Le Fonds monétaire international a décidé d’accorder une enveloppe financière d’urgence de 221 millions de dollars au Sénégal pour permettre au pays de faire face à l’impact économique et social de la pandémie de Covid-19. https://www.imf.org/en/News/Articles/2020/04/01/pr 20129-senegal-imf-completes-discussions-us-221-milliondisbursement-in-response-to-covid19 Une décision motivée par l’alerte qui a été lancée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur le risque de pénurie alimentaire : « Les incertitudes liées à la disponibilité de nourriture dans un contexte de fermeture des frontières, peuvent gravement mettre en péril la pénurie alimentaire des pays les plus pauvres ».
La distribution actuelle de vivres (denrées alimentaires) aux populations prouve que le Sénégal est confronté à une situation critique. Ce programme « alimentaire » confirme le diagnostic lucide établi par l’ex Premier Ministre Abdoul M’Baye, qui a tiré la sonnette d’alarme dans une lettre rendue publique le 10 avril 2020 (le Covid-19 entraînera une augmentation considérable de la pauvreté au Sénégal et fera basculer dans la précarité des millions de sénégalais).
Le 03 avril 2020, Macky Sall a annoncé publiquement que les factures d’eau et d’électricité seraient prises en charge pour la tranche sociale (2 mois).
Pour ce dispositif, ont été ciblés, les ménages qui paient les factures d’électricité dont le montant oscille entre 13 000 et 25 000 F CFA et ceux dont la consommation en eau est plafonnée à 20 mètres cubes, éligibles à la tranche sociale. Dans un pays où les revenus sont très bas pour la majorité des salariés qui ont la chance d’avoir un emploi, où la pauvreté est massive, où la classe moyenne n’existe pas et où l’économie informelle fait vivre l’immense majorité de la population, déterminer la tranche sociale à partir du critère portant sur le montant des factures n’a aucun sens. A titre d’exemple, une famille de 10 personnes, où personne n’a le statut de salarié et dont le Chef de famille vit d’expédients (Gorgoolu qui se démène pour la dépense quotidienne) peut se retrouver avec une facture d’électricité de 30 000 F CFA, et être exclue de la tranche sociale alors qu’elle est dans une situation sociale dramatique.
Dans un pays normal, c’est le revenu du ménage qui est pris en compte pour déterminer la tranche sociale et l’éligibilité à un dispositif d’accompagnement social. Etant donné que le pourcentage de salariés est faible par rapport à la population au Sénégal, le régime a choisi un critère arbitraire pour définir la tranche sociale (le montant de la facture) qui ne concernera qu’une partie non significative de la population (agiter le chiffre de 975 000 ménages ne doit impressionner personne, car ces statistiques brandies ne veulent rien dire). L’immense majorité des sénégalais qui vit de l’informel (revenus précaires) ne bénéficiera pas de cette mesure.
L’enveloppe financière allouée par le FMI (221 millions de dollars) ne doit pas faire l’objet d’un détournement d’objectif, car elle est destinée aux populations fortement impactées par les effets de la pandémie de Covid-19. Elle doit permettre une prise en charge intégrale des factures d’eau et d’électricité de tous les sénégalais, pour un bimestre. A l’exception de la classe dirigeante et de l’élite qui ne sont pas éligibles et ne doivent pas bénéficier de la mesure, à savoir : les Présidents d’institutions, les ministres, les députés, les magistrats, les membres du HCTT (Haut Conseil des Collectivités territoriales) et du CESE (Conseil économique, social et environnemental), les Préfets, sous-Préfets, les administrateurs civils, les entrepreneurs et de manière générale tous les salariés qui disposent de revenus confortables.
L’enveloppe de 12,5 milliards de FCFA allouée à la diaspora (un cadeau « calculé » dont l’impact sera quasi nul sur la vie de nos compatriotes vivant à l’étranger) est ridicule et insensée (quelques centaines d’euros pour les bénéficiaires).
La totalité des 221 millions de dollars ainsi que l’enveloppe de 12 milliards octroyée à la diaspora doivent être restituées intégralement aux nationaux, y compris sous forme d’aide alimentaire d’urgence aux localités qui en ont grandement besoin. Nos compatriotes qui vivent au Sénégal, qui ne disposent pas de filets sociaux, seront confrontés dans les mois à venir à des situations dramatiques, et notamment à d’énormes difficultés sociales pour se nourrir correctement et s’approvisionner en denrées alimentaires. Disons-le sans détour, l’un des effets du Covid-19, c’est que le risque de famine dans de nombreuses localités du Sénégal (naufrage social sans précédent). Rappelons qu’avant la pandémie de Covid-19, 900 000 sénégalais étaient retenus pour bénéficier d’une aide alimentaire d’urgence (un chiffre très largement sous-estimé à l’époque).
Il ne faut pas se voiler la face : le régime actuel est impréparé pour faire face à la crise (à venir).
Ce précepte latin est plus que jamais d’actualité au regard du contexte actuel de la pandémie du Covid 19. Notre société est fondamentalement interpellée sur son mode de vie, sur ses pratiques pour faire court. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il existe encore dans ce pays des individus qui pensent que le coronavirus est juste une malédiction de Dieu, et de ce point de vue, il faut s’en remettre à lui et demander sa clémence, parce que pour eux la maladie est à une sanction divine qui appelle un repentir collectif.
