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18 juillet 2025
LE MINISTERE DE LA CULTURE CELEBRE LES LAUREATS
Ils étaient nombreux hier, mardi 23 juillet, à être reçus par le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, après leur consécration significative dans des festivals internationaux.
Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a fêté hier, mardi 23 juillet, la lauréate du Grand Prix de la 72e édition du Festival de Cannes, Mati Diop, pour son film «Atlantique» et bien d’autres jeunes cinéastes lauréats en 2019. Mati Diop qui séjourne à Dakar du 22 juillet au 19 août, va projeter son film en avant-première nationale.
Ils étaient nombreux hier, mardi 23 juillet, à être reçus par le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, après leur consécration significative dans des festivals internationaux. Les jeunes cinéastes dont Mati Diop, Grand Prix du Festival international de cinéma de Cannes 2019 pour son film «Atlantique», Mame Woury Thioubou, Prix du Meilleur long métrage documentaire au festival «Vues d’Afrique» de Québec pour son film «Fiifiri en pays Cuballo», Adama Bineta Sow, Prix du Meilleur court métrage au Festival de film des femmes de Fontenay-Le-Fleury à travers son film «A nous la Tabaski», entre autres, ont été célébrés et encouragés pour leurs distinctions. C’était en présence de plusieurs acteurs culturels. «C’est le lieu de féliciter l’ensemble des professionnels du 7e art sénégalais pour leur persévérance et leur sens de dépassement qui ont permis à ce secteur, ces deux dernières années, d’engranger de nombreuses consécrations jamais égalées dans l’histoire cinématographique sénégalaise», a déclaré Abdoulaye Diop.
Selon lui, la relance et le dynamisme du cinéma sénégalais sont aujourd’hui enclenchés. «C’est l’occasion de se mobiliser pour reconquérir notre place de leader en Afrique subsaharienne», dira le ministre de la Culture et de la Communication. Et d’ajouter: «je réaffirme mes compliments pour les succès et la belle participation des cinéastes dans les différents évènements de la cinématographie et vous renouvelle mes encouragements et (ma volonté) de poursuivre dans l’unité l’organisation et la détermination des grands chantiers de la relance du cinéma».
A en croire Abdoulaye Diop, «un avenir prometteur s’ouvre au 7e art sénégalais». «Ce moment solennel me donne l’occasion de réaffirmer les gages de l’engagement de l’Etat sénégalais à davantage soutenir et bien structurer le développement des activités culturelles et en général de la cinématographie», a-t-il déclaré. Prenant la parole, le directeur de la Cinématographie, Hugues Diaz, a fait savoir que la cérémonie va permettre de «motiver davantage» les jeunes réalisateurs dans le travail. Les jeunes cinéastes lauréats en 2019 ont tous reçu des diplômes d’honneur en vue de multiplier les efforts.
MATI DIOP, GRAND PRIX DU FESTIVAL DE CINEMA INTERNATIONAL DE CANNES 2019 «Fière de revenir partager mon film avec les Sénégalais»
«Je suis vraiment très émue et très fière de revenir partager mon film «Atlantique» avec les Sénégalais. J’ai vraiment eu la chance d’être entourée d’une équipe sénégalaise incroyable que je tiens à remercier. Avoir un film sénégalais en compétition à Cannes et gagner le Grand Prix, je pense que ça correspond aussi à sa place au Sénégal. Rendez-vous donc dans les salles très prochainement pour «Atlantique». J’ai une pensée lumineuse pour mon oncle Djibril Diop Mambéty. On ne serait pas là sans les films qu’il a fait, qui nous ont vraiment permis d’être ambitieux, de mettre la barre très haute. Nous, on fait que passer mais les films restent. Il constitue un repère et je pense que c’est important pour la génération future. Il a été pour moi une grande inspiration.»
MAME WOURY THIOUBOU, PRIX DU MEILLEUR LONG METRAGE DOCUMENTAIRE AU FESTIVAL «VUES D’AFRIQUE» DE QUEBEC «Ça nous encourage prodigieusement, pour le futur, à faire d’autres films»
«C’est une initiative très importante parce que quand les gens travaillent, font des films et qu’ils arrivent à gagner des prix dans des festivals internationaux, c’est important qu’ils sachent que les autorités de leurs pays sont derrière eux. Aujourd’hui, le fait de réunir tous ces gens ici, surtout Mati Diop qui nous a fait tellement d’honneur en gagnant un Prix du Jury à Cannes, c’est vraiment extraordinaire. Ça nous encourage prodigieusement, pour le futur, à faire d’autres films. Mon film «Fiifiri en pays Cuballo» a été fait à Matam. C’est un film en Pulaar. Je voudrais vraiment que ce film soit vu par les Matamois pour que les populations puissent s’approprier le message qu’il véhicule.»
ADAMA BINETA SOW, PRIX MEILLEUR COURT METRAGE AU FESTIVAL DE FILM DES FEMMES 2019 DE FONTENAY-LE-FLEURY «On a des projets, mais le Fopica est lent»
«C’est une très belle initiative. Je trouve que le ministre de la Culture montre de l’intérêt pour les cinéastes. Par rapport au Fopica (Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle), j’avais écrit un projet de long métrage. Il a été financé par l’aide au développement, mais ça c’était en 2016. Depuis lors, le Fopica n’est pas encore ouvert. On a des projets, mais le Fopica est lent. On voudrait être financés.»
KHALIFA SALL, UN COMBAT PERDU D’AVANCE !
Handicapé par son exclusion du Ps, Khalifa SALL devra batailler fort avec le régime, surtout quand on sait que les batailles de succession au sein des partis politiques se gagnent le plus souvent par ceux qui cheminent avec le pouvoir en place
Réclamé à tue-tête par ses affidés comme le candidat idéal du Parti socialiste à la dernière élection présidentielle, pressenti par certains analystes et observateurs de la sphère politique comme le successeur «légitime» du Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), feu Ousmane Tanor Dieng, Khalifa Sall voit ses chances de prendre le contrôle dudit parti rétrécir à vue d’oeil. Handicapé par son exclusion du Ps, l’ancien Secrétaire national Chargé de la vie politique du Ps devra batailler fort avec le régime, surtout quand on sait que les batailles de succession au sein des partis politiques se gagnent le plus souvent par ceux qui cheminent avec le pouvoir en place.
