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1 octobre 2025
LE MARCHÉ HEBDOMADAIRE DE DIAOBÉ PARALYSÉ
Sur place, les activités ont laissé place à des échanges et séances d’explications entre autorités municipales et commerçants maliens et guinéens pris de court par les mesures d’interdiction des rassemblements en raison du coronavirus
Les restrictions imposées par la lutte contre la propagation du coronavirus ont impacté considérablement les affaires à Dioabé, localité de la région de Kolda (sud), hôte, tous les mardis, d’un marché hebdomadaire sous régional, a constaté le correspondant de l’APS.
Les commerçants et autres acteurs de l’économie du sud pays et de la sous-région ne garderont pas un bon souvenir de ce mardi 17 mars 2020.
Grande a sans doute été la surprise pour beaucoup en découvrant que le marché n’aurait pas lieu en raison des mesures prises par les autorités sénégalaises pour contrer la propagation du Covid-19 qui a déjà infecté 27 personnes dans le pays.
Il n’est nul besoin de s’approcher de l’espace abritant généralement les activités pour le savoir. Le ballet incessant des voitures et véhicules hippomobiles et motos-taxis sur la route nationale numéro 6 à la veille et au jour du marché n’est pas au rendez-vous.
Pas de blocage et peu de monde sur les routes menant à cette commune du département de Vélingara en ce jour habituel de marché hebdomadaire.
‘’Comme vous pouvez le constater actuellement. Il n’y a pas de monde à Diaobé contrairement à l’ambiance qui prévaut ici la veille et le jour du marché même si des commerçants maliens et guinéens ignorant l’interdiction des rassemblements au Sénégal avaient déjà fait le déplacement’’, explique à l’APS, Amadou Baldé, un des gestionnaires du marché.
Baldé évoque déjà un manque à gagner pour la collectivité territoriale, estimant que les recettes avaient déjà commencé à baisser depuis l’apparition de la maladie au Sénégal.
‘’Nous avions constaté déjà la semaine dernière une baisse des recettes municipales. Les collecteurs avaient reçu 450 000 francs alors qu’en temps normal le montant des recettes peut atteindre un million de francs’’, fait-il savoir.
Sur place les activités ont laissé place à des échanges et séances d’explications entre autorités municipales et commerçants maliens et guinéens pris de court par les mesures d’interdiction des rassemblements au Sénégal.
Ces ressortissants de la sous-région redoutent par-dessus tout de retourner chez eux sans être parvenus à s’adonner à leurs activités.
‘’Nous sommes venus du Mali pour acheter du poisson fumée que nous devons revendre au Mali. Nous ne savions pas en quittant notre pays que le marché allait être fermé au public. Certains parmi nous ont emprunté de l’argent pour venir ici. Vous imaginez les problèmes que cela vont engendrer’’, regrette ainsi Kadidiatou.
La même situation est vécue par des ressortissants d’autres pays limitrophes du Sénégal. Il en est ainsi de Alpha, venu de Conakry avec 42 cartons de fruits, des produits périssables qu’il comptait écouler.
‘’Nous avons l’habitude de nous approvisionner en mouton que nous revendons aux bouchers de Ziguinchor et d’autres revendeurs. Il y a moins de monde et d’animaux aujourd’hui. Nous risquons de rentrer bredouille’’, déplore Mamadou, un sénégalais.
A Diaobé, les acteurs du commerce subissent les contrecoups des mesures de prévention à la propagation du coronavirus. D’autant qu’un dispositif sécuritaire de surveillance est déjà déployé sur place.
par Ada Pouye
LA DISTANCE SOCIALE, UN CRÉDO POUR LIMITER LA PROPAGATION DU COVID 19
EXCLUSIF SENEPLUS - En dehors de certaines pharmacies à Dakar, aucun dispositif de lavage des mains n’est visible et nous nous interrogeons sur les capacités logistiques du Sénégal en terme de kits de dépistage, de transport des échantillons, etc.
La progression de la pandémie du Covid-19 au niveau mondial provoque un cataclysme planétaire dont la conséquence immédiate est le reflexe autarcique, de repli sur soi et de fermeture des frontières aux étrangers comme au Canada. Le Sénégal peut-il se permettre des mesures d’autarcie dans ce concert international ou l’Afrique semble toujours la moins affectée ?
Apres avoir tiré toutes les leçons des différentes stratégies internationales depuis la déclaration par l’OMS de la pandémie du Covid 19 et l’alerte internationale, beaucoup de pays ont décidé de prendre des mesures dictées par les principes de précaution qu’il faut juger en fonction de la prévalence du virus et de l’état de préparation à la gestion de l’urgence sanitaire mondiale. Nous comptons à ce jour 177.624 cas de coronavirus dans le monde, 7040 morts, et 67 003 guéris (Source John Hopkins March 15, 2020). Cette situation, selon l’OMS, fait de cette propagation rapide du virus une pandémie qui constitue une menace à la fois sociale, politique et économique. L’OMS définit les coronavirus comme une vaste famille de virus qui peuvent être pathogènes chez l’homme et chez l’animal. Chez l’être humain, les coronavirus peuvent entraîner des infections respiratoires dont les manifestations vont du simple rhume à des maladies plus graves comme le Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS). Depuis la déclaration des cas à Wuhan en Chine, l'OMS décrète une « Urgence de Santé Publique Mondiale » et demande une « réponse internationale ». L’OMS est partie plus loin en déclarant que le virus est devenu une pandémie dont l’Europe est aujourd’hui l’épicentre.
La volonté politique de l’Etat pour fixer les directions aux opérations d’urgence sanitaire est extrêmement importante surtout dans un contexte de panique et de psychose sans précédent. A l’instar de la France qui a enregistré à ce jour 5423 cas confirmés de Covid 19, 127 décès et 12 guéris qui a vu son président monter au créneau à la veille des élections municipales pour prendre des mesures de confinement et de fermeture des écoles et université, le chef de l’Etat Macky Sall a annoncé des mesures courageuses à la veille de beaucoup de cérémonies religieuses concernant plusieurs confréries. Ces 4 mesures annoncées lors d’un conseil présidentiel extraordinaire sont déclinées comme suit :
Interdiction des manifestations publiques sur l’ensemble du territoire national pour 30 jours,
La suppression temporaire de l’accueil des bateaux de croisière et le renforcement systématique des contrôles sanitaires au niveau des frontières terrestres, aériennes et maritimes,
La suspension des enseignements dans les écoles, les universités pour une durée de trois semaines à compter du 16 Mars 2020,
Le renforcement de la protection des personnels de santé, de sécurité, de défense et de secours mobilisés,
La suspension des formalités nationales liées au pèlerinage pour l’année 2020 aux lieux saints.