Pour respectable que puisse être cette position qui renvoie à une morale publique, elle semble néanmoins relever d’un grand fatalisme. Pis, elle semble induire, de fait, une logique de culpabilisation aux conséquences incalculables, qui voudrait que tous ceux qui sont atteints et qui sont supposés être des « condamnés » soient comptables, voire coupables, d’actes blâmables. On introduirait alors dans nos sociétés une dichotomie entre des gens qui sont pieux et bien perçu et ceux qui sont des pécheurs, des mécréants, donc exposés à la maladie, avec comme conséquence de développer une stigmatisation des personnes atteintes du Covid 19.
L’on voudrait conforter l’idée d’une maladie honteuse, que l’on ne s’y prendrait pas autrement ; ce qui serait catastrophique au regard de toute la stratégie de communication mise en place pour contribuer efficacement à juguler le phénomène. Regardons autour de nous pour comprendre l’immense biais qu’induit ce type de raisonnement au sein d’une population, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle se distingue de manière singulière par des actes, sporadiques certes, mais qui défient le bon sens.
Pour cette frange de la population, assez nombreuse du reste, la règle de la distance sociale, les gestes barrières, les recommandations des médecins, ne sont en réalité pas la solution, la seule solution. Ces personnes se réfugient encore dans les croyances et la religion, alors que les plus érudits, musulmans comme chrétiens eux-mêmes, recommandent de se référer aux prescriptions des experts de la santé. « Ku sa àpp jot, nga dee » « quand l’heure de la mort arrive, personne ne peut y échapper » disent-ils. C’est triste, mais je crois que les Sénégalais ne sont pas aujourd’hui conscients du danger qui nous guette. Cette irresponsabilité me fait croire qu’il faut user de la plus ferme rigueur. Il urge de trancher une question cruciale pour notre vie en communauté, et qui pourrait se résumer ainsi : « doit-on permettre que nos moyens de vivre compromettent nos raisons de vivre ?».
J’ai paraphrasé le célèbre éditorialiste et fondateur du journal Le Monde, Hubert Beuve-Mry. Le prétexte qu’on nous sert pour contourner cette question essentielle est que les gens, du moins la grande majorité, doit trouver au quotidien leurs moyens de subsistance, faisant allusion à l’importante population qui œuvre dans le secteur informel (artisanal, commercial, ou de la transformation…). Je voudrais simplement poser une question peut être provocatrice à ces personnes sans doute respectables. Est-ce qu’un malade peut travailler de façon optimale pour assurer sa dépense quotidienne ? Est-ce qu’un malade du COVID, que dis-je, un individu seulement suspecté d’être atteint par le Covid 19 peut normalement être admis dans un espace de travail ? Est-ce qu’un suspect de COVID 19 mis en quarantaine peut aller chercher sa dépense quotidienne ?
Enfin, les ressources pour se soigner, en cas de contamination, sont-elles à la portée de ces « téméraires » ? Sans compter la période d’inaction qu’elle provoque et ses conséquences sur la productivité globale. La réponse tombe sous le sens. Voilà des questions que l’on évite de se poser, de peur de heurter, alors que dans le même temps les demandes s’amplifient du côté de l’Etat qui, manifestement, aura du mal à faire face si cette tendance d’incivisme se maintient.
D’ailleurs, j’estime que ce qui est attendu de l’Etat aujourd’hui, c’est de mettre un terme au Maslaa qui a atteint son point culminant, au risque de ruiner tous les efforts entrepris jusqu’à présent, par la faute des déviants. Il est clair aujourd’hui que la résurgence de l’individualisme étroit, qui va au-delà de l’instinct de conservation naturel, pose la question de l’incivisme, de l’autorité de l’Etat. Tout est aujourd’hui réduit à l’échelle du MOI.
De telles attitudes jurent avec ce que nous avons fondamentalement de plus profond en termes de valeurs qui ont structuré notre imaginaire, notre culture de Sénégalais et d’Africain. Ce « moi collectif », cet être social, pour utiliser le langage des sociologues, qui est un des socles sur lesquels repose notre société, est en train de vaciller à cause de la course effrénée à la dépense quotidienne, à la richesse individuelle au péril de nos vies. Si la maladie du COVID 19 a connu les développements que l’on sait, c’est essentiellement à cause des comportements qui jurent avec la discipline civique, les valeurs de la République. Il faut repenser cette discipline et la mettre en œuvre sans faiblesse, car nous devons vivre d’abord avant de penser à gagner notre dépense quotidienne.
Mamadou Ndao
Juriste consultant Expert en Communication Diplômé des Université de Montpellier 1 et Paris 1 Panthéon Sorbonne
Liberté 6 Dakar
52 LICENCES DE PÊCHE PROMISES AUX NAVIRES CHINOIS
Le gaspillage des ressources halieutiques par les navires étrangers qui expliquerait la rareté du poisson obligeant les acteurs de la pêche artisanale à aller très loin en mer, va s’accentuer
La rareté du poisson décriée par les acteurs risque encore de devenir plus criarde. D’après le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES), le Gouvernement a promis 52 licences de pêche aux navires chinois. Une grande inquiétude s’est emparée du milieu sénégalais de la pêche. Suffisant pour que le GAIPES interpelle le président de la République et le ministre de la Pêche Alioune Ndoye pour leur demander des éclaircissements…
En ce temps de covid19, l’information a pu échapper à l’opinion. Or, comme il y a deux ans, une dizaine de licences de pêche ont été accordées en catimini par le gouvernement à des navires chinois. Mieux, 52 autres licences de pêche devraient suivre. Une manière de tuer complétement nos entreprises nationales et surtout la pêche artisanale. Le gaspillage de nos ressources halieutiques par les navires étrangers qui expliquerait la rareté du poisson obligeant les acteurs de la pêche artisanale à aller très loin en mer, ce gaspillage va s’accentuer. Seulement voilà, le GAIPES n’entend pas laisser passer une telle « forfaiture ». Il a décidé d’ameuter l’opinion publique et le président de la République à travers une lettre ouverte adressée au ministre de la Pêche Alioune Ndoye pour éviter un désastre pour nos ressources halieutiques.