La polémique sur la succession de feu Ousmane Tanor Dieng à la tête du Parti socialiste (Ps) est loin de s’estomper. Cela, même si pour le moment, tout semble être sous le contrôle des très proches collaborateurs du désormais ancien Sg du Ps, à savoir le ministre des Pêches, non moins Secrétaire générale adjointe, Aminata Mbengue Ndiaye et celui de l’Eau, Serigne Mbaye Thiam, chargé des élections et de la Vie politique au Ps. Aujourd’hui qu’il y a des voix discordantes contre cette mainmise sur l’appareil du parti de feu Léopold Sédar Senghor par Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam, beaucoup s’accordent à dire que l’absence de l’ancien maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall, en est pour quelque chose.
Toujours en prison, dans le cadre de la “Caisse d’avance“ de la ville de Dakar, Khalifa Sall est perçu par certains comme le successeur «légitime» d’Ousmane Tanor Dieng. Mieux, d’aucuns estiment qu’il y a lieu pour lui de revenir au bercail, dès son élargissement de prison par une grâce présidentielle attendue par bon nombre de Sénégalais, suite à l’épuisement actuel des voies de recours possibles au niveau des juridictions du pays. Cependant, l’ancien édile de la capitale sénégalaise devrait certainement se résigner à poursuivre sa carrière politique avec son mouvement “Taxawu Senegaal“ sous lequel il comptait briguer le suffrage universel des Sénégalais, à l’élection présidentielle de 2019.
Pour cause, Khalifa Sall semble avoir raté le coche pour avoir refusé d’engager la bataille de la succession en interne, lors du Congrès de renouvellement des instances du Ps, en juin 2014. Il avait préféré laisser la mairesse de Podor, Aïssata Tall Sall, aller seule à la guillotine car étant la seule responsable du parti à oser défier le Secrétaire général du Ps.
Pis, à la tête du Comité national de pilotage et d’évaluation (Cnpe) des opérations de renouvellement, il avait annoncé dans un communiqué «l’arrêt de la compétition électorale» entre les deux postulants, écartant de facto la candidature d’Aïssata Tall Sall et laissant la voie libre à la réélection de Tanor. Maintenant qu’il est en marge du parti pour avoir été exclu par le Bureau politique du Ps pour «actes de défiance notoire portant gravement atteinte à l’image, à l’unité et aux intérêts» du Ps, pour reprendre les accusations du Secrétariat exécutif national du parti, cette succession, quoique souhaitée par certains, reste vouée à l’échec.
La raison toute simple : depuis l’avènement du président Macky Sall à la tête du pays, aucun «frondeur» au sein des partis alliés n’a réussi à bousculer la hiérarchie pour prendre les rênes de son parti et faire face au régime en place. Pour rappel, Khalifa Sall, comme le maire de Mermoz Sacré cœur, Barthélémy Dias, Aïssata Tall Sall et beaucoup d’autres responsables socialistes avaient été exclus du Ps pour avoir prôné la rupture des amarres avec Benno Bokk Yaakaar (Bby).
A l’image de Malick Gakou au niveau de l’Alliance des forces de progrès (Afp), de Cheikh Guèye et compagnie à la Ligue démocratique (Ld), toutes les tentatives se sont soldées par des défaites. A cela s’ajoute le fait que, comme le dit le journaliste-analyste politique, Momar Diongue, ceux qui sont actuellement aux manettes au Ps ne sont pas encore prêts à faire de la place à Khalifa Sall et compagnie pour éviter de se mettre à dos des concurrents «sérieux» à la tête du Parti socialiste.
«MAHREZ EST DE LION MEILLEUR QUE SALAH ET MANE»
Presque cinq jours après la finale de la Can 2019 remportée par l’Algérie (1-0) devant le Sénégal, Didier Drogba a fait son bilan.
Presque cinq jours après la finale de la Can 2019 remportée par l’Algérie (1-0) devant le Sénégal, Didier Drogba a fait son bilan. Selon la star ivoirienne, les «Fennecs» méritent amplement leur victoire, avec un football qui a séduit tout au long du tournoi. L’ancien joueur de Chelsea a déroulé le tapis rouge à Riyad Mahrez qu’il a trouvé meilleur que le Sénégalais Sadio Mané et l’Egyptien Mohamed Salah.
LA VICTOIRE DE L’ALGERIE EN FINALE
«Je pense que l’Algérie a grandement mérité d’être sacrée au cours de cette Can. Les joueurs ont fourni une série de matchs de haute facture et ont fait un parcours sans faute durant toutes les rencontres disputées. On a pu voir qu’il y avait une belle cohésion entre les joueurs sur le terrain. Et ce n’est pas un hasard. C’est un gros travail tactique qui a été fait par le coach Belmadi. Il a réussi à créer de l’ambition et l’état d’esprit au sein du groupe. Il a relevé le défi durant tous les matchs et le résultat se fait voir».
RENDEMENT DE MANE, MAHREZ Et SALAH
«Je vois que Mahrez s’est distingué de fort belle manière au cours de ce tournoi. Et pour moi, il a été et de loin meilleur que Salah et Mané. La raison est tout simple pour moi. Quand on voit comment a joué Mahrez au cours de cette compétition, on se rend compte qu’il a joué pour l’équipe et non pas d’une manière individuelle. En plus, il faut le souligner. Il a trouvé des joueurs qui lui ont permis de tirer avantage de cela, Et au final, il a été excellent. D’ailleurs, c’est ce paramètre qui a fait défaut à Salah et Mané».
CISSE, BELMADI, L’EXPERTISE LOCALE
«Pour moi d’abord, c’est la victoire du technicien local, puisque certaines équipes ont produit leur meilleur football. Pour les coachs, je citerai Belmadi et Cissé. J’ai été très content pour ce duo. Belmadi a été le secret de la réussite de l’Algérie. Il a une relation très forte avec ses joueurs, que ce soit dans la communication ou bien dans la motivation».
LE SUDES/ESR EXIGE LA REOUVERTURE IMMEDIATE DU CENTRE
Bientôt trois mois que les personnels de l’Ucad ne bénéficient plus d’une prise en charge sanitaire de leur institut de prévoyance médico-social, selon Oumar Dia Sg du Sudes/Esr
Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes/ Enseignement supérieur et recherche) a organisé hier, mardi 23 juillet, une conférence de presse pour exiger la réouverture de l’Institut de prévoyance médico-social des personnels (IPMS) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les enseignants n’écartent pas de passer à la vitesse supérieure si rien n’est fait.
Bientôt trois mois que les personnels de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) ne bénéficient plus d’une prise en charge sanitaire de leur institut de prévoyance médico-social, si l’on en croit Oumar Dia, secrétaire général du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/ Enseignement supérieur et recherche. « Depuis le mois de mai, il a été constaté une fermeture des activités de l’Institut de prévoyance médicosocial des personnels et la situation émane d’un projet de travaux d’extension pour stocker du matériel acquis ».
