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25 juillet 2025
par Jean-Pierre Corréa
RÉPUBLIQUE, FLONFLONS ET GAUDRIOLE
Voir les noms de nos présidents, ministres, DG, mêlés à des soirées où se dandinent des personnages dont certains finissent dans les pages infâmantes des faits divers judiciaires ne donne pas l’exemple d’une nation au travail
Comment connaître par cœur la liste des ministres de notre gouvernement et leurs fonctions ? Il suffit de suivre les annonces de soirées folkloriques et musicales et autres foureuls pour savoir quels sont nos ministres et quels ministères ils occupent. Toutes les semaines, leurs noms sont criés sur les ondes des radios pour annoncer qu’ils patronnent une soirée, l’anniversaire d’une improbable carrière ou un grand baloche. Faut croire qu’ils n’ont que ça à faire. Nous qui croyions que le chef de l’État avait dit «stop» aux fêtes en tous genres et en tous temps, pour que ce pays travaille enfin… Mais c’est sans compter avec notre propension à attirer les mouches avec du miel.
Il est véritablement inconvenant que tout l’aéropage déjà pléthorique de notre gouvernement soit crié, hurlé jusqu’à l’indécence sur les ondes des radios, défilant sur nos écrans dégoulinant de gaudrioles et de vulgarités, pour annoncer une fête où nous sommes certains de voir jetés des millions en billets neufs, par les temps qui courent parfois faux, et de façon souvent vulgaire, au nez et à la barbe d’abord des impôts et de bien des sénégalais qui tirent le diable par la queue, quand il trouvent le diable d’ailleurs. Du président de la République, en passant par son épouse, tous les ministres sont convoqués à ces agapes inutiles où leur «concours» est demandé et souvent obtenu à travers des grasses enveloppes apportées par les attachés de cabinet ou leurs épouses et ce, en grandes pompes et sans contrôle de quelque Dage de ministère que ce soit. Véritablement, voir les noms de nos présidents, ministres, DG, mêlés à des soirées où se dandinent toutes sortes de personnages et parfois les plus douteux, dont certains finissent souvent dans les pages infâmantes des faits divers judiciaires, n’est proprement pas distingué et ne donne pas l’exemple d’une nation au travail. Ce n’est pas aux institutions de sponsoriser des khawarés et ce n’est pas à notre président de la République et à son épouse de payer les dépenses de ces «anniversaires bidon» d’artistes qui ne vendent que des centaines de cassettes au Sénégal.
Sinon, il nous est loisible de penser que notre gouvernement est le premier des entertainers et le plus bel exemple de ce qu’on peut appeler des ambianceurs de basse-cour... Stoppez ce folklore monsieur le président. Pour que le Sénégal se mette au boulot et ses ministres au travail et plus sur la scène du grand Théâtre ou de Sorano. Ce n’est pas là qu’on les attend. Monsieur le président, que vous et votre épouse donnent l’exemple en refusant d’être mêlés à de telles annonces publicitaires, aux côtés des Wally Seck, Assane Ndiaye et autres Titi et Kiné Lam, la liste n’est pas exhaustive, hélas....
C’est notre vœu de Nouvel An.
Par Pape NDIAYE
SÉNÉGALAIS, LAVEZ-VOUS !
Que retenir de la « Cleaning day » ou la Journée nationale de nettoiement lancée le président Macky Sall ? 60 ans après l’indépendance, le Sénégal en quête d’hygiène et de propreté
Que retenir de la « Cleaning day » ou la Journée nationale de nettoiement lancée le président de la République Macky Sall ? D’abord, il nous plait de saluer cette initiative du chef de l’Etat procédant de sa volonté politique de débarrasser Dakar ainsi que les villes de l’intérieur de notre pays de leurs dépôts sauvages et autres ordures qui jonchent leurs rues et trottoirs.
L’initiative d’une telle journée de « Set-setal » est aussi salutaire au vu des nuées de papiers et de tasses en plastique qui échouent dans les caniveaux. Si ce ne sont pas les mégots de cigarettes et sachets d’eau qui tapissent les trottoirs. Malgré la mise en place d’une Unité de coordination de la gestion des déchets solides (Ucg) ayant mission de rendre la capitale propre, Dakar est sale. Vraiment sale, mal «siwilisée » ! Le constat est d’autant plus qu’amer qu’il intervient 60 ans après l’indépendance de notre pays. Soixante ans après que les « Toubabs » de France nous aient quitté officiellement après nous avoir légués des notions d’hygiène et de propreté. C’est-à-dire appris à être propres !
La preuve par l’actuel Service national d’Hygiène, qui est l’un des plus vieux corps de la République puisqu’ayant été créé à l’époque de l’Afrique Occidentale française (Aof). Et si la France-mère nous a légués le Service national d’hygiène après l’avoir spécialement créé pour nous, c’était assurément pour que nous prenions soin de nous, nous « indigènes ». C’est aussi ce qui expliquait la création de la première décharge publique (1950) implantée dans la banlieue dakaroise, notamment à Yeumbeul. Puis il y en a eu une autre après l’indépendance, à Yarakh, près de l’ancienne Sotiba.
La décharge de Yeumbeul, ouverte bien avant Mbeubeuss (1968) et communément appelée « Mbalitou-toubab » avait été créée par les soldats français du camp de la Marine abritant les stations de radio-télécommunications des forces françaises du Cap-Vert. Dans ce lot d’ordures, les canettes de bière et les mégots de cigarettes « Gauloises » que les bidasses français jetaient dans les avenues William Ponty et de Gambetta. Aujourd’hui, dans les mêmes artères, ce qui jonche majoritairement le décor, ce sont des tasses de café « Touba », des épluchures de « khaal » (pastèque) et autres « mboussou ndokh ».
A cet égard, les colons français avaient compris très tôt et tenu à faire comprendre à nos ancêtres que l’hygiène et la propreté constituent une branche très importante de la médecine à travers la prévention des maladies dans le but de favoriser la santé et le bien-être des populations. A l’époque, lorsque nous étions enfants, on se souvient de la peur bleue que ces agents du Service d’hygiène inspiraient à nos braves mamans. Lesquelles se dépêchaient de nettoyer les cours et les devantures des maisons, mais aussi de récurer les canaris afin qu’aucune saleté ou larve n’y traîne.
