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21 juillet 2025
Par Lamine Aysa Fall
UN NOUVEAU DIPLOME POUR LES ENSEIGNANTS, GAGE DE STABILITE DU SYSTEME SCOLAIRE SENEGALAIS
Au Sénégal, nous avons l’habitude de l’entendre, « l’école appartient à tout le monde ! » Cette déclaration est la manifestation d’un ressenti émanant d’une succession de décisions tantôt décevantes tantôt divertissantes, dans le champ éducatif.
Au Sénégal, nous avons l’habitude de l’entendre, « l’école appartient à tout le monde ! » Cette déclaration est la manifestation d’un ressenti émanant d’une succession de décisions tantôt décevantes tantôt divertissantes, dans le champ éducatif. C’est aujourd’hui le constat, au moins, de deux mondes prêts à s’affronter sur un terrain si glissant ne prévoyant pas d’autres véritables perdants que les apprenants. Entre acteurs directs et acteurs indirects du système d’enseignement, chacun veut faire porter le chapeau du ralentissement et de l’échec à l’autre. Et dans la confrontation décideurs/ monde enseignant, parfois difficile, mais toujours exaltante, le fait de n’être dans aucun camp ne suffit pas pour plaider la neutralité. Aussi, rejetons-nous toute forme de neutralité sur cette question. Mais, en réalité, ne s’agit-il pas que de simples différences d’approche ? Entre enseignants et gouvernants, par exemple, y a-t-il un seul des deux qui veuille la déroute du système ? Qui plus est, l’acceptation de ces différences dans l’approche ne peut être qu’un atout traduisant l’exigence d’une nécessité commune à visiter en profondeur les failles de notre système d’éducation.
En y jetant, rien qu’un regard furtif, nous voyons que pour mieux stabiliser l’espace scolaire, il y a comme une urgence à agir d’abord sur le statut et la formation de l’enseignant et après sur le temps annuel d’apprentissage. Nous avons acquis la conviction que ces deux leviers peuvent faire bouger les lignes, notamment au cycle élémentaire autour duquel nous avons axé notre réflexion. Aussi, tenterons-nous dans d’autres pages, un développement sur l’importance du respect des quantum horaire dans la réussite scolaire. Nous le connaissons quand même un peu, ce système éducatif qui nous a façonnés et auquel nous avons dédié quarante années de notre vie, du Cours d’initiation en tant qu’élève à notre dernier poste en tant que technicien de l’éducation et de la formation. Nous le connaissons suffisamment même pour savoir le critiquer. C’est pourquoi d’ailleurs, même notre posture actuelle de retrait n’a pas vraiment pu réussir à nous en détacher.
Pour le premier levier dont nous avons fait allusion plus haut, qui est au début et à la fin de toute réussite dans le monde scolaire, notre expérience de terrain nous a appris que les enseignants les plus sérieux, les plus impliqués et les plus engagés professionnellement, sont souvent ceux qui sont dans l’attente d’une commission d’examen professionnel. Une fois cette phase dépassée, l’agent commence progressivement à paresser. C’est le début d’une profonde plongée en apnée, comme si l’enseignant sentait un besoin vital de s’éloigner de l’activité pédagogique qui était jusqu’ici, l’essence même de sa présence dans l’enceinte de son établissement scolaire. Ainsi, entre la quête de pertinence pour relever les défis pédagogiques et la perte de sens inhérente à l’oisiveté s’installe donc le sésame professionnel.
Pour rappel, deux diplômes professionnels et pédagogiques commandent la carrière de l’enseignant à l’élémentaire. Il s’agit du certificat élémentaire d’aptitude pédagogique (CEAP) et du certificat d’aptitude pédagogique (CAP). Le CEAP concerne les enseignants ayant un niveau académique équivalent au Brevet de fin d’études moyennes (BFEM). La voie d’accès direct à cette formation (instituteurs adjoints) peut être empruntée par concours n’exigeant que le Brevet de fin d’études moyennes. Mais, la réalité est qu’on n’y accède pas simplement juste après la troisième, la majeure partie des enseignants catégorisés « instituteurs adjoints » (Ia) ont au moins le niveau de la classe de première, et beaucoup d’entre eux ont même taquiné le BAC. Ce n’est qu’après quatre années d’exercice que l’instituteur-adjoint, titulaire du CEAP, sera qualifié à se présenter au concours du certificat d’aptitude pédagogique.
En revanche, le CAP est au-dessus du niveau du baccalauréat. C’est le dernier diplôme à passer, en théorie et pratique de classe, pour être instituteur. Toutefois, les sortants des écoles de formation d’instituteurs peuvent réussir aux examens professionnels après sept à neuf mois de formation initiale. La préparation d’un examen quel qu’il soit requiert une certaine mobilisation d’énergie personnelle et la mise en œuvre de moyens individuels sur le plan psychologique, physique, matériel et financier. Et du coup, l’examen devient une sorte de stimulation, une source de motivation.
Dès lors, avant le Certificat d’Aptitude Pédagogique, l’enseignant s’emploie à être un modèle en tout. Dans l’établissement, il est le plus regardant des règles déontologiques. Les apprenants dont il est en charge sont obligés d’être attentifs à ses enseignements, mais aussi à son comportement. Il arrive avant l’heure et repart généralement, bien après la fin des cours. Pour lui, le respect des horaires et des différentes disciplines est presque viscéral. Il a un projet pédagogique clair qu’il cherche quotidiennement à améliorer et à parfaire. Cet enseignant est résolument et en permanence « en route » pour parler comme Althusser.
Son ambition à décrocher ce diplôme, qui pour lui, est synonyme d’une grande promotion individuelle, ne souffre d’aucune ambiguïté. Mais, malheureusement, il n’est pas que synonyme de promotion, il peut également signifier relâchement, paresse et laisser-aller pédagogique. N’avons-nous pas déjà entendu certains enseignants parler de « Certificat d’Aptitude à la Paresse » pour traduire le sigle CAP ? C’est donc dire qu’après la réussite aux différentes étapes du Certificat d’Aptitude Pédagogique, il n’existe plus aucune motivation de corps. Après l’apogée, le déclin avons-nous l’habitude de dire.
L’obtention du CAP est, dans beaucoup de cas, le début de l’inaction et de l’indifférence face au projet d‘établissement, la fin de la propension à la recherche et l’instauration du « doucement le matin, pas très vite le soir ».
La conséquence de cet état de fait est qu’un tel enseignant échappe à tout corps de contrôle. Il se convertit dans l’antisystème et se radicalise la plupart du temps dans son engagement syndical. Il opte pour la confrontation et ouvre les couloirs de l’affrontement vis-à-vis de tout élément susceptible de violer sa zone de confort personnel. Et pour cet enseignant, un malaise de cette amplitude le détruit de l’intérieur sans qu’il ne s’en rende compte, ses fondations se fissurent progressivement, ses repères s’effritent peu à peu.
