SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
17 juillet 2025
EN 4 ANS, IL Y A EU 2.200 ATTAQUES, 11.500 MORTS...
Le bilan de la sécurité au Sahel est effroyable. Les chiffres des pertes humaines causées par les actes terroristes dans cette partie de l’Afrique font terriblement froid dans le dos.
Les 18 et 19 novembre prochains, se tiendra au Sénégal la 6e édition du forum International de Dakar sur la paix et la Sécurité en Afrique. En prélude à cet évènement auquel sont attendus 500 experts, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Amadou Ba, a organisé hier une rencontre au cours de laquelle l’assistance a eu droit à trois communications. la première porte sur les questions de paix, de sécurité et de défense. la deuxième est relative aux financements des activités terroristes. la boucle a été bouclée par une intervention sur les implications des populations dans les questions de défense et de sécurité.
Le bilan de la sécurité au Sahel est effroyable. Les chiffres des pertes humaines causées par les actes terroristes dans cette partie de l’Afrique font terriblement froid dans le dos. C’est le corps parcouru de frissons et tétanisée par l’horreur que l’assistance a écouté hier le Général Babacar Gaye dire que ces quatre dernières années, 2.200 attaques terroristes ont occasionné 11.500 morts, des milliers de blessés et des millions de déplacés. L’ancien Cemga, qui dit tenir ces informations du président de la Commission de la Cedeao JeanClaude Brou, faisait une communication sur les questions de sécurité en Afrique lors du déjeuner de presse organisé hier par le ministre des Affaires Etrangères Amadou Ba.
Une rencontre qui se tient en prélude au 5e Forum International de Dakar prévu les 18 et 19 novembre prochain. Selon le général de corps d’armée, les questions de sécurité en Afrique procèdent en bonne partie des faiblesses de nos Etats dont elles sapent les espoirs d’émergence et minent la souveraineté. «Les faiblesses des Etats se traduisent par un déficit de contrôle de leurs espaces terrestre, maritime et numérique. Cette faiblesse accentue les deux questions de sécurité communes à tous les continents à savoir la criminalité transfrontalière organisée et le terrorisme», indique-t-il. Et il est prouvé que le déficit de contrôle des espaces est à l’origine de la criminalité, par exemple, dans le domaine maritime africain.
Après avoir procédé à une présentation chiffrée de la sécurité au Sahel au cours de ces quatre dernières années, le Général Babacar Gaye a soutenu que le niveau de propagation du terrorisme constitue également un indicateur des efforts entrepris pour améliorer les capacités des Etats à contrôler les espaces terrestres et numériques pour réduire la pauvreté.
Dégageant quelques pistes de réflexions susceptibles de renforcer la sécurité dans le continent, l’ancien Cemga propose aux Etats de procéder à l’augmentation significative de leur budget de défense. D’autant que, souligne-t-il, «ces forces ont besoin d’un bond qualitatif pour pallier leurs déficits capacitaires en mobilité, protection, soutien de l’homme et équipements spéciaux afin de prétendre au développement de leurs fonctions opérationnelles».
C’est le cas de la fonction opérationnelle intégrante qui recouvre le commandement, le renseignement et les systèmes d’information et de communication. Directeur des affaires juridiques de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (Centif), le magistrat Cheikh Mouhamadou Bamba Niang a axé son intervention sur les sources de financements du terrorisme.
A l’en croire, les différentes sources de financements sont l’extorsion de fonds, le vol et les pillages, le vol de bétail, les dons provenant d’individus, d’organisations et de sociétés. Il a également cité d’autres sources de financement comme l’utilisation des ressources provenant des Organismes à but non lucratif, des Ong, des fondations et des associations.
La troisième et dernière communication portant sur les implications des populations dans les questions de défense et de sécurité a été présentée par le Pr Abdourahmane Ngaidé qui a indiqué que la sécurité commence d’abord par la maîtrise du territoire.
LES REVELATIONS DU MAGISTRAT CHEIKH BAMBA NIANG
Le membre de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a décortiqué hier le mode de financement des organisations terroristes.
Le magistrat Cheikh Bamba Niang a décortiqué hier le mode de financement des organisations terroristes. Il se prononçait à l’occasion du déjeuner de presse organisé par le ministère des Affaires étrangères dans le cadre du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité des 18-19 novembre prochains.
Les révélations inédites de Cheikh Bamba Niang ont installé une certaine stupeur dans la salle du complexe hôtelier où se tenait la rencontre. Selon ce membre de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), les terroristes qui sévissent entre le Nigeria, le Mali, le Niger et le Burkina Faso tirent leurs ressources financières du vol de bétail, de l’extorsion de fonds, de dons provenant d’individus, d’organismes à but non lucratif comme les ONG, du transfert d’argent, du trafic illicite de drogue et de rançons tirées des enlèvements. Ils reçoivent même de l’argent d’entreprises commerciales, de transport légalement reconnues. Cet argent, d’après Cheikh Bamba Niang, sert à entretenir les familles des djihadistes, à acquérir des moyens roulants, à gérer des cellules dormantes, à l’achat d’armement, à la formation des nouvelles recrues, aux investissements dans les entreprises, à la corruption etc...
Les moyens de transport de l’argent peuvent être physiques ou électroniques, renseigne l’ancien directeur de cabinet du président du CNRA (Conseil national de régulation de l’audiovisuel), devant une assistance éberluée. Le magistrat Cheikh Bamba Niang a donné l’impression d’une maitrise parfaite de son sujet puisqu’il a fait un état des lieux très impressionnant des groupes terroristes qui sévissent au Sahel. Il a ainsi cité le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans qu’il a présenté comme la « CEDEAO » des terroristes. Dirigée par le touareg Iyad Ag Ghali, cette fédération regroupe Ansar Dine, le front de libération du Macina, l’émirat du Sahara d’Aqmi et Al Mourabitoune.
