L’attitude du Parti démocratique sénégalais (PDS) consistant à rester les bras croisés face à la demande du député de Bokk Gis Gis, Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly, de fédérer l’opposition parlementaire pour contester la modification de la loi sur l’état d’urgence est restée en travers de la gorge des membres du collectif « Noo Lank ». Guy Marius Sagna et ses camarades ont sorti un communiqué pour tirer à boulets rouges sur Abdoulaye Wade et ses troupes libérales.
Le collectif ‘’Noo Lank’’ bouillonne de colère contre Abdoulaye Wade et le Parti démocratique sénégalais (PDS). A l’issue de sa réunion hebdomadaire, le collectif s’en fendu d’un communiqué pour s’attaquer aux libéraux qu’il accuse d’avoir bloqué l’initiative de l’opposition parlementaire consistant à saisir le Conseil Constitutionnel pour invalider la modification de la loi 69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence. « Le collectif a ainsi examiné et déploré l’échec de l’initiative de saisine du conseil constitutionnel par l’opposition parlementaire pour contester la modification de la loi sur l’état d’urgence. ‘’Noo Lank’’ condamne le blocage de cette initiative par le PDS, jetant ainsi le trouble sur sa posture que les Sénégalais doivent interroger dans le contexte actuel de dragage des libéraux vers Macky Sall. ‘’Noo Lank’’ reste attentif à ces mouvements d’ombres et dénoncera toutes les postures qui trompent les populations sous le prétexte de la pandémie et de la proximité idéologique»,tempêtent Guy Marius Sagna et Cie.
Poursuivant, ‘’Noo Lank’’ invite « les forces citoyennes, patriotiques, et même la gauche, toute la gauche à ne pas se laisser surprendre et encercler par toutes manœuvres tendant à paralyser les forces de résistance au projet de rwandisation de la démocratie sénégalaise par l’accaparement des 3 pouvoirs par le Président Macky Sall, l’intimidation de la société civile et le musèlement de toutes les voix discordantes ». Sur un autre registre, le collectif a dénoncé l’arrestation de Boubacar Sèye, président d’Horizon sans frontières.
Selon ‘’Noo Lank’’, cet acte s’inscrit dans une stratégie du pouvoir qui voudrait en faire un exemple pour tous les acteurs de la société civile, les activistes, les chercheurs engagés et les leaders politiques. «A ce sujet, la réponse de l’UE, interpellée par ‘’Noo Lank’’, a manqué de clarté et de caractère résolutoire à la question posée par Boubacar Sèye et reprise par toutes les organisations de la société civile. Ce clair-obscur de la représentante de l’UE est une fuite de responsabilité inacceptable. Sa déclaration contribue à encourager l’opacité du gouvernement que dénonce précisément le président d’Horizon sans frontières. Cette connivence coupable est historiquement la cause et le lit de l’inefficacité de l’aide publique au développement qui est utilisée en grande partie pour enrichir des gouvernants et justifier la signature de contrats léonins sur les ressources naturelles du pays dans le domaine de la pêche, des mines, des hydrocarbures et des infrastructures. C’est pourquoi l’affaire Boubacar Sèye est le symbole d’une mal gouvernance économique et d’un régime liberticide dépassé», poursuivent Guy Marius Sagna et Cie.
Dénonçant le fait que les accusations de diffusion de fausses nouvelles soient utilisées comme dans le cas de l’article 80, pour imposer au juge l’emprisonnement de Boubacar Sèye, « Noo Lank » pense que ces chefs d’accusation doivent être combattus par toute la presse sénégalaise et la société civile. Autrement, souligne le collectif, c’est par la même accusation qu’elles seront muselées. « Boubacar Sèye est une cible choisie à dessein, un acte réfléchi qui s’inscrit dans un plan de rwandisation, théorisé depuis le 31 décembre par le Président Macky Sall lors de son entretien avec la presse pour que nul n’en ignore.
Conscient de cette volonté du Président Macky Sall de faire le vide des forces de résistance en vue d’un troisième mandat, le collectif ‘’Noo Lank’’ lance un appel solennel à toutes les forces citoyennes, sociales et politiques pour se liguer afin de faire libérer Boubacar Sèye et s’opposer à la stratégie d’accaparement des pouvoirs par Macky Sall. Dans ce sens, ‘’Noo Lank’’ a déjà entamé des rencontres et discussions pour élargir son cadre de luttes citoyennes», renseignent Guy Marius Sagna et Cie.
TAMBA SE REBELLE
Les cadres, jeunes, politiques et apolitique de la région de Tambacounda exigent le démarrage des travaux de l’Université du Sénégal Oriental (USO).
Les cadres, jeunes, politiques et apolitique de la région de Tambacounda exigent le démarrage des travaux de l’Université du Sénégal Oriental (USO). Ils comptent organiser une marche nationale le 29 janvier prochain pour se faire entendre et dénoncer le mépris dont la région fait l’objet.
Il faudra plus qu’une rencontre dans un bureau climatisé et de belles promesses pour faire baisser la colère des cadres de Tambacounda. Las d’attendre le démarrage des travaux de construction de l’Université du Sénégal Oriental (USO), Tamba semble désormais faire sienne l’assertion selon laquelle le roi ne lâche que ce qu’on lui arrache.
Sur l’initiative de l’adjoint au maire de ladite ville, Bounama Kanté, plusieurs cadres se sont donné la main pour exiger que l’USO devienne une réalité. Ils comptent d’ailleurs organiser une marche nationale le 29 janvier prochain et menacent de se faire entendre d’une autre manière si leur manifestation est interdite pour une quelconque raison. Pourtant, avant d’en arriver là, ces dignes fils de Tambacounda ont fait recours à plusieurs stratégies. D’abord, avant même que l’Etat ne pense à doter d’une université le Sénégal oriental, constitué de la région de Kédougou et de celle de Tambacounda, il a fallu que les députés de cette partie du pays refusent en 2015 de voter le budget du ministère de l’Enseignement supérieur, dirigé à l’époque par Mary Teuw Niane. C’est ainsi qu’un Comité Régional de Développement (CRD) a été tenu en 2016 pour déterminer le lieu devant abriter l’établissement universitaire. La même année, la pose de la première prière a été effectuée, avec une promesse de démarrage des travaux en 2017. Mais jusqu’à présent, déplorent les cadres de Tamba, l’affaire semble désormais être rangée aux oubliettes. Et ce qui leur fait le plus mal, c’est que le projet de l’Université du Sénégal Oriental ne fait même pas partie du programme triennal. Une situation inacceptable, selon eux.