Le GAIPES informe avoir demandé le 10 avril dernier au ministre de la Pêche le report de la session à distance de la CCALP (Commission consultative d’attribution des licences de pêche) émanant du directeur des Pêches, président de ladite commission. L’argument massue du GAIPES est que « l’importance des demandes (56 navires) mais aussi et surtout, du contexte marqué par la « guerre déclarée » par Monsieur le Président de la République contre le Covid-19, ayant abouti à l’instauration de l’Etat d’urgence dans notre pays » tout cela fait qu’il n’était pas opportun de tenir une telle réunion surtout au vu du nombre important de demandes étrangères de licences de pêche. Hélas, le GAIPES avait essuyé un refus du ministre Alioune Ndoye. Ce qui a donc poussé les armateurs à informer l’opinion travers une lettre ouverte.
L’état de dégradation des ressources encore en question
Selon le GAIPES, la rareté des ressources tant décriée n’a pas évolué. « Les ressources démersales côtières (chalutières) sont en danger et un arrêté (consensuel entre tous les acteurs) a été pris pour geler l’octroi de nouvelles licences dans ce secteur depuis 2006. Les ressources en petits pélagiques côtiers sont en surexploitation, mais sont surtout réservés aux pêcheurs artisanaux et aux populations sénégalaises. Il s’agit de la sardinelle (notre yaboye national) et du chinchard (le diaaye) essentiellement. Or sur ce segment extrêmement fragile, il y a 13 demandes de promesses de licences. Le Merlu : ressource à la limite de la surexploitation. C’est dans cette «niche » en limite de surexploitation que l’on veut loger les 39 demandes de navires. Comment peut-on mettre 39 navires dans un segment de la pêche à la limite de la surexploitation ? 39 navires après en avoir déjà introduit plusieurs dizaines entre fin 2018 et 2019 ? Monsieur le Ministre, l’état des ressources établi par les chercheurs scientifiques du Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT) ne laisse aucune marge pour même étudier ces dossiers » indique le GAIPES à l’endroit du ministre Alioune Ndoye.
Enquête en cours sur les licences attribuées en 2018/2019
Ce qui dérange le plus les armateurs, c’est qu’une enquête en cours pour faire la lumière sur les attributions « nébuleuses » de licences à des navires chinois en 2018/2019 n’est pas encore terminée pour engager de nouvelles attributions. Ce qui les pousse à interpeler le ministre socialiste en ces termes : « Avant votre arrivée à la tête du ministère des Pêches, de nombreuses licences avaient déjà été accordées dans le secret le plus total et de manière illégale, en violation de la loi, à des navires chinois qui, encore aujourd’hui, opèrent en toute impunité dans les eaux sénégalaises. Ces navires débarquent toutes espèces de produits halieutiques en violation du Code des Pêches, au vu et au su de tous sans que ni la Direction des Pêches, ni la DITP, ni la DPSP, ni la Douane n’interviennent. Ces licences ont été accordées sur un type de pêche qui n’existe ni dans le Code des pêches, ni dans son décret d’application : « Chalutier de pêche démersale profonde option poisson et céphalopode ». Votre prédécesseur à la tête du ministère, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, saisi, avait mis en place une commission d’enquête mixte comprenant l’administration et les acteurs pour faire toute la lumière sur ces attributions pour le moins « hors la loi ».
Cette commission d’enquête dirigée par le conseiller technique numéro1 n’ayant pas été supprimée, il nous semble logique d’attendre ses résultats et recommandations avant d’étudier, de manière aussi précipitée, de nouvelles requêtes ; d’autant que les travaux préliminaires de l’enquête avaient déjà décelé 12 licences reconnues non conformes à la loi. Depuis votre arrivée au ministère, les travaux de ladite commission sont reportés de date en date et aucune nouvelle réunion ne s’est tenue et ce, sans aucune explication. A ce jour, nous ne savons pas de manière exacte le nombre de navires chinois qui ont bénéficié de ces licences « hors la loi » dont nous avons toujours demandé le retrait pur et simple. De tout le Gouvernement du Sénégal, notre ministère est le seul département où des données aussi simples que la liste de la flotte autorisée à pêcher ne figure pas sur le site web du Ministère » soulignent, pour s’en étonner, les armateurs regroupés au sein du Gaipes.
Une « sénégalisation » douteuse des navires chinois
Dans la foulée, le GAIPES a révélé un système mafieux de « sénégalisation fictive et rapide » des navires chinois pour contourner la législation en vigueur. « Tout le monde verra que, dès que les promesses de licence seront délivrées, en quelques semaines, nous aurons dans le pavillon sénégalais 52 nouveaux navires » indique le GAIPES.
Et les armateurs d’expliquer le schéma classique de la sénégalisation utilisé pour ce contournement. « On crée une société mixte entre un Sénégalais (51%) et l’entreprise chinoise (49 %) et de fait, la nouvelle société devient sénégalaise. Pour l’instant, le capital ne dépasse jamais 2.000.000 de F CFA (deux millions de francs CFA). La société sénégalaise, sur la base d’un contrat de complaisance avec « contre lettre secrète », achète fictivement 51% des parts des bateaux chinois et dès lors demande sa sénégalisation.