À cette fédération s’ajoute l’Etat islamique au Grand Sahara dont l’émir est le sahraoui Adnan Abou Walid. Divisée en deux entités dont l’une est reconnue par l’Etat islamique, la secte terroriste Boko Haram continue de dicter sa loi dans le nord du Nigeria et dans le Lac Tchad. Le phénomène est devenu tellement sérieux que, d’après l’ancien Cemga, le général Babacar Gaye, la zone du Sahel a subi près de 2240 attaques terroristes qui ont provoqué 11.500 morts et des milliers de déplacés ces dernières années. Selon l’ancien patron des forces onusiennes en Centrafrique, il faut alors penser la sécurité dans le cadre de la sécurité humaine en parvenant à une mutualisation des forces de défense.
Au cours du déjeuner de presse d’hier, les participants ont aussi pu apprécier la perspicacité de notre confrère Barka Ba de GFM. Ce dernier, qui fait partie des rares journalistes s’intéressant aux questions relatives à l’extrémisme violent, a préconisé la multiplication des études sur les origines anthropologiques des conflits. Dans cet ordre d’idées, il a attiré l’attention sur la percée qu’un leader comme Amadou Kouffa a pu faire, grâce à sa capacité de mobiliser sa communauté.
Poursuivant son propos, le journaliste de révéler qu’à Linguère, dans notre pays donc, les « audios » de ce prêcheur peulh devenu au fil du temps l’un des djihadistes les plus redoutables du Mali, sont écoutés. Une alerte qui doit être entendue par qui de droit, surtout qu’il n’y a pas très longtemps, Amadou Kouffa, qui occupe la deuxième place du GSIM avait lancé un appel à ses « frères Peulh » du Sénégal de le rejoindre dans le djihad. Vigilance, vigilance, vigilance donc…
LES RIVERAINS DE SICAP LIBERTE ÉTOUFFENT
Si les opérations de désencombrement du ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique dans certaines parties de la capitale ont permis de dégager les occupations anarchiques, il existe toujours en revanche des zones intouchables
Si les opérations de désencombrement enclenchées par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique dans certaines parties de la capitale ont permis de dégager les occupations anarchiques, il existe toujours en revanche des zones intouchables. A l’image du louma installé en face du supermarché Casino de la Sicap Liberté 1 au grand dam des populations riveraines.
A première vue, le périmètre qui fait office de ‘louma’ à la Sicap Liberté renvoie l’image d’un marché Sandaga en miniature. L’endroit grouille de monde. Sous les auvents et bâches, toute sortes de produits sont exposés. Du périmètre de la ‘foire’ jusqu’à l’entrée du quartier Grand Dakar les ateliers de mécanique débordent et donnent à l’espace l’allure d’une zone industrielle. Le décor laisse à peine visibles les devantures des maisons riveraines, devenues la propriété des commerçants et manœuvres. Pour comprendre les dessous d’une telle installation anarchique, nous nous engouffrons sous les tentes de la foire. Modou Sylla, visiblement fleurant la cinquantaine, se présente comme un des coordonnateurs chargé de superviser la location des périmètres au sein du marché. «Nous affrétons chaque périmètre à hauteur de 100.000 FCFA. Cependant la plupart des vendeurs après en avoir bénéficié, partagent leur surface avec d’autres co- locataires.
Ce, dans le but de faciliter les paiements mensuels. Certains trouvent que le prix du loyer est exorbitant, mais malgré cela, nous recevons une forte demande de la part de certains commerçants, lesquels, viennent des pays de la sous région afin d’écouler des produits médicinaux », renseigne-t-il. Sur la question relative à l’empiétement du cadre de vie des populations riveraines de ce qui est devenu un eternel ‘louma’, Mr Sylla dégage ses responsabilités et argue les domaines de compétence de la mairie. A l’en croire, c’est l’édile de la commune, Santi Sène Agne, qui a mis l’espace à la disposition des commerçants. «Il faut que les gens sachent que nous aussi, sommes citoyens du pays. Tous les marchands qui s’activent dans cette foire, s’acquittent chaque jour du paiement de la patente en plus des frais de location mensuelle qui pèsent sur nous. Maintenant, si notre présence sur les lieux est devenue encombrante pour les habitants de la commune, ce sera aux autorités de décider de la suite à donner », rétorque le responsable des vendeurs de la foire Sicap Liberté.
Le maire Santi Sène Agne sous le feu des critiques
Et le moins que l’on puisse dire est que le maire de cette cité rame à contrecourant de la politique de désengorgement de la voie publique initiée par le président Macky Sall. C’est ce que laissent entendre les administrés de la commune Sicap Liberté à l’endroit de leur maire, Santi Agne. «Pendant des années, nous avons suffisamment laissé des commerçants squatter cette place publique. Et les notables, les imams et les jeunes ont plusieurs fois interpellé le maire sans solution. Cette fois ci, ce sont les populations, elles-mêmes, qui vont régler ce problème.
Inutile de vous dire que rien ne peut arrêter une volonté populaire » menace un imam des Sicap Liberté et proche des lieux incriminés, lors d’un conclave annonçant les prémices du bras de fer. Trouvé aux devantures de sa maison et confortablement assis sur une chaise en plastique, Astou Diop convoque la responsabilité de l’Etat central face à ce qu’elle assimile à des campements clandestins. «Le ministre en charge des questions de l’Urbanisme et de l’Hygiène publique ne devrait pas simplement se limiter à des opérations de désengorgement de haute envergure. Nous, les habitants de cette zone, sommes asphyxiés avec l’envahissement de notre quartier par ces installations anarchiques. Ce, étant donné que le maire travaille en parfaite complicité avec les commerçants de cette foire, nous allons vers une marche de protestation pour que le président Macky Sall lui-même prenne en charge notre revendication», fustige la mère de famille, éventail à la main.
