L’ancien Président tchadien Hissein Habré a obtenu gain de cause dans le bras de fer qui l’oppose aux «Mamelles d’Afrique» qui ont édité le livre de Marcel Mendy intitulé : «Hissein Habré : entre ombres, silences et non-dits». en effet, le juge des référés Fatou Binetou Ndiaye Sall a tranché en sa faveur en ordonnant l’interdiction de publication, de diffusion et de distribution du livre en question sous astreinte de 500.000 FCFA par exemplaire publié, diffusé ou distribué.
Cette victoire du célèbre pensionnaire du Cap Manuel contraint l’auteur de l’ouvrage et par ailleurs ancien coordonnateur de la Cellule de communication des Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) à sursoir à la cérémonie de dédicace de son livre prévue ce 1er décembre à Saint-Louis, au risque de s’exposer aux sanctions du juge des référés. Cependant, son avocat Me Amadou Aly Kane a cependant 15 jours pour interjeter appel. Seulement, il appartient à la maison d’édition d’enclencher une procédure d’appel pour obtenir infirmation du premier jugement ou tout simplement de se passer de la photo de l’ancien homme fort de Ndjamena sur la page de couverture de son ouvrage.
Dans le cadre de la promotion de son livre à paraitre, Marcel Mendy avait illustré une photo de l’ancien Président tchadien en page de couverture. Ce qu’a dénoncé Hissein Habré par l’intermédiaire de son avocat, Me Ibrahima Diawara qui invoque une violation du droit à l’image de son client étant donné que l’auteur du livre n’a pas, en amont obtenu son autorisation. D’où la décision d’assigner en bref délai de l’éditeur de l’ouvrage devant le juge des référés du tribunal de Grande instance de Dakar.
A l’audience, le conseil de Habré avait réclamé 50 millions FCFA pour chaque exemplaire du livre publié, diffusé ou vendu. En attendant une éventuelle procédure en appel, l’avocat de l’éditeur «Mamelles d’Afrique» persiste à croire que la décision rendue est une «erreur» du juge considérant que son client n’a pas besoin d’autorisation de Habré qui est un homme public en plus des évènements relatés qui sont historiques. Des exceptions qui, dit-il, échappent à la violation du droit à l’image.
LA CAN 2019 RETIRÉE AU CAMEROUN ?
La commission d’organisation a étudié les rapports des missions d’inspection effectuées au Cameroun - Et les conclusions ne lui sont pas favorables, alors que le comité exécutif de la CAF doit définitivement trancher aujourd'hui
Jeune Afrique |
Alexis Billebault |
Publication 30/11/2018
La CAN 2019 (15 juin-13 juillet) se tiendra-t-elle au Cameroun ? Selon nos informations, les conclusions de la commission d’organisation du tournoi, après avoir étudié les rapports des dernières missions d’inspection effectuées dans le pays (avancées des travaux, sécurité, etc) ne lui sont pas favorables. Une source interne a confirmé cette tendance à Jeune Afrique. « Les conclusions de cette commission montrent que le Cameroun ne peut pas être prêt pour organiser la CAN 2019. La décision finale sera prise le vendredi 30 novembre par le comité exécutif de la Confédération africaine de football [CAF] », a ajouté cette source, qui a exigé l’anonymat.
Décision finale de la CAF
Le comité exécutif, qui a commencé à se réunir ce vendredi à Accra à partir de 9h (10h à Paris), doit décider si le Cameroun organisera ou non l’année prochaine (du 15 juin au 13 juillet) la première CAN à 24 de l’histoire. Le comité devrait normalement suivre l’avis de la commission d’organisation. Il s’agira du dernier point de l’ordre du jour à être abordé.
Au cas où la CAF décide de retirer l’organisation de la CAN au Cameroun, un appel à candidatures serait lancé très rapidement. Des pays comme le Maroc, présenté depuis longtemps comme le principal recours en cas d’impossibilité du Cameroun d’accueillir le tournoi, mais aussi l’Afrique du Sud ou l’Égypte, pourraient être candidats. Pour rappel, le Maroc avait remplacé le Kenya pour l’organisation du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2018, le pays d’Afrique de l’Est accusant trop de retard au niveau des différents chantiers pour organiser l’épreuve.
LE SYTJUST DETERRE LA HACHE DE GUERRE
Refus de livrer les actes, sit-in tous les lundis et marche le 12 décembre
Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) par la voix de son secrétaire général accuse leur ministre de tutelle Ismaïla Madior Fall de bloquer la mise en application les accords signés avec le président de la République. Très remontés, Ayé Boun Malick Diop et ses camarades ont décidé de déterrer la hache de guerre et d’engager le combat. Après avoir déposé un préavis de grève, ils ont décidé de ne délivrer ni de signer les actes judiciaires ou administratifs, d’observer des sit-in tous les lundis et d’organiser une marche le 12 décembre prochain.
Le secrétaire général du syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), Me El Hadj Ayé Boun Malick Diop et ses camarades sont très remontés contre leur ministre de tutelle, Ismaïla Madior Fall. Ce dernier, accuse le leader syndical, est à l’origine de toutes leurs difficultés en refusant d’appliquer les engagements pris par le chef de l’Etat lors de l’audience du 5 avril dernier. Pour apporter la réplique à ce manque de considération de la part du garde des Sceaux, ministre de la Justice, le Sytjust entend bloquer le fonctionnement de la justice. Selon Me Ayé Boun Malick Diop, il a été déposé un préavis de grève au terme duquel «un disfonctionnement terrible» sera noté. Mais d’ici là, les travailleurs de la justice ne comptent pas attendre ce deadline pour se faire entendre. D’autant qu’ils ont prévu, à compter d’aujourd’hui, de ne pas établir ni de signer les actes judiciaires et administratifs qui leur seront présentés. Et ce, dans toutes les juridictions.