Hélas, le Service d’Hygiène est devenu le corps paramilitaire le plus « marginalisé » par les gouvernements post-indépendance alors qu’en matière de salubrité, il devait être la pierre angulaire de la mise en œuvre des politiques et programmes de lutte contre l’insalubrité publique. Les choses n’ont d’ailleurs pas changé sous le magistère du président Macky Sall puisque Abdou Karim Fofana, l’actuel responsable du secteur, est plus ministre de l’Urbanisme et Logement que de l’Hygiène publique. Sauf quand il s’agit de mener des opérations de déguerpissement des rues de Dakar. Et même dans ces cas, il se présente aux commandes des Caterpillar de l’Urbanisme. Pas avec des outils pour nettoyer les écuries d’Augias de la capitale !
Toujours est-il que l’opération « Coup de balai » ou « Grand ménage » menée par le Président Macky Sall, le temps d’un week-end, a eu le mérite de transformer toutes les institutions (ministères, gouvernances, préfectures et mairies) en services d’hygiène. Sans se faire prier, certains ministres, gouverneurs et préfets épaulés par des responsables politiques de la mouvance présidentielle (Benno) ont fait preuve de zèle et de prosélytisme au point de détourner le « Cleaning day » de son objectif premier c’est-à-dire pousser les citoyens à s’enraciner dans la culture de l’hygiène et de la propreté. Et nettoyer leur propre environnement. Ce, à l’exception de nos frères et compatriotes Diolas considérés comme l’ethnie la plus propre et la plus hygiénique du Sénégal comme l’attestent les belles rues de Ziguinchor et les magnifiques plages du Cap Skirring. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la majorité des maîtres d’hôtel et cuisiniers du Palais sous les régimes des présidents Senghor, Diouf, Wade et Macky sont originaires du Sud.
Tape à l’œil
Il est vrai qu’en matière de décentralisation d’événements comme la « Journée nationale de nettoiement », les gouverneurs, préfets et sous-préfets jouent un très important rôle de relais entre l’Administration centrale (Dakar) et les localités de l’intérieur du pays afin de veiller au respect de l’exécution des lois et autres programmes à l’image du « Setsetal ». Mais ce qui est déplorable, c’est le folklore politique et l’aspect festif dans lesquels ils ont lancé le premier coup de balai dans leurs circonscriptions respectives. Par exemple, les autorités politiques et administratives de Thiès ont plus cherché à taper dans l’œil du président de la République qu’à nettoyer les avenues, rues et places publiques de la capitale du Rail ! Car le gouverneur Mouhamadou Moustapha Ndao, le préfet Fodé Fall et le maire Talla Sylla se sont distingués à leur manière pour tenter de donner corps et âme à la « Cleaning day » de Sa Majesté Macky II. Comme pour dire que chaque mouvement de brouette ou coup de pelle effectué par le président Macky Sall depuis son jardin public de Mermoz (Dakar) où il n’y avait pratiquement rien à nettoyer, avait sa réplique à la Place de France (Thiès) pour être applaudi par les militants thiessois.
Pire, les responsables l’Unité de coordination et de gestion des déchets solides (Ucg) se sont approvisionnés en matériels (brouettes, pelles, balais) auprès des quincailleries grossistes des rues Galandou Diouf et Tolbiac pour soutenir et instrumentaliser la journée « Sénégal zéro déchet ». Pendant ce temps, nombreux sont les citoyens n’appartenant à aucune obédience politique qui se sont terrés chez eux en fustigeant ce qu’ils qualifient de « Set-setal » politique. Tous les observateurs vous le diront, aussi bien à Thiès qu’à Saint-Louis, Kaolack et Fatick, certains ministres et responsables politiques à popularité réduite ont essayé de compenser leur handicap par un activisme débordant.
Pour y parvenir, ils se sont armés de pelles le temps d’une prise d’images par les caméras de télévisions pour faire du bluff et du buzz, et le tour était joué ! Pendant ce temps, les journaliers agents de l’Ucg n’ont pas encore perçu leur salaire du mois de décembre 2019. Et paradoxalement, leur situation sociale se détériore au moment où le président de la République procédait au lancement de la « Cleaning day » alors qu’ils sont censés rendre Dakar propre.
En criant à l’antinomie, certains agents de l’Ucg ont profité de la présence de Mme Marieme Faye Sall sur le théâtre des opérations de… « Set-sétal » pour dénoncer le non-paiement de leurs salaires. « Oui, mes collègues et moi avons rencontré la Première dame à Mermoz pour qu’elle soit notre émissaire auprès du président de la République. Car on a du mal à comprendre comment le chef de l’Etat peut-il lancer une journée de propreté alors que les agents censés balayer les rues ne sont pas encore payés. Faute de salaires, nous n’avons même pas célébré les fêtes de fin d’année » nous révèle en pleurnichant un technicien de surface de l’Ucg.
Une belle initiative du Président !
Malgré le tintamarre médiatique et l’instrumentalisation politique autour de cette journée, il faut quand même magnifier et saluer l’initiative du président Macky Sall dans sa volonté de désengorger la ville de Dakar et la rendre propre. Et le succès pouvait être plus éclatant, l’œuvre plus valorisante si la journée avait connu une forte mobilisation citoyenne. Une mobilisation spontanée allant de l’action individuelle d’abord, ensuite collective, puis organisationnelle voire institutionnelle sous l’égide du ministère l’Urbanisme et l’Hygiène publique obligeant le Président de la république à descendre sur le terrain pour la pérennisation. Comme ce fut le cas dans les années 90 du temps des opérations « Set-setal » nées sous l’impulsion des quêtes financières et des animations folkloriques (foural) des associations sportives et culturelles (Asc) de quartiers évoluant au sein du mouvement navetanes.
A cette époque-là, sur l’ensemble du territoire national, les jeunes des Asc s’étaient levés spontanément pour nettoyer et embellir leurs quartiers. Cet engagement civique sur fond de mobilisation citoyenne sans précédent avait poussé le président Abdou Diouf à soutenir l’action de ces jeunes par le biais du ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdoulaye Makhtar Diop. Un ministre très populaire à l’époque au point d’être surnommé « Makhou-foural » puisqu’il sillonnait nuitamment les quartiers du Sénégal pour y présider des « foural » ou bals populaires.