Ainsi, curieusement pour cette région dont les hommes politiques ne s’entendent que sur leurs différences, ces derniers ont mis de côté leurs propres intérêts pour parler d’une seule voix. Au demeurant, le député et président du conseil départemental de Goudiri, Djimo Souaré, membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), avait déjà donné le tempo. Lors du passage du ministre de l’Enseignement supérieur à l’Assemblée nationale, il avait haussé le ton et réclamé la construction de l’université au nom de l’équité territoriale. « Dans l’ouest du pays, la région de Dakar accueille les universités Cheikh Anta Diop et Amadou Makhtar Mbow, l’Université Gaston-Berger se trouve dans une région du nord (Saint-Louis) qui bénéficie également de la présence d’un institut supérieur d’enseignement professionnel en construction à Matam. L’Est est la seule partie du pays où n’existe aucun établissement d’enseignement supérieur public», avait dénoncé le parlementaire. Les ressortissants du Sénégal oriental dont des sommités intellectuelles à l’image du Pr Cheikh Sidi Kane ont rejoint le concert de récriminations pour que l’Etat central comprenne que Tambacounda aussi fait partie du Sénégal.
ENTRE LARMES, TRISTESSE, JETS DE PIERRES ET GAZ LACRYMOGENES
Le spectacle était désolant ce week-end au quartier Mbour 4 extension de Thiès, avec une opération de démolitions de constructions dites irrégulières, par la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS).
Le spectacle était désolant ce week-end au quartier Mbour 4 extension de Thiès, avec une opération de démolitions de constructions dites irrégulières, par la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS). Les bulldozers ont pris d’assaut des maisons, sous les yeux impuissants de pères de familles qui ont versé de chaudes larmes. Irrités, les jeunes se sont finalement révoltés et il s’en est suivi des jets de gaz lacrymogènes par les forces de sécurité et de pierres par les manifestants.
Au quartier Mbour 4 extension de Thiès, le pire a été évité de justesse ce week-end, lors des opérations de démolitions de constructions jugées irrégulières et bâties dans la forêt classée. Les opérations étaient menées par la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS) sous l’égide des autorités compétentes. Le spectacle était pour le moins surréaliste le samedi matin, avec des bulldozers qui ont pris d’assaut des maisons pour les transformer en poussière et dont le coût est parfois estimé à plusieurs dizaines de millions de Fcfa. Tout s’est déroulé devant des pères de familles impuissants et certains n’ont eu d’autre recours que de verser de très chaudes larmes, voyant tout leur avenir et celui de leurs progénitures anéantis en quelques minutes. Des familles ont tenté d’ailleurs de faire de la résistance, préférant mourir avec leurs enfants dans leurs maisons, plutôt que d’en sortir pour se retrouver dans la rue. Mais la plupart d’entre elles n’ont pu tenir devant la force publique et de guerre lasse, elles ont assisté à l’écroulement de leurs maisons. Les jeunes du quartier et des environs se sont révoltés, pour ensuite convoquer la violence dans leurs arguments, avec des jets de pierres ; les forces de l’ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des courses-poursuites. Des pneus ont été brûlés partout dans la zone et les axes routiers bloqués avec des briques et autres objets. Ce face-à-face entre policiers et jeunes a été ponctué par plusieurs arrestations dans les rangs des manifestants. La couleur avait été déjà été donnée la veille après que l’autorité administrative a donné le coup d’envoi des destructions. Dans la nuit, des scènes de révolte se sont multipliées dans la rue, causant des embouteillages monstres sur la route de Mbour, dans l’axe Stade Lat-Dior vers l’autoroute à péage. Le premier jour de démolition avait déjà fait beaucoup de victimes avec des familles ayant passé la nuit à la belle étoile. D’autres ont passé la nuit à la mairie de Thiès-Ouest et les plus chanceux ont bénéficié de chambres d’hôtel prises en charge par le Maire de Thiès-Ouest. Les yeux larmoyants, le peintre Ousmane Ndiaye affirme que si les destructeurs connaissaient à la lettre comment il a acquis sa parcelle de 300 mètres carrés, jamais ils n’auraient posé cet acte. Il poursuit : « Tout ce que j’étais en train de construire pour l’avenir de mes enfants et de mes parents s’est écroulé comme un château de cartes. J’avais déjà clôturé le terrain et même construit une chambre, mais tout est anéanti. Qu’on me rembourse au moins ce que j’ai déjà investi ! »
Les larmes aux yeux, Mamadou Diallo, habitant le quartier Mbour 3, explique qu’il tire ses revenus de la débrouillardise pour abriter et nourrir sa famille. Il indique d’ailleurs qu’une maison lui a été prêtée et il ne comptait que sur sa parcelle de Mbour 4 extension, pour avoir enfin un toit. Avec ses maigres économies, il avait pu entamer des travaux, notamment un bâtiment à 3 pièces dont la construction avait déjà atteint un niveau de 6 rangs après la fondation. Mais, se désole-t-il, tout a été détruit et l’espoir de toute une famille qui s’est envolé. C’est la ville de Thiès qui avait loti en 2006 le site en question à Mbour 4 extension, d’une superficie de 82 hectares. Mais il s’est trouvé que les 67 ha se trouvaient dans l’emprise de la forêt classée. Les attributaires se sont retrouvés devant cet obstacle, étant entendu qu’il fallait impérativement une déclassification avant toute construction. Ce qui n’est toujours pas le cas, malgré les promesses fermes faites par le Président Macky Sall en décembre 2017. Ne pouvant pas obtenir d’autorisation de construire dans ces conditions, beaucoup de propriétaires de parcelles ont engagé des constructions comme si de rien n’était, malgré les sommations de la DSCOS et parfois même les travaux se faisaient la nuit, pour échapper au contrôle. « Les gens ont toujours fait la sourde oreille, c’est pourquoi, l’administration a décidé d’intervenir sur le terrain et procéder aux démolitions qui s’imposent », a déclaré le Préfet de Thiès.