LE SENEGAL PERD CHAQUE ANNEE ENTRE 100 A 240 MILLIARDS DE FRS
Les pratiques d’érosion de la base d’imposition et de transfert indirect de bénéfices des entreprises multinationales font perdre aux Etats entre 100 et 240 milliards de dollars de recettes fiscales
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 16/10/2019
Les pratiques d’érosion de la base d’imposition et de transfert indirect de bénéfices des entreprises multinationales font perdre aux Etats entre 100 et 240 milliards de dollars de recettes fiscales, soit l’équivalent de 4 à 10% du montant des recettes tirées de l’impôt sur les sociétés à l’échelle mondiale. Cette information est du Coordonnateur de la Direction Générale des Impôts et des Domaines (Dgid), Abdoul Aziz Guèye. Ce dernier prenait part à la 3ème réunion régionale du cadre inclusif sur l’érosion des bases d’imposition et le transfert indirect de bénéfices (Beps) pour les pays francophones s’est ouverte hier (mardi) à Saly ;
Après les éditions de Tunis (novembre 2016) et Cotonou (juillet 2017), la 3ème réunion régionale du cadre inclusif sur les pratiques d’érosion des Bases d’imposition et le transfert indirect de bénéfices (BEPS) pour les pays francophones se tient à Saly sous l’égide de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (Ocde) et du Cercle de réflexion et d’échange des dirigeants des administrations fiscales (Credaf), en partenariat avec la Direction Générale des Impôts et des Domaines (Dgid) du Sénégal. L’objectif de la réunion est de fournir aux pays membres du Credaf l’occasion de faire part de leurs points de vue concernant les travaux portant sur les défis fiscaux posés par la numérisation de l’économie et la mise en oeuvre des mesures BEPS. Dans un contexte de globalisation des économies et de concurrence fiscale accrue, où les échanges intra-groupes sont estimés à près de 60% du commerce international, l’érosion des bases d’imposition et le transfert indirect de bénéfices demeurent un enjeu fondamental pour nos Administrations fiscales, a estimé le Coordonnateur de la Direction Générale des Impôts et des Domaines (Dgid), Abdoul Aziz Guèye. «L’érosion des bases d’imposition et le transfert indirect des bénéfices constitue un obstacle qui obère considérablement toute perspective d’amélioration des recettes de nos Etats qui doivent faire face aux besoins de plus en plus croissant des populations et aux exigences de prise en charge des questions de développement», a-t-il indiqué.
100 à 240 milliards de dollars de recettes fiscales perdues chaque année
M. Guèye de souligner qu’annuellement les pratiques d’érosion de la base d’imposition et de transfert indirect de bénéfices des entreprises multinationales font perdre aux Etats entre 100 et 240 milliards de dollars de recettes fiscales, soit l’équivalent de 4 à 10% du montant des recettes tirées de l’impôt sur les sociétés à l’échelle mondiale. Une part importante de ces pertes de recettes fiscales impacte substantiellement les budgets de nos Etats, fait- il remarquer. Pour le coordonnateur de la Dgid, il est important d’examiner attentivement comment les entreprises de l’économie numérique créent de la valeur et réalisent leurs bénéfices pour déterminer les modalités d’adaptation des règles actuelles pour tenir compte des spécificités de ce secteur et empêcher l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices. Le Cercle de Réflexion et d’Echanges des Dirigeants des Administrations Fiscales (Credaf), s’est doté depuis l’année dernière d’une nouvelle stratégie consistant à travailler de manière pluriannuelle autour de thèmes déclinés à travers différentes actions. Pour la période 2018/2021, le thème retenu est l’élargissement de l’assiette fiscale.
Analyser les défis de la numérisation de l’assiette fiscale.
Dans un contexte de numérisation de l’assiette fiscale, il est heureux de constater que les pays et juridictions participant à la mise en œuvre du projet PEBS, puissent se retrouver pour analyser les défis fiscaux posés par sa numérisation, a salué le Secrétaire Général de la structure, Jean -Marc Niel. Pour M. NIel, la rencontre de Saly constitue à n’en point douter, une réelle opportunité de mieux appréhender ces défis et de permettre aux pays du Credaf de faire valoir leur point de vue, leurs expériences et leurs préoccupations à un moment important des discussions qui ont lieu au sein du cadre inclusif de l’Ocde. «Nos échanges autour de ce qu’il est convenu d’appeler les deux piliers, doivent permettre à tous de s’exprimer dans le débat, autour de qui taxer, où le faire et comment le faire?», dit -il. Il s’agit pour lui d’une question désormais essentielle sur laquelle il faut essayer de trouver des points de consensus pour pouvoir progresser ensemble. Au sortir de ces trois jours de travaux, les participants devront pouvoir avoir un aperçu du cadre inclusif sur le BEPS à partir des communications écrites du Comité Consultatif de l’OCDE. Cette réunion régionale sera également l’occasion de dégager une position des pays membres du CREDAF sur certaines questions soulevées par les mesures relatives au BEPS particulièrement celles relatives à l’économie numérique. Cette réunion régionale du cadre inclusif sur le BEPS pour les pays francophones se tient en présence de Samia Abdelghani, Conseillère fiscale de l’OCDE. Le Coordonnateur de la Dgid, Abdoul Aziz Guéye, témoignant la reconnaissance de la Dgid en la personne de son hôte, n’a pas hésité d’assimiler cette dernière à «l’incarnation personnifiée de l’accompagnement technique apporté par l’OCDE et le CREDAF». La réunion de Saly sera aussi l’occasion de discuter des initiatives de renforcement des capacités de l’Ocde visant à soutenir les pays en développement dans la mise en œuvre des mesures issues du projet BEPS.