Seulement en initiant une telle journée dans le but de faire Dakar une ville propre, vivante et accueillante, une ville ordonnée surtout, le président Macky Sall avait dû oublier que les Sénégalais que nous sommes n’ont aucune culture de la propreté et de l’hygiène. Il vrai qu’en lançant les « Cleaning days », il a plusieurs fois répété que l’embellissement, la décoration, le désengorgement et la propreté d’une ville sont l’affaire de tous ! En écoutant attentivement le président de la République, il est désormais impérieux pour chaque Sénégalais de s’approprier la propreté, le désengorgement et l’embellissement des jardins publics pour une révolution du cadre de vie. Des messages en boucle qu’il a souhaité faire passer à travers l’événement. Mais autant multiplier les campagnes du genre : lavez-vous, nettoyez-vous, aménagez-vous, désengorgez-vous et « propretez-vous », il en restera toujours quelque chose ! Ne vous offusquez surtout pas, c’est la triste réalité.
A l’école de la propreté et de l’hygiène…
Dans certains pays comme le Rwanda, le Japon, l’Australie, le Kenya, la Chine, les Etats-Unis, la France, l’Angleterre etc. la propreté et l’hygiène ne se décrètent pas ! Elles font pratiquement partie des us et coutumes. D’autres pays les ont intégrées dans l’éducation de base pour les inculquer aux enfants dès le bas âge. C’est pour cela qu’il existe certaines villes comme Kigali, Sydney, Tokyo et Nairobi où l’on vit dans le respect absolu de la propreté et de l’hygiène. Et rien que le fait de se racler la gorge dans un restaurant peut vous conduire vers la peine de…mort. Alors qu’en pleine ville de Sandaga (Dakar), l’urineur sauvage épinglé ne trouve rien de mieux à faire que de s’en prendre aux empêcheurs d’uriner en public histoire de les sommer à circuler ! C’est aux citoyens de cette capitale nommée Dakar que le président Macky Sall veut imposer chaque mois la culture ou l’apprentissage de la propreté et de l’hygiène publique. Une vaste perspective assurément !
SADIO MANÉ NE RENTRERA PAS À DAKAR
Sadio Mané ne sera pas à Dakar. L’attaquant sénégalais sacré Ballon d’or africain 2019, hier en Egypte, rentre finalement à Liverpool. L’avion affrété par son club est parti du Caire pour se poser à Liverpool.
Sadio Mané ne sera pas à Dakar. L’attaquant sénégalais sacré Ballon d’or africain 2019, hier en Egypte, rentre finalement à Liverpool. L’avion affrété par son club est parti du Caire pour se poser à Liverpool.
Selon les explications de son staff, le jet privé n’a pas obtenu l’autorisation d’atterrir à Tunis, contraignant l’avion à rallier Liverpool. Mais, des sources qui requièrent l’anonymat, soufflent que le joueur n’a jamais obtenu l’autorisation de son club pour venir à Dakar. La cérémonie de "Sargal" (Hommage), prévue à Dakar avait été organisée par des proches de Mané, une structure dénommée "SM 10", basée à Dakar, en collaboration avec son équipementier, "New Balance".
Lesquels cherchaient à convaincre le club à lui accorder la permission de venir à Dakar. Les raisons avancées par Liverpool : la faveur n’avait pas été accordée à Salah, vainqueur du trophée en 2018. De plus, Mané, est en pleine saison.
Sadio Mané, était attendu à Dakar, ce mercredi à 15 heures. Un accueil populaire et une cérémonie d’hommage, présidée par le chef de l’Etat, étaient prévus, cet après-midi, au Musée des civilisations noires.
«NOUS SOMMES INDISPENSABLES A L’OPERATION ZERO DECHET»
Le Syndicat des travailleurs du nettoiement exige plus de considération dans le cadre de l’opération « zéro déchet ». Selon son secrétaire général, Madani Sy, cette ambition présidentielle ne peut se réaliser sans eux.
Le Syndicat des travailleurs du nettoiement exige plus de considération dans le cadre de l’opération « zéro déchet ». Selon son secrétaire général, Madani Sy, cette ambition présidentielle ne peut se réaliser sans eux.
« Tout ce qui est fait pour toi, sans toi, est fait contre toi ». Un cri du cœur lancé par le secrétaire général du Syndicat des travailleurs du nettoiement à l’endroit du gouvernement. Une alerte pour dénoncer l’indifférence notoire de l’Etat envers les travailleurs de ce secteur sans qui l’ambition du Président de faire du Sénégal un pays avec zéro déchet serait vaine. C’est pourquoi, Madani Sy exige que l’on accorde plus de considération aux agents du secteur du nettoiement. « Avant de parler de valorisation de déchets, il faut d’abord la valorisation des agents du nettoiement. Qu’on les mette dans des conditions de performance. Il nous faut des moyens, des salaires décents. Malheureusement, aujourd’hui, les travailleurs sont dans des conditions misérables », s’indigne M. Sy.
Une situation de précarité qui, selon lui, risque de compromettre le projet « zéro déchet » du gouvernement. En effet, selon le syndicaliste, ce sont les travailleurs qui constituent le « maillon le plus important de la chaine » destinée à rendre le pays propre. Or, estime-t-il, dans les conditions actuelles, cette volonté du pouvoir ne pourrait se réaliser. « Le budget du nettoiement est passé de 17 à 12 milliards, alors que la masse salariale des travailleurs du secteur ne dépasse pas les 3 milliards » renseigne M. Sy. Une façon de pointer le peu de considération dont sont l’objet les travailleurs qui « doivent être impliqués en amont. Ils doivent être impliqués dans les prises de décisions concernant leur secteur d’activité. Le capital humain est relégué au second plan. On ne doit pas nous considérer comme des ouvriers, alors que nous sommes incontournables quel que soit le dispositif mis en place » déclare-t-il. M. Sy invite é g a l e m e n t l’Etat à ne pas politiser cette opération qui doit transcender les chap e l l e s politiques pour être l’affaire de tous.