Les Inspecteurs de l’éducation et de la formation n’ont plus vraiment aucune prise réelle sur lui. Il appert de ce qui précède qu’il est important pour tout corps de métier, pour toute profession, que des objectifs à atteindre fixent les frontières de l’autopromotion. Idem pour le domaine de l’éducation où des objectifs de carrière doivent marquer les rythmes de progression professionnelle de l’enseignant. Il apparaît donc clairement, que l’espace scolaire élémentaire souffre d’un manque de nouveau palier. Il urge, pour nous départir de ce semblant de « sur-place » et de mort de l’initiative chez les enseignants, de créer une toute nouvelle certification à même de booster ce pan de notre système d’éducation. Il s’agit bien entendu de placer un palier supérieur au Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP) exigeant la maîtrise théorique et pratique de la science pédagogique. Nous pensons à un diplôme qui pourrait porter l’appellation de Certificat de Maîtrise Pédagogique (CMP) pour ceux qui ont déjà le CEAP, ou encore du certificat de pleine maîtrise pédagogique (CPMP) pour ceux qui ont le CAP.
L’instituteur-adjoint pourrait, selon sa convenance, se présenter au Certificat de Maîtrise Pédagogique, après quatre ans passés dans ce sous-corps. Ainsi, le CMP serait un diplôme intermédiaire entre le CEAP et CAP, ce qui ferait qu’un instituteur plein aurait acquis le niveau équivalent à quatre diplômes au lieu de deux, actuellement. Pour ce qui est du Certificat de Pleine Maîtrise Pédagogique, il serait accessible à tout instituteur ayant un CAP, avec au moins quatre ans de pratique de classe.
Le CPMP pourrait qualifier également l’instituteur à l’enseignement moyen, pour certaines disciplines, compte tenu du profil de ce dernier. En plus, après un certain nombre d’années d’exercice l’instituteur détenteur du CPMP aurait droit de compétition, avec un bonus substantiel, pour un poste de direction de choix ou un détachement dans une autre administration, par exemple. Ces nouveaux diplômes destinés aux enseignants auront une double vocation : celle de servir de ticket de promotion et celle de permettre aux corps de contrôle des écoles de « garder la main ».
Le laisser-aller, la promotion de l’anti-modèle et le radicalisme syndical dans l’espace scolaire s’accroissent du fait de la disparition de l’épée de Damoclès sur la tête de l’enseignant. Il faut qu’on ose le dire, l’enseignant actuel ne craint plus les « représailles » des corps de contrôle de l’Etat. Il ne sera pas question de faire peur à qui se ce soit, mais de redonner l’autorité à l’Inspection de l’éducation. Il s’agira simplement de faire une gestion positive par le stress. Il faut « stresser » davantage l’enseignant si l’on veut maximiser son rendement à l’école. Le stress en tant que sentiment ou ressenti, s’il est bien circonscrit dans le temps, peut aider à atteindre des résultats insoupçonnés dans un environnement professionnel et personnel. Nous rappellerons simplement pour finir, que les pays dits développés, au moment des indépendances de nos Etats, avaient surtout réussi dans les domaines les plus réservés de la science, grâce à une forte attention accordée à leur système scolaire.
Ainsi, en l’espace de quelques générations, la bonne qualité de l’éducation a radicalement transformé certains pays européens, par exemple, en y faisant émerger de fortes proportions d’ingénieurs, de techniciens supérieurs et de cadres. Aujourd’hui, nous savons tous, de science certaine, que l’école constitue un véritable enjeu social, et que nous devons avoir la claire conscience du devoir que nous avons à la protéger et à la changer si nécessaire. Il est accepté depuis fort longtemps, que l’indépendance et le niveau de vie d’un pays sont fondamentalement fonction du niveau d’instruction et de connaissance de ses populations, mais encore de leur capacité à apprendre, à comprendre, et à entreprendre. Développons notre système scolaire, et nous développerons notre Sénégal.
Arrivé à l’OGC Nice (D1France) dans les derniers moments du mercato en provenance du FC Barcelone (sous forme de prêt), Moussa Wagué a été officiellement présenté hier.
Arrivé à l’OGC Nice (D1France) dans les derniers moments du mercato en provenance du FC Barcelone (sous forme de prêt), Moussa Wagué a été officiellement présenté hier. Entouré de son coach Patrick Vieira et du président des «Aiglons » Jean-Pierre Rivère, le défenseur international sénégalais a expliqué le choix de rejoindre les Azuréens. Il est également revenu sur son passage au FC Barcelone, avant de décliner ses ambitions.
SON ARRIVEE SUR LA COTE D’AZUR
« Le transfert s’est très bien passé et je suis très content d’être ici à Nice. Julien (Ndl : Fournier, directeur du football) m’a parlé du projet du club et j’ai aussi eu à échanger avec le coach. Je pense que c’est un bon projet pour moi. Il y avait d’autres opportunités mais j’ai choisi Nice, car c’est un club historique et ambitieux. L'équipe est très jeune. Ce qui va sans doute faciliter mon intégration. J’ai vraiment envie de grandir avec le club. J’ai fait le bon choix. »
POSTE DE PREDILECTION
« Je suis un latéral droit offensif. Je me sens très bien avec la tactique du coach. C’est pour ça que j’ai choisi Nice.J e suis très content d’être ici. Je pense que je vais me sentir très bien. Maintenant, c’est à moi de prouver que je dois jouer. Mes objectifs ? Continuer à grandir avec le Club et avoir beaucoup de temps de jeu. C’est important pour un jeune de jouer. Pour progresser, je travaille sur moi-même. J’essaie de voir comment m’améliorer, tout le temps.»
SA CONDITION PHYSIQUE
« Quand tu es joueur professionnel, tu dois toujours être prêt à jouer. Je le suis. Si le coach fait appel à moi, je serai toujours prêt à relever le défi.»
SON PASSAGE AU BARÇA
«Au FC Barcelone, on s’entraîne avec de grands joueurs. Naturellement, on en profite chaque jour pour apprendre un peu plus. C’était très important pour moi de faire cette étape là. Là-bas, je voulais jouer, mais il y avait beaucoup de concurrence. Je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu. Mais je ne regrette pas.»
UNE IDEE DE L’OGC NICE
«Je savais que Mario Balotelli (NDL : international italien) était ici. Je connaissais aussi Dante (NDL : international brésilien). Et puis bien sûr, il y avait Racine Coly, qui est mon ami. Il m’a beaucoup parlé du club. Il m’a dit que c’était très facile de travailler ici, parce que les gens sont très sympas. Et c'est vrai ! Je suis bien accueilli par le staff, les dirigeants, l’équipe. Face à Lyon, les supporters ont chanté mon nom en entrant. Ça m’a apporté beaucoup d’énergie. C’est quelque chose de très positif. Je remercie les supporters et toute l’équipe.»