LE MAIRE TALLA SYLLA OBTIENT LA SUSPENSION DES OPERATIONS
La tension était vive dans tous les environs, avec des courses-poursuites entre policiers et jeunes manifestants, ponctuées par des échanges de jets de pierres et de gaz lacrymogènes. C’est dire que de graves dérapages étaient en train d’être opérés, avec une violence qui s’intensifiait de plus en plus et pouvant mener à l’irréparable, qui semblait d’ailleurs imminent. C’est dans cette ambiance délétère que Talla Sylla Maire de la ville de Thiès a débarqué, pour apporter la nouvelle qui a ramené le calme et signé la cessation des hostilités. Il venait d’obtenir des autorités la suspension des opérations de démolitions.
S’expliquant sur cette nouvelle donne, il déclare devant une foule de pères de familles soulagés : « Dès que nous avons été informés de la situation qui prévalait à Mbour 4 extension, nous avons tenu à prendre langue avec les autorités concernées qui pouvaient prendre des initiatives et poser des actes concrets allant dans le sens de stabiliser, de calmer la situation et d’ouvrir des perspectives d’échanges, de dialogue pour permettre qu’il y ait des solutions durables. Nous avons obtenu des autorités la décision d’arrêter les démolitions, mais nous sommes aussi porteurs d’un message auprès des populations et c’est pourquoi nous avons prévu de rencontrer leurs représentants, pour aller au fond des choses. Il s’agit en définitive de voir comment trouver les bonnes perspectives et régler définitivement ce problème. Le Président leur avait promis une régularisation des parcelles où ils ont déjà construit leurs maisons et nous ferons tout pour que cette promesse soit tenue.»
THIERNO BOCOUM PRESIDENT DU MOUVEMENT AGIR «CES PERES ET MERES DE FAMILLES NE MERITENT PAS UN TEL SORT, DEVANT LEUR PROGENITURE»
Thierno Bocoum Président du mouvement Alliance Générationnelle pour les Intérêts de la République (AGIR) est allé hier au chevet des impactés des opérations de démolitions au niveau du quartier Mbour 4 extension de Thiès. Selon lui, ces pères et mères de familles ne méritent pas un tel sort devant leurs progénitures. Il poursuit : « Cet acte est ignoble, inhumain et fait peur dans un Etat de droit et de démocratie. Il faut défendre la dignité humaine et cette facilité à détruire les biens d’autrui, à humilier des pères de familles en les mettant dans des situations de précarité est inadmissible, incompréhensible, surtout dans ce contexte de pandémie de COVID19. D’ailleurs, tout au début de la crise sanitaire, le président de la République avait pris une décision allant dans le sens d’éviter que les défaillants de paiement de location ne soient mis dehors. Aujourd’hui il ne s’agit de payer, il ne s’agit pas d’un contentieux entre locataires et bailleurs, mais de maisons habitées qui ont été détruites et les habitants mis en dehors ». « Le message à travers cette opération serait-il de faire comprendre aux Sénégalais que les promesses du chef de l’État n’engagent que ceux qui y croient ? s’est-il interrogé, avant d’ajouter qu’un État fort, c’est aussi un État qui fait du respect de la parole donnée un principe immuable et que la promesse du président de la République doit être respectée. Pour lui, des constructions dites irrégulières devaient être arrêtées dès le début et les sites sauvegardés et un État fort, ce n’est pas un État qui se plaît à détruire, à humilier, à rabaisser des pères et mères de familles.
LA QUESTION D'UNE CANDIDATURE COMMUNE DE L'AFRIQUE DE L'OUEST A LA CAF
Une candidature unique de la zone Ouest A dépendrait d’un dialogue que devraient initier les présidents Macky Sall du Sénégal et Mohamed Ould El-Ghazaouani de la Mauritanie afin de trouver un consensus entre Me Augustin Senghor et Ahmed Yahya
Les Présidents des Républiques du Sénégal et de la Mauritanie, Macky Sall et Mohamed Ould El-Ghazaouani doivent se parler afin de trouver un consensus pour une candidature unique de la zone Ouest A à la présidence de la CAF dont l’élection est prévue le 12 mars prochain à Rabat au Maroc. C’est la conviction du président de cette zone, le Guinéen Antonio Souaré. Il l’a affirmé lors d’une conférence de presse tenue, en marge de l’Assemblée générale de l’UFOA A, samedi, à l’hôtel Perola de Praia au Cap-Vert.
Une candidature unique de la zone Ouest A dépendrait d’un dialogue que devraient initier les présidents Macky Sall du Sénégal et Mohamed Ould El-Ghazaouani de la Mauritanie afin de trouver un consensus entre Me Augustin Senghor et Ahmed Yahya. C’est la conviction clairement affichée par le président de la zone Ufoa A, Antonio Souaré. «Nous sommes une famille. Mais, il se trouve que nous avons deux candidats au niveau de notre zone.
Toutefois, une candidature unique reste dans le domaine du possible», a d’emblée indiqué le président de l’UFOA A. Avant de faire un rappel historique comme pour laisser entendre que l’- heure de l’Afrique de l’Ouest a bien sonné et qu’il ne faudrait pas la rater. «Dans l’histoire de la CAF, c’est la première fois que la zone a la chance d’avoir un président de la CAF comparativement à d’autres zones qui en ont déjà exercé. Il ne reste que la zone ouest africaine». Toutefois, s’est-il empressé d’ajouter, «il y a un problème épineux qui se pose. C’est les politiques. Il ne faut pas se cacher, les politiques auront leur mot à dire. Nous avons cherché à avoir une candidature unique dans notre zone (...), mais c’est un problème qui nous dépasse». «Ce sont nos présidents de la République qui donnent leur quitus. C’est un honneur pour chaque président de voir un fils du pays devenir président de la CAF. Donc, la décision finale reviendra aux présidents. Seuls nos chefs d’état peuvent décider. On a indiqué la voix», a-t-il soutenu.