Sur l’engagement du ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique, Abdou Karim Fofana, M. Sy pense que celui-ci a un programme p o l i t i q u e . « Nous sommes apolitiques, le « zéro déchet » ne doit pas être géré par des slogans ou des caravanes avec des militants qui viennent appuyer le ministre. Cela ne nous intéresse pas. Le ministère a mis en place le Comité national de l’hygiène publique sans l’implication des travailleurs. C’est une hérésie et ça ne nous honore pas !», déplore Madani Sy. Selon les travailleurs du secteur du nettoiement, la population produit plus de 2400 tonnes d’ordures par jour. Des chiffres qui font peur. Ce, alors que le déficit d’infrastructures augmente les dangers.
La population doit être impliquée davantage
A les en croire, il faut impliquer davantage les populations pour qu’elles comprennent enfin le danger de cette production massive de déchets. « Les p o p u l a t i o n s sont responsables, il faut l’implication de ces d e r n i è r e s puisque ce sont elles qui produisent les ordures » explique M. Sy. Ainsi, pour mettre un terme à tout cela, Madani Sy demande une participation plus massive de cette population. Et pour ce faire, un changement de comportement est nécessaire de son point de vue.
« Mbeubeuss, une bombe écologique »
Sur l’ambition du chef de l’Etat de faire de Dakar une ville comme Kigali en matière de propreté, M. Sy estime que c’est bien possible. « L’opération zéro déchet initiée par le président de la République est une très bonne chose et peut être réalisable, à condition d’être une « vision futuriste. Ce qui ne pourrait se faire sans un changement de paradigmes et de comportements, en améliorant tous les aspects et en créant des infrastructures qui répondent aux normes environnementales » souligne M. Sy. « Aujourd’hui personne ne veut cohabiter avec une décharge. L’Etat est physiquement et pénalement responsable. Il nous faut des infrastructures qui répondent aux normes environnementales. Mbeubeuss date depuis 1968. Cette décharge est devenue une bombe écologique et un danger pour les populations des alentours.
Dans mesure où elle est dans une zone poreuse, elle doit être clôturée afin d’éviter que les gens y entrent et en sortent comme ils veulent. Une décharge pareille, c’est révolu. Si on nous dit que Mbeubeuss va être réhabilitée, je ne vois pas comment. Il nous faut des usines de traitement, des déchèteries pour que les populations ne cohabitent avec ces nuisances-là. C’est à l’Etat de trouver les moyens pour combler ces manquements. C’est normal que ces populations marchent et elles ont le droit de dire non à ce danger qui les menace au quotidien. Nous sommes de tout cœur avec elles pour une meilleure prise en charge des déchets. Il faut une bonne communication entre les citoyens et les membres du gouvernement afin de trouver des solutions » conclut Madany Sy, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs du nettoiement.
LA REGION DE ZIGUINCHOR, PARENT PAUVRE DES REALISATIONS DE L’ETAT EN 2019
La région de Ziguinchor n’a pas connu beaucoup de réalisations de la part du gouvernement durant l’année 2019.
Jean Diatta, Correspondant permanent Ziguinchor |
Publication 08/01/2020
La région de Ziguinchor n’a pas connu beaucoup de réalisations de la part du gouvernement durant l’année 2019. Pourtant, il y avait beaucoup d’attentes chez les populations et notamment dans le domaine des grandes infrastructures qui sont le soubassement du développement durable. Dans ce domaine précis, seul le projet de construction du port de pêche de Ziguinchor, au quartier Boudody, a connu un début d’exécution. Ce port qui fait partie du projet Orio ayant permis de financer le dragage du chenal du fleuve Casamance est en plein chantier aujourd’hui au grand bonheur des acteurs de la pêche de la région.
Quant aux grandes constructions de l’Université de Ziguinchor qui devaient sortir cette institution de son apparence de collège d’enseignement moyen, elles sont toujours à la traîne. Le ministre de l’Enseignement supérieur, venu récemment à Ziguinchor pour constater l’état d’avancement de ces chantiers, a promis qu’un budget supplémentaire sera dégagé pour leur achèvement. Mais, la plupart des observateurs restent pessimistes par rapport à cette promesse. Ils soulignent que depuis 2015, du temps de son prédécesseur Pr Mary Teuw Niane, c’est toujours le même discours qu’on entend au sujet de ces chantiers sans qu’il y ait eu des actes concrets. Au niveau de la ville de Ziguinchor, cependant, on a noté un début d’exécution du projet Promovilles qui va désenclaver plusieurs quartiers. De vieilles rues comme le boulevard Alpha, qui traverse le quartier de Lyndiane, sont en chantiers.
Du côté du quartier Kandialang, le plus grand boulevard est aussi en état de construction. Concernant les ponts de Ziguinchor, Tobor, Baïla ou Diouloulou, Diakène et Katakalouss qui croulent sous le poids de l’âge, on attend toujours le lancement des travaux de leur reconstruction. Un lancement promis par le président Macky Sall lors de sa dernière visite économique en Casamance au mois de novembre 2018. Récemment, le pont de Ziguinchor a été le théâtre d’un accident spectaculaire. Un camion chargé de marchandises, en provenance de la Gambie, en avait dégringolé et les garde-fous avaient cédé avant que le camion ne termine sa course dans le fleuve, faisant plusieurs morts parmi ses occupants. La construction du pont de Marsassoum, très attendue par l’ensemble de la population de la Casamance et dont les travaux avaient été lancés depuis plus d’un an par le président Macky Sall, n’a toujours pas débuté. Ce pont doit sortir une bonne partie de la région de Sédhiou de l’isolement.
Mieux, il permettra de faire des raccourcis pour se rendre à Sédhiou ou à Kolda pour les habitants de la Basse Casamance. Seul le tronçon qui relie Marsassoum au croisement de Badiouré, qui doit être bitumé dans le cadre de ce projet, a été gratté. S’agissant de la route des Kalounayes, dans le département de Bignona, dont le début des travaux était prévu dans le courant 2019, rien n’est fait pour l’instant. Cette route est pourtant d’une importance capitale car devant relier trois communes rurales et créer un raccourci entre Marsassoum, Sédhiou et Ziguinchor. Du point de vue économique, elle pourrait jouer un grand rôle parce que les Kalounayes, qui n’ont été touchés qu’au début du conflit casamançais, regorgent de beaucoup de produits locaux.