Par Oumar SONKO
ENTRE ARNAQUE, DESINVOLTURE OU VOLONTE D’ENRICHIR UN PROCHE ?
Comment peut-on construire des abris bus dans nos villes à forte densité humaine et les doter d’un seul banc ne pouvant contenir que quatre personnes au maximum, poussant ainsi les autres passagers en attente à se réfugier derrière l’ouvrage ?
Les abris bus sont très importants dans nos pays, d’abord du fait des intempéries (soleil, pluie, vent poussière) auxquelles sont confrontés les voyageurs en attente de bus, ensuite, le parc automobile insuffisant et vétuste de nos sociétés de transport public par rapport à la forte demande de mobilité de nos populations, contraint ces dernières à de longues attentes dans ces abris bus. ainsi, la nécessité de rendre de tels ouvrages confortables s’impose afin de ne pas transformer la longue attente en calvaire.
Récemment, j’ai eu l’agréable surprise de constater que les abris bus sont en train d’être aménagés, j’ai naturellement applaudi des deux mains, pensant enfin que ma population aura droit à des abris confortables, de dernières générations, qui peuvent même renseigner sur l’heure d’arrivée du prochain bus et de son itinéraire comme c’est le cas en Europe par exemple.
Hélas, ma joie fut de courte durée juste le temps de voir ces ‘’ joyaux’’ sortir de terre. Aucun confort, aucune protection contre le soleil, le vent, la pluie n’en parlons pas. Le plus choquant dans cet aménagement est le seul banc incommode, ne peut contenir que quatre personnes au maximum devant des dizaines de passagers qui attendent régulièrement le bus. Seuls les espaces publicitaires sont bien aménagés sous l’autel du confort des voyageurs visiblement, l’entrepreneur très loin de nos réalités n’a pas fait faire des études préalables sur les besoins et attentes des populations.
Comment peut-on construire des abris bus dans nos villes à forte densité humaine et les doter d’un seul banc ne pouvant contenir que quatre personnes au maximum, poussant ainsi les autres passagers en attente à se réfugier derrière l’ouvrage ? Comment peut-on construire dans nos pays réputés chauds des abris où les passagers en attente de bus qui arrivent de façon très irrégulière sont frappés de plein fouet par le soleil et les autres intempéries ? Est-ce que les responsables de la société Dakar Dem Dik, accompagnés par l’entrepreneur ont fait le tour de la ville pour constater comment ces nouveaux abris bus inconfortables et incommodes massacrent les voyageurs en attente de bus ? A quand va ton être sérieux et rigoureux dans l’exécution des marchés public dans ce pays ?
Cet entrepreneur doit être dans ces petits souliers et doit être sommé de reprendre immédiatement son ouvrage catastrophique. J’ai été révolté par la qualité de cet ouvrage, quand j’ai vu une dame en attente de bus piquer un malaise à cause de la longue attente, mais surtout du soleil qu’elle recevait de plein fouet. Est-ce que la société DDD est dans une santé financière qui lui permet de lancer un tel marché pas indispensable du tout, puisque des abris bus plus ou moins acceptable existaient déjà. Je ne veux pas croire qu’on a juste voulu enrichir quelqu’un, mais bon….
Oumar SONKO
Juriste –
Dakar Plateau
Par Kadialy Gassama,
QUELLE MESURE EFFICACE POUR LE PLEIN REGIME DANS LES HUILERIES ?
Faut-il appliquer la restauration de la taxe de sortie sur l’arachide ou le blocage des exportations ?
La politique de substitution aux importations, en dépit des évolutions théoriques apportées par l’apparition de phénomènes économiques nouveaux comme l’économie du numérique ou la conquête de l’espace, constitue toujours un facteur d’entrainement assez efficace pour le développement agricole et industriel dans notre pays. Des pays comme le Brésil, l’Argentine ou le Mexique ont connu un développement industriel fulgurant à partir de l’application de cette politique, surtout que le Sénégal connaît, de nos jours, une amplification appréciable de la classe moyenne, à l’orée de l’exploitation gazière et pétrolière.
Au demeurant, le développement industriel constitue un domaine prioritaire dans la phase 2 du Pse. En effet, une part plus accrue de la contribution du secteur industriel dans la formation du Pib, amenuise l’exportation des fruits de la croissance et participe, de façon intensive, à l’accumulation interne du capital. C’est dire que les politiques d’autosuffisance et de transformation de produits primaires comme l’arachide pour la production d’huile alimentaire, favorise le développement endogène; L’économie rurale sénégalaise à dominante arachidière, étant une économie intégratrice à vocation industrielle.
L’arachide est une culture d’une grande importance économique et stratégique au Sénégal, en ce qu’elle soit une culture à la fois vivrière, commerciale, industrielle, fourragère et fertilisante. En dépit de la concurrence grandissante des autres oléagineux, l’arachide garde toujours des atouts non négligeables, l’huile d’arachide est considérée comme une huile de meilleure qualité pouvant résister aux plus hautes températures. En 2018, lors de la campagne de commercialisation agricole, il avait été relevé une baisse des prix du kilogramme sur le marché intérieur induite par un important surplus de la production nationale d’arachide sur les besoins de consommation interne. a cette époque, le surplus de production avoisinait cinq cent milles tonnes d'arachide, pour une production exceptionnelle d'un million quatre cent milles tonnes ; indubitablement, il y avait une mesure de politique économique à prendre pour permettre l’adéquation de l’offre à la demande, en encourageant les exportations en chine et d’éviter ainsi les méventes ou la baisse drastique des prix défavorables aux producteurs du monde rural.
Aussi, était-il envisagé la suspension de la taxe conjoncturelle à l’exportation sur l’arachide qui était une mesure protectionniste instaurée pour satisfaire, en particuliers, les besoins des industries de trituration d’arachide pour la production d’huile alimentaire et d’autres produits dérivés. Il est compréhensible, pour favoriser le développement industriel porteur et l’accumulation subséquente de la valeur ajoutée, de prendre une telle mesure de politique économique, lorsqu’il ne se dégage pas de surplus, à fortiori, quand la production nationale d’arachide reste inférieure aux besoins des industriels et de la consommation diffuse.