LE CAS FAMARA BANGOURA DE LA GUINÉE
Par ailleurs, le président Antonio Souaré a tenu à rappeler l’année où selon lui, un Guinéen a failli devenir président de la CAF en 1988. Mais a-t-il laissé entendre sa candidature a été torpillée. «C’est ainsi que Issa Hayatou est devenu président de la CAF pendant plus d’une vingtaine d’années», a déclaré le président de l’UFOA A. Sud Quotidien qui a voulu en savoir plus, a saisi une source à Conakry qui confirme les propos du président Souaré. «Il s’agit de Famara Bangoura. En 1988, il avait des soutiens très importants. Mais certains Guinéens sont allés dire au président d’alors (Lassana Conté, Ndlr) qu’il était contre lui. C’est ainsi qu’il n’a pas pu obtenir le soutien de la Guinée. Il finira par renoncer à se présenter», confie notre source.
ENGAGEMENT DE LA GAMBIE À COMBATTRE LE TRAFIC ILLICITE DE BOIS EN CASAMANCE, UN OUI DE FAÇADE
Le Sénégal et la Gambie ont entériné un nouvel accord de coopération pour freiner le trafic abusif de bois au Sud du pays, le vendredi 15 janvier passé.
Le Sénégal et la Gambie ont entériné un nouvel accord de coopération pour freiner le trafic abusif de bois au Sud du pays, le vendredi 15 janvier passé. La question qui se pose est l’opportunité d’un tel engagement, si l’on sait que les décisions antérieurement prises par ce pays voisin n’ont pas servi à endiguer le phénomène qui continue sa progression. Il semble que les beaux discours du gouvernement d’Adama Barrow ont pris le dessus sur des actes concrets et sincères qui militent pour la cessation de ce trafic illicite qui décime les dernières réserves de forêt du Sénégal.
L’information barre la «Une» du quotidien national «Le Soleil» du samedi 16 et dimanche 17 janvier 2021. «Lutte contre la coupe illicite de bois : Dakar et Banjul décrètent la tolérance zéro», estil titré. Le quotidien gouvernemental est revenu sur cet accord parce que la veille, vendredi 15 janvier, une réunion avait été organisée à Dakar sur la question. A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Gambiens de l’étranger, Mamadou Tangara, revenant sur la question de la coupe et du trafic illicite de bois dans les forêts méridionales du Sénégal, a soutenu que «ce n’est pas un problème gambien, ni sénégalais, mais un problème sénégambien».
Avant de réaffirmer l’engagement du gouvernement gambien du président Adama Barrow de travailler, main dans la main, avec le président Macky Sall, pour qu’une solution pérenne soit trouvée. Cependant, il serait «nihiliste» de croire à ce fort engagement de l’autorité gambienne, si l’on sait que de telles volontés avaient été manifestées par son pays, de par le passé, sans qu’elles ne soient suivies d’effets conséquents. Oui ! Ce cri de guerre à côté du Sénégal n’est pas une nouveauté. En 2018, le président Macky Sall et son homologue gambien, Adama Barrow, fraichement arrivé au pouvoir, avaient décrété une entente dans ce sens. «Le trafic illicite de bois n’est pas seulement une violation formelle de la loi ; il est aussi et surtout une source d’instabilité pour la société et l’Etat. C’est pourquoi nous ne devons ménager aucun effort pour faire de la lutte contre ce fléau une priorité de premier ordre, notamment dans le cadre de l’accord sur la gestion des ressources transfrontalières dans le domaine de la foresterie», avait dit le président de la République, Macky Sall, lors d’un Conseil présidentiel.
Par la suite, les deux pays avaient signé une entente dans la lutte contre le trafic de bois. Aussi, toujours en 2018, lors d’un atelier régional sur la gestion des forêts transfrontalières entre la Gambie, la Guinée-Bissau et le Sénégal, ayant été tenu à Kaolack le 26 juillet 2018, sous la Direction de la Banque Mondiale, le ministre gambien de l’Environnement, des Changements climatiques et des Ressources naturelles, Lamine Dibba, avait fait état de la ferme volonté de son pays à préserver les forêts frontalières. La volonté de coopérer est donc exprimée, à tout va. Mais, toujours sans que le résultat attendu de ces engagements «manifestés» ne soit noté. Malgré le déploiement de Forces de défense et de sécurité sénégalaises le long de la frontière entre les deux pays, les trafiquants de bois continuent d’exercer leurs activités, un de leurs refuges étant la Gambie. Suréquipés, comme le reconnait-on souvent, ils narguent les agents des Eaux et Forêts.
UNE ENQUÊTE DE BBC DÉMONTRE UN VASTE RÉSEAU DE TRAFIC VERS LA CHINE À PARTIR DE LA GAMBIE, EN MARS 2020
La marchandise frauduleuse qui n’est autre que des troncs d’arbres pris à la Casamance, transite par la Gambie pour des pays comme la Chine. On se rappelle qu’en décembre 2019, la Brigade des Eaux et Forêts de Sindian avait mis la main sur deux camions immatriculés en Gambie et remplis de bois. Plus tôt, en avril de la même année, une saisie record, au port de Banjul, de quatre (4) conteneurs de bois en provenance du Sénégal, avait été signalé par le quotidien «Source A».