UNE SOMME DE 200 MILLIONS FCFA POLLUE LES RELATIONS ENTRE ME EL HADJ DIOUF ET UN DE SES CLIENTS
Rien ne va plus entre le tonitruant avocat Me El Hadj Diouf et un de ses clients du nom de Papis Diatta.
Rien ne va plus entre le tonitruant avocat Me El Hadj Diouf et un de ses clients du nom de Papis Diatta. Ce dernier avait fourni tous les papiers nécessaires à Me El Hadj Diouf pour qu’il rapatrie les fonds issus d’un héritage d’un ressortissant français. Des fonds d’un montant de 200 millions de francs répartis dans trois comptes différents, ouverts dans l’Hexagone. Hélas pour lui, Papis Diatta n’arrive toujours pas à rentrer dans ses fonds. A la place, ce sont plutôt des insultes et des menaces qui lui sont servies au téléphone par l’avocat que nous avons d’ailleurs tenté de contacter pour recueillir sa version sur cette affaire. En vain. Toutefois, nos colonnes lui sont ouvertes au cas où il voudrait bien apporter des explications par rapport à ces interpellations du sieur Papis Diatta.
« Depuis le mois de mai dernier, j’ai fait une procuration en faveur de Me El Hadj Diouf pour qu’il rapatrie à mon profit les fonds hérités de Patrick Jean Emil Girault, un Français d’origine. Je lui avais dit de transférer l’argent dans son compte pour, une fois les fonds à Dakar, je puisse les récupérer» confie d’emblée Papis Diatta. Selon lui, à son retour de France, il est allé rendre visite à l’avocat mais ce dernier lui a demandé d’attendre. « Je suis allé le voir à mon retour de la France et il m’a dit que l’argent sera transféré dans son compte. Après plusieurs mois d’attente et sans nouvelles de lui, j’ai tenté de le joindre sans qu’il daigne me répondre. Or, il m’a dit une fois que l’argent est transféré dans son compte bancaire » a poursuivi Papis Diatta avant de marteler d’un ton sec : « je veux qu’il me rende tous les papiers que je lui avais remis ou qu’il me restitue mon argent ».
Selon toujours Papis Diatta, il a fait des investigations depuis la France et les nouvelles sont peu rassurantes. « Il y a des personnes qu’on a commises pour faire des recherches sur les comptes bancaires laissés par le défunt. Elles nous ont dit que le principal compte bancaire à la BNP Paribas a été modifié et les deux seules personnes qui y ont accès sont le directeur et Me El Hadj Diouf. Lorsque je pars lui demander mon argent, il m’insulte et me menace en me disant qu’il fait partie du pouvoir et que je ne peux rien contre sa personne. J’avais beaucoup d’estime pour lui mais il m’a énormément déçu. Qu’il sache que je n’ai pas peur de lui et qu’il va me rendre mon argent qu’il le veuille ou non » confie l’accusateur de l’avocat politicien.
Tout serait parti du testament olographe établi par Patrick Jean Emile Girault, lequel nomme Patrick Diatta, fils de Papis comme son légataire universel des biens relevant de sa succession. Après sa mort survenue en 2012, une enquête de gendarmerie a été faite en septembre 2013 pour voir si le testateur jouissait de toutes ses facultés mentales au moment de réaliser le testament. Ce que les amis proches du défunt à savoir Yannick Sanson et Pascal Paque ont confirmé. Ainsi mandat lui a été donné par le père de Pascal Diatta, mineur, pour le compte de Me El hadj Diouf d’aller rapatrier les fonds contenus dans les comptes bancaires de la BNP Paribas et de l’agence «le Marais inter ». Depuis lors, Papis Diatta n’arrive pas entrer dans ses fonds. Nos tentatives d’entrer en contact avec l’avocat sont restés vaines. Gageons qu’après la sortie de cet article, il se manifestera !
Par Seybani SOUGOU
M. NFALLY CAMARA, UN ENSEIGNANT CHERCHEUR NE DOIT PAS MENTIR !
Bien entendu « Nous faisons bien la différence entre ceux qui font de la science et ceux qui mettent leur science au service des pouvoirs, portent préjudice à la science et nuisent à l’intérêt général ».
Lorsque nous avons pris connaissance d’un article récent de M. Nfally CAMARA, enseignant chercheur à l’Université de Dakar sur l’affaire Papa Oumar Sakho et les incidences juridiques de la non publication au journal officiel du décret n°2016- 1222, du 12 aout 2016, nous nous réjouissions que le débat soit posé et nous attendions à un débat de qualité ; un débat sérieux, technique, juridique et scientifique, sur un sujet majeur d’intérêt général (nomination publique du Président du Conseil Constitutionnel).
Malheureusement, une lecture approfondie de l’analyse M. CAMARA a révélé les nombreuses lacunes et les insuffisances notoires, de l’enseignant chercheur. Qu’un étudiant débutant en droit administratif puisse commettre certaines erreurs de compréhension d’un texte juridique, cela peut se comprendre (circonstances atténuantes). Mais qu’un enseignant comme M. Nfally CAMARA ait des difficultés à cerner la problématique d’un sujet, suscite des interrogations quant à la qualité de ses enseignements et du niveau des étudiants qu’il est censé former. M.Nfally Camara débute son analyse par un grossier mensonge innommable « M. Seybani Sougou a soutenu avec beaucoup de confusions et d’amalgames que la non-publication au Journal officiel du décret portant nomination du président du Conseil constitutionnel rendait ledit décret inexistant et la nomination illégale et invalide.