En instituant la taxe conjoncturelle à l’exportation sur l’arachide avant les années 2018 où les productions d’arachide, peu ou prou, étaient inférieures à neuf cent milles tonnes, l’analyse qui était faite était une analyse en termes d’insuffisance de la production nationale d’arachide, dans l’objectif de décourager, au niveau tarifaire, les exportations de graines, notamment en chine. En 2019, avec la présente campagne agricole, le monde rural se confronte à une situation inverse par rapport à 2018 où nous constatons une flambée des prix du kilogramme d’arachide dans le marché diffus, avoisinant 350 CFA à 450FcFa à certains endroits, soit plus du double du prix officiel. cette nouvelle situation est due à deux facteurs cumulatifs : d’une part, la baisse drastique de la production nationale d’arachide cette année, autour probablement de sept cents, à huit cents milles tonnes, soit presque la moitié de la production en 2018.
D’autre part, la montée en flèche de la demande d’importation de la chine consécutivement à une diminution en 2019 de la production d’arachide dans ce pays et dans le marché mondial. aujourd’hui en 2019, dans le monde rural, la demande pour les besoins de consommation interne est supérieure ou égale à l’offre nationale d’arachide, au point de favoriser une hausse sensible des prix avec la demande d’importation des chinois. bien sur, les paysans vendent aux plus offrants, privant du coup l’approvisionnement des industries locales de trituration en arachide.
La Sonacos est, à la date d’aujourd’hui, à moins de 1000 tonnes de collecte pour ses industries, alors que l’année dernière, à pareille époque, elle était à plus 17000 tonnes, il en va de même pour les autres industries de trituration. il est clair que, si aucune mesure de politique fiscale n’est prise allant dans le sens de la restauration de la taxe à l’exportation qui risque d’ailleurs d’être inefficace au vu de l’acuité de la demande locale et internationale sur l’arachide, nos industriels risquent de connaître des situations de sous production et de sous emploi pouvant réduire la croissance et renchérir les prix sur l’huile au Sénégal .
La conjugaison de ces deux facteurs est d’une nuisance assez substantielle pour notre économie, au regard de la flambée prévisionnelle du prix de l’huile d’arachide, toutes choses restant égales par ailleurs, du développement des produits concurrents importés et de la baisse subséquente de l’activité économique globale. L’application de la taxe de 40FcFa à l'exportation sur le kilogramme d'arachide, soit environ 20% du prix officiel de 210 FCFA, qui, au demeurant, sera très en déca du prix sur le marché diffus, était suspendue provisoirement par le gouvernement en 2018, afin d'agir sur la demande et d'infléchir la baisse tendancielle des prix, défavorable au producteur. Il ya lieu non seulement de restaurer la taxe à l’exportation sur l’arachide, mais, d’en augmenter le taux pour que le prix à l’export soit supérieure au prix pratiqué dans le marché diffus, ou, au mieux ,de prendre carrément une mesure d’interdiction temporaire des exportations d’arachide compte tenu de l’intensité de la demande, en attendant des situations plus clémentes d’augmentation de l’offre. Faire du secteur agricole et des industries de transformation, le moteur de la croissance En vérité, lorsque, les conditions du marché intérieur et international se modifient, il est naturel pour un gouvernement attentif de procéder à des anticipations pour réorganiser le marché en supprimant les défaillances et de pouvoir ainsi piloter sans péril le navire au gré des vagues,
La vision justement, c'est de faire du secteur agricole et des industries de transformation, le moteur de la croissance dans notre pays, constituant de ce fait, un domaine stratégique à protéger au moyen, entre autres, de la politique fiscale, du contingentement ou de la prohibition à l’import (pomme de terre , oignons ) ou à l’export (arachide) selon le cas . or , le secteur agricole et des industries de transformations qui polarisent la majorité du monde du travail au Sénégal ,dépend plus d'aléas climatiques ,en ce qui concerne particulièrement l'arachide ,que toute autre contrainte relevant des surfaces arables, des intrants et de la technologie. Les campagnes antérieures ont rarement atteint le million de tonnes, sauf en 2018 et 2017 et, dans la plus part des cas, les productions suffisaient à couvrir les besoins intérieurs pour l'auto consommation et pour les industries de transformation.
Faut - il rester les bras croisés devant une situation de sous production intérieure et d'insuffisance d'offre en 2019 devant la présence de demandeurs chinois dans notre pays, que non! dans un monde où le protectionnisme prend le pas sur le libre échangisme , l’instauration d'une taxe appréciable ou la prohibition des exportations des graines d’arachide dont les intrants sont subventionnés du reste ,reste dérogatoire aux règles de l’Omc; Elle traduit la volonté politique de protéger un secteur hautement sensible pour une croissance endogène et auto centré ; toutefois, si les conditions du marché l'exigent , une suspension de la taxe ou la levée de l’interdiction dans le cadre d'un ajustement pourront être envisagées , tout en étant conscient qu’une culture sous pluie essentiellement avec le risque climatique ,est un désavantage comparatif , en attendant une meilleure maitrise de l'eau dans notre pays pour amoindrir l'impact des variables aléatoires dans les processus productifs.
Kadialy GASSAMA,
économiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger Rufisque
HARO SUR MAME GOOR DIAZAKA !
« Le Témoin » quotidien est en mesure de révéler que l’adjudant-chef (Er) Mamadou Sy, moniteur-parachutiste, a déposé une plainte contre Mame Gor Djiazaka pour les délits d’injures et outrage à l’Armée.
Outragés par la vidéo postée par Mame Goor Diazaka, des militaires à la retraite ont surgi de leur tabernacle pour mitrailler le « chanteur ». De son côté, « Le Témoin » quotidien est en mesure de révéler que l’adjudant-chef (Er) Mamadou Sy, moniteur-parachutiste, a déposé une plainte contre Mame Gor Djiazaka pour les délits d’injures et outrage à l’Armée. Ce, au nom de tous ses camarades actifs et retraités.
L’obtus musicien Mame Gor Diazaka s’est engouffré dans un terrain miné. pour cause, il a tenu délibérément et gratuitement des propos jugés outrageux et injurieux à l’endroit de la prestigieuse institution qu’est l’armée. se sentant atteint dans son honneur, l’adjudant-chef (Er) Mamadou Sy, moniteur-parachutiste, s’est rendu, hier, chez le procureur de la république pour y déposer une plainte contre Mame Gor Diazaka « Effectivement, je me suis rendu au Parquet de la République pour y déposer une plainte contre Mame Gor Diazaka. Et le mis en cause doit s’estimer heureux et soulagé s’il apprend que nous avons porté plainte. Si nous avons décidé de saisir la Justice, c’est pour éviter toute forme de riposte ou de représailles. Car nous demeurons et resterons toujours de bons militaires, disciplinés. Maintenant, on attend de savoir la suite que le procureur de la République va donner à cette affaire » a expliqué l’adjudant-chef (Er) Mamadou Sy, moniteur-parachutiste, accompagné d’une forte délégation composée d’anciens combattants et militaires retraités. se sentant outragés, leur honneur bafoué, ces militaires, qui ont servi les plus belles années de leur vie sous le drapeau, n’ont pas tardé à balayer les déclarations de l’artiste mendiant selon qui l’armée nationale est dans une situation d’oisiveté face à l’insécurité des populations. Pluie de rafales ! « Ce vaurien de Mame Ngor Diazaka vient d’insulter les Armées. Son accointance avec le pouvoir lui fait pousser des ailes et le rend arrogant et insolent.