Toutes ces mesures en soi sont à saluer comme un signe de proactivité et de respect des principes de précaution. Je dois dire que ces mesures aussi contribuent à renforcer la psychose et la panique auprès des populations par sa soudaineté et l’absence de mesures d’accompagnement. Accordons-nous sur le concept de crise sanitaire qui est un événement touchant réellement ou potentiellement un grand nombre de personnes affectant la santé et pouvant éventuellement augmenter le facteur significatif de mortalité ou de surmortalité. La fonction de la réponse à l’urgence sanitaire est de préserver des vies et d’empêcher la dégradation de la situation.
Le Sénégal fait face à une urgence de santé publique de portée mondiale dont les paramètres doivent être appréciés en fonction de la gravité, de son caractère inhabituel, des risques de propagation internationale et des risques de restriction.
L’OMS classifie les urgences sanitaires selon les niveaux :
Niveau 1 : un événement unique ou multiple survenu dans un pays avec des conséquences minimes pour la santé publique et qui nécessite une action minime du bureau de pays de l’OMS ou une action minime de l’OMS à l’échelle internationale.
Niveau 2 : un événement unique ou multiple survenu dans un pays avec des conséquences modérées pour la santé publique et qui nécessite une action modérée du Bureau pays de l’OMS et/ou une action modérée de l’OMS à l’échelle internationale. Une équipe d’appui à l’action d’urgence dirigée depuis le Bureau Régional coordonne l’aide apportée au bureau pays de l’OMS.
Niveau 3 : un événement unique ou multiple survenu dans un pays ayant d’importantes répercussions sur la santé publique et qui nécessite une action de grande envergure du bureau pays de l’OMS et/ou une action de grande envergure de l’OMS à l’échelle internationale. L’aide de l’Organisation et/ou d’un partenaire externe demandée par le bureau pays est importante. Une équipe d’appui à l’action d’urgence dirigée depuis le Bureau Régional coordonne l’aide apportée au Bureau Pays de l’OMS.
La géographie de la pandémie du Covid 19 se distribue sur trois zones limitées à savoir Touba qui est l’épicentre avec 11 cas positifs en un seul jour, Dakar et Mbour avec un total de 26 cas dont deux guéris. A ce jour, le taux de létalité est nulle. Lorsque l’on parle de riposte contre une pandémie, trois actions semblent importantes à savoir : limiter l’introduction du virus, limiter sa propagation, préparer le système de santé (la formation du personnel qualifié, renforcement des capacités des laboratoires et infrastructures).
C’est en s’appuyant sur ces considérations, que nous apprécions positivement et soutenons les quatre mesures concernant l’interdiction des rassemblements de toute nature et le renforcement du contrôle des frontières maritimes, aériennes et ferroviaires, le renforcement de la protection des personnels de santé, de sécurité, de défense et de secours mobilisés, la suspension des formalités nationales liées au pèlerinage pour l’année 2020 aux lieux saints de l’islam et de la chrétienne.
Cependant, force est de constater qu’au delà de la sensibilité religieuse, une approche de santé publique cohérente conduirait au confinement de la ville la plus touchée avec un dispositif sécuritaire et un dispositif d’approvisionnement en vivres, condiments pour soutenir les familles et plusieurs unites mobiles de dépistage communautaire, la fermeture des établissements d’enseignement dans cette zone. Le confinement suppose des mesures drastiques et contraignantes à savoir une bonne organisation en termes de cartographie des ménages, de mobilisation des équipes de surveillance, de communication interpersonnelle, d’orientation et de prise en charge sur le site et d’accompagnement religieux sur les gestes de prévention.
Les principes de précaution nous dictent une approche graduelle de l’urgence sanitaire en fonction de la distribution géographique du virus sans accentuer la psychose et la panique collective. Avons-nous pensé aux effets de la mesure de suspension des enseignements sur toute l’étendue du territoire national pendant trois semaines à quelques encablures du Baccalauréat et de la fin de l’année avec le problème du quantum scolaire pour valider une année scolaire dans un système affecté par les grèves ? Ne devrait-on pas envisager de mettre dans tous les établissements des dispositifs de lavage des mains et des mécanismes alternatifs pour l’enseignement en situation de crise sanitaire au lieu de jeter presque des millions d’élèves, et étudiants avec tous les risques associés ?
Aujourd’hui, l’urgence sanitaire c’est d’interroger la proximité sociale qui définit notre existant et mettre le focus sur la distanciation sociale par nécessité, notamment dans les lieux de travail, les transports en commun, les lieux de culte, les lieux d’échange économique, les marchés surpeuplés, les terrains de jeu, les écoles, les dahras, les restaurants, les hôtels, les gargotes, les structures de santé, et dans les maisons pour changer les comportements qui relèvent plus de notre culture. L’un dans l’autre, les dispositifs de lavage des mains doivent être installés partout où le public se retrouve et dans les maisons, les lieux de cultes. En dehors de certaines pharmacies à Dakar, aucun dispositif de lavage des mains n’est visible et nous nous interrogeons sur les capacités logistiques du Sénégal en terme de kits de dépistage, de transport des échantillons au niveau des laboratoires d’analyse, des médicaments, des capacités en terme de lit d’hospitalisation au Service des Maladies infectieuses, et du personnel médical qualifié.
Nous sommes en face d’un défi majeur qui interpelle notre sens du civisme et de la citoyenneté, pour respecter les gestes qui sauvent, qui protègent et qui ne nuisent pas à la société et la communauté toute entière.
Concluons avec cette déclaration du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l’OMS : « Cette épidémie peut être repoussée, mais seulement par une approche collective, coordonnée et globale qui engage l'ensemble de l'appareil gouvernemental.».
J’ajouterais l’implication du secteur privé, du secteur informel et des communautés de base avec une nouvelle culture de la citoyenneté et du civisme face au Covid- 19 et au-delà.
Ada Pouye est expert en coordination humanitaire
CORONAVIRUS : LES NOUVEAUX MOTS DE L'ÉPIDÉMIE
Cluster, quatorzaine, gestes barrières : le covid-19 se répand dans le monde en même temps qu'une poignée de mots neufs - Revue du lexique nouveau de l'épidémie, souvent tiré du vocabulaire médical
Cluster, quatorzaine, gestes barrières: le coronavirus se répand dans le monde en même temps qu'une poignée de mots neufs.