Nulle part, il n’est mentionné dans mes contributions listées cidessous, dont les titres sont sans équivoque que le décret de nomination de Papa Oumar Sakho est inexistant ou invalide. Date d’envoi aux médias : 28 aout 2019 – Titre de la contribution : La non publication du décret n°2016-1222, place le Président du Conseil Constitutionnel, Pape Oumar Sakho, dans l’illégalité, depuis le 12 aout 2016 Date d’envoi aux médias : 12 septembre 2019 –Titre de la contribution : il n’existe aucune preuve de la publication au journal officiel du décret n°2016- 1222 du 12 aout 2016, re-nommant Pape Oumar Sakho, Président du Conseil Constitutionnel, Date d’envoi aux médias : 21 septembre 2019 -Titre de la contribution : Nouvelle nomination du Président du Conseil Constitutionnel en 2016 : la preuve que le décret n° 2016- 1222 n’a jamais été publié au Journal officiel
Date d’envoi aux médias : 27 septembre 2019 – Titre de la contribution : Loi de 1970 : Un acte administratif individuel n’est opposable aux tiers que du jour où ceux-ci en ont officiellement connaissance La problématique dégagée par tous mes textes porte sur un point précis : la non publication au journal officiel du décret n°2016-1222 re-nommant Papa Oumar Sakho (Président du Conseil Constitutionnel) ; avec une conclusion juridique imparable : tous les actes de Papa Oumar Sakho, à compter du 12 aout 2016 sont entachés d’illégalité du fait de cette non publication. C’est clair, net et précis.
Le grossier mensonge de M. CAMARA
(M. SOUGOU a dit que le décret est invalide ou inexistant, alors que M. SOUGOU a toujours dit, et répété inlassablement que le décret n°2016-1222 n’a jamais été publié au JO) invalide totalement son analyse et le disqualifie définitivement pour évoquer ce sujet. C’est tout son postulat de base, fondé sur un énorme mensonge qui s’effondre. En falsifiant de manière éhontée (une fraude intellectuelle) le contenu de mes textes, M. Nfally CAMARA fait preuve d’indignité, de malhonnêteté intellectuelle notoire, commettant une faute « professionnelle lourde ». Pris en flagrant délit de mensonge, cet homme devrait désormais s’abstenir de traiter des sujets dont il ne maîtrise manifestement, ni les tenants, ni les aboutissants. Généralement, on enseigne aux élèves et aux étudiants de lire, et relire attentivement un texte pour bien en cerner la problématique, évitant ainsi un hors sujet. A ce titre, le texte de M. Camara mérite une note éliminatoire pour hors sujet. M. CAMARA : nos réflexions ne portent pas sur le décret de nomination (puisque nous citons partout dans nos contributions, le décret n°2016-1222 du 12 aout 2016, re-nommant Papa Oumar Sakho, Président du Conseil Constitutionnel), mais sur la non publication dudit décret de Papa Oumar Sakho au journal officiel et ses incidences juridiques (illégalité des actes de Papa Oumar Sakho depuis le 12 aout 2016). M. CAMARA confond la validité d’un décret de nomination (exécutoire à sa notification) et la publication d’un décret de nomination (opposabilité et déclenchement des délais de recours). Ce sont 2 étapes distinctes qui échappent visiblement à cet enseignant chercheur.
Afin de donner une première leçon de droit à M. CAMARA sur l’obligation d’une publicité des actes administratifs au journal officiel (au Sénégal, le JO est le support officiel de publication) quel que soit leur nature (actes administratifs réglementaires, ou actes administratifs individuels), un étudiant de 2éme année en Droit administratif à l’UCAD nous a suggéré de lui proposer les 3 sujets suivants : Le principe de légalité dans l’administration (légalité externe et légalité interne), La publicité de l’acte administratif (acte administratif réglementaire, acte administratif individuel), Le recours en excès de pouvoir devant le juge administratif. Ces 3 sujets qui sont à la portée de tous les étudiants en droit, mettent en évidence l’importance de la publicité en Droit administratif (une formalité substantielle et obligatoire). Naturellement, M. Nfally Camara est autorisé à s’inspirer de l’actualité pour traiter les 3 sujets qui sont intimement liés (par exemple, s’agissant de la nomination ratée du DG de l’IPRES – Macky SALL a renoncé au décret qu’il n’a jamais signé paraît-il ; une reculade suite aux réactions des syndicats). Dans le cas d’espèce, le décret de Macky Sall était illégal, puisqu’il n’avait la qualité pour prendre le décret (la nomination du DG est du ressort du Conseil d’administration). Deuxième leçon à retenir par M. CAMARA : ce n’est pas qu’un décret est pris qu’il est légal. Des membres de l’inspection générale d’Etat ont précisé que 3 nominations récentes n’ont pas été soumises, à la commission consultative de l’IGE (une formalité substantielle). Le décret est valable parce que Macky Sall a qualité pour prendre ce décret (pouvoir de nomination) mais il est illégal, puisque les règles liées aux nominations n’ont pas été respectées. En conséquence, ces 3 nominations entachées d’illégalité, doivent être annulées.
Validité et légalité d’un décret sont 2 choses totalement distinctes.
M. CAMARA, d’une mauvaise foi notoire tente de jouer sur les concepts (validité) pour induire les noninitiés en Droit, supposant que la validité d’un décret équivaut à sa légalité. Un raisonnement juridique erroné et totalement faux (la preuve avec les 3 nominations récentes à l’IGE).
Un conseil M. CAMARA : prenez bien le temps de lire et de relire avant de vous aventurer dans les « marécages », et surtout soyez honnête : un enseignant chercheur ne doit pas mentir !