Quand on est ignorant, il vaut mieux se taire » a répliqué, sur sa page Facebook, le colonel retraité Abdou Rahim Kébé. puis d’ajouter : «ses amis du pouvoir doivent réagir vigoureusement pour lui apprendre que nul ne peut braver impunément une institution militaire qui a grandement contribué à la stabilité du pays grâce au professionnalisme et à la loyauté de ses hommes ». de l’autre position occupée par l’adjudant en retraite Ndiapaly Guèye, la forte détonation affecte les tympans. « Pourtant, j’avais choisi de pas répondre à un spécimen de cette sorte qui, pour moi, ne représente absolument rien dans ce pays. Un samba mbayankat grand laudateur et pantouflard public qui aura choisi la facilité et l’aisance au moment où les jeunes de sa génération prennent les armes pour défendre leur patrie, le Sénégal», bombarde l’ancien de la dirpa (direction de l’information et des relations publiques des armées) dans une allusion à la situation de parasite que vit mame Goor Diazaka.
Quant à l’adjudant-chef Mamadou Sy, en entendant les avanies de l’artiste, il est au paroxysme de son courroux. « Quand je vois un minable comme Mame Goor qui se permet de ternir l’image des forces armées, cela me heurte. Mais le plus catastrophique dans tout ca, c’est le fait que les journalistes lui tendent leur micro. Ce qui ne devrait pas se faire pour une saleté comme ce Mame Goor. Cet individu risque gros » martèle cet ancien parachutiste que nous avons joint, hier, au téléphone suite aux propos de Mame Goor Diazaka. Ça craint, assurément, pour le chanteur aux dreadlocks !
LE MAIRE FALLOU SYLLA CONDAMNE A 2 ANS DONT 3 MOIS FERME
L’édile de la capitale de la Petite Côte est reconnu coupable des délits de faux et usage de faux en écriture publique. Son conseil compte interjeter appel
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 04/02/2020
Le Tribunal de Grande Instance(TGI) de Mbour a rendu son verdict hier dans l’affaire de la cession de la place publique de Mbour. Le maire, El-Hadj Fallou Sylla, attrait en justice par le collectif «Mbour Justice» est condamné à 2 ans de prison dont 3 mois ferme. Il devra en outre verser à la partie civile une somme de 2 millions de Frs CFA. L’édile de la capitale de la Petite Côte est reconnu coupable des délits de faux et usage de faux en écriture publique. Son conseil compte interjeter appel.
Historique! Le maire de la ville de Mbour a été condamné par le tribunal de Grande instance (Tgi) de Mbour à une peine de 2 ans dont trois mois ferme. La justice a rendu hier son verdict dans l’affaire de la cession de la place publique de la ville qui a mis à couteaux tirés depuis plus d’un an maintenant l’institution municipale à de jeunes activistes regroupés au sein du collectif «Mbour Justice». Ce procès, dont le délibéré était très attendu, a tenu toute une ville en haleine. Dès les premières de la matinée de ce lundi, les locaux du tribunal ont refusé du monde. La salle des audiences semblait trop exiguë pour contenir tous ceux qui avaient effectué le déplacement. A 10h, le président du tribunal Thierno Niang était déjà sur place en compagnie du procureur, Mamadou Sokhna. Un silence de cathédrale régnait dans la salle, on pouvait entendre une mouche voler et l’on pouvait lire l’inquiétude sur certains visages.
Le juge commença à lire les délibérés, la voix de Thierno Niang connu pour son calme olympien déchirait l’atmosphère. Le cas qui concerne le maire de Mbour était en troisième position. Prononçant le verdict dans une atmosphère glaciale, le juge a relaxé le prévenu du délit de faux et usage de faux avant de le reconnaitre coupable des délits de faux et usage de faux en écriture publique. La sentence tombe pour El -hadj Fallou Sylla, condamné à une peine de 2 ans dont 3 mois ferme avec une amende de 2 millions. Après la sentence, la salle s’est vidée. a la sortie du tribunal, certains partisans du maire ont laissé éclater leur courroux. des femmes proches de Fallou Sylla ont voulu solder leurs comptes avec les jeunes qui ont poursuivi leur leader en justice. D’ailleurs, certaines parmi elles n’ont pas hésité de placer des mots déplacés à l’endroit des plaignants qu’elles ont traités de «corrompus».
Toutefois, les jeunes ont promis de continuer le combat jusqu’à la restitution totale de la place publique à la population mbouroise. «Aujourd’hui il faut que tout le monde sache que nous n’avons pas de problème personnel avec le maire de la ville. C’est notre maire à nous tous, personne ne lui souhaite la prison. Mais, il s’est trouvé qu’il doit apprendre à gérer le foncier de la commune. Aujourd’hui, on assiste à une véritable bamboula à Mbour. Nous avons constaté comment on est en train de dilapider la réserve du stade Caroline Faye. Mais le combat est loin d’être gagné, car nous voulons la restitution de la place publique» a laissé entendre Bakary Diémé, coordonnateur de Mbour Justice. Pour rappel, le maire Fallou Sylla avait cédé la place publique à un promoteur pour la construction d’un centre commercial.
Attaqué par «Mbour Justice», Fallou Sylla avait été contraint par le juge de prouver la légitimité de cet acte, c’est à dire un procès-verbal prouvant qu’il y a eu une délibération du conseil municipal sur ce dossier. incapable de satisfaire à cette requête, l’édile avait reçu les foudres du procureur qui avait requis une peine d’emprisonnement de six mois et une amende de 100 millions pour les délits de faux et usage de faux en écriture publique et falsification de document administratif. Il s’était tout juste limité à brandir un douteux procès-verbal sans aucune trace administrative même si le document a été approuvé par le préfet le 30 mai 2018.
REACTIONS DES AVOCATS
La partie civile jubile, la défense va interjeter appel
Après le prononcé du verdict, les conseils des deux parties se sont prononcés à chaud. Du côté de la partie civile, l’on affiche la satisfaction. Me Souleymane Diallo constitué, estime que la satisfaction réside surtout dans le fait que les délits de faux et de mensonge aient été condamnés. Tandis que pour la défense, l’on reste «surpris» par la sentence. Me Moïse Mamadou Ndior annonce qu’il va interjeter appel.