Revue du lexique nouveau de l'épidémie, souvent tiré du vocabulaire médical:
- Covid-19 -
L'épidémie en cours a démarré à la fin 2019 dans la métropole chinoise de Wuhan (centre). Elle est causée par un nouveau virus de la famille des coronavirus.
La maladie qu'elle cause chez l'homme a été baptisée Covid-19 pour "coronavirus disease 2019" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
- Pandémie -
Une épidémie désigne un grand nombre de cas d'une maladie, généralement infectieuse, dans une région donnée.
Le terme pandémie correspond, lui, à la diffusion d'une maladie à l'échelle mondiale, sur au moins deux continents. L'OMS qualifie l'épidémie de Covid-19 de pandémie depuis le 11 mars.
- Cluster -
Cet anglicisme signifie à l'origine "grappe" ou "groupe" en anglais.
Dans le domaine médical, un cluster désigne plusieurs cas de personnes atteints d'une même maladie et groupés autour d'un lieu précis. Dans le cas d'une épidémie, un cluster s'apparente à un foyer de contamination.
- Asymptomatique -
Une personne atteinte par le Covid-19 exprime des symptômes qui sont classiquement fièvre, toux sèche puis éventuellement difficultés respiratoires.
Mais un sujet peut être infecté et demeurer asymptomatique, à savoir qu'il n'exprime aucun symptôme.
Le risque de contracter le Covid-19 au contact d’une personne asymptomatique est "très faible", juge l'OMS, car la maladie se propage surtout par les "gouttelettes respiratoires" d'un malade qui tousse.
Mais il reste possible d'attraper la maladie au contact d'une personne qui n'a qu'une toux légère et qui ne se sent pas malade.
- "Super spreader" -
Anglicisme qu'on peut traduire par "super contaminateur" ou "super propagateur". Ce terme désigne un malade qui contamine un grand nombre d'autres personnes.
En l'absence de mesures de contrôle (isolement, protection, etc.), on estime qu'un malade atteint de Covid-19 contamine en moyenne deux à trois autres personnes.
La notion de "super spreader" est relativement ancienne (on a cherché, aux origines de l'épidémie de sida aux Etats-Unis des "super spreaders") et discutée d'un point de vue médical.
"Il est possible qu'il existe ce qu'on appelle des +super contaminateurs+" reconnaît le Pr Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris). "Le problème, c'est qu'on n'arrive pas à les repérer".
- Quatorzaine -
Néologisme calqué sur le mot "quarantaine" qui désigne à l'origine l'isolement pendant 40 jours de personnes suspectées d'être porteuses de la peste.
Pour le Covid-19 la période d'incubation, à savoir le temps qui sépare l'infection de l'apparition des symptômes, est estimée "entre un et 14 jours" par l'OMS.
Ceci a conduit à fixer à 14 jours la période d'isolement pour les cas suspects.
L'OMS a cependant indiqué lundi que des personnes infectées pouvaient continuer à être contagieuses après avoir cessé de se sentir malades et recommande désormais que "les mesures d'isolation continuent à être observées au moins deux semaines après la disparition des symptômes".
- Gestes barrières-
Ce terme désigne les gestes que chaque individu peut ou est invité à adopter pour réduire les risques de contamination pour soi et son entourage.
Se laver régulièrement les mains, tousser/éternuer dans son coude, utiliser un mouchoir à usage unique sont trois gestes barrières classiquement préconisés pour tenter de faire barrière au Covid-19.
- Distanciation sociale -
Outre les gestes barrières, la population est invitée à la distanciation sociale, à savoir rester à distance d'autrui pour diminuer les risques de contagion.
Les autorités préconisent de saluer sans se serrer la main, de ne pas s'embrasser, de se tenir à distance d'au moins un mètre les uns des autres, et de manière générale d'éviter tout lieu de rassemblement.
«QUARANTE-HUIT (48) MILLE DIPLÔMES SONT EN SOUFFRANCE À L’OFFICE DU BAC»
Au Sénégal, si réussir à l’examen du baccalauréat est un vrai parcours du combattant, récupérer son diplôme est cependant un véritable cassetête. Socé NDIAYE clarifie
Au Sénégal, si réussir à l’examen du baccalauréat est un vrai parcours du combattant, récupérer son diplôme est cependant un véritable cassetête. En effet, bon nombre de diplômés se plaignent de la lenteur des procédures de délivrance des diplômes de baccalauréat au niveau de l’Office du Bac. La majorité d’entre eux sont confrontés à un calvaire quand ils veulent faire des concours ou déposer un dossier pour du travail. Ils affirment payer, à chaque fois que de besoin, pour obtenir une attestation spéciale. D’ailleurs, c’est pour cette raison que certains pensent que l’Office du Bac fait exprès de retenir les diplômes pendant des années pour pouvoir les arnaquer. Pour en savoir plus, « L’As » est allé à la rencontre du Directeur de l’Office du Bac, M. Socé Ndiaye
L’AS : M. Le Directeur, au Sénégal, l’opinion est unanime que le retrait des diplômes de Baccalauréat est un véritable casse-tête pour tous les diplômés. Où est-ce que ça bloque exactement ?
Socé Ndiaye : je ne vois pas où ça bloque. Je sais que jusqu’à 2018, il y avait beaucoup de diplômes qui étaient en souffrance. Depuis que le Sénégal a son Bac, on a un peu moins de 800 mille bacheliers. Et sur ces 800 mille bacheliers, la plupart n’avaient pas encore retiré leurs diplômes. Maintenant nous, quand on est arrivé, on s’est engagé à produire et à remettre les diplômes aux ayants droit. Et depuis, beaucoup de diplômes sont produits et les gens qui passent les retirent. Maintenant, le retrait est personnel, c’est-à-dire que personne ne peutle faire à la place de l’autre. Mais quand la personne est à l’étranger, elle doit aller à l’ambassade du Sénégal pour récupérer son diplôme physiquement.
Selon nos informations, vous disposez d’un site pour les procédures de retrait ?