Dans le même sillage, ils observeront, tous les lundis, des sit-in à travers le territoire national. Ce mouvement d’humeur sera sanctionné par une marche le 12 décembre prochain. Revenant sur le protocole d’accords quitarde a être matérialisé et relatif à l’indemnité de judicature et de prime d’assistance à la judicature, le leader du Sytjust rappelle que le paiement devait se faire sur une échéance de trois mois dont le versement de 40% en novembre, 20% en décembre et 40% en janvier. «Ces fonds étaient déjà disponibles au début du mois de novembre. Seulement, à notre grande surprise, nous ont appris, lundi dernier, que l’argent n’était plus en place».Une grosse déception qui a provoqué l’ire des travailleurs de la justice. Devant un tel revirement, indique Ayé Boun Malick Diop, le ministre de la Justice a servi des explications tirées par les cheveux. Il a adopté la même attitude par rapport aux promesses faites par le président de la République le 5 avril dernier et relatives à la hausse de salaires, à la mise en place d’un fonds commun et à la révision des statuts des travailleurs de la justice.
ISMAÏLA MADIOR LIVRE UNE BATAILLE SOURNOISE CONTRE LES INTERETS DU SYTJUST
Lorsqu’ils ont été reçus par le ministre du Budget sur instruction du président de la République, indique Me Ayé Boun Malick Diop, ce dernier avait injecté cinq milliards FCFA de plus sur la Loi de Finances Rectificative (LFR) du 29 juin dernier. « Nous avons des preuves que c’est Ismaïla Madior Fall qui est allé dire au président de la République que c’était trop d’argent pour des greffiers, des secrétaires et des travailleurs de la justice», fulmine Ayé Boun Malick Diop qui s’insurge contre la non application des décrets d’application, sous prétexte que le chef de l’Etat est en voyage ou occupé. «Le président de la République a le temps de voyager et n’a pas le temps pour signer des décrets. Celui qui devait être notre avocat auprès du gouvernement est en train de livrer une bataille sournoise contre les intérêts des travailleurs de la justice. C’est pour cette raison que nous avons décidé de réagir», affirme le sieur Diop. Interpellé par ailleurs sur le mandat du Bureau Exécutif National du Sytjust arrivé à terme et qui pousse certains de leurs collègues à contester sa légitimité, Ayé Boun Malick Diop recadre le débat. Il soutient que le Ben jouit d’une légalité pour parler au nom des travailleurs de la justice. En atteste la signature du protocole d’accord par ledit bureau. «Nous ne sommes pas le seul Ben d’un syndicat dans ce pays à avoir dépassé la date de son mandat, mais c’est une cuisine interne que nous assumons et gérons. Nous sommes dans un milieu intellectuel et on ne peut pas empêcher les gens de dire leurs opinions», souligne-til.
«IL FAUT AIDER LA PRESSE POUR QU’ELLE NE SOMBRE PAS»
L’aide à la presse, la publicité, les difficultés financières des entreprises de presse sont les principaux sujets débattus lors du panel organisé par «PressAfrik» et ayant réuni des acteurs des médias. Co animateur du panel portant sur la régulation des medias avec le journaliste Mamadou Biaye et le Directeur de la communication Ousseynou Dieng, le Directeur d’Africome Mamadou Ibra Kane est revenu sur l’absence de modèle économique de la presse sénégalaise.
Selon le président du Conseil des Editeurs et Diffuseurs de Presse (CDEPS), la presse à 100 francs fait du Sénégal le plus grand tirage francophone en Afrique au sud du Sahara avec 250.000 exemplaires par jour. «Cela fait que le Sénégal passe devant de grandes économies du contient comme la Côte d’Ivoire qui, à lui seul, pèse 40% du Produit Intérieur Brut de l’espace UEMOA et le Cameroun où le journal coûte 500 francs CFA », explique le directeur de publication des quotidiens sportifs «Stades» et «Sunu Lamb». Cependant, il en déduit que la presse sénégalaise ne peut pas se développer dans l’environnement actuel. «Il faut l’aider pour qu’elle ne sombre pas», plaide le sieur Kane qui estime par ailleurs que la plus grande partie de la vingtaine de quotidiens sénégalais sont dans l’illégalité. «Il n’existe pas de contrats, encore moins de bulletins de salaire pour les travailleurs», dénonce-t-il. Malgré les difficultés économiques auxquelles est confrontée la presse à cause du coût extrêmement bas des titres, M. Kane n’est pas favorable à la hausse du prix du journal. «Ce prix constitue la force de la presse sénégalaise», dit-il. Toutefois, il trouve inacceptable d’avoir, dans un petit pays comme le Sénégal, 23 quotidiens dont certains sont utilisés par leurs propriétaires comme un fonds de commerce et un instrument de lobby. Du coup, le directeur général de Africome affirme que «les maîtres chanteurs n’ont rien à faire dans le secteur de la presse».
Très en verve, il a mis le doigt dans la plaie en dénonçant le manque de liberté et d’indépendance dans les médias et citant l’exemple des journaux qui chantent les louanges du pouvoir. Faisant un exposé sur la publicité et l’aide à la presse, le directeur de la Communication Ousseynou Dieng soutient que le nouveau code de la presse prévoit de laisser les 60% de la publicité à la presse privée. Quant à la distribution de l’aide à la presse, dit-il, elle est laissée aux acteurs qui définissent les critères. Mais pour Mamadou Ibra Kane, il urge de changer la méthode de distribution de ces fonds aux patrons de presse. Il propose à l’Etat de mettre en place une banque pour financer les entreprises qui respectent les normes sociales et économiques. Pour le représentant du ministre de la Communication Yéro Moussa Diallo, des avancées remarquables sont notées dans ce sens. «Ce fonds va permettre aux autorités de savoir où va l’argent octroyé par l’Etat», affirme le secrétaire général du ministère de la communication, des TIC, des Télécommunications et de l’Economie numérique. Poursuivant, il indique qu’une sélection rigoureuse sera faite afin d’octroyer aux entreprises en règle des sommes plus conséquentes pour leur permettre de fonctionner avec un modèle économique performant.