L’arboriculture, l’élevage et la culture des céréales y sont très développés. Depuis quelques années, on y note également le développement de l’apiculture. Toujours dans le département de Bignona, l’achèvement du bitumage de la Boucle du Blouf, promis pour 2019, n’est toujours pas effectif. Il reste encore un tronçon de 15 kilomètres reliant Balingore à Bignona à bitumer. Il y a des tronçons également à reprendre car dégradés par endroits. D’ailleurs, beaucoup d’observateurs, jugeant les travaux très mal faits, estiment que cette route devrait être reprise de Bignona à Thionck-Essyl.
L’espoir du barrage d’Affiniam
Pour ce qui est des travaux de réhabilitation du barrage d’Affiniam, qui est l’une des plus grandes préoccupations des populations de la Basse Casamance, le ministre de l’Agriculture en a récemment lancé les travaux. C’était en présence de l’ambassadeur de Chine à Dakar. Ce barrage, réalisé dans les années 80 avec l’appui de la coopération chinoise sur une vallée d’environ 11000 hectares dont 5 000 envahis par la langue salée, avait pour objectif de relancer la riziculture dans cette contrée de la Casamance, menacée par les longs cycles de sécheresse qu’avait connus l’Afrique de l’Ouest dans les années 1970-80. Non seulement il devrait permettre d’irriguer des milliers d’hectares de parcelles rizicoles, mais aussi favoriser l’arboriculture et fournir de l’électricité plus tard. Mais à peine le projet avait-il commencé à fonctionner qu’il y a eu un arrêt avec des conséquences néfastes sur le plan économique et social. Le marigot de Bignona, sur lequel il avait été érigé, naguère très riche en poissons et huîtres, verra disparaître de façon progressive toutes ses ressources halieutiques.
Et même la mangrove a été décimée, laissant la place à des étendues nues. Ce qui a provoqué l’ire des populations riveraines qui étaient obligées de se tourner vers des poissonniers en provenance de Gambie pour se ravitailler en poissons à des prix parfois très élevés. Et l’essentiel du poisson vendu par ces Gambiens étaient des ‘’yaboys’’ (un poisson de basse qualité). Il arrivait même qu’il y ait des semaines de pénurie de poissons dans cette zone. Ce alors qu’avant la construction du barrage, avec la générosité de cet affluent du fleuve Casamance, il y avait une surabondance de poissons dans la zone. Beaucoup de familles pêchaient, elles-mêmes, leurs besoins en poissons.
Sur un autre plan, la langue salée que l’ouvrage était censé éradiquer ne cesse de gagner du terrain, engloutissant des centaines d’hectares de parcelles rizicoles au grand dam des populations. Depuis des décennies, ces populations font des plaidoyers pour amener les décideurs à diligenter la réhabilitation de ce barrage dont l’impact économique et social peut être énorme s’il fonctionne correctement…
ALIOUNE BADARA THIAM S’ENGAGE POUR LA PROMOTION DE LA DESTINATION SENEGAL
50 hectares pour construire une ville durable à Mbodiène, dénommée «Akon City» et qui sera composé de 60 villas dotées de ‘’commodités’’ et d’‘’installations modernes’’
Le chanteur américain Akon, Alioune Badara Thiam de son vrai nom, a signé mardi avec les autorités sénégalaises un accord de bail portant sur la construction d’une «cité futuriste’’ à Mbodiène, près de Mbour (ouest), un projet par lequel il s’engage à soutenir la promotion de l’activité touristique au Sénégal.
L’accord liant les deux parties a été signé par le chanteur et le ministre du Tourisme et des Transports aériens, au nom de la SAPCO, la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal. Cet accord de bail portant sur 50 hectares va permettre de construire une ville durable à Mbodiène, dénommée «Akon City» et qui sera composé de 60 villas dotées de ‘’commodités’’ et d’‘’installations modernes’’, une initiative appelée à traduire la vision du Sénégal émergent, selon le chanteur.
Ni lui ni le ministère du Tourisme et des Transports aériens n’ont donné aucun détail concernant le montage financier de ce projet. Le chanteur compte s’investir dans le secteur touristique sénégalais, avec la construction de cette «cité futuriste» devant être livrée dans un délai d’un an, en plus d’autres projets d’une «plus grande envergure», dont une «ville durable».
La construction de cette ville «prendra beaucoup plus de temps». «C’est un secteur dans lequel le Sénégal dispose de beaucoup d’atouts», a dit Akon après avoir visité le nouvel avion de la compagnie Air Sénégal à l’aéroport Blaise-Diagne de Diass (AIBD). Selon le ministre Alioune Sarr, chargé du Tourisme et des Transports aériens, cet investissement va accompagner le secteur touristique et le transport aérien, identifiés dans le Plan Sénégal émergent (PSE) comme des «porteurs de croissance». Akon, connu à travers le monde et suivi par des millions d’internautes à travers les réseaux sociaux, s’engage de son côté dans la promotion du tourisme au Sénégal et de «notre compagnie nationale», a dit M. Sarr, qui a fait visiter au chanteur le nouveau A330 Néo de la compagnie Air Sénégal. «Air Sénégal ouvrira une ligne sur les Etats Unis, et nous comptons nouer un partenariat avec Akon pour que la promotion [du tourisme sénégalais] sur le marché américain et des Caraïbes puisse être faite par cette personnalité qui est une référence sur le plan mondial», a souligné Alioune Sarr.
Selon ce dernier, l’AIBD, dont le nombre de passagers devrait être de deux millions 500 mille en fin 2019, cible pour 2020 «pas loin des trois millions de passagers». A l’annexe du ministère située à l’aéroport de Diass, Akon a eu droit à une présentation de l’initiative AIBD City Business, «un projet d’extension autour de l’aéroport, avec un centre de maintenance des avions (MRO), un centre de formation aux métiers aéronautiques et une ville aéroportuaire». «Dans les grands aéroports du monde, vous avez en permanence une ville où les hommes et les femmes travaillent tous les jours’’, a-t-il dit, donnant l’exemple de Roissy-Charles-deGaulle (France), où «plus de de 200 mille personnes travaillent chaque matin et rentrent chez eux tous les soirs».