Oui mais ça, c’est pour la demande, ce n’est pas pour le retrait. Pour faciliter la localisation, il faut faire la demande à partir de ce site. Parce qu’une fois la demande faite au niveau de ce site, nous avons votre contact. Ce n’est pas obligatoire, mais cela nous permet de vous joindre facilement pour vous dire que le diplôme est disponible. Aujourd’hui, nous avons répertorié plus de 48 mille diplômes qui sont disponibles à l’office du Bac et qui ne sont pas encore retirés par leurs titulaires. Pour ceux qui savent que leurs diplômes sont disponibles, ils n’ont pas besoin de s’inscrire dans ce site.Ils peuvent venir directement et les récupérer. Mis à part ces 48 mille, il y a des diplômes non encore classés, qui sont rangés dans des malles. Entre octobre 2018 et maintenant, nous avons délivré 100 fois plus de diplômes, qu’il n’en a été délivré avant.
Ces diplômes datent de quelles années précisément ?
C’est toutes les années, mais c’est surtout des diplômes de 2000 à 2010. Parce que la majeure partie des bacheliers le sont depuis 2000 et même 2010. Selon nos chiffres, 81% de ceux qui ont eu le Bac l’ont eu entre 2000 et maintenant. Depuis 1960, on a eu près de 800 mille bacheliers et sur ces personnes-là, les 700 mille ont eu le bac entre 2000 et 2019. Maintenant sur ces chiffres, les 60%, c’est-à-dire si vous prenez 100 bacheliers depuis que le Sénégal existe, les 60 ont eu le Bac entre 2010 et 2019.Donc c’est pour dire qu’il y a beaucoup de diplômes qui sont là. Il y en a qui datent de très longtemps parce que leurs ayants droit ne les ont pas demandé. Parce que par le passé, si les gens ne demandaient pas, on n’établissait pas le diplôme. Ce n’est que maintenant qu’on a commencé à faire un établissement universel des diplômes. Mais s’il n’est pas demandé et qu’on l’établit, on ne sait pas à qui l’adresser, c’est pourquoi on les garde en attendant qu’on vienne les chercher. Par le passé, les conditions étaient telles que l’office ne pouvait pas les produire, et donc il les produisait à la demande. D’ailleurs il ne répondait pas de manière automatique à la demande. Moi quand j’arrivais, les neuf dernières années, c’est-àdire de 2011 à 2018, aucune de ces demandes n’avait encore été considérée. C’est pour vous dire qu’il faut évacuer ce stock.
Justement comment comptezvous procéder pour évacuer tout ce stock ?
Nous pouvons les évacuer en produisant les diplômes, pour que quand les gens les demandent, on puisse leur rendre ça. Pour cela, ils peuvent s’inscrire dans le site. Parce que s’ils ne font pas la demande, on ne peut pas savoir où ils sont. Actuellement, on a mis en place une plate-forme qu’on n’a pas encore déployée. Une fois opérationnelle, elle permettra à n’importe qui de vérifier si son diplôme est disponible. C’est en cours de test en ce moment.Auparavant, on voulait mettre la liste des diplômes disponibles sur le net, mais quand on a demandé à la Commission de Protection des Données Personnelles (Cdp), ses membres nous ont dit qu’il serait préférable de créer une plateforme ; comme ça, c’est la personne elle-même qui met ses données au besoin pour vérifier. Cela permettra de régler le problème des gens dont les diplômes sont là et qui ne le savent pas.
N’envisagez-vous pas d’adopter une autre stratégie pour qu’à l’avenir les diplômes ne puissent plus durer au niveau de l’office du Bac. C’est-à-dire, dès que la personne a son bac, que vous puissiez lui remettre directement son diplôme au lieu d’une attestation de réussite provisoire ?
Effectivement, nous avons imaginé cette formule. D’ailleurs, nous pensons pouvoir le faire à partir de la session de 2020.D’ailleurs ça commence même avec la session de 2019. Actuellement, il y a une validation réglementaire à faire. Mais ce qui est envisagé, c’est de remplacer l’attestation de réussite directement par le diplôme. Donc nous sommes en train de travailler sur les aspects juridiques et de sécurité, et une fois tous ces aspects réglés, on est en bonne voie de le faire. C’est pourquoi on n’a pas encore imprimé les diplômes de 2019. On a temporisé parce que qu’on veut les mettre dans ce registre. Ainsi nous irons sur le terrain, comme nous le faisions avec les attestations de réussite, pour remettre les diplômes aux bacheliers. Ainsi l’arrêté va entrer en vigueur pour la délivrance des diplômes obtenus à partir de la session de 2019. Donc dès que l’arrêté est validé, on tire les diplômes de 2019.Avec cet arrêté, ont prévoit de faire le duplicata, c’est-à-dire que quand vous perdez votre diplôme, on vous le refait. Mais vous payez pour ça. Actuellement, on est en train de fabriquer les diplômes. Mais ilfaut savoir qu’une fois le diplôme fabriqué, on l’envoie au Rectorat pour la signature. Aujourd’hui, si les diplômes de 2018 ne sont pas encore là, c’est parce qu’ils sont au nombre de 56 mille, en plus des diplômes des autres années.Donc, on les a fabriqués et on les envoie au Rectorat pour que leRecteur les signe.D’ailleurs il a acheté une machine pour ça. Donc nous, quand on les envoie, la Direction des affaires juridiques du rectorat fait les vérifications et transmet au Recteur pour la signature. Après signature, les diplômes retournent à la Direction des affaires juridiques pour qu’elle y appose le cachet sec. Et ça prend beaucoup de temps. Et dans la nouvelle procédure que nous allons mettre en place, on va changer cette procédure pour améliorer la vitesse.
Et que répondez-vous à ceux qui disent que l’Office du Bac est en train d’arnaquer les gens en leur faisant payer des sommes à chaque fois qu’ils ont besoin d’attestations spéciales ?
Ce n’est pas vrai, car l’Office du Bac ne fait payer aucun document. Le fait est que, quand vous avez le Bac, on vous donne votre attestation de réussite et c’est gratuit.De même que le diplôme. Maintenant si vous revenez nous demander un duplicata, c’est-à-dire un double de ce qu’on vous avait donné, nous on n’a pas les moyens. Donc on vous demande de payer le prix pour le faire. Vous ne pouvez pas imaginer combien de personnes viennent nous demander le duplicata. Parce que c’est un original et nous le faisons sur du papier sécurisé. C’est pourquoi nous demandons aux personnes qui en ont besoin de payer le coût.
Par Alexandre Mapal SAMBOU
LE COVID19 À L’HEURE DE LA FIN DES TERRITOIRES
Enjeu de tous les grands conflits du monde, élément constitutif de l’Etat à côté des éléments politique et humain, le territoire est en crise depuis l’avènement de la mondialisation.
