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1 octobre 2025
L’ECHEC DU PLAN DECENNAL, CE N’EST RIEN D’AUTRE QUE L’INCOMPETENCE DE NOS AUTORITES
À en croire l’universitaire et chercheur Boubacar Barry associé à l’Ipar (Initiative prospective agricole et rurale), les réseaux sont sous dimensionnés
À en croire cet expert, les réseaux sont sous dimensionnés. « La science est le parent pauvre dans ce pays. Nous ne sommes pas loin des derniers de la classe. Tout ce qui vient en premier, c’est l’administration et la politique. Mais la science est laissée en rade. Qu’on le veuille ou pas, l’eau c’est de la science. Il y a combien de gens qui comprennent le cycle de l’eau dans la plupart de ces ministères qui gèrent ces questions. Je peux comprendre que le ministre soit politique, mais il doit être entouré d’hommes de science et non des copains et de coquins du ministre. Il faut que ça cesse. L’échec du Plan décennal, ce rien d’autre que l’incompétence notoire de nos autorités ».
Ces propos sont de l’universitaire et chercheur Boubacar Barry associé à l’iPar (initiative prospective agricole et rurale). il était l’invité de « i radio ». Le chercheur ne fait pas dans la langue de bois pour montrer son désaccord. il juge qu’il est grand temps de résoudre le problème des inondations. ce d’autant plus que le pays ne souffre pas de compétences.
Pour l’universitaire, les problèmes techniques et scientifiques doivent être résolus par les scientifiques. Malheureusement, la science est le parent pauvre de ce pays, ici la clientèle politique et le colmatage sont les seuls rois. Les eaux pluviales ne peuvent pas être une malédiction pour les pays subsahariens, et il est inconcevable de pomper ces eaux, afin de les jeter dans les océans. il est possible d’en faire un bon usage. il va plus loin, car pour Boubacar Barry le système de pompage est un moyen d’enrichir des individus.
En effet, les pompes de pressions ne font pas l’affaire et ça les gens le savent, par contre les pompes de gros débit peuvent dans l’urgence faire l’affaire. L’autre difficulté que rencontre la capitale, c’est le niveau des réseaux d’évacuation des eaux, qui sont sous dimensionnés.
Pour le géologue Pape Goumbala ça fait plus de 30 ans qu’il travaille sur la nature du sol, les zones de captage. Ce qui manque c’est un bon maillage hydraulique clair et précis afin de palier une bonne fois pour toutes ces nombreuses et périodiques inondations.
L’ABSENCE DE PREVENTION ET LA MAUVAISE PLANIFICATION DES VILLES, CAUSES DES INONDATIONS
Si le Programme décennal de gestion des inondations a été un échec malgré un investissement annoncé de 750 milliards de francs, c’est parce que le gouvernement a royalement ignoré la question de la prévention
Si le Programme décennal de gestion des inondations (Pgdi) a été un échec malgré un investissement annoncé de 750 milliards de francs, c’est parce que le Gouvernement a royalement ignoré la question de la prévention. Ce constat a été fait par un expert, fonctionnaire à la retraite du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction. Djibril Diop, professeur à l’Université de Montréal, au Canada, estime quant à lui qu’il y a une mauvaise planification de nos villes ainsi qu’une occupation anarchique des espaces qui devaient faciliter l’écoulement des eaux de pluie…
Partout au Sénégal, on patauge dans des eaux souvent jaunâtres ou verdâtres. Le débat fait rage après le lièvre levé par Le témoin vendredi sur les 750 milliards de francs engloutis par le Plan décennal de gestion des inondations (2012-2022). Comme pour donner raison au « témoin », il a plus des cordes tout ce weekend. L’opinion publique et l’assemblée nationale, à la suite du président de la république, exigent des comptes dans ce qui apparait comme un nouveau scandale de l’ère Macky Sall. De l’avis d’un expert urbaniste interrogé par votre serviteur, la récurrence des inondations, nonobstant le Plan décennal de gestion des inondations, s’explique par la non prise en compte de l’importante question de la prévention dans les stratégies élaborées depuis 2012. « Il me semble que le fait de n’avoir pas pris en compte l’aspect prévention dans le Programme décennal 2012-2022 a été la cause de la situation actuelle. S’il est vrai, jusqu’à la mesure d’une certaine vérification, que 750 milliards de francs ont été dépensés dans la lutte contre les inondations, le gouvernement a échoué dans le fait qu’il n’a pas accompagné cet investissement financier par les aléas qui viennent perturber toute la stratégie mise en place » souligne l’ancien fonctionnaire du ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction.