Pour me Souleymane Diallo l’avocat de la partie civile, cette condamnation est une victoire. «Le tribunal a considéré que les faits de faux dans un document administratif et usage de faux ne sont pas établis et a relaxé le prévenu de ce chef. En ce qui concerne le faux en écriture publique authentique, le Tribunal a retenu les charges à l’encontre du prévenu. Pour ce geste, il l’a déclaré coupable, l’a condamné à deux ans dont trois mois ferme. Le Tribunal a reçu aussi notre constitution de partie civile pour la réparation, il nous a alloué la somme de 2 millions de Frs CFA en fixant la contrainte par corps au maximum et en condamnant le prévenu au paiement. Le mandat de dépôt n’a pas été prononcé à l’audience, il appartiendra maintenant au ministère public notamment le Procureur de procéder et d’apprécier l’exécution dudit mandat de dépôt» souligne - t- il. «Nous sommes satisfaits parce que nombreuses les autorités qui sont traduites devant une juridiction et qu’une décision ne soit pas prononcée. Qu’il soit mis en prison ou pas, là n’est pas l’essentiel pour nous. L’actualité, c’est sur la fausseté des documents qui ont été produits et des mensonges qui y ont été portés et qui ont soutendu l’érection de ces constructions dans l’espace public», ajoute me Diallo.
Quant à me Moïse Mamadou Ndior, l’avocat du maire, il soutient être surpris par le verdict et compte interjeter appel. «Le TGI de Mbour vient de rendre une décision que nous contestons. Nous l’avons appris avec beaucoup d’étonnement, parce que le maire El -Hadj Fallou Sylla n’a strictement rien à se reprocher. Si on devra commenter cette décision, nous le ferons devant les juridictions compétentes. Je puis vous dire que nous allons immédiatement faire appel contre cette décision et ce en toutes ses dispositions», lâche- t-il.
En droit, l’appel étant suspensif, El -hadj Fallou Sylla pourra encore humer l’air de la liberté tant que les juridictions ne se seront prononcées définitivement sur cette affaire qui a déjà commencé à occuper les débats dans la capitale de la petite côte
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
FEU SUR LES CORPS DE CONTRÔLE !
En utilisant les rapports de corps de contrôle comme une arme de protection ou de destruction, le régime de Macky Sall discrédite ses propres institutions pour protéger des prédateurs financiers et des brigands à col blanc
Les corps de contrôle, en tant qu’organes de contrôle des finances publiques ou de régulation du système de passation des marchés entre autres missions, statuent en matière de comptabilité publique ou de marchés publics. Ils participent à améliorer la gestion des ressources publiques donc au développement du pays. Hélas, l’on constate que les rapports de nos corps de contrôle sont sujets à polémique s’ils ne sont pas simplement discrédités par leurs propres commanditaires. En sus, ils peuvent servir de moyens de pression contre des impénitents ou d’armes pour éliminer des adversaires politiques !
« A quoi servent l’Inspection générale (IGE), le Contrôle financier et la Cour des comptes ? Voilà, sans doute, une question que beaucoup de Sénégalais doivent se poser, au regard du nombre de rapports produits par ces corps de contrôle de l’État. Des rapports souvent sans lendemain. Quelle finalité vise la production des rapports de ces corps de contrôle ? Quel est l’intérêt d’envoyer des bataillons d’inspecteurs, de juges pour aller constater d’innombrables cas de prévarications sans leur donner une suite quelconque, malgré les recommandations qui sanctionnent leurs investigations ? Les médiatiser pour la bonne cause politicienne ? », s’est interrogé à juste raison Ababacar Fall « Barros », ancien contrôleur de gestion à la direction du budget au ministère des Finances, dans une contribution parue le 14 septembre 2014 sur le site SenePlus.
Même son de cloche du côté de l’avocat Moussa Sarr qui, dans un entretien accordé au site Senego le 6 août 2019, déclarait ceci : « Quand on organise une administration, il faut qu’il y ait certains qui contrôlent le fonctionnement de l’Etat, l’administration, à travers des démembrements… C’est donc une nécessité. Certains corps de contrôle font leurs rapports et font des observations qui n’aboutissent pas. Des dossiers qui n’arrivent pas à la Justice. C’est une des difficultés (…) Et ceux qui sont dans ces corps de contrôle font partie, en général, des fonctionnaires les plus doués. Parfois avec des budgets consistants… Donc s’ils font des rapports sans suite, il est légitime de nous demander à quoi servent ces corps de contrôle. » Ces questions soulevées par Barros et Moussa Sarr sont largement partagées par les sénégalais qui n’ont jamais eu le sentiment que les corps de contrôle que sont l’ARMP, la Cour des comptes, l’IGE (inspection générale d’Etat), l’IGF (inspection générale des Finances), l’Ofnac servent à grand-chose.
Notre confrère Pape Alé Niang n’a pas dit autre chose au cours de la présentation de son ouvrage. « Scandale au sein de la République : le dossier du Coud s’est interrogé sur « l’utilité de cette pléthore d’institutions de contrôle ».
Sous le régime du président Abdoulaye Wade, les instruments de contrôle ont joué pleinement leur rôle en publiant périodiquement leurs rapports mais la suite judiciaire a toujours failli. L’une des rares fois où l’on a vu la justice donner suite aux rapports de la cour des comptes (CDC), c’était au lendemain de la coupe du monde 2002 où le comité Sénégal foot avait détourné des sommes énormes lors de cette compétition mondiale.
Pourtant le président Macky Sall, dès son arrivée au pouvoir, avait déclaré la guerre à la mal-gouvernance. Ainsi dans son discours-référence du 3 avril 2012, il indiquait ceci : « S’agissant de la gouvernance économique, je serai toujours guidé par le souci de transparence et de responsabilité dans la gestion vertueuse des affaires publiques. Je mets à ma charge l’obligation de dresser les comptes de la Nation et d’éclairer l’opinion sur l’état des lieux. Je compte restituer aux organes de vérification et de contrôle de l’Etat la plénitude de leurs attributions. L’assainissement de l’environnement des affaires et la lutte contre la corruption et la concussion me tiennent particulièrement à cœur. »
Le président et son entourage sont les premiers à dénigrer les rapports des corps de contrôle
On voyait à travers le nouveau président le champion de la bonne gouvernance, de la vertu et de la transparence dans la gestion des ressources publiques et surtout quand il a mis en place l’Ofnac (office national de lutte contre la fraude et corruption) en le dotant de réels pouvoirs et d’importants moyens. Mais la suite a prouvé que le président n’était mû que par l’euphorie du début puisque, deux ans après sa prise de fonction à la tête de l’Etat, les rapports des corps de contrôle, à défaut d’être publiés, souffrent sous le poids de son coude pointu. Ainsi de 2014 à 2019, les rapports des corps de contrôle se faisaient désirer. Il a fallu que les magistrats de la Cour des comptes tapent sur la table et menacent de publier les rapports concernés pour que le président levât son coude sur les rapports de 2015, 2016 et 2017.