Alioune Sarr, qui n’a donné aucune précision relative au montant de ces projets, a par ailleurs réitéré la volonté du gouvernement de construire et de réhabiliter 13 nouveaux aéroports. Selon lui, ce projet va démarrer avec l’aéroport de Saint-Louis, avant celui de Matam et Ourossogui, trois villes situées dans le nord du Sénégal.
Par Pr Khadiyatoulah Fall
LA MARQUE DU RELIGIEUX DANS LA PRODUCTION SOCIOPOLITIQUE
Il est de tradition de choisir pour la presse ou par la presse l’événement qui a marqué l’année qui vient de s’écouler.
Il est de tradition de choisir pour la presse ou par la presse l’événement qui a marqué l’année qui vient de s’écouler. Cela est toujours un exercice difficile pour moi, car je lis le déroulement de l’année à partir des différentes réalisations marquantes dans plusieurs domaines de la vie sociale, politique, économique, culturelle, intellectuelle et scientifique. Dans chacun de ces domaines, il est possible de sélectionner un fait déterminant qui a fait avancer le monde ou qui porte le potentiel de faire progresser substantiellement le monde. Une préoccupation dans la lecture des événements doit être de tenir compte de leurs impacts au présent mais aussi et surtout pour le futur. Les événements importants sont pour moi ceux qui interpellent le futur, ceux qui s’inscrivent dans la prospective et le durable.
LE MONDE SCIENTIFIQUE
Je suis très à l’écoute de ce qui se passe dans le monde scientifique. Je suis un lecteur assidu de Science et de Nature Je suis à l’affût des découvertes scientifiques et deux me semblent dignes de mention. Ainsi en astronomie, le résultat significatif, en avril 2019, de la collaboration scientifique entre 200 différents chercheurs dans le monde et sur 4 continents qui ont réussi à photographier la première image d’un trou noir. Cette rencontre d’expertises est importante, la technologie sophistiquée déployée également mais surtout c’est la première observation directe de ce mystérieux phénomène des trous noirs. Une telle percée scientifique a été saluée par la revue Science comme « The 2019 breakthrough of the year » car elle viendrait confirmer la théorie de la relativité de Einstein et elle ouvre, diton, sur des développements importants en astrophysique des hautes énergies. Une autre avancée scientifique renvoie à l’exploit de l’équipe du Dr Kamel Kalili de l’école de médecine de Temple en collaboration avec celle de Pittsburg qui ont réussi l’élimination du VIH du corps de souris infectées. Cette découverte est importante et amène des espoirs pour guérir l’infection de VIH chez l’humain.
LE DEFI DE L’ENVIRONNEMENT ET DU CLIMAT
Dans un autre domaine, la Suédoise Greta Thunberg a marqué les esprits par sa détermination et sa force de mobilisation pour la préservation de l’environnement et du climat. Le magazine Times en a fait la personnalité de l’année et ainsi la plus jeune personnalité de l’année choisie par ce prestigieux magazine Le Président Obama a salué ce choix en tweetant « No one is too small to have an impact and change the world». Par ce modèle d’engagement, Greta Thunberg indique bien que demain appartient aux jeunes et il est impératif que leurs implications d’aujourd’hui contribuent à façonner le futur, surtout dans un domaine aussi déterminant que l’avenir de l’environnement et du climat.
AU SENEGAL, LE RELIGIEUX, LES LEADERS RELIGIEUX ET LA PRODUCTION SOCIO POLITIQUE DU DISCOURS PUBLIC
Le Sénégal a vécu plusieurs événements importants. Cependant la place du discours religieux et des acteurs religieux dans l’espace public a été frappante. Bien sûr que ce phénomène n’est pas inédit au Sénégal mais cette année est particulièrement marquée par une prégnance et impact particuliers DU RELIGIEUX qui méritent une plus grande analyse. On ne parlera pas « d’un contrôle islamique» du discours public. C’est bien loin d’être cela. Cependant le discours religieux, les leaders religieux ou des acteurs religieux de la société civile se sont distingués comme les grands régulateurs sociaux et même politiques. Mais également comme des voix de vigilance contre de possibles dérives contre des valeurs religieuses ou culturelles de l’islam, dérives qui, selon eux, seraient téléguidées par des lobbyistes externes avec des alliés internes.
Le Quotidien national le Soleil a produit la semaine dernière un texte très intéressant sur les événements reliés au religieux en 2019. Bien sûr, on cite l’ inauguration de la superbe Mosquée Massalikoun Jinan et le leadership fédérateur du Grand Khalif Serigne Mountakha, les polémiques autour du voile islamique et de l’école Ste Jeanne d’Arc, la tension autour de l’encadrement pédagogique et le traitement des enfants dans les daraas , les interrogations récentes sur la présence à Mbour de missionnaires Tabligh pakistanais .
Et même un geste comme la restitution par la France au Sénégal d’une première œuvre patrimoniale s’est inscrite dans l’intertexte religieux à travers le sabre ou l’un des sabres d’un chef religieux et militaire : Cheikh Oumar Foutiyou Tall . Mentionnons également les polémiques après la publication des premiers tomes de l’Histoire Générale du Sénégal alors que des familles religieuses ont contesté le contenu. Ainsi la marque du religieux dans la production du discours public a été un élément omniprésent dans les débats de 2019 au Sénégal.
Pr Khadiyatoulah Fall, professeur à l’université du Québec à Chicoutimi, Canada
Par Baba TANDIAN imprimeur
CLEAN DAY, UN VERITABLE SUCCES DU PRESIDENT MACKY SALL
Le clean day ou la journée de propreté nationale de ce samedi 04 janvier revêt à notre niveau deux dimensions majeures. La première pose la problématique de nos rapports avec notre environnement.
