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13 juillet 2025
L’ERECTION D’UN AGROPOLE AU CENTRE DE LA POLEMIQUE
La forêt de Balabougou est déclassée sur une superficie de 1160 hectares par décret n°2020-469 du 13 février 2020 pour le compte de l’Entente intercommunale de Malicounda, Nguéniène et Sandiara dans le but de l’érection d’un agropole.
Plus l’ombre d’un doute, la forêt de Balabougou est déclassée sur une superficie de 1160 hectares par décret n°2020-469 du 13 février 2020 pour le compte de l’Entente intercommunale de Malicounda, Nguéniène et Sandiara dans le but de l’érection d’un agropole.
Le processus a été portant décrié depuis plus d’un an par les acteurs du secteur primaire pour qui l’érection de l’agropole serait une menace sur le plus grand foyer de transhumance du centre-ouest du Sénégal. Sur fond de boulimie foncière accompagnant une volonté de moderniser les terroirs qui menace les exploitations familiales. Reste maintenant à se demander si la modernisation de l’agriculture et de l’élevage voulue par la loi d’orientation agro-sylvopastorale doit être au-devant des préoccupations des acteurs avec l’érection des unités modernes de production comprises dans l’agropole.
Des troupeaux de milliers de têtes de bétail des régions de Diourbel et de Louga convergent en temps ordinaires vers la forêt de Balabougou pour y résider une bonne partie de la saison. Des réserves de fourrage et des cours d’eau intermittents permettent en effet aux éleveurs de rester dans ce terroir. Le cadre proposé à une modernisation de sa gestion va connaître de profondes mutations.
Dans l’attente de la livraison au public de l’étude d’impact environnemental et social sur l’érection du projet d’agropole de l’Entente intercommunale Malicounda, Nguéniène et Sandiara, les premières réactions des exploitants de ce terroir sont clairs et fermes/ Un niet catégorique est opposé par nombre de réactions recueillies à propos de l’orientation souhaitée sur un espace de plus d’un millier d’hectares essentiellement occupé par des éleveurs et des producteurs de gros mil sorgho.
Malgré ainsi de multiples tentatives de persuasion à l’adhésion du projet d’agropole, les exploitants agropastoraux sont restés de marbre. Le rejet systématique pour eux reste la seule alternative ou constante. Déjà, dix mois auparavant, rassemblés sur le site de la forêt de Balabougou, les éleveurs et les agriculteurs ont eu à dire à qui veut l’entendre, un engagement ferme d’y faire une grève de la faim jusqu’à la mort ou à la satisfaction de leur doléance.
Bouré Diouf, leur porte-parole avait fait la genèse du projet d’agropole. Selon lui, des représentants des communes de Malicounda et de Nguéniène réunis à Thiès ont été informés du besoin du déclassement de la forêt de Balabougou, suite à une demande introduite par le maire de Nguéniène et ministre conseiller du président de la République, le docteur Serigne Guèye Diop. Depuis, cette rencontre, les éleveurs et agriculteurs de la zone sont formels et excluent toute possibilité de mise en place de cette initiative les privant de leurs activités.
La mise en place d’un comité de veille de 20 personnes avait été retenue à la suite d’un rassemblement par les éleveurs des communes citées plus haut. Lors de cette rencontre, Saliou Ba de Nianing attirait l’attention sur l’importance de la forêt de Balabougou qui polarise des dizaines de villages des communes de Nguéniène, Malicounda, Sandiara, et Séssène et reçoit des troupeaux transhumants de l’ouest du pays.
UN PROJET SANS CONSENSUS COMMUNAUTAIRE
Le manque de préparation de l’opinion est venu compliquer la gestion de l’agropole car, dans la commune de Malicounda, des centaines de signatures récoltées disent non au déclassement de la forêt de Balabougou. Même si certains louent le bien-fondé de l’agropole, ils en appellent à une longue préparation de l’opinion. Un plan de gestion de l’environnement ne doit pas pour eux transformer les anciens exploitants en ouvriers agricoles.
Aliou Diallo, un parmi ces derniers, trouve normale la volonté du maire de Sandiara d’embrigader les deux autres maires de Nguéniène et de Malicounda. La commune de Nguéniène enregistre aussi les contestations d’une famille d’éleveurs à propos d’une délibération portant sur une centaine d’hectares voulue par des jeunes pour l’érection d’un projet horticole devant leur permettre de combattre la pauvreté, l’émigration clandestine et le manque d’emploi. Quant à Amadou Ka, le secrétaire général de la Maison des éleveurs du département de Mbour, il avait fait le point des démarches menées auprès des autorités communales et préfectorales pour l’annulation de ce projet. Un éleveur interrogé, déplore, la disparition des exploitations familiales avec l’agropole .
A l’en croire, les fils de pasteurs et d’agriculteurs ne sont pas encore assez préparés à vivre une nouvelle expérience car privés de formation d’une part et d’autre part de moyens leur permettant de vivre les mutations. D’ailleurs, en ce sens, il a fait remarquer que le lycée technique de Sandiara devant donner les futurs cadres moyens et employés de la ‘’Silicon valley’’ du Sénégal tarde à recevoir ses premiers pensionnaires. Les travaux démarrés en grande pompe traînent les pieds.
Des interrogations fusent de même sur l’avenir du foncier rural par rapport à la mise en œuvre de la loi d’orientation agro sylvopastorale visant la modernisation de l’agriculture, une mise en sursis des exploitations désormais exposées à la précarité avec la perte des terres. Amadou Ka avait déploré de même la présence des sociétés agricoles dans la périphérie de Balabougou se consacrant à faire l’exploitation de pastèques et de melons vendant leurs produits au niveau local.