La fin des territoires. Essai sur le désordre international et l’utilité sociale du respect, tel est la prémonition du politologue Bertrand Badie. Enjeu de tous les grands conflits du monde, élément constitutif de l’Etat à côté des éléments politique et humain, le territoire est en crise depuis l’avènement de la mondialisation.
En effet, la thèse de la fin des territoires se confirme mieux avec la transformation numérique que nous vivons qui déterritorialise actuellement le monde et change profondément les manières d’agir de l’Etat et les modes de vivre en société. Sous ce rapport, l’expansion fulgurante du Covid19 illustre parfaitement la nature déterritorialisée du monde. Depuis son importation au Sénégal, en fin février 2020, des mesures présidentielles sont prises pour faire face à la pandémie; parmi les plus récentes, on relèvera la suspension des enseignements dans les écoles et les universités pour trois semaines à partir du 16 mars 2020.
A l’analyse, cette mesure portant suspension des enseignements dans les écoles et universités pose un problème qui inspire la rédaction du présent billet. En fait, la prise de cette décision constitue une stratégie d’endiguement pour contenir l’extension du Covid19 compte tenu des risques de propagation liés aux rassemblements des étudiants dans des espaces tels que les amphithéâtres.
Cependant, la nature de l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS), nous conduit à nous poser la question de savoir si les enseignements se déroulant dans un espace dématérialisé font partie du champ d’application de cette mesure de suspension des enseignements. Car, si les amphithéâtres à l’Université Cheikh Anta Diop et à l’Université Gaston Berger, de nature physique et matérielle et dont la caractéristique majeure est le surpeuplement, favorisent le contact physique entre étudiants, d’une part, et entre étudiants et enseignants, d’autre part, en revanche la nature immatérielle du cadre de délivrance des enseignements à l’UVS n’induit aucun risque de propagation du Covid19.
Dans cette lancée, on serait tenté d’exclure du champ de cette mesure présidentielle, l’UVS en raison de l’absence de contacts physiques dans les processus de délivrance des enseignements. Mais, une telle interprétation remet en cause le principe d’égalité devant les services publics notamment de l’Enseignement supérieur.
Toutefois, avec l’affirmation de ce principe général de droit, il est de plus en plus admis des différences de traitement à condition que celles-ci soient objectivement justifiées. Cela donne d’entendre que l’UVS pourrait faire valoir sa particularité pour poursuivre les enseignements à distance. D’ailleurs, en poursuivant la logique de notre réflexion, il est possible de s’interroger sur l’actualité des cadres juridiques et institutionnels qui encadrent l’espace universitaire, à l’image de loi n° 94-79 relative aux franchises et libertés universitaires. En réalité, la notion de franchises universitaires se fonde sur l’idée d’extra-territorialité de l’université en raison de la nature des activités s’y déroulant et qui requièrent un maximum de liberté. C’est cette idée d’extra-territorialité qui justifie l’octroi d’un statut d’autonomie de police administrative aux universités sénégalaises. Ainsi, avec la transformation numérique du monde notamment académique, les référentiels juridiques régissant le secteur de l’Enseignement supérieur doivent être profondément réajustés.
En outre, les décisions publiques surtout présidentielles doivent tenir compte de ces nouvelles évolutions. Tout aussi, les manières de « faire administration » doivent profondément changer car l’irruption du Covid19 nous apprend qu’aujourd’hui plus que jamais nous devons davantage investir dans les projets de dématérialisation des procédures, car en temps de pandémie, les télé-procédures de travail, de déclaration, d’inscription et de paiement sont une alternative crédible pour éviter les risques de propagations par les contacts physiques. Il s’y ajoute que la fermeture des écoles et universités sans solution alternative confinant les élèves et étudiants chez eux nous renseigne sur la nécessité de renforcer et d’élargir le système d’enseignement à distance.
Cette mesure, à dire vrai, expose les apprenants qui sont contraints de rester chez eux en l’absence de leurs parents généralement non soumis aux rigueurs de la mesure. Il aurait été opportun d’envisager un dispositif d’accompagnement de cette décision de fermeture des écoles et universités.
Par Alexandre Mapal SAMBOU
Etudiant en master Sciences politiques, option : Politiques publiques
Par Abdourahmane Sall
LES IMPACTS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX DU COVID19
Apparu pour la première fois en chine, le covid 19 s’est propagé en un temps record à travers le monde entier. Le virus a fait des milliers de morts, et des centaines de milliers de personnes en sont infectées.
Apparu pour la première fois en chine, le covid 19 s’est propagé en un temps record à travers le monde entier. Le virus a fait des milliers de morts, et des centaines de milliers de personnes en sont infectées. Des décisions importantes ont été prises par certains chefs d’Etat, allant de la fermeture complète des frontières, à d’interdiction de tous les déplacements sauf en cas de nécessité absolue. Il est aujourd’hui difficile de faire un bilan exact des impacts économiques et sociaux de cette pandémie.
Néanmoins, la panique s’est installée dans la plus part des pays d’Europe et d’Amérique. Malgré leur très grande expertise dans le domaine de la santé médicale, les pays puissants sont devenus impuissants devant ce phénomène. Les marchés ont subi la propagation du covid 19. Les valeurs boursières surtout celles liées à la consommation chinoise sont les premiers affectés, et il en sera certainement de même pour la croissance de ces pays durant le premier trimestre.
Le cours du baril du pétrole s’est effondré. Le commerce international a régressé du fait de la limitation des déplacements des populations entre les pays et à l’intérieur même des frontières. Les difficultés de tous ordres que cette pandémie a engendrées, ont conduit les Etats à trouver des alternatives, ou des stratégies d’adaptation. L’histoire nous a enseigné que c’est dans les périodes des grandes crises que les grands peuples font des bonds an avant en surmontant les obstacles et font de la prospective pour anticiper sur l’avenir.
En France des mesures ont été prises pour dispenser des cours à distance dans les universités, les lycées et les collèges. Cette crise qui est partie de la chine s’est rependue comme une trainée de poudre dans presque tous les pays du monder, à cause de la mobilité des personnes qui font aujourd’hui du globe terrestre, un village planétaire. Ce qui se passe à New York ou à Paris, à Bangkok ou à New Delhi doit concerner celui qui est à Toumbouctou, à Dakar , à Agades ou à Djibouty.