«SI QUELQU’UN REDIGE SA CONSTITUTION QU’IL TRIPATOUILLE 15 FOIS EN SI PEU DE TEMPS, IL Y A PROBLEME»
Boubacar Kanté, ancien membre du conseil constitutionnel
Le conseil constitutionnel a inauguré une nouvelle ère de dialogue avec les acteurs des médias, en perspective de la présidentielle du 24 février 2019. Pour outiller les journalistes, la haute juridiction a organisé un atelier de formation de deux jours (29 au 30 novembre) autour du thème :«conseil constitutionnel et médias: un dialogue à établir».
Les décisions rendues par le Conseil constitutionnel sont souvent passées à la loupe par les acteurs des médias. Pour établir un pont de dialogue entre les sept sages et la presse considérée à tort ou à raison comme le quatrième pouvoir, quoi de mieux que de se retrouver ensemble ? C’est dans ce cadre que s’inscrit le séminaire qui réunit les 7 sages et les membres du Synpics.
Selon le président du Conseil constitutionnel, Pape Oumar Sakho, la presse reste incontournable dans l’évolution de la démocratie. D’autant que les acteurs des médias participent à la formation de l’opinion publique. Revenant sur l’importance d’une telle initiative, Pape Ousmane Sakho estime que ce séminaire veut aider la presse à mieux couvrir l’élection présidentielle. «C’est la première fois que le Conseil constitutionnel organise une formation à l’intention des médias. L’utilisation de l’information en période électorale est d’une importance capitale. L’élection présidentielle est un moment important dans la vie d’une nation. Donc les médias sont les garants fondamentaux du droit d’accès à l’information», a soutenu Pape Oumar Sakho. Même s’il reconnaît à la presse le pouvoir de maitriser l’opinion publique, le président du Conseil constitutionnel est meurtri par les nombreux doutes émis autour de l’institution judicaire. «Cette situation contribue à asseoir l’opinion publique d’une justice aux ordres», dit Pape Oumar Sakho.
Pour le secrétaire général du Synpics, Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, la préservation de la paix sociale est un des sacerdoces du journaliste. C’est pourquoi, il se réjouit de cette rencontre qui se tient à la veille de l’élection présidentielle avec son lot de contentieux avant, pendant et après l’échéance. «Il faut faire de sorte que le peuple sénégalais puisse vivre l’élection présidentielle sans anicroche. Donc, il appartient aux médias d’éviter la manipulation qui est le sport favori de certaines personnes ou organisations qui ont tendance à tirer la couverture de leur côté», recommande Ibrahima Khaliloulah Ndiaye.
Ancien membre du Conseil constitutionnel, le Professeur Babacar Kanté, qui animait le séminaire, trouve que le débat sur les questions électorales est souvent biaisé. «Si quelqu’un rédige sa Constitution et la soumet au peuple qui l’approuve à 99% ; et qu’il se permet de la tripatouiller 15 fois en si peu de temps, et que personne ne dit rien, il y a problème», martèle le Pr Babacar Kanté.
LE SENEGAL TERMINE L’ANNEE SUR LE TRONE DE L’AFRIQUE
Le nouveau classement FIFA dévoilé hier par l’instance dirigeante comporte un changement majeur. Le Sénégal vire en tête en Afrique et est déjà assuré de boucler l’année 2018 sur le toit de l’Afrique.
La FIFA a publié hier, sur son site officiel, le nouveau classement des nations du football pour le mois de novembre 2018. La 5e journée des éliminatoires de la CAN 2019 a débouché sur de gros changements au niveau du classement. Après ces rencontres et quelques matchs amicaux, il y a eu un changement à la tête du classement. Avec 1505 points au compteur, le Sénégal trône sur le toit de l’Afrique. Les Lions ont battu à deux reprises le Soudan (3-0 et 0-1) et la Guinée équatoriale (0-1) et occupent désormais la première place en Afrique. Pour sa part, la Tunisie est battue à deux reprises par l’Egypte et le Maroc. Avec ces résultats, le Sénégal a devancé la Tunisie et s’installe au premier rang africain. Le Sénégal occupe désormais le 23eme rang mondial dans la dernière actualisation du classement FIFA. Les victoires enregistrées lors de ses dernières sorties ont entrainé cette percé de la sélection sénégalaise. La Tunisie et le Maroc complètent le podium africain.
L’édition de novembre 2018 du classement mondial FIFA voit le Sénégal (23eme, +2) doubler la Tunisie (26eme, 4). Le Maroc (40eme, +7) complète le podium. Suivent le Nigeria (44eme, stable), la RD Congo (49eme, -3) et le Ghana (51eme, +1). Le Cameroun (55eme, -4) est désormais talonné par le cinquième mondialiste sortant, l’Egypte (56eme, +2). La Côte d’Ivoire (65eme, -1) et l’Algérie (67eme, stable) restent loin de leurs performances passées.