En mars 2020, l’enquête de BBC Eyes intitulée «Les arbres qui saignent», faite sur le trafic de bois vers la Chine en provenance de la Gambie, révèle qu’au cours des six dernières années, ce pays a exporté plus de 600.000 tonnes de bois de rose. La marchandise est venue du Sénégal. Pour le média international britannique, c’est l’équivalent d’un (1) million d’arbres qui a été expédié en Chine, dont la valeur est estimée à 300 millions de dollars. Mieux, 300.000 tonnes de bois de rose ont été exportées vers la Chine, depuis la Gambie, en trois ans, c’est-à-dire de 2017 à 2020. Et pourtant, l’arrivée du président Adama Barrow au pouvoir en 2017 avait fait naître de l’espoir quant à la disparition de la pratique.
Hélas ! La donne n’a pas changé et les autorités sénégalaises le reconnaissent d’ailleurs. En atteste, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, a affirmé, lors de cette rencontre bipartite, que «les rapports et autres données dont nous disposons décrivent une situation alarmante, ainsi qu’un désastre écologique, sanitaire». Il s’y ajoute, souligne-t-elle, que les coupeurs de bois rusent avec les Forces de sécurité.
A signaler que le gouvernement du Sénégal a multiplié les actions afin que le bois de vène soit inscrit à l’Annexe 2 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Mais le trafic continue. L’urgence est donc, pour le Sénégal, de miser sur une alliance saine afin de préserver ce qu’il reste des forêts de cette partie sud qui regorge les dernières richesses forestières du pays.
DOUBLE JEU DE LA GAMBIE : Ces faits qui accablent le pays de Barrow
Le 6 janvier dernier, les agents des Eaux et Forêts de la Brigade de Sindian ont saisi un véhicule, avec immatriculation gambienne. A son bord, il y avait 60 billons de vène d’un mètre de long chacun.
Selon une source proche du dossier, l’opération a permis l’arrestation de trois Gambiens actuellement en garde à vue à Bignona et la procédure de déferrement est en cours. Autre chose qui prouve aussi que la partie gambienne ne joue pas franc jeu dans cette affaire de coupe et trafic illicite de bois des forêts casamançaises, c’est le refus de droit de poursuite de présumées «délinquants» du couvert végétal, en territoire gambien.
Lors de la réunion du vendredi, elle n’a pas voulu l’instauration d’une telle règlementation. Ainsi, avec une frontière très vaste, il est très facile pour le trafiquant de bois, poursuivi par les agents des Eaux et Forêts, de se réfugier en Gambie, sans être inquiété. De même, les villageois à la frontière sont réticents souvent à la présence des Forces sénégalaises.
L’on se souvient, en effet, de l’histoire des agents de sécurité qui ont été séquestrés par des populations gambiennes. L’engagement de la Gambie pour combattre la coupe de bois n’est donc qu’une ruse, faisant croire au voisin sénégalais que la volonté y est. Or, la vérité est toute autre. La Gambie tient à ce business lucratif qui renfloue ses caisses
LA LUTTE CONTRE LE COVID-19 ET LES HOMMAGES RENDUS À JEAN MEISSA DIOP À LA UNE
Dakar, 25 jan (APS) - La lutte contre la pandémie de Covid-19 et les hommages rendus au défunt journaliste Jean Meissa Diop font la une des quotidiens pour leur édition de ce lundi.
Les journaux s’intéressent à la campagne de vaccination qui se prépare pour l’éradication du coronavirus qui, selon le ministère de la Santé, a fait 575 morts au Sénégal. Ils évoquent également les mesures prises par l’Etat pour rompre la chaîne de transmission de la maladie.
L’Observateur est préoccupé par l’"inefficacité" du couvre-feu instauré dans les régions de Dakar et Thiès (ouest). "Cette mesure ne semble toujours pas avoir l’effet escompté. La propagation du virus se poursuit dans ces deux régions", constate-t-il.
"Macky Sall, dos au mur", titre WalfQuotidien, qui fait le constat suivant, concernant la lutte contre la pandémie de Covid-19 au Sénégal : "Après la hausse (…) des nouvelles contaminations et des morts, l’idéal serait de prendre de nouvelles mesures restrictives pour éviter l’hécatombe. Mais la situation économique est intenable. Le chef de l’Etat est coincé par les finances publiques."
"Efficacité, risques, scepticisme des populations… Un vaccin, mille questions", ajoute-t-il.
"Les frais d’une ordonnance", titre Le Quotidien, selon lequel le Sénégal doit acheter 38 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 et "mettre à niveau" sa chaîne de froid en vue de leur bonne conservation.
Il faut ajouter à ces "défis" l’adhésion des populations et des professionnels de la santé à la campagne de vaccination, selon le même journal.
Kritik’ affirme que "les autorités craignent les réticences" d’une partie de la population à laquelle les vaccins sont destinés.
"Ignorance, incertitude, doute, inconnu, un ensemble de facteurs qui entretiennent la psychose autour des vaccins annoncés", lit-on dans ce journal.
EnQuête évoque "la course contre la mort" à laquelle se livre le personnel chargé de soigner les cas graves de Covid-19. Il y a une "grande crainte" concernant l’approvisionnement correct en oxygène dans les services de réanimation des hôpitaux, selon le journal.
On apprend du quotidien Le Soleil que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est prononcée pour "un accès universel aux vaccins" contre le coronavirus.
Cette revendication a été exprimée lors du 58e sommet des pays membres de ladite organisation.
En plus du "principe d’équité" des pays, concernant l’accès aux vaccins, le président sénégalais, Macky Sall, prenant part à ce sommet, "a mis l’accent sur l’acquisition de vaccins répondant aux normes de sécurité et d’efficacité", ajoute Le Soleil.
Tribune signale "l’organisation en grande pompe d’évènements où les rassemblements ne peuvent être évités". "Il s’agit des funérailles, des baptêmes et des mariages", précise-t-il, rappelant que les rassemblements sont interdits par les autorités pour réduire le rythme de propagation de la maladie.
Les quotidiens regrettent le rappel à Dieu du journaliste Jean Meissa Diop. Il est décédé dimanche à l’âge de 58 ans.
"L’orthodoxie perd son ange gardien", écrit WalfQuotidien, le journal qui a employé Diop pendant plus de deux décennies.