D’après lui, suite à leur rencontre avec le recteur de l’Ucad, il a été constaté que le blocage est dû à un malentendu entre le secrétaire général de l’Ucad et le directeur de l’institut Abdoul Kane». Selon le syndicaliste, derrière ce blocage qu’il qualifie de « criminel » se cache « une mafia interne à l’Université cheikh Anta Diop de Dakar dont l’objectif est la disparition pure et simple de cet important centre polyclinique ».
Et le secrétaire général du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur et recherche de rappeler que le démarrage, en 2015, de l’Institut avait suscité d’immenses espoirs au sein de la communauté universitaire et de leurs familles qui avaient été exposées pendant des décennies à une grave insécurité parce que ne pouvant bénéficier d’aucune prise de charge adéquate de la part de l’Université Cheikh Anta Diop. « Vulnérables, chassés des hôpitaux publics et privés, les personnels de l’Ucad et leurs familles n’ont pu bénéficier d’une couverture maladie convenable qu’avec la polyclinique de l’Institut de prévoyance médico-social de l’Université», précise à ce titre le SG du Sudes.
Pour autant, Oumar Dia et ses camarades exigent la réouverture immédiate du centre, son autonomie de gestion et la fin des intimidations vis-à-vis des personnels de l’Imps et de son directeur. Pour finir, Oumar Dia de signaler en cas de non-satisfaction de ces doléances minimales, « le syndicat se réserve le droit de bloquer les activités pédagogiques et scientifiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar».
L’IMAM 2.0 QUI JOUE LE «JEU»
Ahmadou Makhtar Kanté fait partie de la race des hommes religieux qui acceptent de sortir de leur zone de confort pour flirter avec un espace public aussi conflictuel que celui du Sénégal.
Il fait partie de la race des hommes religieux qui acceptent de sortir de leur zone de confort pour flirter avec un espace public aussi conflictuel que celui du Sénégal. Imam Ahmadou Makhtar Kanté accepte de jouer le jeu. Parfois, il s’attaque virulemment aux tares de la société jusqu’à indisposer certains. Il est critiqué, voire voué aux gémonies par ses détracteurs. Sur sa page Facebook, les dérapages ne manquent pas, mais l’Imam de la grande mosquée de Point E sait certainement depuis Habermas que l’espace public est un lieu de tensions.
Ce n’est pas pour rien qu’il a flirté avec les écrits du professeur suisse d’origine égyptienne Tariq Ramadan. En effet, l’imam Makhtar Kanté est tout sauf un prêcheur classique voire ordinaire comme on a l’habitude de le voir. Il tire sur tout ce qui est en porte à faux avec ses convictions religieuses. En atteste sa dernière sortie sur le fameux T-shirt aux couleurs de la Lgbt que le chanteur Waly Seck a arboré durant la période du Gay-pride. L’islamologue et expert en environnement a été sans concession avec le fils de Thione Seck. Sur sa page Facebook, il accusait le jeune chanteur de faire la propagande de la communauté Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres (LGBT). Une sortie en vitriol qui a poussé la famille Seck à porter plainte avant de revernir à de meilleurs sentiments après la médiation de l’Association des imams et de Mame Makhtar Guèye de l’Ong Jamra.
Mais contre toute attente, Imam Kanté revenait à la charge pour maintenir ses propos et tirer à boulets rouges sur les imams qui ont initié la médiation à son insu. Polémiste hors pair, l’ancien imam de la mosquée de l’Ucad n’hésite pas à dire ce qu’il pense. Sans fioriture, il donne publiquement son opinion sur tous les sujets qui touchent le monde en général et le Sénégal en particulier. Très souvent, il monte au créneau pour pointer du doigt la manière dont l’islam est pratiqué au Sénégal. Sur les 27 textes de son livre «Islam, Science et Société, écrits d’un imam africain», il dissèque des sujets aussi complexes que la problématique du Croissant lunaire au Sénégal, le Magal de Touba, le pèlerinage à la Mecque. Sur toutes ces questions, il invite les Sénégalais à revenir à l’orthodoxie de la pratique religieuse.
L’Imam Makhtar Kanté ne s’intéresse pas seulement aux faits de société. L’expert en économie solidaire qui a fait ses études au Maroc et en France n’a pas hésité à claquer la porte de la plateforme «Aar Li Nou Bokk» dont il était l’un des initiateurs. Il reprochait au mouvement d’avoir fait un détournement d’objectifs. Ce qui lui a valu de nombreuses critiques. N’empêche, il est resté ferme, s’arc-boutant sur ses positions. Sur sa page Facebook où il aborde tous les sujets concernant l’islam et la société sénégalaise, les discussions sont très souvent houleuses. Toutefois, l’Imam ne censure aucune position divergente de la sienne. Manifestement, il a opté de donner des coups et d’en recevoir démocratiquement.
UNE BONNE NOUVELLE POUR L’ESPACE RELIGIEUX SENEGALAIS
Cette démarche tranche avec le comportement de certains hommes religieux qui sont allergiques à la critique et à l’autocritique. Ce, au grand dam d’une religion qui a illuminé le monde par de savoureux penseurs comme Imam Ghazali, Averroès et Al Khawarizmi considéré comme le père de l’algèbre. Une étroitesse intellectuelle de l’élite musulmane qui oublie souvent que l’Imam Chafi a été l’élève de l’imam Malick et que le premier nommé s’est affranchi par la suite pour créer son école de rites.
Du coup, les deux écoles divergent sur certains points en matière de pratique religieuse. L’islam est actuellement confronté à de nouvelles problématiques comme les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (Ntic), la bioéthique, le climat, l’euthanasie, la bonne gouvernance, les questions de genres. En conséquence, les intellectuels musulmans ne peuvent plus rester indifférents à ces genres de questions. Et cela demande parfois qu’ils sortent de leur zone de confort. Ce que l’Imam Kanté a visiblement compris sans verser dans la compromission.
Par Docteur Daouda NDIAYE
QUELLE RELECTURE DE LA POLITIQUE EDUCATIVE DU PRESIDENT MAMADOU DIA FACE AU DEFI MONDIAL DE L’EDUCATION EN AFRIQUE ?
Le modèle éducatif de Mamadou Dia est une anticipation rationnelle de ce qui, aujourd’hui, alimente la recherche de solutions pertinentes pour la crise mondiale de l’éducation.