Dans le Top 10 mondial, la Belgique (1727 points) est seule en tête du classement, devançant la France, championne du monde d’un point, alors que le Brésil reste à la 3e place avec (1676 points). La Croatie, finaliste du Mondial russe, est quatrième avec 1634 pts. A noter que le Sénégal a déjà validé son billet pour la Coupe d’Afrique des nations 2019 au Cameroun. Les Lions vont recevoir au mois de mars 2019 Madagascar lors de la dernière journée des éliminatoires de la Can 2019.
«NOUS NE CHERCHONS PAS A CONVAINCRE LES TALIBES TIDIANES, MAIS PLUTOT LES CITOYENS SENEGALAIS…»
Pr Issa SALL Sg du Pur
Propos recueillis par Pape NDIAYE |
Publication 30/11/2018
A vingt-quatre heures de la tenue du congrès d’investiture pour la présidentielle de février 2019, le secrétaire général du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur), Pr Issa Sall a choisi « Le Témoin » pour s’exprimer. Ce, malgré un agenda trop chargé. D’ailleurs, c’est ce qui explique que l’éminent Professeur, de nature éloquent et assez expansif, n’a pas été trop bavard cette fois ci. Submergé de travail à quelques heures de l’événement au point d’avoir accumulé les nuits sans sommeil et coupé le contact avec ses proches, le patron du PUR s’est efforcé malgré tout de répondre à nos questions. D’où les réponses courtes et précises. Ce qui donne un entretien exclusif, certes, mais avec un goût inachevé ! Ce n’est que partie remise, sans doute…
Le Témoin : Votre parti, dites vous, a déjà obtenu le nombre de parrainages requis pour, entre autres conditions, valider la candidature de son candidat à la prochaine élection présidentielle. Confirmez-vous cela et, si oui, pouvez-vous nous dire dans quelles conditions le PUR prépare-t-il cette échéance ?
Issa Sall : Nous confirmons que le parti a obtenu le nombre de parrains demandés par la loi et que nous avons même un stock de réserve en cas d’invalidation des doubles parrainages. Nous préparons les élections comme d’habitude. Nous avons été aux élections de 2017 et cela va nous servir d’exemple pour les échéances de 2019.
D’autre part, pouvez-vous nous dire qui sera le candidat de votre parti à l’élection présidentielle à venir étant donné que nombreux sont les militants, et même des Sénégalais lambda, qui se demandent qui va porter vos couleurs le 24 février 2019 ?
Ecoutez ! Le candidat du parti pour l’élection présidentielle est El Hadji Issa Sall. Et ce même El Hadji Issa Sall sera investi demain, samedi 1er décembre 2019, Inchallah !
Que diriez-vous à ceux qui ont du mal à distinguer le mouvement islamique Moustarchidines Wal Moustarchidates du parti politique Pur ? Quelle est la différence entre les deux ?
Je leur répondrai ceci pour qu’ils puissent faire la différence : Le mouvement Moustarchidine est un mouvement religieux tandis que le Pur est un parti politique et donc ne peut être d’aucune obédience qu’elle soit éthique, religieuse ou régionale. Ceux qui entretiennent la confusion le font soit sciemment ou des fois par ignorance de notre loi fondamentale.
Les Moustarchidines, on le sait, font partie de la confrérie Tidjanya dont la capitale spirituelle au Sénégal se trouve à Tivaouane. Or, le khalife général de cette confrérie ne fait pas mystère de son soutien au candidat Macky Sall. Pensez-vous, malgré ce soutien, pouvoir remporter le vote à Tivaouane ou en tout cas convaincre les Tidianes de voter pour votre candidat ?
Le Pur ne cherche pas à convaincre les Tidianes, mais les citoyens sénégalais de tout bord et de toute obédience. Il ne cherche pas aussi à se positionner dans une ville déterminée qu’elle soit Tivaouane ou une autre. Nous allons battre campagne dans tout le pays et essayer d’engranger le maximum de voix.
Certains membres du Pur France demandent qu’un congrès investisse le candidat de votre parti. Pensez-vous que le congrès de samedi prochain répondra à cette question bien que certains responsables contestent votre candidature que l’ont présente comme autoproclamée ?
Vous savez, nous n’avons pas attendu la réaction des militants de France pour faire un congrès. Cela procède de l’ordre normal des choses. Mais ce qu’il faut retenir c’est qu’un congrès d’investiture ne peut se faire que si le candidat est connu d’avance et le congrès ne se tient que pour la formalisation. Et je le répète, le candidat du parti pour la présidentielle de 2019, c’est El Hadji Issa Sall !
Et si toutefois le Pr Issa Sall est officiellement investi candidat du PUR, Serigne Moustapha Sy ne va-t-il pas incarner le rôle de directeur de campagne ?
Si le professeur El Hadji Sall est investi et que sa candidature est validée, nous allons mettre comme pour les législatives un directoire de campagne qui va être une équipe collégiale. Naturellement, le directeur de campagne, hiérarchiquement, est souvent le second du candidat. Il ne pourrait donc pas être Serigne Moustapha qui est le président du Parti
Jusque-là, les Sénégalais n’ont pas une idée précise sur votre offre programmatique. Est-ce qu’il n’est pas temps de dévoiler ce que vous réservez à nos compatriotes si vous étiez élu à la magistrature suprême ?
À chaque fois que l’occasion nous est donnée, nous avons dévoilé une partie de notre programme. Le congrès qui se tiendra, demain, sera une bonne occasion d’en parler largement
Actuellement pensez-vous, avec les histoires de fichiers, de parrainages, de couacs dans la distribution de cartes d’électeurs, que les conditions sont réunies pour une bonne organisation de l’élection présidentielle ?