«LE VIRUS FERA PLUS DE MAL A L’ECONOMIE QU’A LA SANTE»
Thierno Thioune, maitre de conférences titulaire en économie à l’Ucad et non moins directeur des études du centre de recherche et de formation pour le développement économique et social (Crefdes) est formel
Le maitre de conférences titulaire en économie à l’Ucad et non moins directeur des études du centre de recherche et de formation pour le développement économique et social (Crefdes) est formel. La covid-19 fera plus mal à l’économie qu’à la santé. Dans cette interview accordée à Sud Quotidien Thierno Thioune, invite ainsi les décideurs politiques à repenser le modèle économique de développement basée sur le développement d’une industrie nationale; la création d’entreprises publiques, la planification et l’intégration économique régionale.
A la lecture des rapports d’institutions internationales notamment la Banque Mondiale, l’OCDE ou la BAD, de mauvaises perspectives planent en 2020 en Afrique avec la Covid19. Comment le continent africain pourrait-il se relancer?
Penser à surmonter de manière rapide la crise de Covid19 serait un acte de foi pour l’Afrique malgré qu’elle soit pour le moment le continent le moins touché grâce vraisemblablement à l’atout de la jeunesse de sa population dont 60 % ont moins de 25 ans. Les perspectives mondiales sont très incertaines. Vous l’avez dit, la Banque Mondiale dresse un tableau sombre des perspectives en 2010 pour l’Afrique. Dans un de ses récents rapports, elle a montré clairement que la crise de la Covid-19 risque de provoquer une crise alimentaire en Afrique. Elle estime que la contraction de la production agricole risquerait d’atteindre entre 2,6 % dans le scénario optimiste et jusqu’à 7 % en cas de blocages commerciaux du fait que les pays se sont repliés sur eux en fermant leur frontière provoquant un fort recul des importations de denrées alimentaires de 13 à 25 % L’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde) est formelle, le virus du Coronavirus (Covid19), même mondial, rencontre des réalités locales qui ne sont que propres à l’Afrique de l’Ouest. Par exemple, comment en Afrique de l’Ouest on pourrait se protéger contre la Covid19 si on a un accès limité aux installations de base pour le lavage des mains? Dans une telle région où la plupart des populations habitent une agglomération urbaine très dense, que faire pour respecter la distanciation sociale? Que se passe-t-il quand confinement rime avec perte des revenus et des moyens de subsistance? Pour sa part, la Banque africaine de développement (Bad) en mettant en place le projet d’appui en faveur des pays membres du G5 Sahel pour la lutte contre la Pandémie à Coronavirus (Covid-19) anticipe sur les difficultés de ces pays en pareil contexte de pourvoir faire face à la fois à l’enjeu sécuritaire et épidémique.
Comment l’Afrique doit juguler sous industrialisation et politiques économiques viables pour des économies plus résilientes?
Dès lors, une quelconque relance se fera ou ne se fera pas sans véritablement penser à l’industrialisation (entendez par là industrialisation agricole, industrialisation médicale…) du continent. Aujourd’hui, le PIB industriel demeure très faible dans toute l’Afrique. C’est un réel indicateur de la sous-industrialisation du continent qui ne laisse apparaitre qu’une classe moyenne africaine encore faible comptant 150 millions d’individus en 2018, un chiffre qui devrait bondir à 210 millions d’ici à fin 2020 et 490 millions en 2040 sur une population estimée à 2 milliards d’individus à l’horizon 2050. A côté de la plupart des systèmes sanitaires des pays du continent demeurant vulnérables et fragiles, tout cela laisse à croire que beaucoup de facteurs seraient susceptibles de contrarier les mesures d’endiguement et d’atténuation mises en place, pour une relance ou une reprise économique envisageable. Au Sénégal par exemple est notée une densité de médecins de 0,7 pour 10 000 habitants et plus d’un tiers des habitants de l’Afrique de l’Ouest n’ont pas d’installation pour se laver les mains chez eux, il ne serait pas ubuesque de penser que la tâche reste titanesque dès lors qu’il s’agira de juguler à la fois les réponses budgétaires intégrant les interventions de protection sociale nécessaire destinées aux ménages et au secteur informel d’une part et d’autre part bâtir et redynamiser à la fois un système sanitaire viable concomitamment à la capacité à mobiliser les ressources nécessaires au financement des programmes de relance seul gage à semer les graines pour une relance et pour rendre nos économies plus résilientes.
Le continent africain peut-il compter sur la clémence des bailleurs pour une annulation de la dette et au pire des cas un report des échéances du service de la dette ?
Très probablement, on pourrait répondre par l’affirmative au regard des différentes initiatives notées depuis l’apparition de la covid-19. On se rappelle encore de l’appel du Président de la République Macky Sall pour l’annulation de la dette publique africaine qui avait suscité un écho favorable avec l’invite du Pape François pour une réduction ou annulation de la dette qui pèse sur les budgets des pays les plus pauvres. Par la suite le Sénégal a participé à l’Initiative de suspension du service de la dette (Issd) qui s’est matérialisée par la suspension du paiement du principal et des intérêts dus à l’ensemble des créanciers du secteur bilatéral officiel jusqu’au 31 décembre 2020 pour un montant de 90,57 milliards de francs CFA (137 millions d’euros), soit 13,51% du service de la dette extérieure dû en 2020. Au fond, c’est véritablement un mixte de décisions (une dose d’allégement, une dose d’annulation et une dose d’accompagnement de financement concessionnel des institutions financières) qu’il faudrait concevoir.
Beaucoup de pays ont manifesté leur participation à l’Issd, mais y a-t-il des initiatives régionales pour la relance économique?