Notre interlocuteur, qui s’est exprimé sous l’anonymat, rappelle que « nos villes, surtout Dakar, ont été taillées sur mesure par le colonisateur français. Lequel avait repoussé les autochtones vers la Médina. Autant le colonisateur a mis en place des infrastructures d’évacuation des eaux pluviales et usées sur mesure pour la capitale, autant d’autres infrastructures sur mesure ont été aussi mises en place par ses soins pour les autochtones. Seulement voilà, toutes ces infrastructures avaient été faites en fonction de la taille des populations d’alors. Il s’agissait notamment du dimensionnement des égouts, des réseaux, des canaux d’évacuation. Figurez-vous que le système de drainage des eaux pluviales de Dakar était dimensionné par le colonisateur pour 600.000 habitants alors qu’aujourd’hui la capitale frôle les 6.000.000 d’habitants. Soit dix fois plus ! Ce qui était valable à cette époque est largement dépassé. La capacité du réseau de drainage est largement dépassée, elle n’est plus la même, ni le nombre d’habitants ».
Djibril Diop, professeur à l’université de Montréal au canada, estime qu’ « il y a une mauvaise planification de nos villes et aussi une occupation anarchique des espaces qui devaient faciliter l’écoulement des eaux de pluies. Il y a le déphasage entre le Coefficient d’occupation du sol (COS) et l’occupation réelle dans les maisons. Autrement dit, il y a plus de monde dans les maisons que ce qui est planifié ». Cela pourrait être une des causes des inondations récurrentes.
L’autre aspect développé par l’ancien fonctionnaire du ministère de l’urbanisme, c’est que la surface qui recevait les eaux autrefois était perméable. Elle ne l’est plus. « Maintenant, on a imperméabilisé nos surfaces. Les réseaux domestiques sont la cause de cette situation. En outre le curage n’est pas possible à cause du comportement des gens qui jettent n’importe quoi dans les réseaux existants. Certes l’Office national de l’assainissement (ONAS) a un rôle à jouer, mais l’assainissement des déchets solides souffre surtout de nos comportements qu’il faut revoir. L’eau qui tombe doit avoir un passage, mais quand elle est bloquée, c’est la catastrophe. Les lits des marigots, les talwegs qui sont les lignes formées par les points ayant la plus basse altitude, soit dans une vallée, soit dans le lit d’un cours d’eau sont occupés » explique l’expert urbaniste.
Sur ce point, Djibril Diop, chargé d’enseignement à l’’école d’urbanisme et d’architecture de paysage à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, ajoute qu’ « il y a le fait que nos villes sont construites au détriment des paysages naturels. Le tout béton et asphalte réduit les capacités d’infiltration d’une bonne quantité d’eau dans les nappes. Ce qui fait que le trop trop-plein n’a pas d’autres solutions que l’écoulement et la stagnation.
Dans la région de Dakar, une partie de la nappe est saturée depuis l’arrêt du pompage de la nappe de Thiaroye à cause de l’excès de nitrate. ce qui fait que, dans la banlieue, une grande partie des eaux qui devaient être absorbées par cette nappe ne s’infiltre plus puisque celle-ci est presque affleurant maintenant. il y a aussi que l’exutoire naturel que devait être la grande Niayes entre Pikine et Patte d’Oie est presque urbanisée empêchant une bonne quantité d’eau de s’écouler vers cette dépression naturelle. C’est le cas de la portion des Niayes pour les Maristes, du fait de l’urbanisme de secteur de la construction de l’autoroute à péage et de l’arène nationale ».
Refondre totalement et redimensionner les ouvrages
Il est possible cependant de faire face à la récurrence des inondations à partir d’un certain nombre d’approches. L’ancien haut fonctionnaire du ministère de l’urbanisme pense que la première stratégie, c’est de sensibiliser les populations pour un changement de comportements. « L’Etat, surtout les services du cadastre foncier, doit jouer un rôle fondamental pour éviter l’aménagement de tout site non aedificandi en habitations. Comme la communication mise en place dans le cadre du covid19, il faut que les pouvoirs publics puissent communiquer avec les populations sur leurs comportements surtout dans la gestion des déchets solides qui obstruent les canaux d’évacuation des eaux usées » souligne encore notre interlocuteur. Djibril Diop, chargé d’enseignement à l’école d’urbanisme et d’architecture de paysage à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, indique à ce niveau qu’ « il y a un défaut de réseau d’assainissement et/ou un sous dimensionnement par rapport aux volumes que les canalisations doivent évacuer et en relation avec le Cos notamment ».