La promesse de licence obtenue est jointe au dossier de demande de sénégalisation et le certificat de nationalité sénégalaise provisoire est obtenu. Sur la base de ce certificat de nationalité, la licence de pêche est sollicitée et souvent accordée. Personne ne se pose les questions suivantes dans les services administratifs concernés. Comment une société comme AMINE GROUPE au capital de 100.000 F CFA (Cent Mille F CFA) peut acquérir pour les sénégaliser six (06) chalutiers neufs ou quasi neufs d’une valeur de 5.000.000.000 de F CFA (cinq milliards de francs CFA) l’unité ? Deux autres sociétés en sollicitent chacune dix (10) pour un capital par société de 2.000.000 F Cfa (Deux millions de francs Cfa) au maximum. En fait, les vingt (20) navires appartiennent à la même société chinoise qui les a répartis sur deux prête-noms pour mieux faire passer la pilule, décidément bien amère » expliquent les armateurs.
Le GAIPES conclut son interpellation du ministre de la Pêche en ces termes : « Vous n’avez pas vécu les épopées des navires coréens avec l’apparition du poulpe au Sénégal en 1999. Ces navires, vite devenus sénégalais, ont pêché le poulpe dans nos eaux avec des licences hâtivement délivrées et sont répartis comme ils étaient venus dès qu’ils ont fini de « nettoyer » toute la ressource qu’ils étaient venus chercher tout en restant, jusqu’à ce jour, inscrits dans les registres de la marine marchande sénégalaise. Aucun, je dis bien, pas un seul de ces bateaux, n’est resté au Sénégal. Certains de ces bateaux ont été retrouvés arraisonnés aux îles Malouines pour pêche illicite. Si on n’y prend pas garde, notre pavillon national deviendra un pavillon de complaisance.
La République du Sénégal est en train de perdre son port de pêche qui, à l’instar du Boulevard Général De Gaulle « ex allées du Centenaire », est en train d’être racheté lot par lot par les opérateurs et armateurs chinois. Leurs enseignes pullulent sur les quais et les navires sénégalais n’ont plus de place sur le plan d’eau totalement encombré par des navires chinois en attente de licence ou en débarquement de retour de pêche. Le port est un endroit de défense nationale stratégique, qu’il est impossible de laisser entre les mains d’étrangers. Les navires sont une extension de notre territoire national et la ressource halieutique, une ressource stratégique : il faut s’en rappeler surtout en ces temps de pandémie et d’Etat d’urgence ». Décidément, en ces temps troublés de Covid-19, il n’y a pas que le ministre Mansour Faye à être testé positif au test de…non transparence ! Son collègue Alioune Ndoye aussi, hélas.
L’ARMEE PATROUILLE DANS LES RUES DE DAKAR
Pour faire respecter l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu dont le but est d’éviter la propagation du redoutable ennemi invisible qu’est le coronavirus, l’Etat a mis en place un dispositif sécuritaire exceptionnel.
Pour faire respecter l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu dont le but est d’éviter la propagation du redoutable ennemi invisible qu’est le coronavirus, l’Etat a mis en place un dispositif sécuritaire exceptionnel. Un dispositif constitué non seulement de policiers et de gendarmes mais aussi…de soldats de l’Armée nationale ! Ce qui explique la présence de ces soldats dans les rues de Dakar pour des patrouilles nocturnes. En réalité, d’ailleurs, c’est sur l’ensemble du territoire national que des militaires sont déployés pour renforcer les policiers et gendarmes dont la mission consiste à veiller sur l'application du couvre-feu (20h00-06h00). « Le Témoin » est justement tombé sur un check-point de l’Armée à hauteur du rond-point Jet-d’Eau de la Sicap…
Dakar, mardi 14 avril 2020. Comme tous les jours en cette période d’état urgence suivi de couvre-feu, la capitale est transformée en ville fantôme. Ce dès 20 heures ! Cet environnement sinistre et effrayant nous fait imaginer la planète « Mars » n’abritant aucun être humain.
Pourtant, nous sommes bel et bien sur la terre des hommes. Et précisément dans le célèbre quartier de Grand-Dakar que nous avons traversé par les deux voies de « Niary-Tally ». Il est 03 heures et on venait de quitter le siège du journal après une nuit de bouclage. Soudain, nous tombons sur un véhicule blindé de l’Armée coupant la route à hauteur du rond-point Jet-d’eau de la Sicap.
C’est un check-point de l’Armée opposé ou complémentaire à celui de la Police dressé de l’autre coté de l’avenue Bourguiba. « Bonjour monsieur ! Soldat de 1e classe T. Nd… » se présente un élément de ce « check-point » en tenue de camouflage. Puis, il nous demande « Svp, faites voir vos laissez-passer ! » dit-il d’une voix peu audible à cause de son masque. Pendant ce temps, quelque quatre soldats, mitraillettes en bandoulière, veillent au grain. Nos « laissez-passer » entraînent l’ouverture des barrières tout en nous extirpant du champ militarisé où des soldats semblent déterminés à faire respecter le couvre-feu dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire décrété par le président de la République.