Le processus est enclenché. Déjà les institutions financières africaines proposent des réponses assez ambitieuses. La BAD met en place une obligation sociale «Combattre l Covid-19» de 3 milliards USD et une facilité de réponse à la Covid-19 de 10 milliards USD. La BCEAO appuie (même si elle peut être jugée de timorée) les établissements de crédits et des entreprises pour les aider à faire face à l’épidémie. La BOAD accorde 120 milliards FCFA de prêts concessionnels pour financer des mesures d’urgence dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire. Suite à la proposition faite au G20 d’accorder un financement d’urgence de 150 milliards USD au continent, les ministres africains des Finances ont coordonné un appel à une relance économique immédiate à hauteur de 100 milliards USD. Le Fonds monétaire international (Fmi) a approuvé un allégement immédiat de la dette de 25 pays pauvres au cours des 6 prochains mois. Parmi ces pays, 11 se trouvent en Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina Faso, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Sierra Leone, Tchad et Togo. C’est dire que même si Cesar Calderon, économiste principal à la Banque mondiale, estime que « les mesures immédiates sont importantes, mais seul un allégement de dette permettra d’injecter les ressources indispensables pour lutter contre la pandémie et préserver la stabilité macroéconomique de la région », pour ma part il est vital, et j’en suis convaincu, pour le financement des projets ambitieux de développement d’aller plus loin, c’est à dire, penser à une annulation pure et simple ne serait-ce qu’une partie d’une certaine dette dite multilatérale et/ou bilatérale.
De manière générale la mise en place de la zone de libre-échange est-elle une opportunité pour la CEDEAO, l’UEMOA et le Sénégal en particulier ?
Elle peut l’être. En réalité pour faire de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) un pari gagnant-gagnant pour tous les pays de la CEDEAO, de L’UEMOA et pour le Sénégal, certains préalables assez importants s’imposent. Ils passent notamment au renforcement des capacités productives, à l’amélioration des infrastructures liées au commerce, à l’accessibilité au financement du commerce pour une facilitation des échanges. Véritablement, la mise en œuvre de la Zlecaf offre une opportunité de diversification économique par le biais de la création de chaînes de valeur régionale intégrées, ainsi que du démantèlement des barrières tarifaires et non tarifaires. De ce point de vue, c’est sans nul doute que la Zlecaf constitue une véritable opportunité au sens que les secteurs d’activités (l’agriculture, l’élevage, les industries alimentaires, les industries extractives, chimiques, de tabac...) mais également le pouvoir d’achat des ménages connaitront une amélioration notoire. C’est dire que la Zlecaf est aujourd’hui plus pertinente que jamais. Elle a le potentiel de stimuler le commerce intra-africain, de promouvoir une intégration régionale plus forte et, à terme, des économies plus résilientes face à une récession mondiale. Dans cette perspective de l’après Covid19, la Zlecaf pourrait servir d’amortisseur efficace à la crise selon Mayaki ; cette pandémie serait alors l’occasion d’accélérer encore l’intégration à travers le continent.
Il n’y a-t-il pas urgence de rebâtir notre modèle économique, bâti sur l’industrialisation, le numérique, l’éducation?
Ce virus fera plus de mal à l’économie qu’à la santé. Je suis formel. L’ADN (Acide désoxyribonucléique) de l’économie des pays africains c’est l’informel. En Afrique de l’Ouest, l’informalité est une réalité au vu de son poids. Ce sont pour la plupart des économies qui se caractérisent par un sous-emploi, l’insuffisance de la demande effective. De ce point de vue, toutes mesures de confinement (partiel, mobil, total…) se transforment très rapidement en confinement des revenus et un tarissement des ressources. En réalité, elles sont victimes de cercle vicieux de la pauvreté (Nurske) ou sont en situation d’équilibre de la pauvreté (Galbraith) qui fait qu’il est vital alors de mettre l’économie informelle au cœur des politiques publiques à l’échelle continentale.
Comment s’en sortir de cette situation qui perdure?
Pour pallier à tout cela, il urge de repenser un modèle économique de développement fondé sur des stratégies de développement que nous recommandons sur trois points; des stratégies de développement à partir de trois (3) politiques d’industrialisation dite par promotion des exportations soit par substitution d’importation accompagnée d’un certain protectionnisme dans les secteurs concernés soit par substitution d’exportation basée sur le développement d’une industrie nationale; la création d’entreprises publiques, la planification et l’intégration économique régionale, notamment sur le plan industriel pour remédier au problème de l’étroitesse du marché; l’augmentation du degré d’industrialisation de l’agriculture ; un véritable programme de développement agricole afin de remédier à la priorité accordée à l’industrie (lourde) considérée comme activité novatrice et moteur de développement au détriment de l’agriculture considérée comme dynamique passant par l’accroissement de la productivité, les réformes agraires, le développement rural…. Somme toute, le grand exercice à réussir et sur lequel est attendu les grands leaders de ce continent subsiste dans le choix d’un développement autocentré ou d’un développement extraverti dès lors que nous savons qu’il s’agit aujourd’hui d’une désarticulation de nos économies et que nous savons également que la croissance du secteur moderne ne se propage pas au secteur traditionnel.
LA DECENTRALISATION INTEGRALE MISE A L’EPREUVE
De l’avis d’un expert en décentralisation, cette disposition remet au goût du jour la question d’une décentralisation qui n’est pas totale et complète.
Le décret pris par le chef de l’Etat, mercredi dernier, en Conseil des ministres, conférant aux préfets et sous-préfets la prérogative d’accorder le permis de construire, si les maires refusaient de satisfaire aux demandes, respecte le Code général des collectivités territoriales. Le seul bémol, selon un expert en décentralisation, cette possibilité pour les préfets de se saisir des libertés accordées aux maires remet au goût du jour la question de la décentralisation supposée pourtant intégrale.
Fortement affirmée par la loi et dans les discours officiels des autorités du pays, la décentralisation intégrale rencontre beaucoup de difficultés. Les textes sont en général très ambitieux mais la réalité est plus complexe. D’autant que le pouvoir central a transféré certaines de ses prérogatives aux collectivités locales, mais il semble vouloir garder la mainmise sur ces dernières. Sinon, comment comprendre ce nouveau décret pris par le chef de l’Etat, Macky Sall, mercredi dernier, en Conseil des ministres, accordant aux préfets et sous-préfets la possibilité d’autoriser la construction, si les maires n’étaient pas dans les dispositions de satisfaire aux demandes ?