Pour le moment, il n’y a pas de fichier, car sans carte électorale, on ne peut pas parler de fichier. Et pas plus tard que ce matin (Ndrl : avant-hier), le sous-préfet de Ndame est entrain de créer de nouveaux bureaux de vote à Touba et c’est pareil dans tout le pays. Il faut que cette opération finisse pour alimenter le pseudo fichier qui va être un véritable fichier qui ne devra plus être retouché. Le nombre d’inscrits, les lieux de vote et les bureaux de vote devront être définitivement connus de tous et arrêtés. Tout le monde est d’accord que le parrainage est inutile, mais le pouvoir l’a imposé aux partis politiques. Quel est maintenant le rôle des partis avec ce parrainage ?
La situation économique de notre pays préoccupe au plus haut point beaucoup de nos compatriotes. Le ministre de l’Economie et des Finances lui-même a reconnu une « tension de trésorerie » avant de se rectifier pour parler de « tension budgétaire ». Bref, pensez-vous que les clignotants de notre économie soient au vert comme le soutiennent nos autorités ?
Les clignotants sont-ils au vert ou pas ? Mais, tout le monde est d’accord qu’il y a une tension de trésorerie, car même s’il annonce des liquidités dans ses comptes de la Bceao, l’Etat reste redevable à beaucoup de sociétés et ne parvient pas à les payer. Cela va de soi…
Pr Issa Sall, que répondez-vous à ceux qui déplorent le fait que Serigne Moustapha Sy aurait lâché son « talibé » Khalifa Sall qu’il se promettait de rejoindre en prison s’il était arrêté ?
Ah bon ! Je ne pense pas que les Sénégalais soient de cet avis !
La question de l’emploi dans les Domaines agricoles communautaires (DAC) reste une préoccupation majeure de tous les acteurs comme l’Etat, les partenaires, les collectivités locales, les jeunes et surtout la maitresse d’œuvre l’entreprise israélienne Green 2000. Un coup d’œil dans le modèle économique permet de mieux comprendre cette question qui suscite un grand espoir chez des milliers de jeunes garçons et filles en milieu rural et urbain.
Dans le modèle économique des Domaines agricoles communautaires (DAC) parcouru par votre journal, l’objectif est d’en installer 10 en 5 ans, et d’aménager 30.000 ha sur l’ensemble du territoire national et d’’installer 2000 groupements d’entrepreneurs agricoles (GEA) opérationnels sur 2000 Unités Autonomes d’Exploitation (UAE). Un tel schéma adossé à des Centres de formation et de Services agricoles (ASTC) est la voie royale pour créer effectivement 120.000 emplois régie DAC et 180.000 emplois hors DAC, faisant que globalement la création de 300.000 emplois est largement à la portée de ce programme.
Avec le DAC de Sangalkam dont le président Macky Sall a fixé les délais de livraison à 4 mois et le Centre de formation et de services agricoles (ASTC) de Sefa déjà opérationnel, il est permis de croire que les ASTC de Keur Momar Sarr, Keur Samba Kane et Itato seront afin achevés, les terres aménagées et les GEA mis en place pour que les milliers d’emplois dans les DAC soient enfin une réalité. Dès le départ, l’objectif est de « *créer en milieu rural les conditions favorables à l’investissement privé ». Il s’agira de doter l’intérieur du pays, d’infrastructures agricoles et d’aménagements structurants permettant la mise en valeurs de grands domaines allant de 1000 à 5 000 ha d’un seul tenant. Le PRODAC cherche ainsi contribuer à la réduction de la précarité sociale en milieu rural par la promotion de l’entreprenariat agricole des jeunes.
Les DAC sont alors des lieux d’insertion de jeunes diplômés d’écoles de formation aux métiers de l’agriculture et disciplines connexes, mais également de promoteurs privés désireux d’investir le secteur aussi bien dans ses activités de production que dans celles de transformation et de services. Le programme consiste à aménager de vastes étendues de terres et de les doter d’infrastructures de qualité, permettant aux jeunes, en particulier, de s’adonner à des activités économiques en continu (production végétale, animale, aquacole, transformation, services, mise en marché).
Partant d’un tel cadrage, l’objectif spécifique est de créer des pôles de compétitivité économique favorisant la création de richesses en milieu rural par le développement de véritables entreprises agricoles rentables. Cela permettra de faciliter l’insertion des jeunes, diplômés ou non, dans les métiers de l’agriculture pour lutter contre le sous-emploi et la précarité en milieu rural et urbain et d’accroitre le rythme et la qualité des aménagements pour une production agricole qui satisfait la demande alimentaire locale. L’ASTC, une stratégie qui a fait ses preuves Seulement toute cette articulation tourne autour du concept Centre de services agricoles et de formation (ASTC), une propriété exclusive de l’entreprise israélienne Green 2000. « C’est un concept novateur générateurs de milliers d’emplois durables. L’ASTC a fait ses preuves notamment dans des pays africains tels que l’Angola, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya, le Ghana, l’Ethiopie, le Sud Soudan, ma Sierra Leone,... La Zambie et le Bénin travaillent d’arrachepied pour réaliser dans plusieurs de leurs régions ce système complet de modernisation de l’agriculture conçu par Green2000. Un DAC avec son ASTC est le meilleur moyen de développer les filières agricole, végétale et aquacole, sur toute la chaîne de valeurs, avec des métiers in situ, des productions répondant aux normes internationales et des emplois stables et bien rémunérés pour des milliers de jeunes garçons et filles qui pourront gagner jusqu’à 9500 FCFA/jour dans les DAC.
Le Président Macky a tellement compris que c’est la voie la meilleure pour la modernisation de l’agriculture nationale qu’il a annoncé son option de créer un Réseau national des Domaines Agricoles. C’est assurément la solution pour le développement durable de nos territoires et l’emploi des jeunes. Mais pour que la décision présidentielle ne reste pas un voeu pieux, il est impératif que le financement de la réalisation des DAC et des ASTC ne soit pas laissé à certains » souligne notre expert en domaine agricole.