Comble d’absurdité, c’est le président et son entourage qui sont les premiers à dénigrer les rapports des corps de contrôle quand ces derniers épinglent la gestion de hauts responsables de leur parti, l’alliance pour la république (APR). Quand la première patronne de l’Ofnac, Nafi Ngom Keita, avait publié ses rapports 2014 et 2015, les apéristes l’avaient crucifiée pour avoir eu l’outrecuidance de mettre à nu la gestion scandaleuse de certains de leurs camarades à la tête d’entreprises publiques ou parapubliques. Oumar Youm, l’alors directeur de cabinet du président de la république, dont la sœur aurait été recrutée par Cheikh Oumar Hanne (directeur du coud) avait fustigé la démarche de l’Ofnac qui, selon lui, « n’a pas respecté son obligation de réserve ». Une déclaration en porte-à-faux avec l’article 17 du texte de l’Ofnac qui stipule que son rapport « est rendu public par tous moyens appropriés ».
Le président qui a promu un corrompu et détourneur de deniers publics comme ministre n’a pas hésité à prendre sa défense lors de son « khawaré » de presse organisé au palais après son adresse à la nation du 31 décembre 2019. Il disait ceci : « Le cas de Cheikh Oumar Hann, quand il était au Coud, je l’ai appris par la presse. J’ai lu que l’Ofnac a épinglé untel parce qu’il a dépensé 80 millions pour l’accueil du président à l’Ucad. Ce n’est pas le rôle de l’Ofnac de parler des subventions et de ces questions. » Le point d’orgue de ces attaques contre l’Ofnac et sa directrice Nafi Ngom est atteint avec les déclarations farfelues et irrespectueuses de l’ancien Premier ministre Mohammad Boun Abdallah Dionne. Lequel ne s’est pas gêné pour jeter le discrédit sur les personnalités ayant fait de l’institution anti-corruption une réalité.
Selon Dionne, c’est un Français qui a dirigé l’enquête de l’Ofnac ayant éclaboussé Cheikh Oumar Hanne. La Cour des comptes, non plus, n’est épargnée par les tirs groupés des félons du pouvoir en place. Le seul ministre à avoir osé rabrouer et humilier des magistrats de ce corps de contrôle, c’est Moustapha Diop. Alors ministre délégué auprès du ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, chargé de la microfinance et de l’Economie solidaire, Moustapha Diop avait lancé à la figure d’Abdoul Magib Guèye, président de la commission des comptes et de contrôle des entreprises publiques, et de ses collègues ce qui suit : "Vous êtes de petits magistrats de rien du tout, payés pour me déstabiliser… Vous ne faites pas partie de la Cour des comptes, mais de la Cour de règlement de comptes." Pour récompenser cet insulteur, des éminents membres d’un de nos plus illustres corps de contrôle, le président de la république l’a promu ministre plein ! ce là où l’attitude normale dans un Etat de droit aurait consisté à le limoger immédiatement de ses fonctions de sous-ministre ! outre l’action judiciaire, l’Ofnac avait demandé dans son rapport que Cheikh Oumar Hanne soit relevé de ses fonctions de directeur du coud et que toutes les mesures soient prises pour qu’il ne lui soit plus confié la responsabilité de diriger une structure publique. Recommandations scrupuleusement respectées puisque le délinquant Cheikh Oumar Hanne a, lui aussi, été promu ministre ! il n’y a qu’au Sénégal où l’on ose s’attaquer à des juges financiers et recevoir en contrepartie une promotion à la place d’une punition !
En octobre 2012, l’IGE (inspection générale d’Etat) avait indiqué que la société PétroTim ne remplissait aucune des conditions pour obtenir un permis de recherche et d’exploitation des hydrocarbures au Sénégal. Nonobstant cette mise en garde, l’Etat avait contrevenu à l’article 8 du code minier qui stipule que « nul ne peut disposer d’un titre d’hydrocarbures s’il ne dispose des capacités techniques et financières pour mener à bien les opérations pétrolières ». PétroTim, qui ne remplissait aucune des conditions requises, s’est vu attribuer illégalement des blocs de Saint-Louis offshore profond et de Cayar offshore profond par le président Macky Sall suite à un rapport de présentation de son ministre des mines, Aly Ngouille Ndiaye, et à l’entregent de son propre frère Aliou Sall
Samuel Sarr épinglé se la coule douce auprès de Macky
Le rapport de l’IGE de 2013 avait épinglé la mauvaise gestion de la société africaine de raffinage (Sar) dans les années 2010. Et partant de ces malversations, l’IGE avait suggéré «l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de l’ancien ministre de l’Energie et de l’ancien Directeur général de la SAR, Carmelo Sagna ». Aujourd’hui, Samuel Sarr se la coule douce auprès de Macky Sall qu’il a soutenu lors de la dernière présidentielle. Mais si les rapports des corps de contrôle sont flétris parfois par les gens du pouvoir en place, ils peuvent dans certaines occasions servir de moyens de pression pour pouvoir pousser des responsables de l’opposition au ralliement ou à la transhumance. Ou, simplement, à éliminer des adversaires politiques. En atteste, le rapport de l’IGE 2015 qui a « épinglé » la gestion de l’alors maire de Dakar, Khalifa Sall, et l’a opportunément conduit en prison en l’écartant de la présidentielle après l’avoir privé de ses droits civils et politiques.
C’est donc dire que ces rapports de nos corps de contrôle, au lieu d’aider à promouvoir la bonne gouvernance et la bonne tenue des finances publiques, deviennent des instruments de chantage ou de coercition aux mains de l’exécutif qui les manipule à sa guise pour faire chanter ou briser des adversaires politiques présumés coupables de mauvaise gestion. Aujourd’hui comme par le passé, beaucoup d’hommes ou de femmes politiques ont rallié le parti au pouvoir ou transhumé parce que des rapports les incriminant sont suspendus au-dessus de leur tête comme une épée de Damoclès. En utilisant les rapports de corps de contrôle comme une arme de protection ou de destruction, le régime du président Macky Sall discrédite ses propres institutions pour protéger des prédateurs financiers et des brigands à col blanc. Pis, il viole ses propres lois comme le disait le vérificateur général François Collin, quand, à l’occasion de la cérémonie de présentation du rapport public sur l’Etat de la gouvernance et la reddition des comptes 2014, il décriait la présence de secrétaires généraux de hiérarchie b nommés dans les ministères par les présidents de la république successifs. Mais si le président, qui a l’honneur de recevoir en premier les rapports des corps de contrôle avec la prérogative de mettre sous le coude certains d’entre eux parce que les informations qu’ils contiennent accablent principalement ses propres partisans, c’est parce qu’il n’appréhende pas encore l’importance de la mission qui lui a été assignée par le peuple. Un comportement qui détonne avec son discours-référence où il jurait que, pour la bonne tenue des ressources publiques, il ne protégerait personne. Paroles, paroles en l’air au vu du sort funeste réservé aux rapports des différents corps de contrôle depuis que le président Macky Sall est au pouvoir.