"Jean Meissa Diop s’en est allé pour l’au-delà. Une triste nouvelle pour la presse sénégalaise à laquelle il a consacré sa santé et son énergie, sa vie pour faire court", commente le même journal.
"Humble, modeste, sociable, ouvert, disponible, cultivé et généreux dans le partage du savoir", écrit Sud Quotidien pour rendre hommage au directeur de publication de Walf Grand’Place, la version people de WalfQuotidien qui a cessé de paraître.
"Adieu l’expert !" s’exclame EnQuête, l’un des canaux de diffusion de la célèbre chronique "Avis d’inexpert" que de nombreux lecteurs de la presse sénégalaise lisaient avec bonheur sous la plume du défunt journaliste.
Il ajoute qu’avec son décès, le journalisme perd un "formateur hors pair" et un "défenseur infatigable des couches vulnérables".
Le Soleil rend hommage à "un journaliste au parcours exemplaire", réputé pour sa "rigueur" et sa "finesse d’esprit".
"Jean Meissa Diop a toujours fait preuve d’un grand professionnalisme et d’une autorité journalistique appréciée", témoigne L’Observateur de la vie du célèbre journaliste culturel, ancien membre du Conseil national de régulation de l’audiovisuel.
"JMD comme journaliste modèle et dévoué (…) Jean fait partie de ces gens qui ont le don de l’humilité, de l’honnêteté et de la générosité intellectuelle. La passion [du journalisme] dans le comportement, dans l’écriture et dans les critiques. Rares sont ceux qui lui contestent sa vaste culture des grands sujets (…) A Dieu l’expert !", lit-on dans Le Quotidien.
L’As estime que "la presse perd une boussole" avec le décès de Diop. C’est "un contrôleur (…) de la qualité journalistique" qui s’en est allé, selon le même journal.
266 NOUVELLES CONTAMINATIONS, 2 CAS IMPORTÉS, 7 DÉCÈS ET 51 PATIENTS EN RÉA
A ce jour, 24 993 cas déclarés positifs dont 20 681 guéris 580 décès et 3729 sous traitement.
266 nouvelles contaminations liées au coronavirus ont été répertoriées sur un échantillon de 2099 tests réalisés, soit un taux de positivité de 12,67%. Il y a eu, 111 cas contacts, 2 cas importés et 153 cas issus de la transmission communautaires. Lesquels sont localisés dans les localités suivantes : Saint-Louis, Thiès, Maristes, Rufisque, Saly, Touba, Mermoz, Bakel, Dakar-plateau, Kaolack, Mbour, Amitié 2, Camberène, Diourbel, Liberté 6, Ouest Foire, Sicap Foire, Popenguine, Richard Toll, Amitié 1, Benn Tally, Fadia, Dieuppeul, Matam, Passy, Sokone, Almadies, Koki, Dahara, Diakhao, Diamnadio, Guédiawaye, Glof Sud, Gossas, Gueule Tapée, Hamo,, Gadaye, Patte d’Oie, Ranérou, Rebeus, Sacré cœur, Sicap, Tamba, Tiadiaye, Vélingara, Yeumbeul, Zone A et Zone B.
Il y a eu 205 patients guéris là où 51 sont pris en charge dans les services de réanimation. Malheureusement, 7 décès ont été enregistrés.
A ce jour, 24 993 cas déclarés positifs dont 20 681 guéris 580 décès et 3729 sous traitement. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale exhorte les sénégalais à respecter les mesures d’hygiène individuelles et collectives, surtout le port obligatoire du masque.
LA FORET CASAMANÇAISE, ZONE A RISQUE ET SOUS LE CONTROLE DE BANDES ARMEES
Rapts, kidnappings, enlèvements, assassinats font la triste réputation des différentes forêts casamançaises
Entre mines et emprise de bandes armées, la forêt casamançaise est devenue, ces dernières années, une forêt à risque. Rapts, kidnappings, enlèvements, assassinats font la triste réputation des différentes forêts casamançaises. Aussi sont-elles devenues presque infranchissables pour les populations qui assistent impuissamment à l’exploitation de leurs ressources ligneuses par des bandes armées qui ont fait de ces forêts leur chasse gardée.
Les derniers événements et incidents malheureux survenus en Casamance ont presque tous une corrélation avec la coupe de bois. Suffisant pour illustrer la mainmise de certains éléments armés sur ces forêts de la Casamance. La tuerie de Boffa, en 2018, est un exemple patent de cette lancinante question de l’exploitation des forêts casamançaises. La coupe de bois et autres pratiques de déforestation bannies par l’Etat, ces forêts de la Casamance, du moins certaines, sont désormais sous le contrôle d’éléments armés supposés appartenir au Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). Ces derniers, souvent retranchés dans ces forêts, ont fini de transformer ces forêts en zone de prédilection, au grand dam des populations qui ne peuvent plus y accéder. Et certains qui essaient d’y aller pour exploiter leurs ressources (plantations d’anacardiers, de manguiers, etc.), devraient franchir une ligne rouge matérialisée par les éléments armés. Comme une ligne de démarcation dans ces forêts, l’entrée est «formellement» interdite par ces bandes armées. En janvier 2018, des exploitants forestiers qui étaient à la recherche de bois dans la forêt de Bayotte-Est ont été sauvagement abattus par un «commando armé».
A l’origine de cette barbarie, l’exploitation des forêts. Des jeunes de Diagnon ont subi le même sort, dans la forêt de Mbissine, quelques années plus tôt, le 21 novembre 2011. Leur seul tort était de chercher du bois mort dans la forêt. Les exemples foisonnent dans cette partie sud du pays où la forêt casamançaise est devenue, ces dernières années, une forêt à risque. Les disparitions de personnes se multiplient : trois jeunes partis à la cueillette de fruits sauvages sont introuvables depuis plus d’un an dans la forêt de Bidialon, dans la commune de Boutoupa Camaracounda. Et, comme si cela ne suffisait pas, mardi dernier, neuf jeunes partis chercher du bois mort sont tombés sur des hommes armés qui les ont pris en otage, les ont malmenés avant de les libérer avec ce message : «ne revenez plus ici».