OUSSEYNOU DIOP ACCUSE SA VOISINE DE LUI AVOIR DONNE UN COUP DE PILON A L'ŒIL GAUCHE
La dame Nd. O. Ndiaye, domiciliée à Castors, a comparu hier à l’audience des flagrants délits du tribunal de grande instance de Dakar. Elle répondait des faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné une interruption temporaire de travail (Itt) de 21 jours. Au cours d’une altercation avec son voisin Ousseynou Diop, elle lui aurait donné un coup de pilon à l’œil gauche. A la barre, la dame a nié les accusations de la partie civile. Le jugement sera rendu aujourd’hui vendredi.
Entre les deux voisins Ousseynou Diop et Nd. O. Ndiaye, le moins que l’on puisse dire c’est que les relations n’étaient pas cordiales. Et le 3 juillet dernier, elles ont dégénéré. D’après les déclarations de la victime, il s’était rendu au domicile de son antagoniste pour rendre visite à sa belle-sœur. N’étant pas contente de sa présence sur les lieux, la prévenue l’avait agressé. « Après m’avoir frappé avec une cravache à la figure, elle s’était emparée d’un pilon. Avec cette arme, elle m’avait administré un coup au niveau de mon œil gauche », déclare le plaignant. C’est alors que son ami Ousseynou Dieng était intervenu pour le faire sortir de la maison. Une fois chez lui, il a commencé à sentir des douleurs très atroces.
Ainsi, il s’est rendu à son domicile familial aux Parcelles Assainies vers les coups de 15 h. Conduit au centre de Santé Mame Abdou Aziz Dabakh le lendemain, il a reçu quelques soins. Ce n’est que quelques jours après qu’il a subi une opération chirurgicale, a expliqué la partie civile en lunettes de soleil. Des accusations que la prévenue a balayées d’un revers de main. « C’est vers les coups de 9h qu’il s’était invité chez moi. Ivre comme un polonais, il s’est mis à m’abreuver d’injures. D’une façon très polie, je l’ai sommé de sortir. Je n’ai en aucun moment levé ma main sur lui », a t-elle nié. Une version que le témoin, A. D. A, a confirmée à la barre des flagrants délits.
A en croire le témoin, c’est depuis son balcon qu’elle avait aperçu le prévenu en train de proférer des insanités de toutes sortes à l’endroit de la mise en cause. « Lorsque je suis descendue pour m’enquérir de la situation, il sortait de la maison à la demande de Nd. O. Ndiaye. Cette dernière ne lui a pas donné des coups. D’ailleurs, quelques minutes après les faits j’ai rencontré le plaignant au moment d’aller à la boutique. Il n’avait aucune blessure au niveau de son œil », a-t elle soutenu.
Dans son réquisitoire, le substitut du procureur a requis l’application de la loi. Il sera suivi par la défense qui a sollicité le renvoi de la prévenue des fins de la poursuite sans peine ni dépens. Pour Me Kayossi, il se pose un problème d’imputabilité des faits. « La partie civile s’est désistée certes de sa plainte. Mais l’action publique demeure. L’œil est logé dans une cavité. Si un coup de pilon l’atteint, ça doit laisser des traces. On a une victime qui se livre à l’usage abusif de l’alcool. Elle peut être blessée dans un bar et désigner n’importe quelle personne comme auteur des faits.
Le plaignant insulte à tout-va, tout peut lui arriver », a plaidé la robe noire. Abondant dans le même sens, Me Mbaye Sène a estimé que c’est sa cliente qui a essuyé des injures. « On ne peut pas donner une once de crédit aux déclarations de la partie civile. C’est un médecin légiste qui lui a délivré un certificat médical 10 jours après les faits. Pourquoi le premier médecin ne lui avait pas délivré un certificat médical ? » s’est interrogé l’avocat. Au terme des plaidoiries, le juge a fixé son délibéré pour aujourd’hui vendredi.
IL FAUT QUE NOS ETATS ARRETENT DE CONSIDERER LA CULTURE COMME LE MAILLON FAIBLE DANS LE DEVELOPPEMENT D’UN PAYS»
Palabres avec… MOUNA NDIAYE, ACTRICE
Entretien réalisé par Fadel LO |
Publication 30/11/2018
Elle n’est plus à présenter sur la scène du cinéma et du théâtre africain. Il s’agit de l’actrice Maïmouna Ndiaye dite Mouna. Cette célèbre comédienne burkinabé, d’origine sénégalaise, guinéenne et ivoirienne, a été rendue célèbre par son rôle d’Inspectrice teigneuse dans la série « Super Flics ». Depuis, elle a fait du chemin et sillonne le monde pour livrer une autre image de la femme africaine. Elle était à Dakar pour animer des stages de perfectionnement en « actorat » lors des Recidak (Rencontres cinématographiques de Dakar). Entretien…
Quelle appréciation faites-vous de cette formation que vous venez de faire suivre à des acteurs sénégalais?
Pour moi, le terme de formation n’est pas adapté. Parce que je pense que ce sont plutôt des échanges d’expériences... J’apprends aussi bien d’eux, qu’eux aussi apprennent de moi. Donc, je dirai plutôt que ces échanges-là sont une très bonne initiative. Et nous les acteurs, nous sommes assez solidaires là-dessus. Parce que la transmission de techniques de jeu, de concentration est universelle à tous les acteurs du monde entier. Que ce soit en Afrique ou en Europe. Donc, moi, je suis très contente de participer à ces échanges là et j’espère qu’il y aura d’autres occasions pour qu’on puisse encore échanger et approfondir tout cela. Parce que le temps imparti a été trop court.