Après s’être renseigné le lendemain, votre serviteur a appris que le check-point sur lequel il était tombé la veille était tenu par des éléments de Bataillon des blindés. On a dit qu’à Dakar, le commandant de la zone militaire N°1 engage quotidiennement un important dispositif de forces pour établir des postes de contrôle et conduire des patrouilles. Ce aussi bien à Dakar-Plateau qu’à GrandDakar, dans les Sicap, à Ouakam, Hann, Hlm, Médina etc. Presque partout, le même dispositif est déployé de même qu’au niveau de la banlieue dakaroise à savoir Pikine, Guédiawaye, les Parcelles-assainies ou encore Thiaroye. Là, ce sont des éléments du Bataillon des parachutistes — le fameux Bat-Paras — qui effectuent les contrôles
A Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor…
Il en est de même dans toutes les autres zones militaires du pays, avec un effort particulier au niveau des frontières où les points de passage irréguliers sont verrouillés par l’Armée. Pour cause, les franchissement clandestins, parce qu’ils ne permettent pas d’effectuer la traçabilité des migrants de retour au pays et donc leur confinement durant 14 jours, sont susceptibles de ruiner tous les efforts menés par les autorités administratives et médicales ainsi que les sacrifices faits par les populations qui s’évertuent dans la grande majorité à observer le couvre-feu. La preuve par la région de Thiès ou l’Armée étend son dispositif jusqu’aux zones de pêche de Kayar, Joal et Mbour. Pendant ce temps à Dakar, c’est la Marine nationale qui sécurise la rade extérieure et surveille particulièrement les mouvements de pirogues sur la Petite-Côte. De même que dans les zones frontalières, en mer ainsi que sur les fleuves Sénégal et Casamance. Ainsi à Saint-Louis, nous explique une source autorisée, la Marine nationale contrôle les plages et débarcadères de Goxu-Mbathie et Guet Ndar ainsi que le fleuve Sénégal jusqu’à Rosso. A partir de Podor, un dispositif de surveillance est établi sur les points de passage non officiels entre Ronkh et Matam. A Kaolack, les axes menant vers la frontière avec la Gambie en rase campagne font également l’objet d’un contrôle minutieux par les « Jambaars ».
A Tambacounda et Kédougou, les patrouilles sillonnent la frontière avec le Mali à l’Est, zone d’orpaillage par excellence, ainsi que les départements de Fongolimbi et Salémata frontaliers avec la République de Guinée. Enfin, de Kolda à Ziguinchor, les soldats patrouillent sur les axes menant vers la Gambie et la Guinée-Bissau tout en contrôlant le fleuve Casamance et ses bolongs de l’embouchure jusqu’à Adéane. Ces opérations militaires exceptionnelles se déroulent en bonne coopération et coordination avec les forces de sécurité (gendarmerie et police). Et sous la supervision des commandants territoriaux (Gouverneurs, préfets et sous-préfets).
D’ailleurs, on signale que plusieurs personnes ayant violé les mesures édictées dans le cadre de l’état d’urgence ont été arrêtées par l’Armée avant d’être remises aussitôt aux forces de police ou de gendarmerie habilitées à les mettre à la disposition de la justice. Inutile dire que malgré son implication dans le dispositif visant à faire respecter l’état d’urgence, et notamment le couvre-feu nocturne, l’Armée garde intact le dispositif général de sécurisation du territoire national qui n’est pas impacté par les opérations de sécurisation du couvre-feu. Des opérations où elle engage quotidiennement plus d’un millier d’hommes et des centaines de véhicules de troupe et blindés. Diadeuf, diambars leegi leegi yi !
COMMENT LE SENEGAL DOIT GERER SES RESSOURCES MINIERES APRES LE COVID-19
L’ingénieur pétrolier Samba Tall Sarr souhaite que les autorités prennent date en se lançant dans la réflexion profonde du Sénégal des hydrocarbures après le Covid19.
La riposte au Covid-19 ne se joue pas seulement dans le domaine sanitaire ni dans celui de la résilience économique. Elle doit être aussi articulée dans la prospective. Et sur ce registre, l’ingénieur pétrolier Samba Tall Sarr souhaite que les autorités prennent date en se lançant dans la réflexion profonde du Sénégal des hydrocarbures après le Covid19. Le consultant en ressources minières estime que le Sénégal pays producteur de gaz et de pétrole à l’orée 2023 et riche en matière minière de toutes sortes, a tout le potentiel pour passer de pays assisté à pays développé s’il s’oriente vers une vision anticipative faite d’investissements massifs productifs.
Samba Tall Sall croit à un destin du Sénégal pays développé. Parce que le bon Dieu a doté notre pays d’une grande richesse de son sous-sol. Il s’agit de ressources minérales parmi lesquelles on peut citer du marbre, du phosphate, de l'alumine, du zircon, de l’ilménite, du rutile, du phosphate de calcium, de l’attapulgite, du calcaire, de l’argile, du basalte, de la latérite, du sel, du fer, du pétrole, du gaz, du cuivre, du molybdène, du lithium, du chrome, leucoxene etc.).
Sans parler de l'or qui se trouve dans les périmètres de Sabodola, de Khosanto, de Massawa, de Tomborokoto, de Mako etc. dont la production est estimée de 8 à 10 tonnes par année. Au niveau des ressources gazières et pétrolières, 29 blocs sont répertoriés en 7 blocs en onshore, 13 blocs en offshore et 9 blocs en offshore profond. Un joli tableau qui autorise à rêver de lendemains de prospérité pour notre pays. « L'exploitation pétrolière et gazière devrait normalement avoir pour conséquence, l'industrialisation du pays. Et comme l'ossature de toute industrie repose sur l'acier, l'Etat ne pourra pas s'empêcher de s'orienter vers la métallurgie et la sidérurgie, s'il veut apporter un petit goût d'indépendance.