Ce que Mamadou Dia apporte au débat sur l’Education pour Tous se lit dans la tension entre le passé et le présent ; une vieille querelle entre les gardiens des traditions et les organisateurs de l’avenir. Le modèle éducatif de Mamadou Dia est une anticipation rationnelle de ce qui, aujourd’hui, alimente la recherche de solutions pertinentes pour la crise mondiale de l’éducation.
18 juillet 1910-18 juillet 2019 : le Président Mamadou Dia aurait fêté ses 109 ans la semaine des funérailles du Président Ousmane Tanor Dieng. Après le premier jet publié sur l’édition de Sud Quotidien d’hier, mardi, votre journal vous propose le deuxième et dernier volet de la réflexion du Dr Daouda Ndiaye intitulée : « Quelle relecture de la politique éducative du Président Mamadou Dia face au défi mondial de l’Education pour Tous en Afrique».
L’éducation cesse d’être celle des élites lorsqu’elle s’évertue à garantir l’accès à tous. Elle s’appuie sur les réalités du milieu par la remise en cause du système éducatif hérité du système colonial en Afrique. C’est parce que l’éducation se veut inclusive qu’elle rejoint ce que Mamadou Dia recherchait à travers l’animation rurale pour un enseignement post-primaire intégrant le développement des compétences professionnelles.
A Les bases d’une éducation inclusive de la Conférence Internationale sur l’Education de Genève 2008
Les bases d’une éducation inclusive de la Conférence Internationale sur l’Education de Genève 2008 posées par l’UNESCO définissent « l’éducation inclusive comme un processus qui vise à prendre en compte la diversité des besoins de tous les apprenants par une participation accrue à l’apprentissage et une réduction du nombre de ceux qui sont exclus de l’éducation ou exclus au sein même de l’éducation » L’éducation inclusive pose la question de l’équité et de la performance comme un défi de société. Huit ans après les Accords de Dakar de 2000 sur l’EPT, la communauté internationale rend actuel le Rapport CINAM-SERESA commandité par le Président Dia depuis 1960. En effet, dans le débat des idées Mamadou Dia a voulu rompre avec la vision monolithique de l’école française dont il est le produit. Diversifiant les contenus des enseignements suivant les besoins économiques et sociaux des populations, le premier Chef du Gouvernement sénégalais a porté la réalité de l’EPT avant le concept. L’éducation inclusive qui en est le moteur de nos jours participe de la garantie de l’accès et de l’équité à l’éducation.
Les principales causes d’exclusion du système éducatif que sont la pauvreté, l’inégalité entre les sexes n’ont pas échappé au Président Dia. Toutefois, il est regrettable qu’il n’ait pas intégré l’apprentissage des langues nationales dans le débat des idées sur la reconstruction du Sénégal indépendant. Car le fait de faire du français l’unique médium d’enseignement exclut à l’intérieur même de l’école les enfants et les adultes qui ne le pratiquent pas dans leur environnement immédiat. Pourtant, Cheikh Anta Diop, l’auteur de « Nations nègres et cultures »1 était dans les parages. Au demeurant, la vision de Mamadou Dia garde toute sa pertinence. La prise en compte de la dimension genre dans l’éducation et la formation dans un pays qui venait d’accéder à la souveraineté internationale est à mettre à l’actif du Président du Conseil du Sénégal. En effet, les cours d’enseignement technique féminin aussi bien dans le milieu rural que dans les villes rattachés aux Maisons des Jeunes participent des enjeux de l’Education Pour Tous et des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
« Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes » Objectif 3 des OMD apparaît déjà en filigrane dans la lutte menée par Mamadou Dia à travers le Rapport CINAM-SERESA de 1960. L’incidence favorable du niveau d’éducation des filles sur la croissance économique est posée aujourd’hui par l’UNESCO comme une réalité tangible. « [… ] Une des raisons probables de l’incidence de l’éducation des femmes sur la croissance dans ces pays tient à ses effets positifs sur le niveau de la productivité agricole. Cette relation est bien établie depuis de nombreuses années (Jamison et Lau, 1982), mais on commence à disposer d’indications plus récentes sur les effets bénéfiques induits sur la productivité des hommes et sur celles des femmes dans l’agriculture [Smith et Haddad, 1999 ; Quisimbing, 1996] »2 Il suffit d’examiner les différentes étapes de l’animation rurale initiées par Mamadou Dia pour se rendre compte de l’avance qu’avait le Sénégal pour faire de la dimension genre un levier de son développement économique et social.
Du plan quadriennal de Développement du Sénégal de 1961-1964, il ressort également que « Le but à atteindre sera de scolariser en 1964 plus de 50 % des enfants d’âge scolaire dans une école primaire capable d’assurer la sélection d’éléments valables pour la constitution d’’une élite, en même temps qu’une préparation à la vie, dans le milieu urbain et rural. »3 On peut retenir de ce programme, né du Gouvernement de Mamadou Dia, que le Sénégal recherchait l’excellence aussi bien dans les villes que dans le milieu rural. Le rôle d’avant-garde qu’il convient de reconnaître à cette politique éducative est de préparer très tôt tous les enfants à l’initiation aux métiers manuels. La légitimité des métiers manuels dévalorisés des « Wàcc raxasu »4se gagne en introduisant des activités productives pédagogiques dans les programmes scolaires de l’éducation formelle. Mamadou Dia l’avait prévu dans le Plan quadriennal de 1961-1964 « […] des études seront entreprises et des essais seront faits en vue de la mise au point des programmes et des méthodes qui éveillent l’intérêt et la capacité des jeunes élèves pour les tâches manuelles et techniques notamment dans le monde rural »5 Cette préoccupation qui n’a pas été suivie d’effet, notamment dans la diversification des contenus des enseignements, revient de nos jours comme un leitmotiv dans les recommandations de l’UNESCO pour relever les défis mondiaux de l’éducation. Le Programme de l’Education de Base en Afrique (BEAP), programme africain financé par l’UNESCO, fruit d’une collaboration étroite entre le Bureau Régional de l’Education en Afrique (BREDA) et le Bureau International de l’Education (BIE) depuis 2006, recommande aux Etats « d’incorporer à la conception du curriculum des initiatives et des recherches actualisées axées sur le curriculum-par exemple, sur l’enseignement de l’entreprenariat, en insistant sur l’apprentissage, les compétences nécessaires à la vie, les maths, l’enseignement des sciences et des technologies ainsi que les conseils d’orientation professionnelle »6
La communauté internationale est consciente de la nécessité de réformer l’éducation de base pour une garantie de la qualité, de l’équité et de l’inclusion dans l’éducation. Amadou-Makhtar Mbow, premier ministre de l’Education du Gouvernement de Mamadou Dia, y avait pensé il y a un plus d’un demi-siècle7. Et l’état des lieux du Rapport CINAM-SERESA faisait déjà ressortir la faiblesse d’un système éducatif sénégalais dont le primaire, le secondaire, le supérieur et l’école coranique étaient restés cloisonnés. Entre-temps, les esprits se sont décloisonnés au niveau international pour proposer un enseignement post-primaire et une éducation non formelle intégrant le développement des compétences professionnelles en Afrique.