L’indifférence doit être un comportement banni dans ce monde du troisième millénaire, ou les avions assurent le déplacement de millions de personnes chaque jour à travers des centaines de pays. Les Etats n’ont plus le droit de vivre en vase close. Le gaz à effet de serre dont les plus grands émetteurs sont la chine et les Etats Unis, a des impacts sur notre environnement, en favorisant l’érosion de nos côtes. Si demain pour une raison ou pour une autre, les livraisons vers l’Afrique était contingentées, que se passerait-il : Alors, plus de livraisons de blé pour fabriquer le pain, plus de lait en poudre, plus de médicaments, plus de pétrole et donc d’essence ou de gasoil, bref notre économie s’arrêtera. C’est l’occasion pour nos gouvernements de réfléchir sur des systèmes d’alerte et de plans de riposte, afin de pallier et juguler toutes crises qui pourraient se présenter devant nous. Nous devons réfléchir sur la mise en place de stocks de sécurité de denrées de premières nécessité et de produits stratégiques comme le pétrole, au moins pour une période de trois mois.
L’Etat du Sénégal a pris des mesures que nous saluons, confortées par la sagesse de nos guides religieux qui se sont conformés à ces décisions. Néanmoins nous estimons que ces mesures doivent être complétées par des dispositions claires, à prendre dans les salles d’attente des hôpitaux, des cliniques, des établissements financiers, des services publics et prives (Sen Eau , senelec, sonatel, ipres, CSS etc ) afin d’éviter la promiscuité. En dehors des manifestations, les populations doivent respecter le distancement entre les personnes, pour être conforme à l’esprit de la décision prise par l’Etat d’interdire toutes les manifestations sur l’étendu du territoire. Nous demandons aux sénégalais de faire preuve de discipline et appliquer dans toute sa rigueur les conseils qui sont donnés par le personnel médical du Ministère de la sante, tout en sachant que la responsabilité de chacun de nous est engagée dans cette épreuve ; Que Dieu nous protège et nous donne la force et la détermination de combattre le covid 19.
Abdourahmane Sall
Economiste
NAPLES RECLAME ENVIRON 52 MILLIARDS CFA POUR KALIDOU KOULIBALY
Le défenseur international sénégalais est au cœur d’une rude bataille entre plusieurs clubs, dont le PSG et le FC Barcelone.
Kalidou Koulibaly ne devrait pas jouer à Naples pour la saison à venir. Le défenseur international sénégalais est au cœur d’une rude bataille entre plusieurs clubs, dont le PSG et le FC Barcelone. Naples qui a déjà trouvé un joueur à ce poste réclame environ 80 millions d’euros pour libérer le joueur.
Kalidou Koulibaly ne manque pas de prétendants. Bien que moins brillant ces derniers mois, le défenseur international sénégalais garde presque toujours sa cote de popularité sur le marché. Manchester United, Real Madrid, FC Barcelone ou encore le PSG suivent avec intérêt le dossier du joueur de 28 ans. Mais de toutes ces écuries, le FC Barcelone et le PSG sont les plus actives. Ces derniers jours, les deux clubs ont de nouveau relancé la piste, tout en espérant convaincre les dirigeants napolitains. Selon les médias italiens, l’actuel leader du championnat français est revenu à la charge, Mieux, Leonardo, directeur sportif du club, a même rencontré Fali Ramadani, l’agent du joueur. Le contenu de leurs échanges n’a pas été dévoilé, mais Gazzetta dello Sport rapporte que le PSG est décidé à faire bouger les choses.
Et les attentes financières de Naples devraient faciliter la tâche au PSG. Alors qu’il avait fixé la barre à 150 millions d’euros, Aurelio de Laurentis a revu ses ambitions à la baisse. Le sulfureux président du club italien serait même disposé à libérer son joueur contre 80 millions d’euros (52 milliards Cfa). Une demande largement à la portée du PSG, connu pour sa santé financière. Mais il faudra être réactif, sous peine de voir d’autres écuries s’en mêler.
LE BARÇA N’A PAS LÂCHÉ PRISE
Le PSG n’est pas le seul club à convoiter Kalidou Koulibaly. En Espagne, le FC Barcelone s’est de nouveau signalé. Le club catalan, qui avait dans un passé manifesté son intérêt pour le défenseur sénégalais, a depuis hier relancé le feuilleton. Et selon les dernières informations livrées par les médias espagnols, le Barça prépare même une place pour le Sénégalais. Ainsi, Samuel Umtiti pourrait faire les frais d’une éventuelle arrivée du natif des Saint-Dié-des-Vosges (France).
Selon Onze Mondial, le défenseur français est poussé vers la sortie. « Les dirigeants du Barça ne s’opposent pas au départ du Français. Et pour le remplacer, le club catalan pense à Kalidou Koulibaly », précise la source. Le Barça qui prépare également l’après Gérard Pique (33 ans) ferait du Sénégalais de Naples sa priorité. Élément incontournable du club italien depuis quelques saisons, Kalidou Koulibaly a connu quelques délicatesses ces derniers mois.
Victimes de blessures répétées, l’ancien joueur de Genk (D1 Belgique) a été moins déterminant. Mais cela est loin de décourager les prétendants qui rivalisent d’ardeur. Naples qui est prêt à vendre son défenseur pour 80 millions d’euros n’attend que le plus offrant. Sadio Mané au Real Madrid, Kalidou Koulibaly au Barça, les deux internationaux sénégalais seront les acteurs majeurs du prochain mercato.
NGUETTE, HABIB DIALLO ET CIE CONFINES CHEZ EUX
Après l’arrêt du championnat français jusqu’à nouvel ordre à cause de la propagation du Covid 19, les dirigeants messins ont décidé de confiner l’ensemble des joueurs.
Après l’arrêt du championnat français jusqu’à nouvel ordre à cause de la propagation du Covid 19, les dirigeants messins ont décidé de confiner l’ensemble des joueurs. Ainsi, Opa Nguette, habib Diallo et compagnie resteront chez eux jusqu’au 23 mars prochain.
Les joueurs de l’équipe de Metz sont en congé jusqu’au 23 mars prochain. Face à la montée en puissance du Coronavirus en France, les dirigeants ont décidé de suspendre les entraînements. «Pour aller dans le sens des consignes du gouvernement qui incite au confinement, l’ensemble du groupe professionnel est en congé jusqu’au lundi 23 mars», informe le site du club.
Ainsi, les joueurs de l’équipe nationale du Sénégal évoluant dans ce club devront prendre leur mal en patience pour reprendre l’entrainement collectif prévu le 24 mars prochain. Opa Nguette, Habib Diallo ainsi que leurs coéquipiers devront rester dans leurs appartements. «La priorité du FC Metz estla santé de l’ensemble de ses salariés, joueurs, entraîneurs, personnels et de contribuer à tout entreprendre pour limiter la propagation du virus.