Toutefois, la création de grandes raffineries en capacité de production 100 milles barils /jour va permettre la baisse vertigineuse du prix du carburant et de l'électricité chez nous et le chargement de toutes sortes de navires. En effet, c'est toujours mieux de vendre des produits finis ou semi-finis pour optimiser la valeur ajoutée des ressources naturelles. L'achat de méthanier pour liquéfier le gaz serait en réalité le premier pas vers cette optimisation » estime Samba Tall Sarr.
Le covid19 ne devant être qu’une parenthèse à ses yeux, il soutient qu’il faut dès à présent faire dans la prospective, surtout dans le domaine de la gestion de nos ressources minières. Cet ingénieur pétrolier estime que les terres sénégalaises regorgent de tout ce qui peut le faire passer de pays assisté à pays développé. « Si nous considérons nos économies actuelles comme mondialisées et en conséquence, le monde lui-même tel un village au gré et au rythme des connexions des différents secteurs de l'écosystème, alors, le COVID 19 ne vient que confirmer ce phénomène avec une prise de conscience supplémentaire : toutes nos forces incarnent nos faiblesses», explique Samba Tall Sarr, consultant en ressources minérales.
Eviter le chaos pour le Sénégal, c’est aller vers des investissements massifs productifs
Par ailleurs ce membre de la Cellule des cadres du parti Rewmi et responsable politique à Mekhé / Tivaouane ajoute que « dans cet ordre d'idées, de la même manière que cette pandémie a su et dû mobiliser toutes les stratégies des gouvernants pour s' y adapter et la combattre, mobiliser les intelligences et les capitaux, de la même manière ou plus, elle modifiera le mode de fonctionnement de nos économies. Et comme le secteur de l'énergie est le centre de gravité de nos échanges commerciaux, il est à parier que l'impact du COVID 19 en sera déductible : les conditions d'exploitation et de commercialisation, en fonction de l'offre et de la demande sur le marché ne sont jamais les mêmes avant, pendant et après une crise ».
Transmutant ce discours dans le cas du Sénégal, Samba Tall Sarr indique qu’ « après avoir tant mobilisé des fonds pour faire face à la pandémie, tous les pays passeront par un plan de relance qui se matérialisera par des dettes pour de longues années. Les pays qui ont une manne financière pétrolière ou gazière en réserves, surmonteront facilement la reprise. Les pays en attente de production profiteront de la garantie des contrats existants pour emprunter et relancer l'économie et le social. Dans tous les cas, la période post COVID 19 laisse présager une sérieuse crise un peu partout et le Sénégal ne pourrait y échapper surtout si la vision anticipative du gouvernement ne prend pas en compte cette donnée essentielle de la dépendance de notre économie aux aléas et turpitudes de l'économie mondiale et surtout de l'économie énergétique. Il faudrait, pour éviter le chaos, que les investissements soient de plus en plus productifs ».
COMMENT MACKY A REUSSI A AMASSER LES 1000 MILLIARDS FCFA
«La dotation du Fonds COVID à hauteur de 1 000 milliards FCFA est bouclée suivant la répartition ci-après :appui financier des partenaires : 586 milliards; contribution volontaire des Sénégalais : 15 milliards et recadrage budget 2020 : 399 milliards»
Au lendemain de l’apparition de la maladie (Coronavirus) dans notre pays, le président de la République avait fait appel aux Sénégalais et aux entreprises étrangères présentes dans notre pays pour un fonds de solidarité d’un montant de 1000 milliards FCFA. Plus d’un mois après la mise en place du programme de résilience économique et sociale, le Témoin revient sur les voies et moyens utilisés par Macky Sall pour atteindre l’objectif fixé…
Pour juguler l’impact défavorable de la pandémie sur l’activité économique et sociale au Sénégal, le président de la République a mis en place un fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19 par un programme de résilience économique et sociale d’un montant de 1000 milliards FCFA.
Dans un monde marqué par la propagation de la maladie de manière exponentielle, il fallait compter sur ses propres ressources. C’est pourquoi Macky Sall s’est tourné d’abord sur la contribution volontaire des Sénégalais, le recadrage budgétaire et enfin l’aide extérieure. Aujourd’hui, selon un communiqué du ministère des Finances et du Budget, le montant de 1000 milliards FCFA projeté pour venir à bout du programme de résilience économique par le président de la République est presque bouclé. « La dotation du Fonds COVID à hauteur de 1 000 milliards FCFA est totalement bouclée suivant la répartition ci-après : l’appui financier des partenaires du Sénégal : 586 milliards FCFA ; la contribution volontaire des Sénégalais : 15 milliards FCFA et l’effort de recadrage du budget 2020 : 399 milliards FCFA » informe le communiqué.
En ce qui concerne l’appui financier des partenaires du Sénégal, le FMI a récemment offert 264 milliards FCFA, la Banque mondiale de son côté a contribué pour 138 milliards, la Banque Ouest Africaine pour 26,074 milliards, la Banque Islamique à hauteur de 98 milliards et la Banque Africaine de Développement pour 60 milliards. L’appui d’autres partenaires bilatéraux tels que l’Union Européenne serait attendu. Pour atteindre ce montant de 1000 milliards, les Sénégalais ne sont pas en reste. Beaucoup de nos compatriotes qui possèdent des entreprises ou qui sont de simples hommes d’affaires ont mis la main à la poche pour contribuer à l’effort de solidarité nationale pour un montant total de 15 milliards. A ce propos, certains Sénégalais ont regretté le fait que les entreprises étrangères qui gagnent l’essentiel des marchés publics dans notre pays ont refusé de mettre la main à la patte. Et enfin, il y a le recadrage budgétaire de cette année pour un montant de 399 milliards FCFA.
