il précisé. Selon le commandant Sylla, les pièces justificatives de ces montants ont été reçues “avant le 31 mars 2021 pour la présentation du rapport final”. Il a assuré qu’”aucun ministère n’a été en reste pour la remise des pièces justificatives à la date du 31 mars 2021”.
En dehors du rapport proprement dit, il a signalé qu’une communication sera faite dans toutes les langues en direction des populations, avec des films documentaires. Il a annoncé que “des consultations citoyennes seront également organisées pendant trois mois avant de mettre le rapport définitivement à la disposition des autorités compétentes”. ’’Tout récemment, a-t-il signalé, les conducteurs de motos-taxis ont reçu un appui financier dans le cadre du Fonds Force Covid-19. Tout cela fera l’objet prochainement d’une mise à jour dans la transparence.”
Les autorités administratives de la région, les forces de défense et de sécurité, les acteurs du transport régional ont pris part à ce forum sur la sécurité routière. Aps
ALIOUNE NDOYE ANNONCE LE DEMARRAGE IMMINENT DES TRAVAUX
Le maire de Dakar Plateau s’est réuni hier avec le groupement d’entreprises, l’Agetip, le Sous-préfet de Dakar Plateau et les commissaires de police pour étudier le processus de lancement du projet de reconstruction du marché Sandaga.
Le maire de Dakar Plateau s’est réuni hier avec le groupement d’entreprises, la direction générale de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public (Agetip), le Sous-préfet de Dakar Plateau et les commissaires de police pour étudier le processus de lancement du projet de reconstruction du marché Sandaga. Ce projet estimé à plus 7 milliards FCFA, renseigne Alioune Ndoye, va bientôt démarrer.
«Nous sommes fin prêts pour démarrer les travaux de reconstruction du marché Sandaga. L’entreprise chargée des travaux n’attend de moi que la signature de l’ordre de service pour commencer», informe le maire de Dakar Plateau. Alioune Ndoye a tenu ces propos lors d’un point de presse organisé avec le groupement d’entreprises, la Direction générale de l’Agetip, le Sous-préfet de Dakar Plateau et les commissaires de police de la zone articulé autour du projet de réhabilitation du marché Sandaga.
Ce projet d’un coût de 7 milliards FCFA, indique-t-il, vise à conserver le site historique du marché à et respecter le patrimoine mais surtout à régler les problèmes environnementaux. «Ce projet intègre les différents soucis des riverains, des populations de Dakar, des acteurs commerciaux qui n’accepteront jamais que le marché soit délocalisé», affirme Alioune Ndoye qui estime que les principaux concernés sont dans l’attente depuis 2013. Profitant de son face à face avec la presse, le maire de Dakar Plateau a levé l’équivoque sur le différend entre sa commune et la Ville Dakar qui met en avant le droit de propriété du marché.
Selon Alioune Ndoye, cette affaire a été réglée par un arrêté préfectoral en date du 7 juillet 2020, portant dévolution du patrimoine et le redéploiement du personnel de l’ex-Ville de Dakar aux communes du département de Dakar. «C’est à partir de là que j’ai finalisé mon dossier technique et constitué mon dossier d’Appel d’Offre. La preuve, c’est le groupement formé d’entreprises internationales et sénégalaises qui a gagné l’appel d’offre. Le marché a été notifié le 4 mai dernier. Le groupement qui a gagné l’offre est en train de remplir les formalités en payant ses frais d’enregistrement qui s’élèvent à plus de 61 millions F CFA. Donc, si on veut nous ramener dans des débats inutiles, je me demande quel est le but recherché», s’interroge l’édile de Dakar-Plateau.
A l’en croire, le site de Sandaga n’a jamais bénéficié d’un projet de reconstruction porté par la Ville de Dakar. «Elle avait par contre un projet de rotonde qui consistait à délocaliser le marché Sandaga au niveau de Petersen. Ce qui a même obligé la mairie de Dakar à prendre un prêt de 4 milliards FCFA auprès de la Sgbs. Conséquence ? Ces 4 milliards FCFA ont été mobilisés, puis dépensés et remboursés avec des centaines de millions d’intérêts sans que le projet n’ait jamais démarré. C’est cela qu’on veut opposer à celui de la Mairie de Dakar Plateau», explique Alioune Ndoye, le maire de Dakar-Plateau Il rappelle que le projet est attribué au groupement d’entreprises Ecotra Aqua Groupe pour un délai contractuel de 24 mois. «L’entreprise est en train de s’engager auprès de moi pour réduire au maximum le délai parce que ses constructions auront des impacts sur la circulation, sur la sécurité et sur tous les aspects. C’est pourquoi, nous étions en réunion avec le Préfet pour voir comment gérer ces travaux et amoindrir les impacts négatifs sur la population», souligne le maire de Dakar Plateau qui promet d’autres communications pour mieux porter à la connaissance de la population l’objectif du projet.