Cet enseignant canadien d’origine sénégalaise pointe du doigt lui aussi les facteurs humains dans la survenue des inondations. « L’irresponsabilité des populations, le manque de citoyenneté puisqu’après tout, il n’y a pas de sanctions. On fait ce que l’on veut. On dépose ses ordures où l’on veut et même dans les canalisations. On enlève les bouches d’égouts que l’on va fondre pour récupérer l’acier. On laisse ainsi les canalisations se remplir de sable, ce qui empêche l’écoulement normal des eaux de ruissellement. Il n’y a pas de différence entre les canaux dédiés aux eaux de ruissellement et ceux destinés aux eaux usées ». « Il faut mettre les dimensions sur les réseaux globaux. L’approche de prendre les réseaux par sections ou quartiers n’est pas bonne. La bonne stratégie pour régler la question des inondations, c’est d’orienter le flux vers des bassins versants. Il s’agit de redimensionner les sections d’ouvrages d’assainissement à canaux à ciel ouvert et fermés à la dimension de nos villes et de leurs habitants. Ce qui est difficile à gérer, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Il faut donc prendre les devants en faisant surtout des projections. Même si on se trompe, on aura réussi à faire quelque chose quand même » indique l’ancien fonctionnaire du ministère de l’urbanisme.
Le Pr Djibril Diop ne cache pas son pessimisme sur la question. « Malheureusement la situation risque de ne pas s’améliorer avec les conséquence du changement climatique qui risquent d’être plus catastrophiques. Car il faut penser aux pluies centenaires (des pluies qui ne surviennent que tous les 100 ans) et au retour des périodes pluvieuses de manière cyclique. Tous les hydrologues connaissent ça » conclut l’enseignant. Bref, pas de quoi optimistes et les inondations ont donc de beaux jours — si on peut dire — devant elles…
«SUR LES 10 POINTS QUI COMPOSENT LE PLAN DECENNAL, LES 07 SONT SANS SUITE»
Faute d’ambitions et de culture de préventions, le plan Orsec qui, en réalité, est le dernier recours en cas de catastrophe, n’est propre qu’à l’Afrique. C’est la conviction de l’ancien député et expert en protection civile, Abdou Sané
Le plan Orsec, même s’il a l’avantage de voir les procédures allégées, peut être un moyen d’enrichissement, avec les marchés de gré à gré ou par entente directe, échappant au contrôle de l’ARMP et souffrant de transparence, de rigueur et de probité. Mieux, faute d’ambitions et de culture de préventions, le plan Orsec qui, en réalité, est le dernier recours en cas de catastrophe, n’est propre qu’à l’Afrique. C’est la conviction de l’ancien député et expert en protection civile, Abdou Sané. Interrogé par Sud Fm, il révèle, concernant le Programme national décennal de lutte contre les inondations (PNDLI - 2012- 2022), que sur les dix (10) points qui composent ce plan décennal, à l’exception des deux ou trois, les sept (07) autres n’ont pas eu de suite.
PLAN ORSEC, C’EST QUOI ?
«Le plan Orsec, c’est le plan d’organisation des secours, il doit toujours être perçu comme l’arme ultime dont disposent nos autorités en vue d’apporter une réponse contre les effets néfastes de toutes les catastrophes. Et, là, c’est le cas avec les inondations. Maintenant, force est de reconnaître que le Sénégal vit déjà une autre crise (mondiale) relative à la Covid-19. Et l’Etat a eu à consacrer de lourds investissements pour faire face à la lutte contre la Covid-19. Il va s’en dire que ces inondations sont arrivées donc à un moment où le portefeuille financier de l’Etat a connu un certain nombre de difficultés. Toutefois, l’avantage du plan Orsec, c’est que lorsqu’il est déclenché, les procédures sont allégées ; donc c’est le gré à gré qui fonctionne. Avec le gré à gré, en termes de transparence, de rigueur et de probité, tout laisse à désirer. La souplesse est que, par entente directe, vous pouvez mobiliser des hydro-cureurs, des camions citernes, et un certain nombre de fournisseurs de pompes peuvent vous accorder des faveurs».
«L’ARMP N’A AUCUN CONTROLE SUR LES MARCHES DU PLAN ORSEC, AUNOMDE L’URGENCE»
«Vous savez, les inondations coûtent cher. C’est le deuxième plan Orsec, en matière d’inondation, sous le l’ère de Macky Sall. Le premier plan Orsec, c’était au temps où Mbaye Ndiaye était ministre de l’Intérieur. Et, cette fois-ci, c’est au moment où Aly Ngouille Ndiaye est ministre de l’Intérieur. Pourquoi c’est cher ? C’est que quand vous déclenchez un plan Orsec, vous êtes dans une position d’urgence ; ce qui devait vous coûter vingt-cinq mille (25000) peut vous revenir à cinquante mille (50000). Il n’y a pas d’Appel d’offres, l’ARMP (Autorité de régulation des marchés publics) n’a pas de contrôle sur ça, le marché est ouvert au nom de l’urgence. Conséquence, avec l’absence de gouvernance qui caractérise notre société et nos marchés, si vous êtes aujourd’hui une personne qui n’a pas le sens de l’éthique et de la probité, vous aurez tendance à surfacturer les marchés, moyennant des commissions pour vous. C’est pourquoi on dit que dans les catastrophes, il y a ceux qui pleurent, mais il y a ceux qui applaudissent parce que quelque part, les catastrophes nourrissent et entretiennent une catégorie de personnes».