B - Un enseignement post-primaire et une éducation non formelle intégrant le développement des compétences professionnelles en Afrique
Un enseignement post-primaire et une éducation non formelle, intégrant le développement des compétences professionnelles en Afrique, était posée dès 1953 par Amadou-Mahtar Mbow, alors chef du Service de l’Education de base de l’Afrique Occidentale Française. On ne cessera jamais de penser à l’- homme dont il fut le Ministre de l’éducation en 1957 dans les périodes de doutes et de recherche de solutions efficaces pour l’éducation en Afrique. En effet, lorsque tout le monde s’accorde à reconnaître qu’il n’y a de salut pour l’éducation que dans une approche holistique, l’histoire donne raison à Mamadou Dia qui n’a jamais accepté une école en vase clos au Sénégal.
De l’éclatement de la Fédération du Mali, le Président Modibo Keita a laissé à son pays le cycle fondamental réunissant le primaire et le secondaire moyen appelé cycle fondamental. Aujourd’hui, lorsque la communauté des chercheurs et pédagogues vantent les mérites de la pédagogie convergente au Mali intégrant les pratiques pédagogiques productives, on oublie souvent qu’à l’origine, il y avait les Présidents Mamadou Dia et Modibo Keita, deux « produits » du corps enseignant. Leur attachement à l’enseignement technique professionnel n’est pas spontané. Il procède en réalité de leur vision de l’Afrique de demain.
En 1939 fut ouverte à Bamako une Ecole Technique Supérieure des adjoints qualifiés pour les Travaux Publics. D’autres écoles professionnelles furent créées à Dakar, à Abidjan, à Cotonou, à Niamey et à Ouagadougou. L’Enseignement et la Formation Technique Professionnelle (EFTP) a été développée par les Frères Ploërmel dés 1848 au Sénégal. Le premier atelier de forge et de menuiserie vit le jour à Saint-Louis du Sénégal. A côté de ces formations professionnelles structurées, existaient d’autres formes d’apprentissage de métiers manuels liés aux charges familiales. Et le grand mérite du Président Mamadou Dia est d’avoir envisagé d’introduire ces métiers dans le champ de l’école pour la conquête de leur légitimité. Toutefois, les limites de son système sont perceptibles dans le cloisonnement entre l’EFTP et le collège d’enseignement général qui, de nos jours, montrent l’inadéquation entre l’offre d’éducation et la demande du marché de l’emploi en Afrique. Dans la perspective de l’EPT, les systèmes éducatifs francophones ont fait une prise de conscience.
Evaluant leur politique, ils tirent la conclusion qu’il y a lieu de remettre en cause la séparation étanche entre le primaire, le secondaire et les autres cycles d’enseignement. Ils en arrivent à accepter que l’éducation non formelle demeure une partie intégrante du système éducatif et non un réservoir de déscolarisés et d’enfants qui n’ont pas eu accès à l’éducation formelle. La Biennale de l’Association pour le Développement de l’Education en Afrique (ADEA) de Maputo du 5 au 9 mai 2008 « au-delà de l’éducation primaire : défis et approches pour étendue les opportunités d’apprentissage »8illustre cette prise en compte des nouveaux enjeux de l’éducation en Afrique. La distinction, établie lors de cette rencontre entre une éducation de base étendue, qui comprend l’enseignement du premier cycle du secondaire des autres formations postérieures qui lui sont postérieures, remet la question de la formation des enseignants proposée par Mamadou Dia au cœur des réformes des systèmes éducatifs.
En effet, pour jeter les bases de l’animation rurale, des animateurs de villages ont été formés dés 1959 par l’IRAM selon une procédure qui laisse aux villageois l’autonomie dans le choix des formateurs appelés à travailler avec eux. Cette approche du système éducatif, impliquant ces villageois dans la gestion des établissements scolaires, est déjà présente chez Mamadou Dia. Les collèges ruraux qu’il a proposés dans le rapport CINAM-SERESA se rapprochent des moniteurs d’alphabétisation et des facilitateurs, dénomination donnée au corps enseignant dans l’éducation non-formelle par l’UNESCO.
Au moment où la Décennie des Nations Unies pour l’Alphabétisation (2003- 2012) est loin derrière nous, l’honnêteté intellectuelle nous renvoie à la parole de Mamadou Dia dans son discours du 4 avril 1959 à destination de l’IRAM « il faudra, dès maintenant, former des animateurs de village selon la méthode efficace mise au point par l’IRAM au Maroc : formule démocratique par laquelle chaque village désigne lui-même son successeur qui suivra des stages et prendra en charge les problèmes de modernisation de son village, sans rupture avec le terroir. ». Sur le thème « l’alphabétisation, source de liberté », lancé en 2003 par l’UNESCO, chef de file de la Décennie de l’Alphabétisation, on retrouve le modèle éducatif de Mamadou Dia sur les contenus et les matériels d’enseignement, les approches pédagogiques appropriées, la formation des formateurs et la lutte contre la pauvreté qu’ont portés les OMD et les Objectifs du Développement Durable (ODD). Somme toute, c’est le combat pour la qualité, l’équité et l’accès à l’éducation qui rapproche Mamadou Dia du système des Nations Unies au moment où il était peut-être prématuré de soulever les problèmes mûris par le premier Chef du Gouvernement du Sénégal à l’aube des indépendances. Le PAQUET (Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence-Secteur Education-Formation) du Sénégal est dans cette dynamique pour la période 2013-2025.