Ainsi, certains privilèges des hauts fonctionnaires sont supprimés sans compter la remise partielle de la dette fiscale des entreprises et personnes physiques. Une fois que le fonds de 1000 milliards FCFA a été récolté, le chef de l’Etat n’a pas attendu pour commencer à dérouler le plan pour lequel ce fonds a été créé. Il s’agit du soutien au secteur de la santé pour une enveloppe de 64,4 milliards FCFA, 100 milliards FCFA pour la résilience et la cohésion sociale, 802 milliards FCFA pour la sauvegarde de la stabilité macroéconomique, financière de soutien pour le secteur privé afin de maintenir les emplois sans compter les 33,6 milliards FCFA prévus pour la sécurisation des circuits d’approvisionnement et de distribution pour les denrées alimentaires, les médicaments et l’énergie.
LE CASSE-TÊTE DES CAS COMMUNAUTAIRES
Une nouvelle situation épidémiologique se présente avec l’accroissement des cas de Covid-19 issus de la transmission communautaire, 30 au total, identifiés dans plusieurs communes du pays
Une nouvelle situation épidémiologique se présente avec l’accroissement des cas de Covid-19 issus de la transmission communautaire, 30 au total, identifiés dans plusieurs communes du pays, a admis, vendredi, le ministre de la Santé.
"C’est le lieu de reconnaître qu’une nouvelle situation se présente dans la riposte au Covid-19", a dit Abdoulaye Diouf Sarr, lors du point quotidien de l’épidémie.
"Chacun et chacune d’entre nous est à présent menacé par l’accroissement des cas communautaires. Les cas importés ont été maîtrisés, les cas contacts sont bien localisés et mis en quarantaine, cependant il faut admettre que les cas communautaires sont préoccupants", a-t-il ajouté.
A ce jour, "30 cas communautaires ont ceinturé le pays" en s’installant dans les communes de Louga, Saint-Louis, Ziguinchor, Touba, Mbour, Thiès, Keur-Massar, Diamniadio, Rufisque, Pikine, Thiaroye-Gare, Yeumbeul-Sud, Mbao, Médina, Dakar-Plateau, Gueule-Tapé-Fass-Colobane, Golf-Sud, Wakhinane Nimzatt, Ndiarème Limamoulaye, Yoff, Mermoz, a dit le ministre.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a signalé, ce vendredi, 7 nouveaux cas de contamination au Covid-19 sur les 287 tests de diagnostic effectués.
Il s’agit de 5 cas contacts suivis et de 2 cas issus de la transmission communautaire, a précisé Abdoulaye Diouf Sarr lors du point quotidien de l’épidémie.
Selon le ministre, 4 patients ont été déclarés guéris. L’état de santé des patients hospitalisés est stable, a-t-il assuré.
A ce jour, 342 cas ont été déclarés positifs au Sénégal dont 198 guéris. Deux patients sont décédés et un autre évacué en France. Au total, 141 patients sont sous traitement dans les établissements de santé.
Le ministre de la Santé a réitéré aux populations l’appel constant des autorités au respect strict des règles d’hygiène édictées contre la maladie à coronavirus et invité au port du masque dans les marchés, les transports, etc., avec l’accroissement des cas de transmission communautaire.
La transmission communautaire se produit lorsqu’une personne contracte le Covid-19 d’une source inconnue et qu’un lien épidémiologique ne peut être établi, ce qui laisse entendre que le virus se propage au sein d’une communauté d’une personne à une autre.
par Justin Corréa
FISCALISATION DU SECTEUR DE L’IMMOBILIER : DE LA RÉSILIENCE FACE AU COVID19 A L’AUBAINE
La crise sanitaire liée au coronavirus nous interpelle tous et met à rude épreuve, notre capacité de riposter mais aussi à réajuster nos politiques
Le Sénégal peine à mobiliser de manière optimale les recettes fiscales, principal instrument de financement de son budget.
La crise sanitaire liée au Corona virus nous interpelle tous et met à rude épreuve, notre capacité à riposter mais aussi à réajuster nos politiques.
Ce qui nous amène à repenser nos stratégies, dorénavant remises en question.
ET SI LE COVID19 ETAIT LA SOLUTION ?
D’un potentiel d’impôt foncier exploité à moins de 7% : l’exploitation des résultats du recensement général de la population et de l’habitat permet de constater que de 1.500.000 logements peuvent être potentiellement soumis à une imposition foncière, sous réserve d’exemption. Toutefois, en 2019, le nombre de propriétés soumis à la contribution foncière n’atteint pas 65.000 contre un potentiel estimé à 900 000 propriétés. Cela explique aisément les limites des collectivités territoriales à bénéficier de recettes propres pour le financement de l’Acte III de la décentralisation.
Ce gap est du reste confirmé par le rapport entre les recettes issues de l’impôt foncier sur le PIB qui classe le Sénégal derrière beaucoup de pays de la sous-région : Sénégal : 0,30%, Gambie : 0,53%, Maroc : 1,75%, Ile Maurice : 1,39%, Afrique du Sud : 1,60%.
Un manque à gagner estimé à des centaines de milliards chaque année.
Pour combler ce GAP, il n’existe pas mille solutions. Il faut élargir l’assiette fiscale, ce qui passera forcément par l’identification de nouveaux contribuables.