DES SOLUTIONS STRUCTURELLES POUR VENIR A BOUT DES INONDATIONS, DEFINITIVEMENT
«En réalité, des indépendances à nos jours, nous assistons à un pilotage à vue dans le cadre de la lutte contre les inondations. Et ce pilotage à vue s’explique par le fait que c’est des moyens d’interventions conjoncturelles, plutôt que de situations structurelles qui sont préconisés. Et c’est ce qui fait que les inondations sont récurrentes, les mêmes moyens de lutte sont récurrents. A l’arrivée, c’est l’Etat qui perd par rapport au financement, parce que les inondations empêchent le travail, et menacent la qualité de vie des populations en termes de maladies et autres désagréments.»
PLAN ORSEC, UNE SOLUTION PROPRE A L’AFRIQUE, FAUTE D’AMBITIONS
«Si nous étions ambitieux, si nous avions une culture de préventions, il y aurait un dispositif qui est prévu pour faire face aux inondations. Parmi ces dispositifs, il y a ce qu’on appelle l’aménagement du territoire et la planification urbaine. Donc, c’est ce qui manque et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, la gestion de notre espace se fait au gré du hasard, sans aucun contrôle ; ce qui est toujours à l’origine du mal et c’est ce qui toujours à l’origine du plan Orsec qui, en réalité, est propre à l’Afrique. Ailleurs, les gens sont tellement ambitieux qu’ils jouent la prévention avant d’en arriver au plan Orsec. Pour l’information, lorsque vous entendrez le mot «plan Orsec», sachez que c’est le dernier, c’est comme si vous dites l’alphabet de A à Z. Avant le plan Orsec, il y a ce qu’on appelle le plan contingent. Ce plan s’il avait été élaboré, allait être une très belle parade et réduire, pour ne pas dire atténuer, les souffrances que sont en train de vivre nos populations. Mais encore une fois, nous n’avons pas le sens de l’anticipation ni le sens de la prévention, nous sommes trop hâtifs».
CERTAINES ZONES INONDEES A CAUSE DES TRAVAUX DE L’ETAT : TER, VDN3, ONAS… AYANT OBSTRUELES VOIES NATURELLES DES EAUX
«Là il faut le déplorer. En réalité, les projets qui sont sous la responsabilité de l’Etat refusent très souvent de s’accommoder à la législation et au règlement en vigueur c’est-à-dire de se soumettre à des études d’impacts pour des projets de grandes ampleurs. Il n’y a pas sérieusement des études d’impacts validés, avec un suivi de gestion environnementale. Conséquence, beaucoup de projets aujourd’hui sont à l’origine de l’inondation. Il est fréquent de voir des populations vous dire que chez nous, on ne connaissait pas les inondations. Mais quand on a créé l’autoroute à péage, le TER et d’autres infrastructures, on a constaté que l’eau qui devait s’écouler est obstruée et par conséquent nous vivons les affres des inondations. Au demeurant, l’Etat a tendance à accuser et dire que ce sont les populations qui occupent spontanément des zones non aedificandi. Mais là, c’est un Etat qui ne donne pas le bon exemple. Aujourd’hui, si vous prenez la situation de Kaffrine, qui se trouve dans une cuvette, le quartier de Diamagueune se trouve dans la zone la plus profonde de la cuvette. Et c’est là-bas où l’Etat a bâti une infrastructure scolaire ; conséquence, la capitale des inondations se trouve dans cette école».
«LE PRESIDENT SAURA QUE LES 07 POINTS SUR LES 10 DU PNDLI N’ONT PAS EU DE SUITE...»