LE SYNPICS AFFICHE SON «SOUTIEN INDEFECTIBLE» A BAMBA KASSE ET CIE
La décision prise par la direction générale de l’Aps, de licencier Yaye Fatou Mbaye Diagne et Fatou Diop Wade, et la suspension de Bamba Kassé, Sg du Synpics, n’agréent pas le Syndicat des professionnels de l’information
La décision prise par la direction générale de l’Agence de Presse Sénégalaise (Aps) avant-hier, dimanche 2 février 2020, de licencier Mesdames Yaye Fatou Mbaye Diagne et Fatou Diop Wade, respectivement chef du service commercial et chef du service administratif et financier tout comme la mesure de suspension dont l’objet Ahmadou Bamba Kassé, par ailleurs secrétaire général du Synpics, n’agréent pas le Syndicat des professionnels de l’information.
Dans un communiqué en date d’hier, lundi, le Synpics s’est dit solidaire de son secrétaire général et des deux agents licenciés par la direction de l’Aps. Rappelant dans la foulée la genèse des différends qui ont abouti à ce clash entre la direction de l’Aps et ses agents, le Synpics a dénoncé « avec la plus grande fermeté le comportement violent et indigne de M. Thierno Birahim Fall qui n’hésite pas à faire recours à la violence sur ses agents, qui plus est, des femmes ».
Le Synpics dit condamner « l’usage de la violence qu’elle soit physique ou verbale d’où qu’elle vienne. Ce fait est encore plus regrettable venant d’un agent qui représente l’Etat du Sénégal à son poste ». Pour finir, le Synpics a dit « se réserver le droit de mener toute action pour le respect des droits » des agents pris en grippe par le sieur Fall.
MOUSTAPHA CISSE LO RECALE…
En effet, réunis en séance plénière hier, lundi 3 février, les députés ont choisi leurs homologues devant représenter le Sénégal au Parlement de la Cedeao pour les prochaines quatre années. Le nom du président sortant de la Cedeao n'y figure pas
Moustapha Cissé Lô, le tonitruant député membre du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République, ne siègera pas lors de la prochaine législature au Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), après quatre ans passés à la tête de cette institution communautaire.
En effet, réunis en séance plénière hier, lundi 3 février, les députés ont choisi leurs homologues devant représenter le Sénégal au Parlement de la Cedeao pour les prochaines quatre années. Le nom du président sortant de la Cedeao ne figure ni sur la liste des six députés titulaires ni sur celle des suppléants proposés dont cinq sont pourtant issus du groupe de la majorité parlementaire.
Les six candidats titulaires retenus, lors de cette séance plénière, sont entre autres, Abdoulaye Wilane, Abdoulaye Ndoye, Adama Sylla, Ibrahima Baba Sall, Woré Sarr et Aimé Assine. Ce dernier a été d’ailleurs désigné, lors de ce vote, chef de délégation de ce groupe de députés sénégalais qui vont siéger au parlement de la CEDEAO. Leurs suppléants sont Moussa Sène, Sano Kandé, Fatou Sène, Fatim Sall, Aïssatou Cissokho et Rokhaya Diouf.
LES DEPUTES VALIDENT LA DIRECTIVE DE L’UEMOA
Le projet de loi organique n°01/2020 abrogeant et remplaçant la loi organique n°2011-15 du 8 juillet 2011 relative aux lois de finances, modifiée par la loi organique n°2016-34 du 23 décembre 2016 a été voté hier, lundi, à l’assemblée nationale.
Le projet de loi organique n°01/2020 abrogeant et remplaçant la loi organique n°2011-15 du 8 juillet 2011 relative aux lois de finances, modifiée par la loi organique n°2016-34 du 23 décembre 2016 a été voté hier, lundi, à l’assemblée nationale. Ledit projet parachève ainsi le cadre légal et réglementaire des finances publiques conformément à la Directive de l’Uemoa, en vigueur depuis janvier courant.
Le ministre des Finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo prenant la parole a d’abord précisé qu’«à l’instar des autres pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le Sénégal a basculé vers le budget-programme depuis 1er janvier 2020». «Cette nouvelle loi organique constituera la charpente autour de laquelle sera désormais bâtie l’architecture de l’Etat en matière de gestion des finances publiques», dira-t-il. Ainsi l’adoption de cette nouvelle Loi organique relative aux lois de finances (Lolf) sera suivie de la signature de plusieurs décrets, d’arrêtés, de circulaires et d’instructions pour fixer les règles de gestion budgétaire de l’Etat, les attributions des nouveaux acteurs, les modalités et procédures de préparation et d’exécution budgétaires, le suivi et l’évaluation des performances et la reddition des comptes. Selon le ministre, ce présent projet de loi a donc, pour objet d’adopter les dernières améliorations nécessaires permettant son application en 2020.
Les députés ont salué la démarche prudente du ministère consistant à prévoir une période transitoire de trois (3) ans pour la mise en œuvre effective de la déconcentration de l’ordonnancement dans le cadre de la nouvelle Loi. A cet objet, ils ont considéré que cette nouvelle loi, qui s’inscrit dans le contexte général de la réforme de l’Etat et de la modernisation des finances publiques, vise une adaptation des structures et procédures financières à la nouvelle gestion publique et renforce la transparence dans l’exécution du budget. Mieux, elle favorise une meilleure lisibilité de l’action publique et une efficacité de la dépense publique, tout en permettant aux parlementaires de faire le lien entre les questions financières et les politiques publiques.
Relativement à la nomination des responsables de programme par arrêté ministériel, certains députés se sont interrogés à la fois sur sa pertinence et sa légalité dans la mesure où la Directive de l’Uemoa prévoit le recours au décret pour la nomination. A cette interpellation, le ministre a fait noter que «dans ce présent projet de loi, il y a eu un transfert de responsabilité du ministre en charge des Finances vers notamment les ministères sectoriels avec la déconcentration de l’ordonnancement. Chaque ministre est responsable, aujourd’hui, des résultats de la politique sectorielle de son département». Sous ce rapport, «il ne serait pas très judicieux de lui imposer ses collaborateurs, c’est-à-dire un personnel qui serait sous sa responsabilité et sur qui il ne pourrait exercer le contrôle requis».