Bien entendu « Nous faisons bien la différence entre ceux qui font de la science et ceux qui mettent leur science au service des pouvoirs, portent préjudice à la science et nuisent à l’intérêt général ». L’Université Cheikh ANTA DIOP de Dakar regorge de Professeurs compétents et intègres. Le 25 février 2016, 45 professeurs de droit et de science politique sénégalais ont signé, un manifeste pour dénoncer l’avis rendu par le Conseil constitutionnel et l’interprétation qui en a été faite par le président de la République. Ces spécialistes du droit disaient ne pas pouvoir garder le silence face à ce qu’ils qualifient de dépréciation de l’enseignement de la science juridique. M. Nfally CAMARA n’en fait pas partie.
ALIOUNE SARR ÉVOQUE DES PISTES DE RELANCE DU PÔLE SINE SALOUM
Le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, a évoqué les pistes d’une relance du tourisme dans le Pôle du Sine-Saloum, regroupant les régions administratives de Fatick, Kaolack et Kaffrine.
Le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, a évoqué les pistes d’une relance du tourisme dans le Pôle du Sine-Saloum, regroupant les régions administratives de Fatick, Kaolack et Kaffrine.
Il a en premier lieu souligné la nécessité de renforcer davantage les capacités et compétences des guides touristiques, maillons importants d’une offre touristique de qualité.
Le guide touristique, un maillon, important dans l’offre de qualité doit bénéficier d’un renforcement continu de capacités et de compétences pour délivrer des services aux standards internationaux, a-t-il souligné lundi, lors d’un comité régional de développement de l’offre du Pôle touristique du Sine Saloum.
La mise à niveau des réceptifs existants et leur classification sont primordiales, a-t-il expliqué faisant savoir que la Direction de la règlementation touristique allait procéder au classement des réceptifs d’hébergement touristique du pôle afin que tous les établissements affichent des étoiles conformes à leur standing.
Il a également cité la revalorisation des attraits existants, l’aménagement de nouveaux sites aux potentialités naturelles importantes, pouvant notamment permettre de diversifier les produits touristiques à la mesure des différents segments de marché.
‘’Valoriser et préserver le patrimoine historique et culturel local, de sorte que l’élaboration d’un agenda culturel et touristique serve d’appui à l’animation et à la diversification des produits de la destination, sont essentiels’’, a-t-encore souligné.
Alioune Sarr a promis également que dans le cadre de la promotion de la destination touristique Pôle Sine Saloum que l’accent sera mis sur la digitalisation adossée à une politique de marketing intensive.
Il a signalé que cette politique de promotion allait s’accompagner de mesures importantes comprenant : l’accueil et la sécurité des touristes, deux facteurs essentiels qui feront la différence dans le choix du touriste.
‘’Le syndicat d’initiatives, a-t-il souligné, devra également jouer son rôle d’instrument de promotion touristique régionale par la conception et la mise en œuvre d’un programme, avec le soutien, d’une part, de la Direction de la Promotion Touristique et, d’autre part, de l’Agence Sénégalaise de Promotion Touristique’’.
‘’Nous allons travailler en étroite collaboration avec les collectivités locales et les populations pour assainir le cadre de vie et rendre le pôle Sine Saloum plus attractif’’, a-t-il ainsi promis.
Le ministre du Tourisme et des Transports aériens a dans le même temps invité les gérants des établissements touristiques à privilégier le recrutement des populations locales afin de favoriser la redistribution de richesses dans la localité et participer à la lutte contre la pauvreté et l’exode rural.
‘’Nous envisageons de mettre en place un programme de formation soutenu en direction de la jeunesse et des femmes pour leur permettre d’acquérir un savoir-faire et d’accéder aux emplois à pourvoir dans les secteurs du Tourisme et des Transports Aériens’’, a-t-il fait savoir.
Il a assuré que l’Ecole nationale de formation hôtelière et touristique et la Direction des Infrastructures Aéroportuaires, étaient à la disposition de la jeunesse locale pour conduire les programmes de formation.
PAPE SEYDOU NDIAYE, DE ZERO A HEROS
Le gardien de but et capitaine de l’Equipe nationale locale, Pape Seydou Ndiaye, aura été l’un des héros du sacre lors de la seconde édition du tournoi de l’Ufoa, face au Ghana (0,0, tab 3- 1), ce dimanche au stade Lat Dior de Thiès.
Auteur de deux arrêts lors de la séance de tirs au but face au Ghana, en finale, le gardien de but de l’Equipe nationale locale, Pape Seydou Ndiaye, aura été l’un des héros du sacre de ce dimanche, lors de la deuxième édition du tournoi de l’Ufoa. Actuellement sans club, l’ancien portier du Jaraaf et de Génération Foot s’offre ainsi une grosse opportunité de se relancer.
Le gardien de but et capitaine de l’Equipe nationale locale, Pape Seydou Ndiaye, aura été l’un des héros du sacre lors de la seconde édition du tournoi de l’Ufoa, face au Ghana (0,0, tab 3- 1), ce dimanche au stade Lat Dior de Thiès. Auteur de deux arrêts lors de l’épreuve fatidique des tirs au but, l’international sénégalais a pris ses responsabilités en assumant son statut de cadre de la Tanière. S’il n’a rien pu faire sur l’égalisation des Ghanéens, seulement quelques secondes après l’ouverture du score, dans les prolongations, il a été héroïque en stoppant le penalty du premier tireur de l’Equipe ghanéenne. Redonnant ainsi confiance à ses partenaires. Disposant d’un fort mental, il a su transmette la voie à suivre à ses coéquipiers pour offrir au «Sénégal du foot», ce sacre sous-régional tant attendu. En même temps, mettre fin à une malédiction des finales perdues ces derniers temps au niveau de certaines disciplines comme le basket, le handball…
Avec seulement deux buts encaissés durant le tournoi (contre la Guinée-Bissau (3-1) et le Ghana (1-1)), le portier sénégalais a su garder ses cages inviolées face au Bénin (1-0) et au Mali (2-0). Une belle performance pour celui qui n’a toujours pas trouvé de club et qui a traversé une mauvaise passe avec l’Equipe nationale A. Au-delà de l’épreuve fatidique des tirs au but, Pape Seydou a réalisé de belles parades face au Ghana. A l’image de cette tête à bout portant de Mumuni Shafiu à la 83e minute où le capitaine des Lions locaux a étalé toute sa classe pour la repousser sur sa ligne.