«En termes de propositions, c’est simple : il faut qu’on accepte d’améliorer notre politique en matière de gouvernance. Ce qu’on appelle gouvernance, c’est quoi ? C’est d’avoir des Codes de l’urbanisme, donc des lois ; d’être en mesure de les appliquer. C’est d’avoir des textes réglementaires ; c’est d’être en mesure de les respecter, de développer en nous la culture de l’anticipation et de la prévention. Car la prévention en matière d’investissement coûte moins cher que la réforme. Or, le Sénégal dispose aujourd’hui d’un certain nombre d’outils de planification urbaine. Il était question de mettre en place un Observatoire de suivi parce que là aussi, nous n’avons pas la culture de suivi. Nous faisons les actions et on ne les évalue pas. Malheureusement, c’est un programme qui n’a pas vu le jour. Donc, aujourd’hui, à travers l’interpellation formulée par le président de la République vis-à-vis du gouvernement pour lui demander de faire la situation sur le Plan décennal de lutte contre les inondations, sur les dix (10) points qui composent ce plan décennal, à l’exception des deux ou trois, le président saura que les sept (07) autres n’ont pas eu de suite. Et puisqu’il n’y avait pas d’observatoire de suivi des inondations, personne n’était là pour pouvoir l’alerter et lui dire Monsieur le président, vos décisions n’ont pas connu de suite».
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LES SINISTRÉS DEMANDENT DE L'AIDE
Le Sénégal a essuyé les 5 et 6 septembre des précipitations d'une intensité inhabituelle. Les pluies, qui ont provoqué des inondations dévastatrices, ont fait au moins quatre morts.
Le Sénégal a essuyé les 5 et 6 septembre des précipitations d'une intensité inhabituelle. Les pluies, qui ont provoqué des inondations dévastatrices, ont fait au moins quatre morts. À Dakar, la capitale, des milliers de personnes sont sinistrées. De nombreuses maisons sont submergées et leurs habitants contraints de déménager. Au désespoir, les sinistrés demandent l'aide des autorités, vivement critiquées pour leur gestion des crues.
CE QUE L’ETAT AVAIT PREVU EN 2012 CONTRE LES INONDATIONS
Le plan ORSEC avait été relancé avec un Programme décennal de lutte contre les inondations d’un coût global de 767 milliards FCFA dont 484 milliards pour le volet restructuration urbaine et relogement, et 278 milliards pour les eaux pluviales
Samedi dernier, le Président de la République, Macky Sall a déclenché le Plan Orsec après les fortes pluies qui ont occasionné des inondations. Cependant, il faut rappeler qu’en 2012, le même plan avait été relancé avec un Programme décennal de lutte contre les inondations (Pdli) d’un coût global de 767 milliards FCFA dont 484 milliards pour le volet restructuration urbaine et relogement, et 278 milliards les projets de gestion des eaux pluviales. Ce programme, contenu dans le livre publié par l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, que nous avons à nouveau parcouru, devrait permettre de mettre fin à la gestion des inondations par pompage et privilégier les solutions par drainage. Hélas !
Les inondations qui ont eu lieu le weekend dernier à Dakar et dans certaines régions du pays a contraint le Président de la République, Macky Sall à déclencher le Plan Orsec (Plan national d’organisation de secours). Cependant, il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’il a été mis en branle. Arrivé au pouvoir en 2012, Macky Sall avait déclenché le Plan Orsec après les inondations de 2012 qui avaient plongé les populations dans le désarroi. Sa mise en œuvre devrait permettre la mise en place d’un état-major permanent, de hausser le niveau d’alerte, de renforcer la célérité des interventions, et d’avoir la possibilité de mobiliser tous les moyens humains et matériels disponibles sur le territoire pour faire face à la situation des inondations.
Le Plan Orsec avait aussi pour but de maintenir la mobilisation de l’Etat à tous les niveaux pour marquer sa solidarité à tous les sinistrés, les opérations continuant d’être organisées de manière concertée. Face à la souffrance des populations, le Plan Orsec avait suscité un élan de solidarité. Plusieurs mesures avaient ainsi été prises pour venir à bout des inondations. Il s’agissait, entre autres, d’assurer la connexion au réseau électrique de tous les sites de pompage, de revitaliser tous les bassins et lacs de la banlieue, d’interdire l’occupation de toutes les zones non aedificandi, de recenser l’ensemble des sinistrés des inondations, en vue de leur apporter une assistance, d’identifier des sites pour l’installation des sinistrés et préparer des programmes d’habitat spécifique, d’assurer l’aménagement des plans d’eau et de restituer aux Niayes leur vocation agricole naturelle.
Toujours, dans cette dynamique de lutter contre les inondations, le Président Macky Sall avait organisé un conseil présidentiel le 19 septembre 2012 où le Programme décennal de lutte contre les inondations (Pdli) a été validé. Le gouvernement est alors chargé de la préparation d’un programme destiné à vaincre les inondations récurrentes par des solutions structurelles, le ministère en charge de l’Hydraulique et de l’Assainissement, et celui en charge de l’Habitat et de l’Urbanisme sont engagés. Trois périodes pour assurer la mise en œuvre du programme sont retenues. Il s’agissait d’une phase d’urgence qui devrait permettre d’apporter des solutions aux cas les plus critiques, une phase à court terme qui va définir les actions à conduire au cours de la période 2014-2016 et une phase à moyen et long terme afin de permettre d’éradiquer le phénomène des inondations récurrentes à l’horizon 2018.