Ainsi, les sites suivants du FC Metz sont désormais fermés : siège du club, centre d’entraînement, centre de formation, Plaine Saint-Symphorien», détaille le club. Avec cette période de confinement, les dirigeants messins ont décidé de donner des entrainements individuels à l’ensemble du groupe professionnel.
«En attendant la reprise prévue le mardi 24 mars, les joueurs recevront un programme de travail individuel à respecter. Cette période de congé pourra être prolongée en fonction de l’évolution des consignes gouvernementales ou des autorités sanitaires», a ajouté le site des « Grenats».
COVID-19 : LE SALARIÉ PEUT-IL RESTER CHEZ LUI PAR PEUR D'ÊTRE CONTAMINÉ ?
Hormis pour les loisirs (concerts, par exemple) ou les rassemblements religieux, le lieu de travail est potentiellement source de propagation du virus. Focus avec deux experts sur les dispositions légales prévues par le code du travail en cas d’épidémie
Hormis pour les loisirs (concerts, par exemple) ou les rassemblements religieux, le lieu de travail est potentiellement source de propagation du virus. Focus avec deux experts sur les dispositions légales prévues par le code du travail en cas d’épidémie.
Face à la nouvelle menace de la propagation du coronavirus, l’employeur et les salariés doivent mettre en place des moyens afin d’éviter une contamination en chaîne. Dans des pays comme la Chine, le télé-travail est devenu une réalité. « Au Sénégal, bien qu’il existe deux cas confirmés, la législation sur le travail ne parle pas d’épidémie mais elle évoque plutôt le lexique « santé et sécurité » », explique Henri Joël Tagum Fombeno, expert du droit du travail sénégalais.
Arsenal juridique
Et en matière de travail, la législation sénégalaise est un arsenal composé du code du travail, de la convention collective nationale interprofessionnelle (CCNI) et de l’application des décrets. La nouvelle Convention collective nationale interprofessionnelle date du 30 décembre 2019. Elle est entrée en vigueur le 08 janvier 2020.
Le code du travail et la CCNI stipulent que l’employeur est responsable de la sécurité et de la protection de la santé physique et mentale du salarié. A ce titre, il doit prendre des mesures de prévention pour assurer la sécurité physique et mentale.
Ainsi, l’article 176 du code du travail prévoit: « l’état de santé des travailleurs doit être soumis à une surveillance régulière dans les conditions et suivant les modalités fixées par l’autorité administrative. Cette surveillance comporte un examen médical préalable à l’embauche et des examens périodiques ».
L’article 178 précise: « les employeurs doivent prévoir, en cas de besoin, toutes mesures permettant de faire face aux situations d’urgence et aux accidents y compris des moyens suffisants pour l’administration des premiers secours ».
Droit de retrait de l’employé
Le code du travail insiste sur la sécurité des travailleurs et la prise imminente de mesures de protection par l’employeur. « Le salarié, à travers la CCNI, a deux dispositions légales pour ne pas être confronté à un péril comme le coronavirus, analyse un inspecteur du travail sous couvert de l’anonymat. Il y a d’abord l’article 103 consacré au droit d’alerte : « le travailleur signale immédiatement à son supérieur hiérarchique direct et à l’inspecteur de Travail et de la sécurité sociale du ressort, toute situation dont il a motif de penser qu’elle présente un péril grave, imminent pour sa vie ou sa santé ». La disposition légale va plus loin avec le droit de retrait conformément à l’article 104 de la CCNI : un travailleur qui, en cas de danger grave et immédiat ne pouvant être évité, s’éloigne de son poste de travail ou d’une zone dangereuse ne peu en subir aucun préjudice et doit être protéger contre toute conséquence dommageable et injustifiée ».
Ainsi le salarié doit simplement suivre la procédure prévue par les différentes législations sociales en cas d’exercice du droit de retrait. Résultat, un salarié peut refuser de travailler dans une zone à risque en invoquant son droit de retrait. Il en est ainsi, par exemple, si plusieurs cas d’infections sont déclarés dans la zone. Toutefois, le simple risque d’épidémie ne saurait justifier le droit de retrait.
L’obligation des comités d’hygiène et de sécurité au travail
Par ailleurs, le décret 2006-1261 du 15 novembre 2006 fixant les mesures générales d’hygiène et de sécurité dans les établissements de nature, a clairement mis en avant les responsabilités de l’employeur face à la prise en charge de la question de la salubrité dans les entreprises en mettant un accent particulier sur la dimension genre.
Rappelons également que toute entreprise d’au moins 50 salariés est tenue d’avoir en son sein un Comité d’hygiène et de sécurité au travail conformément au décret 94-244 du 7 mars 1994. Le salarié peut saisir le comité d’hygiène et de sécurité au travail dans la procédure pour faire valoir son droit de retrait.
La mise en quarantaine d’un salarié suspecté
L’employeur ne peut pas demander d’office à un salarié de ne pas venir travailler en raison d’une simple suspicion de contamination. Lorsqu’il a des suspicions, il doit recourir aux services du Médecin du travail afin que celui-ci prescrive l’arrêt de travail. À défaut, l’employeur court le risque d’être poursuivi pour discrimination en raison de l’état de santé.
(A suivre)…
Dans l’épisode 2, nous traitons de plusieurs autres cas d’école concernant le coronavirus.
Cet Article a été rédigé à la date du 4 mars quand le Sénégal ne comptait de deux cas positifs de coronavirus
EN AFRIQUE, FACE AU COVID-19, "70 % DE NOS PAYS NE SONT PAS PRÊTS"
La secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations-unies pour l’Afrique, Vera Songwe, alerte sur les risques de pénuries dans les secteurs médicaux et alimentaires
Le Monde Afrique |
Nathalie Tissot |
Publication 17/03/2020
L’économiste camerounaise Vera Songwe est depuis 2017 la secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations-unies pour l’Afrique (CEA), dont le siège se trouve à Addis-Abeba, la capitale de l’Ethiopie. Alors que le continent est confronté à une extension de la pandémie du Covid-19, son institution a commencé à évaluer les potentielles répercussions économiques pour les pays africains. Pour y faire face, la responsable en appelle à la coordination des Etats africains.
Quelles conséquences pourraient avoir le Covid-19 sur la croissance africaine ?