Le clean day ou la journée de propreté nationale de ce samedi 04 janvier revêt à notre niveau deux dimensions majeures. La première pose la problématique de nos rapports avec notre environnement. La deuxième se situe sur l’appréciation de l’acte posé par le président de la République. Alors si on apprécie le clean day par rapport à notre première dimension, il faut avouer que les Sénégalais ne respectent pas leur propre environnement. Nous mangeons n’importe où. Les gargotes sont installées dans chaque coin de rue. Les vendeurs de café et dans une moindre mesure les célèbres Tangana participent à ce décor malsain. Nous pissons dans chaque coin de rue. Nous jetons nos restes alimentaires et les tasses en plastique dans la rue. Nous laissons nos épaves de véhicules n’importe où.
Les ateliers de mécaniciens, de soudeurs, de menuisiers… sont éparpillés. L’espace public est constamment agressé. Cette pollution est aggravée par les panneaux publicitaires qui sont disposés d’une manière anarchique à travers nos grandes artères. Heureusement que sur cet aspect, le gouverneur et le préfet de Dakar sont en train de faire d’excellentes choses. Nos villes sont aussi agressées par les charrettes qui causent des nuisances puisqu’elles sont souvent à la base d’accidents tragiques. Nous avons fini de détruire notre propre environnement parce que sociologiquement notre déterminisme commun, c’est dire très souvent que « fi meddou bour la ».Une manière de dire qu’on a le droit d’installer la merde dans la rue parce que celle-ci n’appartient à personne. Ou tout au moins à Buur (le roi).
Or comme dans ce domaine, l’Etat a fait faillite depuis très longtemps. Le système social « du vouloir de vivre en commun » qui devait se reposer sur l’école, les daaras et la religion n’a pu s’ériger en véritable espace de « fabrication » d’un homme sénégalais civilisé. Parce que si l’éducation échoue dans la formation de nos enfants, ce sont des générations de Sénégalais qui sont perdus pour la République.
Le je m’en foutisme est ainsi érigé en règle de conduite. Personne ne respecte personne. La nature a horreur du vide. Le phénomène comportemental inadéquat des Sénégalais par rapport à leur environnement est honteux. C’est dire qu’en instaurant le clean day, le président Macky Sall vient de poser un acte fort. La deuxième problématique, c’est qu’au-delà du clean day, le chef de l’était avait un rendez-vous à un test de popularité. De son quartier Mermoz à la place de l’Indépendance, en passant par le Rond- point Jet d’Eau, Macky Sall a eu droit à des accueils populaires. Des marées humaines ont accompagné le président de la République. Outre la capitale, toutes les grandes villes du pays ont participé à cette grande manifestation. Un révélateur de l’adhésion des populations à l’initiative du premier des Sénégalais sur cette question. C’est là où se situait le v é r i t a b l e enjeu. Comment les pop u l a t i o n s vont-elles accueillir une telle initiative ? Est-ce que le président Macky Sall va-t-il réussir son appel ?
Assurément nous pouvons dire que le président de la République a réussi son pari. Il sait qu’il devait prôner par l’exemple en se retroussant les manches. Les images d’un président en sueurs et affrontant la poussière sont au-delà du symbolique, didactiques parce qu’elles dimensionnent les actes que chaque Sénégalais devra poser sur cette question de la gestion de notre environnement. Ceux qui jouaient sur l’impopularité supposée du président en ont eu pour leurs grades. Le président a réussi son test de popularité. Que dire de nos épouses. Une fois de retour à la maison avec pelle et brouette, elles ont voulu nous imposer un clean day dans notre propre foyer. Votre serviteur a été contraint à cet exercice. Chaque sénégalais devra prendre exemple sur le premier d’entre nous. Macky Sall a su rallier tout le monde à cette cause noble. Seulement le grand défi reste la pérennité du clean day.
C’est justement la préoccupation majeure qui doit être un défi qui dépasse le président de la République. Elle doit être un défi collectif. Parce qu’aujourd’hui, nous devons changer nos comportements. A l’aune du changement climatique, nous n’avons pas d’autres choix. Alors c’est à ce niveau que les pouvoirs publics sont appelés à mettre en place des stratégies de participation collective en invitant les populations à s’associer à l’événement. Le clean day ne doit pas être une action d’une journée, ni celle des autorités. Sinon elle conduit à un échec patent comme ce fut le sort des fameuses opérations « Set-Setal » des années 80- 90. Le phénomène fut évanescent parce qu’il n’a pas été réfléchi d’une manière profonde. C’est justement que si nous saluons l’initiative du chef de l’Etat, nous pensons déjà à la pérennité d’une telle initiative. C’est là le véritable enjeu.
Par Baba TANDIAN imprimeur
LES BOULANGERS EXIGENT UNE REVISION DES PRIX DU PAIN
Le président de la fédération nationale des boulangers du Sénégal, Amadou Gaye, estime que l’on refuse aux boulangers du Sénégal d’appliquer la vérité des prix sur le pain.
La Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs) a fait face à la presse hier pour parler des problèmes qui sévissent dans le secteur de la boulangerie, mais aussi sur les conséquences de la hausse du prix de l’électricité et l’augmentation des salaires dans le privé.
Les acteurs qui interviennent dans le secteur de la boulangerie sont montés au créneau pour dénoncer la hausse du prix de l’électricité, la non-signature du décret sur l’anarchie dans le secteur, la vente de pain dans les boutiques et la concurrence déloyale qui sévissent dans ce secteur.
Le président de la fédération nationale des boulangers du Sénégal, Amadou Gaye, estime que l’on refuse aux boulangers du Sénégal d’appliquer la vérité des prix sur le pain. «Et pourtant, on a accepté la vérité pour la Senelec. Nous avons les mêmes arguments comme la hausse des charges et des intrants. L’état tarde à signer le décret pour la règlementation du secteur. C’est incompréhensible dans la mesure où le pain est considéré comme un produit social et le 2ème poste de dépenses des ménages dans les villes», soutient-il.
A l’en croire, avec la hausse du prix de l’électricité, les boulangers qui vont fermer seront multipliés par trois. «Comme vous le constatez, le secteur est déjà en difficulté, alors pourquoi on veut nous asphyxier en 2020 avec l’augmentation du prix de l’électricité et la hausse des salaires de 8%», s’interroge-t-il.