Pour une réussite du Programme décennal de lutte contre les inondations, le Président Macky Sall avait insisté sur sa conception pour mettre fin à la gestion des inondations par pompage et privilégier les solutions par drainage. En effet, chacune des trois phases devant assurer la mise en œuvre du programme comprenait trois types de projets relatifs à l’aménagement du territoire, à la restructuration urbaine et au relogement, enfin à la gestion des eaux pluviales.
Le coût global du plan décennal est de 767 milliards FCFA dont 484 milliards devront couvrir le volet restructuration urbaine et relogement, et 278 milliards les projets de gestion des eaux pluviales. Au titre de la phase d’urgence, la priorité est toutefois donnée à la gestion des eaux pluviales qui représente près de 75 % des budgets retenus. Que s’est-il passé pour qu’un programme aussi ambitieux noie dans les eaux ? Mystère et boule de gomme !
SONKO ET COMPAGNIE ALERTENT CONTRE UNE MAFIA DU POMPAGE
Suite aux fortes pluies du week-end qui ont inondé tout le pays, semant morts et désolation un peu partout à travers le Sénégal, des réactions de compassion à l’endroit des populations sinistrées fusent de partout.
Suite aux fortes pluies du week-end qui ont inondé tout le pays, semant morts et désolation un peu partout à travers le Sénégal, des réactions de compassion à l’endroit des populations sinistrées fusent de partout. Au-delà, c’est l’Etat qui est mis au ban. Ainsi, la coalition Jotna/Patriotes pour l’Alternative, qui semble approuver le plan Orsec déclenché par le gouvernement, émet toutefois des réserves et alerte contre tout détournement de fonds face à «une mafia du pompage.
«Nous prenons acte du déclenchement par le gouvernement du Plan ORSEC. Cependant, nous exigeons la mise en place immédiate d’un dispositif de contrôle indépendant, participatif et rigoureux pour éviter tout détournement de fonds ou de matériel par une « mafia du pompage » qui profite de la situation pour s’enrichir impunément.
Le caractère urgent et catastrophique des situations d’inondation ne doit plus être un alibi aux pratiques de corruption», alertent Ousmane Sonko et Cie, à travers un communiqué en date d’hier, lundi 7 septembre. Non sans pointer du doigt le manque d’anticipation de la part du gouvernement. «Nous déplorons l’absence d’anticipation du gouvernement malgré le contexte des changements climatiques et les prévisions saisonnières annoncées depuis plusieurs mois par les agences spécialisées.
La croissance démographique et l’urbanisation sont également des tendances bien connues et les données à leur sujet sont disponibles pour les décideurs.» La coalition Jotna relève que le Sénat a été supprimé en 2012 pour augmenter le budget alloué à la lutte contre les inondations et que Macky Sall s’était même permis de vanter les mérites du Plan décennal de gestion des inondations (2012-2022), lors de la campagne pour la présidentielle de 2019.
Mais à l’arrivée, «la situation semble s’empirer : Rien n’est réglé, presque tout reste à faire». «Pourtant le gouvernement nous annonce que plus de 750 milliards ont été mobilisés depuis 2012 dans le PDGI. Nous sommes étonnés de tant d’argent englouti sans résultat probant. Nous réclamons un audit technique et financier au vu de l’aggravation de la situation par la fréquence des sinistres, le nombre des impactés et la gravité des conséquences. Tous ces désagréments graves sont les conséquences d’une politique incohérente d’aménagement du territoire et d’urbanisme et d’un laxisme des autorités dans l’application des dispositions réglementaires en matière d’occupation des sols.
En effet les inondations sont accentuées par les mauvaises politiques publiques et le laissez aller dans le secteur de l’urbanisme. Un pouvoir exécutif est là pour agir et anticiper sur les évènements, surtout ceux dont on sait la forte probabilité d’occurrence comme les inondations. Il est donc inadmissible que celui-ci se présente impuissant prétextant de pluies exceptionnelles. Et que dire des pays qui subissent des cyclones et qui pourtant réduisent d’années en années les conséquences de ces évènements climatiques extrêmes ?»
Suffisant pour que Sonko et Cie exigent «de ce gouvernement une plus grande planification et transparence dans la gestion des risques naturels et des politiques urbaines rationnelles et cohérentes. Le gouvernement doit définitivement adopter une politique d’aménagement harmonieux du territoire et de gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) opérationnelle et pragmatique qui s’adapte aux changements climatiques».