Une performance qui pousse certains à s’interroger sur son éventuel retour en Equipe nationale A. Même si, pour l’instant, la rude concurrence à ce poste plombe ses chances d’être sur les tablettes du sélectionneur Aliou Cissé.
«Banni» de la sélection A depuis une longue période, l’ancien portier du Jaraaf a su garder son mal en patience pour rester en forme. Sa mauvaise prestation contre le Burklina Faso (2- 2), en éliminatoires du Mondial 2018, à Ouagadougou, alors qu’il venait de remplacer Khadim Ndiaye, lui avait coûté sa place. Sans club depuis son départ de Génération Foot, l’international sénégalais serait la cible de plusieurs clubs de Ligue 1. Selon certaines indiscrétions, des négociations auraient été entreprises par l’équipe de Tengueth Fc, mais aussi avec son ancien club, le Jaraaf. Cependant, l’intéressé n’aurait pas encore pris de décision concernant son avenir. Ce qui ne devrait pas trop tarder avec les performances réalisées lors du tournoi de l’Ufoa.
En attendant de savourer le sacre ou encore de songer à la suite de sa carrière, le capitaine des Lions locaux sera une fois encore très attendu lors du match retour du Chan, à Conakry dimanche prochain. Il reste à parfaire le boulot en permettant à la sélection locale de décrocher le ticket pour le Chan où elle n’a plus participé depuis trois éditions. Victorieux à l’aller sur la plus petite des marques, les Lions locaux vont vers un match difficile. Mais quand est champion de l’Ufoa…
L’EXEMPLE DE L’ECO-VILLAGE DE NDEM
L’art peur être un levier de développement pour les régions rurales. L’exemple de l’éco-village de Ndem dans le Baol est assez illustratif.
L’art peur être un levier de développement pour les régions rurales. L’exemple de l’éco-village de Ndem dans le Baol est assez illustratif. A l’occasion d’un symposium organisé au mois de septembre dernier au Musée des civilisations noires dans le sillage de l’exposition sur «L’émergence de la campagne chinoise à travers le développement», en collaboration avec la Shanghai academy of fine arts, le Dr Thierno Guèye a expliqué le succès de cette initiative qui repose essentiellement sur la foi et les expertises traditionnelles, locales et solidaires.
Après un séjour de dix ans en France, en Italie et en Suisse, Cheikh Babacar Mbow, disciple Baye Fall, retourne en 1984 dans le village de ses ancêtres à Ndem pour y créer un daara, une école coranique. Lorsqu’il s’installe dans ce village du Baol, la sècheresse y sévit. Les populations subissent l’avancée du désert et connaissent un exode des forces vives. Le village manque d’infrastructures sanitaires, d’école et d’eau potable. Seule l’agriculture saisonnière était pratiquée dans un contexte de rareté des pluies et d’appauvrissement des sols. C’est dans cet environnement que le Cheikh et son épouse Sokhna Aïssa Cissé, originaire de France, s’installent à Ndem. Quelques décennies plus tard, le village est devenu un modèle de développement «illustratif du mode de vie alternatif pour ce monde surtout occidental peu soucieux au final de l’environnement».
Dr Thierno Guèye, enseignant chercheur à la Faculté des sciences de l’éducation et de la formation (Fastef) de Dakar, s’est penché sur l’éco-village de Ndem. Le Dr Guèye a présenté le succès de cette initiative qui repose essentiellement sur la foi et les expertises traditionnelles locales et solidaires à l’occasion du symposium organisé dans le sillage de l’exposition sur «L’émergence de la campagne chinoise à travers le développement», organisé par la Shanghai academy of fine arts en collaboration avec le Musée des civilisations noires. Le thème du symposium qui portait sur «La campagne en évolution avec la globalisation» a été l’occasion de présenter plusieurs expériences artistiques qui se sont déroulées dans les campagnes sénégalaises. «Ndem est une illustration du potentiel humain africain bâti par le savoir sain avec un bonne dose de spiritualité incarnée par le guide de Ndem : Serigne Babacar Mbow», estime Dr Guèye qui explique que le modèle initié et développé par Cheikh Babacar Mbow et Sokhna Aïssa Cissé depuis plus d’une trentaine d’années «repose essentiellement sur la foi et les expertises traditionnelles locales et solidaires». Dr Guèye explique que c’est en plaçant l’humain au centre, en l’inscrivant dans l’environnement qui le nourrit et le protège et en mettant les femmes au premier plan de leurs activités que Cheikh Babacar Mbow et son épouse ont développé Ndem.
«Ils ont créé le Centre des arts et métiers, Maam Samba de Ndem, qui constitue une grande unité artisanale, structurée et organisée qui a su allier intelligemment les savoir-faire traditionnels et les bienfaits des innovations technologiques, tout en s’appuyant sur l’accessibilité des moyens de communication afin de livrer ses productions partout au Sénégal et en Europe», dit-il dans sa présentation. L’Association des villageois de Ndem regroupe dès le départ une quinzaine de villages et 4 600 habitants dont les 90% sont des femmes, un indicateur fiable de l’ampleur de l’exode rural dans la région. En 2007, l’association est devenue une Organisation non gouvernementale (Ong) afin de s’adapter aux exigences de sa mission et relever les nouveaux défis auxquels sont confrontées les populations.