En effet, de l’avis d’un expert en décentralisation, cette disposition remet au goût du jour la question d’une décentralisation qui n’est pas totale et complète. Comme explication, il dira que dans le Code général des collectivités territoriales, sur l’ensemble des libertés qui sont permises aux maires, il y a la possibilité si les maires n’arrivent pas à satisfaire les demandes, que les préfets s’en saisissent, puis approuvent. Ce qui veut dire que si le maire refuse d’exécuter une disposition voulue par l’Etat, le préfet qui est le représentant de l’Etat peut bien s’arroger le droit de l’exécuter.
Donnant l’exemple du budget, il explique qu’il y a le principe de l’annuité, qui doit obéir à des principes. Le Code donne ainsi la possibilité aux préfets de se saisir du budget et de l’approuver sans délibération pour qu’il puisse être exécuté et que les affaires ne soient pas compromises. Ce qui veut dire que le nouveau décret pris par le président Macky Sall, relativement à la prérogative désormais accordée aux autorités préfectorales de signer des autorisations de construire, ne viole pas les dispositions du Code générale des collectivités territoriales.
En réalité, le permis de construire fait partie des compétences qui ont été transférées aux maires dans le Code voté en 2013. Car, c’étaient les Domaines et les préfets qui accordaient le permis de construire. Pour autant, même si le législateur a prévu des dispositions pour ne pas bloquer le fonctionnement des institutions, il n’en demeure pas moins qu’il a été ouvert une voie aux maires. S’ils se sentent lésés, s’ils estiment qu’on a pris le pouvoir sur eux injustement, pour des raisons qui ne se justifiaient pas, ils peuvent saisir la Cour suprême, notamment la Chambre administrative de la Cour suprême pour constater l’abus d’autorité.
Toutefois, l’expert en décentralisation trouve que cette possibilité de faire recours aux préfets chaque fois que de besoin pour ne pas bloquer les choses, est compréhensible. Citant la France, il dira qu’on ne laisse pas aux maires la possibilité de faire ce qu’ils veulent. Il propose, tout de même que l’Etat, dans une démarche plus formelle et réglementaire, saisisse le Conseil d’Etat, même s’il admet qu’il peut bien y avoir des urgences où l’Etat ne peut pas saisir la Cour suprême pour dénoncer l’attitude d’un maire.
MISE AU POINT
Le Ministre des Finances et du Budget nie avoir reçu un terrain d'une contenance de 5000 mètres carrés
Nous prenons bonne note de ce que vous avez cité en objet comme une « mise au point « et qui est devenu dans le corps du texte « un démenti ». Nous vous en donnons acte bien que la différence ne soit pas que sémantique. Cependant, rassurez-vous, nous avons procédé aux vérifications d’usage et sommes sidérés par la distribution de quotas de parcelles revenant à des responsables de votre département et à certains membres de directions sur chaque lotissement effectué par le service des domaines. La vôtre a-t-elle été faite "à l'insu de votre plein gré " ?
En tout état de cause, nous vous exhortons à pousser votre souci de transparence jusqu’à faire publier la liste des bénéficiaires de ces quotas, en vertu des principes de redevabilité et de gestion intègre et équitable du domaine public.
Revisitez l'attribution de 5000 m2 par le receveur des domaines de Guediawaye et le responsable des domaines au début de cette année 2020. Le nom de l'attributaire pourrait réserver bien des surprises quant aux accointances avec la hiérarchie du ministère. On ne prête qu'aux riches (et aux puissants) n'est-ce pas ! A bientôt, dans ces colonnes.
LA REDACTION
Amadou tient à son Akilee
La réunion de haut niveau entre les responsables de Senelec et ceux de Akilee, sous la houlette de l’Agent judiciaire de l’Etat, s’est tenue hier dans une atmosphère cordiale. D’après des sources de «L’AS», le Pca Khalifa Dia et le Dg de Senelec Papa Mademba Bitèye, appuyés par l’agent judiciaire Antoine Diom, ont notifié à Amadou Ly la volonté du chef de l’Etat de faire acheter par Senelec toutes les parts de Akilee. Un vœu qui ne trouve pas l’assentiment du fondateur de Akilee qui entend, quelle que soitl ’issue, poursuivre la vision stratégique de son entreprise qui s’étend au-delà de nos frontières. En tant qu’entrepreneur passionné de son métier, il dit avoir fondé la société pour matérialiser une vison et servir l’Afrique et le Sénégal qui lui tiennent à cœur. Pendant presque trois tours d’horloge, chacun a exprimé son opinion, mais visiblement, c’est le statu quo ante. Rien de concret n’est sorti de la rencontre. Reste désormais au chef de l’Etat de faire résilier le contrat en indemnisant Akilee ou se préparer à un autre feuilleton devant les tribunaux. Ce qui est sûr, c’est que Amadou Ly ne lâchera pas son Akilee, commente une source.
Affaire Batiplus
L’étau se resserre autour du petit ami de Rachelle Sleylati du nom de la caissière de Batiplus placée » sous mandat de dépôt pour détournement de fonds. Comme annoncé hier par L’AS, Alex Rabih Kfoury a été placé sous contrôle judiciaire. L’ancien actionnaire de Platinum qu’il partageait avec Aziz Mbaye de la Présidence a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire pour complicité de détournement et blanchiment de capitaux par le juge d’instruction Samba Sall. Sleylati aurait cité son copain et ses parents comme les bénéficiaires du vol. D’après nos sources, ces derniers sont attendus devant le Doyen des juges incessamment.
Cheikh Yérim Seck déféré aujourd’hui
Le journaliste Cheikh Yérim Seck a été placé en garde à vue après son audition à la Brigade de Recherches de Dakar. Il a été acheminé à la rue Thionk. Selon nos informations, toutes les questions posées au journaliste tournaient autour d’un seul point. Il s’agit de sa déclaration télévisée selon laquelle 4 milliards de Fcfa auraient été saisis dans l’affaire Batiplus par les gendarmes, mais seule une partie aurait été consignée. Des sources autorisées révèlent à «Libération online» que, prié de s’expliquer, Cheikh Yérim Seck a persisté dans ses déclarations, indiquant toutefois qu’il ne pourrait pas dévoiler ses sources. Il s’en est suivi un jeu de pingpong entre lui et les enquêteurs qui réclamaient une preuve attestant cette déclaration. Un compte rendu a été fait au procureur de la République qui a ordonné le placement en garde à vue de Cheikh Yérim Seck pour diffusion de fausses nouvelles, diffamation contre la gendarmerie nationale etc. Selon des sources dignes de foi, le journaliste sera déféré au parquet aujourd’hui à moins d’un rebondissement spectaculaire.