Quel effet cela vous fait de vous retrouver au Sénégal, l’une de vos nombreuses « terres d’origine ». Car quatre pays africains vous revendiquent comme fille ?
Je regrette d’abord que cela ne se soit pas fait plus tôt. Mais comme on dit de manière assez triviale, chaque chose arrive en son temps. Je pense que le moment n’était pas arrivé et les choses se font au moment où elles doivent se faire. Et le moment est arrivé, c’est pourquoi ça se fait maintenant. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Plusieurs pays se disputent votre nationalité ivoirienne, burkinabé, guinéenne, sénégalaise. Et vous, vous sentez quoi ?
(Elle éclate de rire). Moi, je suis une panafricaine !
Non, mais vous avez choisi d’être burkinabè ?
C’est effectivement le Burkina - Faso qui m’a adoptée et m’a donné la nationalité. Et je trouve que c’est une belle reconnaissance pour moi. Ce que j’ai eu, c’est à travers mon film que j’ai fait au Burkina- Faso. C’est un très beau cadeau pour ma modeste personne.
Justement, vous êtes choisie pour être l’égérie du cinquantenaire du Fespaco. On découvre votre photo sur les affiches. Quel effet cela vous fait?
A bon, vous avez vu ça où ? (Éclats de rire). Non, c’est un honneur ! En plus, avec le succès du film « L’œil du cyclone », j’ai eu des reconnaissances en Tunisie, au Maroc. Donc je vais rajouter la Tunisie et le Maroc sur ma nationalité. Parce que c’est le Maroc qui a commencé en me choisissant comme égérie pour le quarantième anniversaire du festival. Et cette année, le FESPACO a choisi mon image pour plusieurs raisons d’abord. Parce que justement, je revendique sincèrement mon panafricanisme. Et comme on dit Festival panafricain de Ouagadougou et de la diaspora, ils se sont dits, il n y a pas meilleure figure qu’on peut prendre que celle de Maïmouna. Car c’est elle-même qui se définit comme une panafricaine. Et je suis très fière pour l’Afrique, pour notre corps de métier, pour le cinéma, mais aussi pour les générations à venir. Parce qu’il y a plein de jeunes filles que ça peut encourager. A mon avis, c’est vraiment l’élément qui manque car les jeunes filles ne sont pas très persistantes dans notre métier. Et ça peut aussi se comprendre…
Au FESPACO, vous aviez reçu le Sotigui d’or. Quelles étaient vos relations avec Sotigui Kouyaté et qu’est-ce que cela vous fait d’être souvent primée en Afrique ?
Je pense que les distinctions, c’est vraiment une reconnaissance par rapport à tout le travail que j’ai eu à faire pendant toutes ces années. Pour moi, le « Sotigui d’or », c’était très important. Il faut savoir que j’ai fait ma première scène de théâtre et mon premier film aux côtés de Sotigui Kouyaté. C’était mon maître, mon grand frère, mon papa, mon conseiller etc. Et il m’a transmis sa générosité, son humilité et ça m’a donné envie de continuer et d’approfondir et c’est ce que j’essaie de transmettre autour de moi jusqu’à présent.
Formée en France et exerçant en Afrique, quel regard jetez-vous entre les deux mondes. C’est à dire le cinéma européen et africain ?
Je dis toujours qu’il faut qu’on arrive en Afrique à faire des films africains. Qu’on arrête de dire qu’on fait du cinéma burkinabé ou du cinéma sénégalais ou béninois ou encore malien. Moi je voudrais jouer dans un film africain avec des acteurs africains. Qu’ils soient du Mali, de la Cote d’Ivoire, du Niger, du Nigeria entre autres. Il faut qu’on arrive à unifier notre cinéma. Et, c’est à nous acteurs, et quand je dis acteurs, je ne parle pas des acteurs qui jouent devant la caméra. Mais je parle des acteurs du monde de la culture qui doivent tous faire en sorte que notre cinéma soit compétitif et soit reconnu comme les autres cinémas.
Vous avez commencé par une série qui vous a rendue célèbre mais depuis lors vous avez complètement disparu des radars au niveau des séries. Pourquoi avez vous arrêté ?
Il est très difficile de monter des séries et c’est très compliqué à mettre en place. Il se trouve qu’il y a eu un petit remaniement au Burkina -Faso avec la révolution. De ce fait, les guichets qui pouvaient financer les séries étaient fermés et on est passé à autre chose. Entre temps, je suis revenue au théâtre avec un monologue. J’essaie de ne pas être inactive et de tout faire pour toujours travailler. Et c’est ce qui est normalement le devoir de tous les acteurs. C’est-à-dire de ne jamais se reposer sur des acquis, de continuer à travailler, d’aller voir ce que les autres font, regarder des films et continuer à s’entrainer.
Vous avez fait une formation académique au théâtre, mais vous êtes beaucoup plus présente au niveau du cinéma. Est-ce un choix ou une nécessité ?
Non, ce n’est pas un choix, ni une nécessite, c’est le hasard. Il se trouve que les opportunités, on les prend là où elles se présentent. Et quand c’est au théâtre, je suis au théâtre et quand c’est au cinéma, je suis au cinéma et quand c’est à la télé, je suis à la télé…
Vous êtes une femme mariée. Comment conciliez- vous la famille et ces nombreux voyages ?
Je m’organise ! Tout est question d’organisation (rire). Et ça se passe très bien. Mais là, c’est mon jardin secret et je n’en parle jamais.
Et ce que vous ne regrettez pas d’être venue assez tard au Sénégal et quels sont vos liens avec les Sénégalais ?