Les « Patriotes », qui ne veulent pas entendre parler de pluies exceptionnelles, notent que le Sénégal dispose de ressources humaines et techniques nécessaires pour la conception, le pilotage et la gestion, en rompant avec une réponse politique inadaptée. «Notre pays a toutes les ressources humaines et techniques nécessaires pour concevoir, piloter, gérer et améliorer la résilience des villes aux phénomènes de cette nature. Cependant la réponse politique est inadaptée. Il est regrettable qu’après 8 ans, ce régime reste incapable de répondre aux attentes légitimes des populations en matière de villes assainies, sûres, résilientes et durables», conclut la source.
MACKY CONVOQUE UNE REUNION D'URGENCE
Selon L'Observateur, la rencontre porte sur les inondations qui touchent Dakar, sa banlieue et l'intérieur du pays.
Le chef de l'État, Macky Sall, a convoqué, ce mardi, à 10 heures, une réunion d'urgence au palais de la République.
Selon L'Observateur, la rencontre porte sur les inondations qui touchent Dakar, sa banlieue et l'intérieur du pays.
Il s'agira d'une rencontre de comptes et de perspectives. En effet, à l'issue de ce conclave, un bilan exhaustif sur la gestion des inondations sera fait.
Les ministres de l'Intérieur Aly Ngouille, de l'Eau et de l'Assainissement Serigne Mbaye Thiam, des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo, de l'Habitat Abdou Karim Fofana… y prendront part.
Ces ministres devront se présenter à la réunion avec des éléments concrets dans le suivi et l'exécution du Programme décennal de lutte contre les inondations (2012-2022) qui aurait déjà englouti 750 milliards.
L’ADEPME A LA RESCOUSSE DE 120 ENTREPRISES
Dans le souci de soutenir le tissu économique durement impacté par la Covid-19, l’Adepme a procédé hier, lundi 7 septembre, à Dakar, au lancement du concours national de business plan visant à accompagner les plans de relance de 120 entreprises
Dans le souci de soutenir le tissu économique durement impacté par la Covid-19, l’Adepme a procédé hier, lundi 7 septembre, à Dakar, au lancement de la deuxième édition du concours national de business plan visant à accompagner les plans de relance de 120 entreprises. Le lancement s’est opéré sous la diligence de la ministre du Commerce et des Pme Assome Aminata Diatta. Les appuis varieront entre 1 et 20 millions de FCFA.
Une enquête de l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme) quantifiant l’impact de la crise sanitaire sur les Pme révèle des effets majeurs sur le dysfonctionnement de la production des entreprises.
Ainsi, selon ladite enquête, les annulations ou diminutions des commandes clients s’évaluent à 75%, la perturbation des chaines d’approvisionnement à 46%, l’annulation voyages commerciaux à 39%, la rupture de stock ou surstockage à 34% et l’absentéisme du personnel (déplacement risques sanitaires) à 27%. Cela, en dépit des mesures d’atténuation prises par le gouvernement dès les premiers moments de la pandémie relativement au report des échéances de crédits, à la mise en place d’un dispositif de soutien et de financement aux hôteliers, à la garantie de prêts d’investissement du Fonds de garantie d’investissement prioritaire (Fongip), à la mise en place d’un fonds d’aide aux entreprises.
Cette fragilisation des Pme s’est opérée en outre malgré les initiatives liées au crédit de trésorerie, au financement en fonds de roulement, aux subventions accordées aux entreprises impactées et à la mise en place d’un fonds de soutien aux financiers dans le cadre de projets de la Banque mondiale, de l’Agence française de développement (Afd), de l’Agence Allemande de développement (Giz) et d’autres partenaires. Pour corriger ces manquements et soutenir le tissu économique, l’Adepme a procédé hier, lundi 7 septembre, à Dakar au lancement de la deuxième édition du concours national de business plan visant à soutenir les plans de relance de 120 entreprises.