Plainte
Encore des dérives graves sur les réseaux sociaux. Un internaute s’est permis d’insulter la famille Omarienne et toute la communauté Al Pulaar, à travers les réseaux sociaux. Des propos qui ont choqué la famille Omarienne qui souhaite que l’auteur soit puni par la justice. Pour que justice soit faite, Thierno Cheikhou Oumar Bachir Tall a déposé une plainte contre X à la Division des Investigations Criminelles (DIC). Dans sa plainte, le chef religieux dit avoir constaté via les réseaux sociaux, notamment par Instagram, un individu qui a insulté les peuls, particulièrement les familles religieuses et principalement la famille Omarienne.
Antichar
Même s’il y a une accalmie en Casamance, les mines continuent de faire des victimes. L’armée a perdu deux soldats hier, lors d’une opération pour accompagner le retour des populations dans le secteur de Mbissine et lutter contre les trafics illicites et les bandes armées. Pendant la patrouille, un véhicule de l’armée a sauté sur une mine antichar entre Diagnon et Mbissine. Le bilan est de deux morts sur le coup et deux autres se sont retrouvés avec des blessures graves. D’après la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (Dirpa), les victimes sont évacuées à l’hôpital de Ziguinchor. En dépit de l’accident mortel, les opérations se poursuivent, dit-on, conformément aux objectifs planifiés.
Un proche de Mbackiou Faye interdit l’accès à une plage
La lutte pour la sauvegarde du littoral est loin d’être gagnée. Alors qu’on n’en a pas encore fini avec la polémique sur la plage de Mermoz, un autre quiproquo est noté à la plage de Ngor. N’eût été l’intervention d’un certain Ady Guèye, le pire allait se produire hier à la plage deNgor située non loin d’une banque, sur la route des Almadies. A en croire M. Guèye, un vigile est posté à l’entrée de cette petite plage pour interdire aux jeunes l’accès. Choqués par l’attitude du vigile qui s’oppose à l’accès à la plage sur ordre d’un proche de Mbackiou Faye, les sportifs ont voulu lui faire sa fête. Pour se défendre, le vigile a sorti sa machette devant le groupe de jeunes déterminés à le corriger. C’est dans ces circonstances que Ady Guèye s’est interposé entre les deux parties. Il a raisonné le vigile avant de calmer les jeunes furieux. Mais à tout moment, cela peut dégénérer puisque les jeunes ne sont prêts pas à abandonner cette plage où ils s’entraînent. Une mobilisation est prévue dans les prochains jours pour s’opposer à la volonté de privatiser les plages.
Macky Sall
Le Président Macky Sall compatit à la douleur des familles des soldats décédés hier au cours d’une opération entre Diagnon et Mbissine. Il a fait un post pour s’incliner devant la mémoire des deux Jambars tombés sur le champ de l’honneur, en Casamance. Au nom de la Nation, le chef de l’Etat adresse ses condoléances à leurs familles et aux Forces Armées. Par la même occasion, il souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Accident
La Direction de la Police des Airs et des Frontières (DPAF) a perdu un agent hier. Il s’agit de l’agent de police Mamadou Diédhiou qui est décédé par accident le dimanche à 23h, à Moussala, à la frontière entre le Sénégal et le Mali. Il est décédé suite à un accident de moto. Mamadou Diédhiou dit Diadio est de la 40e promotion de l’Ecole Nationale de Police. Il sera inhumé aujourd’hui dans sa ville natale, Kolda.
2e décès lié à la Covid-19 de Diourbel
L’hôpital régional Heinrich Lübke de Diourbel a enregistré deux cas de décès liés au Coronavirus, en moins de 48 heures. En effet, après le décès vendredi passé d’un patient, un vieillard âgé de 95 ans et domicilié au quartier Médinatou, un autre patient de sexe masculin âgé de 70 ans, atteint de Covid-19 et interné la veille, est décédé ce dimanche. Les deux habitaient le même quartier. Il faut toutefois souligner qu’à Diourbel, à l’instar de Touba la capitale du Mouridisme, beaucoup de gens refusent de croire à l’existence réelle de la maladie de Covid-19.
Bambey
Le département de Bambey, qui n’avait pas enregistré le moindre cas de Covid-19 depuis le début de la pandémie, a connu un premier cas, hier lundi. Il s’agit d’un jeune homme, la quarantaine, qui d’après certaines sources, serait un employé du Port Autonome de Dakar (Pad). Le patient avait quitté Dakar pour rejoindre sa famille à la commune de Réfane, dans le département de Bambey, où il a été testé positif. Il faut noter que 13 membres de la famille du jeune homme ont aussitôt été mis en quarantaine à Réfane.
Diourbel Serigne
Mor Sène. C’est le nom d’un jeune ouvrier décédé dans un chantier de construction situé au quartier Keur Gou Mack, de la commune de Diourbel. Le drame a eu lieu hier après-midi, alors que la victime s’activait pour remonter des briques. La chute a été d’une telle violence qu’il est mort immédiatement. Et les sapeurs-pompiers qui ont été alertés aussitôt n’ont pu que constater les dégâts. Le corps sans vie a été transporté à la morgue de l’hôpital régional Heinrich Lübke tandis que les travaux ont été suspendus sur le site.