UNE INTERDICTION DE PENETRER QUI CACHE MAL DES ACTIVITES DE TRAFIC ILLICITE DE BOIS A L’INTERIEUR
Des forêts riches en ressources aujourd’hui «accaparés» par des bandes armées qui en ont fait leur chasse gardée. Les populations, privées d’action dans ces forêts, assistent désespérément à l’exploitation de leurs ressources par des individus armés devenus les «nouveaux maîtres» dans ces forêts casamançaises. Rapts, enlèvements, kidnappings, assassinats résument aujourd’hui les dangers encourus par ces populations qui s’aventurent à y pénétrer. Les opérations de ratissage souvent enclenchées par l’Armée pour nettoyer les zones se heurtent à l’hostilité de la zone. Comment nettoyer totalement ces forêts infestées de mines et zones de prédilection de bandes armées ? Cette question trouve aujourd’hui difficilement une réponse, si l’on sait que le contrôle de ces forêts laisse jaillir un phénomène de trafic de bois. Car, comment comprendre que ces forêts sous le contrôle d’éléments armés soient quotidiennement sous l’agression humaine. Une interdiction de pénétrer qui cache souvent des activités illicites à l’intérieur.
ALIOUNE TINE VEUT UNE LOI POUR LA PROTECTION DES LANCEURS D’ALERTE
Il déplore l’arrestation puis la détention prévention du président de l’Ong Horizon sans frontières (Hsf), Boubacar Sèye
Le président fondateur du Think Tank Afrikajom Center et ancien directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre plaide pour la mise en place d’une loi qui protège les lanceurs d’alerte et les défenseurs des droits de l’homme des mandats de dépôt systématiques. Invité de l’émission Objection de la radio Sud fm hier, dimanche 24 janvier, Alioune Tine qui a fustigé la détention préventive du président de l’Ong Horizon sans frontières (Hsf), Boubacar Seye a préconisé par ailleurs l’élaboration d’un code sanitaire en lieu et place de la nouvelle Loi sur l’état d’urgence sanitaire.
Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sud fm (privée) hier, dimanche 24 janvier, Alioune Tine est encore monté au créneau pour déplorer l’arrestation puis la détention prévention du président de l’Ong Horizon sans frontières (Hsf), Boubacar Sèye.
Face à notre confrère Baye Oumar Guèye, le président fondateur du Think Tank Afrikajom Center et ancien directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a indiqué que l’Etat du Sénégal, à la suite de cette alerte lancée par Boubacar Sèye sur les fonds alloués à la lutte contre l’émigration, laquelle a eu un « grand succès, au-delà même du Sénégal», devrait plutôt « prendre la responsabilité d’organiser les assises de l’émigration». « Ce qui est arrivé à Boubacar Sèye est une erreur monumentale. Il faut que l’Etat fasse preuve d’écoute », a martelé Alioune Tine qui plaide dans la foulée la mise en place d’une loi protégeant des lanceurs d’alerte et les défenseurs des droits de l’homme des mandats de dépôt systématiques, émis par la justice, en raison du travail d’alerte qu’ils font. «Dans une démocratie normale, nous avons des lanceurs d’alerte qui sont des gens qui font des investigations et sont souvent détenteurs d’informations fondamentales pour aller dans le sens du renforcement de la bonne gouvernance. Ces derniers méritent une loi qui les protègera des mandats de dépôts. C’est à l’Etat de le faire pour améliorer la démocratie au Sénégal », a-t-il ajouté.
Poursuivant son propos, l’ancien Président de la Raddho et du Comité Sénégalais des Droits de l’Homme a également exprimé ses réserves sur la modification de la Loi 29-69 relatif à l’état d’urgence et l’état de siège.
Estimant que la situation actuelle est tendue par les récriminations de plusieurs segments de la société qui sont en train de se plaindre, Alioune Tine souligne que l’Etat devait étudier «les propositions très concrètes qui avaient été faites par les organisations de la société civile, pour ne pas avoir recours à des législations d’urgence». «Là où on parle d’urgence sanitaire, pourquoi ne pas élaborer un code de la santé qui permettrait de prendre en charge toutes ces préoccupations concernant les pandémies et autres. De la même manière, on pourrait le faire pour les catastrophes. Aujourd’hui, c’est l’effondrement de l’Etat de droit et de la démocratie», a-t-il lancé.
QUAND L’ENJEU DU BOIS BAFOUE LA LOI SOUS TOUS LES TOITS
Après le relatif répit imposé par la Covid-19, le trafic de bois reprend progressivement en Casamance. Pour cause, les trafiquants refusent à leur tour d’aller au chômage et reprennent les tronçonneuses, quoique de façon timorée
Après le relatif répit imposé par la Covid-19, le trafic de bois reprend progressivement en Casamance. Pour cause, les trafiquants refusent à leur tour d’aller au chômage et reprennent les tronçonneuses, quoique de façon timorée. Les Forces de défense et de sécurité, quant à elles, renforcent la veille sentinelle, même si la complicité des populations locales altère leurs stratégies de lutte, de prévention et de dissuasion. Par endroit, des hommes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), à travers leurs différentes branches, s’érigent en boucliers pour promettre l’enfer aux coupeurs de bois. L’enjeu est grand. C’est une question de vie pour les uns, de survie pour d’autres et de mort certaine pour certains.