Conclusion
N’inscrivant pas sa vie d’Homme d’Etat dans une symphonie inachevée, le Président Dia n’a jamais renoncé au combat pour la justice et l’égalité. Son rêve pour le Sénégal et l’Afrique a été interrompu par douze ans de cauchemar pour ceux qui l’ont aimé. De cette période sombre, il en fit un temps de grâce riche d’un travail d’introspection spirituelle. Le privilège que j’ai eu en l’accompagnant à l’Aéroport Roissy Charles de Gaulle avec Babacar Sall et son épouse Mame Oulimata Bâ, trois mois avant son décès, me conforte à l’idée que le Président Dia était un homme investi d’une mission noble. Le poids de l’âge avait laissé intacte la vivacité d’esprit du Mawdo. L’actualité de sa pensée réconcilie les classiques et les modernes d’un système éducatif sénégalais qui s’est trouvé embourbé pendant une décennie dans le tourbillon des innovations pédagogiques malheureuses à compter de l’année 2000. Somme toute, la modernité du modèle éducatif du Président Dia à ses anticipations rationnelles sur les pratiques éducatives innovantes qui fédèrent de nos jours les 194 pays membres de l’UNESCO. Et Joseph Poth de rappeler en épigramme, telle une balise sur les chemins de l’éducation, dans son ouvrage qui fait autorité au sein de l’UNESCO9, la pensée philosophique wolof qui fait corps avec l’esprit de Mamadou Dia :
«Xam xàmmee», (Savoir pour discerner)
«Xàmmee ràňňee», (discerner pour comprendre)
« Ràňňee jariňu », (comprendre pour l’utiliser)
Comme Tierno Bokar le Sage de Bandiagara, de Mamadou Dia le Mawdo, on peut dire que : «Tout en lui était enseignement : sa parole, ses actes, le moindre de ses gestes et jusqu’à ses silences que nous aimions partager, tant ils étaient paisibles. »10
1 Diop, C-A., (1954), Nations nègres et culture, Présence Africaine, Paris. 2 UNESCO, rapport mondial de suivi sur l’EPT 2003/4, Genre et Education Pour Tous Le pari de l’égalité, UNESCO, Paris. 3 République du Sénégal, (1960)., Plan quadriennal de développement. 1961-1964, p. 131 4 Mot wolof désignant de façon condescendante tous les métiers manuels au bas de la hiérarchie des catégories socioprofessionnelles. 5 Senghor, L-S, op.cit. pp. 131-132 6 UNESCO., (2009), Programme pour l’Education de Base en Afrique, répondre aux exigences en matière d’accès, de qualité et d’équité, UNESCO, Dakar. 7 Ndiaye, D., (2011), Amadou-Mahtar Mbow, le pédagogue bâtisseur, plus de 50 ans au service de la communauté éducative internationale, communication présentée à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar le 12 mai 2011 pour les 90 ans d’Amadou-Mahtar Mbow. 8 www.ciep.fr/bibliographie/Professionnalisation_enseignants.pd
BiBliographie :
Bâ, A-H, Vie et enseignement de Tierno Bokar Le Sage de Bandiagara, Editions du Seuil, Paris, p. 11 CINAM-SERESA, CINAM (Compagnie d’Etudes industrielles et d’Aménagement du Territoire), SERESA (Société d’Etudes et de Réalisations Economiques et Sociales dans l’Agriculture), Comité d’études économiques de la Présidence du Conseil du Sénégal, Rapport sur les perspectives de développement du Sénégal, Rapport général, Dakar juillet 1960, pagin ? multipl., ronéoté. Cissé, B-M., (1962), L’animation des masses, condition d’un socialisme authentique. In : Sénégal an II par lui-même. N° spécial de développement et civilisation, décembre 1962 ., p. 44. Colin, R, (1980), « Systèmes d’Education et Mutations sociales Continuité et discontinuité dans les dynamiques socio-éducatives, le cas du Sénégal » Tome II, Thèse de doctorat d’Etat, Tome II Paris V, Atelier de Reproduction des thèses de l’Université de Lille II, Diffusion Librairie Honoré Champion, Paris, 997 p. Dia, M., (1961), Réflexions sur l’économie de l’Afrique Noire, Présence Africaine, p. 82, Paris. Diop, C-A., (1954), Nations nègres et culture, Présence Africaine, Paris, 564 p. Kâne, C-H, (1962), L’aventure ambigüe, Julliard, Paris, 191p. Mbow, A-M, (1953), « Mission d’éducation de base de Darou-Mousti » Education de base en AOF, Education Africaine, n° spécial, n° 20-21. Ndiaye, D., (2011), Amadou-Mahtar Mbow, le pédagogue bâtisseur, plus de 50 ans au service de la communauté éducative internationale, communication présentée à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar le 12 mai 2011 pour les 90 ans d’Amadou-Mahtar Mbow. Poth, J., (1984), Langues nationales et formation des maîtres. Guide méthodologique n° 2- UNESCO, Paris. République du Sénégal, (1960)., Plan quadriennal de développement. 1961- 1964, p. 131 Senghor, L-S, (1937), « Le problème culturel de l’AOF », Conférence de Léopold Sédar Senghor à la Chambre de commerce de Dakar dans ParisDakar du 7 septembre 1937 ; pp. 1et 2. Senghor, L-S., (1962), « Le français, langue de culture », Esprit, n°11, novembre 1962 UNESCO, Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2003/4, Genre et Education Pour Tous Le pari de l’égalité, UNESCO, Paris. UNESCO., (2009), Programme pour l’Education de Base en Afrique, répondre aux exigences en matière d’accès, de qualité et d’équité, UNESCO, Dakar. www.ciep.fr/bibliographie/Professionnalisation_enseignants.pdf
PLUS DE CENT BOEUFS, 74 MOUTONS ET 58 CHEVRES EMPORTERS
Dans le Balantacounda (partie de la région de Sédhiou), les éleveurs ne dorment plus du sommeil du juste.
Dans le Balantacounda (partie de la région de Sédhiou), les éleveurs ne dorment plus du sommeil du juste. Ils vivent sous la hantise des voleurs qui déciment jour après jour leurs troupeaux. Les maires et responsables politiques de Balantacounda demandent le retour des cantonnements militaires.
Le vol de bétail est devenu monnaie courante dans la zone du Balantacounda. Chaque semaine, des cas de vols à main armée sont notés dans cette partie du département de Goudomp (région de Sédhiou). Fatiguées de subir constamment ces vols de bétail, les populations issues, pour la majeure partie, de l’ethnie balante, ont décidé de prendre en charge leur sécurité et celle de leurs biens. «Nous sommes fatigués et appauvris par ces multiple vols dont nous sommes victimes chaque semaine», peste un ressortissant de Djibanar, commune située dans le département de Goudomp. «De décembre à maintenant, plus de 100 bœufs, 74 moutons et 58 chèvres ont été volés», renseigne Ousmane Mansaly, maire de Yarang.