Touba
La lutte contre le trafic de drogue dans la cité dite religieuse de Touba, n’est pas encore gagnée. En atteste la énième saisie opérée hier par les éléments de la brigade de recherches du commissariat de police de Touba Gouye-Mbinde. Ces derniers ont fait tomber un dealer présumé qui avait par devers lui un kilogramme de l’herbe qui tue et 17 cornets prêts pour l’usage. Cordonnier de son état, l’individu, la cinquantaine, qui a passé la nuit en garde à vue, sera présenté au procureur de la République, ce mardi.
Oumar Sarr
Le maire de Dagana, Oumar Sarr, interné à l’hôpital de Fann après avoir chopé le virus, est déclaré guéri hier. C’est lui-même qui a donné l’information. Le responsable politique a renseigné hier dans la matinée qu’il venait d’être testé négatif à la Covid-19 pour la deuxième fois consécutive. Oumar Sarr remercie toutes les personnes qui ont montré leur attachement à son égard, particulièrement les populations du Walo qui ont organisé des prières pour son rétablissement. Le responsable libéral a tenu à remercier les autorités publiques du pays, en particulier le président de la République qui l’a appelé, à l’en croire, dès les premiers moments de son hospitalisation et exprimé sa solidarité. Le leader de Suqali Sopi associe aux remerciements le personnel médical de l’hôpital de Fann et les responsables des partis politiques de la majorité présidentielle et de l’opposition. Oumar Sarr demande, par ailleurs, aux populations de continuer à se protéger avec les mesures-barrières pour en finir définitivement avec la pandémie.
Reprise de la ré-immatriculation
Après une pause de trois mois à cause de la pandémie de Covid19, le Bureau des relations publiques de la Police nationale annonce dans un communiqué, que les opérations de contrôle pour la ré-immatriculation des véhicules importés au Sénégal reprennent à partir d’aujourd’hui. Seulement, les déplacements au service sont encore interdits pour se prémunir d’une propagation de la covid-19.Ainsi, pour éviter des rassemblements en cette période de pandémie de Covid-19, les demandeurs du document sollicité sont invités à prendre un rendez-vous. Pour rappel, les opérations de contrôle pour la ré-immatriculation des véhicules importés au Sénégal se font au Bureau central national (BCN-INTERPOL)
Rien, absolument rien ne semble marcher dans ce charmant pays, pas comme les autres. Un gouvernement qui se sent déjà dépassé par une situation qu’il a lui-même créée, pendant qu’il est rattrapé par plusieurs scandales. Un gouvernement à terre, extenué pour barrer la route à un minuscule virus qui a fini de se propager dans tout le pays et particulièrement dans la capitale et la cité religieuse de Touba. Un virus contre lequel il faudra mener combat titanesque où il faudra des mesures courageuses et draconiennes pour qu’on enlève, enfin, les masques et goûter à la belle vie sans aucune distanciation. Vous voulez un croquis ? De la République des voyous, on passe à celle des faussaires, magouilleurs, ripoux, falsificateurs, insulteurs, mégalomanes, mythomanes, racoleurs. Hélas, ils gravitent dans le cercle des décideurs. Un gangstérisme d’Etat sans nom avec des hommes sans loi ni foi. C’est à croire que toutes les valeurs de ce pays sont à terre, piétinées par des hommes et femmes guidés par la quête effrénée de richesses et de plaisirs charnels. Et par tous les moyens quitte à tuer. En parlant de terres, celles - ci sont cédées et vendues par des gens qui sont souvent prompts à se poser en donneurs de leçons alors qu’ils sont à la limite de la répugnance par les actes qu’ils posent au quotidien. De véritables tartuffes qui voguent au gré de leurs intérêts. Et tant pis pour ceux qui croient à la fin d’un système.
KACCOOR BI
CASAMANCE MACKY SALL S’INCLINE DEVANT LA MEMOIRE DES 2 JAMBARS TUES
Le chef de l’Etat s’est incliné devant la mémoire des 2 Jambars tués hier en Casamance après leur véhicule ait sauté sur une mine antichar. D’autres soldats ont été grièvement blessés par cet incident. « Je m’incline devant la mémoire de 2 de nos Jambars tombés sur le champ de l’honneur, en Casamance. Au nom de la Nation, j’adresse mes condoléances à leurs familles et aux Forces Armées. Prompt rétablissement aux blessés » a indiqué le président Macky Sall en cette triste occasion.
COVID19 OUMAR SARR PARMI LES 80 GUERIS DE CE LUNDI
L’ancien ministre d’Etat et ancien coordonnateur général du Pds Dr Oumar Sarr testé positif à la covid19, a retrouvé la santé ce lundi 15 juin. Il avait été déclaré asymptomatique, c’est-à-dire qu’il ne développait pas la forme grave de la maladie. Après deux semaines de traitement au Centre hospitalier universitaire de Fann, il a été testé négatif à deux reprises. Ce qui signifie tout simplement qu’il est guéri et peut regagner son domicile. Avant de sortir de l’hôpital, le maire de Dagana a tenu à remercier le chef de l’Etat qui l’a appelé dès les premiers instants de son hospitalisation, le personnel médical pour son professionnalisme, ses proches et tous les anonymes qui lui ont apporté soutien et réconfort moral durant cette épreuve.