Les coupeurs de bois, dans les forêts de la région naturelle de la Casamance (Sud), gardent leur posture de surdité face aux nombreuses dénonciations du trafic illicite à grande échelle. Certes, le phénomène existe depuis bien des décennies, mais le processus a connu un regain dévastateur à l’aube du 21e siècle. D’abord, ce fut les autochtones qui abattaient des arbres pour leurs consommations locales notamment la couverture des maisons, le bois de chauffe et la carbonisation. Ensuite, l’introduction des compagnies multinationales comme des Chinois et des Indiens a donné un coup de fouet à ce trafic. Comme une sorte de troc à la triche, ces Asiatiques proposent des motos cylindrées aux populations locales jeunes, contre des troncs d’arbres ou billions de bois abattus debout (sur-pied). Comme un effet de mode, ces motos sont très prisées par ces jeunes qui s’en servent, à leur tour, pour soit organiser un trafic de marchandises de la Gambie vers le Sénégal, ce qui, du reste, tue l’économie nationale du Sénégal, soit ces jeunes exploitent ces engins pour le transport de personnes, comme des «taxis brousse» ou encore de trafic illicite des stupéfiants entre la Gambie, le Nord Sindian (Bignona) et la Guinée-Bissau.
LA GAMBIE : LE VER DANS LE FRUIT VERT DE LA CASAMANCE
La région naturelle de la Casamance est sujette à un conflit armé indépendantiste, depuis 37 ans maintenant. L’insécurité ambiante créée par cette rébellion fait, sans doute, le lit de ce pillage à grande échelle sur le couvert végétal. Entre 2000 et 2010, le regain de la violence avait estampillé certaines zones du Nord de la Casamance «zones de No Man’s land». C’était le cas pour le Nord Sindian, Diouloulou, Nord Kabada, Tankon, Médina Yoro Foula, sur leur lisière frontalière avec la Gambie. Outre les populations locales qui entretenaient ce commerce de bois, des hommes de tenue affectés en Casamance, influents de par leur grade ou rang, extirpaient tout aussi du bois (le vène surtout) qu’ils convoyaient, en son temps, via le défunt bateau Le «Joola» pour se faire confectionner des meubles, lits, protes et autres mobiliers à Dakar et autres régions du Nord d’où ils sont originaires. De leur côté, certains hommes du maquis en vendaient aussi, pour assurer leur subsistance. La République de Gambie, non loin de là, fait office de point de transit, avec le port de Banjul d’où étaient embarqués des billons de bois vers l’Asie.
Selon nos sources, la qualité du bois casamançais était très prisée pour la construction navale. Et pourtant, la Gambie développe une politique sévère de protection de ses massifs forestiers. C’est parce qu’elle n’en dispose pas assez aussi. Ce pillage est facilité par des chefs de village qui produisaient des laissez-passer, au temps, même sur du papier d’écolier, avant que l’Etat du Sénégal n’en prenne conscience et ne décide à y mettre fin. Et ce, à la suite des vagues de dénonciations dont nos articles de presse en veille sentinelle.
L’ETAT DU SENEGAL REPREND LE CONTROLE, LE MFDC S’ERIGE EN DEFENSEUR DES FORETS !
Mesurant à sa juste ampleur l’amplitude du pillage du couvert végétal sur son sol, l’Etat du Sénégal a décidé de reprendre le contrôle des forêts, pour éviter de faire face à un désert dans un futur proche. En 2015, le ministre des Forces Armées d’alors, Augustin Tine, avait déploré le fait que «le bois coupé au Sénégal soit déporté dans les pays voisins comme la Gambie où sont installés les Chinois depuis belle lurette».
Ainsi et pour barrer la route à ces trafiquants, l’Armée, les agents des Eaux et Forêts, la Gendarmerie et toutes les Forces de défense et de sécurité sont instruites pour agir ensemble contre le trafic de bois. C’était à l’occasion d’un Comité régional de développement (CRD) tenu à Kolda, le 25 juin 2015, sous la présidence de Abdoulaye Bibi Baldé, alors ministre de l’Environnement et du Développement durable. «Nous allons renforcer le dispositif et même sur le plan institutionnel, quitte à légiférer pour alourdir et accroître la répression. Parce que le problème devient de plus en plus inquiétant. Le Sénégal perd chaque année 400 hectares de forêt, du fait de l’action néfaste de l’- homme sur cette ressource», avait déclaré le ministre. Il avait, en outre, annoncé le recrutement de 400 agents des Eaux et Forêts pour accroître la traque des trafiquants. De son côté, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), via ses différentes branches, a pris conscience que le pillage sur les forêts laissera place à un désert en Casamance. Et, depuis cinq (5) ans, des hommes du maquis s’organisent à leur manière contre les coupes de bois. Il en ressort, hélas, les événements de BoffaBayotte qui continuent sous forme de menace ostensible et préjudiciable à la paix sociale.
LE MAL TOUJOURS ACTUEL !
Pandémie à coronavirus où réelle propension à l’abandon, la pratique de coupe illicite de bois a considérablement baissé, comparativement aux années précédentes. Toutefois, le mal reste toujours actuel, mais à des proportions moindres. De temps à autres, les forestiers mènent des opérations et immobilisent des charrettes et camions remplis de billons de bois coupés. Pour nombre de citoyens, l’Etat du Sénégal doit développer une politique durable de protection de ses massifs forestiers, avant que la clairière définitive ne s’installe hélas en Casamance. Si l’ancien président gambien déchu, Yaya Jammeh, est traqué comme un mal propre et bourreau des forêts casamançaises, son successeur, Adama Barrow, peine manifestement à installer son leadership pour barrer la route au vol de bois vert du Sud du Sénégal vers son pays. De là à se demander si des lobbyings puissants ne paient pas son silence pour faire prospérer leur business, il n’y a qu’un pas que certains n’- hésitent pas à franchir. Au cas échéant, qu’est-ce qui empêcherait le président Macky Sall du Sénégal à porter un regard sur le sort de ses massifs forestiers, avant qu’ils ne deviennent du sable volant. Mais, en attendant, seul le patriotisme de terroir des populations locales, sous l’influence d’une prise de conscience réelle, peut aider à tirer le Sénégal d’affaire. Et le mal cessera quand chaque citoyen comprendra que la forêt n’est ni pour le président Macky Sall, ni pour le maire de leur collectivité, mais pour toute la communauté, dont celle environnante. Le modèle des forêts communautaires existe pour illustrer une exploitation rationnelle et durable des forêts sans donc en compromettre le lendemain. Sinon, demain, la mort !