Par ailleurs, le 12 Mars 2020, la DGID a lancé un nouveau projet dénommé «YAATAL », dans le but de relever la contribution citoyenne à travers notamment l’élargissement de l’assiette fiscale et à la maitrise de l’assiette foncière pour la période 2020. Consciente de la responsabilité qui est la sienne dans la réussite des stratégies de croissance économique et sociale et soucieuse de trouver des réponses aux problématiques soulevées par la question fiscale et foncière, la DGID, sur la base des orientations du Directeur général, a élaboré un programme opérationnel quadriennal (2020-2023) dénommé Programme YAATAL.
Ce nouveau paradigme est né selon M Bassirou NIASS, Directeur des impôts et domaines du fait que : ‘’peu de citoyens contribuent mais tous les citoyens revendiquent le droit de bénéficier de biens et services publics de qualité’’.
Les défis majeurs auxquels l’état est confronté pour élargir son portefeuille contribuable demeurent :
➢ L’identification de nouveaux contribuables
➢ La mobilisation des ressources humaines et financières pour bien mener le projet.
➢ La stratégie.
COMMENT REBONDIR ET SE RECONSTRUIRE APRES LE COVID19?
Ceci passe par la prise en charge par l’État des loyers dans les deux prochains mois. (Le projet pourrait être financé par une partie des 155 milliards dédiés à la construction du Stade Olympique de Diamniadio), ce qui va soulager les locataires et les bailleurs qui, si la crise persiste, risquent de ne pas encaisser les loyers les prochains mois.
Pour ce faire, chaque bailleur, devra impérativement présenter sa déclaration d’enregistrement avant de recevoir son dû. Cette démarche permettra de les identifier par l’enregistrement de leur bail au niveau des services compétents de l’État, ce qui va enrichir la base de données et augmenter considérablement le portefeuille des contribuables de l’administration fiscale. Ainsi, dans un élan de solidarité, les droits d’enregistrements des loyers à usage d’habitation seront rendus gratuits.
Au sortir de cet exercice, la base de données connaitra une hausse exponentielle et permettra à l’état dans les mois suivants, de récupérer tout l’investissement dès la reprise d’activités.
L’objectif de relever le taux de pression fiscale à 20% à l’horizon 2023 (voir programme yaatal), sera vite atteint.
Ayons espoir en l’avenir.
Du chaos peut émerger l’ordre.
Derrière chaque crise, se profile une opportunité.
SEPT NOUVELLES CONTAMINATIONS AU COVID-19 SIGNALÉES CE VENDREDI
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a signalé, ce vendredi, 7 nouveaux cas de contamination au Covid-19 sur les 287 tests de diagnostic effectués.
Dakar, 17 avr (APS) - Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a signalé, ce vendredi, 7 nouveaux cas de contamination au Covid-19 sur les 287 tests de diagnostic effectués.
Il s’agit de 5 cas contacts suivis et de 2 cas issus de la transmission communautaire, a précisé Abdoulaye Diouf Sarr lors du point quotidien de l’épidémie.
Selon le ministre, 4 patients ont été déclarés guéris. L’état de santé des patients hospitalisés est stable, a—t-il assuré.
A ce jour, 342 cas ont été déclarés positifs au Sénégal dont 198 guéris. Deux patients sont décédés et un autre évacué en France. Au total, 141 patients sont sous traitement dans les établissements de santé.
Le ministre de la Santé a réitéré aux populations l’appel constant des autorités au respect strict des règles d’hygiène édictées contre la maladie à coronavirus et appelé invité au port du maque dans les marchés et les transports.
Abdoulaye Bathily (via facebook)
SOULEYMANE GUEYE CISSE, JE TE SALUE !
Jules était de ces jeunes qui ont tout donné au pays sans rien réclamer ni obtenir sinon la satisfaction d’avoir servi une noble cause. Que ton courage, ton ton esprit généreux inspirent dans le combat pour un monde meilleur
Sur le chemin escarpé des luttes démocratiques des dernières décennies nous avons, côte à côte, la main dans la main, gravi les obstacles avec de nombreuses cohortes de jeunes Sénégalais.
Les sacrifices, le don de soi et le dévouement à toute épreuve de ces jeunes ont marqué les plus belles pages de ce que d’aucuns ont appellé "l’exception démocratique sénégalaise".
En témoignent les péripéties des années 1980,1990, 2000, le 23 Juin 2011, le parcours épique inédit des Assises Nationales...
Souleymane Gueye Cissé dit Jules étaient de ces jeunes qui se sont distingués tout au long de ce parcours digne de tous les éloges.
J’ai le devoir de reconnaître que le courage physique de ces jeunes, l’audace de leur réflexion dans la formulation et la mise en œuvre des stratégies et tactiques de lutte m’ont procuré bonheur et inspiration dans mon propre itinéraire.
Jules était de ces jeunes qui ont tout donné au pays sans rien réclamer ni obtenir sinon la satisfaction d’avoir servi une noble cause. Ni les contraintes de l’âge adulte, souvent prétextes au renoncement ou au compromission, ni les sirènes invitant aux privilèges et avantages individuels n’ont eu raison de leur engagement primordial.
Souleymane Gueye Cisse je te salue !
Que ton parcours guidé par les valeurs de progrès et de justice sociale qui vient d’être brutalement interrompu par le destin continue de servir d’exemple à la jeunesse de notre pays en cette période de défis majeurs, en ces temps de calamité planétaire.
Que ton courage, ton humilité et ton esprit généreux inspirent dans le combat pour un monde meilleur pour tous les humains.
Que cette terre de Tenguedj nourrie par le souffle de l’océan et le limon des niayes, que tu as adorée te soit légère.
Que ta famille, tes amis et tes compagnons trouvent le réconfort dans la celebration continue du souvenir de ton engagement généreux sur cette terre.