LEVÉE DU CORPS DE ADJA NAFISSATOU SOW LA REPUBLIQUE COMPATIT AVEC MIMI
Rappelée à Dieu ce dimanche, la défunte Nafissatou Sow a été inhumée hier lundi vers les coups de 15h au cimetière musulman de Yoff. Même si Mme Aminata Touré avait, la veille, dispensé de déplacement tous ceux qui envisageaient de le faire, à cause du contexte sanitaire actuel, les gens ont tenu à se déplacer massivement à la Mosquée Omarienne de Dakar, mais également à la maison familiale à Sacré-Coeur. D’ailleurs, lors de la cérémonie de levée du corps qui s’est déroulée à la mosquée Omarienne, des autorités gouvernementales notamment Mahammad Boun Abdallah Dione, Augustin Tine, Me Oumar Youm, Mor Ngom, Abdou Mbow, Modou Diagne Fada, des magistrats avec à leur tête le Président de l’Ums, des opposants dont le Pr Malick Ndiaye, des amis et des proches parents de la Présidente du Conseil économique, social et environnemental ont effectué le déplacement pour compatir avec elle en cette douloureuse circonstance. Selon certains, «la défunte Nafissatou Sow était une éducatrice, une personne pieuse et accueillante à la fois». Serigne Pape Malick Sy, le porte-parole du Khalife général des tidianes, a témoigner des bons rapports que la défunte entretenait avec la famille Sy de Tivaouane. «Elle était tout pour nous. Elle était plus qu’une sœur. Et Aminata Touré est une nièce pour nous» témoigne-t-il. Après l’enterrement de la défunte au cimetière de Yoff, il a été aussi noté un ballet d’autorités dont des ambassadeurs, des politiques, des hommes d’affaires entre autres pour venir présenter leurs condoléances à la «Mimi de la République». Le Témoin en profite pour présenter ses condoléances à la Présidente du Conseil, Économique, Social et Environnemental et prie pour le repos de l’âme de sa chère mère. Que Dieu accueille la défunte dans Son Paradis !
AFFAIRE BATIPLUS ALEX RABIH KFOURY SOUS CONTROLE JUDICIAIRE
Alex Rabih Kfoury, le fiancé de Rachelle Sleylati, est sorti libre de son face-à-face avec le doyen des juges. Selon les informations de Libération online, il a été inculpé pour complicité de blanchiment présumé, mais sous le régime du contrôle judiciaire. Les auditions des parents de Rachelle Sleylati, prévues le même jour, ont été reportées à une date ultérieure. A rappeler qu’avant Alex Rabih Kfoury, le juge du premier cabinet avec inculpé Christian Chamra, directeur de Batiplus.
CABINET «SAMADE & NDIÉGUENE» DÉMENT ET PRÉCISE ME MALICK SALL N’EST PLUS AVOCAT !
Lors de sa dernière sortie sur l’affaire Batiplus, le journaliste Cheikh Yérim Seck avait fait des déclarations fracassantes. Sans retenue, il a « révélé » que les gendarmes auraient saisi 4 milliards CFA en espèces mais qu’« à l’arrivée, seuls 650 millions CFA ont été confisqués et consignés car tout le reste a été restitué à la famille Farès ». Pis, il avait accusé les ex-associés et collaborateurs de Me Malick Sall de conflit d’intérêts alors que ce dernier n’est plus avocat depuis sa nomination comme ministre de la Justice. D’où la colère de Mes Samade et Ndiéguène qui ont non seulement démenti ces informations qu’ils qualifient de « mensonges » mais aussi disculpé le ministre de la Justice, Me Malick Sall ayant définitivement tourné le dos à son cabinet. Et un avocat qui cédé son cabinet à d’autres associés, ce n’est pas une première au Sénégal et dans le reste du monde. Comme ce fut le cas des Mes Souleymane Ndéné Ndiaye, Aïssata Tall Sall, feu Jacques Baudin, Amadou Sall, Sidiki Kaba, El Hadj Diouf, Ousmane Ngom, Madické Niang, Oumar Youm etc. Tous ces éminents avocats, une fois nommés ministre, ont légué leur cabinet.
INFRASTRUCTURES LA SONATEL CHERCHE 100 MILLIARDS SUR LE MARCHE OBLIGATAIRE
La Sonatel a décidé d’aller sur le marché obligataire pour chercher un montant de 100 milliards de nos francs. Cet emprunt obligataire est une dette émise pour se financer auprès d’investisseurs, appelés les obligataires. Un palier de nouveau pour la Sonatel qui, depuis sa création, s’est distinguée de par son excellence technologique, sa capacité d’anticipation et d’adaptation, renseigne un communiqué parcouru par la Rédaction. ‘’Le programme d’investissements financé par cet emprunt obligataire sera dédié, aux investissements sur les infrastructures permettant de soutenir le segment voix’’ ; à ‘’l’accélération des principaux relais de croissance ainsi que le lancement de nouveaux métiers (Energie, Banque, contenus multimédias) ; à la poursuite de ‘’la modernisation et l’extension du réseau Sonatel tout en renforçant le rôle de pionnier du Groupe Sonatel en termes d’innovation et de technologie dans le secteur des télécommunications’’. Cet emprunt obligataire a été approuvé par le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf) pour l’émission de 10 000 000 obligations au prix unitaire de 10 000 F CFA. Document dans lequel il est aussi relevé que ‘’cet emprunt sera amorti sur une maturité de 7 ans à un taux d’intérêt facial de 6,50% / an. La période de souscription sera ouverte du 15 juin au 15 juillet 2020’’. À noter que Sonatel, dans sa note d’information, dit avoir ‘’toujours su, de par sa gouvernance et sa politique d’investissement soutenue, impulser ses relais de croissance et diversifier son modèle économique face aux évolutions de son secteur’’. D’ailleurs, dit-elle, ‘’c’est dans l’objectif de diversification des sources de refinancement que le Conseil d’administration a voté une résolution de recours à un emprunt obligataire par appel public à l’épargne lors de son assemblée générale 2020. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre du financement de son plan d’investissement 2020 au Sénégal, principal marché du groupe Sonatel.
POTOU DEUX FRERES SONT MORTS NOYES CE DIMANCHE
Deux frères Sidy Yaly (37 ans) et Modou Yaly (26 ans) sont morts noyés dans la zone maritime de Potou ce dimanche. Les deux frères, qui tentaient de sauver leur beau-frère qui se noyait, ont finalement trouvé la mort par noyade après avoir sauvé le mari de leur sœur. Les frères Yaly faisaient partie d’une caravane organisée par le quartier Touba Seras de Louga. Ils étaient partis pour une partie de baignade devant la forte canicule qui pesait sur toute la région...