Centre des arts et métiers de Ndem
Aujourd’hui, «le Centre des arts et métiers Maam Samba en constitue le poumon et la foi ‘’baay faal’’ le cœur», constate le Dr Guèye. «Cette unité de création et de production regroupe en effet divers ateliers qui sont spécialisés dans la filature et le tissage traditionnel de coton, les teintures naturelles et chimiques, la coupe et la confection, la broderie, la décoration, l’ameublement, le bois, le métal, le cuir et la vannerie. Ces ateliers sont pilotés par un bureau de coordination qui dispose d’un magasin de stockage des matières premières et d’une galerie d’exposition et de vente. Ce centre, à lui seul, emploie directement jusqu’à 360 personnes dans les périodes de forte demande.» Une trentaine d’années plus tard, le Dr Guèye estime que «le succès de cette initiative repose essentiellement sur la foi et les expertises traditionnelles locales et solidaires». Les produits issus des ateliers de Ndem se vendent tant au Sénégal qu’à l’extérieur, notamment dans beaucoup de pays du nord. Et l’organisation fait partie de plusieurs réseaux de commerce équitable dont Artisans du monde.
PAR Yoro DIA
LE TROISIÈME MANDAT, UN PARI PASCALIEN À L’ENVERS
Condé a toujours déclaré que modifier la Constitution pour un 3e mandat équivaudrait à trahir ses idéaux. On ne peut que constater qu’entre les délices du pouvoir et les principes qu’il a toujours défendus, son choix est fait
Il y a quelques années dans un pays d’Afrique centrale, j’ai frôlé l’incident diplomatique. Dans ce pays très démocratique, j’avais été désigné au pied levé pour être le discutant d’un ministre sur la limitation des mandats. Dans ce pays, le pouvoir avait décidé de modifier la Constitution pour limiter les mandats à deux.
Quand le Président sortant qui a été au pouvoir pendant deux décennies a fini ces deux mandats, le même pouvoir s’était subitement rendu compte que la limitation des mandats n’était pas très démocratique. Selon l’argumentaire bien huilé de Monsieur le ministre, la limitation n’est pas démocratique, car la souveraineté appartenant au Peuple, pourquoi brider la volonté du Peuple en lui imposant la limitation, car ce même Peuple souverain peut, lors des élections, choisir l’alternance.
Pour mieux étayer son point de vue, Monsieur le ministre choisit les exemples de l’Angleterre (la mère des démocraties) et l’Allemagne, où Angela Merkel en était à son troisième mandat. Naturellement, dans ces pays où la liberté d’expression est très encadrée et où l’on s’attend à ce qu’un intellectuel soit un «intellectuel organique», le ministre s’attendait à ce que je confirme sa thèse. Dans le journalisme, c’est ce que l’on appelle une question orientée. Je répondis au ministre que sa thèse, sur le plan strictement théorique, est presque parfaite, sauf sur un point qui différencie fondamentalement son pays de l’Angleterre et de l’Allemagne qu’il a recrutées comme exemples pour dénoncer le caractère anti démocratique de la limitation des mandats.
La différence fondamentale entre ce pays d’Afrique centrale et l’Angleterre ou l’Allemagne, le Sénégal ou l’Afrique du Sud, est que dans ces pays, l’élection est un mécanisme de remise en jeu du pouvoir, alors que dans la plupart des pays africains, l’élection est un mécanisme de relégitimation du pouvoir en place. Dans la plupart des pays africains, on croit qu’on n’organise pas des élections pour les perdre, ce qui fait que les élections deviennent une simple formalité. Merkel renonce à se présenter parce qu’elle sait qu’avec l’usure du pouvoir, elle va perdre les prochaines élections. En Angleterre, personne ne doute de la sincérité des élections. Ce qui fait que dans ces pays, la souveraineté du Peuple est une réalité, contrairement à l’Afrique ou l’Asie, où la souveraineté du Peuple est une fiction juridique derrière laquelle avance masquée la souveraineté d’un homme qui instrumentalise la Constitution selon ses intérêts du moment. Ce simple argument sur la sincérité des élections fit effondrer comme un château de cartes l’édifice théorique de Monsieur le ministre. Le changement, même à l’intérieur du système comme en Angola ou en Mauritanie, ou l’alternance comme au Sénégal ou en Tunisie, permet à la démocratie de respirer afin de ne pas se fossiliser comme le Cameroun de Paul Biya ou le Zimbabwe sous Mugabe.
Le Sénégal a réglé la question du troisième mandat en congédiant démocratiquement Wade après son forcing légal, parce que dans notre pays, l’élection est un mécanisme de remise en jeu du pouvoir. On ne peut pas dire la même chose de la Guinée de Alpha Condé qui, contrairement au Sénégal, n’est pas encore détribalisée ou des-ethnicisée. Alpha Condé a toujours déclaré que modifier la Constitution pour un 3e mandat équivaudrait à trahir ses principes et les combats pour lesquels il s’est battu toute sa vie. On ne peut que constater qu’entre les délices du pouvoir et les principes qu’il a toujours défendus, son choix est fait. En voulant faire du forcing, le Pr Condé mène un combat anachronique qui l’enferme dans un pari pascalien à l’envers : à tous les coups il va perdre. Après avoir perdu, il pourra, en écrivant ses mémoires, lire tranquillement Montesquieu qui, de façon fort sage, nous dit : «Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument.» Mais Montesquieu, c’est de la lecture pour opposant. Au pouvoir on préfère le florentin.