Ah non, je ne regrette pas. J’ai toujours des liens forts avec le Sénégal, même si je ne viens pas assez souvent. Mais je pense qu’à partir de maintenant, je vais venir assez souvent.
Est-ce que Mouna est féministe ?
Non, je ne suis pas féministe, mais je défends la cause des femmes. Et je me bats pour que les femmes soient reconnues à leur juste valeur.
Qu’est-ce que les violences entre femmes vous inspirent au vu de tout ce qui se passe actuellement au Sénégal ?
Ah, bon ! Non, je n’ai pas suivi l’actualité. Mais je trouve ça très déplorable et dommage. On ne doit pas se tirer dessus, il y a de la place pour tout le monde. Autant, nous sommes des femmes, autant nous sommes de caractères différents. Autant nous sommes de personnalités différentes, autant nous sommes des points positifs différents. Et on doit se servir de ça pour faire en sorte que l’image de la femme change et que ça avance. Au lieu de se tirer dessus, mettons-nous ensemble. Si les cinq doigts de la main commencent à se taper dessus et à se casser les uns, les autres, on ne pourra plus rien faire. Donc moi, je pense que chacune de nous doit relativiser et ne passe faire la guerre. Parce qu’en se faisant la guerre, les autres vont dire qu’on ne peut rien faire avec eux. On les laisse tomber. Je suis plutôt positive et je sais rassembler et j’espère que ces femmes prendront du recul pour ne pas ternir notre image qui est déjà assez difficile à mettre au-devant. En plus, ces petites querelles n’ont pas de sens pour moi.
Il se trouve que c’est l’homme qui est toujours la cause de toutes ces échauffourées par le biais de la polygamie. Selon vous est-ce que finalement l’homme en vaut la peine ?
Ah, ça, c’est autre chose ! On a toujours besoin des hommes. On ne peut rien faire sans les hommes mais aussi on ne peut rien faire sans les femmes. Maintenant, les histoires de polygamie, ça c’est culturel et c’est propre à certains pays. Au Burkina Fasso, elle n’est pas aussi répandue qu’au Sénégal. Et puis, après, ça dépend de beaucoup de choses et j’avoue que c’est un gros débat. Mais à mon avis, il vaut mieux être polygame que d’avoir une seule femme et avoir trois maîtresses par exemple. Après, il faut voir le juste milieu. Je ne défends ni l’un, ni l’autre. Maintenant, si un homme n’est pas capable de s’occuper de ses quatre femmes et qu’il n’est pas capable de les réunir et de faire en sorte qu’elles s’entendent, ça ne sert à rien. Nous ne sommes pas des objets, on ne peut pas dire : on va prendre quatre femmes parce qu’on a beaucoup d’argent pour faire le malin et dire voilà je peux entretenir quatre femmes, je peux entretenir 15 ou 20 enfants. Non, nous ne sommes pas des objets. Si cela signifie que je suis féministe. Je le revendique ! Oui, je suis une féministe ! Pour les jeunes filles, je leur dirai qu’on ne se marie parce qu’on n’a pas de travail ou parce qu’on veut quelqu’un pour s’occuper de nous. On doit se former, on doit être autonome. Et quand je dis autonome, ça ne veut pas dire qu’il faut rejeter les hommes. Cela veut dire qu’on doit être capable de se défendre, qu’on doit être capable de gagner sa vie, d’être fière et de ne pas dépendre d’une autre personne.
Quelle appréciation faites-vous du retour des RECIDAK ?
Ah, les RECIDAK ! Je trouve déjà que c’est bien. Je pense qu’il faut que nos Etats, nos dirigeants arrêtent de considérer la culture comme le maillon faible dans le développement d’un pays. Ce n’est pas de l’amusement. Dans certains pays, la culture rapporte plus que l’agriculture. Donc il faut qu’ils arrêtent. J’ai fait le tour du monde et je vois comment dans certains pays, dans certains Etats, le gouvernement investit dans le secteur culturel. Je suis plus connue dans beaucoup de festivals à l’étranger que dans mon propre pays. Cela veut dire ce que ça veut dire. Mieux, j’ai plus de reconnaissance à l’étranger que dans mon propre pays. Parce qu’eux, ils ont compris l’utilité de la culture. Ils ont compris la portée et l’importance de la culture. Quand je voyage, je voyage avec plusieurs drapeaux, je suis fière de porter l’Afrique à l’écran. Je suis fière de défendre et de porter une certaine image de la femme africaine à l’écran. Donc, il faut que les Etats comprennent qu’on contribue à 200% au développement d’un pays. Aujourd’hui, à travers tous les prix que j’ai glanés, tout le monde sait où se trouve le Burkina, où se trouve le Sénégal. J’ai été dans des endroits où des gens pensaient que l’Afrique, c’est un seul pays alors que c’est non. Aujourd’hui, je suis très contente de porter le drapeau africain et particulièrement de la femme qui existe en tant qu’elle-même.
Le bilan de votre long parcours, les bons moments, les déceptions et qu’est-ce qui vous reste à prouver ?
Le bilan de mon long parcours c’est toutes les reconnaissances que j’ai eues. C’est l’invitation que j’ai eu pour les RECIDAK, c’est l’opportunité de pouvoir m’exprimer par rapport aux medias, l’opportunité de pouvoir partager mon expérience. Mais aussi l’opportunité de pouvoir rencontrer des jeunes et transmettre quelque chose. Pour moi, c’est ça les résultats de mon long parcours. Et j’espère que mon passage ici ne fera qu’encourager les jeunes à se battre. C’est vrai que c’est dur, ce n’est pas facile. Et j’espère que nous, on a épluché, on a balayé le chemin et que la suite sera beaucoup plus facile pour eux.