PECHE AFFRONTEMENTS EVITES ENTRE PECHEURS DE LOUMPOUL ET DE GUET NDAR
Des affrontements ont été de justesse évités ce dimanche entre des pécheurs de Lompoul et ceux de Guet Ndar de Saint Louis pour des raisons d’utilisation par les Guet Ndariens de filets de pêche non autorisés dans la zone de Lompoul. En effet, les pêcheurs de Lompoul ont reproché à leurs collègues de Saint Louis de venir pêcher nuitamment et clandestinement dans leurs zones en utilisant des filets qui détruisent les leurs appelés « mbaalu rog » à la place des filets mobiles appelés « mbaalu fél-félé » autorisés dans la zone en cette période. C’est ainsi qu’après avoir surpris leurs collègues saint-louisiens en pleine activité de pêche, ils les ont interpelés pour discuter avec eux mais une altercation s’en est suivie au cours de leurs échanges de propos. La gendarmerie alertée est descendue sur les lieux pour apaiser les esprits des protagonistes en les invitant à la raison et en leur demandant chacun en ce qui le concerne de respecter les textes en vigueur. Puis les autorités administratives et municipales ont tenu une séance de travail avec le comité local de pêche artisanale (CLPA). Au cours de leur entretien, le préfet de Kébémer Mamadou Lamine Mané et les maires des communes de la zone concernée sont parvenus à calmer les esprits. C’est ainsi que, grâce a cette intervention des autorités, le pire a été évité car les protagonistes qui avaient tous les nerfs tendus ont failli de peu à en venir aux mains. Mais avec la présence de la gendarmerie et des autorités l’irréparable a été vite évité et les protagonistes en sont finalement venus à de meilleurs sentiments et se sont donnés la main à la suite d’un conciliabule… normes en vigueurs dans ce domaine en utilisant les filets autorisés.
ERRATUM IL FALLAIT LIRE THIERNO AHMADOU BALNDE…
Dans la précédente édition de votre canard le Témoin, une confusion nominale s’était glissée dans l’article consacré à la réouverture de la grande mosquée de Madinatoul Houda après 3 mois de fermeture. Ainsi, il s’agissait plutôt de Thierno Ahmadou Balndé, le khalife du Fouladou qui, à l’occasion de la prière du vendredi passé, avait enjoint tous les imams de la région de Kolda sous son égide de renouer avec les mosquées. Une décision qui tombe un mois après la levée de l’interdiction de la fermeture des lieux de culte. C’est au regard de l’amélioration de la situation sanitaire notée ces derniers jours à Médina Gounass, la zone la plus touchée dans le Sud du pays, que le saint homme a décidé d’inviter ses fidèles à célébrer la prière en groupe suivant le respect des normes édictées par les autorités sanitaire.
L’agence de notation met la note du Sénégal à la baisse dans l’éventualité d’une situation qui ne s’est pas encore produite. Une aberration dont on peut difficilement prétendre qu’elle serait le fait d’une erreur technique
En signalant aux bailleurs des fonds que la note du Sénégal est susceptible d’être dégradée par cette agence, Moody’s va corser les conditions d’accès du Sénégal à des finances à des taux favorables. Or, comme le fait remarquer la note du ministère des Finances, la signature du Sénégal n’a jamais été prise à ce jour, en défaut par rapport à ses obligations extérieures. Donc, la question est, à quel jeu joue Moody’s ?
L’agence de notation Moody’s met la note du Sénégal à la baisse dans l’éventualité d’une situation qui ne s’est pas encore produite. Une aberration dont on peut difficilement prétendre qu’elle serait le fait d’une erreur technique. Les analystes de l’agence semblent reprocher au gouvernement du Sénégal d’avoir sollicité de bénéficier de l’Initiative du G20 de suspension du service de la dette (Issd), du fait des dépenses induites par la lutte contre la pandémie Covid-19.
Or, si le G20, qui soit dit en passant est encore en train d’étudier la demande du Sénégal, a souhaité que les créanciers privés s’engagent également dans ce mécanisme, le Sénégal a réaffirmé avec force qu’il est toujours prêt à honorer sa signature. Et tous les observateurs reconnaissent que c’est juste une seule année, au cours des horribles années des Plans d’ajustement structurel (Pas) que, frappé par la sécheresse, le gouvernement de Abdou Diouf avait fait défaut à sa signature. Mais depuis près de 40 ans, cette situation ne s’est plus jamais reproduite.
Dès lors, placer la note du Sénégal en «revue pour dégradation», pour reprendre les termes de Moody’s, n’est-ce pas un signal envoyé aux bailleurs privés pour leur indiquer de se méfier de la signature du pays ? Et cela, au moment où tout le monde est conscient que le pays aura nécessairement besoin de liquidités pour espérer relancer ses projets mis à l’arrêt par le Covid-19, et redémarrer son secteur productif. Sans oublier les urgences sanitaires à prévoir, alors que le pic de la maladie continue de narguer l’optimisme de façade des autorités politiques ?
On peut comprendre que le gouvernement du Sénégal, qui a besoin de se faire bien voir par ses partenaires financiers, décide de relativiser le message envoyé par Moody’s. Il est néanmoins conscient qu’il est désastreux vis-à-vis des bailleurs.
On se demande quels intérêts les analystes de Moody’s, qui ne sont pas plus intelligents que les fonctionnaires qui travaillent aux ministres de l’Economie ainsi que des Finances et du Budget, cherchent à préserver en mettant des bâtons dans les roues du Sénégal. Nul n’ignore que le pays va vers des lendemains difficiles. Il n’est pas besoin d’une agence de notation pour assombrir encore plus notre horizon. Ou alors devrait-on leur rappeler leurs exploits, avec les notations fantaisistes servies aux banques américaines lors de la crise des Subprimes en 2007-2008 ?
Les services du ministère des Finances tentent de rassurer leurs partenaires en relevant que l’autre agence de notation, Standard & Poor’s (S&P), maintient toujours sa confiance en la signature du pays, et fixe sa note à B+ stable, l’une des meilleurs de la sous-région ouest-africaine, à l’instar de la Côte d’Ivoire.