Membre du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct), Ibou Diallo Sadio estime que le vol de bétail a totalement appauvri les populations du Balancounda. Or, ces dernières n’ont que leurs bêtes pour subvenir aux besoins de leurs familles. Et le maire de Djibanar de renchérir : «c’était la principale source de revenu des populations. Si vous avez un troupeau, vous pouvez à tout moment subvenir à vos besoins. Ce n’est plus le cas aujourd’hui à Balantacounda. Le vol de bétail a appauvri la zone».
Après avoir déploré à l’unanimité le retrait des cantonnements militaires, les autorités locales de la zone réclament leur retour tout au long de la frontière avec la Guinée Bissau. «Le dispositif militaire qui est là fait un bon travail dans le cadre de la sécurisation des personnes et leurs biens. Mais, le travail est encore insuffisant. Il faut le retour des cantonnements militaires qui ont été levés dans plusieurs villages», a lancé l’édile de Djibanar, Ibou Diallo Sadio.
PLUIES D’ELOGES SUR UN BIENFAITEUR, UN HOMME DISCRET ET COURAGEUX
A l’annonce du décès de l’homme d’affaires Ameth Amar, les témoignages sur le défunt ont afflué.
A l’annonce du décès de l’homme d’affaires Ameth Amar, les témoignages sur le défunt ont afflué. Le Président Macky Sall, l’ancien Pm Abdoul Mbaye, le recteur de l’Ucad Ibrahima thioub et le chanteur Youssou ndour ont fait des témoignages élogieux sur le défunt. A l’unanimité, ils se sont émus de la disparition de ce capitaine d’industrie connu pour sa discrétion, sa générosité et son humanisme.
Les réactions ont été nombreuses à l’annonce de la disparition du Président Directeur Général (Pdg) de la Nouvelle Minoterie Africaine (NMA). Dans un Tweet, le Président Macky Sall a présenté ses condoléances à sa famille et ses proches avant d’associer ses prières «pour le repos de l’âme de ce grand industriel et travailleur discret et respecté de tous. Très proche de son vivant du monde universitaire, Ameth Amar a eu droit à un hommage posthume de la part du recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Selon le Pr Ibrahima Thioub, le défunt était très proche de la Fondation de l’Université. «Il faisait même partie de administrateurs de cette structure.
Ameth Amar répondait aux besoins de l’Université. Il participait à nos réunions et pourtant il n’avait pas beaucoup de temps», souligne le recteur qui se souvient d’un homme courtois, posé et très disponible. «Il n’y a pas longtemps, un de nos étudiants était tombé malade, il devait suivre son traitement à l’étranger. C’est lui qui a mis la main à la poche pour offrir 5 millions Fcfa», révèle le Pr Ibrahima Thioub. En plus de ce geste, l’homme d’affaires avait récemment offert 10 millions Fcfa à l’Ucad pour l’achat d’un bus, destiné aux étudiants handicapés physiques. «C’est un bus qui a toutes les commodités et qui est très adapté. Ameth Amar accompagnait l’Université en permanence. Il intervenait en faisant même de l’anticipation sur les conflits. A chaque fois, il avait son chéquier pour aider à résoudre certains problèmes de l’Université», souligne attristé le recteur de l’Université de Dakar. Pour le chanteur Youssou Ndour, le décès de Ameth Amar a surpris tout le monde.
Et la star planétaire de témoigner sur les ondes de la «Rfm» : «L’industriel qu’il est a été utile pour son pays. Nous sommes bouleversés. C’est une grande perte. C’est un ami du Sénégal». L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye dont l’amitié avec le défunt est connue de tout le monde ne cache pas sa consternation. «Ameth Amar nous a quittés. Quelle peine ! Quel vide !», pleure Abdoul Mbaye. Rappelant que sa réussite était connue de tous et son parcours bien moins, le leader d’Action pour la Citoyenneté et le Travil (Act) considère que le défunt «était sans aucun doute ce que sa discrétion cachait : l’un des rares et vrais capitaines d’industrie sénégalais, dirigeant l’un des groupes majeurs dans le secteur alimentaire de l’Afrique de l’Ouest. Il a bâti son groupe à la force de l’intelligence, sachant saisir les opportunités, qu’elles fussent immédiates ou futures. Mais il était aussi courageux, rigoureux et pragmatique».
Et Abdoul Mbaye de soutenir qu’il a été le seul banquier ayant osé financer sa société meunière, ce qui les a rapprochés. «Il avait trouvé mon attitude courageuse face au refus de mes collègues. Nous sommes devenus des amis très proches. Le courage était le sien. Son projet était presque fou, il l’a réussi», dit l’ancien chef du Gouvernement.
DANGOTE OFFRE DES BILLETS POUR LE PÈLERINAGE À LA MECQUE ET À ROME
Pour la onzième année consécutive, Dangote Cément Sénégal (DCS) a procédé hier à l’usine de Pout, à la remise de titres de transport aux communautés musulmane et chrétienne impactées
Pour la onzième année consécutive, Dangote Cément Sénégal (DCS) a procédé hier à l’usine de Pout, à la remise de titres de transport aux communautés musulmane et chrétienne impactées. Selon ousmane Mbaye Directeur Administratif et Financier, l’entreprise est consciente qu’un nombre restreint bénéficie de gestes de ce genre et c’est pourquoi elle s’investit également dans la construction d’infrastructures sociales de base.
Dangote Cément Sénégal (DCS) a procédé hier à l’usine de Pout, et pour la 11e année consécutive, à la traditionnelle cérémonie de remise de titres de transport aux communautés musulmane et catholique des différentes communes et villages environnants de l’entreprise. C’était sous la présidence du sous préfet de Keur Mousseu et en présence de Momar Ciss Maire de Keur Mousseu. Selon le Directeur administratif et financier (Daf) Ousmane Mbaye, le geste procède d’une volonté de partager chaque année avec les communautés impactées, une partie des bénéfices et permettre ainsi à certains d’accomplir le pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam, en Arabie Saoudite et ceux de la chrétienté, à Rome en Italie. Il souligne que l’usine Dangote Cément est consciente que c’est bien de convoyer des personnes à la Mecque ou à Rome, mais c’est un nombre restreint qui en bénéficie, et c’est pourquoi elle s’investit également dans la construction d’infrastructures sociales de base, notamment les écoles et les structures sanitaires.