A cette occasion, la ministre du Commerce et des Pme, Assome Aminata Diatta, a invité les chefs d’entreprises à soumettre leur plan de relance afin de bénéficier de cet outil mis en place par l’Etat du Sénégal pour les accompagner à traverser cette période difficile. Magnifiant l’Adepme, la ministre Diatta fera savoir que son efficacité et son efficience par rapport aux bonnes pratiques reconnues à l’échelle mondiale lui ont valu une note de 56,51% la classant 1er parmi les structures d’appui dans la Cedeao, 3ème en Afrique et 18ème dans le monde, selon le dernier benchmarking de international Trade center (Itc), une agence de la Cnuced et de l’Omc couvrant quatre axes d’analyse comparative…
Le directeur général de l’Adepme, Idrissa Diabira, dira pour sa part: «Dans ce contexte de la pandémie, cette deuxième édition vise à accompagner des entreprises existantes à se relever rapidement pour générer davantage de richesses et d’emplois». Car, poursuit-il: «Nous savons qu’il y a un besoin énorme en fonds de roulement et surtout un besoin de les appuyer dans la relance, l’investissement de façon qu’elles recouvrent rapidement leur santé financière». Le Dg de l’Adepme de préciser cependant que sont concernées : «Seules les entreprises de 1 à 7 ans d’existences et ayant une reconnaissance juridique et tenant une comptabilité».
UN GENDARME PLACÉ SOUS MANDAT DE DÉPÔT
Le gendarme B. Niang qui soutirait de l’argent aux passants qui ne portaient pas de masque est poursuivi, selon Libération, pour corruption et extorsion de fonds
Le gendarme B. Niang qui soutirait de l’argent aux passants qui ne portaient pas de masque a été placé sous mandat de dépôt. Le dossier est en instruction. Il est poursuivi, selon Libération, pour corruption et extorsion de fonds. Ce, en même temps que son complice du nom d’A. Diallo. En effet, dans la nuit du 18 août, ces derniers étaient à la cité enseignante de Guédiawaye pour y ériger un poste de contrôle.
Ainsi, ils interpellaient les passants qui ne portaient pas de masque avant de leur demander de l’argent sous peine de les arrêter. C’est un passant A. Ba, victime de ses agissements, qui a appelé au téléphone un agent de police de Guédiawaye après sa libération, pour l’informer des faits.
Le policier est arrivé avec des renforts sur place avant d’embarquer le duo surtout que B. Niang, en service à la Direction transmission informatique, avait déserté son poste depuis le 20 juillet 2020. Par ailleurs, informe la même source, le téléphone d’un des passants a été retrouvé entre les mains d’A. Diallo qui assure avoir suivi son ami sous l’emprise de l’alcool.
LES MINISTERES MUTUALISENT LEURS EFFORTS POUR LA RELANCE DU TOURISME
Pour promouvoir la destination Sénégal, l’Etat veut que le secteur du tourisme soit soutenu par l’ensemble des ministères impliqués
Une réunion interministérielle sur la réactualisation de la stratégie de la promotion touristique de la destination Sénégal a été organisée hier, lundi 7 septembre par le ministère du tourisme et des transports aériens. A l’issu de cette rencontre qui s’est tenue de façon concertée avec les départements ministériels concernés et les élus locaux, d’importantes mesures ont été prises pour la relance du secteur touristique.
Pour promouvoir la destination Sénégal, l’Etat veut que le secteur du tourisme soit soutenu par l’ensemble des ministères impliqués. C’est dans cette dynamique qu’une réunion interministérielle a été tenue hier, lundi 7 septembre sous la houlette du ministère du tourisme et des transports aériens. A l’issu de cette rencontre des décisions majeures ont été prises pour relancer le tourisme sénégalais qui est aujourd’hui fortement affecté par la pandémie de la Covid-19. «On a pris un certain nombre de décisions. Si on prend l’exemple du ministère de l’hygiène publique, il y a ce qu’on appelle le plan Marshall de la salubrité des sites touristiques.
L’UCG a reçu une instruction de pouvoir nettoyer les sites touristiques. Le ministère de l’environnement va se charger du programme zéro déchet plastique dans les communes», a fait part le ministre du tourisme et des transports aériens Alioune Sarr. Et d’ajouter, «On va établir le calendrier national des événements culturels avec le ministère de la culture. On fera le recensement de tous les patrimoines culturels du Sénégal à l’échelle nationale pour que du 1er janvier au 31 décembre qu’on puisse avoir l’agenda culturel national. Il y a aussi le plan de déploiement d’Air Sénégal qui sera aligné au développement des aéroports régionaux».
Le ministre des collectivités territoriales, du développement et de l’aménagement territorial, Oumar Guèye est convaincu que la mise en œuvre de la politique de développement touristique ne peut pas se faire sans l’implication des maires et des présidents de conseils départementaux, signalant que ces élus sont tous en phase avec cette politique initiée par le Président de la République Macky Sall. «Nous sommes persuadés que nous aurons des résultats probants quant à cette issue. Parce que, que ce soit dans le domaine de la relance des aspects culturels dans chaque commune, que de la relance des syndicats d’initiatives, nous sommes tous en phase. A travers les présidents d’association, nous allons vers un agenda précis ensemble avec le ministre du tourisme et des transports aériens», soutient-il.