En outre, Amadou Gaye et cie affirment que la première conséquence, ce sera le dépôt de bilan de plusieurs boulangers dans les 3 mois qui suivent, si cette hausse de l’électricité est appliquée. «C’est pourquoi, avec un changement intervenu au niveau des charges, nous pouvons vous assurer que le prix réel du pain doit être de 1 gramme à 1 FCFA, soit 200g à 200 francs.
Ainsi, nous pensons même qu’une nouvelle révision est d’actualité.» Cependant, les boulangers ne vont pas rester les bras croisés face à cette hausse et promettent d’édifier les Sénégalais dans les jours à venir. «Nous attendons la réaction de l’Etat et nous n’excluons rien, même jusqu’à aller en grève», dit-il. Par ailleurs, la fédération a reçu le collectif Ñoo lank et compte participer à la marche prévue le 10 janvier. «Nous avons reçu le collectif Noo lank parce que le combat qu’il mène est notre combat, car la hausse du prix de l’électricité aura des conséquences incommensurable sur nous», précise-t-il.
La Fédération nationale des boulangers, selon Amadou Gaye, sera toujours au service de la population pour un pain de qualité, hygiénique et nutritionnel. «Nous ne pouvons plus tolérer cette anarchie qui profite à quelques boulangers qui font une concurrence déloyale aux artisans boulangers qui sont aux normes (administratives, sociales et fiscales)».
GENERAL BIRAME DIOP DECLINE SA FEUILLE DE ROUTE
Le général Birame Diop a été installé hier au poste de chef d’état major général des armées par le ministre des Forces armées, me Sidiki Kaba.
Le général Birame Diop a été installé hier au poste de chef d’état major général des armées par le ministre des Forces armées, me Sidiki Kaba. Il a décliné les défis à relever dans ce contexte géopolitique local et sous régional dont les tendances lourdes annoncent des risques de dégradation.
L’action du nouveau chef d’état-major des forces armées sera inspirée du contexte géopolitique. Le Général de corps d’armées, Birame Diop, a promis hier, lors de son installation à la tête de l’état-major des armées du Sénégal, de relever les défis qui frappent à nos portes. «Ces derniers (…) se déclinent principalement dans la prise en charge urgente du contexte géopolitique local et sous régional dont les tendances lourdes annoncent des risques de dégradation.
En effet, la violence aveugle qui plane sur le Sahel, sur fond d’instrumentalisation des identités communautaires, de criminalité organisée et de trafics illicites de toutes sortes, semble narguer les frontières poreuses de nos pays. Telle une ceinture de feu, elle se referme inexorablement sur les Etats», a déclaré le Général Diop en présence du ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, d’officiers généraux, d’officiers, sous-officiers, soldats, marins, aviateurs et des invités. Selon le Général Birame Diop, cette situation nous interpelle doublement, à savoir sur notre capacité à demeurer un îlot de paix, mais surtout sur notre véritable place dans la recherche et la mise en œuvre de solutions collectives sous régionales efficientes.
Au plan national, le Général Diop estime que le Sénégal reste ancré dans un cycle positif de stabilité grâce, entre autres, à l’engagement des Forces armées à ne céder le moindre pouce dans la mission de sanctuarisation du territoire national. «Parallèlement, la volonté des autorités de répondre aux défis socio-économiques liés à la sécurité humaine se matérialise de plus en plus à travers des politiques publiques d’envergure, donnant ainsi de réelles chances à un retour définitif de la paix dans la partie méridionale de notre pays», a-t-il souligné. Et d’ajouter : «Sous ce rapport, les importants acquis enregistrés en opérations intérieures, singulièrement en zones militaires n°5 et 6, seront consolidés. Ils se traduisent déjà par le maintien de la violence résiduelle à son seuil le plus bas et une empreinte au sol plus dense dans la lutte contre la déforestation criminelle.
Concomitamment, la posture permanente de sûreté sera relevée au niveau de toutes les autres zones frontalières, aux plans terrestre, aérien et fluviomaritime». A cet effet, l’ex-chef d'état-major particulier du président de la République prévient que la conduite des engagements intérieurs des armées exige un haut degré de préparation couplant une formation et un entraînement de qualité. Raison pour laquelle il annonce la montée en puissance des structures de formation et d’entraînement.
Toutefois, prévient-il, dans un proche avenir, le Sénégal amorcera une nouvelle étape de son destin grâce à l’exploitation de ses importantes ressources naturelles de pétrole et de gaz. «Cette perspective prometteuse porte en effet en elle-même ses propres exigences dont la plus pressante demeure la préservation d’un environnement stable et sûr, sans lequel aucun développement harmonieux n’est possible. Comme vous le percevez, ce contexte géopolitique nous dicte le cap à suivre : renforcer, au plan interne, les dividendes d’une paix durement acquise et se donner les moyens de barrer la route à toutes les formes de menaces externes», soutient-il. Ainsi pour y parvenir, le chef d’état-major général des armées pense qu’il faut consolider les importants succès déjà engrangés.
LES AMBITIONS DU NOUVEAU CHEF D’ETAT-MAJOR GENERAL DES ARMEES
Aussi, le Général Birame Diop affiche ses ambitions. Son souhait est de placer les armées dans les conditions optimales de performance au triple plan organisationnel, opérationnel et logistique. «Ce triptyque, bien entendu, sera structuré autour d’un pilier fondamental qui tient à cœur le Chef suprême des Armées, à savoir l’amélioration de la condition militaire», indique le Général Diop.
A l’en croire, le défi organisationnel représente la pierre angulaire de la montée en puissance des armées, amorcé depuis maintenant plusieurs années, à travers le format Horizon 2025. A cet effet, dit-il, d’importants efforts ont déjà été faits, notamment le réajustement des organismes de commandement et de soutien, le relèvement conséquent des seuils de recrutement, la montée en puissance des structures de formation et les nouvelles créations d’unités de combat, pour ne citer que ceux-là.
Ainsi il compte poursuivre ces efforts pour amplifier cette réforme. «Ces importantes réformes structurelles en cours n’ont qu’une seule finalité : être à la hauteur des exigences du contexte sécuritaire en affichant, en permanence, une posture opérationnelle flexible et surtout crédible dans l’exécution de toute mission, intérieure comme extérieure», affirme le nouveau chef d’état-major général des forces armées.