Nous avons fait une étude qui montre que la croissance va baisser. Au lieu de3,2 % [en 2020], elle devrait tomber à 1,8 %, essentiellement à cause des interruptions dans les relations commerciales. Nos grands partenaires, la Chine et l’Union européenne, sont des marchés aujourd’hui fermés. En même temps, entre vendredi soir [13 mars] et lundi matin [16 mars], on est passé de 60 à 300 cas sur le continent. Et cela augmente de manière exponentielle.
Quels pays seront les plus touchés par cette chute du commerce extérieur ?
Le Nigeria, l’Algérie et l’Angola sont les trois premiers exportateurs de pétrole du continent. On a estimé que le Nigeria allait perdre à lui seul environ 19 milliards de dollars [quelque 17 milliards d’euros] en 2020. Leur budget prévoyait un prix du baril à 57 dollars, or nous sommes en train d’avoisiner les 30 dollars. Et comme il y a un problème de demande, ils n’arrivent pas à liquider tous leurs stocks ce qui pourrait encore augmenter les pertes. Le pétrole représente 91 % des exportations nigérianes, une part énormede leur économie dépend de ce secteur. Il y a aussi des petits pays comme la Guinée équatoriale qui n’est pas un grand exportateur en volume, mais où le pétrole représente 96 % des exportations et 38 % du PIB. Elle va souffrir, comme la Libye ou le Gabon. On voit là le manque de diversification des économies continentales.
Faut-il s’inquiéter de la baisse des importations dans certains secteurs ?
L’Afrique importe presque 94 % de ses médicaments de l’extérieur, dont 55 % viennent de l’Europe et 5 % de la Chine. On commence à constater des augmentations de prix et quelques pénuries comme le manque de produits désinfectants. L’Afrique reste par ailleurs une grande importatrice de nourriture : 70 % des denrées de base sont importées sur le continent. Ainsi avec l’Egypte, l’Algérie, le Maroc pour le blé ; ou encore le Bénin, le Togo, l’Afrique du Sud pour le riz… Face au risque de pénuries, notamment liées à l’interruption de la chaîne logistique, nous conseillons aux pays d’acheter en avance pour pouvoir avoir des stocks. Mais évidemment, quand on achète en avance, il y a un risque de flambée des prix. Et tout ceci dans un contexte où la dette de certains Etats est déjà assez élevée.
Quelles sont les recommandations de votre commission ?
La première est de s’assurer que les Etats peuvent se procurer ce dont ils ont besoin pour leurs services de santé. L’initiative du premier ministre éthiopien de rencontrer l’homme d’affaires chinois Jack Ma est assez intéressante parce qu’elle a pour objectif d’aider au-delà des frontières [Abiy Ahmed a annoncé avoir obtenu le soutien du milliardaire chinois Jack Ma qui devrait financer 20 000 kits de test et plus de 100 000 masques pour chaque pays africain]. Evidemment, les gouvernements doivent aussi y mettre un peu de leurs ressources propres. Le Kenya a déjà débloqué de l’argent, ainsi que l’Ethiopie et l’Egypte.
Il faut aussi aider le secteur privé. L’Afrique compte beaucoup de petites et moyennes entreprises qui ont souvent des lignes de crédit dans les banques. Comment s’assurer qu’il n’y ait pas de défaillances dues au paiement des crédits et, en même temps, que les banques n’entrent pas dans un problème systémique parce que plus personne ne rembourserait les prêts ? Cela pourrait nécessiter une aide directe des banques centrales afin d’augmenter les liquidités. On peut aussi regarder comment réduire la fiscalité sur le secteur privé. Mais il y a aussi la difficulté du secteur informel parce qu’on ne sait pas comment l’atteindre et donc comment lui apporter une aide directe. Par ailleurs, l’Etat doit garder quelques plans d’investissements ouverts pour sauvegarder l’emploi, car beaucoup de projets d’investissement, surtout étrangers, vont s’arrêter.
Les pays africains sont-ils préparés ?
Certains pays comme le Sénégal, le Maroc, l’Afrique du Sud ou le Kenya – bien qu’on y ait observé le début d’une certaine panique – ont sans doute l’infrastructure nécessaire. Mais du côté des personnels soignants, c’est difficile. Je crois que même l’île Maurice a demandé du soutien parce qu’elle n’a pas suffisamment d’aides-soignantes pour accompagner la crise. On peut dire que 70 % de nos pays ne sont pas prêts. L’inquiétude est particulière pour les pays plus fragiles et qui connaissent de l’instabilité – au Sahel, en Afrique centrale, en Somalie – parce que cette crise demande une coordination assez forte et l’accès à toutes les parties des territoires. En même temps, les pays qui ont vécu l’épidémie du virus Ebola peuvent tirer profit de leur expérience pour s’en sortir mieux.
Va-t-il y avoir un report de la mise en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) prévue pour juillet ?
D’ici à juillet, trois réunions étaient programmées. Elles vont être retardées. La question est de savoir si on peut les organiser par vidéoconférence, même si c’est un peu difficile. Si les choses ont l’air de s’arranger un peu en avril, peut-être pourra-t-on reprendre les discussions à grande vitesse et arriver à tenir le délai de juin-juillet. Cette zone de libre-échange peut aussi aider à se relever de la crise. Dans le secteur pharmaceutique sur les 6 % de produits fabriqués en Afrique, 60 % sont vendus sur le continent. Il y a une possibilité d’agrandir ce marché tout comme celui des matières premières agricoles telles que le blé ou le riz. Le Sénégal pourrait vendre du riz au Malawi ou au Ghana très aisément, alors que cette denrée est aujourd’hui largement importée de Thaïlande. Avec la Zlecaf, cette vulnérabilité sera moindre.
Comment interagissez-vous avec vos interlocuteurs des différents pays ?
On voyait les choses venir, donc nous avions annulé voilà un mois notre conférence rassemblant les ministres des finances du continent. Nous avions raison. Nous allons essayer cette semaine d’organiser des vidéoconférences avec les ministres des finances – nous commencerons avec une vingtaine d’entre eux j’espère – pour évoquer les sujets de coopération possible et tenter d’élaborer une réponse coordonnée. Avec la flambée des prix, si des pays peuvent aller ensemble sur le marché pour se procurer certains biens, ce sera plus facile. Nous discuterons aussi de la question de la fermeture des frontières. Selon moi, une fois que le virus est déjà dans la communauté, ce n’est pas une telle fermeture qui change quelque chose. Ce qui est important, c’est plutôt la prise de conscience des populations, qu’elles se lavent souvent les mains et essaient d’avoir le moins de contacts possible.