Cette année, 18 billets ont été offerts et répartis entre les communes de Keur-Moussa, de Pout, Mont Rolland et de Diass et les villages de Galane, Seune Sérère, Seune-Wolof, Ngomène, Ndeuye, Niakhip, Fouloume et Tchicky. Il s’y ajoute deux autres tickés, destinés à deux collaborateurs de Dangote Cement Senegal (un chrétien et un musulman) et qui sont attributaires à la suite d’un tirage au sort. Dans le lot des 18 billets distribués, figure également celui d’un membre de la communauté catholique de la commune de Mont Rolland, qui doit accomplir le pèlerinage chrétien à Rome. Outre le titre de transport, qui inclue la pension complète, les frais d’hôtel et de transport, chaque pèlerin a reçu une enveloppe de 300 000 FCFA en guise d’allocation voyage. D’après Momar Ciss Maire de Keur Mousseu, c’est déjà dans les moments difficiles de son implantation que Dangote a commencé à investir dans les communes impactées. Et bien avant même le démarrage de la production en janvier 2015, l’entreprise a distribué à ses voisins, plus de 180 billets pour les pèlerinages à la Mecque et à Rome. Il s’y ajoute qu’à ses yeux les bœufs, les moutons, le sucre, le riz, distribués aux populations à l’occasion des fêtes religieuses se comptent à la pelle.
Il annonce que dans quelques jours, il sera procédé à l’inauguration d’un collège et diverses autres infrastructures sociales de base, ce qui témoigne que Dangote Cement s’est encore illustré dans l’ancrage social de la communauté qui l’a adoptée. Il rappelle que l’implantation de Dangote a été très douloureuse avec un fort vent de protestations et de contestations, mais aujourd’hui, avec ces investissements, l’histoire a donné raison à tous ceux qui défendaient la cimenterie et qui avaient de son implantation un point d’honneur. Interrogé sur la cherté du ciment sur le marché, Ousmane Mbaye Directeur Administratif et Financier dégage en touche et affirme qu’il suffit de comparer le prix dans tous les pays qui nous entourent, pour se rendre compte que le ciment coûte moins cher au Sénégal que dans toute la sous-région. Selon lui, le prix du ciment à l’usine n’a pas bougé depuis une dizaine d’années et s’il y a des hausses et des baisses sur le marché, c’est par le fait des distributeurs.
Il déclare par ailleurs que l’usine produit bien actuellement et le ciment est bien vendu sur le marché. C’est pourquoi d’ailleurs dit-il, même s’il s’agit d’une entreprise qui a consenti de lourds investissements et bénéficie d’exonérations accordées par l’Etat du Sénégal, il suffit de se référer au rapport de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), pour se rendre compte de la contribution de Dangote Cement Sénégal à l’économie nationale, en termes d’impôts.
KALIDOU DIALLO LIVRE LA RECETTE POUR CAPTER LES RESSOURCES DES PARTENAIRES
L’ancien ministre de l’Education (2008-2012), Kalidou Diallo a partagé, hier, son expérience de la méthode Fast tract dans l’Education nationale au Sénégal.
L’ancien ministre de l’Education (2008-2012), Kalidou Diallo a partagé, hier, son expérience de la méthode Fast tract dans l’Education nationale au Sénégal. Il demande à ce que l’actuel gouvernement du Sénégal s’inspire du passé non sans livrer les bonnes clés pour capter les ressources des partenaires.
En tant que ministre de l’Education nationale chargé de l’enseignement préscolaire, de l’élémentaire, du moyen secondaire et des langues nationales, Kalidou Diallo dit avoir conduit entre 2009 et 2012 le premier programme Fast-Tract au Sénégal. A l’époque, soutient-il, pour permettre la scolarisation universelle dans les pays en développement l’Initiative Fast Tract (IFT) a été lancée par l’Assemblée du Millénaire des Nations Unies portant sur les OMD. Une forme de partenariat mondial entre la communauté des bailleurs de fonds, la société civile et les pays à faible revenu, en 2002. A l’en croire, de 2003, date de la première alimentation du fonds à 2011, le Fast-Tract a contribué à la scolarisation de 19 millions d’enfants supplémentaires et permis de financer la construction de plus de 30.000 salles de classe, ainsi que la formation de plus de 337.000 enseignants dans le monde. Grâce à ce Partenariat Mondial pour l’Education (PME) (nouvelle dénomination de l’IFT en novembre 2011 à Copenhague), indique-til, 68 % des filles vivant dans les pays membres ont achevé le cycle primaire et 18 pays partenaires ont enregistré un taux de scolarisation des filles égal à celui des garçons, voire supérieur comme au Sénégal (1,11% en 2010).
Toutefois, le Président d’ADEQUET/Afrique estime qu’en dépit des importants progrès enregistrés, 67 millions d’enfants n’étaient toujours pas scolarisés. Pis, près de la moitié d’entre eux vivaient dans des pays fragiles et touchés par des conflits. Toujours selon Kalidou Diallo, le Sénégal a eu de nouveau, un financement de 72,2 millions d’euros du PME (37,2 millions d’euro) et de l’Agence Française de Développement(AFD, 35 millions d’euros) soit 47,535 milliards Fcfa pour améliorer la qualité de son éducation. «Si le financement Fast-Tract accordé au Sénégal en juillet 2009, visait exclusivement les infrastructures scolaires dans le primaire (création de nouvelles écoles, remplacement d’abris provisoires, construction de salles de classes, de blocs administratifs, toilettes séparées et points d’eau) , celui de 2018, couvre une fourchette beaucoup plus large en intégrant les objectifs du Programme d’Amélioration de la qualité, de l’Équité de la transparence (PAQUET) pour améliorer l’accès équitable à une éducation de qualité, améliorer la gestion et la supervision des établissements publics, augmenter le nombre d’enseignants qualifiés, etc.» Il indique cependant que l’essentiel du financement ne sera décaissé que lorsque le gouvernement aura atteint certains cibles et résultats comme l’amélioration des niveaux de la lecture, en mathématique à la classe de CE1, l’identification et l’amélioration des services de l’éducation destinés aux enfants les plus défavorisés.
«Il est donc impératif de tirer le taureau par les cornes, d’exploiter les leçons apprises du premier programme Fast-Tract pour mettre en œuvre la décision du 2 avril 2019 du chef de l’Etat exprimée à travers cette phrase : «Nous allons mettre toutes les actions en mode Fast Tract’’ signifiant méthode accélérée, méthode par les résultats rapides ou initiative résultats rapides. Leadership, pragmatisme et efficacité s’imposeront durant tout le processus de mise en œuvre des préalables, et du programme jusqu’à l’évaluation finale pour atteindre les objectifs de financement conditionnel octroyé», a conclu Kalidou Diallo.